Congo : confirme sa candidature à la présidentielle de 2021

Après avoir boycotté la présidentielle très contestée de 2016, remportée par son ancien mentor Denis Sassou Nguesso, Mathias Dzon, 73 ans, ministre des Finances entre 1997 et 2002, sera candidat au scrutin prévu en mars 2021.

Ce n’est pas une surprise. A quatre mois de l’élection présidentielle au Congo, le président de l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD/opposition), premier secrétaire de l’Union patriotique pour le renouveau national (UPRN), Mathias Dzon, a annoncé sa candidature. C’était samedi 21 novembre 2020, au cours d’une conférence de presse à Brazzaville.

Pour lui, c’est « pour l’intérêt supérieur de la nation en danger ». Il aurait donc répondu favorablement aux sollicitations de l’Alliance pour la république et la démocratie (ARD), une plateforme de l’opposition. Ce candidat tient, cette fois, à aller jusqu’au bout.

Candidat pour la première fois en 2009, il s’était arrêté en si bon chemin après avoir appelé au boycott avec ses amis de l’opposition en plein scrutin.

« Après de multiples consultations dans les diverses strates de l’opposition nationale et après mûres réflexions, j’ai décidé en toute responsabilité de m’engager dans la voie du devoir et de dire oui à la proposition patriotique de l’ARD. En conséquence, je déclare solennellement que je suis candidat à la prochaine élection présidentielle de mars 2021.

Cette fois-ci, il entend aller jusqu’au bout.

« C’est la première fois que je prends la décision personnelle de me présenter. Mais cette fois-ci c’est moi qui ai décidé et j’irai jusqu’au bout, dit-il, vous verrez si les conditions se passent très bien vous verrez qu’il y aura un changement dans ce pays. »

Il pense aussi qu’« Il faut absolument redéfinir le fichier électoral, pas l’appareil qu’on est en train de faire là, ça, nous connaissons les manœuvres. N’oubliez quand même pas que j’ai été aux affaires dans ce pays, donc je sais comment ça se passe. Il faut que nous arrivions à mettre en place un fichier électoral qui est bon, une commission électorale qui est bonne avec des personnalités indépendantes. Il faut refaire la loi électorale, la loi actuelle n’est pas bonne. »

Jusqu’ici, au Congo, la date de la présidentielle de 2021 reste n’a pas encore été arrêtée, les autorités gouvernementales entendent d’organiser une concertation politique pour mieux la préparer.

Congo : la concertation de Madingou contestée par l’opposition

La concertation de Madingou qui a été annoncée par le gouvernement congolais doit se tenir en novembre, en vue de la préparation de l’élection présidentielle de 2021.

Le gouvernement congolais a annoncé la tenue en novembre à Madingou d’une concertation pour préparer l’élection présidentielle devant se tenir en mars 2021, selon le calendrier constitutionnel. Mais, elle suscite déjà les réactions de l’opposition qui semble contester les conditions de son organisation.

C’est le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation Raymond Mboulou qui a fait cette annonce devant plusieurs responsables de partis politiques. Le nombre de participants sera bien limité pour des raisons qu’il a avancées. « Compte tenu des difficultés financières que nous éprouvons et à cause de la pandémie du coronavirus, les participations se feront par groupements politiques et en fonction du poids électoral », a déclaré Mboulou.

« C’est plus un rituel qu’une concertation »

L’annonce de cette concertation n’a pas laissé indifférente Claudine Munari, présidente de la fédération de l’opposition congolaise. « Ça ne sera que la cinquième concertation pour des élections qui se terminent toujours de la même manière, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas crédibles et contestées. C’est plus un rituel qu’une concertation. En fait, c’est le rituel avant élection », a-t-elle dit.

Pour sa part, Anatole Limbongo Ngoka, leader du Parti africain pour un développement intégral et solidaire (Paradis, opposition) ne s’attend pas à grand-chose. « Je suppose que même s’il y a des conclusions, elles n’auront pas une grande portée institutionnelle. Les concertations ! Il y en a eu pas mal, mais en général, ça n’aboutit à pas grand-chose », a-t-il relevé.

