Congo : un séminaire pour pérenniser les acquis du projet DurQuap

Initiée depuis le 10 octobre 2022, la formation concerne Comités de gestion et de développement communautaire (CGDC).

 

Une session de formations à l’endroit des Comités de gestion et de développement communautaire (CGDC) a été mis sur pieds depuis le 10 octobre 2022. L’objectif est de leur donner des outils nécessaires leur permettant de bien gérer les infrastructures construites afin de garantir leur pérennité.

Les participants au séminaire sont composés des chefs de quartier et de zone ainsi que des ouvriers de maîtrise d’œuvre sociale. Ces équipes communautaires ont la mission de veiller au quotidien sur les infrastructures construites par le projet, dans le cadre de la gestion participative pour assurer leur pérennité.

Au cours de cette formation, ces CGDC ont donc reçu de nouveaux outils qui leur permettront de remplir loyalement leur mission sociale dont l’objectif est de préserver les acquis du projet.

Le DurQuap est un projet co-financé par le gouvernement congolais et la Banque mondiale à hauteur de 44,304 milliards F CFA. Sa phase pilote qui s’achève dans quelques mois a permis l’aménagement et la modernisation des quartiers Soukissa et Moukondzi-Ngouaka à Brazzaville, Mboukou et Tchiniambi à Pointe-Noire.

Congo-Durquap : inquiétudes sur l’évolution des travaux de voirie

Le délai supplémentaire ajouté à ce projet risque ne pas être respecté en raison du faible niveau d’avancement des travaux de voirie globalement.

 

Le Projet de développement urbain et de restructuration des quartiers précaires (Durquap) a reçu une rallonge de treize mois supplémentaires. Le Durquap devra clôturer ses activités en juin prochain. Ce délai supplémentaire risque de ne pas être respecté en raison du faible niveau d’avancement des travaux de voirie globalement à -36% et des écoles retenues (-60%).

Lancé en février 2016, pour une durée de cinq ans, le projet Durquap cible quatre quartiers précaires, à savoir Mboukou et Tchiniambi à Pointe-Noire et Sukissa et Moukoundzi-Ngouaka à Brazzaville. L’amélioration de l’accès aux infrastructures de base dans ces localités constitue le principal volet de ce projet que finance la Banque mondiale, a rappelé Dan Horphet Ibiassi, expert en communication du Durquap, le 11 mars, lors d’une conférence de presse.

Le niveau d’exécution des travaux de voirie est encore faible. Par exemple, au quartier Mboukou, dans l’arrondissement 3 Tié-Tié, les chantiers sont exécutés à 35% et sur l’avenue Charles-de-Gaule à peine 10%. Au quartier Tchiniambi, dans l’arrondissement 4 Loandjili, les travaux ont été exécutés à seulement 14%. À Brazzaville, onze voiries supplémentaires de 3km devront être construites au quartier Sukissa, arrondissement 5, Ouenzé.

Cette rallonge est censée permettre à l’unité d’exécution du projet d’achever des travaux de voirie et la construction des écoles retenues. Des chantiers de construction de l’école La Sorbonne (Makélékélé) sont réalisés à un taux de 49%, l’école Pambou-Benjamin (43%) et l’école Bernard-Mountou-Mavoungou (56,57%).

Ces ouvrages devront être livrés au plus tard le 30 avril, pour les voiries et la fin du mois de mai pour les écoles et autres infrastructures comme les marchés domaniaux. Face à la presse, Dan Horphet Ibiassi s’est montré rassurant à propos de la réalisation de tous les travaux dans le délai requis. « Nous ne souhaitons pas que les travaux dépassent la date de clôture du projet (…) Nous avons des éléments objectifs d’appréciation, qui sont fournis par les entreprises et les missions de contrôle permettent de croire que ces délais sont soutenables », a-t- il assuré.

Le retard observé jusque-là dans la mise en œuvre du projet, d’après l’intervenant, est lié à la crise sanitaire de covid-19 et la rareté de ciment sur le marché ces derniers mois.

En rappel, le Durquap est financé à hauteur de 80 millions de dollars, soit environ 48 milliards de francs CFA. Il vise la restructuration et l’aménagement des quartiers reculés. Initialement prévu pour se clôturer en mai 2021, le projet a bénéficié d’une rallonge de treize mois, à compter du 19 mai 2021 jusqu’au 30 juin 2022.

Projet Durquap : les acteurs jaugent le rapport

L’évaluation faite récemment à Pointe-Noire a permis aux directeurs municipaux, aux chefs de quartier et aux acteurs du projet d’avoir des informations sur les changements à apporter.

Il était question au cours de cette activité de dresser la situation de référence du périmètre d’intervention et des groupes cibles du  Projet de développement urbain et de restructuration des quartiers précaires (Durquap). Ceci de manière à pouvoir mesurer et apprécier les réalisations et les changements générés par ce projet.

Quelques résultats saillants de l’évaluation de base ont été relevés, par exemple, 40,6 % des habitants des quartiers ciblés n’ont pas accès à une voie praticable dans un rayon de 500 m; 56 % des ménages disposent d’un branchement/abonnement de La Congolaise des eaux, cependant 30% de ceux-ci ne sont pas fonctionnels. Aussi, 79.4% de ménages sont abonnés au réseau d’électricité, les autres sources d’énergie étant les lampes rechargeables (11.5%), le pétrole (7,7%).

