Congo : près de 165 réfugiés centrafricains quittent Brazzaville et Pointe-Noire

Ces centrafricains ont quittés le Congo et sont rentrés volontairement dans leur pays d’origine samedi 26 septembre 2020, par voie aérienne.

Ce sont quelques 165 réfugiés centrafricains vivant dans les villes congolaises de Brazzaville et de Pointe Noire qui sont de nouveau à Centrafrique. Ils sont rentrés volontairement samedi dans leur pays d’origine par voie aérienne.

Le rapatriement de ces réfugiés centrafricains avait été interrompu en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. Avec l’allègement des restrictions aux frontières, le rapatriement a repris. Une information que confirme Jean-Didier Martinez Mbétianga, assistant en charge des activités génératrices de revenus à la Commission nationale pour les réfugiés (CNR).

Notons que, ce convoi n’était pas le dernier. D’autres convois aériens de rapatriement des réfugiés centrafricains vivant en république du Congo sont programmés dans les jours à venir. Des convois terrestres sont également prévus pour ceux ayant trouvé asile en République démocratique du Congo.

Pour rappel, la crise politico-militaire qui a secoué la République centrafricaine dont les stigmates sont encore visibles dans le pays, sont à l’origine du déplacement de ces nombreux Centrafricains qui ont trouvé asile dans les pays limitrophes.

Avec la signature d’un accord de paix en 2019, les violences ont sensiblement baissé, motivant les réfugiés à retourner dans leur pays. Certains l’ont fait de leur propre chef, mais la plus grande majorité a bénéficié de la facilitation du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Consolidation de de l’accord de cessez-le-feu : le pasteur Ntoumi y contribuera

La nouvelle a été annoncée pendant la cérémonie d’échange de vœux entre le Président de la République, Denis Sassou N’Guesso, et les forces vives de la nation, le 08 janvier 2020, au palais du peuple.

Le pasteur Ntoumi quittera son maquis dans le pool pour la capitale congolaise, Brazzaville. Il devra contribuer à la consolidation de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités signé le 23 décembre 2017 entre l’ex-chef rebelle et le gouvernement. La nouvelle sera officielle dans les prochains jours.

Frédéric Bitsangou, alias Ntoumi, a été au centre des affrontements entre le gouvernement et les rebelles dans le Pool depuis la fin des années 1990, devrait bientôt quitter son maquis du Pool (sud du Congo)

Notons qu’en août dernier, face à la Commission ad hoc mixte paritaire (CAMP), chargée de mettre en œuvre l’accord de paix de Kinkala, le pasteur Ntoumi a décliné des préoccupations personnelles, notamment le manque de logement. Il avait évoqué le fait que ses domaines et résidences demeurent occupés par des éléments de la Force publique.

Crise dans le Pool : les ex-ninjas réclament un dialogue national inclusif

Les ex-combattants de ce groupe rebelles demandent au gouvernement d’initier cette rencontre pour régler définitivement la « guerre du Pool ».

Même si un accord de paix a été signé, les ex-combattants ninjas sont convaincus que les autorités congolaises doivent tenir un dialogue national inclusif, pour mettre un terme à la crise du Pool. On se souvient que ce département a été le théâtre des conflits qui ont opposé les ninjas et l’armé au lendemain de la présidentielle de 2016 jusqu’en 2017. Pour ces ex-combattants, la crise du Pool a une dimension nationale à cause de ses origines.

La semaine dernière, ces ex-ninjas ont pris part aux assises de la plateforme du dialogue et d’échanges intra-communautaires à Kinkala, chef-lieu du Pool. Une plateforme initiée pour renforcer et consolider la paix. L’un d’eux, Joseph Sita y était aussi.

Pour lui, « La guerre dans le Pool émane de la responsabilité de ceux qui nous gouvernent. Quand il y a eu les élections de 2016 dans le pays, c’est ce qui a fait qu’il y ait la guerre dans le département du Pool ».

Joseph Sita pense que la solution définitive au conflit du Pool passe par un dialogue national inclusif. « Pour régler le problème de la guerre dans le Département du Pool, il faut que l’on puisse s’asseoir au niveau national… La guerre dans le Pool est d’abord politique. Si nous réglons le problème au niveau politique, nous pensons que dans le Pool il n’y aura plus de guerre ».

