Congo : l’opération DDR dans le Pool avorte

Plusieurs raisons expliquent ce rendez-vous manqué, notamment les exigences de leur chef Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntoumi.

 

Le lancement de l’opération de Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) qui été prévu la semaine dernière, n’a pas pu démarrer. Plusieurs raisons expliquent ce rendez-vous manqué, notamment les exigences de leur chef Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntoumi.

C’est le jeudi 8 juin dernier que le Premier ministre Anatole Collinet Makosso était attendu à Kinkala, chef-lieu du Pool, pour donner le coup d’envoi de cette opération attendue depuis des années. Mais, la veille, des émissaires du révérend pasteur Ntoumi se sont présentés dans ses bureaux porteurs d’un message de ce dernier.

L’ancien chef rebelle exige que les autorités gouvernementales lui déterminent un statut. Autrement dit, qu’une fonction officielle lui soit attribuée. L’ancien-chef rebelle entend ainsi assurer ses arrières une fois la réinsertion de tous les ex-combattants terminée.

Officiellement, cette opération concerne 10 000 ex-combattants et leurs proches également au nombre de 10 000 autres. Il faut aussi ajouter 140 000 personnes affectées par le conflit, parmi lesquelles des déplacées. Ils seront tous réinsérés dans des projets de développement comme l’agriculture. La durée de l’opération sera de quatre ans, et son coût est huit milliards de francs CFA dont six milliards apportés par les partenaires.

En attendant qu’un accord soit trouvé, le pasteur Ntoumi reste toujours terré dans son fief du Pool, depuis la fin des hostilités qui se sont déroulées entre 2016 et 2017.

Consolidation de de l’accord de cessez-le-feu : le pasteur Ntoumi y contribuera

La nouvelle a été annoncée pendant la cérémonie d’échange de vœux entre le Président de la République, Denis Sassou N’Guesso, et les forces vives de la nation, le 08 janvier 2020, au palais du peuple.

Le pasteur Ntoumi quittera son maquis dans le pool pour la capitale congolaise, Brazzaville. Il devra contribuer à la consolidation de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités signé le 23 décembre 2017 entre l’ex-chef rebelle et le gouvernement. La nouvelle sera officielle dans les prochains jours.

Frédéric Bitsangou, alias Ntoumi, a été au centre des affrontements entre le gouvernement et les rebelles dans le Pool depuis la fin des années 1990, devrait bientôt quitter son maquis du Pool (sud du Congo)

Notons qu’en août dernier, face à la Commission ad hoc mixte paritaire (CAMP), chargée de mettre en œuvre l’accord de paix de Kinkala, le pasteur Ntoumi a décliné des préoccupations personnelles, notamment le manque de logement. Il avait évoqué le fait que ses domaines et résidences demeurent occupés par des éléments de la Force publique.

Congo : le parti du Pasteur Ntoumi reprend ses activités politiques

Le Conseil national des républicains (CNR) de l’ex-chef rebelle congolais Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntoumi, a reçu l’autorisation de reprendre ses activités après trois années d’interdiction.

Pour les autorités, cette initiative, notifiée à Ntoumi par une correspondance du ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, est pour renforcer la paix dans la région du Pool, au sud de la République du Congo, où des violences armées entre les miliciens Ninjas du pasteur Ntoumi et la force publique avaient éclaté en avril 2016, après la publication des résultats de l’élection présidentielle remportée par le président Dénis Sassou Nguesso.

C’est d’ailleurs au lendemain de l’éclatement de ces affrontements que le CNR, qui n’avait pas reconnu la victoire de Sassou, avait été suspendu.

La décision de Brazzaville de lever la suspension du CNR fait suite aux accords de cessation des hostilités signés entre le gouvernement et le pasteur Ntoumi le 23 décembre 2017. Entre temps, les autorités ont eu à lancer une opération de ramassage d’armes détenues par les Ninjas et à lever le mandat d’arrêt qui avait été émis par la justice contre l’ex-chef rebelle.

La levée de la suspension a cependant reçu un accueil mitigé dans le camp de Ntoumi. Selon des sources concordantes, le CNR aurait préféré voir la décision notifiée par un arrêté ministériel et non pas une simple correspondance du ministre.

