Congo : vers l’exportation du gaz naturel liquéfié

Le président Denis Sassou N’Guesso a lancé, le 25 avril, les travaux de construction d’une usine de traitement du gaz naturel liquéfié.

 

Le président Denis Sassou N’Guesso a lancé, le 25 avril, au quartier Côte Mateve à Ngoyo dans le sixième arrondissement de Pointe-Noire,

La République du Congo entend exporter le gaz naturel liquéfié. Le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso a lancé mardi 25 avril 2023, les travaux de construction de l’usine de traitement du gaz naturel liquéfié. C’est le fruit d’un partenariat entre la République du Congo et la compagnie pétrolière italienne Eni.

Le projet, qui s’inscrit dans une approche de zéro-torchage, prévoit l’installation de deux usines flottantes de liquéfaction de gaz naturel (FLNG) dans les champs de Nené et de Litchendjili, déjà en production, et dans d’autres champs qui doivent encore être développés. Le premier FLNG, en cours de conversion, a une capacité de 0,6 million de tonnes par an et va entrer en production cette année. Le second FLNG en construction sera opérationnel en 2025 avec une capacité de 2,4 millions de tonnes par année. A terme, il est attendu une production de 3 millions de tonnes par an, soit environ 4,5 milliards de mètres cubes par an à partir de 2025.

Congo : débat autour de l’interdiction de l’exportation du bois en grumes

Le gouvernement a décidé, dès le début de l’année 2023, d’interdire l’exportation de ces gros troncs de bois pour les transformer sur place, afin de créer plus d’emplois.

 

La mesure est soutenue par une partie de la société civile mais boudée par les compagnies forestières qui estiment qu’elles ont été prises de cours.

La décision d’interdire l’exportation du bois, produit sur le sol congolais, en grumes, est saluée par le Centre d’actions pour le développement (CAD) que dirige Trésor Nzila.

« Nous voulons vraiment qu’il y ait une transformation plus poussée du bois, parce qu’il y aura une plus-value dans l’économie et la vie des Congolais », soutient-il.

Elle est cependant contestée par Georges Claver Bouzanga, conseiller auprès de la société privée IFO, Industrie forestière de Ouesso, qui juge la décision brutale et demande une transition de trois ans.

« C’est une mesure qui surprend pratiquement les forestiers, parce que ceux-ci, dans la disposition de 2023, avaient déjà préparé les coupes annuelles. Donc, c’est une mesure qui surprend un peu les forestiers », déplore-t-il.

« Faux », rétorque Joseph Moumbouilou, directeur général de l’économie forestière.

« La mesure n’est pas brutale. L’interdiction des exportations est une mesure qui date de plus de 20 ans. Je pense qu’il y a eu concertation. Les concertations vont continuer. Nous sommes partenaires avec les professionnels du bois », argumente-t-il.

C’est en 2000 que le Congo-Brazzaville avait décidé d’arrêter les exportations du bois en grumes, mais la mesure n’avait jamais été appliquée, le gouvernement ayant laissé du temps aux sociétés forestières d’installer des unités de transformation. Mais jusque-là, ce n’est toujours pas le cas pour toutes les entreprises.

Congo : Brazzaville met fin à l’exportation du bois en grume

Cette décision prise par le gouvernement congolais pour la première fois en 2000 est finalement appliquée depuis le 1er janvier 2023.

 

Les sociétés forestières doivent désormais transformer toute leur production sur place pour créer plus d’emplois. La mesure n’est pas sans conséquence. Des ONG se demandent si elle a bien été préparée.

Assise dans un long canapé de son spacieux bureau, Rosalie Matondo, ministre de l’Économie forestière, exprime sa satisfaction à la suite de l’entrée en vigueur de la résolution portant sur l’interdiction de l’exportation du bois en grume. « Tous les partenaires (exploitants forestiers) que nous avons ont, au minimum 15 ou 20 ans d’exercice, d’autres même 40 ans. Nous voulons aujourd’hui qu’ils comprennent l’orientation que donne la politique congolaise pour que le bois soit transformé sur le territoire national, explique la ministre. Qu’il y ait un transfert de technologie, plutôt que de transformer le bois à l’extérieur. Nous voulons que nos matières premières soient transformées sur le territoire national ».

Rosalie Matondo donne davantage d’explications sur la politique gouvernementale. « La réforme que nous prenons à deux sens : le premier est interdire l’exportation de grumes pour créer des unités de transformation dans notre pays. Le deuxième sens est une nouveauté que nous avons créée et qui n’existe pas dans le monde, le partage de production, souligne la ministre de l’Économie. C’est-à-dire entre l’État (propriétaire des forêts) et le concessionnaire qui gère la concession forestière, on fait un partage de grumes. Ce partage de grumes intègre un marché ou une centrale d’achat installé dans la zone économique spéciale. »

Le pourcentage de ce partage reste à définir. S’inspirant du Gabon voisin, le Congo entend créer deux zones économiques spéciales dédiées à la transformation du bois, à Ouesso au nord et à Pointe-Noire sur la côte Atlantique Sud.

