Congo : des proches du pasteur Ntumi demande sa réhabilitation

L’ancien chef rebelle et dirigeant du Conseil national des républicains (CNR), vit retranché dans son fief du Pool.

Des proches du pasteur Ntumi, ancien chef rebelle, ont demandé au gouvernement la réhabilitation de celui qui vit retranché au Pool, un département du sud du pays qui avait été le théâtre d’une nouvelle crise, en 2016-2017.

Au Congo, après la dernière crise de la région du Pool dans le sud du pays (2016-2017), crise née de la contestation de la réélection du président Denis Sassou-Nguesso en 2016, le pasteur Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi, avait perdu son statut de Délégué général chargé de la promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de guerre. Ces derniers jours, les proches de l’ancien chef rebelle demandent sa réhabilitation.

Ce sont les accords de paix conclus fin 2017, entre le gouvernement et le camp du pasteur Ntumi, qui ont mis un terme au conflit. Il était donc prévu dans les termes de l’accord que le gouvernement lui définisse un statut particulier.

Depuis lors, l’ex-chef rebelle et dirigeant du Conseil national des républicains (CNR), une formation politique qui se réclame de l’opposition, vit retranché dans son fief du Pool.

« Il n’y pas un signal fort du côté du gouvernement »

Sa réhabilitation professionnelle et la réinsertion de ses éléments, les ex-combattants ninjas, préoccupent Ané Philippe Bibi, chargé de l’organisation du CNR : « Nous rappelons au gouvernement qu’il est de bon aloi, afin de consolider les acquis de la paix dans le département du Pool, que le statut particulier du révérend-pasteur Ntumi soit déterminé, concomitamment à la procédure de réinsertion socio-économique des ex-combattants. Aujourd’hui, cinq ans après la signature de l’accord, l’on peut dire avec certitude et assurance que, de ce point de vue, il n’y pas un signal fort du côté du gouvernement pour déterminer la stature parfaite du révérend-pasteur Ntumi en ce qui concerne ses fonctions. »

La détermination du statut du pasteur Ntumi devrait renforcer sa sécurité par l’affectation d’une garde, selon Ané Philippe Bibi qui appelle également l’armée à libérer deux domaines privés du révérend qu’elle occupe dans le Pool.

Pour le moment, les déclarations des proches du pasteur faites ces derniers jours n’ont pas encore suscité une réaction des autorités gouvernementales.

Pool : recommandations du communiqué final sanctionnant les assises de la plateforme de dialogue et d’échanges intracommunautaires

Au terme de deux jours de travaux qui se sont déroulés à Kinkala, des travaux auxquels ont activement pris part, entre autres participants, les représentants du gouvernement et ceux du pasteur Ntumi, de nombreuses conclusions ont été unanimement dégagées. En voici l’essentiel.

Les assises recommandent :

Au plan du développement socioéconomique

« Démarrage effectif du programme Désarmement, Démobilisation et Réintégration en mettant l’accent sur l’approche communautaire et la réintégration socioéconomique.

Amélioration des moyens d’existence des communautés perturbées par le conflit (électricité, eau potable, hygiène et assainissement, communication, connexion à internet, audiovisuel, relance des activités agropastorales et piscicole, métayage, approvisionnement en semences, matériel technique).

Coordination des programmes en cours de réalisation dans le département.

Mise en place d’une taxe préférentielle au niveau des marchés de Brazzaville, pour les produits en provenance du département.

Réhabilitation des infrastructures communautaires de base endommagées au cours du conflit (école, centre de santé, ponts, forages, etc…)

Construction de deux lycées (enseignement général et enseignement professionnel à Kindamba pour les districts de Kindamba, Vindza et Kimba.

Intégration dans la fonction publique des volontaires (enseignants et personnel de santé) exerçant dans le département et plaidoyer à la contractualisation du personnel de santé en poste dans les localités.

Affectation des agents de l’État dans les écoles et centres dépourvus du département.

Mise en œuvre de projets communautaires pour le renforcement de l’esprit de solidarité, d’amour fraternel et du vivre-ensemble.

Réhabilitation des routes et pistes rurales pour faciliter la mobilité des personnes, biens et services et l’évacuation des produits agropastoraux du département vers les grands centres urbains.

Mise en place en urgence d’un système de formation et d’insertion professionnelle des jeunes déscolarisés en général et des jeunes filles en particulier.

Réhabilitation du trafic par pirogue sur la rivière Djoué.

Renforcement de l’éducation civique et morale en milieu juvénile avec une réelle implication des parents et sur la planification familiale au profit des jeunes, filles-mères et femmes en âge de procréer.

Mise en place d’un système de réintégration des agents d’État ou du secteur privé, ex-combattants dans leurs services d’origine.

Prise en charge psychologique des victimes du conflit, y compris les orphelins.

Assurer une distribution équitable des aides, avec une attention particulière aux cibles chefs de ménage du DDR.

Assistance juridique des personnes violées ou victimes des violences basées sur le genre.

Renforcement du mécanisme de protection sociale inclusive.

Vulgarisation des conventions protégeant les droits de l’enfant et de la femme.

Réhabilitation des infrastructures et plaidoyer pour la desserte en téléphonie.

Au plan politique :

Plaidoyer pour la contribution nationale au PDDR en vue de l’accélération de son démarrage effectif.

Formation des comités locaux de réconciliation à travers la mise en place d’un cadre juridique ou réglementaire.

Application des clauses de l’accord de cessez-le-feu et cessation des hostilités du 23 décembre 2017 à Kinkala.

Allègement progressif du dispositif des militaires vers leurs casernes initiales.

Restauration de l’autorité de l’État (administration et services publics, Gendarmerie et Police) pour rassurer les communautés.

Garantie de la sécurité et non stigmatisation des ex-combattants ayant regagné leur résidences habituelles.

Assurance de la libre circulation des personnes, biens et services par la suppression des barrières et toutes autres formes de rackets.

Remise/Libération des quartiers, domaines et maisons illégalement occupés.

