Pool : les ex-ninjas impliqués dans un projet de réhabilitation des infrastructures

Le projet qui a été lancé vendredi 02 août dernier, est un co-financement  des Nations unies et du gouvernement congolais.

Son casque blanc vissé sur la tête, une combinaison bleue bien enfilée et des bottes aux pieds, Cedric Moukouéné dégage avec une pelle des mottes de terre sur la piste reliant la bourgade de Nzinzi à la gare ferroviaire de Loulombo. Pour cet ex-combattant ninja, chaque chose en son temps, l’heure est désormais au travail.

« Il y a un temps pour chaque chose sous le soleil : un temps de guerre, un temps de paix et un temps de travail, confie-t-il. Donc, nous pouvons dire que nous sommes en période de paix et cette paix nécessite l’assistance. »

Il est l’un des ex-combattants impliqués dans un projet de réhabilitation des infrastructures dans le département du Pool. Ce projet devra mobiliser entre 2 et 3 millions de dollars et est destiné aux pistes rurales, à des écoles et autres centres de santé.

Pour Maleye Diop, représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Congo, ce projet pourra changer le mode de vie de ces ex-combants. « L’idée est de créer un espace pour que ces jeunes puissent trouver des activités porteuses d’espoir, qui les occupent avec des revenus à la clé », affirme Maleye Diop.

Réinsertion des ex-Ninjas : les États-Unis d’Amérique promet plus de deux milliards de Francs CFA

Annonce faite par l’ambassadeur des Etats-Unis au Congo, Todd Haskell, au sortir d’un entretien avec le ministre Haut-commissaire à la réinsertion : Euloge Landry Kolelas.

L’ambassadeur des États-Unis d’Amérique, Todd Haskell a indiqué mercredi à Brazzaville, que le Congo va bénéficier de la part de son pays, d’une assistance de 5 millions de dollars, soit un peu plus de 2 milliards 500 millions de francs CFA. C’était au sortir d’un entretien avec le ministre Haut-commissaire à la réinsertion : Euloge Landry Kolelas.

Depuis qu’il a reçu du chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso la mission d’œuvrer à la réinsertion des ex-combattants ainsi que celle du relèvement communautaire à travers la mise en place des projets spécifiques à l’endroit des populations civiles ayant souffert des troubles sociopolitiques dans le Pool, le ministre Haut-commissaire Euloge Landry Kolelas s’est mué en VRP pour des actions menées tant sur le terrain qu’auprès des partenaires à même de financer certains volet de ce programme et accompagner le Congo a relever ce vaste défi.

Un entretien fructueux, c’est le cas de le dire, Euloge Landry Kolelas et Todd Haskell ont parlé du relèvement communautaire, notamment la réhabilitation des maisons, ainsi que la relance des activités économiques et agropastorales dans le département du Pool.

Ainsi, il s’agira d’œuvrer à la reconstruction des abris, des infrastructures d’eau et d’assainissement, de la sensibilisation à l’agriculture et à la sécurité alimentaire. Le premier module a pour zones cibles, les localités de Mindouli, Kindamba, Kimba, Vindza, et Mayama avec bien naturellement un montant de 2,5 millions de dollars.

Le deuxième module qui porte sur la reconstruction d’abris, la fourniture de culture de base et de semences de légumes, l’assistance aux groupes spécifiques pour la culture du manioc, des subventions aux groupes d’agriculteurs établis. D’un montant de 2,5 millions de dollars également, ce module a pour zones cibles : Kinkala, Goma Tsé-Tsé, et Mbanza Ndounga.

Mindouli : deux ex-ninjas tués près du pont de Loukouni

Ces ex-rebelles auraient été abattus par des policiers en patrouille dans la nuit de samedi à dimanche, près du pont de Loukouni à Mindouli, dans le département du Pool (sud).

Les populations de cette partie du pays subissaient depuis quelques temps une recrudescence de braquages orchestrés par ces Ninjas-nsiloulous. Le drame s’est produit alors qu’ils essayaient de commettre un autre forfait.

