Congo-CEMAC : l’ATIBT approuve l’interdiction des exportations des grumes

L’application de la décision d’interdire les exportations du bois en grume par les six pays de la Cemac ne sera pas effective le 1er janvier 2022.

 

Face à la décision d’interdire les exportations du bois en grume par les six pays de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) qui a été reportée en janvier 2023, l’Association Technique Internationale du Bois Tropical (ATIBT), qui vise à sensibiliser les consommateurs à l’importance de la consommation responsable, souhaite faire part de son positionnement positif en soutenant cette décision et plus précisément le fait que la filière a besoin d’être accompagnée, qu’il convient de former des milliers de techniciens qualifiés et d’accompagner les entreprises en ce sens.

Exporter des produits transformés demande beaucoup plus de trésorerie qu’exporter des grumes. Avec pour objectif de toujours encourager le commerce de bois responsable et durable, l’ATIBT et ses partenaires (provenant d’une vingtaine de pays qui produisent et consomment des bois tropicaux) agissent de manière concrète dans les bassins forestiers à la fois sur la protection de la faune et de la flore mais aussi sur le développement socio-économiques des populations des pays producteurs dont l’Afrique (soutien économique, formations, développement et préservation de la filière).

Au Congo, depuis 2018, l’ATIBT mène sur le terrain des activités de concertations et d’informations du secteur forestier privé national avec l’appui de plusieurs bailleurs internationaux, à savoir l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Fonds français pour l’environnement mondial, le Programme de promotion de l’exploitation certifiée des forêts, l’UE, la coopération britannique.

L’application de la décision d’interdire les exportations du bois en grume par les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ne sera pas effective le 1er janvier 2022, comme il était initialement prévu. C’est la principale information qui ressort d’une réunion des ministres en charge des Forêts, de l’Industrie, de l’Environnement, de l’Économie, de la Planification, des Finances et du Budget des États membres de la Cemac et de la RD Congo, qui a eu lieu le 28 juillet 2021 par visioconférence.

Préparée par Daniel Ona Ondo, le président de la Commission de la Cemac, cette réunion était présidée par Paul Tasong, le ministre délégué auprès du ministre camerounais de l’Économie.

Concrètement, l’interdiction des exportations des grumes est différée d’un an, et ne devra donc se matérialiser qu’à partir de janvier 2023.

En effet, apprend-on, les pays de la Cemac entendent instaurer une période transitoire allant de janvier à décembre 2022, afin de procéder aux études préalables de maturation des projets d’investissements dans la transformation du bois, retenus dans le cadre de la première phase du processus d’interdiction des exportations du bois en grume dans cet espace communautaire.

De janvier à décembre 2022, pour éviter que le changement de paradigme soit brutal et mette les entreprises du secteur en difficulté, la Commission de la Cemac a pris sur elle la responsabilité d’accompagner les États pour faciliter ledit changement. Elle va financer avec l’appui de la BAD, l’élaboration des études de faisabilité sur les 28 projets identifiés, afin de juger de leur maturité. Un dispositif régional de fiscalité forestière harmonisé est prévu, ainsi que l’évaluation des mesures de soutien aux entreprises.

Congo : un projet pour l’amélioration de la gouvernance forestière

Ledit projet a été signé entre l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT) et la délégation de l’Union européenne (DUE) au Congo.

 

Financé à hauteur de 500 000 euros (327 978 500 FCFA) par l’Union européenne, pour une durée de trente-deux mois. Ce nouveau projet ASP s’inscrit dans le cadre des actions que mène l’ATIBT en République du Congo depuis son installation en 2018, grâce à un accord de siège signé en 2015. L’objectif de ce projet est de permettre aux associations professionnelles du secteur forestier congolais de contribuer à l’amélioration de la gouvernance forestière en vue d’une gestion durable, inclusive et plus transparente des ressources forestières.

Il permettra également à ces associations de disposer des compétences permettant d’informer et de communiquer auprès de l’ensemble des opérateurs du secteur privé forestier de manière appropriée, tout en prenant en compte la dimension genre sur le processus APV-FLEGT.

Pour ce faire, deux associations professionnelles présentes au Congo dans le secteur forestier sont ciblées dans le cadre de la mise en œuvre dudit projet. Il s’agit des groupes Unibois et Unicongo. Outre ces deux groupes, l’ensemble des entreprises du secteur forestier exerçant au Congo est également concerné, notamment les entreprises forestières non encore affiliées à un syndicat.

Notons qu’au Congo, depuis 2018, l’ATIBT mène sur le terrain des activités de concertations et d’informations du secteur forestier privé national avec l’appui de plusieurs bailleurs internationaux, à savoir l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Fonds français pour l’environnement mondial, le Programme de promotion de l’exploitation certifiée des forêts, l’UE, la coopération britannique.