Congo : dix-sept élèves du lycée technique 5-Février-1979 à la barre

Le procès s’est ouvert mardi 20 février devant la sixième chambre correctionnelle du tribunal.

 

Ils sont inculpés pour « dégradation d’un objet d’utilité ou de décoration publique ». Le procès des dix-sept élèves du lycée technique 5-Février-1979 de Brazzaville, s’est ouvert mardi 20 février, devant la sixième chambre correctionnelle du tribunal de la capitale.

Pendant près de six heures, les accusés ont été entendus. Ils ont pour certains reconnu partiellement les faits, mais sans expliquer pourquoi ils ont remplacé le drapeau vert-jaune-rouge par une étoffe bleue nuit, couleur de leur uniforme.

D’autres ont affirmé avoir été interpellés dans la confusion ou par un excès de zèle des policiers. L’audience a été suspendue et reprendra le 27 février prochain par l’audition des témoins.

Congo : des élèves condamne le coronavirus à disparaître définitivement de la terre

La maladie a été reconnue coupable de crime contre l’humanité et de trouble à l’ordre mondial dans un procès fictif organisé par les élèves d’un lycée privé.

 

A Brazzaville, le coronavirus a été reconnu coupable de crime contre l’humanité et de trouble à l’ordre mondial. La maladie a été condamnée à disparaître définitivement de la terre sans possibilité de renaissance. C’était dans un procès fictif organisé samedi 24 avril par les élèves d’un lycée privé de Brazzaville qui l’ont jugé devant une « Cour pénale internationale des pandémies ».

Cette cour a été installée dans une grande salle du Lycée Camara Laye. Le public constitué essentiellement des parents d’élèves a pris place plus d’une heure avant l’ouverture du procès opposant l’humanité contre le coronavirus.

La greffière Laurine Mpassi s’est chargée de lire l’acte d’accusation. « La Cour pénale internationale des pandémies accuse le coronavirus de crime contre l’humanité et de trouble à l’ordre mondial », a-t-elle déclaré.

Après instruction, les débats ont été houleux. La partie civile a longtemps démontré que le Covid-19 est à l’origine des malheurs de l’humanité : décès en cascade  ou hospitalisation des individus, fermeture des entreprises…

Ces accusations ont été battues en brèche par la défense. Pour elle, l’humanité se détruit elle-même depuis toujours. A titre d’exemple, elle a fabriqué la bombe atomique.

Au terme des plaidoiries,  Jordi Odnzongo, le président du tribunal a tranché. « Le tribunal condamne l’accusé à la disparition éternelle sans aucune possibilité de renaissance ou de résurrection », a-t-il dit en vidant le délibéré.

Laurent Koy, promoteur du lycée Camara Laye a initié ce procès pour « aider et soutenir le gouvernement dans la sensibilisation contre le coronavirus ». Aidés par leurs anciens devenus étudiants en droit, les élèves de Camara Laye ont préparé ce procès pendant quatre mois.

Congo : Roger Okemba « ne reconnait pas les faits » qui lui sont reprochés

L’ex maire de la commune de Brazzaville était face à la justice lundi 06 juillet 2020, où il répondait aux accusations de détournement présumé des deniers publics et prise illégale ou d’avantage dans un acte.

« Je ne reconnais pas les faits », a déclaré l’ancien maire de Brazzaville, Christian Roger Okemba, à l’ouverture de la session criminelle, le 6 juillet à Brazzaville. Christian Roger Okemba, ancien président du conseil municipal et départemental de la capitale, est poursuivi pour détournement présumé des deniers publics et prise illégale ou d’avantage dans un acte. Sur le banc des accusés, Il était avec sept complices dont l’ancien directeur général du budget, Nicolas Okandzi, Anastasie Eléonore Okemba, directrice de l’hôpital de Makélékélé… Des huit accusés, aucun d’eux n’a déjà été condamné. Le procès se poursuit et l’enquête de moralité débute le 8 juillet.

« Il n’est pas donné à qui que ce soit de braver les intérêts de la vie en communauté. Nous sommes ici pour le triomphe de la légalité », a déclaré le procureur général, Michel Oniangué, au nom du ministère public, s’adressant à l’ensemble des acteurs impliqués pour la manifestation de la vérité sur ce dossier. Il a par ailleurs précisé que quarante-et-une affaires sont inscrites dans le rôle de la session criminelle en cours. Lequel rôle pourrait être modifié du fait d’autres dossiers en cours de traitement.

Le président de la Cour criminelle, Christian Oba a, pour sa part, rappelé la notion juridique relative à la présomption d’innocence. « L’accusé tant qu’il n’est pas condamné jouit de la présomption d’innocence. Le respect de la personne humaine est de mise », a-t-il souligné.

En rappel, l’ancien maire de Brazzaville est accusé de détournement d’un milliard deux cent cinquante millions de francs FCFA. Un appui budgétaire du gouvernement destiné à la mairie qui serait versé dans un compte d’une structure privée à la banque sino-congolaise pour l’Afrique, selon le courrier du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, ordonnant le blocage dudit compte en février dernier.

Tour à tour à la barre, tous les huit accusés n’ont pas reconnu les faits mis à leur charge. C’est à l’issue des débats contradictoires entre partie civile et défense que la cour se prononcera en s’appuyant sur ce que dit le droit dans le cas d’espèce.

Affaire des décès des 13 jeunes : le procès en appel toujours attendu

Pour l’avocat de partie civile, la cour d’appel de Brazzaville traîne à examiner le dossier.

La Cour d’appel de Brazzaville traîne à examiner le recours contre le jugement de la chambre correctionnelle condamnant six policiers sans proposer des indemnisations dans l’affaire de treize jeunes trouvés morts dans un commissariat il y a un an, selon l’avocat des victimes mardi.

« La loi dit que trois mois après l’appel il faut que la cour statue à nouveau. Déjà quatre mois que nous avons interjeté appel, mais rien n’est encore fait », a déploré Me Steve Bagne de la partie civile.

« Depuis mars le dossier est toujours au niveau de la cour d’appel où nous avons fait toutes les diligences possibles. Le dossier (d’appel) n’a jamais avancé. On ne sait pas où il se trouve actuellement », a jouté Me Bagne.

« Il n’y a pas une quelconque volonté de l’État congolais d’accompagner les parents des victimes sur ce point. Il y a comme un déni de justice », a-t-il dénoncé.