Pool : le PNUD donne plus de 300.000 dollars de matériel agricole pour populations

Ce matériel s’ajoute au premier lot de 1.400 kits de matériels agricoles à utilisation individuelle distribué par le PNUD en avril dernier aux populations à Kinkala.

Mardi 29 mai 2019, à Brazzaville, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a remis au gouvernement congolais du matériel agricole d’une valeur de 300.000 dollars pour les populations du Pool, victimes de violences armées.

Notons que ce matériel agricole à usage collectif est destiné à plus de 1.400 ménages en situation de vulnérabilité dans 36 villages du Pool.

« Par ce matériel, le PNUD aide à la relance de l’économie locale », a déclaré son représentant résident au Congo, Malaye Diop.

On se souvient que le PNUD avait donné un lot de 1.400 kits de matériels agricoles à utilisation individuelle en avril dernier aux populations à Kinkala, chef-lieu du département du Pool, à 75 km au sud de Brazzaville.

Après l’accord de paix conclu en décembre 2017 entre l’armée congolaise et l’ex-rébellion du Pasteur Ntoumi, les populations (plus de 138.000 déplacés) ont commencé à regagner leurs villages dans le département du Pool.

Crise du pool : une Commission ad hoc créée pour une paix durable

Le gouvernement congolais et des représentants du Pasteur Ntumi, ont entamé à Brazzaville des discussions. Il est question de la mise en œuvre d’une Commission ad hoc mixte paritaire chargée de l’application de l’accord de paix, signé le 23 décembre 2017. Donc le but est de créer des conditions d’une paix durable dans le département du pool, en proie à une insécurité depuis 2016. L’information a été donnée mercredi 17 janvier, par le ministère congolais de l’Intérieur et de la Décentralisation.

Composée de 12 représentants du gouvernement et autant de personnes du pasteur Ntumi, cette commission ad hoc est dirigée par le ministre congolais de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Mboulou.

Elle est chargée d’examiner les points non évoqués dans l’accord qui sont entre autres le mandat d’arrêt visant le pasteur Ntumi, les modalités d’exécution de l’opération de démobilisation, désarmement et réinsertion des ex-combattants.

Elle doit aussi réfléchir sur la reconstruction des villages entiers détruits par les affres de la guerre et le retour des populations dans leurs villages respectifs, ainsi que certaines doléances exprimées par l’ex-chef de la rébellion dans une vidéo audio diffusée sur les réseaux sociaux après la signature de l’accord de paix.

‘’Le Congo est notre pays et nous devons le servir. Ce service est une exigence qui commande loyauté, abnégation et volonté sans cesse renouvelée de construire notre patrie vers les expressions achevées des valeurs positives, notamment la liberté, le développement, la paix, la dignité et la fierté. Voilà le devoir qui est le nôtre et qui résonne au tréfonds de nous-mêmes comme un impératif’’, a déclaré le ministre congolais de l’intérieur.

Mboulou a averti les membres de cette commission en déclarant qu’ils n’ont pas le droit de mettre en péril la vie des Congolais, moins encore de continuer tacher le Congo du sang de ses fils ».

Avant de poursuivre : « nous n’avons pas le droit, pendant que les autres pays évoluent en termes de développement et de modernisation, de faire reculer et ensevelir le nôtre dans un conflit dont la principale victime est la population du Pool parce qu’elle ne mérite pas ce qu’elle subit voilà déjà une année ».

Raymond Zéphirin Mboulou a appelé les membres de cette commission ad hoc à travailler en privilégiant les intérêts supérieurs de la nation et en vue de promouvoir la paix.

« Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour la paix. Le temps de la paix est arrivé’’, a martelé le ministre congolais de l’intérieur et de la décentralisation

 

Congo-Brazza: toujours des interrogations sur l’accord de paix dans le Pool

L’opposition et la société civile congolaises continuent à s’interroger sur les conditions et autres paramètres qui ont abouti à la signature de l’accord de paix dans le Pool

Le gouvernement congolais et le pasteur Ntumi, qui ont conclu le 23 décembre un accord de cessez-le-feu pour ramener la paix dans le Pool, l’ont présenté comme un « beau cadeau de Noël ». Mais, l’opposition et la société civile congolaises continuent à s’interroger sur les conditions et autres paramètres qui ont abouti à sa signature. Elles exigent plus d’explications aux deux parties signataires.

