Congo : les Chefs d’Etat veulent « faire taire les armes en Afrique »

Denis Sassou N’Guesso a participé par visioconférence au 14ème Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et Gouvernement de l’Union Africaine.

Le 14ème sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et gouvernement de l’Union Africaine s’est tenu dimanche 06 décembre 2020. Le président Sassou N’Guesso y a pris par part visioconférence. Cette réunion avait pour thème « Faire taire les armes en Afrique »

Une thématique qui a pour objectif de bâtir une Afrique intégrée, dont le développement vise à être inclusif et durable, conformément aux aspirations contenues dans l’Agenda 2063.

Au cours de cette réunion, les Chefs d’Etat et de délégations se sont par ailleurs engagés à tout mettre en œuvre pour créer les conditions propices pour un développement de la jeunesse africaine.

Ils ont en outre, examiné les questions inscrites à l’ordre du jour de la Conférence, notamment le rapport sur l’Initiative Faire taire les armes; le Rapport du Président de la Commission sur les activités et les efforts visant à faire taire les armes en Afrique ; la communication sur la mise en œuvre du thème de l’UA.

Enfin, les Chefs d’Etat et de délégations ont adopté leurs sanctions ainsi que la Déclaration de Johannesbourg sur l’Initiative Faire taire les armes.

Congo : André Okombi Salissa condamné à 20 ans de travaux forcés

Le verdict est tombé mercredi 06 mars, cet opposant accusé d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, de détention illégale d’armes et munitions de guerre a été reconnu coupable.

Mercredi 06 mars 2019, la Cour criminelle de Brazzaville a reconnu coupable André Okombi Salissa. Ce candidat malheureux à la présidentielle de 2016, est reproché d’avoir porté atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, de détention illégale d’armes et munitions de guerre.

Le président de la Cour criminelle de Brazzaville, au Congo, a suivi mercredi le réquisitoire du parquet général. Celui-ci avait requis vingt ans de travaux forcés contre André Okombi en affirmant que les faits étaient suffisamment acquis à son encontre. Cinq proches d’André Okombi Salissa, accusés de complicité, ont écopé de la même sentence et doivent verser un franc symbolique à l’Etat à titre de dommages et intérêts.

André Okombi Salissa a assisté aux plaidoiries de la partie civile et aux réquisitions du parquet général sans sa défense. Ses six conseils, dont trois venus de l’étranger, ont quitté les débats, dénonçant le non-respect de leurs droits et une procédure irrégulière.

« Personne n’est dupe. J’ai assez parlé pour prouver mon innocence. Je n’ai pas de défense. Je me soumets à votre conviction. Que vous me condamniez à 20, 30 ou 40 ans, j’assume, parce que je suis citoyen congolais », a déclaré l’opposant juste après les réquisitions du procureur.

La Cour lui a donné la possibilité de se pourvoir en cassation dans les trois jours prochains.

Pour rappel, cet ancien ministre devenu opposant était jugé pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, détention illégale d’armes et munitions de guerre.

Récupération des armes : les Ninjas jugent l’opération unilatérale

Il demande aux autorités gouvernementales de mener de façon consensuelle cette opération devant permettre de collecter et de détruire environ 3 000 armes.

L’opération de ramassage d’arme auprès des Ninjas, a été lancée le 07 août 2018 à Kinlala. L’ancien chef rebelle Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi, n’avait pas été représenté. Ntumi, dont le mandat d’arrêt a été levé fin juillet dernier, et ses proches considèrent cette opération comme une action unilatérale et leur demandent de mener cette opération avec confiance et sérénité.

Ces ex-combattants pensent que l’opération de ramassage d’armes n’a pas obéi à l’esprit du calendrier et de la démarche arrêtés en amont. C’est ce qu’a expliqué Philippe Ané, un représentant de l’ancien chef rebelle : « Nous avons exprimé le vœu que le révérend pasteur Ntumi, en sa qualité d’ambassadeur auprès des ex-combattants, sorte avant de délivrer un message aux ex-combattants afin de les rassurer de l’opération qu’il faille mener. A la grande surprise. A notre grande surprise, le gouvernement a eu le privilège d’aller lancer l’opération sans nous », a-t-il déploré.