Dans  la nuit du 22 au 23 juillet 2018, 13 jeunes avaient trouvé la mort dans le commissariat de Chacona (quartier de Mpila) à Brazzaville.

Six policiers condamnés pour homicide involontaire

Ils y avaient été placés en garde à vue après leur interpellation lors d’une opération de la police dans ce quartier de Brazzaville pour “traquer des délinquants”, avait à l‘époque reconnu le gouvernement, tandis qu’une ONG avait évoqué des “corps baignant dans le sang”.

En mars dernier la justice congolaise a jugé coupables et condamné à des peines de prison six policiers poursuivis pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.

Concernant les indemnités des ayants-droits, la Cour avait estimé ne pouvoir se prononcer jugeant que “la faute est non détachable de l’administration”, tandis que les parents et leurs avocats s’attendaient à une indemnisation conséquente.

« Ce verdict complaisant illustre une fois de plus la banalisation de la torture et du mépris de la vie humaine et confirme les difficultés des victimes de torture à obtenir justice », analysait l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH).

Après le drame, le gouvernement congolais avait accordé deux millions de francs CFA (3.049 euros) par famille pour l’enterrement des victimes.

Procès d’André Okombi Salissa : poursuite des écoutes téléphoniques

Le lundi 04 mars, la qualité du son n’a pas permis à la Cour criminelle de bien suivre, la lecture des communications que l’accusé principal aurait eues avec certaines personnes.

Le procès de l’ancien ministre, André Okombi Salissa, qui se tient depuis près d’un mois, est entré le 4 mars dans une étape décisive : l’audition des communications téléphoniques. En effet, tout avait commencé par l’audition de Khaleb Moufouma auprès de qui les services de sécurité auraient intercepté la communication avec André Okombi Salissa, le 3 juillet 2016 à 9h56mn, au moment où ce dernier était recherché par la police. Devant la barre, Khaleb Moufouma, enseignant en service à la direction des examens et concours techniques, a nié avoir eu un contact téléphonique avec l’accusé. Ayant géré l’auberge de l’une des épouses d’André Okombi Salissa entre 2006 et 2011, ce dernier a reconnu avoir rencontré l’accusé une seule fois pendant qu’il gérait l’hôtel le Confort, situé à Talangaï, sixième arrondissement de Brazzaville.

Après plus d’une heure de suspension, l’audience a repris dans l’après-midi avec cette fois l’audition des communications téléphoniques. Conservés dans des clés USB, certains de ces éléments audio sont en langues Koukouyas, téké et russe. Pour comprendre le contenu des documents sonores, la Cour a fait appel aux interprètes.

Les quelques communications auditionnées sont en dialecte Koukouyas. Dans celles-ci, l’accusé échange, selon l’accusation, avec Le Coton, de son vrai nom Bertin Inko Ngantsebé, l’un de ses proches (Ndlr). Il s’agit des communications interceptées dans la période du 20 au 22 octobre 2015. En effet, dans cette clé de près de huit éléments, la Cour n’a pu auditionner que quatre.

Le premier président de la Cour d’appel de Brazzaville, Christian Oba, qui a auditionné ces éléments avant la projection publique, a constaté quelques anomalies qui lui ont fait douter de la fiabilité de l’appareil utilisé. C’est ainsi qu’il a renvoyé l’audition des communications téléphoniques à ce mardi 5 mars.

Procès d’Okombi Salissa : des témoins entendus

Okombi Salissa n’a pas reconnu un témoin à charge qui dit avoir appartenu à sa garde ; mais qui lors de la confrontation a répondu à ses questions de façon évasive.

Le jeudi 28 février, lors du procès d’André Okombi Salissa, deux témoins ont été entendus. Rappelons que cet opposant est poursuivi pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Candidat malheureux à la présidentielle de 2016, défendu par six avocats dont trois venus de l’étranger, il a continué à nier avoir détenu des armes présentées sous scellé par la cour criminelle.

Le parquet général a fait venir un expert armurier des Forces armées congolaises (FAC) pendant l’audience. Celui-ci a donné les caractéristiques des armes présentées sous scellés et censées appartenir à André Okombi Salissa. Mais l’officier n’a pas souhaité dire à quoi elles pouvaient servir.

Au nombre de ces armes figurent entre autres des pistolets mitrailleurs, des lance-roquettes ou encore des lance-missiles. « Elles ne sont pas ma propriété, sinon je vous invite à prélever mes empreintes, celles de ma garde et même des proches de ma famille pour savoir si nous les avons manipulées ou pas », a suggéré l’accusé.

L’accusé n’a pas reconnu l’un des témoins. L’autre témoin n’a pas reconnu ses propres déclarations contenues dans un procès-verbal d’instruction lu par le parquet général. « On ne vient pas devant une cour criminelle en aventure parce qu’il s’agit de la vie des gens », a dit le président de la cour à ce témoin qui doit revenir à la barre à l’audience de ce vendredi 01er mars 2019.

Congo : le procès Okombi renvoyé au 31 janvier

Le palais de justice de Brazzaville a connu une affluence des grands jours, à l’occasion de l’ouverture du procès d’André Okombi Salissa, annoncé pour le 17 janvier. À peine ouvert, ce procès a été renvoyé au 31 janvier.

Des motifs de non-conformité pour la sérénité des débats ont été évoqués dans le renvoi du procès d’André Okombi Salissa au 31 janvier, ce à la demande de la partie accusatrice, notamment l’État.

L’accusé qui a été extrait des locaux de la DGST où il est toujours gardé, d’où le non port de la tenue de bagnards, est apparu serein et visiblement en bonne santé.

Outre les parents, amis et connaissances de l’accusé, la presse, les partenaires politiques ainsi que de nombreux anonymes avaient pris place dans la salle d’audience archicomble.

André Okombi Salissa est accusé d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État, détention illégale d’armes et munitions de guerre.

Naguère à la majorité présidentielle où il avait successivement occupé des postes de ministre, André Okombi Salissa, alors député de Lékana était entré en quasi rébellion avec sa plate-forme politique, avant de rejoindre l’opposition, puis se présenter comme candidat à la présidentielle de 2016.

Après des mois de clandestinité, André Okombi Salissa avait été arrêté à l’aube du 10 janvier 2017 dans un quartier périphérique de Brazzaville.

