Sénégal : les relents politiques de l’arrestation d’un rebelle à Dakar

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la sortie du procureur présentant au public le profil du présumé rebelle arrêté en marge d’une manifestation de l’opposition, qui appelle de nouveau « à la résistance » vendredi prochain.L’AS titre sur « les graves révélations du procureur » portant notamment sur l’arrestation d’éléments du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), un groupe rebelle qui lutte depuis plus de quarante ans pour l’indépendance du sud du pays. Face aux journalistes hier, le procureur Amady Diouf a expliqué comment la gendarmerie et les Renseignements généraux (RG) « ont pisté Ousmane Kabiline Diatta et sa bande ». En outre,  « d’autres éléments du MFDC avaient fait cap sur Dakar pour participer à la manifestation de l’opposition » de mercredi dernier, souligne-t-il.

Dans Le Quotidien, où il « sort de sa réserve », le procureur affirme que le présumé rebelle arrêté « voulait s’adonner à des opérations de pillages et à l’atteinte de l’intégrité physique des personnes (…) avec d’autres éléments du MFDC ». Précisant qu’Ousmane Kabiline Diatta « est le bras armé de l’aile dure de la rébellion dirigée par Paul Bassène », le magistrat annonce l’ouverture d’une « information judiciaire » pour « complot contre les autorités de l’Etat ». « C’est un individu dangereux, une menace pour la sécurité publique », ajoute-t-il dans L’Observateur qui retrace le « parcours d’un grand maquisard ».

« Kabiline ferré, le procureur cible des ramifications dans Yewwi » Askan Wi (YAW, libérer le peuple), la coalition de l’opposition dont l’un des leaders est Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud) et un des principaux adversaires du président Macky Sall, selon Vox Populi. « Il ne peut y avoir ni d’intouchable ni d’impunité. On va mettre tous les moyens de l’Etat pour retrouver toutes les personnes impliquées directement ou indirectement dans la venue de ces rebelles à Dakar », a déclaré le magistrat face à la presse.

En revanche, Ousmane Sonko sonne la charge contre le procureur et note que « c’est une commande politique ». « Il aurait dû avoir le courage de m’accuser de rebelle et m’arrêter », a dit l’opposant.

Ce faisant, « Yewwi persiste » dans sa décision de tenir sa manifestation du 17 juin à la Place de l’Obélisque en dépit du « niet » du préfet de Dakar, d’après Sud Quotidien. L’autorité territoriale invoque la « menace de trouble à l’ordre public et la violation de l’article L61 du Code électoral ». Cependant, Sonko et Khalifa Sall arguent que « l’interdiction n’a pas une base légale ».

« Je ne crois pas à la justice » telle qu’elle est aujourd’hui, a poursuivi Sonko avant d’appeler « à la résistance » dans Walf Quotidien. Ainsi, le journal semble inquiet de ce qu’il qualifie de « défiance de l’autorité » en titrant sur « le jeu risqué de Yewwi ».

Fort de tout cela, EnQuête se demande s’il n’est pas mieux de « reporter les élections » législatives du 31 juillet 2022. « Les opposants sont dans une logique de confrontation, l’Etat les attend de pied ferme », constate le journal. Par conséquent, « le report va profiter à tout le monde. Il va faire baisser la tension à zéro », indique Déthié Faye là où Alioune Tine note que « les logiques et enjeux dépassent les élections législatives ».

Côte d’Ivoire : la vérité sur la supposée attaque terroriste

L’armée ivoirienne dément une attaque terroriste repoussée à la frontière avec le Ghana, relayée sur les réseaux sociaux.« L’Etat-major général des armées constate avec regret la propagation sur les réseaux sociaux d’une information relative à une attaque terroriste qui aurait été repoussée à la frontière ivoiro-ghanéenne », indique un communiqué du Bureau d’Information et de Presse des Armées (BIPA)

« Cette information, reprise par certains média professionnels ne repose sur aucun fait tangible et avéré dans la région et la période alléguées », affirme l’état-major général des armées ivoiriennes.

L’état-major général déclare que « des terroristes n’ont jamais été repoussés à cette frontière le week-end écoulé parce qu’ils ne s’y sont jamais signalés ».

L’armée ivoirienne qualifie de « rumeur » cette information, invitant les instigateurs à la responsabilité, parce que le terrorisme représente un péril sécuritaire majeur pour toute entité, et son évocation doit s’entourer de prudence.

« En tout état de cause, l’Etat-major général des armées a toujours informé les populations des alertes et attaques terroristes signalées ou survenues sur toute l’étendue du territoire national, mission à laquelle le BIPA, son service de communication ne s’est jamais dérobé », indique le document.

La Côte d’Ivoire est dans le viseur des groupes jihadistes. En mars 2016, trois assaillants tuaient 19 personnes sur la plage très prisée de Grand-Bassam, près d’Abidjan. L’attaque terroriste revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été la première de ce type perpétrée sur le territoire ivoirien.

En juin 2021, plusieurs militaires avaient perdu la vie lors d’attaques jihadistes au nord du pays exposé au risque d’attaques. Un important dispositif sécuritaire a été déployé dans cette partie du pays pour prévenir les risques d’éventuelles attaques.

Côte d’Ivoire : 5.480 milliards Fcfa de la Banque mondiale pour le PND

La Banque mondiale (BM) s’engage à mobiliser 8,7 milliards de dollars soit 5 480 milliards Fcfa pour le financement du Programme national de développement (PND, 2021-2025) de la Côte d’Ivoire.« Nous nous engageons, mes collègues de la SFI et de la Banque mondiale, à mobiliser un total de 8,7 milliards de dollars », a annoncé mercredi à Abidjan la directrice des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, Mme Coralie Gevers, à l’ouverture du Groupe Consultatif dédié aux partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Sur ces 8,7 milliards de dollars, la Banque mondiale, selon Mme Coralie Gevers, prévoit 1,9 milliard de dollars (1 196 milliards Fcfa) de financement pour les investissements privés et 6,8 milliards de dollars (4 282 milliards Fcfa) de financement public.

« Ces engagements démontrent notre confiance dans la capacité du secteur privé à identifier et développer des opportunités d’investissements porteuses d’innovations en Côte d’Ivoire », a-t-elle dit.

Pour la Banque mondiale, cette mobilisation de ressources dénote aussi de la confiance de l’institution dans la capacité des autorités à améliorer leur politique publique et à renforcer leur capacité de mise en œuvre à la hauteur de leur ambition.

A l’ouverture du Groupe Consultatif, le vice-président ivoirien, Meyliet Koné, représentant le chef de l’Etat ivoirien a indiqué que la Côte d’Ivoire recherche environ 10 000 milliards Fcfa auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux.

La Côte d’Ivoire qui ambitionne d’être un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2030, veut transformer son économie à l’horizon 2030.

Le PND 2021-2025 projette une croissance économique moyenne de 7,65% contre 5,9% sur la période 2016-2020, en portant le taux d’investissement de 23,1% du PIB en 2021 à 27,1 du PIB en 2025.

Le portefeuille des investissements du PND 2021-2025 est estimé à 59 000 milliards Fcfa dont 43 646 milliards Fcfa pour le secteur privé, soit 74% et 15 353 milliards de Fcfa pour le secteur public, soit 26%.

Sur la part du secteur public, de 15 353 milliards Fcfa, l’Etat ivoirien recherche 9 335 milliards Fcfa auprès des partenaires techniques au développement pour combler sa part de financement dans le PND 2021-2025.

La Côte d’Ivoire accueille Norfund

Le fonds d’investissement norvégien, dédié au secteur privé des pays en développement, a officiellement lancé ses activités ce mercredi en Côte d’Ivoire.Actif en Afrique subsaharienne depuis 25 ans, Norfund est maintenant présent en Côte d’Ivoire. Pour marquer l’évènement, une conférence-débat a été organisée autour du thème « Investir dans la création de valeur à l’origine ». Des discussions auxquelles ont participé des dirigeants d’entreprises, des experts, des banquiers et des entrepreneurs.

Dans son discours, Ellen Cathrine Rasmussen, vice-présidente exécutive de Norfund – Scalable Enterprises, a indiqué que « la Côte d’Ivoire a été identifiée comme un pays clé en 2019 par le Conseil d’administration de Norfund, mais les restrictions dues à la pandémie de la Covid-19 nous ont empêché d’y développer activement des projets ».

Poursuivant, ce cadre du fonds d’investissement norvégien a souligné que la Covid-19 a appris au monde à mener des affaires grâce aux outils virtuels, mais « les relations d’affaires et les opportunités d’affaires se forgent durablement lors des rencontres en présentiel » comme celle d’aujourd’hui.

Dans ce sens, Ellen Catherine Rasmussen a dit espérer que « cet évènement stimule de nombreuses opportunités dans un avenir proche » en Côte d’Ivoire. À ce jour, Norfund y a capital d’environ 130 millions dollars.

Le fonds d’investissement norvégien accompagne les Petites et Moyennes Entreprises africaines dans leur croissance avec des financements à long terme via deux instruments : la prise de participation en fonds propres et les prêts commerciaux.

Ses secteurs prioritaires sont notamment l’agro-alimentaire, l’industrie et les produits de grande consommation, l’énergie renouvelable (solaire, biomasse, hydroélectricité), les institutions financières (banque et microfinance), les infrastructures durables (adduction en eau potable et gestion des déchets).

Au-delà du financement, Norfund soutient les entreprises à travers l’octroi d’une enveloppe d’assistance technique en coparticipation. Cet outil est destiné à financer le besoin en expertise technique et en formation de la société ou du projet.

