Congo-présidentielle 2021 : Alassane Ouattara félicite Denis Sassou N’Guesso

Le Chef d’Etat ivoirien a adressé ses félicitations à son homologue congolais qui vient d’être réélu pour un quatrième mandat.

La cour constitutionnelle de Brazzaville a confirmé la réélection de Denis Sassou N’Guesso à la magistrature du suprême de la République du Congo. Son homologue ivoirien, Alassane Ouattara l’a congratulé « pour brillante réélection ».

« J’adresse mes chaleureuses félicitations à mon ami et frère, Denis Sassou N’Guesso pour sa brillante réélection à la présidence de la République du Congo. Je lui réitère ma disponibilité à œuvrer au raffermissement des excellentes relations de fraternité et de coopération qui unissent nos deux pays », a écrit le Président ivoirien sur son compte Twitter.

Rappelons qu’en décembre 2020, Alassane Ouattara qui avait prêté serment palais présidentiel d’Abidjan, avait remercié Denis Sassou N’Guesso de sa présence en le désignant par un surnom affectueux : « Empereur ».

Congo-présidentielle 2021 : la cour constitutionnelle approuve la victoire de Denis Sassou N’Guesso

Après avoir rejeté les recours de l’opposition, la plus haute instance juridique de la République du Congo valide l’élection du Candidat Denis Sassou N’Guesso.

 

C’est définitif, Denis Sassou Nguesso est de nouveau élu à la magistrature suprême de la République du Congo. La Cour constitutionnelle de la République du Congo a entériné sa réélection ce mardi 6 avril 2021 et a rejeté les recours de l’opposition.

« Sur les résultats définitifs de l’élection (…), la Cour constitutionnelle a procédé aux rectifications et ajustements nécessaires. Est déclaré élu le candidat Denis Sassou Nguesso qui, à l’occasion du scrutin présidentiel, a recueilli 88,40% », a déclaré Auguste Iloki, président de la plus haute instance judiciaire du pays.

L’élection présidentielle s’est tenue en République du Congo le 17 mars pour les militaires et le 21 mars pour le reste de la population. Il s’est agi d’élire le président de la République du Congo pour un mandat de cinq ans.

Congo-présidentielle 2021 : Mathias Dzon dépose un recours en annulation des résultats du 1er tour de l’élection

Arrivé en troisième position avec 1, 90% des suffrages exprimés, Le candidat de l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD), conteste les résultats provisoires.

 

Le candidat de l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD), Mathias Dzon, a déposé à la Cour constitutionnelle le 25 mars 2021. Ce recours vise l’annulation des résultats du 1er tour de l’élection présidentielle des 17 et 21 mars derniers.

Arrivé en troisième position avec 1, 90% des suffrages exprimés, le 1er secrétaire national de l’Union patriotique pour le renouveau national (UPRN), a contesté le 24 mars lors d’un point presse, les résultats provisoires rendus publics par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou.

« Je ne reconnais pas ces faux résultats et les rejette catégoriquement. J’attaquerai ce mensonge d’Etat auprès de la Cour constitutionnelle », avait lancé Mathias Dzon.

Lors de ce point de presse, Mathias Dzon a aussi soulevé l’empêchement « définitif » d’un des sept candidats en lice, feu Guy Brice Parfait Kolelas, appelant à l’application immédiate de l’article 70 de la Constitution. Cet article dispose, a-t-il rappelé : « Avant le premier tour, en cas de décès ou d’empêchement définitif d’un candidat, l’élection est reportée de 90 jours, à compter de la date du report… Le pouvoir a délibérément camouflé à l’opinion nationale et internationale, l’empêchement définitif du candidat Parfait Kolelas avant le premier tour, pour se donner les moyens de perpétrer un nouveau coup d’Etat électoral ».

Congo-présidentielle 2021 : 96 observateurs électoraux seront déployés sur le terrain

Le président de la Cour constitutionnelle, Auguste Iloki a donné l’information sur le déploiement pendant une séance de travail.

Auguste Iloki, président de la Cour constitutionnelle, a annoncé le 1er mars que son institution va déployer quatre-vingt-seize observateurs électoraux, dont quatre-vingt-quatre délégués et douze coordonnateurs sur l’ensemble du territoire national pour superviser l’élection présidentielle du 21 mars.