Alors qu’ils y voyaient une heure de vérité pour la manifestation de la vérité, pour de nombreux observateurs ayant fait le déplacement du palais de justice de Brazzaville en ce 17 janvier, le renvoi de ce procès laisse un arrière-goût de lassitude et d’angoisse, même si ce n’est que partie remise.

Congo : le procès contre l’ancien ministre Mbemba tire à sa fin

Le colonel Jean-Claude Mbango, est le quatrième coaccusé de l’ancien ministre, à être auditionné ce jeudi 31 mai 2018.

La journée d’aujourd’hui est consacrée à l’audition du dernier coaccusé, le colonel Jean-Claude Mbango, un officier de police, puis aux réquisitions et à la plaidoirie. Les trois autres coaccusés ont été entendu et confrontés avec les témoins.

L’ancien directeur départemental de la police dans le Pool est accusé comme les autres d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, de détention et d’utilisation illégale d’armes et munitions. Il a été arrêté il y a cinq ans. « Son audition ne va pas durer moins de trois heures. Après nous passerons aux réquisitions et plaidoiries », a prévenu Christian Oba, le président de la cour.

Rappelons que, hier mercredi, un adjudant de gendarmerie, troisième coaccusé auditionné, a rejeté en bloc toutes les charges ou presque qui pèsent sur lui au sujet de l’exécution du plan d’un présumé coup d’Etat en 2013. Ce coup d’Etat aurait bénéficié d’un financement de l’ancien garde des Sceaux Jean-Martin Mbemba et son le modus operandi consistait à faire évader les prisonniers de la maison d’arrêt et de correction de Brazzaville.

Politique, justice et football au menu de la presse congolaise

L’opposition congolaise qui se penche sur un projet commun pour son combat contre le pouvoir, le procès de Jean Martin Mbemba, ouvert le 23 mai à la Cour d’appel de Brazzaville et les Diables rouges juniors félicités par le ministère des Sports pour leur qualification à la Coupe d’Afrique des Nations Niger 2019 sont ce vendredi les principaux sujets au menu de la presse congolaise.

« Vie des partis : Pascal Tsaty Mabiala construit un projet commun pour l’opposition », titre le quotidien Les dépêches de Brazzaville, relayant les propos du chef de l’opposition congolaise et secrétaire général de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale(UPADS), tenus au cours d’une interview accordée à l’unique quotidien du pays.

« Le chef de l’opposition politique congolaise Pascal Tsaty Mabiala, a confié aux ‘’Dépêches de Brazzaville’’, que le rassemblement qu’ils sont en train de créer se fonde avant tout sur un engagement minimum commun pour le combat de l’opposition au Congo », écrit notamment le quotidien national.

Sur un tout autre plan et sous le titre « Justice : Me Jean Martin Mbemba jugé par contumace », le bihebdomadaire La Semaine africaine écrit : « Ancien ministre de la justice, Jean Martin Mbemba est jugé par contumace dans une affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat et trafic d’armes. Après deux tentatives d’arrestation, Me Jean Martin Mbemba est actuellement à Paris (France) pour raison de santé (quatre de ses co-accusés sont devant la barre depuis le 23 mai à la Cour d’appel de Brazzaville ».

« La Cour procède à l’enquête de moralité dans le procès Jean Martin Mbemba », titrent sur le même sujet les Dépêches de Brazzaville  avant de faire ce développement :  « Dès l’entame et après notification de l’acte d’accusation, le président de la Cour a donné la parole à la défense qui ,dans sa plaidoirie, a brandi l’avis du groupe des nations unies du 25 avril 2015, notifiant que la détention des accusés est arbitraires et par conséquent, ils devraient être libérés et indemnisés car ils ont été détenus pendant cinq ans sans jugement ».

Toutefois, s’empresse de souligner le journal, la Cour a rejeté l’argumentation de la défense sur la détention des accusés et le procès devrait se poursuivre ce jour avec les débats sur l’acte d’accusation.

Pour sa part, L’hebdomadaire La Griffe, sous le titre «Le pouvoir fait condamner ses collaborateurs », note qu’ « après le général Jean Marie Mivhel Mokoko, condamné à 20 ans de prison, le général Norbert Dabira à cinq(5) ans de prison ferme, le tour est à l’ancien ministre de la justice Me Jean Martin Mbemba. »

Sur un tout autre plan, Les Dépêches de Brazzaville  et La Semaine africaine s’intéressent au football. Et la première publication d’écrire :  « engagés en éliminatoires des prochaines coupes d’Afrique des nations juniors et cadets prévues en 2019, les Diables rouges de ces deux catégories ont été encouragés par le ministre des Sports à maintenir cet élan ».

« CAN 2019 juniors : Les diables rouges à l’épreuve sénégalaise au prochain tour », titre la seconde publication avant de souligner  que « Les Diables rouges juniors du Congo affronteront au prochain tour leurs homologues du Sénégal pour tenter de décrocher la qualification pour la phase finale de la CAN de leur catégorie qui se déroulera en 2019 au Niger, après avoir battu le Botwana et obtenu leur qualification pour le dernier tour des éliminatoires de cette coupe».

Le général Dabira condamné à 5 ans de prison ferme

L’ex-inspecteur des armées et de la gendarmerie était jugé pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat.

La sentence est tombée, le Général Norbert Dabira a été condamné à 5 ans de prison fermer samedi 19 mai 2018, par la cour criminelle de Brazzaville. Il a également été déchu de ses droits civiques et doit verser à l’État congolais un franc symbolique à titre de dommages et intérêts. Le condamné rejette le chef d’inculpation d’atteinte à la sûreté de l’État.

Maître Jean Philippe Esseau, l’un de ses avocats, a évoqué une satisfaction partielle. « Nous sommes satisfaits partiellement parce que l’infraction de complot a été écartée. On a retenu malheureusement la proposition atteinte à la sureté intérieure de l’Etat. Nous avons pourtant démontré que cette infraction n’était pas constituée parce qu’il n’y avait pas de preuves », a-t-il déclaré.

Pour maître Emmanuel Oko, avocat de l’État congolais, la partie civile ne peut que se plier à la décision de la Cour.

Congo: ouverture ce jeudi 17 mai du procès de Jean Martin Mbemba

L’ancien ministre de la Justice, ancien Garde des Sceaux et ex-président de la Commission nationale des droits de l’homme est poursuivi pour d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de détention illégale d’armes.