En 2021, le portefeuille engagé de Norfund s’élève à 3,1 milliards de dollars en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est et en Amérique centrale. Le premier investissement direct réalisé en Côte d’Ivoire est un prêt de 10 millions USD signé en avril 2022 au profit de la filiale ivoirienne du groupe singapourien Valency International. Cet argent est destiné à la construction, dans les environs d’Abidjan, d’une nouvelle usine de transformation de la noix de cajou pour un coût de 20 millions de dollars.

Sénégal-Guinée : l’énergie solaire pour booster l’autonomisation des femmes

Le projet de transition énergétique à travers la chaîne de valeur horticole, lancé mercredi à Dakar, vise à réduire la pénibilité de l’exhaure et la charge financière qui en résulte en cas de mécanisation du processus.La Guinée et le Sénégal disposent de temps d’ensoleillement estimés respectivement entre 2000 et 3000 heures par an. Dans un contexte marqué par la flambée des prix des énergies fossiles, ces ressources solaires constituent une véritable alternative pour ces deux pays ouest-africains.

Au-delà de la fourniture d’électricité, celles-ci peuvent jouer un rôle important dans l’exécution des programmes de développement. C’est le cas notamment dans l’agriculture où le solaire peut faciliter l’arrosage et l’irrigation des champs.

C’est pourquoi, le think tank Initiative prospective agricole et rural (Ipar) en collaboration avec le Centre d’étude et de coopération internationale (Ceci) ont lancé le projet de recherche sur la transition énergétique pour l’autonomisation économique des femmes à travers la chaîne de valeur horticole dans un contexte post-Covid en Guinée et au Sénégal.

« Nous allons regarder quels sont les mécanismes qui peuvent permettre une meilleure utilisation du solaire dans la chaîne de valeur horticole notamment pour l’irrigation, mais également dans l’ensemble de la chaîne de valeur que ça soit la transformation, la conservation… », a indiqué la directrice de la recherche à l’Ipar, Laure Tall.

Par ailleurs, a-t-elle fait savoir, le consortium va renforcer la capacité des acteurs, les femmes en particulier, à l’utilisation de ces technologies et pour l’accès aux financements afin d’atteindre une autonomisation sociale, gage d’épanouissement pour les cibles.

Ce programme compte répertorier les solutions écoénergétiques à faible émission pour la gestion de l’eau et leur niveau de contrôle par les hommes et les femmes dans la chaîne de valeur horticole, évaluer les solutions écoénergétiques en mesurant l’amélioration de la rentabilité, de l’efficience, de la pénibilité, et du temps de travail des femmes et des hommes.

En outre, il cherchera à déterminer l’impact de l’accès et du contrôle de ces technologies solaires par les femmes sur leur capacité d’agir et leur autonomisation sociale et économique et à identifier les conditions pour un passage à l’échelle des techniques de l’irrigation solaire dans les chaînes de valeur horticoles notamment.

Ce projet de 30 mois, ayant officiellement débuté en novembre 2021 par une revue littéraire des actions similaires réussies dans d’autres pays en développement, est financé par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) à hauteur d’un peu moins un million de dollars canadiens.

Au Sénégal, le programme sera mis en œuvre dans la zone des Niayes, bande côtière qui va de Dakar (Ouest) à Saint Louis (Nord) et en Guinée dans la région de Boké (Nord-Ouest). Selon Hérico Diallo, point focal du projet en Guinée, cette collaboration permettra de bénéficier de l’expertise sénégalaise dans le domaine du solaire.

De son côté, Mouhamed Ndiaye, Conseiller technique N°1 du ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, a invité les acteurs à faire de cette initiative « un projet de recherche-action au service du développement et de l’autonomisation des femmes ».

Mali : que cache l’arrestation du chef jihadiste Oumeya Ould Albakaye

Pendant qu’elle se retire du Mali, la France arrête un chef jihadiste lié à l’Etat islamique.Que cherche à prouver la France ? Alors que ses forces se retirent progressivement du Mali, elle continue de mener des opérations militaires dans ce pays sahélien, malgré la demande formulée par la junte au pouvoir de retirer ses troupes « sans délai ».

Dans la nuit du 11 au 12 juin, l’armée française affirme avoir arrêté Oumeya Ould Albakaye, un « haut responsable » de l’Etat islamique au Sahel, anciennement appelé Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS).

L’Etat-major des majors des armées françaises précise dans un communiqué publié mercredi 15 juin, que l’opération ayant permis de capturer ce « haut responsable » de l’Etat islamique au Sahel l’EIS à la frontière malo-nigérienne, est le résultat d’une traque de plusieurs semaines dans laquelle différentes capacités aériennes et des unités terrestres ont été mobilisées.

Selon le journaliste Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes, Oumeya Ould Albakaye a été arrêté en compagnie de trois autres personnes dans un campement à Labzanga, non loin de la frontière avec le Niger.

Chef de l’Etat islamique au Sahel dans le Gourma, au Mali et pour l’Oudalan, au nord du Burkina Faso, Oumaya Ould Albakaye est le successeur d’Abdel Hakim al Sahroui, mort des suites d’une maladie.

Il est décrit comme le planificateur de plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao. « Il dirigeait des réseaux de mise en œuvre d’engins explosifs improvisés. Responsable d’un grand nombre d’exactions et d’actions de représailles menées par l’EIGS par l’EIGS (Etat islamique au Sahel depuis mars 2022) », ajoute le communiqué de l’EMA.

Mais quel cachet faut-il donner à cette arrestation annoncée au lendemain de la rétrocession par les forces françaises de la base de Ménaka aux Fama ? Chercheur à l’Université de Bayreuth, en Allemagne, Adama Sandor décrypte cette intervention française en la reliant à l’incapacité de l’armée malienne à porter des coups d’envergure contre les groupes jihadistes dans la région des trois frontières. Pour le chercheur, c’est un message subliminal lancé à Bamako pour lui signifier qu’elle a encore besoin des services de ses partenaires internationaux dans cette région devenue l’un des repères des insurgés islamistes.

L’Etat-major des armées célèbre un « succès » en espérant qu’il déstabilisera à nouveau le haut commandement de l’EIGS (actuel EIS) dans la zone des trois frontières ». Le même groupe avait été la cible de plusieurs opérations de Barkhane, ayant abouti à l’arrestation de nombre de ses cadres et à la neutralisation d’Adnan Abou Walid al Sahraoui, au mois d’août 2021. Ces actions avaient pour objectif d’affaiblir le groupe jihadiste né en 2015 des flancs d’Al Mourabitoune, alors sous le commandement de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar.

Cependant, celui-ci, promu 7e province de l’Etat islamique en Afrique, sous l’impulsion de son défunt commandant en chef, Abou Al Bara al Sahraoui, multiplie depuis mars les offensives dans le nord-est du Mali, où des affrontements sont régulièrement signalés entre ses combattants et les mouvements touaregs pro-gouvernementaux. Ces affrontements auraient fait 264 victimes civiles, selon les autorités locales citées par la note trimestrielle de la Minusma.

Sénégal : l’opposition en ordre de bataille, le pouvoir menace

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur la guerre par presse interposée entre l’opposition et le pouvoir autour de plusieurs désaccords sur les élections législatives du 31 juillet 2022.« La guerre des mots », titre EnQuête, notant que Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) « enrage pour son spécimen sans photo et maintient sa manifestation de vendredi prochain ». Pour le mandataire Déthié Fall, « YAW ne peut pas continuer à subir cette forfaiture venant du président Macky Sall ». En revanche, des responsables de la coalition présidentielle demandent de « s’organiser davantage pour +faire face à ces fauteurs de troubles+ ».

Vox Populi explique que « le spécimen de son bulletin sans la photo de Sonko » a motivé le refus de YAW de signer le « bon à tirer (BAT) » présenté par la Direction générale des élections (DGE). « Sans liste nationale de YAW, les élections ne se tiendront pas au Sénégal », menace Déthié Fall, précisant que sa coalition « maintient ses manifestations à la Place de la nation et à Ziguinchor (sud) le 17 juin ».

« Yewwi – DGE, rien de bon à tirer », note L’Observateur, soulignant que la participation de YAW aux élections est « plus que jamais compromise ». « Yewwi se radicalise », indique pour sa part Walf Quotidien. L’opposition note qu’elle tiendra sa manifestation de vendredi prochain « avec ou sans autorisation ».

« Yewwi droit dans ses bottes », indique Sud Quotidien, notant que le bras de fer entre cette coalition de l’opposition et le pouvoir continue autour de la manifestation du 17 juin et de son bulletin de vote aux législatives de fin juillet prochain.

Alors qu’on s’achemine « vers une confrontation à haut risque », selon Tribune, des leaders d’opinion alertent en attirant surtout l’attention du chef de l’Etat. « Monsieur le président, le Rubicon est franchi, préservons la paix » nationale, appelle Boubacar Camara, homme politique proche de l’opposition. « Une étincelle suffit pour que le pire survienne », fait-il remarquer à Macky Sall.

La presse aussi n’est pas en reste dans les appels à la paix. Mamadou Oumar Ndiaye et Abdoulaye Bamba Diallo, deux ténors de la presse nationale, deux membres « encore vivants de ce qu’on a appelé +les quatre mousquetaires+ », ont adressé une lettre ouverte à Macky Sall : « Monsieur le président de la République et Maître du jeu, sortez-nous, donc, de l’impasse actuelle ».