Clarification de la situation des personnes portées disparues pendant la crise.

Poursuite du ramassage effectif des armes.

Démarrage immédiat du processus de lutte contre le risque d’apatridie en facilitant l’accès aux pièces d’état-civil et d’identité.

Lutte contre la production, la vente et la consommation de stupéfiants (chanvre indien et autres drogues illicites).

Lutte contre le viol et autres violences basées sur le genre » (…)

Pool : création d’une plateforme d’échanges pour consolider la paix

Cette plateforme de dialogue et d’échange intercommunautaires a tenu ses premières assises les mercredi 12 et jeudi 13 juin à Kinkala, chef-lieu du Pool.

Une plateforme de dialogue et d’échange intercommunautaires a été créée à Kinkala, chef-lieu du département du Pool. Le gouvernement congolais et ses partenaires sont parvenus à installer ladite plateforme, qui a tenu ses premières assises mercredi 12 et jeudi 13 juin 2019.

Au cours de ces assises, les différentes parties prenantes ont, dans leurs recommandations, demandé le retrait progressif du Pool du dispositif militaire, ou encore l’organisation d’un dialogue national inclusif avec un accent sur le Pool. Rappelons que, ce département a été le théâtre des affrontements ayant opposé l’armée et les partisans du pasteur Ntumi entre 2016 et 2017.

« Depuis qu’il y a eu les conflits ici [au Congo-Brazzaville, NDLR], c’est une grande première qu’on vienne faire parler après un conflit et les communautés, et les ex-combattants, et les administratifs », a fait observer Joseph Ikoubou, responsable des programmes au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Jean-Gustave Ntondo, est proche du Pasteur Ntumi, il voit la roue de la paix tourner dans le bon sens. « Nous pensons que la paix va de l’avant, en espérant que tout ira pour le mieux ».

« C’est là où on va atterrir. Je crois qu’on a eu à mettre tous les ingrédients et toutes les conditions pour bien démarrer ce grand programme DDR », a affirmé Euloge Landry Kolélas, haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants. Pour lui, la plateforme de dialogue ouvre la voie à la réalisation d’un vaste programme DDR (Désarmement, démobilisation, réintégration).

Notons que, les travaux de la plateforme d’échange, ont été présidés par l’évêque de Kinkala, Mgr Louis Portella-Mbuyu. Celui-ci a exhorté les uns et les autres à l’amour, la lucidité et la solidarité.

Congo : le pasteur Ntumi n’a toujours pas été réintégré

Les partisans de l’ex-chef des Ninjas, demandent au gouvernement d’accélérer sa réinstallation et sa réintégration.

Le statut Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi n’est pas encore clarifié. Ces partisans demandent au gouvernement d’accélérer le processus de réinstallation et de réintégration. Ils sont venus à Kinkala, chef-lieu du Pool, pour assister à un forum de mise en place d’une plateforme départementale intercommunautaire de consolidation de la paix dans cette province voisine de Brazzaville. Ils ont profité de l’occasion pour faire un plaidoyer sur la situation de l’ancien des rebelles.

Ané Philippe Bibi est un proche du Pasteur Ntumi, il est membre de la Commission ad hoc mixte paritaire chargée de l’application des accords de paix du Pool, il a souhaité que la situation du pasteur Ntumi soit vue dans son ensemble.

« Bon ! Nous sommes dans un processus. Nous allons parler dans le cas d’espèce de la réinstallation du révérend pasteur Ntumi qui va devoir être organisée par le gouvernement. Il y a aussi d’autres questions majeures : la clarification de son statut, les questions de sécurité et de libération (par l’armée, ndlr) des sites ayant appartenu à Ntumi, comme celui de Soumouna. Toutes ces questions doivent être traitées pour donner une forme républicaine à sa réinstallation », a déclaré Ané Philippe Bibi, avant d’ajouter : « Je ne peux pas donner de date, mais notre avis ou notre point de vue est celui qui consiste à faire que cela aille de l’avant au plus vite ».

Le pasteur Elka, délégué du pasteur Ntumi au forum de Kinkala,  pense lui aussi qu’il est temps de trouver un statut à Ntumi.

Il faut le dire, malgré les accords de paix intervenus il y a une année et demie, le pasteur Ntumi vit toujours retranché dans son fief du Pool.

Congo : le CNR a l’autorisation de reprendre ses activités

Le parti du pasteur Ntumi avait été suspendu en avril 2016, suite à la reprise des affrontements dans le département du Pool.

Le Conseil national des républicains (CNR) a eu l’autorisation de recommencer ses activités au Congo. Selon une source gouvernementale, la décision a été notifiée au Pasteur Ntumi dans une correspondance qui lui a été adressée par le ministre de l’Intérieur Raymond Zephyrin Mboulou.

« C’est une décision de nature à renforcer la paix dans le Pool, une paix acquise grâce aux accords signés entre le gouvernement et le Pasteur Ntumi en décembre 2017 », a expliqué un responsable de la Commission chargée de l’application de ces accords.

Du côté du pasteur Ntumi, c’est avec réserve qu’on accueille la nouvelle.

« Nous avons bien accueilli la nouvelle. Elle est bonne certes, mais le souhait serait, comme l’exige le droit, de lever la suspension par un arrêté ministériel et non par une simple correspondance », a indiqué à RFI un proche du Pasteur Ntumi qui a requis l’anonymat.

Rappelons que le CNR s’est toujours réclamé de l’opposition.

Braquage : le chef du protocole du pasteur Ntumi interpellé

Une équipe de police dirigée par le Commissaire Morgan, a interpellé le chef du protocole du pasteur Ntumi nommé Vacaro et deux autres anciens Nsiloulous, à Mayanga, au quartier B52.

Cette interpellation est liée à un braquage qui aurait été perpétré par certains ex-combattants perçus comme des responsables du directoire de l’ex rébellion. C’est à 2 heures du matin, jeudi 04 avril, que ces hommes ont été arrêtés avec 4. 100. 000 FCFA. Vacaro aurait déclaré que cet argent appartient à son patron, le pasteur Ntumi.

