Congo-présidentielle 2021 : le vol de Guy-Brice Parfait Kolélas annulé

L’opposant et candidat à l’élection présidentielle devait se rendre, samedi 6 mars, à Ouesso dans l’extrême nord du pays pour démarrer sa campagne présidentielle.

Guy-Brice Parfait Kolélas opposant et candidat à l’élection présidentielle devait se rendre, samedi 6 mars, à Ouesso dans l’extrême nord du pays pour démarrer sa campagne présidentielle. Mais arrivé à l’aéroport, Kolélas a appris que son vol, de la compagnie Trans Air Congo (TAG), avait tout simplement été annulé, sans explications.

Cyr Rodrigue Mayanda, directeur de campagne de Guy-Brice Parfait Kolélas, dénonce une violation de la liberté d’aller et de venir du candidat : « On leur a demandé pourquoi le vol avait été annulé. Il n’y a pas eu une explication convaincante. Ils nous ont juste dit que le vol ne pourrait pas s’arrêter à Ouesso et il ne continuerait qu’à Impfondo. Donc, tout de suite on a compris qu’il y avait anguille sous roche, sachant que dans le vol, dans le manifeste, figuraient monsieur Kolélas et Jean-Jacques Yhombi Opango, le président du RDD. On n’a pas eu d’autres explications. Ils nous ont juste dit : si vous voulez, on vous rembourse le billet ; vous prendrez le prochain vol samedi prochain. À ce moment-là, on a compris qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. »

« Assurément, dit encore Cyr Rodrigue Mayanda, ce sont encore des obstacles qu’on nous met pour que nous ne puissions pas exécuter notre plan de campagne. Nous allons réorienter notre stratégie et nous sommes déterminés à continuer à faire campagne. On a un plan B. C’est celui-là que nous allons dérouler. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout nous et à montrer que nous allons vaincre monsieur Sassou-Nguesso. Je crois qu’ils sont pris de panique. Ils sont pris de peur. Ils savent que la victoire va leur échapper, cela je peux vous le garantir ».

Le candidat de l’Union des démocrates humanistes voyageait notamment avec Jean-Jacques Yhomby-Opango, président du Rassemblement pour la démocratie et le développement, le RDD. Les deux hommes ont récemment signé un accord pour faire barrage au président Denis Sassou-Nguesso lors de la présidentielle du 21 mars prochain.

Congo : la majorité rejette le report de la présidentielle réclamé par l’opposition

Le porte-parole du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir), Parfait Romuald Iloki, a qualifié lors d’une conférence de presse, samedi à Brazzaville, la demande de l’opposition de reporter la présidentielle de 2021 à 2023, comme une violation flagrante de la Constitution.

En effet, selon Iloki, ce report nécessitera une prolongation du mandat du président de la République au-delà de cinq ans, sans consultation du peuple.

«C’est un grand piège tendu contre la République et contre la Constitution, a-t-il déclaré. Ce serait simplement une violation de la Constitution. Faisons attention à quelqu’un qui vous propose une chemise alors qu’il est lui-même torse nu ».

«En clair, parler d’un éventuel report de l’élection présidentielle à quelques mois de cette échéance, serait simplement une absurdité de trop», a-t-il soutenu, affirmant que le scrutin aura bien lieu en 2021, et que son pays «connaît bien des avancées en matière de gouvernance électorale».

Le porte-parole  du PCT a par ailleurs, tente de rassurer la population en déclarant que «l’approche d’une échéance électorale ne devrait pas constituer un mobile de peur ou de panique pour la population au motif que les élections sont synonymes de violence. Non ! Le Congo a trop connu des moments douloureux».

La sortie médiatique d’Iloki était pour répondre aux revendications de l’opposition qui revendique non seulement un report de la présidentielle, sans l’actuel président Denis Sassou-Nguesso, mais aussi un dialogue politique.

Au sujet du dialogue, le porte-parole a indiqué que le PTC reste ouvert, rappelant que le dialogue au Congo « est encadré par la Constitution du 25 octobre 2015 et par la loi organique n° 30-2017 du 7 août 2017 instituant un Conseil national du dialogue».

Il a cependant, déploré le fait le fait que «ceux qui le demandent à leur manière, qui colorent un dialogue avec leurs pinceaux, sont les mêmes qui nous font de mauvais procès de ne pas bien interpréter la loi», et les acteurs politiques qui réclament ce rendez-vous, sont ceux qui s’absentent au moment de la tenue des assises.