C’est ce jeudi 17 mai que doit s’ouvrir le procès de Jean Martin Mbemba. Cet ancien ministre exilé en France, est accusé de d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de détention illégale d’armes. Pour la défense du prévenu, il s’agit d’un procès politique parce que les armes non jamais été placées sous scellés.

« C’est une parodie de justice comme, d’ailleurs, Monsieur Sassou en a l’habitude. Voilà, il a décidé aujourd’hui de régler des comptes à un certain nombre de personnes qu’il considère comme…  un obstacle, certainement, à son règne. A la vérité, je n’attends rien de ce procès. Parce que, on peut attendre quelque chose d’un procès, lorsqu’on estime que de ce procès sortira, au fond, la vérité. Or, ce dossier ou le dossier de l’accusation, n’est que pur mensonge. Et donc, la sentence qui sera rendue est aussi mensonge. Voilà. Donc, je n’attends rien de ce procès », a déploré maître Philippe Missamou, un des avocats de Jean-Martin Mbemba.

Jean-Martin Mbemba est un ancien ministre de la Justice, ancien Garde des Sceaux et ex-président de la Commission nationale des droits de l’homme. Rappelons que Six autres personnes, actuellement en détention à Brazzaville, devront répondre des mêmes chefs d’accusation, dont le colonel Jean-Claude Mbango qui était directeur de la police dans le département du Pool à l’époque.

Congo : la Cour criminelle déclare être compétente pour juger Mokoko

Ce candidat malheureux à la présidentielle de 2016, est accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat et détention d’armes.

Le deuxième jour du procès du général Mokoko, la cour a débuté par l’examen des pièces sous scellés. Elle déclare être compétente pour juger l’accusé qui a refusé de parler pendant le procès. Cet ex-dignitaire du régime, qui avait terminé troisième à l’élection présidentielle de 2016, est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat et détention d’armes.

Pour le président de la cour criminelle, Jean-Marie Michel Mokoko en gardant le silence au nom de son immunité, conteste implicitement la compétence de la cour. Les avocats du de l’« Faux » ont répondu les avocats du général », poussés à sortir de leur mutisme. L’immunité, a expliqué Me Jean Philippe Esseau concerne toutes les juridictions. « Sinon, on quitte le droit » pour entrer « dans la science-fiction ».

Après délibéré, la cour a estimé qu’elle était compétente pour juger le général mais sans vider explicitement la question de l’immunité. Décision « sans valeur » estime la défense. Simple stratégie pour « pousser le général Mokoko à parler » et donner une « apparence équitable » à ce procès.

Congo: ouverture du procès du général Jean-Marie Michel Mokoko

Ex-chef d’Etat-major et ex-conseiller du président Denis Sassou Nguesso, est accusé « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et détention d’armes de guerre ».

C’est ce lundi 07 mai, que le général Jean-Marie Michel Mokoko passe devant la chambre criminelle du tribunal de Brazzaville. Le candidat malheureux à la présidentielle d’avril 2016 au Congo, est poursuivi pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et détention d’armes de guerre ».

Le dernier pourvoi en cassation de la défense a été rejeté en 48h et l’audience de ce lundi fixée dans la foulée. Il est important de le dire, il règne encore un certain flou sur ce qui est reproché au général. L’on se demande si son arrestation est liée uniquement à cette vidéo tournée en 2007 qui avait resurgi en pleine campagne présidentielle. Ou alors les enquêteurs ont d’autres éléments plus récents. L’audience de ce lundi permettra certainement de lever l’ambiguïté.

Du côté de la défense, seuls les avocats congolais du général seront présents, mais ils ont fait vœu de silence pour ne pas « donner crédit à un règlement de compte politique ». Des avocats qui, après avoir multiplié en vain les recours au Congo, semblent décidés à internationaliser le dossier. Ils ont déjà saisi le groupe de l’ONU sur la détention arbitraire et promettent de saisir l’Union africaine prochainement.

Rappelons-le, le général Jean-Marie Michel Mokoko est détenu depuis juin 2016.

«Si M.Mokoko avait voulu faire un coup d’Etat, il l’aurait fait depuis longtemps»

Au Congo-Brazzaville, le procès de l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko est imminent. Le ministre de la Communication, Thierry Moungalla, l’a annoncé sur RFI le 19 avril dernier. Aujourd’hui, les avocats du prisonnier préparent sa défense et l’un d’entre eux révèle que la France suit cette affaire de très près. Maître Norbert Tricaud, du barreau de Paris, raconte comment, un jour de mai 2016, les présidents Denis Sassou Nguesso et François Hollande ont envisagé l’exfiltration du général Mokoko.

Le général Mokoko est poursuivi pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Or au lendemain de la présidentielle de mars 2016 et de l’annonce de la réélection du président Sassou-Nguesso, il a appelé sur une radio la population à « se lever pour barrer la route à l’arbitraire ». N’est-ce pas en effet ce que le ministre Moungalla qualifie « d’appel public à l’insurrection » ?

Cela n’est pas du tout le cas. Le général Jean-Marie Michel Mokokoa fait un appel à la désobéissance civile. Et à la suite du hold-up électoral du général Denis Sassou-Nguesso, le général Jean-Marie Michel Mokoko avait demandé un recomptage des votes, sous contrôle de la communauté internationale. Et il avait appelé la population à la désobéissance civile et à l’organisation de journées ville morte. Le général Jean-Marie Michel Mokoko est un militaire républicain et pacifiste, c’est un homme de paix.

Mais quand on appelle la population à se lever, ne peut-on pas dire qu’on lance un appel à un soulèvement ?

Non, parce qu’il y a une charte des candidats de l’opposition qui a été signée. Donc le général Jean-Marie Michel Mokoko, monsieur André Okombi Salissa, madame Claudine Munari notamment, ont signé cette charte qui appelait clairement à la désobéissance civile et à l’organisation de journées ville morte, donc avec grèves, pour le rétablissement de la vérité des urnes. Ça, c’est un mouvement de désobéissance civile, ce n’est pas un appel à une insurrection armée. S’il avait voulu faire un coup d’Etat, il l’aurait fait depuis longtemps. Jamais le général Jean-Marie Michel Mokoko n’a dit : « Prenez les armes ».