La présidentielle de 2021 aura lieu au moins 30 jours avant la date du 16 avril marquant la fin du mandat présidentiel.

Présidentielle 2021 : une concertation politique prévue au mois de novembre à Madingou

Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, a annoncé le 22 octobre la tenue courant novembre à Madingou, chef-lieu du département de la Bouenza, d’une concertation politique en prévision de l’élection présidentielle de 2021.

Sans préciser la date devant les responsables des partis politiques réunis à son invitation à la préfecture de Brazzaville, le ministre Mboulou a demandé à ces derniers de se préparer pour effectuer le déplacement de Madingou. « Nous sommes en train de préparer les invitations. Compte tenu des difficultés financières que le pays éprouve et à cause de la pandémie du coronavirus, la participation se fera par groupement politique et en fonction du poids électoral », a-t-il précisé.

Insistant sur le poids électoral, il a rappelé qu’il y a des partis qui sont représentés au niveau de l’Assemblée nationale et du Sénat. « Nous regarderons tout cela, mais en respectant la majorité présidentielle, l’opposition, les partis du centre et la société civile », a indiqué Raymond Zéphirin Mboulou.

Selon lui, la tenue de cette énième concertation politique s’inscrit dans le cadre d’une démarche enclenchée depuis 2009. Il s’agit de rassembler la classe politique à l’approche des élections. « A Madingou, il s’agira également de voir avec la classe politique ce que nous avons arrêté à Ouesso en 2017. Il faut prendre toutes les dispositions pour que nous nous retrouvons à Madingou », a signifié le ministre de l’Intérieur.

Publier la liste des partis conformes à la loi chaque année

Il a, par ailleurs, rappelé que ses services étaient en train de mettre de l’ordre dans le fichier des partis politiques, conformément à la loi relative aux conditions de création, d’existence et aux modalités de financement des partis politiques. « Nous devons nous fonder sur cette loi organique non seulement parce qu’elle est la loi de l’Etat, mais aussi parce que son application rigoureuse a été l’une des recommandations de nos différentes concertations », a-t-il expliqué.

Cette démarche ne consiste pas, a-t-il précisé, à mettre un terme à la création des partis politiques ou à la liberté publique, constitutionnellement garantie, mais à l’encadrer. D’après lui, le Congo comptait en 2018 plus de cinquante partis politiques. Un chiffre qui a quelque peu diminué avec la fusion par absorption et les annulations des récépissés de certains d’entre eux par le ministère de l’Intérieur.

« Il y a des partis politiques qui continuent d’exister qu’à Brazzaville et n’apparaissent qu’à l’orée des grands évènements politiques. Ceux-là, nous continuerons de les mettre de côté. Nous avons pris un arrêté, une décision qui consistera à publier, chaque année, la liste des partis politiques qui sont conformes à la loi », a annoncé le ministre de l’Intérieur.

Présent à la rencontre, le président du Parti africain pour un développement intégral et solidaire, Anatole Libongo-Ngoka, a annoncé sa participation à la concertation politique de Madingou. Membre de l’opposition, il estime que les conclusions de cette concertation n’auront pas une très grande portée institutionnelle.

« C’est le gouvernement qui nous propose une concertation, nous verrons bien. Nous allons y participer, s’il y a quelque chose à leur dire, nous le dirons. Il y a eu plusieurs concertations, une élection c’est les résultats des urnes », a confié Anatole Libongo-Ngoka.

Congo-Présidentielle 2021 : le Conseil de la communication déplore une campagne déguisée sur des médias

Au moins six mois avant cette échéance, le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) fait un rappel à l’ordre.