L’ex-chef rebelle qui vit retranché dans son fief du Pool, n’aurait pas encore réagi officiellement à la démarche gouvernementale. La levée de la suspension offre l’occasion à son parti de renouer avec ses activités, dans la perspective de la présidentielle de 2021.

Congo : début des travaux de réhabilitation du parc immobilier du Pasteur Ntoumi

Le gouvernement congolais a engagé le chantier de cet espace situé dans le village Mienanzambi à 10km de Mayama.

L’ex chef rebelle Ninja, Pasteur Ntoumi, avait en août dernier, formulé ces préoccupations aux gouvernement congolais. C’était face à la Commission ad hoc mixte paritaire (CAMP), chargée de mettre en œuvre l’accord de paix de Kinkala. Il avait évoqué notamment le manque de logement, le fait que ses domaines et résidences demeurent occupés par des éléments de la Force publique. Brazzaville s’est alors engagé à faire sa priorité la réhabilitation du parc immobilier de cet ex-rebelle.

Le parc immobilier du pasteur Ntoumi aménagé dans le département du Pool. Ce département a été le théâtre de deux ans de conflit, par des rebelles Ninjas.

Société : la vie reprend progressivement son cours dans la ville de Kinkala

S’il existe encore des zones inaccessibles à Kinkala deux ans après les attaques des miliciens du pasteur Ntoumi, la vie a tout de même repris son cours. Le comportement des populations témoigne de cette réalité.

Comme on pouvait s’y attendre, le trafic routier est de nouveau opérationnel dans la ville de Kinkala le chef-lieu du département du Pool. Grâce aux forces de l’ordre placées dans les endroits sensibles, les populations et les marchandises circulent désormais sans difficultés. Les personnes ayant emprunté ce trajet pendant la crise confirment du retour progressif de la paix.

On se souvient encore qu’en 2016, les miliciens avaient réussi à bloquer la route nationale N°1, reliant Brazzaville à Kinkala. Ce triste cliché est désormais en arrière.

Depuis la grande avenue bitumée, l’on peut apercevoir des familles vaquer à leurs occupations. Les vendeurs de bois de chauffe, du vin de palme et autres produits du terroir sont également visibles dans certains villages où des habitants ont  regagné leurs domiciles.

A Soumouna, l’ancien quartier générale du pasteur Ntoumi, flotte le  drapeau du Congo Brazzaville. Preuve que les forces de l’ordre contrôlent désormais ce territoire. Plus remarquable, à l’entrée de Kinkala, souffle un nouveau vent.

Restaurants,  hôtels, boutiques tenues parfois par des étrangers, bars et autres lieux sont ouverts au public depuis 2017. « Le marché de Kinkala est ouvert au public depuis que les armes se sont tues », raconte une jeune femme vendeuse de poisson fumé qui s’est confié à l’Agence d’Information d’Afrique Centrale.

La visite de la première dame Antoinette Sassou N’Guesso le 30 mars dernier a rassuré les derniers sceptiques. La vie reprend peu à peu…

 

Pool: réouverture ce mercredi 21 mars du tronçon routier Kinkala-Mindouli-Kindamba

Ce tronçon routier de plus de 150 km, est resté deux ans fermés à la circulation, du fait de l’insécurité consécutive aux affrontements entre l’armée et les partisans Ninjas.

Le président de la commission ad hoc mixte paritaire de l’accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et le Pasteur Ntoumi, a annoncé la réouverture de la circulation de quelques tronçons dans le Pool. L’annonce a été faite mardi 20 mars à kinkala, chef-lieu du département du Pool, à 75 km au sud de Brazzaville, selon le site d’information Xinhua.

« J’ai le plaisir de vous annoncer que dès demain mercredi sera lancé le premier convoi de véhicules privés sur le tronçon Kinkala-Mindouli-Kindamba. Que ceux qui ont pris l’habitude de raquetter les populations se tiennent loin de nous et considèrent que le temps du désordre est terminé », a déclaré le Pasteur Ntoumi, à la cérémonie du lancement des activités de terrain de la commission ad hoc paritaire de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités.

Ce tronçon routier de plus de 150 km, est resté deux ans fermés à la circulation, du fait de l’insécurité consécutive aux affrontements entre l’armée et les partisans Ninjas du Pasteur Ntoumi.

