Congo : un atelier d’imprégnation du PDDR se tient dans le Pool

 L’objectif est de contribuer à l’appropriation de la démarche méthodologique de mise en œuvre du PDDR par toutes les parties prenantes.

 

Un atelier d’imprégnation du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (PDDR) des ex-combattants se tient à Kinkala au profit des communautés du Pool. Il s’inscrit dans le cadre des activités du plan semestriel conjoint élaboré par le Haut-Commissariat à la réinsertion des ex-combattants en prélude au lancement officiel du PDDR.

Ouvert mercredi 13 septembre, l’atelier va se poursuivre jusqu’au vendredi 15 septembre prochain. Il est organisé en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Prennent part à ces travaux, les différentes parties prenantes au programme DDR, notamment les partenaires étatiques et non étatiques ainsi que les bénéficiaires cibles.

Le séminaire a pour objectifs de contribuer à l’appropriation de la démarche méthodologique de mise en œuvre du PDDR par toutes les parties prenantes, former les participants sur les standards du programme et leur présenter le contenu de ce programme en vue de son bon déroulement.

Rappelons que Le PDDR vise 7500 ex-combattants, 2500 dépendants, 10000 membres de la communauté du Pool. Il est conçu pour une durée de quatre ans avec un budget de 16,4 millions de dollars.

L’UMC célèbre la Journée internationale de la musique ce 21 juin

A l’occasion de la célébration de la quarantième édition de la fête internationale de la musique, ce mardi 21 juin, l’Union des musiciens congolais (UMC) va réunir une pléiade de musiciens lors de plusieurs concerts populaires, à travers le pays. Ce, grâce à un partenariat avec le département de la Culture, des arts et du tourisme du cabinet du Chef de l’État et des collectivités locales.

 

L’Union des musiciens congolais (UMC) va célébrer la quarantième édition de la fête de la musique qui se tiendra ce mardi 21 juin partout dans le monde.

Cet événement se déroulera simultanément sur toute l’étendue du territoire national, notamment à Brazzaville, Pointe-Noire, Djambala, Kinkala et Madingou, à travers des concerts gratuits.

Ces activités musicales seront animées par des musiciens à la fois amateurs et professionnels de diverses sensibilités musicales, allant des musiques traditionnelles à la Rumba, en passant par les musiques urbaines et les tendances afrobeat.

Pour le président du bureau exécutif national de l’UMC, Pape God, cette célébration contribuera à la consolidation des idéaux de paix et du vivre-ensemble, à travers les valeurs d’unité et de concorde qui mobilisent les mélomanes indépendamment de leurs divergences, de leurs provenances sociales et de leurs origines ethniques.

Ce sera également l’occasion toute indiquée pour les artistes et les mélomanes de renouer avec l’effervescence des grands rassemblements, après les contraintes liées aux restrictions de la pandémie de la covid-19 ces deux dernières années.

Lors de cette journée, la musique sera célébrée sous toutes ses formes en présence des autorités civiles et militaires et plusieurs autres personnalités de différents rangs.

Cet événement est soutenu par le département de la Culture, des arts et du tourisme du cabinet du Chef de l’État, les mairies des villes susmentionnées, ainsi que les entreprises de la place et certains médias de la place.

 

Crise dans le Pool : les ex-ninjas réclament un dialogue national inclusif

Les ex-combattants de ce groupe rebelles demandent au gouvernement d’initier cette rencontre pour régler définitivement la « guerre du Pool ».

Même si un accord de paix a été signé, les ex-combattants ninjas sont convaincus que les autorités congolaises doivent tenir un dialogue national inclusif, pour mettre un terme à la crise du Pool. On se souvient que ce département a été le théâtre des conflits qui ont opposé les ninjas et l’armé au lendemain de la présidentielle de 2016 jusqu’en 2017. Pour ces ex-combattants, la crise du Pool a une dimension nationale à cause de ses origines.

La semaine dernière, ces ex-ninjas ont pris part aux assises de la plateforme du dialogue et d’échanges intra-communautaires à Kinkala, chef-lieu du Pool. Une plateforme initiée pour renforcer et consolider la paix. L’un d’eux, Joseph Sita y était aussi.