Transformation des grumes sur place : un défi à relever

De son côté, Brice Mackosso, de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), se demande si le Congo a réellement prévu des investissements nécessaires et dispose de la main-d’œuvre qualifiée pour tenir ce pari. « Le gouvernement du Congo devrait s’employer d’abord à mettre en place les conditions pouvant permettre la mise en route de cette politique », suggère-t-il.

Le port de Pointe-Noire est la principale porte de sortie du bois congolais. En 2022, 415 000 mètres cubes de grumes sont passés par là, selon son directeur général Séraphin Balhat qui a une analyse de la situation. « Il va de soi que nous allons perdre en volumes cette année. Non seulement la redevance marchandise de ce bois en grume, mais aussi le fait que nous avons des recettes à travers les navires qui sont assistés par nos remorqueurs, affirme le directeur de Séraphin Blhat. Tout cela va nous faire baisser notre chiffre d’affaires. Bon ! On ne peut pas faire des omelettes sans casser les œufs ».

Les grumes produites par les compagnies forestières du Nord-Congo transitaient également par le port de Douala au Cameroun.

Congo-CEMAC : l’ATIBT approuve l’interdiction des exportations des grumes

L’application de la décision d’interdire les exportations du bois en grume par les six pays de la Cemac ne sera pas effective le 1er janvier 2022.

 

Face à la décision d’interdire les exportations du bois en grume par les six pays de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) qui a été reportée en janvier 2023, l’Association Technique Internationale du Bois Tropical (ATIBT), qui vise à sensibiliser les consommateurs à l’importance de la consommation responsable, souhaite faire part de son positionnement positif en soutenant cette décision et plus précisément le fait que la filière a besoin d’être accompagnée, qu’il convient de former des milliers de techniciens qualifiés et d’accompagner les entreprises en ce sens.

Exporter des produits transformés demande beaucoup plus de trésorerie qu’exporter des grumes. Avec pour objectif de toujours encourager le commerce de bois responsable et durable, l’ATIBT et ses partenaires (provenant d’une vingtaine de pays qui produisent et consomment des bois tropicaux) agissent de manière concrète dans les bassins forestiers à la fois sur la protection de la faune et de la flore mais aussi sur le développement socio-économiques des populations des pays producteurs dont l’Afrique (soutien économique, formations, développement et préservation de la filière).

Au Congo, depuis 2018, l’ATIBT mène sur le terrain des activités de concertations et d’informations du secteur forestier privé national avec l’appui de plusieurs bailleurs internationaux, à savoir l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Fonds français pour l’environnement mondial, le Programme de promotion de l’exploitation certifiée des forêts, l’UE, la coopération britannique.

L’application de la décision d’interdire les exportations du bois en grume par les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ne sera pas effective le 1er janvier 2022, comme il était initialement prévu. C’est la principale information qui ressort d’une réunion des ministres en charge des Forêts, de l’Industrie, de l’Environnement, de l’Économie, de la Planification, des Finances et du Budget des États membres de la Cemac et de la RD Congo, qui a eu lieu le 28 juillet 2021 par visioconférence.

Préparée par Daniel Ona Ondo, le président de la Commission de la Cemac, cette réunion était présidée par Paul Tasong, le ministre délégué auprès du ministre camerounais de l’Économie.

Concrètement, l’interdiction des exportations des grumes est différée d’un an, et ne devra donc se matérialiser qu’à partir de janvier 2023.

En effet, apprend-on, les pays de la Cemac entendent instaurer une période transitoire allant de janvier à décembre 2022, afin de procéder aux études préalables de maturation des projets d’investissements dans la transformation du bois, retenus dans le cadre de la première phase du processus d’interdiction des exportations du bois en grume dans cet espace communautaire.

De janvier à décembre 2022, pour éviter que le changement de paradigme soit brutal et mette les entreprises du secteur en difficulté, la Commission de la Cemac a pris sur elle la responsabilité d’accompagner les États pour faciliter ledit changement. Elle va financer avec l’appui de la BAD, l’élaboration des études de faisabilité sur les 28 projets identifiés, afin de juger de leur maturité. Un dispositif régional de fiscalité forestière harmonisé est prévu, ainsi que l’évaluation des mesures de soutien aux entreprises.

La Cémac reporte à 2023 la décision d’exportation des grumes

L’entrée en vigueur de l’application de la décision prévue en janvier 2022 a été renvoyée pour les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac).

