Congo-violence : les animatrices formées à l’identification des cas

L’objectif est de contribuer à l’amélioration de l’arsenal juridique dans la prise en charge, l’orientation et le suivi des victimes de toutes formes de violences.

 

Des animatrices des cellules d’écoute solidaire de la Coordination de l’Observatoire handicap humanité (H20), collectif Liloba, se sont réunis le 07 août 2023, à Brazzaville. C’était en faveur d’une formation de prise en charge des cas de violences en milieu familial ou professionnel.

Cette formation a pour objectif de contribuer à l’amélioration de l’arsenal juridique dans la prise en charge, l’orientation et le suivi des victimes de toutes formes de violences. La formation est organisée du 7 au 21 août par la coordination de l’Observatoire handicap humanité (H20), collectif Liloba, avec l’appui financier de l’ambassade de France au Congo.

Les enseignements portent sur le cadre légal de la protection des personnes vivant avec handicap, le cas pratique de violation grave des droits de deux personnes vivant avec handicap ainsi que sur la prise en charge psychologique des cas de violences.

Notons que les cellules d’écoute solidaire ont été créées par le collectif Liloba dans la recherche de toutes formes de violences à l’égard de la femme handicapée. Elles sont représentées dans les neuf arrondissements de Brazzaville avec l’acquisition de la loi pénale spéciale sur les violences basées sur le genre « La loi Mouébara ».

Congo : 350 cas de violences enregistrées dans les guichets uniques

Ces statistiques enregistrées de janvier au 30 août 2021, ont été révélées par les animatrices des guichets uniques de Brazzaville, Pointe-Noire et Nkayi.

 

Quelques 350 violences sexuelles, physiques, économiques et psychologiques ont été signalées dans les guichets uniques. Ces statistiques ont été données à Brazzaville le 03 septembre dernier par les animatrices de ces lieux administratifs.

Le guichet unique de Brazzaville a enregistré cinquante-huit (58) cas de violences dont vingt d’abus sexuels faits aux femmes. Celui de Pointe-Noire deux cent trente-six (236) cas, parmi lesquelles quatorze femmes, cent-seize filles mineures et trois garçons. En ce qui concerne Nkayi, treize (13) mineures ont été reçues dont douze pour de cas de violences sexuelles. Ces différents cas de violences ont été signalés dans les différents services de la gendarmerie et de la police.

Au niveau des différents tribunaux de grande instance, les oratrices ont déploré le fait qu’aucune des plaintes déposées n’a trouvé satisfaction. Par ailleurs, les victimes ont bénéficié d’une prise en charges et d’un accompagnement des services des différents guichets.

Les données de cas de violences ont été révélées lors de l’atelier de plaidoyer sur la prise en charge des femmes, filles victimes de violences et enfants victimes de maltraitance, organisé par l’ONG Azur développement, avec l’appui financier de l’Union européenne. La rencontre s’inscrivait dans le cadre du projet « Protection des femmes et des filles contre les violences fondées sur le genre », exécuté par l’ONG pour une durée de trois ans (de janvier 2021 à décembre 2023) dans les départements de la Bouenza, Pointe-Noire et Brazzaville.

Le projet vise à mobiliser les organisations de la société civile et les leaders communautaires pour prévenir les violences faites aux femmes et filles ainsi qu’améliorer l’accès des femmes et filles victimes de violences aux services multisectoriels de prise en charge, à travers le renforcement des guichets uniques d’assistance aux femmes et filles victimes de violences.

La directrice générale de la Promotion de la femme, Emilienne Gombouka Emboula, a rappelé le Plan d’action national de la stratégie nationale de lutte contre les violences ayant pour base le genre. L’objectif est de combattre toutes les formes de ces violences, afin d’éradiquer le phénomène, a-t-elle insisté. La stratégie consiste à accompagner les victimes des services compétents en vue d’une prise en charge. Elle consiste aussi à sensibiliser des pairs éducateurs pour réduire le taux de violence, a-t-elle poursuivi, ajoutant que les victimes de toutes formes de violences peuvent contacter le numéro vert 1444 sur l’ensemble du territoire pour dénoncer.

Congo : les leaders communautaires édifiés sur les violences faites aux femmes

C’était en faveur d’un atelier de sensibilisation des leaders communautaires organisé par l’association Azur développement le 20 août 2021.

 

Les représentants des communautés venus de tous les arrondissements de Brazzaville ont été édifiés, le 20 août, sur les violences faites aux femmes et aux jeunes filles, à l’occasion de l’atelier de sensibilisation des leaders communautaires organisé par l’association Azur développement, au Centre des Nations unies.