Par souci d’apaisement, Vacaro a été relâché le même jour. Mais l’enquête suit son cours du côté de la police. L’argent et le matériel saisis ont été remis à leur propriétaire.

La police rechercherait un autre ex-combattant, qui répondrait du nom de guerre de « Pistolet », qui aurait fourni des armes pour le braquage. Ce dernier serait reparti se cacher dans le Pool.

Pool : début du ramassage des armes chez les ex-rebelles

Le premier défi à relever sera de ramasser au moins 3 000 armes auprès des ex-combattants ninjas dans le Pool. Une étape déterminante…

Après la levée des charges et la première sortie du pasteur Ntumi, place désormais au début effectif du désarmement des ex-rebelles ninjas dans le Pool. La commission mixte paritaire des accords de paix dans le Pool procédera dans les prochains jours au désarmement. Concrètement, l’opération va se dérouler dans quinze centres installés à cet effet et où les armes collectées seront détruites.

A en croire le gouvernement, au moins 3 000 armes doivent être récupérés pendant cette opération. Il sera aussi question de récupérés tout instrument de destruction, tout instrument de mort, de la baïonnette, du poignard à l’arme la plus lourde. Pour rappel, environ 7500 hommes doivent être désarmés dans la région, les milliers de déplacés sont progressivement entrain de regagner leur maison. Ils sollicitent d’ailleurs une indemnisation de l’Etat.

 

Désarmement dans le pool : le pasteur Ntumi pose une doléance au gouvernement

Après la levée du mandat d’arrêt contre lui et ses proches, Frédéric Bintsatmo alias pasteur Ntumi a fait sa toute première apparition dans un de ses bastions du Pool. Alors que le désarmement dans la localité peine à réellement démarrer, il pose une doléance au gouvernement pour accélérer le processus.

Ce mardi 21 août, le pasteur Ntumi a reçu dans le Pool les membres de la commission qui supervise l’opération de ramassage d’armes. Arrivés par hélicoptère, les membres de la commissions ont traversé une barrière de contrôle gardé par les ex-combattants avant de rejoindre Frédéric Bintsatmo alias pasteur Ntumi à l’entrée d’une de ces concessions.

Premier à prendre la parole, Séraphin Ondélé, président de la Commission demande au pasteur Ntumi d’inviter les jeunes à déposer les armes pour une paix effective. « Je viens auprès de vous solliciter votre appel à la paix, votre appel au ramassage d’armes parce qu’il n’y a pas de paix sans ramassage d’armes » a t-il indiqué.

Une demande à laquelle l’ex chef de rebelle a totalement adhéré. « Si nous sommes détenteurs d’une arme et que nous avons fait la paix, cette arme ne sert à rien. Nous devons la déposer, nous devons la remettre », a lancé le pasteur Ntumi aux Ninjas. Toutefois, l’ex chef rebelle a posé quelques doléances au gouvernement afin de rendre le processus plus efficace.

« On peut remettre une arme mais la situation qui a provoqué qu’un tel prenne une arme, si on ne l’a pas réglé, finalement, c’est comme si on était des animaux qui se sont battus. J’ai soumis un cahier des charges. J’ai besoin des réponses. Qu’on me réponde sur ce que j’ai soumis. J’ai dit : je viendrais à Mayama pour lancer le désarmement. Mais donnez-moi les moyens. Je ne veux pas faire les choses en cachette. »

Pour rappel, environ 7500 hommes doivent être désarmés dans la région, les milliers de déplacés sont progressivement entrain de regagner leur maison. Ils sollicitent d’ailleurs une indemnisation de l’Etat.

 

 

Congo: l’opération de désarmement dans le Pool peine à commencer

Le calendrier de la commission mixte, chargée de la mise en œuvre de ce désarmement prévoyait que le pasteur Ntumi devait s’adresser à ses partisans pour leur demander d’y adhérer.

Lancé officiellement le mardi 7 août à Kinkala, la préfecture du département du Pool au Congo, l’opération de ramassage des armes des ex-combattants partisans du pasteur Ntumi peine encore à se concrétiser. Le calendrier de la commission mixte, chargée de la mise en œuvre de ce désarmement prévoyait que le pasteur Ntumi devait s’adresser personnellement à ses partisans pour leur demander d’y adhérer, mais cela n’a pas pu se faire pour le moment.

Du côté du ministère de l’Intérieur on reconnaît que le ramassage des armes est « timide ». Des sources humanitaires affirment même qu’il est au point mort. Le jour de la levée du mandat d’arrêt contre le pasteur Ntumi, l’un de ses représentants, Philippe Ané, a bien appelé les ex-combattants à participer à l’opération. Mais le jour de son lancement effectif, le camp Ntumi brillait par son absence. La faute à des « malentendus » explique-t-on de part et d’autre.

Parmi les points de blocage : la sécurité du pasteur Ntumi. Il était prévu que le 12 août, il fasse sa première sortie officielle depuis la levée du mandat contre lui et se rendent à Mayama, pour rencontrer le ministère de l’Intérieur et s’adresser à ses partisans. Mais pour cela, il exige notamment que les militaires qui se trouvent toujours le long de la route qu’il doit emprunter se retirent. La méfiance règne encore. Or cette sortie publique officielle est indispensable, car les ex-combattants attendent un appel de leur chef en personne pour rendre leurs armes.

Finalement, quelques jours plus tard dans une déclaration manuscrite diffusée sur les réseaux sociaux, le pasteur dénonçait « une opération unilatérale ». Déclaration jugée « malvenue » et « tapageuse » du côté du ministère de l’Intérieur alors que des discussions entre les deux parties sont engagées depuis décembre. « Le calendrier reste valable. Dans tout processus de paix, il faut du temps pour rétablir la confiance », tempère Anthony Kwaku, coordonnateur du système des Nations unies au Congo-Brazzaville.