Ces ex-combattants auraient pris des policiers (en civil) pour civils. Ils les auraient menacés avec des armes de guerre. Ce qui aurait amené les policiers à faire usage de leurs armes. Deux ninjas-nsiloulous ont été tués et un autre a réussi à s’enfuir.

Cet incident qui vient soulever le problème l’insécurité dans le Pool. Ce département encore  qui est encore fragilisé après les combats qui ont opposés les Ninjas et les forces de l’ordre en 2016. Mais aussi, la question sur la réinsertion des ex-Ninjas qui apparaît comme une nécessité.

Insécurité : les ex-Ninjas accusés de braquages à mains armées

La psychose est permanente dans les quartiers périphériques de Brazzaville-sud, notamment à Mayanga où on signale de plus en plus des attaques et autres braquages à mains armées, perpétrés il va s’en dire, par des ex ninjas. La Force publique qui jusque-là usait de retenue par souci d’apaisement, met en garde : « désormais, qui s’y frotte, s’y pique ».

S’il se targuait d’être sincère et de croire en l’irréversibilité de la dynamique de la paix retrouvée dans le département du Pool, force est de constater que le ‘’pasteur Ntumi’’ aurait fait les choses à moitié, dans la recherche de cette paix.

Naguère chef de guerre, le ‘’pasteur Ntumi’’ a armé et instrumentalisé pour sa cause, de nombreux hommes et femmes qui sur fond d’une allégeance messianique, lui obéissaient au doigt et à l’œil, jurant par lui et faisant sa volonté, celle de ‘’tâta’’, le ‘’père’’, qu’il représentait à leurs yeux. Pourtant le désarmement semble avoir échappé à l’obéissance que lui vouaient ses hommes car beaucoup gardent encore des armes par devers eux.

On se souvient que le ramassage ou plutôt l’achat des armes détenues par les ex combattants, a été une action collégiale, qui a impliqué les chefs de l’ex rébellion. Aujourd’hui, force est de constater, que toutes les armes n’ont pas été rendues.

À défaut de faire la guerre contre la Force publique qui n’est plus en belligérance avec eux, des ex-ninjas du premier cercle du ‘’pasteur Ntumi’’ qui en ont fait des ‘’unités de production’’, les retournent désormais contre les paisibles populations qu’ils détroussent sous la menace de ces armes.

L’arrestation et la relaxe de Vacaro, chef du protocole du ‘’pasteur Ntumi’’, impliqué dans un braquage au quartier Mayanga, avec un butin de 4 millions de Francs CFA retrouvé chez lui, a suscité l’ire des populations qui y ont vu une faiblesse de la Force publique. Bien au contraire, le commissaire Morgan et sa hiérarchie nous affirme-t-on, ont face à ce flagrant délit pour lequel force était à la loi dans la répression, voulu se donner ‘’bonne science’’ et prendre le peuple à témoin, mettant comme dans un ultime avertissement, le ‘’pasteur Ntumi’’, face à ses responsabilités, dans la gestion de ses hommes qui assurent-on, « n’auront pas une autre chance, face à des actes similaires. Face à des hommes armées dont l’attitude est imprévisible, qui s’y frotte, s’y pique », prévient-on, en guise d’ultimatum.

Là, est également engagée toute la responsabilité du ‘’pasteur Ntumi’’ à qui des populations rappellent le proverbe Kongo : « seul le propriétaire d’un chien peu en écourter la queue ».

À propos d’une éventuelle action violente de la police vis-à-vis de récidivistes ninjas qui se feraient prendre, les mêmes populations se demandent pourquoi alors que les armes avaient été rendues, certains ex ninjas en garderaient-ils encore par devers eux ? Et d’exhiber cet autre proverbe kongo : « le caïman mange celui qui plonge son pied dans le marigot ». Tout est dit.

Pour les populations, la recherche de la paix ne doit pas s’apparenter à une impunité permanente pour les ninjas en délicatesse avec la loi, surtout que beaucoup ont encore en travers de la gorge, le fait que ceux-ci n’aient pas répondu devant la justice, de leurs méfaits pendant les évènements du Pool.