Pour lui, « La guerre dans le Pool émane de la responsabilité de ceux qui nous gouvernent. Quand il y a eu les élections de 2016 dans le pays, c’est ce qui a fait qu’il y ait la guerre dans le département du Pool ».

Joseph Sita pense que la solution définitive au conflit du Pool passe par un dialogue national inclusif. « Pour régler le problème de la guerre dans le Département du Pool, il faut que l’on puisse s’asseoir au niveau national… La guerre dans le Pool est d’abord politique. Si nous réglons le problème au niveau politique, nous pensons que dans le Pool il n’y aura plus de guerre ».

Pool : recommandations du communiqué final sanctionnant les assises de la plateforme de dialogue et d’échanges intracommunautaires

Au terme de deux jours de travaux qui se sont déroulés à Kinkala, des travaux auxquels ont activement pris part, entre autres participants, les représentants du gouvernement et ceux du pasteur Ntumi, de nombreuses conclusions ont été unanimement dégagées. En voici l’essentiel.

Les assises recommandent :

Au plan du développement socioéconomique

« Démarrage effectif du programme Désarmement, Démobilisation et Réintégration en mettant l’accent sur l’approche communautaire et la réintégration socioéconomique.

Amélioration des moyens d’existence des communautés perturbées par le conflit (électricité, eau potable, hygiène et assainissement, communication, connexion à internet, audiovisuel, relance des activités agropastorales et piscicole, métayage, approvisionnement en semences, matériel technique).

Coordination des programmes en cours de réalisation dans le département.

Mise en place d’une taxe préférentielle au niveau des marchés de Brazzaville, pour les produits en provenance du département.

Réhabilitation des infrastructures communautaires de base endommagées au cours du conflit (école, centre de santé, ponts, forages, etc…)

Construction de deux lycées (enseignement général et enseignement professionnel à Kindamba pour les districts de Kindamba, Vindza et Kimba.

Intégration dans la fonction publique des volontaires (enseignants et personnel de santé) exerçant dans le département et plaidoyer à la contractualisation du personnel de santé en poste dans les localités.

Affectation des agents de l’État dans les écoles et centres dépourvus du département.

Mise en œuvre de projets communautaires pour le renforcement de l’esprit de solidarité, d’amour fraternel et du vivre-ensemble.

Réhabilitation des routes et pistes rurales pour faciliter la mobilité des personnes, biens et services et l’évacuation des produits agropastoraux du département vers les grands centres urbains.

Mise en place en urgence d’un système de formation et d’insertion professionnelle des jeunes déscolarisés en général et des jeunes filles en particulier.

Réhabilitation du trafic par pirogue sur la rivière Djoué.

Renforcement de l’éducation civique et morale en milieu juvénile avec une réelle implication des parents et sur la planification familiale au profit des jeunes, filles-mères et femmes en âge de procréer.

Mise en place d’un système de réintégration des agents d’État ou du secteur privé, ex-combattants dans leurs services d’origine.

Prise en charge psychologique des victimes du conflit, y compris les orphelins.

Assurer une distribution équitable des aides, avec une attention particulière aux cibles chefs de ménage du DDR.

Assistance juridique des personnes violées ou victimes des violences basées sur le genre.

Renforcement du mécanisme de protection sociale inclusive.

Vulgarisation des conventions protégeant les droits de l’enfant et de la femme.

Réhabilitation des infrastructures et plaidoyer pour la desserte en téléphonie.

Au plan politique :

Plaidoyer pour la contribution nationale au PDDR en vue de l’accélération de son démarrage effectif.

Formation des comités locaux de réconciliation à travers la mise en place d’un cadre juridique ou réglementaire.

Application des clauses de l’accord de cessez-le-feu et cessation des hostilités du 23 décembre 2017 à Kinkala.

Allègement progressif du dispositif des militaires vers leurs casernes initiales.

Restauration de l’autorité de l’État (administration et services publics, Gendarmerie et Police) pour rassurer les communautés.

Garantie de la sécurité et non stigmatisation des ex-combattants ayant regagné leur résidences habituelles.

Assurance de la libre circulation des personnes, biens et services par la suppression des barrières et toutes autres formes de rackets.

Remise/Libération des quartiers, domaines et maisons illégalement occupés.

Clarification de la situation des personnes portées disparues pendant la crise.