« Cette fois-ci nous allons tenir le bon bout de l’accord de paix. Moi je le crois et, en tout cas, le révérend-pasteur qui nous a délégués le croit aussi », s’était exprimé Jean-Gustave Ntondo, représentant du pasteur Ntumi, lors de la signature de l’accord avec un représentant du gouvernement. Il s’était montré optimiste quant à son application.

Mais, ledit accord suscite encore des interrogations de la part de la société civile. « Il faut donc attendre parce que l’accord concerne quelqu’un [le Pasteur Ntumi, ndlr] qui hier était qualifié de terroriste, avec qui le gouvernement ne pouvait pas du tout négocier. Aujourd’hui son discours a évolué. Il faut quand même que le gouvernement s’explique sur ce qui justifie l’évolution de son discours. Et après, il faut bien que le pasteur Ntumi qui est directement concerné par cet accord s’exprime aussi », a déclaré à RFI Trésor Nzila, directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH).

De son côté Charles Zacharie Bowao, porte-parole de la Fédération de l’opposition congolaise, pense que l’accord devant ramener la paix dans la région du Pool a été signé en catimini. « Pourquoi devrait-on se gêner d’associer à une telle affaire la communauté internationale », s’est-il interrogé. Une commission ad hoc devra être mise sur pied pour suivre l’application de cet accord.

Congo: l’accord de paix du Pool est-il réel?

Le gouvernement de Brazzaville a annoncé, durant le week-end de Noël, un accord de paix avec les rebelles du pasteur Ntoumi, dans la fertile région du Pool

Le gouvernement de Brazzaville a annoncé, durant le week-end de Noël, un accord de paix avec les rebelles du pasteur Ntoumi, dans la fertile région du Pool. Des opposant au régime Sassou Nguesso affirment cependant qu’il a été signé par un homme de Ntoumi libéré de prison pour l’occasion et qu’il n’engage pas vraiment les combattants.

Le Congo-Brazzaville a connu cinq conflits armés depuis 1993, opposant divers chefs de guerre entre eux, notamment Denis Sassou Nguesso, officier originaire du nord, qui totalise 33 ans à la Présidence de la République (1979-1992 et 1997 à aujourd’hui). En 1998, les miliciens « Ninjas » du Pool (région fertile du sud du pays, entre Brazzaville et le port de Pointe-Noire) qui avaient déjà guerroyé sous l’autorité de Bernard Kolelas, sont réunis par Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntoumi, pour un nouveau conflit, qui s’étendra jusqu’en 2003-2005. En 2007, il se voit proposer un poste dans le cabinet du président Sassou Nguesso, qu’il acceptera deux ans plus tard, sortant enfin de sa retraite du Pool pour gagner Brazzaville.

Référendum constitutionnel

Entre 2014 et 2016, toutefois, le président Sassou procède à un recensement de la population controversé, puis à un référendum – entaché d’irrégularités – modifiant la Constitution afin de lui permettre de s’incruster au pouvoir, puis à une élection présidentielle ne laissant aucune chance à ses adversaires – dont deux sont aujourd’hui en prison pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ». C’en est trop pour le pasteur Ntoumi, alors âgé de 52 ans, qui a repris le maquis en avril 2016.

Or, samedi 23 décembre, les autorités de Brazazaville ont annoncé qu’un accord avait été signé entre le ministre de l’Intérieur et un des hommes de Ntoumi, Jean-Gustave Ntondo. Le gouvernement assure que ce dernier est un représentant du chef rebelle. Mais un collectif d’opposants au président Sassou, « Sassoufit », a indiqué à l’AFP que « M. Ntondo était en prison. Il a été libéré, il est surveillé, il n’est pas libre de ses mouvements… Il n’a pas été en contact avec ceux qui sont dans le maquis ». M. Ntondo a en effet été libéré le 6 novembre et assure avoir été en contact avec le pasteur Ntoumi depuis lors.

