Congo : la majorité rejette le report de la présidentielle réclamé par l’opposition

Le porte-parole du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir), Parfait Romuald Iloki, a qualifié lors d’une conférence de presse, samedi à Brazzaville, la demande de l’opposition de reporter la présidentielle de 2021 à 2023, comme une violation flagrante de la Constitution.

En effet, selon Iloki, ce report nécessitera une prolongation du mandat du président de la République au-delà de cinq ans, sans consultation du peuple.

«C’est un grand piège tendu contre la République et contre la Constitution, a-t-il déclaré. Ce serait simplement une violation de la Constitution. Faisons attention à quelqu’un qui vous propose une chemise alors qu’il est lui-même torse nu ».

«En clair, parler d’un éventuel report de l’élection présidentielle à quelques mois de cette échéance, serait simplement une absurdité de trop», a-t-il soutenu, affirmant que le scrutin aura bien lieu en 2021, et que son pays «connaît bien des avancées en matière de gouvernance électorale».

Le porte-parole  du PCT a par ailleurs, tente de rassurer la population en déclarant que «l’approche d’une échéance électorale ne devrait pas constituer un mobile de peur ou de panique pour la population au motif que les élections sont synonymes de violence. Non ! Le Congo a trop connu des moments douloureux».

La sortie médiatique d’Iloki était pour répondre aux revendications de l’opposition qui revendique non seulement un report de la présidentielle, sans l’actuel président Denis Sassou-Nguesso, mais aussi un dialogue politique.

Au sujet du dialogue, le porte-parole a indiqué que le PTC reste ouvert, rappelant que le dialogue au Congo « est encadré par la Constitution du 25 octobre 2015 et par la loi organique n° 30-2017 du 7 août 2017 instituant un Conseil national du dialogue».

Il a cependant, déploré le fait le fait que «ceux qui le demandent à leur manière, qui colorent un dialogue avec leurs pinceaux, sont les mêmes qui nous font de mauvais procès de ne pas bien interpréter la loi», et les acteurs politiques qui réclament ce rendez-vous, sont ceux qui s’absentent au moment de la tenue des assises.

Présidentielle 2021 : possible candidature unique de l’opposition

Le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD) appelle les leaders politiques de l’opposition s’unir pour choisir un candidat lors de la présidentielle de 2021.

L’appel a été lancé par le RDD au cours d’une conférence de presse. Ce parti de l’opposition demande aux autres partis de se mettre ensemble pour présenter une seule candidature à l’élection présidentielle de 2021.

« Nous lançons un appel à son unité pour préparer si possible des Etats généraux, afin de présenter  un candidat unique », a déclaré Jean-Jacques Serge Yhomby-Opango, vice-président et fils du président fondateur du RDD.

Pour lui, l’opposition a plus de chance de renverser le pouvoir en place si elle allait en champs de bataille ensemble.

« Le pouvoir en place n’a jamais été aussi faible (…). En 2016, le président Sassou Nguesso a été très mal élu. Il n’a rien fait de nouveau depuis. Ce serait invraisemblable qu’il gagne une élection sans tricher » a-t-il insisté.

Présidentielle au Congo : l’opposition propose une transition sans Sassou N’Guesso

Cette réaction du principal parti de l’opposition congolaise arrive après une annonce faite par l’Union panafricaine pour la démocratie sociale.

La prochaine présidentielle au Congo doit se tenir en 2021. Les différents partis politiques se mobilisent et multiplient les actions pour être prêt pour affronter cette échéance. Mais, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale a estimé jeudi 26 décembre 2019, que les conditions ne seraient pas réunies pour l’organisation d’une présidentielle en 2021.

L’UPADS, principal parti d’opposition congolais, propose pour sa part une transition et un scrutin en 2023 sans la participation du président Denis Sassou Nguesso.

Dialogue national : Martin Mbéri a commencé les consultations avec les acteurs politiques

Après sa rencontre avec l’opposition, le secrétaire permanent du Conseil consultatif du dialogue va s’entretenir avec la majorité présidentielle ce vendredi 11 octobre 2019.

Le Congo entend tenir un dialogue politique très prochainement. Les hostilités sont lancées avec les consultations entre Martin Mbéri et les acteurs politiques congolais. Le 09 octobre dernier, il a eu un moment d’échange avec les opposants. Les échanges avec les partis de l’opposition politique congolaise que dirige Pascal Tsaty Mabiala se sont déroulés au siège de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads). Ils ont tourné autour des points qui devraient figurer à l’ordre du jour du prochain dialogue national, notamment la gouvernance politique, électorale et économique ainsi que la situation du département du Pool.