Poursuite du ramassage effectif des armes.

Démarrage immédiat du processus de lutte contre le risque d’apatridie en facilitant l’accès aux pièces d’état-civil et d’identité.

Lutte contre la production, la vente et la consommation de stupéfiants (chanvre indien et autres drogues illicites).

Lutte contre le viol et autres violences basées sur le genre » (…)

Pool : création d’une plateforme d’échanges pour consolider la paix

Cette plateforme de dialogue et d’échange intercommunautaires a tenu ses premières assises les mercredi 12 et jeudi 13 juin à Kinkala, chef-lieu du Pool.

Une plateforme de dialogue et d’échange intercommunautaires a été créée à Kinkala, chef-lieu du département du Pool. Le gouvernement congolais et ses partenaires sont parvenus à installer ladite plateforme, qui a tenu ses premières assises mercredi 12 et jeudi 13 juin 2019.

Au cours de ces assises, les différentes parties prenantes ont, dans leurs recommandations, demandé le retrait progressif du Pool du dispositif militaire, ou encore l’organisation d’un dialogue national inclusif avec un accent sur le Pool. Rappelons que, ce département a été le théâtre des affrontements ayant opposé l’armée et les partisans du pasteur Ntumi entre 2016 et 2017.

« Depuis qu’il y a eu les conflits ici [au Congo-Brazzaville, NDLR], c’est une grande première qu’on vienne faire parler après un conflit et les communautés, et les ex-combattants, et les administratifs », a fait observer Joseph Ikoubou, responsable des programmes au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Jean-Gustave Ntondo, est proche du Pasteur Ntumi, il voit la roue de la paix tourner dans le bon sens. « Nous pensons que la paix va de l’avant, en espérant que tout ira pour le mieux ».

« C’est là où on va atterrir. Je crois qu’on a eu à mettre tous les ingrédients et toutes les conditions pour bien démarrer ce grand programme DDR », a affirmé Euloge Landry Kolélas, haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants. Pour lui, la plateforme de dialogue ouvre la voie à la réalisation d’un vaste programme DDR (Désarmement, démobilisation, réintégration).

Notons que, les travaux de la plateforme d’échange, ont été présidés par l’évêque de Kinkala, Mgr Louis Portella-Mbuyu. Celui-ci a exhorté les uns et les autres à l’amour, la lucidité et la solidarité.

Pool : lancement du projet d’appui à la promotion des moyens de subsistance durable

Le ministre haut-commissaire à la Réinsertion des ex combattants Euloge Landry Kolelas a lancé le processus samedi 08 juin à Kinkala.

Après la phase de mise en place des plateformes de dialogue intra-communautaires dans les localités du Pool naguère touchées par les troubles sociopolitiques, le Haut-commissariat à la réinsertion des ex combattants s’emploie désormais à doter les populations ciblées de moyens de subsistance durable. Le ministre haut-commissaire à la Réinsertion des ex combattants Euloge Landry Kolelas en a lancé le processus samedi à Kinkala.

Doter les populations des localités du Pool naguère touchées par les troubles sociopolitiques, notamment les ex combattants, de moyens de subsistance par le biais des activités pérennes, telle est la volonté exprimée par le président Denis Sassou N’Guesso et que le ministre Euloge Landry Kolelas traduit par les actes à travers ses descentes sur le terrain. Le lancement a Kinkala, chef-lieu du département du Pool du projet d’appui à la promotion des moyens de subsistance durable s’inscrit dans cette dynamique salutaire que les populations ont toujours appelée de tous leurs vœux.

Ce projet qui s’inscrit dans sa phase pilote est financé par le fonds japonais. Il s’exécutera dans trois districts à savoir : Kinkala, Goma Tsé-Tsé et Mindouli. Il ciblera deux villages dans chaque district, notamment Yalavounga et Yangui pour Kinkala, Linzolo et Koubola pour le district de Goma Tsé-tsé ainsi que les villages de Missafou et de Matensama pour le district de Mindouli.

Ce projet qui durera 3 ans, vise en priorité les ménages pauvres ainsi que les femmes et les jeunes regroupés au sein des associations et coopératives, ce pour une réelle amélioration des conditions de vie des populations. Aussi, l’enveloppe de 1 milliard 325 millions de francs CFA qui lui est dévolue permettra l’intensification des activités agropastorales telles la pêche, la pisciculture, l’élevage et le maraichage entre autres… Des activités qui assurément permettront aux populations de sortir de la pauvreté qui les habite, depuis les nombreux conflits qu’elles ont endurés.