Dimanche soir, de part et d’autre, on assurait néanmoins que les discussions se poursuivaient pour permettre au processus de désarmement d’avancer.

Dialogue et justice

L’opposant Mathias Dzon estime quant à lui que la résolution de la crise du Pool – née de la contestation des résultats de la présidentielle de 2016 – passe avant tout par un dialogue inclusif et par la justice. Pour cet ancien ministre des Finances, la levée du mandat du Pasteur Ntumi et le ramassage d’armes ne sauraient apporter une solution durable à cette crise qui remonte en réalité à 1998.

« C’est un vieux problème et il faut le résoudre, s’y attaquer à la racine. Dans un dialogue national inclusif, nous règlerons définitivement la question du Pool. Mais ramasser les armes ne signifie rien du tout parce qu’il y a beaucoup à faire dans le Pool. Il faut crever l’abcès. Il faut régler le fond du problème. Pourquoi il y a toujours la guerre dans le Pool depuis 1998 ? Ça n’en finit pas. Mais il faut les sanctions. Ce qui garantit la sécurité dans le pays, c’est les sanctions. Les auteurs doivent être sanctionnés. On ira en justice pour que la chose soit bien comprise. Autant de morts, de déplacés, il faut bien que la justice regarde, la vraie justice, et qu’elle regarde exactement ce qui s’est passé et qui sanctionner. Si on lève les mandats, comme ça, et que personne n’est sanctionné, alors ça recommencera. »

Plan d’urgence

Mais pour un règlement durable du conflit dans le Pool, le pasteur Ntumi a réclamé de son côté dans une lettre diffusée début août un « plan d’urgence de relance économique et de développement ».

En réponse, la ministre des Affaires et de l’action humanitaire assure que c’est un objectif poursuivi par le gouvernement. L’an passé déjà le plan d’urgence pour le Pool prévoyait qu’une partie de son budget soit consacré à ce qu’on appelle le « relèvement précoce » c’est-à-dire des mesures permettant aux populations déplacées parfois depuis deux ans de reprendre une activité économique et de reconstruire leur habitat.

A l’époque, la situation sécuritaire ne le permettait pas encore. Le nouveau plan 2018, présenté en mars, prévoit lui aussi que plus de 47 millions de dollars doivent être consacrés à ce relèvement. L’aide se met en place, explique la ministre Antoinette Dinga Dzondo, à mesure que les populations déplacées reviennent et que les bailleurs étrangers annoncent des contributions financières.

États-Unis et Chine

« Les États-Unis ont déjà donné trois millions de dollars à une association française, Acted, qui est en train de préparer des activités de relèvement dans quelques villages pour environ 9 000 personnes. C’est-à-dire la réparation des points d’eau, la reprise des activités génératrices de revenus, la distribution des articles ménagers et de dollars, qui vont transiter par le Pam [Programme alimentaire mondial] », assure la ministre des Affaires sociales et de l’action humanitaire.

Outre les États-Unis, Antoinette Dinga Dzondo explique que « la Chine s’est manifestée et va aider avec le matériel pour préparer la terre ». « En ce moment c’est la saison sèche donc les populations bénéficiaires vont pouvoir préparer la terre pour pouvoir commencer à cultiver dès que les premières pluies tombent », précise-t-elle.

Selon la ministre, le budget du gouvernement de Brazzaville, voté en 2017, en pleines négociations avec le FMI et alors que le pays connait de graves difficultés financières, prévoit un milliard de francs CFA pour le relèvement précoce. Un montant qui pourrait augmenter assure la ministre, si la situation économique du pays s’améliore.

Congo : l’opposition exige l’indemnisation des victimes du Pool

Pascal Tsaty Mabiala le chef de l’opposition Congolaise a profité de la célébration de la fête nationale pour rappeler au gouvernement son devoir envers les populations qui ont subi la crise du Pool. Il appelle clairement à leurs indemnisations.

Après l’accord de paix trouvé avec le camp du pasteur Ntumi, place désormais à la reprise de la vie effective dans la région du Pool. Un retour à la normalité compliquée pour les déplacés qui retournent peu à peu dans leur village dévastés par la guerre. En sa qualité de chef de l’opposition, Pascal Tsaty Mabiala a ouvertement exigé du gouvernement l’indemnisation de ces victimes.

Le gouvernement congolais devra notamment prendre en compte la destruction des maisons des populations qui dorment désormais pour la plupart à la belle étoile. La question sanitaire est également inquiétante. Sur place, pas d’eau potable. Les rares puits que l’on trouve dans les villages sont insalubres et vecteurs de maladies. Il y a en plus urgence, car la saison sèche approche. Pour l’opposition, reconstruire cette partie du pays consisterait un acte majeur du président Sassou Nguesso dans son élan de réconciliation nationale.

 

Congo : le désarmement des « ninjas » du pasteur Ntumi fixé du 7 au 25 août 2018

Après la levée du mandat d’arrêt contre le pasteur Ntumi, le ministère de l’intérieur annonce le ramassage des armes des Ninjas du 7 au 25 août.

C’était la prochaine étape après la levée officielle de la levée du mandant d’arrêt contre Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi et de ses proches. Raymond Zéphirin Mboulou, le ministre de l’intérieur a annoncé pour le 7 août le début de l’opération ramassage des armes détenues par les Ninjas du pasteur Ntumi dans le département du Pool. L’opération se déroulera en 18 jours, elle prendra fin le 25 août.

Cette action va surtout en droite ligne avec les résolutions de l’accord de Kinkala. Selon l’accord, le pasteur Ntumi s’était engagé à « faciliter le ramassage des armes détenues par les ex-combattants » et à « ne créer aucune entrave » au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le département du Pool. Le gouvernement s’est engagé à lui garantir « le processus de démobilisation, de réinsertion professionnelle, sociale et économique des ex-combattants après le ramassage des armes ».