Côte d’Ivoire : les échanges commerciaux avec l’Italie en hausse

Les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et l’Italie ont atteint à près de 300 milliards francs Cfa en 2021.Les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et l’Italie, troisième puissance économique européenne, se sont établis à 295,18 milliards de Fcfa en 2021, en progression de 9%.

« Sur le plan bilatéral, en 2021, les échanges commerciaux ont augmenté de 9% pour un montant total d’environ 450 millions d’euros (295,18 milliards Fcfa) », a indiqué l’ambassadeur de l’Italie en Côte d’Ivoire, Arturo Luzzi, lors d’un Forum ivoiro-italien, à Abidjan.

Selon le diplomate italien, « ces dernières années, les exportations italiennes progressent de manière constante avec 260 millions d’euros en 2021, ce qui a engendré un excédent commercial de 75 millions d’euros en faveur de l’Italie ».

Dans les relations commerciales entre les deux pays, « la technologie est au cœur de nos exportations avec plus de 30% de la valeur totale et une prédominance de machines, ainsi que les appareils pour usage industriel suivi par les produits de l’acier et du fer », a-t-il dit.

Les importations italiennes, de même, ont « progressé de 13% pour un montant total de 185 millions d’euros principalement composé de productions agricoles, notamment le cacao, l’anacarde et l’huile de palme », a-t-il ajouté.

Une délégation italienne de haut niveau séjourne à Abidjan dans le cadre de cette rencontre dont le thème est « Italie-Côte d’Ivoire : renouer le partenariat bilatéral ». L’Italie, 3e puissance économique européenne et 8e au niveau mondial, veut accroître ses investissements ivoiriens.

Ce pays européen dispose d’un tissu industriel de PME impressionnant. En 2021, l’Italie a enregistré le nombre le plus élevé au monde de PME exportatrices, soit 230 000 entreprises qui représentent 3% des exportations mondiales.

L’Italie, au cours des 30 dernières années, s’est affichée comme la deuxième économie manufacturière d’Europe après l’Allemagne et la 5e au monde. Les entreprises italiennes sont présentes en Côte d’Ivoire, dans le secteur de l’énergie, du PPP, du bois et de l’agro-industrie.

Le directeur de cabinet adjoint du ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture et du développement rural, M. René N’Guettia, a salué ce forum. Il a appelé les entreprises italiennes à investir dans la chaîne de transformation des produits agricoles ivoiriens.

« Avec beaucoup d’autres pays, nous avons des partenariats dans le domaine de l’agriculture, mais pour l’Italie, il se trouve que dans nos registres il n’y a presque pas de contrat de partenariat avec l’Italie et il est important que ça commence maintenant », a-t-il déclaré.

Il a relevé la crise de Covid-19 et la guerre qui sévit en Ukraine, qui ont fragilisé la souveraineté et la sécurité alimentaire des pays africains, actuellement confrontés à une pression inflationniste due à ces crises successives.

Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Côte d’Ivoire, M. Touré Fama, a fait savoir que les échanges commerciaux entre les deux pays sont passés de 125 milliards Fcfa en 2017 et à plus de 175 milliards Fcfa en 2020 pour ce qui concerne les importations.

Pour les expositions, les échanges entre la Côte d’Ivoire et l’Italie sont passés en 2017 d’environ 139 milliards Fcfa à 105 milliards Fcfa en 2020. Il a aussi invité les entreprises italiennes à appuyer la Côte d’Ivoire au niveau de la transformation avec des transferts de technologies.

Burkina Faso : bilan macabre après l’attaque de Seytenga

Le dernier bilan fait état de soixante-dix-neuf civils tués dans la sanglante attaque de Seytenga, au Burkina Faso.Ça fait froid dans le dos. A Seytenga, dans la province de Séno, à 276 kilomètres au nord-est de Ouagadougou, l’attaque contre des civils dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 juin a occasionné la mort de 79 personnes. C’est le bilan communiqué par le gouvernement vingt-quatre heures après un premier décompte de 50 décès parmi les civils.

Dans la soirée de lundi, le président de la transition, le Colonel-Lieutenant Paul Henri Sandaogo Damiba a décrété un deuil de trois jours à compter du mardi 14 juin.

A lire aussi : Burkina : la confusion règne après l’attaque contre des civils au nord

Symptomatique de la détérioration continue de la sécurité dans le nord du Burkina Faso, cette attaque attribuée aux jihadistes de l’Etat islamique au Sahel (EIS) est la plus meurtrière après la tragédie de Solhan, dans la province de Yagha (région du Sahel) où 160 civils avaient perdu la vie.

Arrivés au pouvoir en janvier par un coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré, les militaires avaient pris le pari de renverser la tendance.

Suivant cette logique, le président de la transition, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba s’est ouvert au dialogue avec les jihadistes locaux. Une position qu’il a réaffirmée lors d’une visite samedi 11 janvier à Barani, dans le centre-nord, pour décorer des gendarmes au lendemain d’une attaque qui a fait 4 morts parmi le Groupe d’action rapide, de surveillance et d’intervention (GARSI).

Côte d’Ivoire : vers une labellisation des produits agricoles

Des acteurs de différentes filières agricoles, en Côte d’Ivoire, bénéficient à Grand-Bassam, cité balnéaire située à 40 Km au Sud-Est d’Abidjan, d’une formation, au travers d’un atelier, visant la labellisation de produits agricoles réputés sur le marché ivoirien.Cet atelier, initié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec le ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture et du développement rural de Côte d’Ivoire, se déroule du 13 au 18 juin 2022.

Durant six jours, des experts renforceront les capacités des acteurs des filières Coton, Anacarde, Karité, Cacao, Hévéa, Palmier à huile, Manioc, Banane Plantain et riz sur les démarches Indication Géographique (IG) et Marque Collective (MC) dans le développement régional.

Selon le représentant pays de la FAO, M. Samy Gaiji, ce projet vise à protéger l’origine des produits ivoiriens en vue de la valorisation des produits du terroir sur le marché régional et international.

Il a expliqué que cet atelier se focalise sur la promotion des origines géographiques des marques et a pour objectif l’augmentation des revenus des agriculteurs afin que leurs produits soient reconnus en terme géographique mais aussi en tant que marque collective.

In fine, cela devrait permettre d’avoir une labellisation des produits agricoles en Côte d’Ivoire. Et ce, à travers l’identification et qualification des produits qui ont une réputation par le biais de l’Office ivoirien de la propriété intellectuelle (OIPI).

A l’occasion de la 5e édition du Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA), le fonds Pierre Castel a décerné, le 22 novembre 2019, à la Burkinabè Florence Bassono, un prix pour son produit dénommé « Faso Attiéké », a soulevé une polémique.

La controverse sur l’appellation Faso-Attiéké au SARA 2019 a interpellé la Côte d’Ivoire, dont ce met fait à base de semoule de manioc est un patrimoine culinaire, n’avait jamais protégé cette marque collective. Aujourd’hui, l’Etat a labellisé ce produit.

Ce projet viendra, entre autres, montrer quel est le meilleur Attiéké de Côte d’Ivoire ? Celui de Dabou ? Quelles sont les meilleures mangues de Côte d’Ivoire ? Celle de Korhogo ? Celle d’Odienné ? », a-t-il dit.

Le représentant du directeur général de l’OIPI, Alexis Kouamé Kouabran, coordonnateur des services techniques de cet organe d’Etat, a indiqué que ce projet vise à mettre à la disposition des acteurs de filières agricoles, cet « outil de création de richesse appelé Indication Géographique ».

Ce projet est prévu se dérouler sur la période allant de mai à décembre 2022 avec la formation en atelier, du 13 au 18 juin 2022 : atelier de formation, l’identification et qualification des produits ayant une réputation, de juin à novembre 2022.

Ensuite, l’OIPI, notera-t-il, va élaborer un guide du demandeur. de mai à juillet 2022, procéder en novembre l’élaboration d’un plan d’action pour la valorisation des produits disposant d’une plus grande réputation et un lien avec le terroir, avant la restitution en décembre 2022, en atelier.

Représentant le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement durable, le conseiller technique, Bernard Kouassi, a admis que le secteur agricole est à l’origine de l’essor économique ivoirien, mais le pays a souvent exporté des produits bruts et sans labellisation.

« Or, de plus en plus, le label, au moment où on parle de traçabilité, établit des normes », a-t-il relevé, tout en encourageant « les producteurs à s’organiser et à se professionnaliser pour aller le plus loin possible dans la transformation et de ne pas s’arrêter au produit primaire ».

L’ambassadeur Seydou Cissé, représentant permanent de la Côte d’Ivoire près la FAO, le FIDA et le PAM, a fait observer que l’offre doit désormais, en plus des normes, répondre aux standards de production, de consommation et traçabilité.

La stratégie de valorisation et de transformation de nos matières premières agricoles doivent se faire selon les standards sanitaires, de qualité, les indications géographiques, les exigences sociales et environnementales ainsi qu’une une force de vente à l’international, a-t-il renchéri.

La Côte d’Ivoire regorge de grandes potentialités agricoles qui ne sont suffisamment valorisées. Ce projet qui s’inscrit dans le Plan national d’Investissement agricole deuxième génération (PNKA II) vient promouvoir des modes de production et de consommation durables.

Avec une économie basée à 50% sur l’agriculture, la Côte d’Ivoire se positionne comme le leader mondial du cacao, de la noix de cajou, de l’hévéa. Elle est aussi classée parmi les 5 premiers producteurs mondiaux de karité et le second producteur africain de coton.