Le président de la Cour constitutionnelle a donné l’information sur le déploiement des quatre-vingt-seize observateurs électoraux, à l’issue de la séance de travail qu’il a eue avec la mission d’information et d’évaluation préélectorale de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) qui séjourne au Congo depuis le 24 février.

Par ailleurs, a-t-il noté, cette mission a été édifiée sur le rôle du juge du contentieux électoral avant, pendant et après le scrutin. Auguste Iloki a mis à profit cette occasion pour rappeler les tâches préélectorales et postélectorales qui reviennent à la Cour constitutionnelle, notamment la désignation d’un collège de trois médecins assermentés chargés d’examiner les candidats, l’examen et l’approbation des dossiers de candidature des candidats, ainsi que la validation des résultats finaux du scrutin.

De son côté, le chef de la mission a rappelé à la presse que son équipe travaille conformément au mandat octroyé par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC dans sa déclaration du 7 juin 2005 à Brazzaville, relative à l’appui aux Etats membres engagés dans les processus électoraux.

Notons que c’est pour la deuxième fois que la Cour constitutionnelle déploie des observateurs électoraux pour superviser un scrutin.

Congo-présidentielle : Sassou N’Guesso prévoit de faire 12 meetings

Le candidat à sa propre succession à la présidentielle du 21 mars 2021 entend organiser 12 meetings pour les 12 départements du Congo.

La République du Congo tiendra sa présidentielle le 21 mars prochain. La cour constitutionnelle a retenu 7 candidats sur les 08 qui avaient déposé leurs dossiers. Les stratégies se multiplient pour gagner l’électorat. Le candidat Denis Sassou N’Guesso prévoit d’organiser 12 meetings dans les 12 départements que compte le Congo, c’est-à-dire un meeting par département.

Denis Sassou N’Guesso organisera du 5 au 19 mars des meetings à Pointe-Noire, Loango (Kouilou), Dolisie (Niari), Sibiti (Lékoumou), Madingou (Bouenza), Kinkala (Pool), Impfondo (Likouala), Ouesso (Sangha), Ewo (cuvette-Ouest), Djambala (Plateaux), Owando (Cuvette) et Brazzaville.

Sa direction de campagne précise que, dans les zones jugées utiles à la visite du Président-candidat, les directeurs de campagne locaux devront prendre le relais et préparer aussi les futures élections législatives.

Rappelons que la campagne électorale en vue de la présidentielle du 21 mars, s’ouvre le 5 mars et s’achève le 19 mars 2021.

Congo-Présidentielle : la Cour constitutionnelle rejette la candidature de Michel Mboussi Ngouari

La candidature de cet opposant a été invalidée pour documents manquants, notamment un certificat médical délivré par les médecins assermentés et une déclaration de moralité fiscale.

Le 21 mars prochain, les congolais feront le choix de leur futur président de la république. Sur 8 candidatures déposées,  07 ont été validées et une rejetée. L’opposant Michel Mboussi Ngouari, dont le dossier a été invalidé n’aurait selon la Cour constitutionnelle pas répondu à certains critères. Notamment un certificat médical délivré par les médecins assermentés et une déclaration de moralité fiscale. La Cour constitutionnelle a également relevé une incohérence entre la signature apposée au bas de sa déclaration de candidature et le spécimen de celle produite au dossier.

Parmi les 07 candidatures validées, figure celle du président sortant Denis Sassou Nguesso qui cumule 36 ans à la tête du pays. A 77 ans, il va briguer un quatrième mandat. Denis Sassou Nguesso aura pour adversaire Mathias Dzon, son ancien ministre des Finances entre 1997 et 2002. Auréolé par sa deuxième place occupée lors de la présidentielle de 2016, l’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas sera également de la partie. Tout comme le député et deuxième secrétaire de l’Assemblée nationale Joseph Kignoumbi Kia Mboungou. Les noms de l’ancien officier de l’armée Albert Oniangué, de l’inspecteur des douanes Anguios Nganguia Engambé et de Dave Mafoula, 38 ans.

Notons que le Chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso a promis récemment d’organiser l’élection dans la paix et la transparence.

Cour constitutionnelle : le Parlement autorise la modification de certaines dispositions de la loi organique

Le Sénat et l’Assemblée nationale ont adopté lors de leur dernière session ordinaire la loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi organique n°28-2018 du 7 août 2018 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle.