Les personnalités présentes à la cérémonie officielle du lancement de ce projet, traduisent de l’importance que tous y accordent, en ce qu’il est un réel tremplin pour la consolidation de la paix. Aussi, l’ambassadeur du Japon, qui a pour résidence Kinshasa en RDC, a-t-il effectué la traversée du Pool Malébo, pour rallier Kinkala. Outre l’ambassadeur du Japon, on y a noté la présence de la représentante résidente de la Banque Mondiale au Congo qui a souhaité l’appropriation et la réussite de ce projet par les populations.

Emploi: des jeunes congolais misent sur l’artisanat

A Kinskala, de nombreux jeunes s’affairent tous les jours aux travaux de vannerie. Certains dans des ateliers et d’autres sous l’ombre d’un manguier à ciel ouvert.

Chaque matin, on aperçoit ces jeunes vanniers entrain de déballer leurs sacs à outils : petits couteaux, tenailles, scie à métaux, marteaux, teinture, des bouteilles d’eau…

Ils sont plusieurs vanniers à travailler à Kinkala, la ville préfecture du Pool (sud). Ils se sont regroupés à des endroits différents. Chacun exerce dans son coin et gère sa propre marchandise.

«Nous nous sommes regroupés ici parce que nous n’avons pas les moyens d’avoir chacun un espace de travail. Ici, nous cotisons pour payer l’espace mais chacun vend pour son propre compte», a confié Olivier Samba l’un des vanniers. «Ce métier me permet de nourrir ma famille et d’envoyer mes enfants à l’école et j’en suis fier» a-t-il ajouté.

«Nous préférons travailler indépendamment pour être libres. En association, il y a trop de contraintes. Nous voulons être autonomes», a déclaré Sylvain Malonga.

Ces jeunes utilisent le rotin et la liane, la matière première qu’ils achètent en paquet de 8000 FCFA pour la confection des chaises en rotin ou des fauteuils avec table en liane. Les bénéfices varient entre 50% à 80% par paquet.

D’après ces jeunes, un salon en liane qui prend une semaine de fabrication est vendu à plus de 100.000 FCFA, les paniers par contre n’exigent qu’une heure et le prix oscillent entre 1500 et 5000 FCFA.

Désarmement : objectif 3000 armes à récupérer dans le Pool

Le président de la Commission ad hoc mixte et paritaire (Camp) de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités dans le Pool  a fait l’annonce lors de la cérémonie officielle de ramassage des armes de guerre détenues par les ex-combattants ninjas.

Séraphin Ondelé était ce mardi 7 août 2018 à Kinkala (sud) pour la coordination de la cérémonie officielle du ramassage effectif des armes des ex-rebelles. Le président de la Commission ad hoc mixte et paritaire (Camp) de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités dans le Pool a tout d’abord lancé un appel à tous les ex-combattants Ninjas encore détentrices d’une arme à feu.

Ils leur a exhorté de se rapprocher de la commission avec leurs armes ou les munitions.  Les spécialistes, a-t-il déclaré, vont se charger de les collecter avant de les incinérer sur place.  Au total, onze centres sont retenus pour cette opération. Notamment :  Kinkala, Kindamba, Vinza, Goma Tsé-Tsé, Mbanza-Ndounga, Matoumbou, Kibouendé, Loulombo, Kinkembo, Kimbedi, Kindamba-Ngouedi et Missafou.

Pour rappel, cette initiative intervient dans le cadre du protocole d’accord signé avec le pasteur Ntumi qui a récemment vu son manda levé son mandat d’arrêt ainsi que celui de ses proches.

 

Société : la vie reprend progressivement son cours dans la ville de Kinkala

S’il existe encore des zones inaccessibles à Kinkala deux ans après les attaques des miliciens du pasteur Ntoumi, la vie a tout de même repris son cours. Le comportement des populations témoigne de cette réalité.