 

Le report à une prochaine date de l’application de la décision d’exportation des grumes s’explique par le fait que les pays de la Cémac, notamment le Cameroun, le Congo, le Gabon, le Tchad, la Centrafrique et la Guinée équatoriale entendent instaurer une période transitoire allant de janvier à décembre 2022. Il sera question de procéder aux études préalables de maturation des projets d’investissement dans la transformation du bois, retenus dans le cadre de la première phase du processus d’interdiction des exportations du bois en grume.

En ce qui concerne cette première phase, deux zones économiques spéciales ont été identifiées dans chaque pays. Pour cela, des industries de première, deuxième et troisième transformation du bois ainsi que deux plantations forestières y seront installées. +

, a expliqué Duval Antoine Dembi, directeur du développement industriel des mines et du tourisme à la Commission de la Cémac.

La décision du report prise permettra, entre autres, aux exploitants forestiers des pays concernés de mieux se préparer à l’entrée en vigueur de l’interdiction d’exporter des grumes, avec l’accompagnement de la Commission de la Cémac.

Selon Duval Antoine Dembi, durant cette période de maturation des projets d’investissement et pour éviter un changement de paradigme brutal qui mettra les entreprises du secteur en difficulté, la Cémac s’engage à accompagner les États. « Avec l’appui de la Banque africaine de développement, la Cémac va financer l’élaboration des études de faisabilité sur les vingt-huit projets identifiés, afin de juger de leur maturité. Un dispositif régional de fiscalité forestière harmonisé est prévu, ainsi que l’évaluation des mesures de soutien aux entreprises », a-t-il laissé entendre.

Notons que cette décision de report a été prise lors d’une récente rencontre virtuelle ayant réuni les ministres en charge des Forêts, de l’Industrie, de l’Environnement, de l’Économie, de la Planification, des Finances et du Budget des États membres de la Cémac et de la République démocratique du Congo.

Le Congo se convertit à l’exportation des minerais

Ce sont 800 tonnes de fer qui ont été acheminées au port de Pointe-Noire, pour être exportés par une société anonyme congolaise.

C’est la première cargaison de minerai du sous-sol congolais, que va vendre ce pays qui a longtemps maximisé son économie sur le pétrole. Pour faire face à la crise que traverse le pays de Sassou N’Guesso, à cause de la chute du pétrole, le Congo se convertit à l’exportation des minerais.

800 tonnes de fer, c’est la quantité acheminée au port de Pointe-Noire, en vue de son exportation, par une société anonyme congolaise. Pour les économistes, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le pays.  Ils pensent que cette activité va booster l’économie. Les gouvernants quant à eux, rassurent en annonçant la construction dans les prochains jours, d’un port minéralier spécial.

« Nous avons même là-bas (à Mayoko) des mines qui sont à ciel ouvert. L) je peux confirmer qu’il s’agit bien d’un produit congolais. Mais, celui-là est sorti du sous-sol de Mayoko. (dans le Niari au sud-ouest du Congo, ndlr) », l’a confirmé Pierre Oba, ministre des Mines et de la géologie

Pour Didier-Sylvestre Mavouenzela, président de la Chambre de commerce de Pointe-Noire, l’exploitation du minerai de fer va créer une grande activité économique : « Le minerai va faire travailler le chemin de fer, le port, les transitaires, des sociétés de service. Il y aura tout un écosystème autour de ce minerai qui va doper l’économie congolaise. »

Sapro Mayoko S.A, c’est la société qui a opté pour la production du fer au Congo. Celle-ci a investi plus de 250 milliards de FCFA (500 millions de dollars). Elle a hérité d’un gisement pouvant être exploité pendant un siècle. Sur ce gisement, les premières recherches ont été menées successivement par des Australiens et des Sud-africains. Sapro Mayoko S.A est dirigée par l’économiste congolais Paul Obambi.

« Le pays a besoin d’investisseurs. Les premiers investisseurs doivent être les Congolais. Ils doivent prendre toute leur épargne, l’investir dans les grosses opérations, comme les opérations minières, afin que le Congo devienne un pays riche. », a affirmé Paul Obambi

Le gouvernement entend construire un port minéralier. D’après Louis-Marie Djama, directeur général des mines : « On parle d’un port spécialement dédié aux minerais parce que le port existant de Pointe-Noire est déjà en saturation. Le gouvernement s’attelle à construire un port minéralier à la pointe indienne (en amont de Pointe-Noire) devant permettre à tout le monde d’aller sur ce port pour faire les exportations des différents types de métaux. »

Rappelons que, le Congo a exporté de la potasse et des polymétaux. Mais, la part des mines solides dans le PIB reste encore très faible.