Congo : l’insécurité inquiète l’église catholique

L’Archidiocèse de Brazzaville a exprimé dans un communiqué son inquiétude face à la recrudescence de l’insécurité qui prévaut au pays.

 

Signé mardi 27 septembre 2022, par l’Abbé Donatien Bizaboulou, Vicaire épiscopal, chargé du clergé, l’Archidiocèse de Brazzaville. Le communiqué de l’église catholique tire la sonnette d’alarme sur l’insécurité qui va grandissante au Congo. Et aussi le climat de psychose qui s’est installé depuis plusieurs années au sein de la population.

« Dans notre cher et beau pays, la violence comme moyen de régler les conflits ou de parvenir à ses fins semble devenir de plus en plus banale et banalisée », a lu l’Abbé Donatien Bizaboulou.

L’Eglise catholique du Congo à travers ledit communiqué, demande à ses fidèles de se remettre entre les mains de Dieu.

« Supplions la bienheureuse Vierge Marie, mère de notre Seigneur Jésus Christ et mère du Congo pour qu’elle intercède en notre faveur afin que la sécurité, la justice et la paix deviennent réalité pour toute personne habitant ce pays », indique l’Archidiocèse de Brazzaville.

Notons que cette inquiétude intervient quelques jours après l’agression physique, dans la nuit du 20 au 21 septembre dernier, d’un prêtre de l’Archidiocèse de Brazzaville, l’Abbé Fred Mbemba Makiza, à Brazzaville.

Grands Lacs : Paul Kagame appelle à une « collaboration constante »

Arrivé lundi 11 avril à Brazzaville pour une visite de trois jours, le chef de l’État rwandais Paul Kagame s’est adressé au Parlement congolais réuni en congrès.

 

Dans son discours axé sur la sécurité, la paix, l’intégration régionale et l’unité africaine, il a appelé  à une « collaboration constante » pour lutter contre l’insécurité dans la région des Grands Lacs.

Le dirigeant rwandais a prononcé son discours de 18 minutes en anglais, après  de brèves salutations en français. Il a ensuite relevé qu’au sein de la région des Grands Lacs quelques poches d’insécurité persistent, estimant que la lutte contre  ce fléau nécessitait une collaboration régionale constante, notamment à l’est de la République démocratique du Congo, où opèrent des groupes armés.

Paul Kagame a affirmé que 5 000 troupes rwandaises étaient stationnées sur le continent, en Centrafrique et au Soudan du Sud notamment, où elles interviennent dans le cadre de missions de maintien de la paix des Nations unies.

« Il y a aujourd’hui beaucoup de conflits qui durent des décennies sur le continent. Ce qui explique cela, c’est notre inaction, il est temps de rebattre les cartes », a-t-il estimé.

Au milieu de l’insécurité à l’échelle mondiale et du Covid-19, le partenariat entre Kigali et Brazzaville peut être source de stabilité, de croissance et de prospérité au sein de la région, selon Paul Kagamé qui va signer ce mardi avec son homologue congolais Denis Sassou-Nguesso une série d’accords sur la coopération, la sécurité ou encore dans le domaine du foncier.

Congo-Insécurité : 9 « Bébés noirs » dans les filets de la police

Ils ont été interpellés dans l’enceinte d’un hôtel situé  au quartier Dimébéko, à Dolisie dans le Niari (sud) lors d’une opération de la police nationale.

La police congolaise a réussi à interpeller 9 personnes de l’association de malfaiteurs dénommée « Bébés noirs ». Il s’agit de Christ Osnel Eyengué, 18 ans, de nationalité congolaise, Fabrice David Mabiala, 28 ans, de nationalité congolaise, Céleste Jordan Mampaka, 28 ans, de nationalité congolaise, Rel Ancel Brice Biyo, 34 ans, de nationalité congolaise, Clauzel Evi Bakala, 21 ans, de nationalité congolaise, Liberman Ngangoué Nzitoussou, 27 ans, de nationalité congolaise, Exan Junior Mabiala, 21 ans, de nationalité congolaise, Crèche Christel Nkaya, 24 ans, de nationalité congolaise et Dominique Mangouahou-Mabo, 36 ans, originaire de la RDcongo.