Ledit atelier s’inscrivait dans le cadre du projet d’autonomisation économique des femmes et filles vulnérables en zone rurale et urbaine à l’ère du numérique. Celui-ci était subventionné par l’Organisation internationale de la francophonie. L’objectif était d’informer la communauté sur les violences sexuelles, présenter le cadre juridique de lutte contre ces violences et les services des guichets uniques d’assistance aux femmes et filles victimes de viols.

Plusieurs thèmes ont été developpés notamment : « Les violences fondées sur le genre et leurs conséquences sur l’autonomisation des femmes pendant la période de confinement suite au covid-19 » ; « Le cadre juridique de la lutte contre les violences sexuelles ».

Les assises ont regroupé des chefs de quartier, représentants des comités de marchés, agents des circonscriptions d’action sociale et bien d’autres. Ces leaders ont bénéficié des connaissances sur les formes de violences, le cadre juridique et le guichet unique. Le projet sera mis en œuvre à Brazzaville, la Bouenza, notamment Nkayi et Loutété, et Pointe-Noire pour une durée de huit mois.

Congo : sept enfants sur dix sont victimes de violences à l’école

C’est le résultat d’une étude réalisée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance sur 6000 élèves évoluant dans au moins une dizaine de communes.

Huit filles sur dix et sept garçons sur dix, âgés de 12 à 18 ans, ont déclaré avoir subi des violences verbales, psychologiques, physiques, économiques ou encore un harcèlement dans leur établissement scolaire, selon une étude que vient de réaliser le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) sur 6000 élèves évoluant dans au moins une dizaine de communes de plein exercice.

Elève en classe de cinquième, Merveille a 12 ans. Elle évolue dans un collège d’enseignement général situé au sud de Brazzaville où elle constate des choses qui la dépassent.

« Dans notre école, il y a des bagarres ; il y a des gens qui s’insultent et se disputent. Il y a de professeurs qui ne respectent pas les filles : ils touchent leurs seins et les fesses. Ils les harcèlent », témoigne l’élève.

Pour Micaela Marques de Souza, représentante de l’Unicef au Congo, la violence est une triste réalité dans les écoles congolaises. « La violence, c’est quelque chose qui devient déjà un problème de santé publique », affirme-t-elle.

Des élèves demandent un numéro vert

Lutter contre la violence est un travail quotidien, admet Anatole Collinet Makosso, ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, qui énumère quelques dispositions prises pour face à cette situation.

« Il y a un travail qui se fait. Nous sommes soutenus par les amis des services de sécurité. Vous avez remarqué que dans plusieurs établissements scolaires nous avons mis des postes de police avancés », précise le membre du gouvernement.

Le rapport de l’Unicef a été publié au cours d’un dialogue de haut niveau. À cette occasion, des élèves ont demandé aux autorités d’instaurer dans chaque établissement un numéro vert devant leur permettre de dénoncer les actes de violences.

Congo : près de 165 réfugiés centrafricains quittent Brazzaville et Pointe-Noire

Ces centrafricains ont quittés le Congo et sont rentrés volontairement dans leur pays d’origine samedi 26 septembre 2020, par voie aérienne.

Ce sont quelques 165 réfugiés centrafricains vivant dans les villes congolaises de Brazzaville et de Pointe Noire qui sont de nouveau à Centrafrique. Ils sont rentrés volontairement samedi dans leur pays d’origine par voie aérienne.

Le rapatriement de ces réfugiés centrafricains avait été interrompu en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. Avec l’allègement des restrictions aux frontières, le rapatriement a repris. Une information que confirme Jean-Didier Martinez Mbétianga, assistant en charge des activités génératrices de revenus à la Commission nationale pour les réfugiés (CNR).

Notons que, ce convoi n’était pas le dernier. D’autres convois aériens de rapatriement des réfugiés centrafricains vivant en république du Congo sont programmés dans les jours à venir. Des convois terrestres sont également prévus pour ceux ayant trouvé asile en République démocratique du Congo.

Pour rappel, la crise politico-militaire qui a secoué la République centrafricaine dont les stigmates sont encore visibles dans le pays, sont à l’origine du déplacement de ces nombreux Centrafricains qui ont trouvé asile dans les pays limitrophes.

Avec la signature d’un accord de paix en 2019, les violences ont sensiblement baissé, motivant les réfugiés à retourner dans leur pays. Certains l’ont fait de leur propre chef, mais la plus grande majorité a bénéficié de la facilitation du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Violences faites aux femmes : les congolaises brisent le silence

A travers une marche organisée ce dimanche 08 décembre, dans la capitale congolaise, les femmes du Congo s’engagent à mettre un terme à ces violences dont sont victimes la gente féminine.