L’accord signé entre le ministre de l’Intérieur et M. Ntondo prévoit que la partie rebelle s’engage à « faciliter le ramassage des armes détenues par les ex-combattants » et à « ne créer aucune entrave » au rétablissement de l’autorité de Brazzaville dans le Pool. En échange, le gouvernement garantit « le processus de démobilisation, de réinsertion professionnelle, sociale et économique des ex-combattants après le ramassage des armes ». Sera-t-il appliqué?

L’accord de paix dans le Pool a été signé « sous contraintes » selon un collectif d’opposants

L’accord a été signé entre le gouvernement et Jean-Gustave Ntondo, présenté par les autorités comme le représentant du chef rebelle, Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, qui a pris les armes en avril 2016

Le Congo-Brazzaville a annoncé samedi un accord de paix pour mettre fin aux hostilités à huis clos avec les rebelles de la région du Pool, qui s’étaient soulevés en avril 2016 contre Brazzaville.

Un accord signé « sous contraintes » a cependant dénoncé auprès de l’AFP un collectif d’opposants.

Le ministre congolais de l’Intérieur, Raymond Zéphyrin Mboulou, a supervisé la signature de cet « accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités » avec Jean-Gustave Ntondo, présenté par les autorités comme le représentant du chef rebelle, Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, qui a pris les armes en avril 2016.

L’accord a été signé dans le département du Pool à Kinkala, à 70 km au sud de Brazzaville, avant une conférence de presse dans la capitale.

« L’accord entre en vigueur aujourd’hui » (samedi), a déclaré M. Ntondo, secrétaire général du Conseil national des Républicains (Cnr), le parti du pasteur Ntumi.

« L’accord est une bonne nouvelle à un moment où la situation économique n’est pas très bonne », a réagi auprès de l’AFP le porte-parole du gouvernement Thierry Moungalla.

Adversaire du régime du président Denis Sassou Nguesso, le collectif Sassoufit a cependant dénoncé « un accord sous contrainte ».

« M. Ntondo était en prison, il a été libéré, il est surveillé, il n’est pas libre de ses mouvements…Il n’a pas été en contact avec ceux qui sont dans le maquis », a indiqué à l’AFP depuis Paris le porte-parole de ce collectif principalement actif sur internet, Andrea Ngombet.

« Que vaut réellement un accord signé sous la menace de la torture et de la prison ? Rien », a ajouté le collectif dans un communiqué.

Après plusieurs mois de prison, Jean-Gustave Ntondo et l’un des porte-parole du pasteur Ntumi, Franck Euloge Mpassi, ont été libérés le 6 novembre. Ils affirment avoir été en contact avec Ntumi depuis leur libération jusqu’à la signature de l’accord.

Huis clos médiatique 

Les « Ninjas » du Pasteur Ntumi ont pris les armes dans le département du Pool au sud de Brazzaville en avril 2016 contestant la réélection du président Denis Sassou Nguesso, qui cumule 33 ans au pouvoir dont 20 d’affilée.

La violence des rebelles et la réponse militaire de Brazzaville a eu lieu dans un huis clos médiatique total.

Le conflit a engendré des conséquences bien réelles pour l’économie malade du Congo-Brazzaville, pays pétrolier d’à peine cinq millions d’habitants touché par une sévère récession depuis que le prix du baril plafonne à 50-60 dollars.

Le chemin de fer Congo-Océan et la route entre Brazzaville et le port pétrolier de Pointe-Noire ont été coupés à la circulation en novembre 2016 en raison de l’insécurité.

Les élections législatives n’ont pas pu se tenir dans neuf des quatorze circonscriptions du Pool en juillet dernier. Le Parti congolais du Travail (PCT) du président Sassou Nguesso a sans surprise hérité d’une confortable majorité à l’Assemblée.

Surtout, les violences ont placé 138.000 personnes dans une situation humanitaire difficile, selon les estimations.

Selon cet accord dont l’AFP a reçu copie et qui tient en deux paragraphes, le révérend Pasteur Ntumi Bintsamou Frédéric s’engage à « faciliter le ramassage des armes détenues par les ex-combattants » et à « ne créer aucune entrave » au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le département du Pool.

Le gouvernement s’engage lui à garantir « le processus de démobilisation, de réinsertion professionnelle, sociale et économique des ex-combattants après le ramassage des armes ».