Le Sénégal inaugure son école de marine nationale

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur l’inauguration de l’école de la Marine nationale et le verdict du procès de Boffa Bayotte, à Ziguinchor (sud).L’AS titre sur « la montée en puissance de la Marine nationale » après l’inauguration de l’Ecole de la marine et l’acquisition de navires de combats. « La Marine nationale monte en puissance », constate aussi Le Soleil, soulignant que son école a été inaugurée hier par le président Macky Sall.

« Le Sénégal prend son indépendance » dans la formation des Forces de défense et de sécurité, souligne pour sa part Le Quotidien. Le journal note qu’avec l’inauguration de l’Ecole de la marine, tous les corps ont leur propre centre de formation. « Au regard des enjeux, le renforcement de la Marine est un acte de souveraineté », précise Macky Sall.

Revenant sur le procès de la tuerie de Boffa Bayotte, Sud Quotidien a assisté à un « verdict en mode perpète ». Trois accusés, en l’occurrence René Capin Bassène, Omar Ampoi Bodian et César Atoute Badiate, « écopent de la réclusion criminelle à perpétuité ». Le journal rapporte également les cas de deux condamnations à six mois avec sursis et onze acquittements après plus de quatre années passées en prison.

Pour EnQuête, « l’Etat sabre le MFDC », le Mouvement des forces démocratiques de Casamance, un groupe rebelle qui lutte pour l’indépendance de la partie sud du Sénégal depuis plus de quarante ans. Ainsi, « le verdict de la Chambre criminelle sonne comme un procès intenté contre le MFDC », indique le journal.

Si le chef rebelle César Atoute Badiate est jugé par contumace et qu’un mandat d’arrêt contre lui est « confirmé » par la Cour criminelle, l’avocat de la défense, Ciré Clédor Ly, précise que « les trois ont été catalogués comme étant des éléments du MFDC ».

« Prison à vie pour Capain, Ampoi et César », souligne Vox Populi. Dans Vox Populi, Me Clédor Ly dénonce « une injustice criarde, une décision surprenante, désespérante ». « Même si je ne dis pas que c’est une décision politique, elle rencontre les aspirations ou les désirs politiques et c’est cela qui discrédite la justice », estime l’avocat.

En outre, rappelle-t-il que l’un de ses clients, à savoir le journaliste René Capin Bassène, menaçait déjà de se suicider s’il est condamné. « Je viens de parler à son épouse, nous ferons tout pour qu’il renonce à son projet », promet son avocat qui promet d’interjeter « appel pour Ampoi ».

Éliminatoires Can 2023 : le Nigeria écrase São Tomé-et-Príncipe (0 – 10)

Les Super Eagles n’ont fait qu’une bouchée de leurs adversaires grâce notamment à un quadruplé de leur avant-centre Victor Oshimen.C’est une victoire nette et sans bavure. Ce lundi, pour le compte de la 2e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations de football 2023, le Nigeria a corrigé la modeste équipe de São Tomé-et-Príncipe. Score final : 0 – 10.

Dans ce match, disputé à Agadir, au Maroc, pour cause de non homologation d’un stade à São Tomé-et-Príncipe, les Super Eagles ont survolé les débats. En première période, Victor Osimhen a ouvert la marque sur une passe de Moses Simon (9′).

Vingt minutes plus tard, l’attaquant de Naples (Serie A italienne) a rendu la pareille à l’ailier du FC Nantes (Ligue 1 française) qui a doublé la mise. Un autre joueur offensif, Terem Moffi, a permis au Nigeria de rentrer aux vestiaires avec trois buts d’écart.

Dans le second acte, São Tomé-et-Príncipe a coulé en concédant sept buts. Ceux-ci portent la signature de Victor Osimhen (48′, 65′ et 84′), d’Oghenekaro Etobo (55′), de Terem Moffi (60′), d’Ademola Lookman (63′) et d’Emmanuel Dennis ayant converti un pénalty dans le temps additionnel.

Ce deuxième succès des Super Eagles, en autant de journées dans ces qualifications, les place en tête du groupe A qu’ils partagent également avec la Guinée Bissau et la Sierra Leone.

Foot : Sylvain Gbohouo suspendu pour dopage

Le gardien de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, testé positif à la trimétazidine, sera éloigné des terrains pendant 18 mois.La Fédération internationale de football association (Fifa) a rendu sa décision ce lundi après plusieurs mois de procédure. En novembre 2021, Sylvain Gbohouo a été contrôlé à la trimétazidine face au Cameroun lors d’un match des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022.

« En raison de la présence d’une substance interdite dans son échantillon, le joueur a violé l’article 6 du règlement antidopage de la Fifa et l’article 17 du Code disciplinaire de la Fifa », a expliqué l’instance faîtière dans un communiqué.

A la demande de son sélectionneur de l’époque Patrice Beaumelle, le portier de Wolkite City, en Ethiopie, avait pris ce médicament pour traiter des troubles de la vue. Mais la trimétazidine, utilisée aussi pour des maux du cœur, est classée dans la catégorie des stimulants par l’Agence mondiale antidopage (Ama).

D’ailleurs, une suspension provisoire a privé Sylvain Gbohouo d’une participation à la Coupe d’Afrique des nations 2021. Pourtant, le vainqueur de cette compétition en 2015, aujourd’hui âgé de 33 ans, devait être le titulaire dans les buts des Éléphants.

Mali : le mandat de la Minusma en discussion à l’Onu

Le Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (Onu) examine, ce lundi 13 juin, la prolongation du séjour des Casques bleus dans ce pays sahélien confronté au jihadisme.Le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) expire ce 30 juin. Il avait été allongé d’une année supplémentaire à la faveur de la résolution 2584 adopté à l’unanimité par les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Actuellement, la question du maintien ou non de la Minusma, mise en place le 25 avril 2013, pour appuyer le processus politique et effectuer des tâches sécuritaires au Mali, se pose avec acuité. Car la France n’est plus en odeur de sainteté dans ce pays dirigé par une junte. Ces derniers mois, les relations entre Bamako et Paris se sont dégradées. Le Conseil de sécurité des Nations Unies va se prononcer par vote le 29 juin prochain.

L’Africa CEO Forum 2022 s’ouvre sur fond de crise ukrainienne

Le « Davos africain », démarré ce lundi à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, est placé sous le sceau de la résilience du continent noir.« Souveraineté, croissance verte et transformation industrielle : les nouvelles routes de la prospérité africaine », c’est le thème de l’édition 2022 de l’Africa CEO Forum. Les 13 et 14 juin 2022, le rôle moteur que doit jouer le secteur privé dans le développement de l’Afrique à travers la production et la transformation locale des produits de première nécessité sera au cœur des débats.  

A la cérémonie d’ouverture, Alassane Ouattara, président du pays hôte de l’évènement majeur dans l’agenda économique de l’Afrique, a exprimé ses inquiétudes face à l’enlisement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

« Nous sommes préoccupés par le ralentissement de la croissance mondiale et le problème de disponibilité de certains produits pour l’Afrique tels que le blé et les engrais, mais aussi par la poussée inflationniste alimentée par l’augmentation des prix du carburant », a déclaré le chef de l’Etat ivoirien.

Devant un parterre de personnalités du monde des affaires et de la politique, M. Ouattara a indiqué que l’inflation est passée 3 à 6,4 % au premier trimestre 2022 dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).

Cela, a-t-il regretté, a entraîné une baisse du pouvoir d’achat des populations ainsi que des problèmes dans l’utilisation de l’épargne et de l’emprunt des capitaux étrangers. Face à cette situation, les banques centrales, a souligné le président ivoirien, sont confrontées à un dilemme : vivre avec l’inflation élevée ou augmenter les taux directeurs pour maîtriser l’augmentation des prix. 

Pour l’instant, la seconde option est prise dans l’espace communautaire ouest-africain. Au Nigeria, la banque centrale a haussé ses taux de 150 points de base, 450 points de base pour celle du Ghana et 25 points de base pour la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).

Comparativement, l’inflation est de l’ordre de 5 % dans l’Union Européenne (UE) et de 8,3 % en avril dernier aux Etats-Unis. Un niveau qui n’avait jamais été atteint depuis 40 ans au pays de l’oncle Sam. Alors que l’Afrique tourne peu à peu la page de la Covid-19, Alassane Ouattara entend capter des financements durant l’Africa CEO Forum pour son Plan National de Développement (PND) de la Côte d’Ivoire sur la période 2021-2025 évalué à 59.000 milliards F CFA dont les trois quarts sont attendus du secteur privé.

Côte d’Ivoire : démarrage des épreuves écrits du BEPC 2022

547. 831 candidats affrontent les épreuves écrites du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et du Test d’orientation en seconde officiellement lancées, lundi, à Bingerville (banlieue Est d’Abidjan), par la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné.Les 547.831 candidats sont constitués de 258 498 filles, soit 48,44% et de 275 110 garçons, soit 51,56% sont repartis dans 875 centres sur l’ensemble du territoire national. Les candidats au Test d’orientation sont estimés à 14 223 et composent en Mathématiques, Français, Anglais et Physique-chimie qui sont les quatre disciplines prises en compte pour l’orientation en classe de seconde.

Le test d’orientation en seconde concerne les élèves des classes de troisième déjà titulaires du BEPC de la session précédente, qui faute d’avoir obtenu la moyenne d’orientation, ont redoublé.