L’accord du 23 décembre dernier qui entre en vigueur, prescrit au pasteur Ntoumi le « cessez-le-feu ; la facilitation du ramassage des armes ; de ne créer aucune entrave au processus de rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le Pool ; de faciliter la libre circulation des personnes et des biens et le déploiement de la force publique pour assumer ses fonctions traditionnelles de sécurisation ».

Au gouvernement, l’accord prescrit de « travailler à la sécurité, à l’application et au parachèvement du processus de paix ; de démobiliser et réinsérer professionnellement les ex-combattants après le ramassage des armes ; d’alléger progressivement le dispositif militaire, sous le congtrôle de la commission ad hoc paritaire, dans les zones de conflit », rappelle-t-on.

Cet accord a permis de mettre fin à deux ans de violences armées dans le Pool, poussant les populations à abandonner leurs villages. Ces combats ont occasionné des dizaines de morts et la destruction de plusieurs infrastructures dont le Chemin de fer Congo Océan (CFCO).

Crise du Pool : « Aucun ninja proche du pasteur Ntoumi n’est encore sorti des forêts ».

L’affirmation vient d’être faite par le président de la cellule de sensibilisation et communication de la commission ad hoc mixte paritaire, Franck Euloge Mpassi.

« Aucun ninja proche du pasteur Ntoumi n’est encore sorti des forêts ». Les propos sont de Franck Euloge Mpassi,  dans une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville.

«Nous attendons le déclic de toutes les opérations. Et cette sortie des ninjas ainsi que celle du pasteur Ntoumi qui, au passage, choisira le village de son choix pour habiter, est conditionnée par la levée du mandat d’arrêt. Ce qui a été arrêté par la commission ad hoc paritaire dans les discussions selon l’accord du 23 décembre 2017, qui dit que le pasteur Ntoumi doit retrouver ses droits.», a ajouté le président de la cellule de sensibilisation et communication de la commission ad hoc mixte paritaire.

«Au moment où nous parlons, pour montrer sa bonne foi, la délégation du Pasteur Ntoumi travaille pour la mise en œuvre pratique de cet accord et d’ores et déjà, une mission se trouve dans le Pool pour localiser là où le pasteur Ntoumi habitera après sa sortie de la forêt », a-t-il précisé.

En janvier dernier, une centaine d’ex-ninjas venus en quatre vagues à bord d’un hélicoptère militaire affecté pour la circonstance, ont été accueillis dans un site aménagé à Kinkala.

Le ministre Nicéphore Fylla de Saint-Eudes qui a reçu ces ex-ninjas les a félicités pour avoir répondu à l’appel de la sortie des forêts lancé par le président de la République, le 3 octobre 2017, lorsqu’il recevait les sages et notables du Pool.

Dynamique de paix : Le pasteur Ntoumi évoque son statut personnel

Miénanzambi, 10 kilomètres à peine du chef lieu du district, Mayama, c’est là qu’a décidé de s’établir le Pasteur Ntoumi, lassé de vivre en forêt, à la merci des intempéries.

La fin de la crise du Pool et le retour à la paix sont irréversibles, en témoignent la volonté affirmée par le président Denis Sassou N’Guesso et les différents signaux qui confortent cette dynamique. Rassuré, le Pasteur Ntoumi est désormais sorti des forêts et a établi ses quartiers à Miénanzambi, près de Mayama.

Miénanzambi, 10 kilomètres à peine du chef lieu du district, Mayama, c’est là qu’a décidé de s’établir le Pasteur Ntoumi, lassé de vivre en forêt, à la merci des intempéries.

Rassuré, le pasteur Ntoumi ne l’est pas moins et il apprécie à juste titre l’irréversibilité du processus de paix, dont la publication de la commission paritaire confirme s’il en était encore besoin, à ceux qui voyaient en l’accord de paix une entourloupe, que le gouvernement congolais veut bien tourner cette page, hélas, encore une, des plus sombres de notre histoire commune.

Désormais, le pasteur Ntoumi s’est investi dans un autre combat. Il se bat pour son statut personnel.

S’étant établi à Mienanzambi où il avait naguère une résidence secondaire qui n’a pas survécu à la crise, il sollicite qu’on lui construise une résidence dans ce village où il menait des activités agricoles.