Conformément à la Constitution en vigueur, le Congo-Brazzaville va organiser sa prochaine élection présidentielle courant mars 2021. Au moins six mois avant cette échéance, le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) s’étonne de constater une campagne déguisée sur les médias qu’il rappelle à l’ordre. Un rappel à l’ordre salué par l’opposition qui se dit « exclue » des médias d’État et demande au Conseil de jouer pleinement son rôle de régulateur.

Face aux responsables des différents médias d’État et privés Philippe Mvouo, président du Conseil supérieur de la liberté de communication, a donné son constat : « Depuis trois mois au moins, les hommes politiques entreprennent des activités politiques qui frisent même la campagne électorale. Et cela doit attirer notre attention. Pas seulement la nôtre en tant que régulateur, mais aussi la vôtre en tant qu’acteurs de terrain. Vous ne devez pas servir de relais de tout propos recueilli dans les activités politiques. »

L’élection arrive et les médias doivent savoir quel type d’information servir à l’opinion, a exhorté Philippe Mvouo. Ses déclarations ont provoqué la réaction de l’opposant Clément Mierassa, président du Parti social-démocrate congolais (PSDC) : « Je trouve que le président du Conseil supérieur de la liberté de communication a beaucoup de courage, beaucoup de modestie et beaucoup d’humilité, mais, il prêche dans un désert. Parce que lorsqu’on fait déjà une campagne déguisée, qu’est-ce qui vous garantit que l’élection présidentielle de 2021 sera libre, démocratique et transparente. »

Philippe Mvouo a échangé avec la presse après avoir rencontré les responsables politiques de la majorité et de l’opposition. Il se propose d’aller échanger également avec l’ancien chef rebelle, le Pasteur Ntumi, dans son fief du Pool.

Congo-Présidentielle 2021 : le CSLC rappelle aux médias leur rôle

C’est au cours d’une rencontre jeudi 22 septembre 2020, que le président du Conseil supérieur de la liberté de communication, Philippe Mvouo s’est exprimé.

Il était face aux médias et leurs responsables ce 22 septembre à Brazzaville, le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), Philippe Mvouo. Celui-ci leurs a rappelé leur rôle et leurs a demandé de ne pas s’en écarter en cette période précédant l’élection présidentielle qui se tiendra le 2021.

Philippe Mvouo a énuméré les fondamentaux du métier de la presse qui, selon lui, sont basés sur le triptyque, informer, éduquer et divertir.  Pour le président du CSLC, cette période est sensible, c’est d’ailleurs pour cette raison que le rôle des médias est plus que capital dans l’harmonisation de la vie sociale.

La médiatisation ne signifie pas la diffusion de toutes les informations, les médias sont les chiens de garde, garder la paix, la tranquillité, a lancé Philippe Mvouo. « Les médias doivent éviter la nocivité », a-t-il dit.

Au moment où la nation s’achemine vers l’élection présidentielle les médias doivent impérativement garder leur neutralité, ne pas prendre position pour tel ou tel parti, se garder de diffuser des informations nocives tendant à nuire à la paix et à l’unité nationale, a insisté Philippe Mvouo.

C’était aussi l’occasion pour lui de rappeler d’application du code d’éthique et de déontologie

Congo-Présidentielle 2021 : le Paradis est contre le vote par anticipation de la Force publique

Le président du Parti africain pour un développement intégral et solidaire (Paradis), Anatole Libongo Ngoka l’a dit dans une interview qu’il a accordé aux « Dépêches de Brazzaville ».Anatole Libongo Ngoka

Le sujet sur le vote par anticipation de la Force publique fait débat en République du Congo. Le 3 septembre, le président du Parti africain pour un développement intégral et solidaire (Paradis), Anatole Libongo Ngoka, a rejeté dans une interview la loi portant le vote par anticipation de la Force publique.

« Le Paradis ne s’accorde pas avec cette loi parce qu’elle ne se justifie pas du tout. Depuis 1992, il y a des élections dans notre pays et la Force publique a toujours voté avec tout le monde. A ma connaissance, il n’y a jamais eu de problèmes… Ce que nous voyons, c’est qu’il y a des problèmes de maitrise du fichier électoral », a déclaré le président du Paradis.