Pour rappel, les « Ninjas » du Pasteur Ntumi avaient pris les armes dans le département du Pool au sud de Brazzaville en avril 2016 contestant la réélection du président Denis Sassou Nguesso. Les conséquences de ce conflit ont été désastreuses pour l’économie du Congo. Le chemin de fer Congo-Océan et la route entre Brazzaville et le port pétrolier de Pointe-Noire ont été coupés à la circulation en novembre 2016 en raison de l’insécurité. Cet étape désarmement viendra tourner la page à l’une des périodes les plus noires du Congo Brazzaville.

 

 

Politique : les premiers mots du pasteur Ntumi après la levée de son mandat d’arrêt

L’ancien chef rebelle congolais s’est exprimé ce mardi 31 juillet après que le gouvernement congolais ait enfin officialisé la levée du mandat d’arrêt contre lui et ses proches. Il s’engage dans le processus de paix…

C’est désormais effectif et officiel, Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi est libre de tout mouvement sur le sol congolais, son mandat d’arrêt a été levé. L’ancien chef rebelle s’est réjoui de cette décision avec ses proches après avoir été notifié par la justice congolaise.

Dans un message délivré par son représentant Ané Philippe Bibi à la presse, le pasteur Ntumi n’a pas caché son émotion. « Aujourd’hui, l’horizon s’éclaircit. Je viens de retrouver ma liberté de mouvement dans mes actions, mes entreprises privées et tous mes droits à travers l’arrêt rendu le 27 juillet en cours par la cour d’appel de Brazzaville, ordonnant la main levée immédiate des mandats d’arrêt. Cette étape est importante dans le processus de normalisation de la vie dans le département du Pool », a-t-il déclaré.

Pour rappel, cette levée de mandat d’arrêt a été proposé par la commission ad hoc mixte paritaire composée des représentants du gouvernement et ceux du pasteur Ntumi. C’était l’une des conditions primordiales de l’avancée du processus de paix dans la région du Pool. Le désarmement des ex rebelles est désormais la prochaine étape importante du processus.  La commission ad hoc a défini un calendrier de ramassage d’armes auprès des ex-combattants ninjas du pasteur Ntumi. L’opération démarre dans la première quinzaine du mois d’août.

Congo : le mandat d’arrêt contre le pasteur Ntumi et ses proches levé

Selon des sources dignes de foi, la décision a été formalisée samedi, et la nouvelle lui a été annoncée ce dimanche 29 juillet. Une étape décisive dans le processus de paix engagé en décembre dernier après la signature d’un cessez-le-feu entre les autorités et la rébellion du pasteur.

C’est RFI qui a annoncé la nouvelle, la justice congolaise a levé ce samedi 28 juillet le mandat d’arrêts contre le pasteur Ntumi et ses proches. A en croire le site d’informations, le pasteur aurait d’ailleurs déjà reçu en personne le courrier annonçant la levée de cette décision de justice. Une nouvelle que les autorités congolaises tardent encore à confirmer officiellement.

Il faut dire que même si cette épineuse question ne figurait pas explicitement dans l’accord de cessez-le-feu de décembre dernier, la condition de la levée du mandat d’arrêt avait tout de même été acté au cours des négociations qui l’ont précédé. Malgré la libération fin juin de 80 proches de Ntumi qui avait été perçu comme un signe d’apaisement, les ex combattants avaient fait de cette condition un préalable.

L’annonce officielle de cette décision pourrait donc être un grand pas en avant. Toutefois, la réinsertion sociale de ces ex combattants, la réhabilitation du parti du pasteur Ntumi (CNR ) restent des défis majeurs pour l’Etat congolais.

Congo : liberté provisoire accordée à Ghys Fortuné Dombé Bemba

Ce journaliste qui vient de passer 18 mois en détention, avait été accusé de « complicité de rébellion » avec l’ancien chef rebelle Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi.

Lundi 02 juillet 2018, la justice congolaise a accordé la liberté provisoire à Ghys Fortuné Dombé Bemba. Une information donnée par nos confrères de l’Agence France Presse (AFP). Ce directeur de publication de l’hebdomadaire indépendant Thalassa, avait été arrêté en janvier 2017, pour Les services de la police judiciaire l’accusaient de « complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État en relation avec Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi ». Après 18 mois passé en détention, la justice congolaise au cours d’une audience publique hier (Lundi 02 juillet ndr), lui a accordé la liberté provisoire.

« La chambre correctionnelle de la cour d’appel de Brazzaville a accordé une liberté provisoire au journaliste Ghys Fortuné Dombé Bemba aujourd’hui [lundi] au cours d’une audience publique », a indiqué une source judiciaire.

« C’est certainement demain [ce mardi 03 juillet] qu’il quittera sa cellule parce qu’aujourd’hui les formalités de sortie n’ont pu être remplies », a indiqué de son côté une source carcérale.

Notons que, Ghys Fortuné Dombé Bemba n’a pas comparu devant la cour qui a décidé de sa liberté provisoire.

Pour rappel, en novembre 2017, plusieurs ONG avaient appelé à la libération du journaliste, jugeant son arrestation « arbitraire ». Elles avaient également déploré la dégradation de sa santé en prison.

Congo: le point sur le premier volet des négociations sur le Pool

Le texte reprend l’ensemble des recommandations formulées par les représentants du gouvernement et ceux des ex-rebelles. Parmi elles, figure le sort du Pasteur.

La Commission de suivi de l’accord de paix signé le 23 décembre dernier, au Congo-Brazzaville, a remis, ce lundi 22 janvier, ses recommandations aux autorités. Le document, rédigé au terme du premier volet de négociations entre les représentants du gouvernement et ceux du Pasteur Ntumi, reprend, noir sur blanc, l’ensemble des engagements pris par les deux parties. Ces engagements doivent permettre la poursuite du processus de paix dans le Pool, département en proie à une rébellion armée.

Le document a été remis au Premier ministre, Clément Mouamba. Le texte reprend l’ensemble des recommandations formulées par les représentants du gouvernement et ceux des ex-rebelles. Parmi elles, figure le sort du Pasteur. La Commission se dit convaincue que l’ancien chef rebelle doit recouvrer ses droits et sa liberté de mouvement.