C’est au tour de la majorité présidentielle. Cette classe politique doit échanger avec le secrétaire permanent du Conseil consultatif du dialogue, ce vendredi 11 octobre 2019, au Palais des congrès de Brazzaville. Après cette rencontre de vendredi, cette institution constitutionnelle pourrait rencontrer les leaders d’autres franges de l’opposition dont celles dirigées par Mathias Dzon et Claudine Munari.

Il faut le dire, Martin Mberi avait dévoilé récemment les quatre étapes de ces consultations devant conduire à la tenue de la concertation tant souhaitée par les différents acteurs de la vie nationale.

En effet, la première phase, lancée le 9 octobre, se poursuivra jusqu’à décembre et permettra d’établir des contacts liminaires avec les responsables des forces vives de la nation, afin de recueillir leurs impressions, préoccupations et propositions, et de mettre en place un cadre de réflexion.

La deuxième phase qui démarrera en début d’année prochaine consistera à ouvrir un espace d’échanges entre le secrétariat permanent et les forces vives de la nation, à travers le cadre de réflexion préalablement mis en place par la cellule de communication. La troisième sera consacrée aux contacts avec la diaspora congolaise et la dernière portera sur les échanges entre le secrétariat permanent et les forces vives de la nation à l’intérieur du pays, entre avril et mai 2020.

Ainsi, le secrétaire permanent compte élaborer, en juin 2020, un rapport synthèse des différentes préoccupations, impressions et propositions recueillies pendant toutes ces rencontres. Un rapport qui sera présenté au président de la République pour exploitation et décision.

Présidentielle 2021 : Pascal Tsaty Mabiala appelle les opposants à former un front commun

Lors d’une conférence de presse qu’il a animée le 28 août à Brazzaville, Pascal Tsaty Mabiala, a invité les autres cartels de l’opposition à se joindre à eux afin de former un front politique digne pour garantir l’alternance démocratique en 2021.

Moins de vingt mois de l’élection présidentielle de 2021, l’opposition politique congolaise mesure déjà les enjeux du scrutin. Le chef de file de l’opposition pense que pour vaincre ce combat décisif, face à un Parti congolais du travail (PCT), qui n’entend pas baisser la garde, ce groupement politique doit y aller en rangs serrés. D’où l’intérêt pour la gauche congolaise, au-delà des divergences politiques, de se remettre ensemble, comme cela a été le cas avant la présidentielle de 2016, en vue de former une coalition plus soudée et efficace, capable de renverser la vapeur en 2021.

« Nous lançons un appel solennel et fraternel aux autres forces vives de la nation, particulièrement à nos camarades des autres plateformes de l’opposition au dépassement, pour que nous regardions ensemble la question de la gouvernance électorale. Les différences d’approches ne sauraient constituer des obstacles à l’aboutissement du combat commun, celui de l’alternance démocratique », a souligné Pascal Tsaty Mabiala.

Pour ce faire, l’opposition congolaise a réitéré au gouvernement de mettre en place des conditions adéquates pouvant garantir un scrutin présidentiel libre, transparent et non conflictuel en 2021, en améliorant le processus électoral en cours qui implique, entre autres, la maitrise du corps électoral, le bon découpage électoral et bien d’autres paramètres qui entrent en ligne de compte.

« L’élection présidentielle prochaine devient énigmatique. En effet, le chef de l’Etat ne rassure pas les congolais quant à sa volonté d’organiser l’élection présidentielle de 2021 dans les meilleures conditions que celles qui ont prévalu en 2016 et qui ont donné lieu à une grande controverse et des pertes en vies humaines », a renchéri le chef de file de l’opposition congolaise.

Congo : l’opposition a des doutes sur les données concernant le nouveau gisement de pétrole

Depuis l’annonce de la découverte du premier gisement pétrolier onshore du pays, certains émettent des réserves sur la fiabilité des prévisions de production.

Le « Delta de la Cuvette » – c’est le nom du gisement – fait parler de lui. Le 10 août à Oyo, la Société africaine de recherche pétrolière et distribution (SARPD-Oil) et Petroleum exploration and production Africa (PEPA), ont annoncé la découverte d’un gisement de 9 392 mètres carrés dans cette région du nord du Congo.