Pour ce dernier, faire un fichier parallèle des agents de la Force publique relève plus d’un contrôle de celle-ci à des fins tout à fait particulier, c’est ce qui est condamné par la Constitution. « Qui va maitriser et contrôler le fichier des agents de la Force publique ? », s’est-il interrogé.

A toutes ces méfiances exprimées non seulement par l’opposition mais aussi par certains parlementaires lors de l’adoption de ce projet de loi le 13 août dernier au Parlement, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, rappelait à l’ensemble de la classe politique de ne pas s’inquiéter de cette nouvelle disposition pour bon nombre de raisons. C’est pour assurer au mieux la sécurité des électeurs, des populations ainsi que de tout le processus électoral, disait-il. « Il n’y a pas d’arrière-pensées à ce niveau-là.  Nous ne voulons plus vivre ce que nous avons connu à Pointe-Noire, Brazzaville, Kéllé et Liranga », soulignait le ministre avant de rappeler que le vote des militaires ne se fera pas dans les casernes.

« La CENI et le ministère détermineront les bureaux qui seront consacrés au vote de la Force publique, cela peut être dans les arrondissements. Au niveau des villes, on déterminera les lieux. Les bureaux de vote seront composés comme d’ordinaire. Il n’y aura aucun militaire comme président de bureau de vote et tout sera paritaire. S’il y a vingt représentants de la majorité, il y en aura également autant pour l’opposition  que pour le centre », rassurait le ministre Raymond Zéphirin Mboulou.

Revenant à l’élection de 2016, Anatole Libongo Ngoka a regretté le fait qu’après l’échec de l’opposition il n’y avait pas eu une rencontre de ses acteurs pour faire une évaluation de ce scrutin. « Chacun est allé dans sa direction. Et si on doit repartir ensemble, il faut quand même faire le point de cette élection, regarder ce qui n’a pas marché et bâtir comment aborder 2021 », a-t-il conclu.

Congo-présidentielle 2021 : aucune amélioration dans la préparation

Presque toutes les plateformes de l’opposition pensent qu’il faut une concertation pour revoir la gouvernance électorale.

Il ne reste plus que sept mois au Congo-Brazzaville pour organiser l’élection présidentielle de 2021. Pour l’opposition, en terme de préparation, rien n’est fait pour que le scrutin à venir soit différent de celui de 2016 marqué par une vive contestation et des violences. Elle appelle donc à une concertation pour revoir la gouvernance électorale. Mais la démarche proposée est loin de convaincre le Parti congolais du travail (PCT) au pouvoir.

Toutes les plateformes de l’opposition ou presque sont unanimes au sujet de cette concertation pré-électorale. Le leader d’Unis pour le Congo (UPC), Paulin Makaya, pense que sans le dialogue et avec la Commission électorale actuelle, il est impossible de penser à une alternance en 2021.

« On ne peut pas aller à une élection (en 2021) dans les mêmes conditions que celles de 2016. Il faut que les Congolais s’asseyent pour revoir la gouvernance électorale. On ne peut pas céder. Ça c’est comme ça. La Commission nationale électorale indépendante actuelle (CNEI) est en porte-à-faux avec le peuple congolais », a déclaré Makaya.

Le PCT a déjà choisi son candidat pour le prochain scrutin, il s’agit bien sûr du président sortant Denis Sassou Nguesso. Cette formation, par la voix de son porte-parole Parfait Iloki, affirme que sa démarcation de l’opposition est claire et nette.

« Le dialogue dans notre pays est même érigé en mode de gestion. Toute une institution lui est même dédiée, il s’agit du Conseil consultatif du dialogue. Le bon sens veut qu’on fasse confiance à cette institution de la République. Quant à la gouvernance électorale, la CNEI est une commission paritaire où siègent tous les partis politiques les plus représentatifs du pays depuis la portion centrale de la CNEI jusqu’à la portion locale », a argué Iloki.