« Cette année, l’année scolaire a été normale. C’est ce que vous avez vu en classe qui vous sera donné », a déclaré la ministre Mariatou Koné, s’adressant aux candidats au Lycée Houphouët Mami Faitai de Bingerville en procédant au lancement officiel de ces épreuves écrites. « Ne stressez pas », a-t-elle conseillé aux candidats.

« Je compte sur le civisme des élèves et des parents, mais également sur la probité des enseignants », a poursuivi la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, soulignant que cette session a pour « particularité la vidéo surveillance sur toute l’étendue du territoire ».

Les candidats au BEPC ont démarré cette première journée par l’épreuve de la Composition française. Ils aborderont ensuite l’épreuve de Physique-Chimie. La journée de mardi sera consacrée aux épreuves de Mathématiques et d’Orthographe.

L’Anglais et les Sciences de la vie et de la terre sont au menu de la journée de mercredi, quand les candidats composeront le jeudi en Histoire-Géographie et en Allemand ou Espagnol.

La dernière journée, vendredi, sera consacrée aux épreuves de l’Education aux droits de l’homme et à la citoyenneté (EDHC) et de l’Education musicale ou des Arts plastiques.

Les résultats sont attendus le mardi 05 juillet 2022 dans l’après-midi.

Burkina : la confusion règne après l’attaque contre des civils au nord

Que s’est-il passé à Seytenga ? Depuis plus de vingt-quatre heures, des informations font état de la mort de plusieurs dizaines de civils après le passage dans cette ville du nord-est du Burkina, proche de la frontière avec le Niger, dans la nuit du samedi 11 au 12 juin.Après une première attaque ayant coûté la vie à onze gendarmes dans cette ville de la province de Séno, à 276 km au nord-est de Ouagadougou, les assaillants seraient revenus pour cette fois-ci, s’en prendre aux civils. Le gouvernement confirme que des « individus armés ont fait irruption dans la commune de Seytenga pour s’en prendre aux populations ».

Selon les autorités, cette situation a provoqué un déplacement des populations de cette localité vers la commune de Dori, située à 47 kilomètres. Cependant, au regard de la « complexité de la situation », le gouvernement assure qu’« à l’heure actuelle, un bilan officiel ne peut pas être établi ».

Invitant les burkinabè à se démarquer des bilans hâtifs et des chiffres diffusés sans vérifications préalable, les autorités assurent que « des unités d’intervention ont été déployées dans la zone en vue d’évaluer la situation et de procéder aux opérations de sécurisation ».

Depuis 2015, le Burkina Faso tente désespérément de contenir une insurrection jihadiste dans sa partie septentrionale, proche de la frontière avec le Mali et le Niger. Pour changer la donne, le lieutenant-colonel-Paul Henri Sandaogo Damiba à la tête du MPSR (Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration) a renversé Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier 2022.

Dans sa volonté de rétablir la sécurité, le président de la transition a manifesté son ouverture au dialogue avec les jihadistes locaux. Une nouvelle orientation de la lutte contre les groupes jihadistes qui reste pour l’heure inefficace. En cinq jours, des localités du nord ont enregistré au total six attaques contre des forces de défense et de sécurité et des civils, occasionnant au moins 27 morts.

Sénégal : un journaliste et un chef rebelle condamnés à perpétuité

Le tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud) a condamné lundi 13 juin trois prévenus à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte.Quatre ans après le massacre de quatorze bûcherons dans la forêt de Boffa Bayotte, les treize mis en cause viennent d’être édifiés sur leur sort. Le juge a prononcé différents verdicts qui maintiennent principalement trois accusés en prison pour le restant de leur vie. En effet, le journaliste René Capin Bassène, Omar Ampoi Bodian et le chef rebelle César Atoute Badiate, jugé par contumace, ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.

Le juge a donc partiellement suivi le réquisitoire du parquet. En avril dernier, le procureur avait requis la prison à perpétuité contre le chef de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) et dix autres personnes. Il notait que l’affaire Boffa Bayotte était un « acte planifié, mûri et très réfléchi ». Ainsi pour lui, les accusés sont coupables d’association de malfaiteurs, de tentative d’assassinat et de participation à un mouvement insurrectionnel.

Parmi ceux-ci, le journaliste René Capin Bassène, accusé d’avoir orchestré l’assassinat, et Omar Ampoi Bodian, également présenté comme un membre du MFDC. À la différence des douze autres personnes jugées depuis le 21 mars dernier devant le tribunal de grande instance de Ziguinchor, César Atoute Badiate n’assiste pas au procès alors que l’armée sénégalaise a démantelé ces dernières semaines plusieurs bases rebelles du sud du pays.

En outre, deux co-prévenus, à savoir Abdoulaye Diédhiou et Alioune Badara Sané, repartent libres du tribunal qui les a condamnés à six mois de prison avec sursis pour détention illégale d’armes. Les huit autres personnes ont, quant à elles, été acquittées par le juge.

Des rebelles arrêtés à Dakar ?

S’ils étaient 25 détenus au départ, douze d’entre eux ont été libérés le 28 janvier dernier par la justice après avoir passé quatre ans en prison. Ils avaient bénéficié d’un non-lieu, c’est-à-dire qu’ils ont été blanchis par le juge d’instruction au moment de l’ordonnance de clôture de l’enquête. Pendant ce temps, deux personnes avaient obtenu une liberté provisoire alors que le reste du groupe continuait de croupir en prison dans l’attente du verdict qui a été prononcé aujourd’hui à la chambre criminelle de Ziguinchor.

Cette affaire qui remonte en janvier 2018 avait fait grand bruit à l’époque au Sénégal. Une vingtaine de coupeurs de bois sont pris à partie par des assaillants armés dans la forêt classée de Boffa Bayotte, située au sud de Ziguinchor. Selon les témoignages des rescapés, plusieurs dizaines d’hommes armés, vêtus d’uniformes, parfois encagoulés, ont réuni les coupeurs de bois dans un coin reculé de la forêt avant d’ouvrir le feu.

Si certains observateurs ont estimé que la condamnation de César Atoute Badiate pourrait compromettre les négociations engagées pour la fin de la rébellion qui dure depuis une quarantaine d’années en Casamance, la situation sur le terrain montre que les rapports de force sont favorables à l’Etat sénégalais qui a reconquis de nombreuses bases rebelles ces derniers mois. Dans ce sens, le président Macky Sall a encouragé les militaires à poursuivre « sans répit (leurs) opérations jusqu’à ce que tous les objectifs assignés soient atteints » dans le sud du pays.

Toutefois, les tensions autour de la rébellion sont ravivées ces derniers jours par des membres et proches du gouvernement. Après la grande manifestation de l’opposition mercredi dernier avec Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor et radical opposant à Macky Sall, le porte-parole du gouvernement a confirmé les rumeurs d’arrestation de rebelles à destination de Dakar.

Ils seraient venus dans la capitale pour assister à cette manifestation politique destinée à mettre la pression sur le pouvoir pour valider la liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) en vue des élections législatives du 31 juillet 2022. Mais pour l’activiste Guy Marius Sagna, proche de Ousmane Sonko et originaire de la Casamance, « Macky Sall et sa bande sont les vrais rebelles ».

« Nous continuerons d’accroître le rythme de nos investissements en Afrique de l’Ouest » (Bolloré)

Bolloré Transport & Logistics a inauguré le 13 mai 2022 dans la ville portuaire de San Pédro, au sud-ouest de la Côte d’Ivoire, une nouvelle station d’empotage pour faciliter l’exportation du cacao. A cet occasion, Pierre Bellerose, Directeur Régional de Bolloré Transport & Logistics (Côte d’Ivoire-Burkina Faso) est revenu sur les raisons d’un tel investissement.Le cacao est le premier produit d’exportation de la Côte d’Ivoire et Bolloré Transport & Logistics, le premier logisticien ivoirien. Il apparaît donc naturel de mobiliser nos moyens ainsi que nous ressources pour soutenir le développement de cette filière, qui représente par ailleurs environ 20 % du PIB en Côte d’Ivoire. Désireux de poursuivre nos investissements afin d’accompagner son essor, nous avons ainsi inauguré le 13 mai 2022 une nouvelle station d’empotage dans la zone portuaire de San Pédro qui est aussi le premier port mondial d’exportation de cacao. Avec cette nouvelle infrastructure, nous disposons désormais de trois stations d’empotages dédiées au cacao dont deux situées à Vridi, dans la zone portuaire d’Abidjan. Ces investissements que nous avons réalisés apportent des réponses concrètes aux besoins de notre clientèle qui est très exigeante, en lui fournissant une qualité de service qui se veut irréprochable, malgré les difficultés auxquelles nous sommes parfois confrontés. En tant que logisticien, nous contribuons également à l’optimisation du processus d’exportation initié par nos clients, mais aussi, à la sécurisation des ressources de l’État de Côte d’Ivoire, pour lesquelles, nous sommes un maillon important de collecte à travers les ressources fiscales et douanières. 

Vous investissez dans la construction d’un véritable hub logistique dans la zone aéroportuaire d’Abidjan. De quoi s’agit -il exactement ?