Comme on pouvait s’y attendre, le trafic routier est de nouveau opérationnel dans la ville de Kinkala le chef-lieu du département du Pool. Grâce aux forces de l’ordre placées dans les endroits sensibles, les populations et les marchandises circulent désormais sans difficultés. Les personnes ayant emprunté ce trajet pendant la crise confirment du retour progressif de la paix.

On se souvient encore qu’en 2016, les miliciens avaient réussi à bloquer la route nationale N°1, reliant Brazzaville à Kinkala. Ce triste cliché est désormais en arrière.

Depuis la grande avenue bitumée, l’on peut apercevoir des familles vaquer à leurs occupations. Les vendeurs de bois de chauffe, du vin de palme et autres produits du terroir sont également visibles dans certains villages où des habitants ont  regagné leurs domiciles.

A Soumouna, l’ancien quartier générale du pasteur Ntoumi, flotte le  drapeau du Congo Brazzaville. Preuve que les forces de l’ordre contrôlent désormais ce territoire. Plus remarquable, à l’entrée de Kinkala, souffle un nouveau vent.

Restaurants,  hôtels, boutiques tenues parfois par des étrangers, bars et autres lieux sont ouverts au public depuis 2017. « Le marché de Kinkala est ouvert au public depuis que les armes se sont tues », raconte une jeune femme vendeuse de poisson fumé qui s’est confié à l’Agence d’Information d’Afrique Centrale.

La visite de la première dame Antoinette Sassou N’Guesso le 30 mars dernier a rassuré les derniers sceptiques. La vie reprend peu à peu…

 

Kinkala : la vie reprend progressivement son cours

Deux ans après les attaques perpétrées par les miliciens du pasteur Ntoumi, le chef-lieu du département du Pool renaît petit à petit, même s’il existe encore, selon certains témoins, des zones inaccessibles.

Le trafic entre Brazzaville et Kinkala devient possible. Des véhicules transportant passagers et  marchandises circulent normalement, grâce une ceinture de la Force publique placée dans différents endroits afin de sécuriser la population. Certains témoins ayant emprunté ce trajet pendant la crise confirment le retour progressif de la paix.

L’on se souvient qu’en octobre 2016, l’insécurité créée par les miliciens ninjas ne permettait plus aux usagers d’emprunter la route nationale N°1, reliant Brazzaville à Kinkala. La Force publique (l’armée, la police et la gendarmerie) a dû faire face, pendant un certain temps, à une situation où il a fallu procéder au déplacement de la population pour rétablir la sécurité. Ce qui justifie sa présence tout le long du trajet.

Depuis la grande avenue bitumée, l’on peut apercevoir des familles vaquer à leurs occupations. Les vendeurs de bois de chauffe, du vin de palme et autres produits du terroir sont également visibles dans certains villages où des habitants ont  regagné leurs domiciles.

A Soumouna, le village où Ntoumi avait établi son quartier général, la présence des carcasses des véhicules calcinés à certains endroits, ainsi que des maisons détruites, rappelle la gravité des affrontements. L’endroit est désormais sécurisé par la Force publique comme en témoigne le drapeau national vert, jaune, rouge, flottant à la place du violet de pasteur Ntoumi.

A quelques mètres de là, un homme (octogénaire), courbé par le poids de l’âge, nous saluant à distance, s’est penché pour ramasser quelques bois de chauffe qui traînaient devant sa case à moitié détruite. Le moteur de notre autobus fonctionnant au ralenti pour se soumettre au contrôle, le vieil homme était tojours visible. A un certain moment, il s’assied et s’adosse au mur en fixant l’autocar, qui s’éloignait progressivement…

Ces quelques images tristes sont vites effacées des mémoires à l’entrée de Kinkala où règne une autre atmosphère. Restaurants,  hôtels, boutiques tenues parfois par des étrangers, bars et autres lieux sont ouverts au public depuis 2017. « Le marché de Kinkala est ouvert au public depuis que les armes se sont tues », raconte une jeune femme vendeuse de poisson fumé.

Dans ce marché, même si certaines denrées deviennent rares, on y trouve un peu de tout (manioc, foufou, légumes, noix de palme, safous, piment, poisson, etc.).  Comme en 2012, lors de la célébration de la fête de l’indépendance du Congo, la ville de Kinkala a connu une ambiance tout à fait particulière, le 30 mars, jour de l’arrivée de l’épouse du chef de l’Etat, Antoinette Sassou N’Guesso. On avait l’impression que tout Kinkala s’était vidé pour aller accueillir la première dame du Congo.