Brazzaville veut aussi garantir « la réinstallation des populations dans leurs localités d’origine » et la « libre circulation des personnes, des biens et des services dans le département du Pool ».

Une commission mixte paritaire sera mise en place pour l’application de l’accord.

Le Pasteur Ntumi demandait aussi « l’arrêt immédiat des bombardements dans le Pool » et la « libération sans condition de tous les détenus politiques », affirme le porte-parole du collectif Sassoufit.

Après être déjà entré en rébellion contre Brazzaville depuis sa région du Pool de 1998 à 2003, Ntumi était ensuite devenu un notable local, avant de se rebeller de nouveau en 2016.

Deux anciens candidats à l’élection présidentielle de 2016, Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, sont en prison, officiellement poursuivis « pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ».

Des activistes ont demandé cette semaine la libération de l’opposant Paulin Makaya, arrêté le 25 novembre 2015 pour avoir organisé une marche interdite contre le changement de Constitution, et condamné à deux ans de prison. Ses soutiens estiment qu’il a purgé sa peine.

 

 

Congo: des questions sur le cessez-le-feu dans le Pool

Des questions-clés, sur l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités signé le 23 décembre à Kinkala, restent en suspens, notamment le sort du Pasteur Ntumi

La pression était forte sur Brazzaville ces derniers mois, de la part de la communauté internationale ou encore du FMI, qui en pleines négociations sur la dette abyssale du Congo, ne voyait pas d’un bon œil tout l’argent englouti dans des opérations. Des caisses vides d’un côté, des combattants que l’on disait exsangues de l’autre.

Tous les feux étaient donc au vert. Selon l’accord, le révérend Pasteur Ntumi s’engage à « arrêter les hostilités » et à ne pas entraver « le rétablissement de l’autorité de l’Etat ». De son côté, le gouvernement promet de « rétablir la libre circulation dans le département du Pool, et de faciliter le retour des déplacés. »

Cependant, Guy Brice Parfait Kolélas, le député de Kinkala, dit ne pas avoir été informé des discussions. L’ancien candidat à la présidentielle espère que tous les belligérants ont été associés et qu’il n’y aura pas de démenti dans les heures qui viennent.

Les points clés du Pasteur Ntumi et des troupes positionnées

Mais hier certains s’interrogeaient sur la portée d’un accord qui ne statue pas sur l’avenir du principal protagoniste de la crise : le Pasteur Ntumi, toujours en fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt. Ses partisans espèrent obtenir l’arrêt des poursuites, mais la question n’est pas tranchée.

Autre point-clé : le retrait des militaires du Pool. Pour le moment, l’accord parle d’un « allègement progressif », mais ne donne aucun calendrier. « Non, il s’agit pas de troupes qui quitteraient le Pool, avertit Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement congolais. On parle du rétablissement de l’autorité de l’Etat. Je crois qu’il faut pour l’instant, dans notre attention commune, se contenter des termes de l’accord. Je ne peux pas m’engager sur autre chose que les termes de l’accord. »

Une commission paritaire de suivi de l’accord

Enfin, quelle sera la feuille de route exacte de la commission mixte prévue pour « veiller à la poursuite du processus de paix » ? Les partisans du pasteur Ntumi disaient hier soir en attendre l’ouverture d’un dialogue politique. Mais sur ce point, le gouvernement congolais, opposé à cette idée jusqu’à présent, ne s’est pas encore prononcé.

Pour le gouvernement, toutes les questions ne peuvent être réglées dès le début. « Cet accord représente tout d’abord l’aboutissement d’un processus qui dure depuis plusieurs semaines, qui a été piloté de bout en bout par le président de la République lui-même, assure Thierry Moungalla. Et cet accord aboutit de manière, a priori, heureuse par la signature de cet accord de cessation des hostilités et de cessez-le-feu. On s’en réjouit, la veille de Noël. Cet accord prévoit : 1. le cessez-le-feu à partir d’aujourd’hui, 2. le rétablissement de l’autorité de l’Etat, 3. Le retour des populations dans leurs localités respectives. Et puis surtout, un processus piloté par la mise en place d’une commission paritaire, c’est-à-dire à égalité de représentants du Pasteur Ntumi et de l’Etat. Et c’est cette commission qui va être chargée d’assurer le suivi technique du processus enclenché. »