En 2019, nous avons inauguré la première phase d’Aerohub, un vaste projet de construction d’entrepôts à valeur ajoutée situé dans la zone aéroportuaire d’Abidjan. Dans sa première phase, il s’agit d’une base logistique ayant vocation à recevoir, stocker et distribuer au sein de sa plateforme tri-température (surgelé, froid positif, température ambiante), des marchandises destinées au marché ivoirien et sous régional. La deuxième phase, enclenchée l’année suivante, porte sur la construction d’un nouvel entrepôt aérien de 9 000 m2 qui sera mis en service en septembre 2022. Il aura pour rôle de renforcer notre offre de service et faciliter l’importation et l’exportation de marchandises par voie aérienne. Enfin, nous entamerons en 2023, la troisième phase du projet qui consistera à construire un deuxième entrepôt dédié aux opérations à valeur ajoutée. Dans sa globalité, Aerohub se présente comme un hub ultra compétitif permettant d’accroître et d’améliorer notre offre de service en matière d’entreposage et de logistique aérienne tout en servant de levier au développement économique national et régional.

Quelle est la place des compétences locales dans votre stratégie de développement ?

La mise en œuvre de tous ces projets nécessite des ressources humaines compétentes ayant une bonne connaissance de l’environnement et des spécificités opérationnelles locales. Notre entreprise dispose d’experts recrutés localement dans différents domaines d’intervention. Conformément à notre politique de développement des ressources humaines, nous offrons régulièrement des promotions aux cadres évoluant au sein de nos directions. Nous sommes également engagés dans la formation continue de nos collaborateurs à travers le centre de formation portuaire panafricain (CFPP) que nous avons créé en 2008. Ce centre, également ouvert aux personnes extérieures, a pour mission de former ses apprentis aux métiers opérationnels du secteur de la logistique. Depuis sa création, il faut savoir que le CFPP a formé plus de 5 000 personnes. Nous continuons par ailleurs à promouvoir les compétences locales à tous les postes de responsabilités tout en mettant un accent particulier sur la féminisation de nos métiers, afin de permettre aux femmes de s’épanouir pleinement au sein de nos différentes structures.

Où en est-on actuellement avec le rachat des actifs de Bolloré Africa Logistics par le groupe MSC ?

La transaction est en cours de finalisation et devrait s’achever au premier trimestre 2023. Il faut noter que le groupe MSC est un partenaire de longue date du groupe Bolloré. Il est aujourd’hui le leader mondial de commerce maritime et le premier armateur de navires porte-conteneurs. Ce groupe a connu une forte croissance en Afrique ces dernières années avec des investissements importants et il nourrit de grandes ambitions pour le continent africain.

L’intérêt porté par MSC pour le rachat de nos actifs est aussi la reconnaissance de la stratégie déployée en Afrique par Bolloré Africa Logistics durant ces dernières décennies, qui lui ont permis de devenir leader des activités logistiques, portuaires et ferroviaires sur le continent. Grâce à ses investissements et aux projets mis en place, Bolloré Transport & Logistics contribue chaque jour à améliorer la fluidité et la productivité des opérations logistiques en Afrique au bénéfice de ses clients et des économies que nous desservons.

Doit-on craindre des licenciements ou des réductions d’effectifs, avec la venue de MSC ?

Dans le cadre de cette cession, le groupe MSC entend conserver Bolloré Africa Logistics comme une entité autonome dont le siège resterait basé à Paris, maintenir l’organisation actuelle et préserver les emplois. Par ailleurs, les accords et engagements pris par le Groupe Bolloré vis-à-vis de ses clients, partenaires étatiques et privés seront maintenus et exécutés tels que prévus initialement. L’aboutissement de ce projet doit être perçu comme une opportunité de valoriser le potentiel des équipes et les actifs du Groupe, afin de poursuivre le travail initié et de bâtir une offre solide pour nos clients et partenaires des secteurs privés et publics.

Pouvez-vous nous faire un point à date, de l’évolution du projet de construction du second terminal à conteneurs du port d’Abidjan ?

Le projet du terminal avance bien. Nous enregistrons à ce jour, un taux d’exécution global du projet de plus 70 %. Les premiers équipements qui seront utilisés pour les opérations de manutention sur ce terminal sont en cours de livraison. Nous avons déjà réceptionné, en avril dernier, nos 6 premiers portiques de parc sur 13 prévus, ainsi que 14 tracteurs électriques, sur une commande de 36 engins.

C’est un projet emblématique. Il s’agit en effet du premier terminal de transbordement du port Autonome d’Abidjan. Sa mise en service dès novembre 2022, permettra d’accroître les échanges dans la sous-région et contribuera à dynamiser les corridors Côte d’Ivoire/Burkina Faso/Mali. À terme, ce projet va générer 450 emplois directs et environ 1 millier d’emplois indirects.

L’une des spécificités de ce nouveau terminal est qu’il sera totalement éco responsable, sans émission de carbone, ni de nuisance sonore, grâce à l’utilisation d’équipements 100 % électriques. De fait, il obtiendra dès sa mise en service le label Green Terminal de Bolloré Ports, processus élaboré avec Bureau Veritas pour réduire l’impact lié aux activités de manutention sur l’environnement.

Nous sommes pratiquement sortis de la crise sanitaire du Covid-19, comment voyez-vous les perspectives de Bolloré Transport & Logistics en Afrique de l’ouest ?

Le Groupe Bolloré est présent depuis plusieurs décennies en Afrique de l’ouest. Nous appliquons une politique d’investissement structurelle et malgré un environnement de plus en plus dynamique et compétitif, nous demeurons fidèles à cette démarche, gage de développement. Nous restons focalisés sur notre première mission, qui est de mobiliser les moyens pour satisfaire les besoins de notre clientèle. Nous restons donc engagés à investir durablement en Afrique de l’ouest, au travers de nos différents projets, afin de consolider notre leadership sur le secteur de la logistique, mais aussi pour concrétiser notre ambition de faire de cette région, un véritable hub logistique en Afrique.

Sur le plan social, nous allons renforcer notre engagement en faveur de l’éducation, de la santé et de l’environnement. Tout cela, en poursuivant nos programmes de formation dédiés aux jeunes en vue d’accroître leur employabilité que ce soit en les accueillant dans nos centres de formation internes notamment le Centre de Formation Portuaire Panafricain (CFPP) d’Abidjan et l’École Supérieure des Métiers Ferroviaires (ESMF) de Bobodioulasso, au Burkina Faso ou en renforçant nos partenariats avec les écoles de formation publics.

De même, nous allons continuer à soutenir et récompenser les meilleurs élèves des écoles ivoiriennes dans le cadre de notre programme B-Excellence en leur offrant du matériel didactique, des bourses d’études ou bien des offres de stage au sein de nos entreprises.

Au Sénégal, la politique menace la paix sociale

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur les tensions sociopolitiques qui pourraient déborder avec le risque d’interdiction des prochaines manifestations de l’opposition.« Le Sénégal va droit dans le mur », indique dans Walf Quotidien Dr Abdou Khadre Sanokho, sociologue, analysant la série de violences notée ces derniers temps dans le pays. Madiambal Diagne, administrateur de Le Quotidien et proche du président Macky Sall, note dans sa chronique hebdomadaire que « Ousmane Sonko se brûlera avec le feu qu’il aura allumé ».

Ancien porte-parole de Macky Sall, Abou Abel Thiam fait une « piqûre d’Abel » dans le même journal et souligne que Sonko, « un opposant aux institutions », « veut transposer la rébellion à la Place de la Nation ». Toutefois, l’activiste Guy Marius Sagna répond au gouvernement et indique que « Macky et sa bande sont les vrais rebelles ». Une occasion formulée par plusieurs membres du pouvoir après la manifestation de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) de Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie.

EnQuête titre sur « la fatwa du gouverneur de Dakar » interdisant la propagande électorale d’ici au 9 juillet. Le journal se demande alors si Al Hassan Sall vise par cette mesure les manifestations de Yewwi Askan Wi dont la prochaine est prévue vendredi prochain après celle du mercredi 8 juin. En revanche, précise un ancien préfet, « ceci est de la compétence du préfet, garant de l’ordre public ».

En outre, Walf Quotidien indique que Macky Sall a réussi un « coup de Poker » en annulant le rassemblement de ses partisans de mercredi prochain. Pour le journal, le chef de l’Etat « embarrasse subtilement l’opposition » qui « devra ainsi fouler au pied l’Etat de droit pour réclamer un droit ».

L’Observateur revient aussi sur la coalition présidentielle « Benno et l’ordre de Macky Sall à surseoir à sa manif’ du 15 juin ». Toutefois, Yewwi Askan Wi met en garde après avoir lu « le communiqué polémique du gouverneur de Dakar ».

Sahel : pourquoi les humanitaires sont ciblés ?

La région, confrontée à la menace jihadiste, est de moins en moins sûre pour les travailleurs humanitaires.C’était un mercredi noir. Le 1er juin dernier, vers 18 heures, une équipe de la Croix-Rouge a essuyé des tirs d’hommes armés à bord de motos sur l’axe Koussané-Kayes, dans l’Ouest du Mali. Parmi les quatre membres du groupe, revenant d’une visite de terrain, le chauffeur malien et un humanitaire sénégalais sont tués.

Un drame qui relance le débat sur la sécurité des travailleurs humanitaires. Pourtant, « le droit international humanitaire prévoit clairement la protection du personnel sanitaire et des personnels de secours en temps de conflit. C’est d’ailleurs sa raison d’être. La première Convention de Genève adoptée en 1864 visait à protéger les blessés et ceux qui leur viennent en aide », rappelle le spécialiste Julien Antouly dans un entretien avec APA.

Dans le temps, cet arsenal juridique a beaucoup évolué, mais l’article 3 commun aux quatre conventions de Genève « octroie au Comité International de la Croix-Rouge (CICR), ainsi qu’aux autres organismes humanitaires impartiaux, le droit d’offrir leurs services aux parties au conflit ».