Le gouvernement justifie son initiative par le fait qu’au moment de la promulgation de la loi électorale n°9-2001 du 10 décembre 2001, le juge constitutionnel compétent pour se prononcer sur le contentieux issu du référendum, de l’élection du président de la République, des élections législatives et sénatoriales, était la Cour suprême. Ainsi, les dispositions concernant la procédure à suivre en cas de contentieux ainsi que les causes d’annulation des résultats du référendum et de ces scrutins avaient été édictées dans la loi électorale. Mais, depuis l’adoption de la loi organique n°28-2018 du 7 août 2018 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle, ces matières relèvent désormais de cette juridiction.

« Le présent projet de loi organique entend donc remédier à ces silences en ajoutant l’article 55 de la loi organique n°28-2018 du 7 août 2018, alinéa 2 libellé comme suit : En cas d’annulation totale ou partielle des résultats du référendum, le corps électoral est à nouveau convoqué dans un délai allant de trois à quatre mois suivant la décision d’annulation », a exposé la commission des lois et affaires administratives de l’Assemblée nationale.

Concernant la prise en compte des dispositions des articles 119, 120 et 121 de la loi électorale sur les causes d’annulation par la loi organique relative à la Cour constitutionnelle, la nouvelle loi organique préconise qu’il soit créé sous l’article 69, deux articles : 69.1 ; 69.2 qui y seront consacrés et dont les termes sont identiques à ceux contenus dans la loi électorale n°9-2001 du 10 décembre 2001modifiée.

« Ce réaménagent est justifié par le souci de regrouper dans un même instrument juridique à savoir la loi organique relative à la Cour constitutionnelle l’ensemble de dispositions concernant le contentieux du référendum, de l’élection du président de la République, des élections législatives et sénatoriales et la procédure qui aujourd’hui, est dispersée dans deux instruments juridiques », a poursuivi le rapport de la commission.

En effet, le réaménagement de cette loi a permis d’insérer un amendement concernant l’article 57 de la loi organique sur la Cour constitutionnelle en se fondant sur l’idée que l’élection au scrutin uninominal où la déclaration de candidature qui est, et demeure avant tout un acte personnel de foi et de conviction politique de la part du candidat. Selon la loi votée, la contestation des résultats devrait être l’œuvre du candidat lui-même en matière d’élection du président de la République et des élections législatives et sénatoriales. « Le droit de contester les résultats de l’élection appartient au candidat. En matière électorale, les délais de contestation des résultats courent toujours à compter de leur jour de proclamation et non de leur publication au journal officiel », précisent les amendements apportés.

Congo/Fonds de solidarité covid-19 : la Cour constitutionnelle donne 10 millions de FCFA

Le chèque a été réceptionné par le ministre délégué aux Finances, Ludovic Gatsé, le 9 juin à Brazzaville.

Le président de la Cour constitutionnelle de la République du Congo, Auguste Iloki, a apporté au Fonds de solidarité contre la Covid-19 une contribution de 10 millions de FCFA de la part de sa structure.

« C’est pour répondre à l’appel du chef de l’Etat de contribuer à la lutte contre la covid-19 que nous apportons notre assistance. Cette contribution est faite des cotisations des membres de la Cour, des collaborateurs de cabinet, du secrétaire général et l’adjoint … », a expliqué le président de la Cour constitutionnelle.

Remerciant le président de la Cour ainsi que ses collaborateurs, le ministre délégué au Budget a indiqué : « Merci pour votre contribution à ce fonds. Vous êtes la plus haute institution de notre pays. Ce soutien à l’appel du chef de l’Etat est le signe de votre volonté à accompagner le pays à avancer. »

En dehors de la Cour constitutionnelle, l’Ordre des experts comptables du Congo a aussi apporté leur pierre à l’édifice à travers un chèque de neuf millions de FCFA, remis par son président, Patrick Gamassa.

Dans le cadre du Fonds Covid-19, le gouvernement a déjà encaissé près de trois milliards de francs CFA.

A cœur ouvert avec Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle: « Je n’ai plus aucune ambition politique »

Le professeur Théodore Holo a fini son mandat à la tête de la Cour constitutionnelle. A la veille de la passation de charges à la nouvelle équipe des « sages », il a accepté de se soumettre à nos questions, tout en nous avertissant : « Je ne parlerai de personne d’autre que moi ». « J’ai une obligation de réserves pour les cinq années à venir », poursuit-il, avec sa légendaire mine sérieuse. Homme de principe pour ceux qui le connaissent, il n’a pas démordu.