Elles étaient une centaine, femmes et filles à être sorties dans les rue de Brazzaville, dimanche 08 décembre 2019. Les congolaises ont décidé à travers une marche silencieuse de briser le silence face aux violences dont plusieurs femmes sont victimes dans le monde. L’initiative est de l’ONG Independent women club (IWC) que dirige Splendide Lendongo. Une marche qui s’inscrit dans le cadre des seize jours d’activistes pour mettre fin à ces  violences fondées sur le genre.

Elles sont parties du restaurant Amiwata jusqu’à la case De Gaulle, une manière pour elles de rendre hommage à leurs sœurs victimes des violences.

« C’est une occasion pour les Nations unies, le Fnuap et la société civile congolaise de rendre hommage à l’ensemble de la communauté qui s’organise pour mettre fin aux violences faites aux femmes et filles. Marchons silencieusement en ayant une pensée pour les victimes », a déclaré Michèle Diane Karambiri, du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap).

Etaient aussi présents à cette marche, les délégués du ministère de la Santé, de la population, de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, les repentants du Fnuap ainsi que ceux des clubs des marcheurs et autres organisations juvéniles.

Women’s activity awards : Melaine Tecia Kitoko remporte la cinquième édition

La lauréate a obtenu, un chèque de cinq cents mille francs CFA, lors de la soirée organisée le 29 mars à Brazzaville. Cet argent lui permettra d’augmenter sa production de la bouillie à base de banane.

Melaine Tecia Kitoko a pu convaincre le jury, grâce à la pertinence de son projet et l’éloquence avec laquelle elle l’a défendu. La lauréate et d’autres participantes au Women’s activity awards ont présenté leurs projets respectifs devant un jury et des invités venus nombreux à la soirée dédiée aux femmes victimes des violences conjugales. Les autres bénéficiaires ont reçu un accompagnement de cent mille francs CFA du programme d’autonomisation de l’association Femme modèle.

L’activité qui s’inscrivait dans le cadre du mois de la femme visait à susciter un élan de solidarité envers les personnes vulnérables que sont ces femmes et de leur permettre de s’autonomiser. Pour la présidente de la plate-forme organisatrice de l’événement, Mildred Moukenga, les Congolaises ont encore des défis à surmonter pour prétendre à cette autonomisation tant souhaitée.

« Cela deviendra une réalité lorsque certains obstacles seront surmontés, notamment les stéréotypes du genre qui assignent des responsabilités inférieures aux femmes, ainsi que d’autres fléaux dégradants tels que la maltraitance, les discriminations fondées sur le sexe et le viol qui malheureusement perdurent encore dans notre société », a estimé la militante.

Pour l’édition de cette année, cinq mères célibataires victimes de violences conjugales ont bénéficié d’un suivi de l’association féminine. Ces victimes sont obligées de prendre seules en charge leurs enfants, les nourrir, les soigner et les scolariser en l’absence de leurs pères démissionnaires. Le cas emblématique est celui de Binta, une femme découpée à coups de machette par son conjoint violent. Cette agression avait suscité une indignation au niveau national, y compris des femmes modèles, des mouvements « Je ne suis pas un tam-tam », « En amour on ne frappe pas ».

Du côté des pouvoirs publics, des engagements ont été pris pour mettre un terme à la violence fondée sur le genre et pour promouvoir des initiatives telles Women’s activity awards. C’est dans cette optique que le ministère  de tutelle a insisté sur l’engagement de l’Union africaine à travers l’Agenda 2063 et d’autres textes en faveur de la femme.

Signalons que la cinquième édition du trophée Women’s activity awards a vu la participation de plusieurs partenaires dont le ministère de la Promotion de la femme, des organisations non gouvernementales et des sociétés.

Pool : mise sur pieds des plates-formes de dialogue intra-communautaire

L’objectif de cette initiative est de favoriser la réconciliation entre les populations qui se sont divisées pendant les violences entre l’armée et les ex-miliciens Ninjas.

Le haut commissaire à la réinsertion des ex-combattants de la République du Congo, Euloge Landry Kolélas, a lancé mardi 18 décembre à Kinkala, chef-lieu du département congolais du Pool (sud), les plates-formes de dialogue et de concertation intra-communautaires pour réconcilier les populations. Ces populations qui se sont divisées lors des violences entre l’armée et les ex-miliciens de l’ancien chef rebelle, le pasteur Ntoumi.