C’est une nouvelle qui soulage les congolais, quand on sait que ces malfrats continuent de semer la terreur dans les quartiers. Désormais, le phénomène s’est généralisé dans presque toutes les grandes villes du Congo.

À Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Ouesso, voire Owando, le phénomène « Bébés noirs » devient de plus en plus inquiétant. Si les actions criminelles desdits malfrats restent marginales à Ouesso et Owando, dans les autres villes précitées, les agressions avec extorsion de biens ne se comptent plus.

En 2017, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville, André Gakala Oko avait appelé les officiers de police judiciaire relevant de sa juridiction à aller en guerre contre les « Bébés noirs », en s’impliquant dans les patrouilles judiciaires instituées pour traquer ces bandits qui sévissent dans les quartiers de Brazzaville.

Cette annonce fortement médiatisée a semblé sonner chez les bandits comme un défi. Depuis, ils sévissent avec autant de sadisme, mutilant leurs victimes.

Dans certains quartiers, les populations excédées sont parfois obligées de se constituer en « milices d’autodéfense », une pratique qui va pourtant à l’encontre des lois et règlements de la République.

Insécurité à Poto-poto : le sujet au centre d’une réunion

Le député de la troisième circonscription de Poto-Poto, Ferréol Constant Patrick Gassackys, a initié une réunion sur la recrudescence de la violence dans ce quartier le 26 janvier à Brazzaville.

Les participants à la réunion à laquelle prenaient part le représentant du maire de Poto-Poto, les élus locaux, les représentants de la force publique, les chefs de quartier et blocs et les communautés étrangères, ont débattu des causes de l’insécurité et des propositions pour en réduire les cas d’assassinats crapuleux et des vols à main armée.

Introduisant le sujet en débat, le député Ferréol Gassackys a rappelé qu’il s’agit d’un échange interactif pour venir à bout de la recrudescence de la violence dans sa circonscription électorale.

« Les enfants qui commettent des crimes dans notre quartier appartiennent à des familles bien connues. Nous avons associé la police et la gendarmerie à ces échanges parce qu’elles ont besoin de la participation de la population dans le processus d’éradication de la criminalité. La population doit aider la force publique en dénonçant les supposés criminels », a-t-il expliqué.

Au cours des échanges, plusieurs intervenants ont relevé le fait que de nombreuses familles protègent leurs enfants criminels. De plus, les citoyens, selon le même intervenant, courent le risque d’être léchés par les voisins au motif qu’ils ont dénoncé leur fils auprès de la police ou des autorités judiciaires.

A propos de la justice, un autre intervenant a marqué son étonnement de constater qu’un supposé criminel arrêté puis incarcéré à la maison d’arrêt central de Brazzaville retrouve sa liberté après quelques semaines sans être jugé. « Devant cette évidence, nous pouvons conclure, sous réserve de se tromper, que les autorités judiciaires et policières sont complices soit avec les criminels soit avec leurs parents », a-t-il déclaré.

Abordant le point sur les mesures à prendre à court ou long terme pour mettre fin à la montée de la criminalité à Poto-Poto, en particulier et dans les grandes villes du Congo, en général, les participants ont proposé entre autres des patrouilles pédestres de la police et de la gendarmerie ; des activités pour lutter contre l’oisiveté des jeunes ; l’implication véritable des chefs de quartier et de bloc dans la dénonciation des supposés criminels, etc.

En ce qui concerne les patrouilles pédestres, les représentants de la force publique présents à cette réunion ont essayé d’en édifier les participants en expliquant que l’époque de la milice populaire qui organisait ces genres d’opération est révolue. Par ailleurs, ont-ils assuré, la question va être étudiée en profondeur par les autorités habilitées.

CIRGL : des solutions pour lutter contre l’insécurité

C’est à Brazzaville que se sont réunis les dirigeants des Etats de la région des Grands lac, pour chercher des solutions pour faire face à l’insécurité et à Ebola.