Vous dites que le général Jean-Marie Michel Mokoko n’a jamais appelé à un coup d’Etat. Dans une vidéo tournée en 2007, dans le cabinet d’un avocat parisien, on voit le général Mokoko discuter des préparatifs d’un coup d’Etat contre le président Sassou-Nguesso. N’est-ce pas une atteinte caractéristique à la sécurité intérieure de l’Etat ?

Non. Le général Jean-Marie Michel Mokoko a parfaitement indiqué qu’il s’était fait piéger par des personnes qui se présentaient comme  agents de la DGSE. Et, de toute façon, le général Jean-Marie Michel Mokoko en a parlé avec le président Denis Sassou-Nguesso qui ensuite l’a nommé comme conseiller spécial.

Cela, c’est après 2007.

C’est après 2007, puisqu’il a occupé les fonctions de conseiller spécial de 2009 à 2014. Donc si vraiment les autorités de Brazzaville avaient considéré qu’il s’agissait d’une atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, il n’aurait pas fait l’objet de promotion et il aurait immédiatement fait l’objet de poursuites.

Le général Jean-Marie Michel Mokoko est également poursuivi pour détention illégale d’armes de guerre, ce qui laisse entendre qu’il y avait des armes à son domicile de Brazzaville lors de son arrestation en juin 2016 ?

Le gros avantage, c’est que le premier jour de la campagne électorale, le 4 mars 2016, le général Jean-Marie Michel Mokoko a été immédiatement interpellé par la DGST, la police politique du régime, et son domicile a été perquisitionné. Donc on n’a rien trouvé d’autre à son domicile que sa propre arme de service, d’officier général, et celles des quinze soldats de sa garde, détachée par le ministère de la Défense de la République du Congo, sur instruction du général président Denis Sassou-Nguesso. Donc depuis, l’accusation n’a pas été en mesure de démontrer qu’il détenait illégalement des armes de guerre. Et là, on va voir que, depuis le 16 juin 2016, la date où il a été inculpé et placé en détention provisoire, il n’y a eu que des vices de procédure. La première violation concerne la détention provisoire. A ce jour, le général Jean-Marie Michel Mokoko est en détention préventive illégale depuis 22 mois.

Entre la présidentielle du 20 mars 2016 et l’arrestation du 16 juin 2016, il se passe trois mois pendant lesquels le général Jean-Marie Michel Mokoko est coincé à son domicile. Mais il n’est pas encore en prison. Pourquoi ce flottement ? Est-ce que le régime congolais a tenté de l’amadouer ?

Le général Jean-Marie Michel Mokoko, à compter du 4 avril 2016 et jusqu’au 16 juin 2016, a été encerclé par la police à son domicile. Les seules personnes qui étaient autorisées à rentrer dans le domicile du général Jean-Marie Michel Mokoko, c’étaient des envoyés du régime du général Denis Sassou-Nguesso.

Qui par exemple ?

Il a reçu des hauts dignitaires du régime -je ne citerai pas leur nom parce que les accusations sont graves-, qui sont venus le menacer en disant : « Nous allons tuer ta mère si tu ne veux pas accepter de dire que le président Sassou-Nguesso a quand même gagné les élections du 20 mars ». Il a même reçu des visites de certaines personnalités françaises qui sont aussi venues lui faire le même type de pressions pitoyables. Et chaque fois, le général Jean-Marie Michel Mokoko a dit à ces personnes-là : « Il n’est pas question que j’accepte quelque chose qui est contraire à la vérité ».

Parmi les émissaires qu’il a reçus, vous avez cité ce mercredi 2 mai, en conférence de presse à Paris, l’homme d’affaires Jean-Yves Ollivier.

C’est exact puisque vous m’obligez à le citer, c’est parfaitement exact.

Quand le régime a vu qu’il n’arrivait pas à amadouer le général, a-t-il essayé de le convaincre de quitter le pays ?

Là, c’est parfaitement exact. Là aussi, il y a eu des pressions qui ont été faites sur le général pour dire : « Si vous voulez que votre famille reste en vie, le mieux c’est d’organiser votre exil et on peut négocier par exemple avec les autorités françaises pour que vous puissiez quitter le pays avec des membres de votre famille ».

Là, nous sommes toujours en avril 2016 ?

Là, nous sommes au mois de mai 2016. Et là, je peux en témoigner parce que j’ai eu des entretiens avec des hauts représentants de la diplomatie française et, à un moment donné, les autorités françaises ont envisagé la possibilité que le médecin de l’ambassade de France à Brazzaville puisse, dans la voiture diplomatique de l’ambassadeur,  venir chercher le général Jean-Marie Michel Mokoko à son domicile, et l’exfiltrer pour des raisons sanitaires. Et ça, avec l’accord du régime Sassou-Nguesso.

Donc une sorte d’exfiltration ?

Une sorte d’exfiltration. J’ai eu de longs entretiens téléphoniques avec mon client le général Jean-Marie Michel Mokoko à ce moment-là et il m’a dit : « Maître, il n’est pas question que j’accepte ça ; je ne peux pas quitter mon pays pendant qu’on continue de bombarder dans le Pool, pendant qu’on emprisonne à tout-va ; et je serai comme Nelson Mandela et je sortirai de prison pour faciliter l’alternance démocratique et de vraies élections libres ».

A votre conférence de presse de ce mercredi à Paris, vous avez précisé que vous avez eu des échanges lors de ce mois de mai 2016 avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault…

C’est exact. Effectivement, Jean-Marc Ayrault s’inquiétait à juste titre pour la santé et la sécurité du général Jean-Marie Michel Mokoko, parce qu’il savait qu’il n’avait pas accès à ses médicaments qu’il doit prendre régulièrement pour lutter contre l’hypertension. Et il a eu une démarche humaniste. On a eu d’excellents échanges à ce sujet.

Des échanges directs ? Il vous a reçu dans son bureau ?

Non. Il ne m’a pas reçu dans son bureau. Par contre…

Au téléphone ?

Voilà, par téléphone. J’avais son téléphone mobile, par SMS, par mail. Mais tout cela, ça reste couvert par la confidentialité, je n’entrerai pas dans le détail. Je dirais que le général Jean-Marie Michel Mokoko lui était reconnaissant, mais pensait qu’il sous-estimait l’ampleur des bombardements dans la région du Pool où sévissent des mercenaires,  etc. Et c’est pour cela que le général Jean-Marie Michel Mokoko a refusé toute proposition d’exfiltration.