Il est vrai que votre nom a dépassé les frontières du Bénin. Mais que diriez-vous de votre vie professionnelle et politique à qui veut savoir ?

Je suis professeur titulaire de droit public et de sciences politiques. J’ai fait mes études universitaires au Congo Brazzaville puis à Paris I. De retour au Bénin en 1979, j’ai été dans le comité de gestion de l’Institut national des sciences administratives et juridiques dont je suis devenu le directeur adjoint avant d’occuper le poste de directeur de l’Ecole nationale d’Administration et de Magistrature. J’ai ensuite été membre du présidium de la Conférence nationale des forces vives de 1990, membre du bureau du Haut Conseil de la République, membre du premier gouvernement du président Nicéphore Soglo en qualité de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de juillet 1991 à septembre 1993, puis ministre chargé des relations avec les institutions et ministre intérimaire de la Justice. Quand nous avons perdu l’élection de 1996, je suis retourné à l’Université où j’ai lancé la Chaire Unesco des droits de la personne et de la démocratie. Puis en 2008, le président Yayi Boni m’a fait l’honneur de cautionner ma désignation par le bureau de l’Assemblée nationale pour siéger à la Cour constitutionnelle de 2008 à 2013.

Pendant cette époque, j’étais aussi président de la Haute Cour de Justice puis de 2013 à 2018, j’ai été président de la Cour constitutionnelle.

En somme, un parcours riche. L’aviez-vous imaginé ainsi, alors que vous étiez jeune étudiant ?

C’est peut-être une volonté qui a rencontré un destin. Puisque déjà étudiant, j’étais responsable d’association. Etudiant à Paris, j’étais dans le comité exécutif de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France et quand je suis rentré en 1979, j’ai milité dans un parti clandestin. J’avais des convictions et des engagements. Le champ politique ne m’était alors pas étranger. J’ai donc eu un parcours de militant en tant qu’étudiant, puis dans la clandestinité et avec l’avènement du multipartisme, j’ai affiché mes convictions au grand jour.

Des convictions politiques mais aussi des convictions morales. Il est dit de vous que vous avez le fer au poignet !

C’est une question d’éducation. Les personnes de notre génération ont eu la chance d’avoir une éducation qui mettait l’accent sur la conscience civique. J’ai eu la chance d’avoir commencé depuis la maternelle chez les religieux jusqu’en classe de Première où je suis allé au Lycée Béhanzin. On nous a inculqué des valeurs et je suis attaché à ces valeurs. « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front, il faut être honnête, rigoureux, juste, ponctuel… ». C’est pour tout cela que je n’aime pas tricher avec la vérité. J’ai horreur de l’injustice et quand je sens que quelqu’un est brimé, spontanément je me porte à son secours. Je n’aime pas non plus brimer les autres. Quoiqu’il se puisse que de façon inconsciente, je l’ai fait. Mais ce ne sera jamais de façon spontanée. On me reproche même de n’être pas capable de tuer une mouche. C’est ainsi que je suis. C’est ma conviction, je tiens à la vie, je respecte la vie, car c’est Dieu qui la donne et c’est lui seul qui peut la retirer.

Vous avez fini votre mandat à la Cour constitutionnelle. Bientôt, les législatives puis la présidentielle. Avez-vous des ambitions politiques ?

En 1996 déjà, il m’avait été demandé d’être candidat à l’élection présidentielle. J’ai dit que cela ne m’intéressait pas. D’autant plus qu’avec le président Soglo, on était en pleine campagne et nous œuvrions pour qu’il puisse être réélu. D’aucuns pensaient qu’après 1996, j’allais être le dauphin. En 2001, on m’a fait des propositions pour que je sois candidat tout financement pris en charge, j’ai renoncé. En 2005, il m’a été rapporté par un de mes collaborateurs de l’époque, Victor Topanou qui était alors secrétaire scientifique de la Chaire Unesco, que des dockers auraient dit que le professeur Holo ferait un bon candidat pour l’élection présidentielle et d’autres auraient demandé si j’ai de l’argent. Voilà moi, je n’ai pas de l’argent. Puis en 2015, pendant longtemps, le président Boni Yayi m’a sondé pour savoir si j’étais intéressé par la fonction. J’ai dit : « Non ! Cela ne m’intéresse pas ». Heureusement, j’ai déjà 70 ans maintenant et en 2021, j’aurais 73 ans. Je n’ai plus aucune ambition politique, ni pour les élections législatives ni pour l’élection présidentielle. Je suis un homme de principe.

