Batoura Kane Niang déplore des crimes perpétrés sur les ressortissants sénégalais

L’ambassadeur du Sénégal en poste à Brazzaville a réagi suite à l’assassinat, dans la nuit du 24 au 25 mars, d’un sénégalais.

Le corps sans vie de Daye Mouhamadou Balde a été découvert aux premières heures de la matinée, dans sa boutique située à proximité du marché Kintélé, dans le neuvième arrondissement.

Les derniers éléments de l’autopsie auraient révélé que la victime aurait été ligotée, étouffée, puis sauvagement assassinée par des inconnus qui auraient emporté en même temps l’argent en liquide caché dans un tiroir. Le défunt, la quarantaine révolue, tenait un commerce depuis 2013. Son corps a été découvert très tôt par le boulanger chargé de distribuer du pain.

Face à ce cas de meurtre sur un sujet sénégalais, le quatrième en l’espace de deux ans, l’ambassadeur du Sénégal a exprimé ses profonds regrets et son indignation. Elle se dit profondément choquée de constater que les criminels arrêtés n’ont jamais été jugés après avoir commis leur forfait.

« La police a toujours fait son travail lorsqu’elle a été saisie pour un cas de meurtre. Par ailleurs, nous reprochons à la justice congolaise le manque de suivi des dossiers liés au crime. Nous n’avons jamais assisté à un procès concernant un crime sur un Sénégalais. Tous les assassins sont arrêtés, mais nous n’avons jamais eu de suite », a-t-elle regretté.

Visiblement consternée, Batoura Kane Niang a saisi cette opportunité pour rappeler d’autres cas d’assassinats perpétrés depuis 2016 sur trois sujets sénégalais. Les précédents meurtres sur Saidou Abdoulaye Ba, Ousmane Touré et Abdoulaye Kane, a-t-elle affirmé, ont été commis à Bacongo et Talangaï. « Ils ont été froidement assassinés par des bandits récidivistes qui leur réclamaient toujours de l’argent », a indiqué le diplomate.

« Notre compatriote Ousmane Toure, par exemple, a été assassiné le 26 janvier 2016 entre 5h et 6h du matin dans sa cour même où il a érigé sa boutique. Très tôt, on a pris le soin de couvrir son sang avec du sable pour effacer les traces. Les enquêtes menées par la police indiquent que c’est le fils du propriétaire de la maison qui en est l’auteur. Depuis ce meurtre, personne n’a été au courant de la justice rendue », a rappelé l’ambassadeur.

« Entre 2012 et 2015, plusieurs cas de meurtres ont été enregistrés. Depuis 2016, on dénombre quatre meurtres, mais bien avant il y a eu d’autres. La police avait même présenté les assassins en public. Ils ont été livrés à la justice mais jusqu’à cette date, on constate un silence. On n’a jamais été informé d’une suite donnée à ce dossier. Nous avons l’impression qu’au bout de quelques mois, les criminels sont libérés et se mettent encore à tuer », a-t-elle déploré.

L’ambassadeur du Sénégal veut que la justice fasse son travail. « Lorsqu’on arrête un criminel, il doit être jugé. Nous attirons l’attention des autorités sur ces faits récurrents », a-t-elle souhaité.

En outre, elle a lancé un cri du cœur à l’endroit des autorités congolaises « pour que la justice accompagne la volonté de faire du Congo un pays où il fait bon vivre », concluant:« Il faut une justice fiable. Nous sommes en train de préparer de grands évènements allant dans le sens d’affermir les relations fraternelles entre le Congo et le Sénégal. Ainsi, nous ne voulons pas que ce genre de situation altère cet élan de solidarité ».