Ebola et la sécurité dans la région des Grands Lacs, ces deux points ont été au centre de la réunion des ministres de la CIRGL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs) à Brazzaville, mardi 15 octobre. Objectif, mettre fin à l’insécurité et à Ebola, ces deux maux qui empêchent le développement des pays.

Cette réunion s’est achevée sur une note d’espoir, a déclaré Jean-Claude Gakosso. Le ministre des Affaires étrangères du Congo, Jean-Claude Gakosso qui accueillait ses collègues de la sous-région, a mis l’accent sur la paix imposer en RDC par le président Félix Tshisekedi.

« Il a été en Ouganda, au Rwanda, donc il y a un nouvel état d’esprit dans la sous-région qu’il faut consolider. Félix Tshisekedi a ainsi fait preuve de sa volonté de dialoguer avec tous les voisins de l’Est, puisque c’est de là que viennent la plupart des problèmes en RDC », explique Jean-Claude Gakosso.

Pour  Guillaume Manjolo, le ministre d’Etat à la Coopération de la République Démocratique du Congo, l’implication des pays dont sont originaires les groupes armés étrangers en RDC. « On a tenté de responsabiliser les pays d’où sont originaires ces troupes étrangères et, pour ce qui concerne celles de la RDC, il y a un travail fait au niveau des forces armées », selon Guillaume Manjolo.

Mindouli : deux ex-ninjas tués près du pont de Loukouni

Ces ex-rebelles auraient été abattus par des policiers en patrouille dans la nuit de samedi à dimanche, près du pont de Loukouni à Mindouli, dans le département du Pool (sud).

Les populations de cette partie du pays subissaient depuis quelques temps une recrudescence de braquages orchestrés par ces Ninjas-nsiloulous. Le drame s’est produit alors qu’ils essayaient de commettre un autre forfait.

Ces ex-combattants auraient pris des policiers (en civil) pour civils. Ils les auraient menacés avec des armes de guerre. Ce qui aurait amené les policiers à faire usage de leurs armes. Deux ninjas-nsiloulous ont été tués et un autre a réussi à s’enfuir.

Cet incident qui vient soulever le problème l’insécurité dans le Pool. Ce département encore  qui est encore fragilisé après les combats qui ont opposés les Ninjas et les forces de l’ordre en 2016. Mais aussi, la question sur la réinsertion des ex-Ninjas qui apparaît comme une nécessité.

Oyo : Denis Christel Sassou N’Guesso rencontre ses mandants

C’est sa première descente au bord de l’Alima en tant que député siégeant, celui-ci n’avait jamais siégé pour des raisons d’incompatibilité avec ses précédentes fonctions.

Le député de la circonscription d’Oyo 1, dans le département de la Cuvette (nord), Denis Christel Sassou N’Guesso a rencontré sa base, lundi dernier, pour lui rendre compte des travaux de la cinquième session ordinaire de l’Assemblée nationale.

Denis Christel Sassou N’Guesso, membre de la commission Affaires étrangères et des Congolais de l’étranger à l’Assemblée nationale, a édifié ses électeurs sur les affaires examinées et adoptées par la chambre basse du parlement, entre autres, les projets de loi portant création du port autonome d’Oyo et la zone économique spéciale d’Oyo-Ollombo.

Les préoccupations des mandants ont porté sur la rareté de l’eau potable, l’école, l’emploi, les coupures de l’électricité et le coût élevé des factures, l’insécurité.

Réagissant aux doléances de sa base, le député d’Oyo 1 a rassuré de la reprise des travaux de remplacement des pano-solaires défectueux, pour mieux éclairer les quartiers reculés. Ce sera le cas pour d’autres questions sociales comme l’équipement des centres de santé communautaires, la réfection des forages et des écoles.

Il a également rassuré ses mandants que les questions relevant du gouvernement seront transmises à l’Assemblée nationale qui, à son tour, les acheminera à l’équipe gouvernementale afin que des solutions soient trouvées.

Insécurité : Brazzaville sous la menace des « Bébés noirs »

Machettes, tessons de bouteille, bois, pierres et bien d’autres objets tranchants, sont les outils donc se servent ces hors-la-loi.