Partout où il y a des combats dans le monde, des organisations humanitaires s’emploient à remplir cette mission essentielle. « Au Sahel, la Croix-Rouge intervient aussi bien en matière de secours d’urgence que dans le cadre de projets de programmes de développement. Elle assiste les populations fragilisées par les crises sanitaires, les catastrophes, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, les inégalités et le changement climatique », précise Moustapha Diallo, chargé de communication de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) pour la région.

Directeur Général de Médecins Sans Frontières (MSF), Thierry Allafort explique qu’il y a un fort besoin de soins au Niger, au Mali, au Burkina et au Nigeria dans une moindre mesure. A l’en croire, dans la conduite de leurs missions, les travailleurs humanitaires ont toujours rencontré des risques.

« Mais l’aspect nouveau et particulièrement choquant des tragédies de ces dernières années est que des personnes ont été délibérément tuées bien qu’elles étaient clairement identifiées et connues en tant que membres du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, des Nations Unies ou d’Organisations Non Gouvernementales (ONG) », alertait le CICR en 1998, à l’occasion de la première réunion périodique sur le droit international humanitaire.

Une vingtaine d’années plus tard, le constat est toujours amer. Faute d’éléments suffisants accréditant la thèse de la préméditation, M. Diallo ne veut pas verser dans la spéculation, mais n’en déplore pas moins les attaques contre les travailleurs humanitaires.

« Dans de nombreuses régions où nous intervenons, être des cibles des terroristes et des milices d’auto-défense est une donnée avec laquelle nous devons composer. Il me semble que nous avons du mal à reconnaître cet état de fait », admet Thierry Allafort.

Cette tendance est confirmée par les statistiques de la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires (AWSD, sigle en anglais). Rien qu’en 2020, elle a recensé 283 attaques contre 276 l’année précédente. Au total, ces assauts survenus dans 41 pays ont fait 484 victimes, entraîné la mort de 117 personnes et causé des blessures à 242 individus. A cela s’ajoute, 125 enlèvements.

Au Mali et au Burkina, en 2021, la même base de données a dénombré 52 incidents sécuritaires avec un fort taux d’enlèvements d’humanitaires. Pour la majorité des cas, les auteurs ne sont pas déterminés même si les groupes armés non étatiques sont souvent pointés du doigt.

Le 9 août 2020, six jeunes humanitaires de l’ONG ACTED ont été assassinés avec leur chauffeur et leur guide nigériens dans la Réserve de girafes de Kouré, à 60 kilomètres au Sud-Est de Niamey (Niger). Une atrocité revendiquée par la branche sahélienne de l’Etat Islamique.

Revirement

Il y a dix ans maintenant, l’action humanitaire était acceptée par les jihadistes contrôlant le Nord du Mali. Chef de la Sous-Délégation du CICR dans cette zone de novembre 2011 à novembre 2014, Attaher Zacka Maïga se souvient de sa rencontre avec Mokhtar Belmokhtar, dirigeant de la brigade Al Moulathamoune en rupture de ban à l’époque avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

« Je lui ai demandé pourquoi il a voulu discuter avec des responsables du CICR. Il a dit qu’il était au courant de notre travail et qu’il s’était déjà entretenu avec des responsables humanitaires en Afghanistan en 1990. Il a déclaré que nous étions une organisation crédible et sérieuse », a récemment témoigné M. Maïga dans la revue internationale de la Croix-Rouge.

Aujourd’hui, « les choses sont très différentes. Il existe une pléthore de groupes armés opérant au Mali avec parfois des agendas et ambitions peu clairs. Le travail humanitaire est plus difficile qu’il ne l’était en 2012 », regrette-t-il. De tous temps, argumente M. Allafort, « les négociations sont compliquées quand il y a plusieurs acteurs armés » sur le terrain.

Le document préparatoire du CICR pour la première réunion périodique sur le droit international analyse cette situation à travers la nature changeante des conflits : « La protection du personnel humanitaire expatrié et national relevait essentiellement de la responsabilité des parties au conflit. Celles-ci n’escortaient pas les équipes humanitaires, mais les laissez-passer et les autorisations fonctionnaient relativement bien. Car le système était basé sur une chaîne de commandement claire ».

De nos jours, l’action humanitaire peut être perçue comme « une entrave aux objectifs ultimes des parties au conflit ». Accusés de vouloir « évangéliser » les autochtones, Béatrice Stockly et Cecilia Narvaez Argoti, des missionnaires suisse et colombienne, ont respectivement été enlevées en janvier 2016 et en février 2017 au Mali. La première nommée a perdu la vie dans cette mésaventure.

Pour les groupes armés, le kidnapping d’humanitaires peut également être une source de revenus. Capturée à Gao, au Mali, où elle dirigeait une ONG d’aide à l’enfance, la Française Sophie Pétronin a recouvré la liberté en octobre 2020 en même temps que l’homme politique malien, feu Soumaïla Cissé et deux Italiens. En contrepartie, les autorités maliennes ont relâché plus de 200 membres présumés du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) et auraient payé une rançon.

Tout compte fait, selon M. Antouly, le bouclier le plus efficace, « c’est de se montrer utile, neutre et impartial » sur le théâtre des opérations. « Discuter avec tout le monde, se rapprocher des communautés et adapter les opérations au contexte sécuritaire », ajoute le Directeur Général de MSF, permet de minimiser les risques. Cela dit, les organisations humanitaires ont toujours la possibilité de se retirer des zones de conflits lorsque les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sécurité de leur personnel.

Côte d’Ivoire : nouvel ambassadeur pour les États-Unis

Jessica Davis Ba remplace Richard Bell en poste depuis septembre 2019.Le nouvel ambassadeur est une diplomate de carrière possédant une vaste expérience en Afrique. Jessica Davis Ba a déjà représenté les États-Unis au Tchad, en Éthiopie, au Nigeria et au Kenya.

En outre, elle a été conseillère principale pour l’Afrique de la vice-présidente, Kamala Harris. A la fin de cette mission en mars dernier, Jessica Davis Ba est retournée au département d’État où elle occupe le poste de conseillère principale au Bureau des affaires africaines.

Le nouvel ambassadeur du pays de l’oncle Sam en Côte d’Ivoire est titulaire d’une maîtrise obtenue à l’Annenberg School for Communication de l’Université de Pennsylvanie et parle le français et l’espagnol. En attendant la confirmation de sa nomination par le Sénat américain, son prédécesseur Richard Bell reste en poste.

Mali : les prémices d’une nouvelle Constitution

Après une prorogation de deux ans de la durée de la transition à partir de mars 2022, la junte veut rédiger une autre loi fondamentale pour un nouveau Mali.C’est une décision majeure. S’appuyant sur une loi du 25 février 2022 portant révision de la charte de la transition, le colonel Assimi Goïta a décrété la création d’une commission de rédaction d’un avant-projet de Constitution dans le cadre de la refondation de l’Etat.

Ladite commission, qui comprend un président, un rapporteur général, un rapporteur général adjoint, des experts et un personnel d’appui, doit remettre « un rapport de fin de mission ». Laquelle n’excédant pas deux mois.

Dans son travail, la commission peut solliciter « l’ensemble des forces vives de la nation » et doit faire « un point tous les 15 jours ou en cas de besoin au président de la transition ». Mais à peine publié, le décret suscite un débat dans l’opinion publique malienne.

Sur Twitter, le journaliste Séga Diarrah met déjà en garde contre une « modification » portant les germes « d’une partition du Mali », notant que « la Constitution de 1992 a été rédigée avec le sang des Maliens ».

Pour cet homme public très suivi, « la transition doit juste se concentrer sur l’organisation des élections ». Dès les premières heures de la transition, un projet de rédaction d’une nouvelle Constitution, à laquelle était associé Tony Blair Institute for Global Change (TBI), du nom de l’ancien Premier ministre britannique, a fait son bonhomme de chemin.

Cependant, le deuxième coup d’Etat du 24 mai 2021, ayant propulsé sur le devant de la scène Choguel Maïga, a donné un coup d’arrêt à ce processus. Nommé chef du nouveau gouvernement par le Colonel Assimi Goïta, le président du comité stratégique du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5 – RFP) s’est prononcé contre l’implication d’étrangers dans la rédaction de la Constitution malienne.

Si on suit la logique du remplaçant de Moctar Ouane à la primature, l’expertise nationale doit être privilégiée pour ce qu’il considère comme une question de souveraineté. Un argument auquel la junte tient à cœur.

Une chose est sûre, ce projet de rédaction d’une nouvelle Constitution risque de provoquer des grincements de dents au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’organisation régionale doit se réunir le 3 juillet prochain pour discuter de la situation politique au Mali.

Burkina : dialoguer avec les jihadistes malgré tout

La persistance des attaques contre les forces de défense et de sécurité n’a pas dissuadé les autorités burkinabè à discuter avec les mouvements jihadistes.Vendredi 10 juin, le chef de l’Etat burkinabè, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandago Damiba, était à Barani, dans la boucle de Mouhoun, à 232 kilomètres à l’Ouest de Ouagadougou. Le président de la transition voulait encourager les gendarmes du Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (Garsi) qui, la veille, ont repoussé une attaque terroriste.

Selon un bilan officiel, quatre gendarmes ont perdu la vie au cours de cet assaut tandis qu’une dizaine d’assaillants ont été neutralisés. Après avoir décoré cinq éléments de ce détachement créé avec le soutien de l’Union Européenne (UE), le lieutenant-colonel Damiba a rappelé « qu’il faudra qu’on aille chercher les terroristes pour leur montrer que nous sommes supérieurs en tout point de vue ».