Le ramassage des armes dans le Pool figure également parmi les recommandations. « Une question délicate », concède Philippe Ané, chef de la délégation du Pasteur Ntumi. La partie ex-rebelle assure cependant qu’elle facilitera le retour de l’Etat dans le Pool.

Même bonne volonté affichée du côté des autorités.

« Toutes les institutions sont mobilisées », assure Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement avant de préciser que le projet de budget 2018, récemment adopté par le Parlement, prend en compte l’accompagnement du retour des populations dans le Pool.

Il revient désormais au gouvernement d’étudier l’ensemble des recommandations de la Commission, avant de rendre ses conclusions. Le Pasteur Ntumi doit, lui aussi, prendre connaissance du document.

Pour l’heure, aucun calendrier n’a été fixé pour la suite des négociations.

L’abandon du mandat d’arrêt contre le pasteur Ntumi suscite des réactions

La recommandation prise samedi 20 janvier par les membres de la commission ad hoc paritaire, chargée de l’application de l’accord de paix dans le Pool, d’abandonner le mandat d’arrêt contre le pasteur Ntumi, a suscité des réactions au sein de l’opposition et de la société civile congolaise. Elles exigent que les victimes soient indemnisées et que les auteurs des crimes soient punis.

Opposant politique, Paul-Marie Mpouélé salue l’accord de paix dans le Pool, soutient les actions de la commission ad hoc chargée de son application et sa proposition de faire sauter le mandat d’arrêt contre le pasteur Ntumi.

Mais, pour lui, la paix passe aussi par l’indemnisation des victimes de la guerre : « Je pense que parallèlement [au cas du pasteur Ntumi] on pouvait mettre sur le même pied d’égalité l’indemnisation des victimes. Sinon, on pourrait dire que de gâchis, que de morts pour rien. Donc, je crois que la commission ad hoc va aussi s’atteler à regarder comment indemniser les différentes victimes : que ce soit du côté de la force publique, de la population civile et pourquoi pas des ninjas », a-t-il suggéré.

De son côté Roch Euloge Nzobo, acteur de la société civile, estime que les crimes commis dans le Pool ne doivent pas rester impunis sur l’autel de la politique : « Toutes les questions liées aux violations des droits de l’homme qui ont été perpétrées dans le département du Pool doivent être regardées et les auteurs doivent répondre de leurs actes. On ne peut pas cautionner l’impunité à tout moment sous prétexte qu’on va aller vers la paix », a martelé Roch Euloge Nzobo.

Le mandat d’arrêt émis contre le pasteur Ntumi en avril 2016 concernait également deux autres de ses lieutenants dont son jeune frère, nommé Gozardio.

Pasteur Ntumi: vers le recouvrement de tous ses droits et libertés

C’est ce qu’il en ressort de la commission ad hoc dont les membres se sont réunis du 17 au 20 janvier dans la capitale congolaise, Brazzaville.

Les membres de la Commission ad hoc paritaire de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités dans le Pool, qui se sont réunis du 17 au 20 janvier dans la capitale congolaise, ont décidé que Ntumi recouvre tous ses droits et libertés, alors qu’il est poursuivi par un mandat d’arrêt émis par le procureur général près le Tribunal de grande instance de Brazzaville, a annoncé, dimanche, la radio publique.

La Commission ad hoc paritaire, en décidant que le Pasteur Ntumi recouvre ses droits et libertés, lui a recommandé de garantir le respect et l’application stricts de l’accord du 23 décembre aussi bien dans ses communications que dans ses actes.

Par ailleurs, en ce qui concerne le ramassage des armes détenues par les Ninjas, il est essentiel de recenser et d’identifier en amont les ex-combattants afin d’éviter toute intrusion. Il a été également retenu que l’implication de Ntumi est essentielle à la réussite de cette action.

Quant à la normalisation de la vie dans le Pool, les membres de la Commission ont reconnu que pour parvenir à la paix souhaitée, il est nécessaire de consolider le cessez-le-feu et d’arrêter les hostilités en vue de rétablir le fonctionnement de l’Etat par la réinstallation des autorités administratives, judiciaires et le redéploiement de la Force publique là où cela est nécessaire.

A ce titre, la Commission a demandé la restauration de la libre circulation des personnes et des biens en procédant à la suppression systématique des barrières informelles sur toutes les voies de communication traversant le Pool ainsi que la sécurisation desdits axes.

Dans cette même logique, les membres de la Commission ont recommandé la réinstallation de la population dans les localités d’origine. Cette opération sera précédée par l’organisation des campagnes de vulgarisation des dispositions de l’accord et du processus de paix.

Au chapitre sur la démobilisation, insertion et réinsertion des ex-combattants, la Commission considère que les actions y relatives devraient se matérialiser par la création des centres locaux de démobilisation où les ex-combattants seraient identifiés et enregistrés.

Pour ce qui est de la garantie de la sérénité, de l’application de l’accord et du parachèvement du processus de paix, les membres de la Commission ont indiqué qu’après avoir pris connaissance de l’enjeu de cette tâche, il est important de retenir que les activités relatives à l’information et à la sensibilisation de la population au bien-fondé de cet accord sont absolument indispensables pour permettre au gouvernement d’exécuter cette tâche. La Commission a noté, par ailleurs, que Ntumi serait l’ambassadeur le plus efficace auprès des ex-combattants.

Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, qui a dirigé les travaux de cette Commission pendant trois jours, a pris l’engagement, dans son discours de clôture, de porter sur la table du gouvernement les recommandations et la feuille de route adoptées par ladite Commission.

La Commission ad hoc paritaire est composée de trente-quatre membres dont dix-sept du gouvernement et dix-sept de Ntumi, rappelle-t-on.