« Nous sommes très ravis de l’arrivée de l’épouse du chef de l’Etat à Kinkala. C’est vraiment une maman ! Elle n’a pas eu peur de venir ici. Je dois serrer sa main », s’excite un jeune garçon amaigri, la trentaine, nous confiant qu’il est ex-ninja et que la guerre ne l’intéresse plus.

Le regard fixé en direction de l’épouse du chef de l’Etat, qui prenait un bain de foule, le jeune garçon a fini par se frayer un chemin pour s’approcher d’elle, mais en vain, car les agents de sécurité ne lui ont laissé aucune chance. Il s’est tout de même débrouillé pour se retrouver dans l’enceinte de l’Eglise catholique où se déroulait la cérémonie de distribution des vivres. Il a promis de venir à Brazzaville « raconter son calvaire dans la forêt », puis « demander pardon au président de la République ».

Si Kinkala renaît, un agent du ministère des Affaires sociales et de l’action humanitaire, ainsi que certains sous-préfets parlent encore de quelques endroits inaccessibles appelés « zones rouges » comme Madzia, Mayama, Kibouéndé, Kibossi et Goma Tsé-Tsé.

Congo : vers le désarmement des miliciens Ninjas du pasteur Ntumi

Quatorze sites seront ouverts dans la région du Pool pour accueillir ces miliciens et leurs armes.

La commission mixte paritaire des accords de paix dans le Pool a annoncé le début du désarmement des ex-combattants ninjas du pasteur Ntumi à partir du 5 avril. Quatorze sites seront ouverts dans la région du Pool pour accueillir ces miliciens et leurs armes.

Les quelques ninjas présents mardi 20 mars à Kinkala lors de la cérémonie du lancement des activités de terrain de la Commission paritaire se disent prêts à rendre les armes et à faire la paix.

« Au moment où nous parlons, la paix est déjà confirmée dans le Pool. Nous, les ninjas, on peut désormais aller là où nous voulons. Il y a la paix partout entre les militaires, les ninjas et les civils », a témoigné un chef de troupes ninjas, connu sous le nom de « Kevin-aux-aguets ».

Dans un message envoyé aux autorités, le pasteur Ntumi demande le démantèlement des barrières sur les voies publiques, afin de favoriser la circulation des personnes et des biens dans le Pool. Son représentant personnel, Ané Philippe Bibi qui a transmis ce message a indiqué que le pasteur Ntumi s’était engagé à appliquer sa part de devoir dans l’accord de paix.

« La restauration de la libre circulation des personnes et des biens à travers le démantèlement des barrières informelles sur toutes les voies de communication où s’opèrent encore le racket et quelques agressions sur les populations. La réinstallation des populations et leur prise en charge multiforme au regard du sinistre très avancé », fait remarquer le pasteur Ntumi dans son message lu à Kinkala.

Dans les villages du Pool, les populations n’aspirent plus qu’à reprendre rapidement leurs activités agropastorales. Un éleveur, Nestor Nsende qui a tout perdu, entretient l’amertume.

« On n’a plus accès à nos terres. Ce qui est acquis a été détruit : les plantations, l’élevage et les étangs. J’avais huit étangs de poissons, tout a été saccagé. Maintenant, on est réduit à errer dans les ruelles de Kinkala. C’est malheureux », déplore  Nsende .

« Le Pool présente un tableau apocalyptique sombre. Les maisons ont été détruites ainsi que les villages. Nous voulons que le travail de la commission aille de l’avant pour que les fruits de la paix soient effectifs dans le Pool, car les populations n’attendent que cela », ajoute pour sa part le pasteur Dieu Merci Mbenza, président de la société civile du Pool.

La commission mixte procédera mercredi matin à l’ouverture du transport des passagers entre Brazzaville, Kinkala, Mindouli et Kindamba, tronçon fermé à la circulation depuis avril 2016.

Pool: la commission de suivi de l’accord de paix tient sa première réunion

Il est question ce mercredi 17 janvier 2018, d’une prise de contact entre les autorités et les représentants du pasteur Ntumi.

