Affaire des décès des 13 jeunes : le procès en appel toujours attendu

Pour l’avocat de partie civile, la cour d’appel de Brazzaville traîne à examiner le dossier.

La Cour d’appel de Brazzaville traîne à examiner le recours contre le jugement de la chambre correctionnelle condamnant six policiers sans proposer des indemnisations dans l’affaire de treize jeunes trouvés morts dans un commissariat il y a un an, selon l’avocat des victimes mardi.

« La loi dit que trois mois après l’appel il faut que la cour statue à nouveau. Déjà quatre mois que nous avons interjeté appel, mais rien n’est encore fait », a déploré Me Steve Bagne de la partie civile.

« Depuis mars le dossier est toujours au niveau de la cour d’appel où nous avons fait toutes les diligences possibles. Le dossier (d’appel) n’a jamais avancé. On ne sait pas où il se trouve actuellement », a jouté Me Bagne.

« Il n’y a pas une quelconque volonté de l’État congolais d’accompagner les parents des victimes sur ce point. Il y a comme un déni de justice », a-t-il dénoncé.

Dans  la nuit du 22 au 23 juillet 2018, 13 jeunes avaient trouvé la mort dans le commissariat de Chacona (quartier de Mpila) à Brazzaville.

Six policiers condamnés pour homicide involontaire

Ils y avaient été placés en garde à vue après leur interpellation lors d’une opération de la police dans ce quartier de Brazzaville pour “traquer des délinquants”, avait à l‘époque reconnu le gouvernement, tandis qu’une ONG avait évoqué des “corps baignant dans le sang”.

En mars dernier la justice congolaise a jugé coupables et condamné à des peines de prison six policiers poursuivis pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.

Concernant les indemnités des ayants-droits, la Cour avait estimé ne pouvoir se prononcer jugeant que “la faute est non détachable de l’administration”, tandis que les parents et leurs avocats s’attendaient à une indemnisation conséquente.

« Ce verdict complaisant illustre une fois de plus la banalisation de la torture et du mépris de la vie humaine et confirme les difficultés des victimes de torture à obtenir justice », analysait l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH).

Après le drame, le gouvernement congolais avait accordé deux millions de francs CFA (3.049 euros) par famille pour l’enterrement des victimes.

Affaire des jeunes morts dans un commissariat : six policiers jugés

La justice congolaise a ouvert le procès de six policiers accusés d' »homicide involontaire » dans l’affaire des treize jeunes décédés fin juillet dans un commissariat de police à Brazzaville.

Ces six prévenus, mis aux arrêts peu après la mort des jeunes, dans la nuit du 22 au 23 juillet dans le commissariat de Chacona au quartier Mpila, sont poursuivis pour « homicide involontaire et non-assistance à personne en danger ».

Comme les proches des victimes, l’État congolais s’est constitué partie civile dans cette affaire. Les avocats des victimes et ceux de la défense ont demandé au tribunal de « reconsidérer » le rôle de l’État.

« L’État n’a pas souffert du préjudice occasionné par les prévenus, les policiers qui sont ses préposés. Il faut plutôt le placer dans le statut de civilement responsable », a déclaré Me Yvon Éric Ibouanga, un des avocats des victimes.

Pour Me Nestor Obambe de la défense, « il y a la théorie du cumul de responsabilité : un préposé ne répond pas des actes qu’il pose quand il est en service. C’est l’État qui est responsable ».

Le tribunal ne s’est pas prononcé sur cette demande. La prochaine audience est prévue pour le 8 novembre.

Après le drame, le gouvernement congolais avait accordé deux millions de francs CFA (3.049 euros) par famille pour l’enterrement des victimes.

Dans un rapport publié en septembre, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) a affirmé que « ces jeunes avaient été torturés et exécutés » au commissariat de police.

Silence au Congo : on tue les enfants, on les enterre sans autre forme de procès

Les exécutions sommaires des adolescents de Brazzaville entrent dans le cadre d’un rite de fortification magique bien connu dans le curriculum vitae de Sassou. Chaque fois que le dictateur d’Oyo est en forme physique défaillante, il a besoin de sang frais.

En l’occurrence, l’Homme du goût du sang avait besoin d’énergie pour avoir les forces de prendre part à Lomé au sommet Cedeao – Ceeac.

Achat du silence des familles endeuillées

Les familles éprouvées ont été obligées d’enterrer leurs enfants moyennant la somme de vingt millions par famille endeuillée. Belle occasion d’éviter l’autopsie des corps comme le veut la tradition légiste en cas de mort suspecte. De toute manière l’autopsie des quatorze dépouilles a été exigée par la société civile remontée contre le gouvernement. Etant donné les nécroses visibles sur les visages des cadavres, l’hypothèse d’une électrocution des victimes ayant entrainé la mort n’est pas à écarter. On ne saurait mesurer les douleurs atroces qu’ont subies les prisonniers avant de trépasser.

