Congo : le sytrat dénonce des nominations arbitraires

le Syndicat des travailleurs de l’administration du territoire (Sytrat) est monté au créneau pour fustiger quelques maux qui font grincer les dents des agents du ministère de l’Intérieur.

Lors d’une assemblée générale élective, convoquée le 21 juin à Brazzaville pour restructurer le bureau exécutif, le Syndicat des travailleurs de l’administration du territoire (Sytrat) est monté au créneau pour fustiger quelques maux qui font grincer les dents des agents du ministère de l’Intérieur, au nombre desquels, les nominations sans critères aux postes de responsabilité.

Dans le communiqué final des travaux, le Sytrat a appelé simplement la tutelle à l’utilisation rationnelle des cadres de l’Administration du territoire, sans être précis et clair sur le sujet.

Mais dans le fond, les cadres et agents de ce ministère sont lésés, au regard de la manière dont la tutelle est en train de les  gérer, en ce qui concerne notamment les nominations aux postes de commandement. Le Sytrat estime que la tutelle nomme plus de personnes  issues d’autres ministères au détriment des ayants droit, en violation de la règlementation en vigueur.

« Nous parlons de l’utilisation rationnelle des cadres, parce qu’il faut nommer les cadres et agents à la place qu’il faut. Nous constatons malheureusement que lorsqu’il s’agit des nominations aux postes de commandement, on préfère importer les fonctionnaires relevant d’autres secteurs au détriment de nous-mêmes. Ce qui fait qu’aujourd’hui, l’administration du territoire est devenue comme un dépotoir de retraités importés d’autres ministères. Cette injustice frustre les agents et cadres du ministère », a indiqué Emmanuel Onkouo, élu à la tête de ce syndicat.

« Selon notre règlementation, les nominations obéissent à un certain nombre de critères administratifs et professionnels. Cette règlementation ne nous demande pas de nommer sur la base des affinités ou des appartenances politiques car il s’agit de l’administration publique. Nous ne sommes plus au temps où le parti dirigeait l’Etat », a lâché un autre syndicaliste qui a requis l’anonymat.

Le Sytrat revendique en même temps le statut particulier des agents de l’Administration du territoire, la tenue de la commission paritaire d’avancement, la mise en place effective de la fonction publique territoriale ainsi que la formation des agents.

Pool : recommandations du communiqué final sanctionnant les assises de la plateforme de dialogue et d’échanges intracommunautaires

Au terme de deux jours de travaux qui se sont déroulés à Kinkala, des travaux auxquels ont activement pris part, entre autres participants, les représentants du gouvernement et ceux du pasteur Ntumi, de nombreuses conclusions ont été unanimement dégagées. En voici l’essentiel.

Les assises recommandent :

Au plan du développement socioéconomique

« Démarrage effectif du programme Désarmement, Démobilisation et Réintégration en mettant l’accent sur l’approche communautaire et la réintégration socioéconomique.

Amélioration des moyens d’existence des communautés perturbées par le conflit (électricité, eau potable, hygiène et assainissement, communication, connexion à internet, audiovisuel, relance des activités agropastorales et piscicole, métayage, approvisionnement en semences, matériel technique).

Coordination des programmes en cours de réalisation dans le département.

Mise en place d’une taxe préférentielle au niveau des marchés de Brazzaville, pour les produits en provenance du département.

Réhabilitation des infrastructures communautaires de base endommagées au cours du conflit (école, centre de santé, ponts, forages, etc…)

Construction de deux lycées (enseignement général et enseignement professionnel à Kindamba pour les districts de Kindamba, Vindza et Kimba.

Intégration dans la fonction publique des volontaires (enseignants et personnel de santé) exerçant dans le département et plaidoyer à la contractualisation du personnel de santé en poste dans les localités.

Affectation des agents de l’État dans les écoles et centres dépourvus du département.

Mise en œuvre de projets communautaires pour le renforcement de l’esprit de solidarité, d’amour fraternel et du vivre-ensemble.

Réhabilitation des routes et pistes rurales pour faciliter la mobilité des personnes, biens et services et l’évacuation des produits agropastoraux du département vers les grands centres urbains.

Mise en place en urgence d’un système de formation et d’insertion professionnelle des jeunes déscolarisés en général et des jeunes filles en particulier.

Réhabilitation du trafic par pirogue sur la rivière Djoué.

Renforcement de l’éducation civique et morale en milieu juvénile avec une réelle implication des parents et sur la planification familiale au profit des jeunes, filles-mères et femmes en âge de procréer.

Mise en place d’un système de réintégration des agents d’État ou du secteur privé, ex-combattants dans leurs services d’origine.

Prise en charge psychologique des victimes du conflit, y compris les orphelins.

Assurer une distribution équitable des aides, avec une attention particulière aux cibles chefs de ménage du DDR.

Assistance juridique des personnes violées ou victimes des violences basées sur le genre.

Renforcement du mécanisme de protection sociale inclusive.

Vulgarisation des conventions protégeant les droits de l’enfant et de la femme.

Réhabilitation des infrastructures et plaidoyer pour la desserte en téléphonie.

Au plan politique :

Plaidoyer pour la contribution nationale au PDDR en vue de l’accélération de son démarrage effectif.

Formation des comités locaux de réconciliation à travers la mise en place d’un cadre juridique ou réglementaire.

Application des clauses de l’accord de cessez-le-feu et cessation des hostilités du 23 décembre 2017 à Kinkala.

Allègement progressif du dispositif des militaires vers leurs casernes initiales.

Restauration de l’autorité de l’État (administration et services publics, Gendarmerie et Police) pour rassurer les communautés.

Garantie de la sécurité et non stigmatisation des ex-combattants ayant regagné leur résidences habituelles.

Assurance de la libre circulation des personnes, biens et services par la suppression des barrières et toutes autres formes de rackets.

Remise/Libération des quartiers, domaines et maisons illégalement occupés.

Clarification de la situation des personnes portées disparues pendant la crise.

Poursuite du ramassage effectif des armes.

Démarrage immédiat du processus de lutte contre le risque d’apatridie en facilitant l’accès aux pièces d’état-civil et d’identité.

Lutte contre la production, la vente et la consommation de stupéfiants (chanvre indien et autres drogues illicites).

Lutte contre le viol et autres violences basées sur le genre » (…)

En RDC, la réunion tripartite note des «avancées» sur le processus électoral

Les présidents Joao Lourenço, Denis Sassou Nguesso et Joseph Kabila sont ressortis après 2h30 d’entretien de la salle sans adresser un seul mot aux  journalistes rassemblés au Palais de la Nation. Prenant place à bord d’un bus, ils se sont éloignés de la présidence vers le lieu du déjeuner. Ce n’est qu’après leur départ que le communiqué final a été distribué.

Ce communiqué final parle de « l’avancée du processus consensuel porté par l’Accord du 31 décembre 2016 ». En même temps, il « réitère l’appel à la retenue lancé à toutes les parties prenantes au processus électoral, appel lancé lors du dernier sommet de l’Union africaine… »

Denis Sassou Nguesso et Joao Manuel Lourenço demandent ainsi « à tous les acteurs politiques congolais et ceux de la société civile qu’ils se mobilisent en vue de la concrétisation de l’agenda électoral dans l’unité, le calme et la paix ». Cela comme pour dire, et le communiqué le souligne, non à « toute tentative d’accession au pouvoir par des voies non constitutionnelles ».

Mais comme le relève un diplomate, ce communiqué final est resté muet sur les tueries en cours en Ituri, sur la répression sanglante des marches des chrétiens ainsi que sur le harcèlement des religieux…