La prison plutôt que l’exil…

Exactement.

Voilà donc près de deux ans que votre client est en détention préventive, alors que le délai maximum de la préventive est de six mois. Mais le ministre de la Communication et des médias, Thierry Moungalla, vous interpelle en disant : « Plus on conteste une procédure et une instruction, plus celle-ci ralentit »…

Alors, ce n’est pas du tout le cas, puisque la procédure d’instruction a tout le temps été instruite, uniquement à charge, et pas à décharge. Donc ce n’est pas la défense, dont les droits ont été constamment violés, qui a retardé la procédure. La procédure a traîné parce qu’elle est lente et que souvent on ne savait pas quelle question poser au général Jean-Marie Michel Mokoko, tellement le dossier est creux et vide. Et d’ailleurs, le régime a consulté d’autres confrères avocats parisiens qui sont venus sur place constater que le dossier était vide et qui ont préféré ne pas défendre les intérêts de l’Etat congolais.

Vous faites allusion à Eric Dupond-Moretti…

Voilà. C’est lui, je ne voulais pas le citer. Mais effectivement, lui aussi s’est déplacé. D’ailleurs, je lui en suis très reconnaissant. C’est une marque d’intégrité de sa part d’avoir refusé de se prêter à une mascarade judiciaire alors qu’il n’y a aucune charge et aucune preuve dans le dossier.

Depuis quelques jours, vous multipliez les saisines des instances internationales, comme le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire et la Commission africaine des droits de l’homme. Est-ce à dire que vous n’avez aucune confiance dans le procès qui doit s’ouvrir très prochainement à Brazzaville ?

C’est parfaitement exact. Et nous suivons les instructions de notre client, le général Jean-Marie Michel Mokoko. Chaque fois que mes confrères de Brazzaville viennent lui rendre visite dans sa prison, il leur donne des instructions très précises : « Ce que je vous demande, c’est de m’aider à saisir l’opinion publique nationale congolaise et l’opinion publique internationale ».

Ces instances internationales que vous saisissez, elles n’ont pas le droit de rendre des décisions impératives. Alors, pourquoi les saisir ?

Cela fait partie de la pression internationale, nous suivons les instructions de notre client qui nous a dit : « Le régime s’est lui-même isolé de la population congolaise ; il s’est lui-même progressivement isolé de la communauté internationale en truquant les comptes nationaux ; donc le régime est en train d’organiser l’asphyxie de tout un pays et de se décrédibiliser vis-à-vis de la communauté internationale et des bailleurs de fonds internationaux ». Le général Jean-Marie Michel Mokoko nous demande également de faciliter un isolement diplomatique.

Y a-t-il eu ces dernières années, dans d’autres pays africains, des décisions du groupe de travail de l’ONU qui ont été suivies d’effet, directement ou indirectement ?

C’est parfaitement le cas au Sénégal pour l’affaire Karim Wade, parce que si, effectivement il n’y avait pas eu cette recommandation, même si elle n’a pas été suivie immédiatement d’effet, on n’aurait pas abouti à la victoire judiciaire que vous connaissez. Donc cela a facilité.

Karim Wade a été condamné, mais gracié…

Voilà, il a été condamné, mais gracié, ce qui est quand même on va dire une semi-victoire si vous voulez.

Le général Jean-Marie Michel Mokoko vient d’annoncer que, lors de son procès à venir à Brazzaville, il exercera son droit au silence. Est-ce à dire que vous, les avocats, vous allez boycotter ce procès ?

Là, la décision n’a pas encore été prise. Mais comme nous n’avons même pas la certitude que le procès peut se tenir en public, comme nous n’avons même pas la certitude qu’on nous réserve un temps de parole équitable à la défense, et que tout cela est une parodie, il n’est pas exclu qu’on suive le premier sentiment de notre client qui est peut-être de boycotter le procès.

Du temps du président François Hollande, vous aviez un soutien discret de la France. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Nous avons quand même noté avec satisfaction, il y a à peu près trois semaines, que le porte-parole du gouvernement, monsieur Benjamin Griveaux, s’est posé sur un réseau social la question de savoir qu’il était un peu difficile pour le gouvernement français d’envisager de maintenir des relations durables avec le gouvernement de la République du Congo-Brazzaville qui emprisonne systématiquement ses opposants. Donc nous pensons qu’il a posé une très bonne question. En tout cas, la seule chose que j’ai remarquée, c’est que monsieur Thierry Moungalla, que vous évoquiez précédemment, le porte-parole de l’actuel régime de Brazzaville, lui, a demandé des explications qu’il n’a jamais obtenues.

Charles Richard Mondjo :  » Le Congo est respectueux de ses engagements internationaux »

Alors que s’est ouvert à Brazzaville, le 25 avril, le procès des militaires congolais du contingent de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) cités dans des affaires de meurtre en 2014 dans la localité de Boali, le ministre de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo, explique, que le Congo ne peut pas se soustraire à ses obligations internationales en matière des droits humains. Il rappelle que les soldats congolais répondent dans le cadre de cette mission à un objectif de solidarité internationale et de sécurité collective, mais que la justice congolaise s’est saisie de ces affaires pour faire que la vérité éclate.

Monsieur le ministre, la Cour criminelle a ouvert, le 25 avril 2018, à Brazzaville, une audience dans l’affaire des militaires congolais pour des crimes présumés commis au cours de leur mission en République centrafricaine. Qu’en est-il exactement ?

Ce procès est l’aboutissement de toutes les procédures judiciaires engagées à la suite des allégations de violation des droits de l’homme portées contre certains militaires du contingent congolais qui étaient en mission en République centrafricaine, à Boali, en 2014. Pour votre gouverne, nos forces armées ont pris part à la Misca et prennent part, actuellement, à la Minusca, qui sont des forces de maintien de la paix en République centrafricaine, d’abord sous le commandement de l’Union africaine puis celui des Nations unies.

Leur présence dans ce pays, on ne le dira jamais assez, répond à un objectif de solidarité internationale et de sécurité collective. Le Congo a toujours assisté la République centrafricaine dans sa quête de stabilité. L’exécution d’une mission comme celle qui était la leur comporte des exigences particulières et des risques. C’est en cela que dans la préparation des troupes, nous insistons toujours sur le fait que l’exécution des missions de sécurité doit être faite dans le respect des lois et règlements en vigueur, de la discipline militaire et du respect des droits humains, du droit international humanitaire ou droit de la guerre. Nous avons toujours réaffirmé le principe de tolérance zéro tant dans la formation des militaires que dans la conduite de l’action des forces sur le terrain.