Le 14 août dernier, le président Denis Sassou-Nguesso, originaire de cette même région, s’était réjoui de cette découverte qui devrait permettre à terme de quadrupler la production du pays, troisième producteur africain de pétrole. Selon les études de prospection, le gisement devrait produire 983 000 barils par jour.

Mais depuis la présentation des caractéristiques de ce nouveau gisement, certains émettent des doutes. Mercredi, lors d’une conférence de presse, l’opposition congolaise, dirigée par Pascal Tsaty Mabiala, a exprimé ses inquiétudes sur cette « annonce précipitée alors que les études techniques de confirmation ne sont pas encore achevées ».

Une précipitation qui pourrait aboutir, selon Pascal Tsaty Mabiala, à un camouflet comme celui enregistré par le dirigeant congolais lors d’une visite aux États-Unis en 2016. Référence à ce rendez-vous annoncé entre le Denis Sassou-Nguesso et Donald Trump qui n’avait finalement pas eu lieu. « Le président de la République ne semble pas avoir tiré les leçons de la honte essuyée aux États-Unis suite au camouflet diplomatique subi après que le président Donald Trump eut refusé de le recevoir, a-t-il rappelé. Ici encore nous ne sommes pas à l’abri d’une telle déconvenue tant que certaines questions sur ce gisement demeurent sans réponse ».

Le 18 août déjà, la branche congolaise de la coalition d’ONG Publiez ce que vous payez (PCQVP) s’était interrogée sur la fiabilité des données concernant ce gisement. « Cette annonce paraît pour le moins intrigante », avait estimé PCQVP, qui milite pour la transparence dans les industries extractives.

Congo : le CNR a l’autorisation de reprendre ses activités

Le parti du pasteur Ntumi avait été suspendu en avril 2016, suite à la reprise des affrontements dans le département du Pool.

Le Conseil national des républicains (CNR) a eu l’autorisation de recommencer ses activités au Congo. Selon une source gouvernementale, la décision a été notifiée au Pasteur Ntumi dans une correspondance qui lui a été adressée par le ministre de l’Intérieur Raymond Zephyrin Mboulou.

« C’est une décision de nature à renforcer la paix dans le Pool, une paix acquise grâce aux accords signés entre le gouvernement et le Pasteur Ntumi en décembre 2017 », a expliqué un responsable de la Commission chargée de l’application de ces accords.

Du côté du pasteur Ntumi, c’est avec réserve qu’on accueille la nouvelle.

« Nous avons bien accueilli la nouvelle. Elle est bonne certes, mais le souhait serait, comme l’exige le droit, de lever la suspension par un arrêté ministériel et non par une simple correspondance », a indiqué à RFI un proche du Pasteur Ntumi qui a requis l’anonymat.

Rappelons que le CNR s’est toujours réclamé de l’opposition.

Congo: l’opposition veut un dialogue avant la présidentielle de 2021

Jeudi 25 avril, l’opposition congolaise a dévoilé à ses militants et aux médias sa feuille de route en vue de la prochaine élection.

Une feuille de route qui comporte des revendications notamment la tenue d’un dialogue avant l’échéance afin de trouver des réponses aux questions de l’unité nationale ou encore la tenue d’une présidentielle apaisée en 2021. Ils étaient face à leurs militants et aux hommes de médias, jeudi 25 avril à Brazzaville.

Pascal Tsaty Mabiala, chef de l’opposition congolaise, était entouré de dix autres leaders, dont Guy-Brice Parfait Kolélas, qui a dévoilé cette feuille de route qui comporte quatre principaux axes. La première porte sur la gouvernance électorale. L’opposition exige, entre autres, une refonte du fichier électoral, c’est-à-dire le nettoyage du corps électoral qui comporte des données erronées, selon elle.

Le deuxième axe concerne l’amélioration de sa communication interne. Il est question de renforcer la visibilité de l’opposition sur l’échiquier national et international. La résolution définitive, selon une approche inclusive de la crise du Pool, fait partie de l’axe 3 de cette feuille de route de l’opposition, également préoccupée par la crise économique et financière qui étrangle le pays.