Selon la Constitution, la prochaine élection sera organisée au moins 30 jours avant la date du 16 avril 2021.

Cette date (16 avril 2021) marque la fin du mandat du président Sassou Nguesso, élu en 2016 au terme d’une élection fortement contestée. L’ancien chef d’état-major, le général Jean-Marie Michel Mokoko, qui n’a jamais reconnu sa victoire a été jugé et condamné en 2018 à vingt ans de prison pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État. Il vient d’être évacué en Turquie pour des soins.

Congo-présidentielle 2021 : le sujet fait débat

Les avis se contredisent, l’opposition veut la prorogation du mandat de Denis Sassou N’Guesso, pourvu qu’il ne soit plus candidat. La majorité insiste sur le respect de la Constitution.

L’élection présidentielle aura-t-elle lieu à la fin du premier trimestre de l’année 2021 ? La question fait débat et s’amplifie dans les Etats-majors politiques à Brazzaville. A l’opposition, les voix divergent.

Pour Paulin Makaya, président d’Unis pour le Congo, il faut un dialogue inclusif.

« Nous ne sommes pas d’accord. Nous demandons au président Sassou de donner aux Congolais le véritable dialogue. Nous avons des préalables: on ne peut pas aller à un dialogue si Mokoko et Okombi ne sont pas participants », réclame-t-il d’un ton ferme.

Pour lui, les cadres de la majorité au pouvoir ne sont que « des spécialistes de saupoudrage politique ».

Le chef de file de l’opposition, Pascal Tsaty Mabiala, sollicite quant à lui une prorogation du mandat du président Sassou N’Guesso qui s’achève en mars 2021. Il estime qu’en l’état actuel des choses, le prochain scrutin présidentiel ne sera pas crédible.

« On ne peut pas aller à une élection crédible qui ne soit pas contestée », explique le leader de l’opposition.

C’est pourquoi, il fait sa proposition de repousser ce scrutin. « Nous sommes à sept mois de cette élection. L’alternance est bloquée tant que le président Sassou est candidat. Tout est conçu pour que le président Sassou soit élu », tempête Tsaty Mabiala.

Pour la majorité présidentielle, la Constitution doit être respectée. La tenue du scrutin présidentiel aura lieu à date échue. Selon le secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir), Pierre Moussa, la proposition faite par le chef de file de l’opposition n’est pas acceptable.

« Il faut suivre la Constitution. Est-ce qu’il appartient à un individu de dire qu’il ne veut pas de ce candidat, il va le pousser vers la porte? », Pierre Moussa.

Gardant ses distances dans ce débat, la société civile plaide tout de même pour une élection crédible et incontestable.

Le directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), Trésor Nzila Kendet, demande une réforme du système électoral.

« La Constitution du 20 janvier 2002 a été changée pour un seul but, celui de permettre au président Sassou de conserver son fauteuil le plus longtemps possible, il ne faut pas se faire d’illusion. Le plus important, c’est de réunir les conditions pour une élection crédible et apaisée. Il faut qu’il y ait des grandes réformes », indique Nzila Kendet.

Le Congo doit relever plusieurs défis avant d’arriver à cette élection. Il s’agit de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19. Le nombre de cas de contamination, évalué à plus de 2600, reste croissant. La crise financière est également une épine sous le pied du gouvernement, tandis que la tenue d’un dialogue politique est une attente de la classe politique.

Présidentielle 2021 : l’Upads demande le report des élections

L’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) a respectivement rencontré, les 27 et 28 janvier à Brazzaville, la délégation de l’UE et le Pnud pour faire part de ses propositions relative au report de l’élection présidentielle de l’an prochain.