Très rigoureux, vous seriez aussi très humoristique, il paraît !

Oh oui ! J’adore blaguer. Je me souviens que j’avais reçu avec mon épouse le père Jacob Agossou de Bon Pasteur à ma résidence. Il a été surpris de voir combien je pouvais être drôle. Quelques jours après, nous étions à l’Eglise, il célébrait la messe, il me montre au père concélébrant, lui dit quelques mots et ils se marrent. Je lui ai demandé à la fin de la messe pourquoi il me montrait à la messe et il m’a répondu qu’il disait à son confrère : « Tu vois ce monsieur sérieux qui a l’air très dur, mais qu’est-ce qu’on se marre quand on est à sa table ! Tu ne vas pas le reconnaître ». Très souvent, les gens qui me voient ont le sentiment que je ne sais pas sourire. Même ma fille, mon aînée, à 5 ans me demandait : « Papa, tu ne sais pas rire ? » Mais quand on est proche de moi, on le remarque : j’adore raconter des histoires, j’adore faire des blagues. Chacun de nous a sûrement ces deux facettes. Il y a la posture que j’adopte quand je suis au travail. Mais il faut un temps pour se décompresser. A la Cour, quand je sens qu’il y a de la tension, il m’arrive de raconter de petites histoires. Même les grands hommes le font. Le président Kérékou a la mine sévère mais un jour je me souviens, au niveau du Haut conseil de la République j’ai raconté une histoire. Il m’a fixé et j’ai cru qu’il me regardait méchamment. Il me dit : « Vous savez ? ». Je pensais qu’il voulait me blâmer. Finalement, il raconte une histoire mais il ne rit pas. Chacun de nous a des occasions de détente.

Quels ont été les moments forts de votre parcours ?

Ma vie a été des occasions de défis. J’ai eu la chance d’étudier loin de mon pays et de ne pas avoir la mentalité de dépendre des autres ou d’aller demander des services. Quand vous vous retrouvez en Europe à cette époque, ce n’est que par votre propre travail que vous pouvez réussir. Et quand vous n’avez pas de bourse, vous apprenez à vous prendre en charge. Ce n’était pas facile mais j’y suis arrivé. Ensuite, la conférence nationale a été le moment de mettre en œuvre mes convictions. Et avec l’accompagnement que j’ai eu par la suite dans mes responsabilités politiques, j’ai été fidèle à ces principes. Ce sont des moments forts.

Par ailleurs, au niveau de la Cour constitutionnelle, il y a eu des moments d’échanges et d’épreuves, mais nous sommes toujours arrivés à trouver un consensus utile pour la préservation de la paix et dans le respect de l’Etat de droit et de la démocratie. Ce sont des moments passionnants qui ont permis de mettre en œuvre mes convictions et de montrer que je n’ai pas besoin de tricher avant de réussir dans la vie, de montrer que malgré les épreuves, on peut rester fidèle à ses convictions. Ce n’est pas toujours facile parce qu’on n’est pas toujours compris. Et, à des moments donnés, certains ont cru qu’on s’insurgeait contre eux. Mais bien après, ils se sont rendu compte de ce que nous leur avons rendu service. Ainsi va la vie et c’est ce que j’appelle le jugement de l’histoire.

Des épreuves, des moments moins forts ?

Je suis un homme comblé, ma vie familiale me rend heureux. Je rends grâce de n’avoir pas eu d’enfants décédés qui pourrait créer une souffrance intérieure. Je rends grâce à Dieu pour avoir eu toutes ces facilités. Même quand je trébuche, quand Dieu m’envoie des épreuves, je me dis que c’est l’occasion pour moi d’enlever les « é » de ces épreuves pour donner à Dieu la preuve de ma foi, de mes convictions et de ne jamais renoncer. Les moments difficiles sont pour moi des moments de foi et de conviction pour relever le défi quotidien.