Dans l’accomplissement de cette mission de maintien de la paix, chaque fois que des fautes ont été commises, elles ont été sanctionnées au plan disciplinaire. Cependant, les fautes relevant de l’action judiciaire ont été portées devant les juridictions nationales, conformément aux dispositions du mémorandum signé avec l’Union africaine puis avec les Nations unies, qui donne la primeur des poursuites judiciaires au pays contributeur de troupes. C’est dans ce cadre que la justice de notre pays s’est saisie du dossier.

D’autres soldats congolais continuent de remplir leur mandat en République centrafricaine, dans le cadre de la mission onusienne (Minusca). Ce procès peut-il être considéré comme celui de l’exemple ?  

Nos troupes ont participé à la Misca et participent à la Minusca, comme je venais de le dire, sur la base des accords entre le Congo en tant que pays contributeur de troupes et ces organisations en tant qu’utilisatrices de troupes.  Dans le cadre de ces accords, les responsabilités sont définies. Les fautes réprimées ici sont celles qui se réfèrent aux engagements internationaux auxquels notre pays a souscrit. Le Congo est signataire des conventions de Genève et ses protocoles additionnels sur le droit des conflits armés.  Je rappelle que le Congo est membre de l’Union africaine et des Nations unies comme bon nombre d’Etats. Il est de ce point de vue lié par les engagements souscrits au niveau de ces organisations. Nous devons nous assurer que les prescriptions édictées par ces organisations internationales sur les droits de l’homme sont appliquées et respectées.

C’est pour cela que la justice de notre pays s’est saisie de ces affaires relevant de son engagement international pour dire le droit et contribuer ainsi à la manifestation de la vérité.

Les accusés jouissent-ils de tous leurs droits dans ce procès qui concerne tout de même des militaires accomplissant une mission internationale commandée ?

Je voudrais insister sur le fait que les militaires mis en cause bénéficient, comme tout citoyen, de la présomption d’innocence et de tous les droits de la défense, tels qu’ils résultent de nos lois. Ayant été mis en mission internationale par le gouvernement, il incombe à celui-ci de leur assurer une assistance judiciaire et de les protéger contre tout acte arbitraire, conformément au statut des militaires et gendarmes. A ce titre, des avocats ont été mis à leur disposition. Leurs autorités hiérarchiques immédiates devront être présentes pour leur soutien moral.

Tout compte fait, nous continuons de penser que la force publique a exécuté cette mission de paix en RCA avec dévouement, sens du devoir et esprit de sacrifice. Je vous rappelle que près d’une quinzaine de nos militaires ont perdu leurs vies pour cette noble cause de la paix. Malgré tout, nous sommes déterminés à continuer d’assumer cette responsabilité pour le bien de la sécurité régionale et internationale.

Brazzaville : pas de procès Mokoko et Okombi à la session criminelle

Leurs avocats appellent à leur libération et les juristes demandent le respect du pouvoir judiciaire.

Au Congo-Brazzaville, la session criminelle qui s’est ouverte la semaine dernière ne s’occupe pas de deux affaires « emblématiques » : les cas du général Jean Marie Michel Mokoko et le ministre André Okombi Salissa, pourtant tant attendus dans le pays. Leurs avocats appellent simplement à leur libération et les juristes demandent le respect du pouvoir judiciaire.

La session criminelle s’est ouverte à Brazzaville, avec une centaine d’affaires. Mais rien sur les gros dossiers politiques, notamment les procès de Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, deux anciens candidats à la présidentielle de 2016.

Encore moins sur le pasteur Ntumi, chef de la milice ninjas dans le Pool, sur lequel pèse toujours un mandat d’arrêt et la charge d’atteinte à la sureté de l’Etat.​

Clément Mierassa a milité aux côtés du général Mokoko.

« Nous avons suivi la cassette de Tony Moudilou qui dit que Mokoko n’est pas concerné par cette affaire de coup d’Etat après qu’il ait annoncé sa candidature, mais il serait concerné par l’affaire d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, puisque les Congolais découvrent que c’est le gros crime, alors qu’il y a de vraies situations de crimes et de vols qui ne préoccupent nullement », indique-t-il.

Maitre Yvon Eric Ibouanga, avocat dans les deux affaires politiques, dit ne pas être surpris par l’absence de ces dossiers.

« Ces dossiers sont totalement vides, il n’y a pas un seul dossier qui soit en l’état d’être présenté en session criminelle. Il y a plus d’une année le général Jean Marie Michel Mokoko et l’ancien ministre André Okombi Salissa sont en détention préventive, en violation de la loi. Ces dossiers défraient la chronique, ils devraient donc passer en

Pour Christian Bouanga, juriste proche du gouvernement, la justice fait correctement son travail, et le politique ne devrait pas influencer le pouvoir judiciaire.

« L’exécutif a émis un vœu, puisqu’il monte au niveau de la population une certaine grogne sur la longue attente de ces procès. C’est pourquoi le chef de l’Etat a émis le vœu que ces questions soient examinées en cette période. Mais le politique n’influence pas le judiciaire. Il faut attendre », exhorte-t-il.

La session criminelle va durer un mois, et il n’est pas exclu, d’après les magistrats, que les affaires politiques y arrivent avant la clôture.

 

Deux braconniers condamnés respectivement à cinq ans de prison ferme et à dix mois avec sursis à Ouesso

Les deux braconniers ont avoué, devant la barre, avoir abattu au premier abord quatre éléphants dans le parc national de Nki (Cameroun), avant d’en abattre dix autres un peu plus tard.

Après délibération, le tribunal de Ouesso, chef-lieu du département de la Sangha (nord), a condamné respectivement Félicien Eboab Elogo et Pépin Blaise Momata à cinq ans de prison ferme et à dix mois avec sursis. Les deux braconniers doivent également payer la somme de cinq cent mille francs CFA d’amende.

Ils ont été arrêtés le 20 août 2017 en possession d’une arme de guerre de type Kalachnikov ainsi que de deux chargeurs vides et plus de trente munitions de guerre. Ils ont avoué, devant la barre, avoir abattu au premier abord quatre éléphants dans le parc national de Nki (Cameroun), avant d’en abattre dix autres un peu plus tard.