Depuis quelques années, des jeunes gens souvent munis d’armes blanches font parler d’eux dans les grandes villes du pays, surtout dans la capitale où des paisibles citoyens sont parfois tués ou agressés à longueur de journée. Constitués en gangs, ils sont reconnus à travers les appellations « Bébés noirs », « Arabes et Américains ».

Souvent flanqués de machettes, tessons de bouteille, bois, pierres et bien d’autres objets tranchants, les hors-la-loi continuent de semer la terreur et la désolation dans les quartiers périphériques de Brazzaville où ils opèrent. Dans le but d’éradiquer le phénomène dit de « Bébés noirs » ou de «Kuluna », les autorités congolaises lançaient, le 11 mai dernier, une opération dite « Patrouille judiciaire ».  « Les bébés noirs sont des terroristes. Je dis bien les bébés noirs ne sont que des terroristes : ils tuent, ils pillent, ils violent les femmes. Nous allons combattre, dès cet instant, les bébés noirs et leurs complices, et nous allons les mettre hors d’état de nuire », déclarait le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville, André Ngakala Oko, lors du lancement de cette opération.

En effet, il s’agit des jeunes dont l’âge varie entre 13 et 30 ans opérant de nuit comme de jour dans pratiquement toute Brazzaville, même si la partie nord vole la vedette, au regard du nombre des crimes commis. Aujourd’hui, près d’un an après, le phénomène prend de plus en plus de l’ampleur car chaque jour qui passe, des sorties musclées de ces gangs sont signalées dans les 6e, 7e et 9e arrondissements de Brazzaville avec autant de dégâts que cela peut causer. De même, des affrontements opposant les « Américains » aux « Arabes » sont souvent évoqués dans les quartiers nord, se soldant parfois par des pertes en vies humaines et des blessures graves.

A titre d’illustration, le 23 février dernier, une altercation entre deux bandes rivales du quartier Jacques-Opangault faisait deux morts pendant les combats et un troisième, un « Arabe », blessé à la machette, succombait quelques minutes après. Le jour suivant, les « Arabes » revenaient au combat et prenaient leur revanche. Un membre du groupe dit des « Américains » était sauvagement assassiné, presqu’au même endroit.

À quand le premier procès d’un « Bébé noir » ?

La session criminelle de la Cour d’appel de Brazzaville qui s’est ouverte le 29 mars, au Palais de justice, a inscrit une centaine d’affaires à son ordre du jour, parmi lesquelles, celles relatives aux cas d’assassinat, meurtre, viol, vol et autres crimes. Alors peut-on espérer voir la comparution d’un « Bébé noir » devant les juges pour répondre de ses actes ? La question mérite d’être posée d’autant plus que du côté de la Force publique, l’on s’indigne du fait que lorsque les présumés auteurs sont mis aux arrêts et transférés au parquet, ils sont souvent libérés sans procès.

« Que devons-nous faire des bébés noirs ? », s’interrogeait un commissaire de police à Brazzaville, pointant du doigt le parquet de cette ville qui, souvent, libère les auteurs de ces actes crapuleux, une fois transférés à la Maison d’arrêt.

Le directeur général de la police, le général Jean François Ndengué, soulignait lui aussi, lors d’un séminaire organisé en partenariat avec l’Observatoire congolais des droits de l’homme et l’Union européenne sur les droits de l’homme justement, que la police ne pouvait pas éradiquer seule le phénomène « Bébés-noirs » qui empoisonne la société congolaise. C’est ainsi qu’il en appelait à l’implication des ONG de défense des droits de l’homme, soutenues par des partenaires.

Interpellé récemment par des sénateurs sur la question de libération des « Bébés » noirs une fois qu’ils sont appréhendés, le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, a relevé que Congo ne disposait pas de centres appropriés pour la détention des délinquants mineurs. Selon lui, les phénomènes « Bébés noirs » à Brazzaville et «Armées de rails » à Pointe- Noire, constituent actuellement un véritable problème social que le gouvernement s’emploie à combattre. Il a, par ailleurs, annoncé que le gouvernement était en train d’examiner les possibilités de construction des centres d’incarcération de ces bandits dont l’âge oscille entre 15 et 16 ans et que la législation du pays n’autorise pas la garde dans les geôles. Mais, il reconnaissait que les actes criminels posés par les délinquants mineurs ne pouvaient en aucun cas laisser la police les remettre à la disposition de leurs parents.