« Un dialogue de concertation et d’échanges intra-communautaires est entamé dans le département du Pool, dans le but de contribuer à la consolidation de la paix », a déclaré Kolélas lors de la cérémonie de lancement.

« Ces plates-formes ont pour vocation d’œuvrer en faveur de l’instauration ou la restauration d’un environnement de dialogue à travers la promotion des droits humains, de la cohésion sociale et de la paix au sein de la communauté », a-t-il souligné.

Les populations du Pool ont, pendant près de deux ans de 2016 à 2017, subi les violences lors des affrontements entre l’armée et les miliciens Ninjas du pasteur Ntoumi.

Pour rappel, les belligérants ont conclu en décembre 2017 un accord de cessez-le-feu qui a permis le rétablissement de la paix dans ce département et l’opération en cours de désarmement, démobilisation et réinsertion de 7 500 ex-miliciens Ninjas, selon les chiffres officiels.

RDC : Denis Mukwege dénonce les massacres qui perdurent dans son pays

Surnommé l’homme qui répare les femmes, le gynécologue de Bukavu, est devenu depuis lundi 10 décembre, co-lauréat du prix Nobel de la paix.

C’est fait, la République démocratique du Congo a son prix Nobel de la paix. Le docteur Denis Mukwege, le gynécologue de Bukavu, est devenu depuis hier co-lauréat de ce prix. Dans son discours d’acceptation, un discours à la fois émouvant et cinglant, le docteur Mukwege a dénoncé les violences qui perdurent dans son pays, plus de 20 ans d’impunité, de massacres et de viols et trop souvent encore, le silence de la communauté internationale. Mais l’homme qui répare les femmes, c’est son surnom, n’est pas venu à Oslo uniquement pour dénoncer, il en a profité, pour faire plusieurs recommandations.

C’est un véritable appel à l’action et pas seulement à la dénonciation que le docteur Denis Mukwege a lancé hier lundi. Il a d’ailleurs insisté là-dessus: agir, ce serait pour lui par exemple : ne pas dérouler le tapis rouge aux dirigeants responsables des violences dans son pays et surtout pas ceux qui ont utilisé le viol comme arme de guerre. Il demande à la communauté internationale de tracer « une ligne rouge »… ce sont ses mots.

En clair, le prix Nobel de la paix congolais veut « des sanctions politiques, économiques et des poursuites judiciaires » contre tous les responsables des exactions, congolais comme étrangers. Et pour cela, Denis Mukwege a appelé l’ONU à ne plus conserver leur identité secrète. Dans le cadre de son projet mapping, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme avait recensé pas moins de 617 crimes de guerre et crimes contre l’humanité, commis au Congo entre 1993 et 2003.

Mais les noms des responsables de ces violences n’ont jamais été révélés. Huit ans après la publication de ce rapport, aucun crime n’a été jugé, ses recommandations sont restées lettre morte, c’est ce que le docteur Mukwege veut voir changer.  Il a aussi appelé à soutenir la création d’un fonds global de réparation pour les victimes de violences sexuelles, mais aussi le public à être plus vigilant dans le choix de ses belles voitures, bijoux et autres gadgets et de s’assurer qu’ils aient été produits dans le respect de la dignité humaine…

En réaction du discours de Denis Mukwege, et à l’interview qu’il nous accordée, le porte-parole de la majorité présidentielle de République démocratique du Congo, Alain-André Atundu, estime qu’avec ses prises de position le prix Nobel sortirait de son rôle en se mêlant de politique.

« Il ne faut pas confondre la science et la politique, rétorque Alain-André Atundu. Je crois qu’il devrait être un peu plus modeste. Il doit remercier pour la reconnaissance de la souffrance de ces dames qui au moins une fois va éclater aux yeux du monde plutôt que de se jeter dans un domaine où il n’est pas coutumier. Mr Mukwege, il n’est pas reconnu comme leader d’un parti politique et c’est à ce titre qu’il aurait été (élu) prix Nobel de la paix.

Cela signifie qu’il n’y a que les hommes politiques qui ont le droit de porter un regard sur la situation de la RDC ?

Non, mais il faut être honnête. Il ne peut pas profiter de sa situation de prix Nobel de la paix pour prendre des postures qui ne sont pas dans la nature du prix Nobel de la paix.

Sur le fond il dit aussi que c’est une parodie d’élection qui se prépare le 23 décembre en RDC

Puisque c’est une parodie, nous sommes tous des comédiens, tous les 21 acteurs, il serait donc le seul éclairé dans cette cité de Galilée ! Soyons modestes. Que chacun fasse son travail et le pays va avancer ».