Les deux braconniers avaient déjà vendu les trophées en sus des pointes d’ivoires saisies et présentées devant les juges.

Le trafic des pointes d’ivoires est un commerce transnational. Il représente le 4ème crime mondial amassant de plus 20 millions de dollars chaque année. Avec une telle somme illicite, le financement d’activités terroristes par les trafiquants et leur bande à l’échelle internationale n’est à négliger.

Des avocats français à l’assaut des dossiers Mokoko et Okombi-Salissa

Il s’agit d’Eric Dupont-Moretti qui suit le dossier de très près au bord de la Seine et qui doit défendre l’Etat congolais et Gérard Devillers.

Le procès de Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi-Salissa, opposants du régime de Brazzaville, arrêtés après la présidentielle de mars 2016, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat et détention d’armes de guerre », mobilise une dizaine de pénalistes, dont plusieurs robes parisiennes.

Il s’agit d’Eric Dupont-Moretti qui suit le dossier de très près au bord de la Seine et qui doit défendre l’Etat congolais et Gérard Devillers. Ils seront assistés de leurs confrères congolais, Armand Okoko et Emmanuel Oko, ex bâtonnier de l’ordre de Brazzaville.

Pour sa part, le général à la retraite, Jean-Marie Michel Mokoko a recouru à Jessica Finelle qui a défendu Karim Wade, le fils de l’ex président sénégalais, en 2013 aux côtés de Pierre-Olivier sans oublier les trois robes noires congolaises, Yvon-Eric Ibounaga, Ludovic Désiré Essou et Christian Locko qui ont défendu le colonel Marcel Ntsourou décédé en février dernier après un « malaise » dans sa cellule.

Deux pénalistes parisiens, Manuel Abitbol et Staphanie Le Meignen ont été contacté par la famille Okombi-Salissa. Yvon-Eric Ibounaga, Ludovic Désiré Essou et Christian Locko défendent également l’ex baron du Parti congolais du travail (PCT, parti au pouvoir) sans oublier l’avocat sénégalais, Boukounta Diallo.

Maintes fois reporté, le procès de Jean Marie Michel Mokoko, candidat malheureux à la présidentielle du 20 mars 2016, devrait se tenir au premier trimestre de cette année.

Cette annonce a été faite par le président congolais, Denis Sassou Nguesso le 30 décembre dernier devant le parlement réuni en congrès à Brazzaville.

«J’émets le vœu en tant que garant des institutions, que s’ouvre courant premier trimestre de l’année 2018, le procès des citoyens actuellement en garde à vue prolongée accusés d’avoir troublé l’ordre public ou porté atteinte à la sureté de l’Etat lors des scrutins référendaire et présidentiel de 2016 », a déclaré le président Denis Sassou Nguesso.

Une volonté manifeste de libérer tous les prisonniers politiques de toutes les prisons congolaises.

Le général Dabira transféré à la Maison d’arrêt de Brazzaville

Placé en détention préventive depuis le 11 janvier, le général congolais Norbert Dabira a été transféré mardi à la Maison d’Arrêt de Brazzaville. Il est soupçonné d’avoir initié un projet de « coup d’Etat ». Alors que son complice présumé le général Nyanga-Mbouala n’est toujours pas interpellé.

L‘étau se resserre davantage autour du général Nobert Dabira. Après avoir passé 26 jours en détention préventive, l’ancien commissaire chargé de la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants séjourne depuis le 6 février à la Maison d’Arrêt de Brazzaville. Ce, après son audition par le procureur de la République André Oko-Ngakala. « Cela voudrait dire que l’enquête a pris un tournant décisif. Après l’investigation matérielle menée à la DGST et si cette détention à la maison d’arrêt se confirme, on entrerait désormais dans la phase d’instruction proprement dite », s’est félicitée source gouvernementale citée par Jeune Afrique.

Une instruction qui aiderait certainement à comprendre cette histoire de tentative de coup d’Etat contre Sassou-Nguesso. Selon des médias jugés proches du régime de Sassou-Nguesso, il s’agirait d’une conversation téléphonique interceptée par les services de renseignements. Dabira aurait proposé au général Ngatsé Nyanga-Mbouala, directeur de la sécurité présidentielle d’abattre l’avion du président congolais. Le général Ngatsé Nyanga-Mbouala serait donc complice du général Dabira.

Malheureusement, déplorent les proches du général Dabira, Nyanga-Mbouala bien que limogé de son poste, n’est pas interpellé. Seul le procès pourrait aider à comprendre le rôle que chacun de ces deux généraux aurait joué dans ce projet avorté.

Sans oublier les disparus du Beach
Or, même s’il peut être innocenté lors d’un éventuel procès, un autre ennui judiciaire attend le patron de la chaîne de télévision privée DRTV. Cette fois-ci en France pour « crimes contre l’humanité », dans le cadre de l’affaire dite des disparus du Beach déclenchée en avril 1999.

Des Congolais s‘étaient réfugiés en RDC du fait des combats entre forces loyalistes (force publique régulière, miliciens cobras, militaires angolais, etc.) et Ninjas de Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi. Suite à un accord tripartite entre les gouvernements des deux Congo et le HCR, ces réfugiés devraient rentrer au Congo par voie fluviale. Mais, arrivés au débarcadère de Brazzaville, certains disparaissent. Des ONG et des proches avaient estimé à plus de 300 le nombre de disparus alors que le régime de Brazzaville a évoqué un chiffre avoisinant le nombre 80.

Au procès d’août 2005 à Brazzaville, Norbert Dabira, inspecteur général des armées au moment des faits et les 13 autres accusés sont acquittés « faute de preuves », selon l’expression de Charles Émile Apesse, président de la chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Brazzaville. Laquelle chambre condamna toutefois l’Etat à indemniser les ayants droits des victimes.

Mais, si le régime de Sassou estime que cette affaire est déjà close, en ce « qu’on ne peut pas juger deux fois une affaire », l’affaire des disparus du beach reste pendante en France. De hautes personnalités congolaises proches de Sassou restent ainsi dans la ligne de mire de la justice française. Parmi ces dignitaires, Norbert Dabira qui est poursuivi pour crimes contre l’humanité.