Convaincu qu’il y a urgence à ce que la classe politique se parle, Pascal Tsaty Mabiala appelle au dialogue : « Il n’y a pas de raison qu’on ait peur du dialogue d’aujourd’hui. Mais, ce dialogue doit être fécond. Il faut qu’il apporte quelque chose. On n’ira pas à ce dialogue seulement pour nous embrasser ou légitimer je ne sais quoi. Mais, c’est pour aller poser les problèmes et avoir les esquisses de solutions. »

Aurélien Briand Miamissa est contre la création d’un socle commun de l’opposition

Le président de la JUR a défini le concept « socle » qui, d’après lui, est le sous-bassement de quelque chose et qu’en politique, c’est avant tout le discours qui fait l’homme.

Réagissant à l’allocution du président de l’UDH-Yuki, Guy-Brice Parfait Kolélas, prononcée le 27 octobre à l’occasion de la sortie officielle des organisations spécialisées de ce parti et dans laquelle il a appelé à la mise en place d’une base commun de l’opposition, le président de la Jeunesse unie pour la République (JUR) a laissé entendre que cette proposition paraît erronée.

Le président de la JUR a d’abord défini le concept « socle » qui, d’après lui, est avant le sous-bassement de quelque chose et qu’en politique, c’est avant tout le discours qui fait l’homme.

« On ne peut pas être initiateur d’un sous-bassement politique quand on n’est pas constant dans le discours. La vacillance, interdit à tout homme politique de proposer une démarche commune au consensus», a déclaré Aurélien Briand Miamissa. « Il faut commencer par avoir un discours. Il faut différencier le fait d’appartenir à l’opposition et le fait d’être opposant, ce sont deux choses différentes », a-t-il souligné.

Le président de la JUR a poursuivi: « Je sais que nous sommes nombreux à l’opposition. Il y a les mécontents du système, c’est-à-dire ceux qui ont été déçus et qui par ressentiment, veulent comme se venger; ceux-là ne sont pas des opposants mais font partie de l’opposition. Ils ne peuvent en aucun cas vouloir faire la leçon aux opposants par conviction et par élan assis sur une base politique qui est le discours ».

Pour Aurélien Briand Miamissa, parler d’un socle commun de l’opposition est un langage qui paraîtrait au sens étymologique erroné. « Aujourd’hui, on ne peut pas parler d’un socle commun de l’opposition dans la mesure où celle-ci est plurielle. Il y a l’opposition dite parlementaire, extraparlementaire, modérée et radicale et donc parler d’un socle commun de l’opposition n’est qu’un abus de langage pour une fois de plus s’afficher face à ceux qui étaient hier les mentors pour donner l’impression de faire chanter et intégrer la machine », a-t-il argumenté.

La JUR, a réitéré son président, ne fera aucunement partie d’une opposition qui n’a pas de discours politique. « Aujourd’hui dans les lycées, l’admission d’un dossier à l’examen est monnayée, les malades meurent au Centre hospitalier universitaire, les conditions d’études des élèves et étudiants ne répondent pas. Alors, face à tout cela que dit le politique ? s’est-il interrogé, signifiant que les politiques devraient avoir un discours contraire », dénonçant cela.

 

Pool : l’opposition demande l’indemnisation des victimes de la crise

Plus de 100 000 familles déplacées regagnent leurs villages dans le département du Pool, après plusieurs mois d’absence.

A l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance de la République du Congo, l’opposition reste unanime. Celle-ci, conduite par Pascal Tsaty Mabiala, exige au gouvernement, dans une déclaration, que soit pris en compte la question de l’indemnisation des victimes de la crise du Pool (sud).  Estimés à plus de 100 000, les déplacés du Pool regagnent peu à peu leurs villages. Après une période de soulagement, les «retournés» continuent de vivre dans la précarité.

Les familles déplacées, de retour chez elles après plusieurs mois, voire plus d’un an, retrouvent des maisons détruites, des biens pillés, des champs détruits…

La question sanitaire est tout aussi mise en cause tout comme de l’eau potable. Les quelques rares puits que l’on trouve dans les villages sont insalubres et vecteurs de maladies.

Plusieurs déplacés se débrouille à reconstruire, petit à petit et à ses frais car aucun programme de dédommagement des sinistrés n’a encore été mis en place.

Congo : l’UDR-Mwinda rejoint l’opposition constitutionnelle

La formation politique a procédé, par le biais de son secrétaire général, Paul Dihoulou, le 21 juillet à Brazzaville, à la signature du mémorandum de la plate-forme.