Les travaux de la Commission de suivi de l’accord de paix, signé le 23 décembre à Kinkala dans le département du Pool, sont sur le point de débuter. C’est une première réunion de « prise de contact » ce mercredi 17 janvier entre les autorités et les représentants du pasteur Ntumi, principal protagoniste de la rébellion armée depuis 2016.

Officiellement, ces discussions doivent déboucher sur la rédaction d’une feuille de route destinée à poursuivre le processus de paix. Mais avant de se pencher sur les modalités concrètes d’application de cet accord, les représentants du pasteur Ntumi entendent bien y apporter certaines modifications.

Premier point à négocier : le sort du pasteur. Ce dernier se trouve toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt. Ses délégués demandent la levée des poursuites. « On ne peut négocier les poings liés », explique Philippe Ané, son représentant au sein de la délégation envoyée à Brazzaville.

« Nous sommes venus discuter avec la partie gouvernementale pour enrichir l’accord, pour étoffer l’accord, pour apporter quelques rectificatifs à un certain nombre d’éléments qui n’ont pas été pris en compte dès le départ. Les points qui n’ont pas été inscrits – de l’accord -, on va devoir rééquilibrer, recadrer, de façon que l’accord en question soit un accord complet. Les questions notamment liées à la levée du mandat d’arrêt, par exemple. Parce qu’on ne peut pas aujourd’hui désamorcer cette crise avec les mains liées. Donc ce sont ces questions préliminaires qu’il faut que nous voyions avant. Lorsque ces questions seront résolues, je crois que les autres choses suivront. Les autres points devront être exécutés très progressivement, en fonction, bien entendu, de ce que nous aurions arrêté avec la partie gouvernementale », conclut-il.

Deuxième point de négociation : les revendications formulées par le pasteur dans un enregistrement audio diffusé quelques jours après la signature de l’accord de Kinkala par Jean-Gustave Ntondo. Parmi ces revendications : la libération de tous les détenus politiques, l’adoption de la loi d’amnistie générale ou encore l’organisation d’un dialogue inclusif sous l’égide d’observateurs internationaux.

Cette rencontre entre les autorités congolaises et les représentants du leader de la rébellion du Pool n’est donc qu’une première étape. Aucun calendrier n’a encore été fixé.

Congo: des jouets pour les enfants déplacés du Pool

Le partage de jouets a eu lieu le 24 décembre à Kinkala, le chef-lieu du Pool où le gouvernement et les miliciens ninjas du pasteur Ntumi ont signé un accord de cessez-le-feu

Au Congo-Brazzaville, le mouvement citoyen « Le Ras-le-Bol » a procédé le 24 décembre à la distribution des jouets aux enfants déplacés du Pool. Le partage de jouets a eu lieu à Kinkala, le chef-lieu du Pool où le gouvernement et les miliciens ninjas du pasteur Ntumi ont signé un accord de cessez-le-feu.

Après près d’un mois de collecte de jouets et d’argent, les membres du Ras-le-bol ont fait le partage auprès des enfants déplacés du Pool. Il n’y a pas eu assez de jouets pour tous les enfants vivant dans les sites.

Selon le coordonnateur du mouvement citoyen, Franck Nzila Malembe, les acteurs politiques et de la société civile se sont très peu pour engagés à être solidaires avec les enfants du Pool.

« Il y a eu plus des pauvres qui ont donné. Les mamans qui vendent au marché, les populations dans les quartiers ont vraiment manifesté leur solidarité », a reconnu le coordonnateur du Ras-le-bol, indiquant par ailleurs que la campagne de collecte visait à attirer l’attention sur la guerre du Pool et être solidaire avec tous les enfants déplacés en cette période de noël.

Avec le peu de dons reçus, les membres du Ras-le-bol ont choisi des jouets accessibles à tous les enfants dont l’âge varie entre zéro et seize ans.

« Nous essayons de discuter les prix pour acheter le maximum de jouets possible. Nous prenons les poupées pour les filles et les voitures ou ballons pour les garçons », a dit Luce Ngangoue, membre du mouvement, surprise en pleine course de jouets au marché Poto Poto de Brazzaville.

Après avoir fui les violences dans leurs villages, les enfants du Pool vivent dans la grande précarité.

