Congo : confirme sa candidature à la présidentielle de 2021

Après avoir boycotté la présidentielle très contestée de 2016, remportée par son ancien mentor Denis Sassou Nguesso, Mathias Dzon, 73 ans, ministre des Finances entre 1997 et 2002, sera candidat au scrutin prévu en mars 2021.

Ce n’est pas une surprise. A quatre mois de l’élection présidentielle au Congo, le président de l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD/opposition), premier secrétaire de l’Union patriotique pour le renouveau national (UPRN), Mathias Dzon, a annoncé sa candidature. C’était samedi 21 novembre 2020, au cours d’une conférence de presse à Brazzaville.

Pour lui, c’est « pour l’intérêt supérieur de la nation en danger ». Il aurait donc répondu favorablement aux sollicitations de l’Alliance pour la république et la démocratie (ARD), une plateforme de l’opposition. Ce candidat tient, cette fois, à aller jusqu’au bout.

Candidat pour la première fois en 2009, il s’était arrêté en si bon chemin après avoir appelé au boycott avec ses amis de l’opposition en plein scrutin.

« Après de multiples consultations dans les diverses strates de l’opposition nationale et après mûres réflexions, j’ai décidé en toute responsabilité de m’engager dans la voie du devoir et de dire oui à la proposition patriotique de l’ARD. En conséquence, je déclare solennellement que je suis candidat à la prochaine élection présidentielle de mars 2021.

Cette fois-ci, il entend aller jusqu’au bout.

« C’est la première fois que je prends la décision personnelle de me présenter. Mais cette fois-ci c’est moi qui ai décidé et j’irai jusqu’au bout, dit-il, vous verrez si les conditions se passent très bien vous verrez qu’il y aura un changement dans ce pays. »

Il pense aussi qu’« Il faut absolument redéfinir le fichier électoral, pas l’appareil qu’on est en train de faire là, ça, nous connaissons les manœuvres. N’oubliez quand même pas que j’ai été aux affaires dans ce pays, donc je sais comment ça se passe. Il faut que nous arrivions à mettre en place un fichier électoral qui est bon, une commission électorale qui est bonne avec des personnalités indépendantes. Il faut refaire la loi électorale, la loi actuelle n’est pas bonne. »

Jusqu’ici, au Congo, la date de la présidentielle de 2021 reste n’a pas encore été arrêtée, les autorités gouvernementales entendent d’organiser une concertation politique pour mieux la préparer.

Congo : Mathias Dzon candidat à la présidentielle de 2021

L’ancien ministre des Finances a été désigné par son parti politique Alliance pour la République et la Démocratie (ARD), samedi 29 août 2020.

C’est officiel, Mathias Dzon est le candidat de l’ARD à l’élection présidentielle de 2021 en République du Congo. Cet ancien ministre des Finance entre 1997 et 2002, à 73 ans, a été investi par son parti politique. Mathias Dzon, qui a pris acte de cette sollicitation, s’est dit toutefois inquiet au sujet de la gouvernance électorale.

Il faut dire l’ARD avait demandé à son leader de se porter candidat au prochain scrutin lors d’une convention au cours de laquelle elle a dressé un bilan négatif des 60 ans de l’indépendance célébrés le 15 août dernier. Pour Mathias Dzon, il est temps de changer le logiciel de gestion et de sortir le pays de l’abîme.

« L’ARD, après réflexion, m’a proposé d’être candidat à la prochaine élection présidentielle pour sortir le pays du chaos. Telle est la mission qui m’a été confiée (…). Ma réponse ! C’est d’abord une marque de confiance et ensuite une lourde responsabilité. Bon ! J’ai pris acte. On a encore le temps. Le moment viendra où je vais leur dire « Ok, j’accepterai votre mission », mais avec le concours de tous nous gagnerons », a déclaré Mathias Dzon sur les antennes de RFI

Rappelons que Mathias Dzon est candidat malheureux à la présidentielle de 2009. Il avait boycotté celle de 2016 et dénonçait les conditions d’organisation. Pour 2021, il n’a pas trop d’assurance non plus.

« Il n’y a rien qui nous garantit une élection crédible. Rappelez-vous, nous n’avons pas cessé de parler de la refondation de la gouvernance électorale. Jusqu’à aujourd’hui, le pouvoir résiste. Il ne veut pas », a-t-il déploré.

Au Congo, le pouvoir et l’opposition restent divisés au sujet du vote par anticipation des forces de défense et de sécurité à la prochaine présidentielle.

Congo : l’ARD refuse la tenue d’un dialogue

Au cours de sa treizième coordination nationale tenue le 13 avril, à Brazzaville, la coalition politique que dirige Mathias Dzon s’est opposée catégoriquement à la concertation nationale.

L’Alliance pour la République et la démocratie (ARD) estime que face à l’extrême gravité de la situation financière, économique, sociale, politique, sécuritaire, électorale et environnementale actuelle du Congo, seul un dialogue politique national inclusif constitue l’unique et bonne solution de sortie de la crise.

Elle a, à cet effet, rejeté catégoriquement ce qu’elle a appelé le monologue que  Martin Mbéri prépare actuellement, dans le cadre du Conseil national du dialogue. Une institution, selon l’ARD, totalement acquise au pouvoir car ne rassemblant, pour la plupart, que des représentants des partis de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition choisie.

Sur les deux cent quarante-cinq membres que compte ce conseil, a souligné l’ARD, deux cent seize appartiennent à la mouvance présidentielle et alliés, vingt-neuf seulement à l’opposition, et particulièrement « l’opposition choisie ». « Le moment est plus que jamais venu de sortir de cet imbroglio », a-t-elle indiqué.

Ce groupement de partis a, en outre, rappelé que les précédents dialogues organisés à Brazzaville en 2009, à Ewo en 2011, à Dolisie en 2013, à Sibiti en 2015 et à Ouesso en 2017, n’ont été que des monologues de la même farine qui n’ont rien apporté aux maux qui minent gravement le Congo.

Se fondant sur ces observations, les participants à la treizième coordination nationale de l’ARD ont invité instamment le pouvoir à revenir à la raison, en plaçant l’intérêt supérieur du pays au-dessus de ses intérêts partisans et à se convaincre que le dialogue politique national inclusif est un impératif catégorique.

« Il est inévitable et constitue le sésame pour sortir le Congo du chaos actuel », a renchéri l’ARD, avant d’inviter le président de la République à le convoquer sans délai.

Cette plate-forme est revenue sur la mauvaise gouvernance et la corruption qui sont, selon elle, les principales causes de la crise multidimensionnelle que connaît le pays.

« Les tenants du pouvoir ont détourné à leur profit personnel les fruits de la croissance. Au moyen des détournements des deniers publics, des commissions occultes sur les marchés publics, des pots-de-vin, des surfacturations, de l’appropriation personnelle des biens publics et du placement de l’argent de l’Etat dans des comptes privés dans les pays étrangers et dans les paradis fiscaux », a soutenu l’ARD. Du fait de cette situation, a relevé cette coalition, le Congo est aujourd’hui totalement effondré. Le gouvernement, a-t-elle poursuivi, est inerte et attend tout de la signature d’un hypothétique programme avec le Fonds monétaire international, ne proposant aucune mesure de sortie de crise.