Congo-coronavirus : après les fêtes place à l’évaluation de la situation

La Coordination nationale de gestion de la pandémie de covid-19 procédera à une évaluation de la situation épidémiologique y relative au cours de ce mois.

 

A l’occasion des fêtes de fin d’année, le gouvernement congolais a procédé à l’assouplissement de quelques mesures barrières au coronavirus.

« Si l’assouplissement des mesures de lutte contre la covid-19 ne se traduit pas par un rebond de la pandémie, les pouvoirs publics se réserveront alors la possibilité de prendre de nouveau des mesures de restriction », avait prévenu la Coordination nationale de gestion de la pandémie lors de sa réunion du 10 décembre 2021.

C’est à l’issue de cette rencontre que les mesures exceptionnelles d’assouplissement avaient été prises pour les fêtes de fin d’année. Il faut dire que malgré la tendance à la baisse du niveau de contamination, des taux de positivité et de létalité constatés grâce à l’opération « Coup de poing », le nombre de cas positifs était passé, depuis la fin de ladite opération, de 400 à 972 cas, pour atteindre 1247 cas positifs au 27 décembre 2021, soit un triplement.

Cette tendance négative est en grande partie due au relâchement durant la période qui a immédiatement précédé les fêtes de Noël, puis dans les jours qui ont suivi.

Evaluation des réseaux de téléphonie : les résultats du 2ème trimestre toujours en attente

La publication des résultats de cette évaluation n’est pas seulement une simple émulation, mais un leitmotiv pour permettre aux opérateurs de téléphonie mobile d’améliorer leurs prestations.

L’Agence de régulation des postes et communications électroniques (ARPCE), chargée entre autres de suivre la bonne exécution des cahiers des charges des opérateurs de téléphonie mobile, a mené pour le compte du second trimestre 2019 une enquête sur la qualité des communications. Depuis cet audit, l’ARPCE ne publie pas les résultats. Pourquoi ?

Il est de coutume qu’à l’issue de chaque enquête trimestrielle, l’ARPCE publie toujours les résultats devant les médias. C’est ainsi que les organes de presse ont, par exemple, suivi en août 2015 la publication des sanctions infligées (des amandes chiffrées) contre les sociétés de téléphonie mobile, notamment MTN et Airtel qui perdaient une année de leurs licences G2 et G3. L’évaluation menée tous les trois mois par l’ARPCE permet à l’agence de suivre l’exécution des normes techniques de télécommunications contenues dans le cahier des charges de ces opérateurs.

Une année auparavant, les deux sociétés avaient écopé d’une sanction pécuniaire, affectant 1% de leurs chiffres d’affaires. Et c’est grâce à la communication de l’ARPCE que les médias avaient été mis au courant.

La publication des résultats de cette évaluation n’est pas seulement une simple émulation, mais un leitmotiv pour permettre aux opérateurs de téléphonie mobile d’améliorer leurs prestations. Les notes distribuées par le régulateur devraient être vécues par chaque société comme une épée de Damoncles, jusqu’à la prochaine évaluation de la couverture.

Deux versions sont avancées dans les coulisses de l’ARPCE qui a été contactée. D’abord, tout le travail de cette enquête est bouclé, il ne reste plus qu’à convoquer les journalistes pour publier les résultats. Ensuite, une autre version, très contradictoire, l’enquête n’a été que partielle, elle n’a pas tenu compte de la plupart des villes intérieures du pays. Il faut donc compléter les éléments d’enquête avant de faire la publication, argue-t-on. Entre temps, le premier ou une partie de rapport lui a été présenté aux différents responsables des sociétés.

Y a-t-il des raisons pour que le régulateur ne publie pas les résultats du second trimestre ? Selon les sources bien informées et contactées par Vox, le régulateur a bel et bien convoqué une réunion pour notifier aux opérateurs le niveau de la qualité de leurs prestations. Certaines sociétés ont été très mal notées, à cause de leur mauvaise qualité de fourniture de la couverture sur l’ensemble du territoire. Elles ne font même pas mieux sur la simple et basique 2G.

D’après certaines indiscrétions, au deuxième trimestre 2019, les services des réseaux se seraient nettement améliorés du côté de MTN Congo, alors que Airtel et Azur n’ont pas fait mieux, vus les écarts de points notés par le régulateur. Bien que ces informations soient à prendre avec des pincettes, les consommateurs n’arrêtent pas de se plaindre sur la qualité des services fournis par les différents opérateurs. Des services qui coûtent plus cher pour rien, car la dégradation des réseaux devient criard.

On sait aussi que ces enquêtes ne concernent pas l’opérateur public, Congo Télécom qui pourtant à un réseau de téléphonie mobile et fixe. Aucune information ne filtre à ce sujet, alors que beaucoup de consommateurs sont abonnés à ce réseau.

Si la qualité des réseaux comme Airtel et Azur s’est dégringolée lors des deux premiers trimestres 2019, MTN Congo perd par ailleurs le réseau ces dernières semaines. Beaucoup d’incohérences sont enregistrées lors des appels passés avec le réseau jaune.

C’est pourquoi, il est important que le régulateur, qui est un outil du service public, publie les résultats des enquêtes, même si déjà beaucoup de temps s’est passé. Ces résultats aident les consommateurs à savoir à quoi s’en tenir.