« Le pays ne dispose par de structures adaptées de correction de cette catégorie de malfrats. Ce qui fait que lorsque la police appréhende ces bébés noirs, elle se trouve dans l’obligation de les remettre à leurs parents. Une fois relâchés, ces brigands ont l’obligation de se présenter devant les instances judiciaires pour des besoins d’enquête », avait-il notifié, incriminant les parents qui n’ont pas su inculquer à leurs progénitures une éducation conséquente. « C’est pour cette raison qu’il arrive parfois que je demande à la police d’arrêter le bébé noir et ses parents », avait fait savoir Raymond Zéphirin Mboulou.

Des sociologues plaident pour l’éradication du phénomène

Le Centre de recherche et d’études en sciences sociales et humaines, qui avait organisé en février dernier, à Brazzaville, une journée scientifique sur le thème « Le phénomène bébés noirs à Brazzaville : causes, manifestations, conséquences et approches de solutions», avait souhaité que le fléau soit totalement éradiqué. D’après certains conférenciers, les parents et les institutions devraient opter pour l’éducation des enfants pour qu’ils comprennent le sens du respect de la vie. « Jusque-là, la Force publique semble être la seule dans la lutte contre ce phénomène. Toutes les institutions devraient s’impliquer pour éradiquer le phénomène bébés noirs », plaidait le colonel de police Baron Bozok, sociologue et universitaire.

Psychologue et enseignant à l’université Marien-Ngouabi, Jean Didier Mbélé indiquait que pour contenir le phénomène des « Bébés noirs », il fallait renforcer l’action éducative des enfants et punir les délinquants en appliquant la loi. Il plaidait également pour la création des centres de détention où se feront l’insertion et la réinsertion professionnelle des délinquants arrêtés avant de les mettre en liberté.

Batoura Kane Niang déplore des crimes perpétrés sur les ressortissants sénégalais

L’ambassadeur du Sénégal en poste à Brazzaville a réagi suite à l’assassinat, dans la nuit du 24 au 25 mars, d’un sénégalais.

Le corps sans vie de Daye Mouhamadou Balde a été découvert aux premières heures de la matinée, dans sa boutique située à proximité du marché Kintélé, dans le neuvième arrondissement.

Les derniers éléments de l’autopsie auraient révélé que la victime aurait été ligotée, étouffée, puis sauvagement assassinée par des inconnus qui auraient emporté en même temps l’argent en liquide caché dans un tiroir. Le défunt, la quarantaine révolue, tenait un commerce depuis 2013. Son corps a été découvert très tôt par le boulanger chargé de distribuer du pain.

Face à ce cas de meurtre sur un sujet sénégalais, le quatrième en l’espace de deux ans, l’ambassadeur du Sénégal a exprimé ses profonds regrets et son indignation. Elle se dit profondément choquée de constater que les criminels arrêtés n’ont jamais été jugés après avoir commis leur forfait.

« La police a toujours fait son travail lorsqu’elle a été saisie pour un cas de meurtre. Par ailleurs, nous reprochons à la justice congolaise le manque de suivi des dossiers liés au crime. Nous n’avons jamais assisté à un procès concernant un crime sur un Sénégalais. Tous les assassins sont arrêtés, mais nous n’avons jamais eu de suite », a-t-elle regretté.

Visiblement consternée, Batoura Kane Niang a saisi cette opportunité pour rappeler d’autres cas d’assassinats perpétrés depuis 2016 sur trois sujets sénégalais. Les précédents meurtres sur Saidou Abdoulaye Ba, Ousmane Touré et Abdoulaye Kane, a-t-elle affirmé, ont été commis à Bacongo et Talangaï. « Ils ont été froidement assassinés par des bandits récidivistes qui leur réclamaient toujours de l’argent », a indiqué le diplomate.

