Congo : l’ARD refuse la tenue d’un dialogue

Au cours de sa treizième coordination nationale tenue le 13 avril, à Brazzaville, la coalition politique que dirige Mathias Dzon s’est opposée catégoriquement à la concertation nationale.

L’Alliance pour la République et la démocratie (ARD) estime que face à l’extrême gravité de la situation financière, économique, sociale, politique, sécuritaire, électorale et environnementale actuelle du Congo, seul un dialogue politique national inclusif constitue l’unique et bonne solution de sortie de la crise.

Elle a, à cet effet, rejeté catégoriquement ce qu’elle a appelé le monologue que  Martin Mbéri prépare actuellement, dans le cadre du Conseil national du dialogue. Une institution, selon l’ARD, totalement acquise au pouvoir car ne rassemblant, pour la plupart, que des représentants des partis de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition choisie.

Sur les deux cent quarante-cinq membres que compte ce conseil, a souligné l’ARD, deux cent seize appartiennent à la mouvance présidentielle et alliés, vingt-neuf seulement à l’opposition, et particulièrement « l’opposition choisie ». « Le moment est plus que jamais venu de sortir de cet imbroglio », a-t-elle indiqué.

Ce groupement de partis a, en outre, rappelé que les précédents dialogues organisés à Brazzaville en 2009, à Ewo en 2011, à Dolisie en 2013, à Sibiti en 2015 et à Ouesso en 2017, n’ont été que des monologues de la même farine qui n’ont rien apporté aux maux qui minent gravement le Congo.

Se fondant sur ces observations, les participants à la treizième coordination nationale de l’ARD ont invité instamment le pouvoir à revenir à la raison, en plaçant l’intérêt supérieur du pays au-dessus de ses intérêts partisans et à se convaincre que le dialogue politique national inclusif est un impératif catégorique.

« Il est inévitable et constitue le sésame pour sortir le Congo du chaos actuel », a renchéri l’ARD, avant d’inviter le président de la République à le convoquer sans délai.

Cette plate-forme est revenue sur la mauvaise gouvernance et la corruption qui sont, selon elle, les principales causes de la crise multidimensionnelle que connaît le pays.

« Les tenants du pouvoir ont détourné à leur profit personnel les fruits de la croissance. Au moyen des détournements des deniers publics, des commissions occultes sur les marchés publics, des pots-de-vin, des surfacturations, de l’appropriation personnelle des biens publics et du placement de l’argent de l’Etat dans des comptes privés dans les pays étrangers et dans les paradis fiscaux », a soutenu l’ARD. Du fait de cette situation, a relevé cette coalition, le Congo est aujourd’hui totalement effondré. Le gouvernement, a-t-elle poursuivi, est inerte et attend tout de la signature d’un hypothétique programme avec le Fonds monétaire international, ne proposant aucune mesure de sortie de crise.