 

Crise du pool : une Commission ad hoc créée pour une paix durable

Le gouvernement congolais et des représentants du Pasteur Ntumi, ont entamé à Brazzaville des discussions. Il est question de la mise en œuvre d’une Commission ad hoc mixte paritaire chargée de l’application de l’accord de paix, signé le 23 décembre 2017. Donc le but est de créer des conditions d’une paix durable dans le département du pool, en proie à une insécurité depuis 2016. L’information a été donnée mercredi 17 janvier, par le ministère congolais de l’Intérieur et de la Décentralisation.

Composée de 12 représentants du gouvernement et autant de personnes du pasteur Ntumi, cette commission ad hoc est dirigée par le ministre congolais de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Mboulou.

Elle est chargée d’examiner les points non évoqués dans l’accord qui sont entre autres le mandat d’arrêt visant le pasteur Ntumi, les modalités d’exécution de l’opération de démobilisation, désarmement et réinsertion des ex-combattants.

Elle doit aussi réfléchir sur la reconstruction des villages entiers détruits par les affres de la guerre et le retour des populations dans leurs villages respectifs, ainsi que certaines doléances exprimées par l’ex-chef de la rébellion dans une vidéo audio diffusée sur les réseaux sociaux après la signature de l’accord de paix.

‘’Le Congo est notre pays et nous devons le servir. Ce service est une exigence qui commande loyauté, abnégation et volonté sans cesse renouvelée de construire notre patrie vers les expressions achevées des valeurs positives, notamment la liberté, le développement, la paix, la dignité et la fierté. Voilà le devoir qui est le nôtre et qui résonne au tréfonds de nous-mêmes comme un impératif’’, a déclaré le ministre congolais de l’intérieur.

Mboulou a averti les membres de cette commission en déclarant qu’ils n’ont pas le droit de mettre en péril la vie des Congolais, moins encore de continuer tacher le Congo du sang de ses fils ».

Avant de poursuivre : « nous n’avons pas le droit, pendant que les autres pays évoluent en termes de développement et de modernisation, de faire reculer et ensevelir le nôtre dans un conflit dont la principale victime est la population du Pool parce qu’elle ne mérite pas ce qu’elle subit voilà déjà une année ».

Raymond Zéphirin Mboulou a appelé les membres de cette commission ad hoc à travailler en privilégiant les intérêts supérieurs de la nation et en vue de promouvoir la paix.

« Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour la paix. Le temps de la paix est arrivé’’, a martelé le ministre congolais de l’intérieur et de la décentralisation

 

Pool: la commission de suivi de l’accord de paix tient sa première réunion

Il est question ce mercredi 17 janvier 2018, d’une prise de contact entre les autorités et les représentants du pasteur Ntumi.

Les travaux de la Commission de suivi de l’accord de paix, signé le 23 décembre à Kinkala dans le département du Pool, sont sur le point de débuter. C’est une première réunion de « prise de contact » ce mercredi 17 janvier entre les autorités et les représentants du pasteur Ntumi, principal protagoniste de la rébellion armée depuis 2016.

Officiellement, ces discussions doivent déboucher sur la rédaction d’une feuille de route destinée à poursuivre le processus de paix. Mais avant de se pencher sur les modalités concrètes d’application de cet accord, les représentants du pasteur Ntumi entendent bien y apporter certaines modifications.

Premier point à négocier : le sort du pasteur. Ce dernier se trouve toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt. Ses délégués demandent la levée des poursuites. « On ne peut négocier les poings liés », explique Philippe Ané, son représentant au sein de la délégation envoyée à Brazzaville.

« Nous sommes venus discuter avec la partie gouvernementale pour enrichir l’accord, pour étoffer l’accord, pour apporter quelques rectificatifs à un certain nombre d’éléments qui n’ont pas été pris en compte dès le départ. Les points qui n’ont pas été inscrits – de l’accord -, on va devoir rééquilibrer, recadrer, de façon que l’accord en question soit un accord complet. Les questions notamment liées à la levée du mandat d’arrêt, par exemple. Parce qu’on ne peut pas aujourd’hui désamorcer cette crise avec les mains liées. Donc ce sont ces questions préliminaires qu’il faut que nous voyions avant. Lorsque ces questions seront résolues, je crois que les autres choses suivront. Les autres points devront être exécutés très progressivement, en fonction, bien entendu, de ce que nous aurions arrêté avec la partie gouvernementale », conclut-il.

Deuxième point de négociation : les revendications formulées par le pasteur dans un enregistrement audio diffusé quelques jours après la signature de l’accord de Kinkala par Jean-Gustave Ntondo. Parmi ces revendications : la libération de tous les détenus politiques, l’adoption de la loi d’amnistie générale ou encore l’organisation d’un dialogue inclusif sous l’égide d’observateurs internationaux.

Cette rencontre entre les autorités congolaises et les représentants du leader de la rébellion du Pool n’est donc qu’une première étape. Aucun calendrier n’a encore été fixé.

Le SG de l’ONU salue le cessez-le-feu entre Brazzaville et le Révérend Pasteur Ntumi

Antonio Guterres s’est félicité de l’accord du 23 décembre entre le gouvernement du Congo et le groupe dirigé par le Révérend Pasteur Ntumi

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s’est félicité de la signature d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement de la République du Congo et le groupe dirigé par le Révérend Pasteur Ntumi.

« Le secrétaire général espère que l’accord aboutira à un règlement pacifique et durable du conflit dans la région du Pool et permettra d’améliorer la situation humanitaire dramatique dans laquelle se trouve la région », a déclaré mardi, 26 décembre, Stéphane Dujarric, porte-parole de M. Guterres, dans un communiqué.

Le porte-parole a souligné que les Nations Unies sont prêtes à soutenir les parties dans la mise en œuvre de l’accord.

Situé dans le sud du Congo, le Pool est un département producteur de pétrole. Des violences y ont éclaté en avril 2016, causant le déplacement d’une personne sur trois. Les affrontements ont exposé les habitants locaux à des violations présumées des droits de l’Homme, y compris des violences sexuelles et des menaces.