Ce ex-ninja demande aux autorités gouvernementales de mener de façon consensuelle cette opération devant permettre de collecter et de détruire environ 3 000 armes de tout calibre. « Nous sommes une commission mixte paritaire ; nous sommes deux parties. Jusqu’aujourd’hui nous avions travaillé sur des bases consensuelles. Il est tout à fait normal que nous continuions à travailler sur ces bases-là. Nous avons fait de grandes choses ensemble, mais pourquoi pas aller au bout de cette logique, afin que le Département du Pool soit considéré comme les autres départements ? », a dit Ané

L’opération de ramassage d’armes est supervisée par la Commission mixte installée après les accords de fin 2017 qui ont permis de mettre un terme à la crise du Pool.

Congo : vers le désarmement des miliciens Ninjas du pasteur Ntumi

Quatorze sites seront ouverts dans la région du Pool pour accueillir ces miliciens et leurs armes.

La commission mixte paritaire des accords de paix dans le Pool a annoncé le début du désarmement des ex-combattants ninjas du pasteur Ntumi à partir du 5 avril. Quatorze sites seront ouverts dans la région du Pool pour accueillir ces miliciens et leurs armes.

Les quelques ninjas présents mardi 20 mars à Kinkala lors de la cérémonie du lancement des activités de terrain de la Commission paritaire se disent prêts à rendre les armes et à faire la paix.

« Au moment où nous parlons, la paix est déjà confirmée dans le Pool. Nous, les ninjas, on peut désormais aller là où nous voulons. Il y a la paix partout entre les militaires, les ninjas et les civils », a témoigné un chef de troupes ninjas, connu sous le nom de « Kevin-aux-aguets ».

Dans un message envoyé aux autorités, le pasteur Ntumi demande le démantèlement des barrières sur les voies publiques, afin de favoriser la circulation des personnes et des biens dans le Pool. Son représentant personnel, Ané Philippe Bibi qui a transmis ce message a indiqué que le pasteur Ntumi s’était engagé à appliquer sa part de devoir dans l’accord de paix.

« La restauration de la libre circulation des personnes et des biens à travers le démantèlement des barrières informelles sur toutes les voies de communication où s’opèrent encore le racket et quelques agressions sur les populations. La réinstallation des populations et leur prise en charge multiforme au regard du sinistre très avancé », fait remarquer le pasteur Ntumi dans son message lu à Kinkala.

Dans les villages du Pool, les populations n’aspirent plus qu’à reprendre rapidement leurs activités agropastorales. Un éleveur, Nestor Nsende qui a tout perdu, entretient l’amertume.

« On n’a plus accès à nos terres. Ce qui est acquis a été détruit : les plantations, l’élevage et les étangs. J’avais huit étangs de poissons, tout a été saccagé. Maintenant, on est réduit à errer dans les ruelles de Kinkala. C’est malheureux », déplore  Nsende .

« Le Pool présente un tableau apocalyptique sombre. Les maisons ont été détruites ainsi que les villages. Nous voulons que le travail de la commission aille de l’avant pour que les fruits de la paix soient effectifs dans le Pool, car les populations n’attendent que cela », ajoute pour sa part le pasteur Dieu Merci Mbenza, président de la société civile du Pool.

La commission mixte procédera mercredi matin à l’ouverture du transport des passagers entre Brazzaville, Kinkala, Mindouli et Kindamba, tronçon fermé à la circulation depuis avril 2016.

Pool : la mission d’appui technique de l’ONU déconseille le rachat des armes

Arrivés en terre congolaise depuis plus d’une semaine, les quatre experts des Nations unies ont présenté, le 1er février à Brazzaville, le rapport de leur mission à Kinkala, sur le programme de démobilisation, désarmement et réintégration (DDR) envisagé pour une sortie de crise dans le département.