Conduite par son premier secrétaire, Pascal Tasty-Mabiala, la délégation de l’Upads a été reçue au siège de l’UE par le chef de mission de cette institution, Raul Mateus Paula, en présence des ambassadeurs de France, d’Allemagne, d’Italie et de Belgique au Congo. Concernant le Pnud, c’est la conseillère en paix et développement de cette agence onusienne, Angeline Nkwenkam Nguedjeu, qui s’est rendue au siège de la première formation politique de l’opposition congolaise.

En effet, avec ces deux délégations, l’Upads a réitéré ses cinq propositions contenues dans son message du 26 décembre 2019.  Il s’agit, entre autres, de la mise en place d’un gouvernement de consensus et d’union nationale dont la mission s’achèvera avec l’élection d’un nouveau président de la République ; la prolongation de deux ans du mandat du  président de la République jouissant de toutes ses prérogatives constitutionnelles, avec interdiction pour lui de se présenter à la prochaine élection présidentielle.

Le premier secrétaire de l’Upads, Pascal Tsaty-Mabiala, a également proposé le « retour au pays, suscité ou volontaire, de tous les exilés politiques et des autres Congolais de la diaspora qui le désirent, afin de participer librement à la vie politique nationale ; l’adoption d’un Pacte républicain, seul moyen d’élever la conscience nationale et patriotique dans un pays aux relents tribalo-ethniques avérés ; l’organisation groupée de toutes les élections au terme de la transition proposée, c’est-à-dire en 2023 », a détaillé le communiqué de presse du département de la communication de l’Upads.

Ainsi, après avoir suivi la communication du premier secrétaire de l’Upads, l’UE a pris bonne note et s’est engagée d’informer leurs Etats, avant de transmettre aux autorités nationales les doléances de l’Upads. Les deux parties ont, par ailleurs, convenu de se retrouver périodiquement. Quant à l’échange avec le Pnud, Angeline Nkwenkam Nguedjeu entend informer sa hiérarchie avant de transmettre également les doléances de l’Upads aux autorités congolaises.

Notons que les propositions de l’Upads dont le premier secrétaire est le chef de file de l’opposition congolaise ont déjà suscité l’adhésion de certains partis de cette plateforme. Il s’agit, entre autres, du Parti républicain (PR) de Paul Marie Mpouelé, du Comité d’action pour le renouveau (CAR) de Clotaire Mboussa Ellah, de l’Union des démocrates humanistes-Yuki (UDH-Yuki) de Guy Brice Parfait Kolélas et du Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD) de Jacques Joachim Yhombi Opango. Ces deux derniers partis qui ne se sont pas exprimés clairement, comptent sur la convocation du dialogue national pour trancher toutes ces questions.

Cependant, d’autres franges des partis de l’opposition comme la Convention des partis républicains (Copar) de Chris Antoine Walembaud, la Fédération de l’opposition congolaise

Congo : la présidentielle au centre du congrès du PCT

Plusieurs milliers de membres et militants du PCT venus des quatre coins du Congo, des délégations parties d’Europe, ont pris part aux travaux du congrès qui se sont poursuivis ce lundi 13 janvier 2020.

Le Parti congolais du travail (PCT), au pouvoir au Congo, a ouvert vendredi à Brazzaville son cinquième congrès ordinaire avec en ligne de mire l’élection présidentielle de 2021, scrutin auquel le chef de l’État Denis Sassou Nguesso devrait prendre part.

Les représentants des partis des « pays amis » tels que les Partis communistes chinois et cubain, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) ou encore le Front patriotique rwandais (FPR) étaient de la partie.

Secrétaire général sortant, en poste depuis 2011, Pierre Ngolo, 65 ans, a été le seul à prendre la parole. Il a exhorté ses camarades à la « discipline » et à « travailler pour le bien-être des Congolais ».

« C’est de la responsabilité du PCT de porter le peuple congolais à la réalisation de ses rêves d’une société démocratique, développée où il fait bon vivre », a insisté M. Ngolo.

Président du Sénat depuis 2017, M. Ngolo ne peut être candidat à sa propre succession conformément à un nouveau règlement du PCT daté de 2016 qui interdit le cumul de fonctions.