Plus d’un tiers de ménages (32,1%) dans les quartiers ciblés subissent des actes criminels (viol, agression, vol, etc.) dans une fréquence moyenne de trois par mois. Et  les quartiers de Brazzaville tiennent la vedette avec respectivement 39% et 25% pour Soukissa et Moukoundzi-Ngouaka.

En matière de santé, le paludisme avec 78.4%, la diarrhée 3.5% et la typhoïde3%  représentent respectivement les maladies récurrentes des habitants des quartiers ciblés.

En matière d’hygiène et de salubrité, de la protection de l’environnement, très peu de ménages (12.7%) ont des pratiques jugées acceptables dans les normes. Ainsi, pour se débarrasser des eaux usées, ils utilisent soit une fosse septique/puisard (11.6%), soit un réseau d’égout (1.1%).

La majorité des ménages (87,3% ) s’en débarrasse soit dans les terrains vides ou les devantures de maisons (35 % ), soit dans les caniveaux et abords de rue (48,5 % ), soit encore dans les cours d’eaux, les eaux de ruissellement, … (3,1 % )  enfin dans les broussailles quand elles existent à proximité.

Pour ce qui est du traitement des ordures ménagères, les pratiques sont relativement satisfaisantes (67%). En effet, 41,6 % de ménages font évacuer leurs ordures ménagères à travers des camions ; 25,2%  le font par le biais des particuliers et 0.2% affirment recycler leurs ordures ménagères.

En ce qui concerne l’emploi dans la zone d’intervention, 64% de chefs de ménage sont en activité et parmi eux, quelques agents des secteurs publics, soit 12% et 19% pour le secteur privé, tandis qu’une grande proportion exerce dans les petits métiers du secteur informel (31,8%).

Il faut dire que le projet Durquap est conçu de manière à faciliter la concrétisation d’une vision à long terme, c’est-à-dire rendre les administrations municipales davantage responsables du développement urbain et de la prestation de services aux administrés, en mettant l’accent sur la participation et l’inclusion de la population urbaine.

Pour sa mise en œuvre, outre sa gestion, sa coordination et son évaluation, le Durquap s’appuie essentiellement sur deux composantes, à savoir l’intégration et la restructuration des quartiers ainsi que le renforcement des institutions et des capacités.

Le projet a pour objectif de  faciliter l’accès aux infrastructures et aux services de base dans les quartiers ciblés, d’améliorer la connectivité et l’intégration des réseaux avec le reste de la ville et d’adopter une approche intégrée de la restructuration urbaine ainsi que de la gestion des quartiers précaires.

Financé par la République du Congo et la Banque mondiale pour une durée de cinq ans (2018-2023), le Durquap se situe dans le prolongement du Projet eau, électricité et développement urbain (Peedu) et s’inscrit ainsi dans un contexte de forte urbanisation caractérisée par un accès limité aux services urbains et au logement, des problèmes de gestion du foncier urbain, des politiques urbaines et le processus de décentralisation inachevé.

Par rapport au Peedu, il marque une différence en adoptant une approche plus cohérente, plus inclusive et mieux intégrée du développement urbain pour établir des liens entre les investissements et le renforcement institutionnel, apportant ainsi des changements systémiques à la gestion du secteur urbain.

Le projet s’attache donc à réhabiliter certains quartiers pauvres des deux villes qui n’ont pas été ciblés par le Peedu, en liant ce processus de restructuration à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie nationale de restructuration des quartiers précaires.

Il est axé sur la participation de la population bénéficiaire, tout au long de l’évaluation des besoins des quartiers, de la sélection des investissements et de leur exécution, ainsi que de leur entretien et de leur exploitation. La stratégie appliquée est à la fois adaptative et proactive, en privilégiant la restructuration in situ afin de réduire la nécessité de réinstallation de la population et les coûts y relatifs.

Congo : une délégation de la Banque mondiale attendue à Brazzaville en septembre

Cette mission entre dans le cadre du projet Développement urbain et de restructuration des quartiers précaires.

L’objectif de cette mission consiste notamment à suivre de près la mise en œuvre des recommandations de la dernière mission de supervision conduite par la Banque. La délégation de cet institut séjournera est attendue dans la capitale congolaise, Brazzaville du 1er au 8 septembre 2018, dans le cadre du projet Développement urbain et de restructuration des quartiers précaires (DURQUAP).

Cette mission de l’institution de Bretton Woods sera conduite par Dina Ranarifidy, spécialiste en développement urbain. Les sources proches de la Banque Mondiale précisent que la délégation de la Banque lors de son séjour sera en charge de suivre la mise en œuvre des recommandations de la dernière mission de supervision effectuée en février dernier, de la mise en œuvre des aspects environnementaux et sociaux du projet, mais aussi de la gestion, la coordination et le suivi évaluation du DURQUAP. L’équipe se penchera également sur le plan d’action pour les trois prochains mois, les aspects relatifs à la passation de marchés et la gestion financière

Pour rappel, c’est en 2017 que le DURQUAP a été lancé et placé sous tutelle du ministère congolais de l’aménagement du territoire et des grands travaux. Le DURQUAP vise à faciliter l’accès aux infrastructures et services de base dans les quartiers précaires de Brazzaville et Pointe-Noire.

«Il constitue aussi la première étape d’une approche programmatique qui intègre une dimension curative qui consiste à restructurer les quartiers précaires et une dimension proactive afin de prévenir leur formation», a souligné Djibrila Issa, le représentant de la BM au Congo.