Justifiant l’acte qu’il a posé en signant le mémorandum de l’opposition incarnée par Pascal Tsaty Mabiala, le secrétaire général l’Union pour la démocratie et la République ( UDR-Mwinda) a expliqué: « Nous nous sommes battus à l’opposition pour réclamer cette institution et faire de sorte que les partis politiques aient une représentation légale. Maintenant que le fruit de ce combat est arrivé, nous devons le savourer tous ». Paul Dihoulou a ajouté : « Ce qui compte à l’UDR-Mwinda, c’est l’intérêt général du pays. Nous devons privilégier, quelles que soient nos divergences, le dialogue. Ce qui est important, c’est le développement du pays, c’est la paix et l’unité. Si nous convergeons tous vers cet idéal, nous sauverons le pays ».

Prenant à son tour la parole, le chef de l’opposition congolaise, Pascal Tsaty Mabiala a, au nom de tous les partis de cette famille politique représentés à cette rencontre, pris acte de cet engagement solennel librement consenti par l’UDR-Mwinda, avant de lancer un appel aux autres partis qui n’ont pas encore compris l’intérêt de rejoindre l’opposition.

« Cette grande rencontre des partis qui demain, peut- être aujourd’hui, est encore minuscule va s’étendre et nous n’allons pas nous lasser à expliquer aux uns et aux autres le but de la création de ce rassemblement. Notre pays a trop souffert de nos divisions, des incompréhensions des uns et des autres. La responsabilité du destin du Congo est entre nos mains. C’est quelque chose de nouveau dans notre pays et vous qui êtes là, vous êtes les premiers à nous avoir compris », a-t-il déclaré.

Pascal Tsaty Mabiala a invité les partis politiques à faire preuve de flexibilité, d’intelligence. « Tout ne s’obtient pas par la force, la hargne. Ce qui compte, c’est la force des partis et l’opposition ne gagnera ses batailles que si elle regroupe des partis forts », a-t-il souligné.

Rappelons que le 23 juin dernier, onze responsables des partis politiques de l’opposition ont signé un mémorandum d’entente au terme d’une période de trois mois de discussions aux fins de transcender leur divergence et offrir au Congo une force de proposition crédible.

Congo : l’opposition réclame au gouvernement des mesures d’austérité

Le collège des présidents de cette frange de l’opposition dite « constitutionnelle », se sont exprimés samedi 07 juillet, lors d’une conférence de presse dans un hôtel de la place.

Des partis de l’opposition congolaise qui ont signé récemment un mémorandum en vue de leur réorganisation, ont exigé samedi 7 juillet du gouvernement de rigoureuses mesures d’austérité et une véritable lutte contre la corruption qui gangrène l’économie congolaise. Une économie par ailleurs affaiblie ces dernières années par la baisse des prix du pétrole.

Le collège des présidents de cette frange de l’opposition dite « constitutionnelle » était samedi face à la presse dans un hôtel de la place. Parmi eux figurait Paul-Marie Mpouelé qui a relevé que les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement liées notamment à la réduction du train de vie de l’Etat n’ont pas toujours produit des effets escomptés.

Il en est de même de la lutte contre la corruption, selon lui. « Le Parti congolais du travail (PCT) au pouvoir a décrié des voleurs, mais il n’a jamais présenté de voleurs. Nous suggérons une fois de plus au président de la République de demander à son gouvernement, à ceux qu’il connaît et que l’opinion publique a déjà désignés comme voleurs de rapatrier les fonds. Ça nous éviterait de nous engager dans des mesures difficiles avec le Fonds monétaire international (FMI) », a-t-il décrié.

Pour l’opposant Mpouélé, le Congo et le Gabon vivent une situation économique similaire, mais ce dernier pays a fait, selon lui, plus d’efforts pour sortir de l’ornière. « Le président de la République gabonaise s’est débarrassé de plus de 200 conseillers. Mais, chez nous ce n’est pas le cas », a-t-il souligné.

Les mesures d’austérité sont à la mode dans la sous-région, mais il n’est pas question de faire du copier-coller, a réagi un officiel.

Joseph Kignoumbi Kia Mboungou est contre le mémorandum de l’opposition

Le 30 juin au cours d’une conférence de presse à Brazzaville, le président de la Chaîne a critiqué le texte de l’opposition, signé le 23 juin.