En 2017, l’ARPCE avait réussi à mettre sur la table les associations des consommateurs et les opérateurs de téléphonie mobile pour gérer les plaintes des usagers. Cette expérience ne fera long feu que si les informations sont partagées entre les trois parties.

Projet Durquap : les acteurs jaugent le rapport

L’évaluation faite récemment à Pointe-Noire a permis aux directeurs municipaux, aux chefs de quartier et aux acteurs du projet d’avoir des informations sur les changements à apporter.

Il était question au cours de cette activité de dresser la situation de référence du périmètre d’intervention et des groupes cibles du  Projet de développement urbain et de restructuration des quartiers précaires (Durquap). Ceci de manière à pouvoir mesurer et apprécier les réalisations et les changements générés par ce projet.

Quelques résultats saillants de l’évaluation de base ont été relevés, par exemple, 40,6 % des habitants des quartiers ciblés n’ont pas accès à une voie praticable dans un rayon de 500 m; 56 % des ménages disposent d’un branchement/abonnement de La Congolaise des eaux, cependant 30% de ceux-ci ne sont pas fonctionnels. Aussi, 79.4% de ménages sont abonnés au réseau d’électricité, les autres sources d’énergie étant les lampes rechargeables (11.5%), le pétrole (7,7%).

Plus d’un tiers de ménages (32,1%) dans les quartiers ciblés subissent des actes criminels (viol, agression, vol, etc.) dans une fréquence moyenne de trois par mois. Et  les quartiers de Brazzaville tiennent la vedette avec respectivement 39% et 25% pour Soukissa et Moukoundzi-Ngouaka.

En matière de santé, le paludisme avec 78.4%, la diarrhée 3.5% et la typhoïde3%  représentent respectivement les maladies récurrentes des habitants des quartiers ciblés.

En matière d’hygiène et de salubrité, de la protection de l’environnement, très peu de ménages (12.7%) ont des pratiques jugées acceptables dans les normes. Ainsi, pour se débarrasser des eaux usées, ils utilisent soit une fosse septique/puisard (11.6%), soit un réseau d’égout (1.1%).

La majorité des ménages (87,3% ) s’en débarrasse soit dans les terrains vides ou les devantures de maisons (35 % ), soit dans les caniveaux et abords de rue (48,5 % ), soit encore dans les cours d’eaux, les eaux de ruissellement, … (3,1 % )  enfin dans les broussailles quand elles existent à proximité.

Pour ce qui est du traitement des ordures ménagères, les pratiques sont relativement satisfaisantes (67%). En effet, 41,6 % de ménages font évacuer leurs ordures ménagères à travers des camions ; 25,2%  le font par le biais des particuliers et 0.2% affirment recycler leurs ordures ménagères.

En ce qui concerne l’emploi dans la zone d’intervention, 64% de chefs de ménage sont en activité et parmi eux, quelques agents des secteurs publics, soit 12% et 19% pour le secteur privé, tandis qu’une grande proportion exerce dans les petits métiers du secteur informel (31,8%).

Il faut dire que le projet Durquap est conçu de manière à faciliter la concrétisation d’une vision à long terme, c’est-à-dire rendre les administrations municipales davantage responsables du développement urbain et de la prestation de services aux administrés, en mettant l’accent sur la participation et l’inclusion de la population urbaine.

Pour sa mise en œuvre, outre sa gestion, sa coordination et son évaluation, le Durquap s’appuie essentiellement sur deux composantes, à savoir l’intégration et la restructuration des quartiers ainsi que le renforcement des institutions et des capacités.

Le projet a pour objectif de  faciliter l’accès aux infrastructures et aux services de base dans les quartiers ciblés, d’améliorer la connectivité et l’intégration des réseaux avec le reste de la ville et d’adopter une approche intégrée de la restructuration urbaine ainsi que de la gestion des quartiers précaires.

Financé par la République du Congo et la Banque mondiale pour une durée de cinq ans (2018-2023), le Durquap se situe dans le prolongement du Projet eau, électricité et développement urbain (Peedu) et s’inscrit ainsi dans un contexte de forte urbanisation caractérisée par un accès limité aux services urbains et au logement, des problèmes de gestion du foncier urbain, des politiques urbaines et le processus de décentralisation inachevé.

Par rapport au Peedu, il marque une différence en adoptant une approche plus cohérente, plus inclusive et mieux intégrée du développement urbain pour établir des liens entre les investissements et le renforcement institutionnel, apportant ainsi des changements systémiques à la gestion du secteur urbain.

Le projet s’attache donc à réhabiliter certains quartiers pauvres des deux villes qui n’ont pas été ciblés par le Peedu, en liant ce processus de restructuration à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie nationale de restructuration des quartiers précaires.

Il est axé sur la participation de la population bénéficiaire, tout au long de l’évaluation des besoins des quartiers, de la sélection des investissements et de leur exécution, ainsi que de leur entretien et de leur exploitation. La stratégie appliquée est à la fois adaptative et proactive, en privilégiant la restructuration in situ afin de réduire la nécessité de réinstallation de la population et les coûts y relatifs.