Ils manifestent le besoin d’une grande assistance, surtout dans cette période des fêtes de fin d’année.

Pour Brice Makosso de la Commission diocésaine Juste et Paix de Pointe-Noire, il faut donner deux types de jouets à ceux qui souffrent dans le Pool.

« D’abord la paix, car noël c’est la naissance de Jésus-Christ, le prince de la paix, ensuite un petit jouet pour tous ces enfants qui n’ont pas provoqué cette guerre, mais qui en souffrent », a-t-il indiqué.

Les jouets ont été distribués dans cinq sites de déplacés à Kinkala. Quelque 300 enfants ont pu être servis, selon Charlen Kinouani, membre du Ras-le-bol.

« Nous avons préalablement identifié les enfants pour bien distribuer le peu que nous avons pu collecter », a-t-il expliqué.

Les enfants du Pool ont reçu un autre cadeau : le gouvernement et les miliciens ninjas du Pasteur Ntumi ont signé un accord de cessez-le-feu, pour la cessation des hostilités dans ce département.

Congo: des questions sur le cessez-le-feu dans le Pool

Des questions-clés, sur l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités signé le 23 décembre à Kinkala, restent en suspens, notamment le sort du Pasteur Ntumi

La pression était forte sur Brazzaville ces derniers mois, de la part de la communauté internationale ou encore du FMI, qui en pleines négociations sur la dette abyssale du Congo, ne voyait pas d’un bon œil tout l’argent englouti dans des opérations. Des caisses vides d’un côté, des combattants que l’on disait exsangues de l’autre.

Tous les feux étaient donc au vert. Selon l’accord, le révérend Pasteur Ntumi s’engage à « arrêter les hostilités » et à ne pas entraver « le rétablissement de l’autorité de l’Etat ». De son côté, le gouvernement promet de « rétablir la libre circulation dans le département du Pool, et de faciliter le retour des déplacés. »

Cependant, Guy Brice Parfait Kolélas, le député de Kinkala, dit ne pas avoir été informé des discussions. L’ancien candidat à la présidentielle espère que tous les belligérants ont été associés et qu’il n’y aura pas de démenti dans les heures qui viennent.

Les points clés du Pasteur Ntumi et des troupes positionnées

Mais hier certains s’interrogeaient sur la portée d’un accord qui ne statue pas sur l’avenir du principal protagoniste de la crise : le Pasteur Ntumi, toujours en fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt. Ses partisans espèrent obtenir l’arrêt des poursuites, mais la question n’est pas tranchée.

Autre point-clé : le retrait des militaires du Pool. Pour le moment, l’accord parle d’un « allègement progressif », mais ne donne aucun calendrier. « Non, il s’agit pas de troupes qui quitteraient le Pool, avertit Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement congolais. On parle du rétablissement de l’autorité de l’Etat. Je crois qu’il faut pour l’instant, dans notre attention commune, se contenter des termes de l’accord. Je ne peux pas m’engager sur autre chose que les termes de l’accord. »

Une commission paritaire de suivi de l’accord

Enfin, quelle sera la feuille de route exacte de la commission mixte prévue pour « veiller à la poursuite du processus de paix » ? Les partisans du pasteur Ntumi disaient hier soir en attendre l’ouverture d’un dialogue politique. Mais sur ce point, le gouvernement congolais, opposé à cette idée jusqu’à présent, ne s’est pas encore prononcé.

Pour le gouvernement, toutes les questions ne peuvent être réglées dès le début. « Cet accord représente tout d’abord l’aboutissement d’un processus qui dure depuis plusieurs semaines, qui a été piloté de bout en bout par le président de la République lui-même, assure Thierry Moungalla. Et cet accord aboutit de manière, a priori, heureuse par la signature de cet accord de cessation des hostilités et de cessez-le-feu. On s’en réjouit, la veille de Noël. Cet accord prévoit : 1. le cessez-le-feu à partir d’aujourd’hui, 2. le rétablissement de l’autorité de l’Etat, 3. Le retour des populations dans leurs localités respectives. Et puis surtout, un processus piloté par la mise en place d’une commission paritaire, c’est-à-dire à égalité de représentants du Pasteur Ntumi et de l’Etat. Et c’est cette commission qui va être chargée d’assurer le suivi technique du processus enclenché. »