Joseph Kignoumbi Kia Mboungoua, donnant la position de son parti face au mémorandum de l’opposition, a déclaré: « La Chaîne ne désapprouve pas la démarche entreprise par le groupe des partis de l’opposition signataires qui ont résolu de travailler ensemble pour parvenir, un jour, à une alternance politique démocratique ; mais condamne l’idée de signer un pacte majorité-opposition qui doit aboutir à un gouvernement d’union nationale qui ne se justifie pas », a-t-il relevé.

Par cet acte, a-t-il ajouté, les partis de l’opposition, signataires du mémorandum du 23 juin, se lancent dans la perspective de la mise en place d’une large majorité présidentielle à laquelle la Chaîne n’envisage pas d’adhérer.

De même, Joseph Kignoumbi Kia Mboungou a précisé que l’idée de sceller un pacte entre la majorité et l’opposition est corroborée par un détail qui annonce l’élaboration d’un recueil devant contenir les valeurs fondamentales servant de socle républicain entre les deux obédiences politiques.

Selon le conférencier, le meilleur pacte est la Constitution congolaise du 25 octobre 2015 qui engage aussi bien les partis politiques que le peuple congolais. Par ailleurs, le président de la Chaîne a présenté à l’auditoire les autres points contenus dans le règlement intérieur de l’opposition qui n’épousent pas la vision de son parti. Il s’agit, a-t-il noté, des articles 12, 16, 19 et 20.

L’article 12 précise que le conseil des partis politiques de l’opposition est ouvert aux personnalités désignées par le chef de cette obédience. Cette disposition est en contradiction avec la loi sur les partis politiques, selon Kignoumbi. À en croire le président de la Chaîne, l’article 16 est un véritable diktat en ce qu’il indique que l’ordre du jour des réunions extraordinaires est de la seule compétence du chef de l’opposition et il est communiqué séance tenante.

Quant à l’article 19, Joseph Kignoumbi Kia Mboungou a noté que bien qu’il permet aux partis politiques de garder leur autonomie de fonctionnement, cet article ajoute en son alinéa 2 que les formations politiques sont tenues, dans leur prise de position publique, au respect des engagements contenus dans le mémorandum et le règlement intérieur.

En ce qui concerne l’article 20, le conférencier a relevé que le chef de l’opposition a l’ambition implicite de vouloir régner en maître absolu, parce que cette disposition note « qu’en cas de négociation politique ayant trait au mémorandum, les membres du conseil des partis politiques de l’opposition désignés consensuellement peuvent accompagner le chef de l’opposition ».

Notons que la Chaîne avait pris part aux travaux d’élaboration des documents fondamentaux de la plate-forme de l’opposition congolaise. Selon son président, les amendements que son parti avait apportés n’ont pas été pris en compte.

 

L’abandon du mandat d’arrêt contre le pasteur Ntumi suscite des réactions

La recommandation prise samedi 20 janvier par les membres de la commission ad hoc paritaire, chargée de l’application de l’accord de paix dans le Pool, d’abandonner le mandat d’arrêt contre le pasteur Ntumi, a suscité des réactions au sein de l’opposition et de la société civile congolaise. Elles exigent que les victimes soient indemnisées et que les auteurs des crimes soient punis.

Opposant politique, Paul-Marie Mpouélé salue l’accord de paix dans le Pool, soutient les actions de la commission ad hoc chargée de son application et sa proposition de faire sauter le mandat d’arrêt contre le pasteur Ntumi.

Mais, pour lui, la paix passe aussi par l’indemnisation des victimes de la guerre : « Je pense que parallèlement [au cas du pasteur Ntumi] on pouvait mettre sur le même pied d’égalité l’indemnisation des victimes. Sinon, on pourrait dire que de gâchis, que de morts pour rien. Donc, je crois que la commission ad hoc va aussi s’atteler à regarder comment indemniser les différentes victimes : que ce soit du côté de la force publique, de la population civile et pourquoi pas des ninjas », a-t-il suggéré.

De son côté Roch Euloge Nzobo, acteur de la société civile, estime que les crimes commis dans le Pool ne doivent pas rester impunis sur l’autel de la politique : « Toutes les questions liées aux violations des droits de l’homme qui ont été perpétrées dans le département du Pool doivent être regardées et les auteurs doivent répondre de leurs actes. On ne peut pas cautionner l’impunité à tout moment sous prétexte qu’on va aller vers la paix », a martelé Roch Euloge Nzobo.

Le mandat d’arrêt émis contre le pasteur Ntumi en avril 2016 concernait également deux autres de ses lieutenants dont son jeune frère, nommé Gozardio.