Le gouvernement de Brazzaville et le Révérend Pasteur Ntumi ont signé le 23 décembre un accord pour cesser les hostilités.

Pool : Accord sous contrainte, paix des charniers ?

Par Andréa Ngombet, Coordinateur du Collectif #Sassoufit

Après les fausses dettes, les faux rapports au FMI, les fausses attaques de Ninja en RDC, le faux terroriste islamiste, serions nous face à une fausse paix de Noël ?

Comment croire à la réalité d’un accord de paix qui s’effectuerait en écartant l’ensemble de la classe politique, la société civile congolaise et le journaliste Ghys Fortuné Dombe emprisonné justement pour complicité supposée avec Ntumi ?

Le discrédit est immense pour Sassou Nguesso qui ne comptait déjà plus dans les cercles politiques internationaux. Ce gouvernement est celui qui a bombardé sciemment des populations civiles, emprisonné, torturé et enlevé des personnes en raison de leur origine ethnique supposée. Cette fausse paix le disqualifie définitivement, aux yeux de tous, pour continuer à diriger l’Etat congolais.

Quel crédit peut on apporter à des accords signés par un émissaire qui hier encore croupissait dans les geôles de la tristement célèbre DGST ?

La paix pour Sassou, c’est la reddition, l’assassinat ou l’emprisonnement de ses opposants. Il l’a longuement démontré en violant systématiquement tous les accords de paix depuis son retour par les armes en 1997.

Le Collectif Sassoufit, organisation de la société civile congolaise, en remplacement de cet accord sous contrainte, propose  un accord élargi à l’ensemble des acteurs pour la paix véritable au bénéfice de l’ensemble des Congolais dont voici le contenu :

  1. Libération des prisonniers politiques
  2. Déploiement d’une force internationale d’interposition pour désarmer les parties
  3. Création d’une commission vérité, justice et réconciliation sur les violations des droits humains.
  4. Ouverture d’une négociation sous contrôle international pour aboutir à une transition.

 

 

Congo: des questions sur le cessez-le-feu dans le Pool

Des questions-clés, sur l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités signé le 23 décembre à Kinkala, restent en suspens, notamment le sort du Pasteur Ntumi

La pression était forte sur Brazzaville ces derniers mois, de la part de la communauté internationale ou encore du FMI, qui en pleines négociations sur la dette abyssale du Congo, ne voyait pas d’un bon œil tout l’argent englouti dans des opérations. Des caisses vides d’un côté, des combattants que l’on disait exsangues de l’autre.

Tous les feux étaient donc au vert. Selon l’accord, le révérend Pasteur Ntumi s’engage à « arrêter les hostilités » et à ne pas entraver « le rétablissement de l’autorité de l’Etat ». De son côté, le gouvernement promet de « rétablir la libre circulation dans le département du Pool, et de faciliter le retour des déplacés. »

Cependant, Guy Brice Parfait Kolélas, le député de Kinkala, dit ne pas avoir été informé des discussions. L’ancien candidat à la présidentielle espère que tous les belligérants ont été associés et qu’il n’y aura pas de démenti dans les heures qui viennent.

Les points clés du Pasteur Ntumi et des troupes positionnées

Mais hier certains s’interrogeaient sur la portée d’un accord qui ne statue pas sur l’avenir du principal protagoniste de la crise : le Pasteur Ntumi, toujours en fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt. Ses partisans espèrent obtenir l’arrêt des poursuites, mais la question n’est pas tranchée.

Autre point-clé : le retrait des militaires du Pool. Pour le moment, l’accord parle d’un « allègement progressif », mais ne donne aucun calendrier. « Non, il s’agit pas de troupes qui quitteraient le Pool, avertit Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement congolais. On parle du rétablissement de l’autorité de l’Etat. Je crois qu’il faut pour l’instant, dans notre attention commune, se contenter des termes de l’accord. Je ne peux pas m’engager sur autre chose que les termes de l’accord. »

Une commission paritaire de suivi de l’accord

Enfin, quelle sera la feuille de route exacte de la commission mixte prévue pour « veiller à la poursuite du processus de paix » ? Les partisans du pasteur Ntumi disaient hier soir en attendre l’ouverture d’un dialogue politique. Mais sur ce point, le gouvernement congolais, opposé à cette idée jusqu’à présent, ne s’est pas encore prononcé.

Pour le gouvernement, toutes les questions ne peuvent être réglées dès le début. « Cet accord représente tout d’abord l’aboutissement d’un processus qui dure depuis plusieurs semaines, qui a été piloté de bout en bout par le président de la République lui-même, assure Thierry Moungalla. Et cet accord aboutit de manière, a priori, heureuse par la signature de cet accord de cessation des hostilités et de cessez-le-feu. On s’en réjouit, la veille de Noël. Cet accord prévoit : 1. le cessez-le-feu à partir d’aujourd’hui, 2. le rétablissement de l’autorité de l’Etat, 3. Le retour des populations dans leurs localités respectives. Et puis surtout, un processus piloté par la mise en place d’une commission paritaire, c’est-à-dire à égalité de représentants du Pasteur Ntumi et de l’Etat. Et c’est cette commission qui va être chargée d’assurer le suivi technique du processus enclenché. »

Congo-Brazzaville : le gouvernement annonce la signature d’un accord de paix dans le Pool

Un accord de « cessez-le-feu et de cessation des hostilités » a été signé le 23 décembre entre le gouvernement congolais et les rebelles de la région du Pool du pasteur Ntumi

Le sort du Pasteur Ntumi qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la justice congolaise n’a cependant pas été clarifié.

Pour le ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Thierry Lezin Moungala, « il faut se réjouir de la signature de l’accord entre la délégation du gouvernement et les représentants du Pasteur Ntumi, la veille du réveillon de Noël », qui devrait mettre fin à la crise dans le Pool. Une crise qui a débuté en avril 2016.

Thierry Lezin Moungala espère que la signature de l’accord de paix « va permettre le retour des populations déplacées et la relance des activités économiques ».