Les quatre fonctionnaires onusiens, notamment Thomas Kontogeorgos, Ntagahoraho Burihabwa, Glaucia Marie Yoshiura Boyer et Cheikh Tidiane Mbodji ont présenté, à huis clos, leur rapport aux autorités congolaises. Selon le conseiller administratif et juridique du haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Mathias Bakou, les experts des Nations unies se sont félicité des engagements des deux parties (gouvernement et pasteur Ntoumi) visant à mettre un terme à la crise du Pool. « Ils nous ont présenté le rapport pour que dans les jours à venir, notamment dans un proche avenir, le programme DDR puisse démarrer effectivement. Leur contribution ne consistera pas à l’achat des armes mais pour financer les projets que les ex-combattants mettront en place », a-t-il expliqué à la presse, précisant que la date du démarrage du programme n’était pas encore connue.

Chargé de la démobilisation et désarmement au haut-commissariat, le colonel Pierre Mboungou-Mboungou, a, quant à lui, indiqué que la mission d’appui technique en vue de l’élaboration d’un programme DDR en République du Congo leur a fait des suggestions. « Ils nous ont dit ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire, parce que par le passé nous avons déjà eu un DDR, il y a eu des bas et des hauts. Ils vont nous proposer des méthodes nouvelles, mais il était souhaitable pour nous qu’on échange une arme contre une activité génératrice de revenus pour les ex-combattants. Il ne faut pas que nous achetions les armes détenues par des ex-combattants, parce que le phénomène pourra s’étendre jusqu’en RDC », a-t-il souligné.

Les deux parties ont également évoqué, a ajouté le colonel Mboungou-Mboungou, la situation des femmes qui accompagnaient leurs maris ou bien celles qui étaient aussi des Ninjas, notamment la question de leur réinsertion dans le cadre de la relance des activités agropastorales. À ce propos, il faut connaître leur nombre et le lieu où elles se trouvent, a-t-il dit.

Combien des ex-combattants à réinsérer ?

Actuellement, il est difficile de connaître le nombre des ex-combattants à réinsérer, reconnaissent les autorités qui disposent d’une base. « Ce qui est sûr, lors du premier DDR, la communauté internationale estimait à 5 000 les jeunes à réinsérer auprès du pasteur Ntoumi. Nous nous fondons en ce moment sur ce nombre. Il faut donc une mission de terrain pour savoir le nombre exact des ex-combattants à réinsérer. Sont-ils réellement 5 000, moins ou plus ? », s’est interrogé le chargé de la démobilisation et désarmement au haut-commissariat.

Plaidoyer  pour la mise en place d’un fonds fiduciaire

Prenant acte du rapport présenté, le haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolelas, a assuré la mission d’évaluation de la situation et de l’élaboration du programme DDR Congo, que tout cela sera mis en œuvre pour régler la question des conflits armés récurrents dans le Pool. D’après lui, la réussite de ce programme DDR nécessite la synergie avec les départements ministériels techniques tels que : la santé, l’éducation, les affaires sociales, le plan et la promotion de la femme. Chacun de ces ministères doit, a-t-il insisté, mener des activités le concernant dans les districts affectés. « Le haut-commissariat opte pour un fonds fiduciaire sur l’égide des Nations unies. Nous sommes-là pour aller jusqu’au bout, notre engagement est total et sans faille, le gouvernement est debout pour vite régler cette situation du Pool », a conclu Euloge Landry Kolelas.

Rappelons que le fonds fiduciaire est un mécanisme utilisé dans le domaine de la coopération pour mettre en commun des ressources qui proviennent de différents bailleurs de fonds, afin d’apporter une réponse rapide et commune aux différentes dimensions d’une situation d’urgence. La cérémonie de présentation de ce rapport s’est déroulée en présence des ministres en charge des questions des femmes, Inès Bertille Nefer Ingani, et du plan et de la statistique, Ingrid Olga Ebouka Babakas.