Pour acheter le silence des parents, le Pouvoir a remis ce samedi 4 août 2018 la modique somme de de 20 millions de f. cfa à chaque famille ( selon la vieille règle de la corruption) pour organiser les funérailles. Non content d’acheter les consciences, le très sinistre Ministre de l’Intérieur, Zéphirin Mboulou, a imposé à chaque famille d’organiser les obsèques selon sa convenance gouvernementale et selon son calendrier.

Vingt millions par cadavre ? Curieuse « générosité  » quand on se rappelle que d’après les inénarrables Oko-Ngakala, Thierry Moungalla et Mboulou, il s’agissait de Bébés Noirs , des fauteurs de trouble des quartiers nord réputés fief de Sassou. Comble de schizophrénie, ce gouvernement qui n’est pas à un paradoxe près a, par la voix de l’hystérique André Oko-Ngakala, demandé à la police de déférer les parents de tous les « Bébés Noirs » à « son parquet  ». Un coup on tue, un coup on fait Mea Culpa : au regard de toutes ces contradictions, y a-t-il encore un capitaine dans le paquebot du chemin d’avenir ?

Droits de l’homme

Reste qu’au poste de police de Chacona, il y a eu viol du droit à la vie, l’un des droits les plus importants sans lequel il n’est pas possible de jouir des autres droits de l’homme. De ce fait , l’ensemble du gouvernement de Sassou ne pourra pas échapper aux poursuites.

Nous dénonçons tous ceux qui ont choisi l’arbitraire en voulant participer à un dialogue avec ce pouvoir sanguinaire.

Sassou doit être écarté du pouvoir et jugé pour tous les crimes commis. Nous mettons en garde tous ses complices comme tous ceux qui encouragent l’impunité.

Depuis le procès de Nuremberg, les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles dans le temps et sur le plan international.

Nous signalons que la Constitution du 24 octobre 2015 qui consacre l’impunité des criminels en son article 92 est nulle et de nul effet car violant de nombreux textes internationaux ratifiés par le Congo.

Les incompétents à l’origine de la Constitution du 24 octobre 2015 ignorent la suprématie des Traités internationaux sur la loi nationale.

Le Congo a pris des engagements internationaux qui priment sur la Constitution rédigée hâtivement par les ivrognes en septembre et octobre 2015.

Pas de dialogue avec un criminel notoire. Pas de cohabitation entre la liberté et la dictature.

C’est sans hésitation que les Congolais doivent choisir le droit à la vie au lieu d’accepter le devoir de mourir subitement.

Tuberculose

Ce pouvoir sanguinaire ne se préoccupe pas de la santé et de la vie des Congolais. Nous vous signalons qu’après avoir délivré des produits toxiques dans le Pool, les grandes endémies n’ont plus de produits pour les tuberculeux depuis plusieurs semaines. De nombreux patients sont aujourd’hui en détresse, condamnés à mourir.

Sassou doit être chassé. Encore une fois nous disons à la Force Publique Républicaine de prendre ses responsabilités pour faire dégager Sassou. Nous demandons à Ntumi de ne pas faire le jeu du Tyran au risque de sombrer avec le Titanic où sont embarqués les Mochi pensant préserver leur « avenir ». A bon entendeur, salut.

La résistance contre l’oppression continue et nous vaincrons si nous sommes unis et vigilants.

Jeunes morts dans un commissariat : des ONG demandent un deuil national

Le ministre de l’Intérieur a reçu les familles des victimes vendredi 03 août, leur a promis que le gouvernement prendra en charge les obsèques de leurs enfants.

Une plateforme d’organisations de la société civile congolaise a demandé au gouvernement d’organiser des funérailles nationales et un deuil national en mémoire de treize jeunes garçons retrouvés morts le 23 juillet dernier dans un commissariat de Brazzaville. Les autorités n’ont pas aussitôt répondu aux ONG, mais le ministre de l’Intérieur qui a reçu les familles des victimes vendredi leur a promis que le gouvernement prendra en charge les obsèques de leurs enfants.

Au siège de l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC) où elle a regroupé les familles des treize enfants morts dans le commissariat de Chacona dans des circonstances qui restent à élucider, la société civile, par la voix d’Armel Malela, son porte-parole, a demandé que ces victimes soient dignement inhumées.

« La plateforme des organisations de la société civile demande qu’une cérémonie officielle de funérailles soit organisée dignement par le gouvernement, d’observer un deuil national en mémoire de ces jeunes Congolais sacrifiés », indique la déclaration des ONG.

Vendredi 3 août, le ministre de l’Intérieur Raymond Zéphirin Mboulou a reçu les familles éplorées et leur a annoncé que le gouvernement prendra en charge les frais inhérents aux obsèques. Parent d’une victime Alexandre Okemba a participé à la rencontre. « Il (le ministre Mboulou) nous a demandé d’avoir vraiment beaucoup de maîtrise. Qu’on organise nos obsèques, ils (les hauts responsables) vont nous accompagner pour enterrer nos morts », a déclaré M. Okemba.

Le ministre Mboulou a promis que justice sera faite. L’enquête administrative ouverte après la tragédie suit son cours. La société civile tient à être associée à cette enquête dont les résultats sont attendus avec impatience.