Le principal enjeu du congrès est la désignation d’un nouveau secrétaire général chargé de conduire cette formation cinquantenaire jusqu’à la présidentielle.

Jeudi, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS, principale parti d’opposition) a estimé que les conditions ne seraient pas réunies pour que le pays organise une présidentielle en 2021.

L’UPADS a proposé une transition et un scrutin présidentiel en 2023 sans la participation de Denis Sassou Nguesso.

« Il y a des gens, qu’ils soient au pouvoir [ou dans] l’opposition, qui ne sont jamais prêts pour aller aux élections », a réagi Anatole Collinet Makosso, membre du bureau politique du PCT et ministre de l’Enseignement. « Mais, au PCT nous pensons que l’alternance c’est le respect des échéances », a-t-il ajouté.

Présidentielle 2021 : possible candidature unique de l’opposition

Le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD) appelle les leaders politiques de l’opposition s’unir pour choisir un candidat lors de la présidentielle de 2021.

L’appel a été lancé par le RDD au cours d’une conférence de presse. Ce parti de l’opposition demande aux autres partis de se mettre ensemble pour présenter une seule candidature à l’élection présidentielle de 2021.

« Nous lançons un appel à son unité pour préparer si possible des Etats généraux, afin de présenter  un candidat unique », a déclaré Jean-Jacques Serge Yhomby-Opango, vice-président et fils du président fondateur du RDD.

Pour lui, l’opposition a plus de chance de renverser le pouvoir en place si elle allait en champs de bataille ensemble.

« Le pouvoir en place n’a jamais été aussi faible (…). En 2016, le président Sassou Nguesso a été très mal élu. Il n’a rien fait de nouveau depuis. Ce serait invraisemblable qu’il gagne une élection sans tricher » a-t-il insisté.

Présidentielle 2021 : Pascal Tsaty Mabiala appelle les opposants à former un front commun

Lors d’une conférence de presse qu’il a animée le 28 août à Brazzaville, Pascal Tsaty Mabiala, a invité les autres cartels de l’opposition à se joindre à eux afin de former un front politique digne pour garantir l’alternance démocratique en 2021.

Moins de vingt mois de l’élection présidentielle de 2021, l’opposition politique congolaise mesure déjà les enjeux du scrutin. Le chef de file de l’opposition pense que pour vaincre ce combat décisif, face à un Parti congolais du travail (PCT), qui n’entend pas baisser la garde, ce groupement politique doit y aller en rangs serrés. D’où l’intérêt pour la gauche congolaise, au-delà des divergences politiques, de se remettre ensemble, comme cela a été le cas avant la présidentielle de 2016, en vue de former une coalition plus soudée et efficace, capable de renverser la vapeur en 2021.

« Nous lançons un appel solennel et fraternel aux autres forces vives de la nation, particulièrement à nos camarades des autres plateformes de l’opposition au dépassement, pour que nous regardions ensemble la question de la gouvernance électorale. Les différences d’approches ne sauraient constituer des obstacles à l’aboutissement du combat commun, celui de l’alternance démocratique », a souligné Pascal Tsaty Mabiala.

Pour ce faire, l’opposition congolaise a réitéré au gouvernement de mettre en place des conditions adéquates pouvant garantir un scrutin présidentiel libre, transparent et non conflictuel en 2021, en améliorant le processus électoral en cours qui implique, entre autres, la maitrise du corps électoral, le bon découpage électoral et bien d’autres paramètres qui entrent en ligne de compte.

« L’élection présidentielle prochaine devient énigmatique. En effet, le chef de l’Etat ne rassure pas les congolais quant à sa volonté d’organiser l’élection présidentielle de 2021 dans les meilleures conditions que celles qui ont prévalu en 2016 et qui ont donné lieu à une grande controverse et des pertes en vies humaines », a renchéri le chef de file de l’opposition congolaise.