« Notre compatriote Ousmane Toure, par exemple, a été assassiné le 26 janvier 2016 entre 5h et 6h du matin dans sa cour même où il a érigé sa boutique. Très tôt, on a pris le soin de couvrir son sang avec du sable pour effacer les traces. Les enquêtes menées par la police indiquent que c’est le fils du propriétaire de la maison qui en est l’auteur. Depuis ce meurtre, personne n’a été au courant de la justice rendue », a rappelé l’ambassadeur.

« Entre 2012 et 2015, plusieurs cas de meurtres ont été enregistrés. Depuis 2016, on dénombre quatre meurtres, mais bien avant il y a eu d’autres. La police avait même présenté les assassins en public. Ils ont été livrés à la justice mais jusqu’à cette date, on constate un silence. On n’a jamais été informé d’une suite donnée à ce dossier. Nous avons l’impression qu’au bout de quelques mois, les criminels sont libérés et se mettent encore à tuer », a-t-elle déploré.

L’ambassadeur du Sénégal veut que la justice fasse son travail. « Lorsqu’on arrête un criminel, il doit être jugé. Nous attirons l’attention des autorités sur ces faits récurrents », a-t-elle souhaité.

En outre, elle a lancé un cri du cœur à l’endroit des autorités congolaises « pour que la justice accompagne la volonté de faire du Congo un pays où il fait bon vivre », concluant:« Il faut une justice fiable. Nous sommes en train de préparer de grands évènements allant dans le sens d’affermir les relations fraternelles entre le Congo et le Sénégal. Ainsi, nous ne voulons pas que ce genre de situation altère cet élan de solidarité ».

Pool : réouverture des routes

Fermé pendant près de deux ans, du fait de l’insécurité, le tronçon Kinkala-Mindouli-Kindamba a été ouvert officiellement à la circulation.

La Commission ad hoc mixte paritaire de l’accord du 23 décembre 2017 a amorcé, le week-end dernier, la réouverture des voies dans le département du Pool. Une action qui a redonné du sourire à la population locale qui tire son bénéfice de la vente des produits agricoles. L’acte fait partie des termes de cet accord entre le gouvernement et les représentants du pasteur Ntoumi, visant le retour définitif à la paix dans cette partie du pays.

Pour l’heure, seul le tronçon Kinkala-Mindouli-Kindamba a été ouvert officiellement à la circulation. Bassin de production non négligeable, la relance du trafic sur cette dorsale permettra aux riverains, meurtris depuis deux ans, de retrouver leurs équilibres économiques à travers la vente de divers produits agricoles.

« Vive la paix, nous sommes contents de la réouverture de cette voie. Cela nous permettra, comme d’habitude, de vendre facilement nos produits agricoles et de bien vivre. Si le gouvernement pouvait nous rouvrir également la voie ferrée dans les prochains jours, cela nous avantagerait », a souhaité maman Louise, une vieille dame rencontrée à Missafou, un village centre qui abrite également une gare ferroviaire.

« J’ai un grand verger, à pareil moment, je devais vendre beaucoup de filets de safous et d’autres fruits. La dernière fois, j’ai cultivé une importante bananeraie, hélas ! depuis que nous sommes en conflit, toute la production ne fait que pourrir. La guerre n’est pas bonne. Dieu merci que cette route soit rouverte à la circulation ! », a déclaré, pour sa part, le vieux André, en liesse totale à l’arrivée du cortège dans son village situé au sortir de la forêt de Bangou.

Il faut dire que le Pool fait partie des départements du Congo qui produisent en grande quantité et alimentent Brazzaville en produits agricoles. En temps de paix, la population située le long des routes et du chemin de fer vend un peu de tout. Elle commercialise de jour comme de nuit du foufou, du manioc, des légumes, des fruits et bien d’autres produits agricoles, mais aussi du charbon et du bois de chauffe, grâce auxquels elle vit au quotidien.

La route étant un facteur de développement, la réouverture des voies dans cette contrée est un signal fort mais aussi l’espérance d’une nouvelle vie.