Le tombeur de Roch Marc Christian Kaboré en janvier dernier a précisé que cette lutte acharnée doit se faire en même temps que les mécanismes de dialogue. Comme son prédécesseur, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandago Damiba a fait de la sécurisation du Burkina sa priorité. Pour cette raison, le président de la transition s’est dit favorable à l’ouverture de discussions avec les jihadistes locaux.

Cependant, cette option n’est pas encore porteur de résultats satisfaisants. Pour preuve, les attaques se multiplient dans le Nord du Burkina. Un pays en passe de devenir le ventre mou de la lutte antijihadiste au Sahel.

Juste avant l’attaque de Barani, le poste de sécurité du site minier industriel de Karma, dans le Centre-Nord, a été pris pour cible par des individus armés non identifiés. Un militaire et un civil sont morts ce jour-là.

Samedi 21 mai, l’armée burkinabè avait repoussé un assaut mené par 200 jihadistes à Bourzangha, dans le Nord-Est. Le communiqué de l’État-major des armées déplorait le décès de cinq soldats. Par ailleurs, l’appui aérien de la force Barkhane, en cours de retrait du Mali, pour neutraliser « les assaillants qui tentaient de fuir » a été salué par les autorités burkinabè.

Africa CEO Forum 2022 : plus de 1500 participants attendus à Abidjan

Le plus grand rendez-vous annuel du secteur privé en Afrique est prévu les 13 et 14 juin dans la capitale économique ivoirienne autour du thème « Souveraineté, croissance verte et transformation industrielle : les nouvelles routes de la prospérité africaine ».La dernière édition physique de l’Africa CEO Forum s’est tenue en 2019, à Kigali, au Rwanda. Trois ans plus tard, la pandémie de Covid-19, qui en était la raison, est de plus en plus maîtrisée.

À Abidjan, sociétés privées, banques de développement et représentants gouvernementaux réfléchiront ensemble pour bâtir une Afrique plus résiliente. Car elle a trainé les pieds dans la course aux vaccins et subi la perturbation des chaînes logistiques ainsi que l’envolée des prix de l’énergie et des produits alimentaires.

Aux côtés du chef de l’État Alassane Ouattara, ses homologues Macky Sall (Sénégal), Mohamed Ould Ghazouani (Mauritanie), Mohamed Bazoum (Niger) et le vice-président du Nigeria, Yemi Osinbajo, devraient participer aux discussions.

La crise de la Covid-19 et la guerre en Ukraine ont poussé le continent noir à accélérer la transformation de ses économies en replaçant la question de la souveraineté au cœur des préoccupations des États. Par le choix du thème « Souveraineté, croissance verte et transformation industrielle : les nouvelles routes de la prospérité africaine », l’Africa CEO Forum invite à trouver des réponses aux questions de l’heure.

Un accent particulier sera mis sur le développement de l’agriculture sur le continent qui pourtant dispose de potentialités considérables. Il y a cinq ans, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO, sigle en anglais) a indiqué que l’Afrique possédait près de 60 % des terres arables non exploitées du monde. Suffisant pour satisfaire non seulement ses propres besoins alimentaires, mais aussi à ceux du reste du monde.

À Abidjan, la Covid-19 a ralenti l’exécution de travaux routiers (Pm)

Selon le Premier ministre, Patrick Achi, la pandémie a allongé de 15 à 18 mois les délais de livraison d’infrastructures routières dont les travaux ont démarré en 2018-2019 dans la capitale économique ivoirienne.Hier vendredi, Patrick Achi a effectué une visite de terrain dans les différents chantiers à Abidjan. Faisant le point de l’évolution des travaux, le chef du gouvernement a constaté que le nouveau coronavirus a perturbé les prévisions.

Malgré les retards dans l’exécution des chantiers allant de 15 à 18 mois, M. Achi a assuré qu’ils « s’achèveront » dans des délais raisonnables, mais en attendant les populations rencontreront « quelques difficultés résiduelles » pour se déplacer.

Entamées entre 2018 et 2019, a déclaré le Premier ministre, les nouvelles routes abidjanaises seront finalement ouvertes à la circulation en fin 2022 pour les unes et en fin 2023 pour les autres.  

La Côte d’Ivoire est censée accueillir, pour la seconde fois de son histoire, la Coupe d’Afrique des nations de football. De bonnes infrastructures de transport font partie du cahier de charges de la compétition prévue du 23 juin au 23 juillet 2023.

C’est pourquoi, Patrick Achi a reconnu qu’il y a « une pression sur les délais » avec notamment les travaux de la sortie Est d’Abidjan qui devraient permettre d’accéder facilement au stade d’Ebimpé.

Inscrites dans le Projet de Transport Urbain d’Abidjan (PTUA), ces infrastructures se construisent grâce au concours financier de la Banque africaine de développement (Bad).

L’institution financière apporte 76 % du budget de 42,57 milliards F CFA Hors Taxe contre 24 % pour l’État de Côte d’Ivoire. Le taux d’avancement des travaux est estimé à 52 % par rapport au planning général pour un délai consommé de 73,8 %.

Le service public d’information au défi de la modernité (tribune)

Un conseiller du président Macky Sall salue la décision de l’Etat de financer, à hauteur de 33 milliards F CFA, la construction d’une tour de dix étages sur le site de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) pour faire entrer le média public dans une nouvelle ère.La pose de la première pierre de la Tour RTS, mardi 7 juin 2022, par le chef de l’Etat constitue un jalon « historique et refondateur » dans la modernisation de l’audiovisuel public. La nouvelle infrastructure ne consiste pas, en effet, en une simple extension de bâtiment.  Elle illustre la conscience claire de l’Etat du Sénégal que les nouvelles révolutions technologiques dans le secteur de la communication et de l’information nous imposent de faire face, rigoureusement, à une bataille capitale de contenus.

L’audiovisuel public, avec la RTS notamment, est le cœur stratégique de cette bataille dans la mesure où l’enjeu de son positionnement est d’abord le socialement utile et non le médiatiquement vendable. Il est soumis à l’obligation de rendre compte, systématiquement, de tout ce que l’Etat fait au nom de ses citoyens. C’est une mission régalienne qu’elle est seule capable d’assumer.

En d’autres termes, sa couverture exhaustive de toutes les sensibilités socioculturelles et l’obligation d’information des citoyens sur tout ce qu’entreprend l’Etat en font l’outil d’intégration et d’unité nationales par excellence.

Avec ses dix-sept chaines de radio, ses cinq chaines de télévision et ses supports digitaux, la RTS offre un accès incomparable aux diverses plateformes d’information, d’éducation et de distraction à toutes les catégories de la population.

Comme tout service public, l’audiovisuel public n’est pas dans une logique de profit, encore moins de concurrence avec le secteur privé, encore qu’il soit soumis à une exigence de rigueur, d’efficience et d’efficacité dans la gestion pour assurer sa viabilité. Si profit il y a, il est réinvesti intégralement dans le service aux populations.

C’est pour cette raison que le service public d’information, l’audiovisuel en particulier, doit s’inscrire résolument dans la modernité dont la nouvelle infrastructure, dite Tour RTS, immeuble intelligent, est un révélateur à la fois impératif et pertinent.

Par la diversité de ses programmes inclusifs, la qualité et l’utilité de ses produits, mais également l’exemplarité de sa gestion, l’audiovisuel public s’impose comme un puissant régulateur, à côté des instances de régulation et d’autorégulation dédiées, dans un espace médiatique où la norme élevée n’est pas la chose la mieux partagée.

Il est heureux que figure, dans le projet de Tour RTS, une académie de renforcement de capacité technique et, dans l’ordre du souhaitable, éthique. De plus, il convient de saluer l’effort de la Direction Générale de la RTS ambitieuse de bâtir, pas à pas, une véritable plateforme digitale pour prendre en charge les nouvelles tendances lourdes en matière de production et de diffusion de contenus informatifs,  éducatifs et distractifs. Les révolutions du numérique réduisent les disparités et les inégalités technologiques tant en matière de production que de diffusion.

Aussi, par son expérience capitalisée, ses moyens conséquents mis à disposition par l’Etat et la créativité de ses équipes sous l’impulsion de son Directeur Général, la RTS possède tous les atouts pour devenir ce « hub majeur de l’audiovisuel africain et international ».

Sa résonnance mondiale sera ainsi, pour le Sénégal, un puissant moyen d’exposition au monde de sa richesse culturelle et de la vitalité de ses productions historiques dans tous les domaines politique, économique, sociale, artistique, diplomatique et intellectuelle.

Au moment où un nouveau leadership tire notre continent vers haut, vers plus de souveraineté et de puissance sur la scène des relations internationales, la RTS, forte de la volonté politique du chef de l’Etat, a toutes les prédispositions techniques, professionnelles et intellectuelles pour être le site, par l’excellence, du déploiement de notre propre récit sur notre histoire et les évènements qui le ponctuent, sur le monde et notre rapport au monde. Les idées, en effet, ne sont pas de simples adjuvants ; elles sont une « force matérielle capable de transformer le monde ».

El Hadj Hamidou Kassé, philosophe et écrivain

Guinée : le FNDC annonce une marche le 23 juin prochain

La manifestation du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), qui se veut « citoyenne et pacifique », vise à exiger de la junte un retour rapide à l’ordre constitutionnel.C’est la fin de l’accalmie consécutive au coup d’Etat contre Alpha Condé. Dans une déclaration, publiée ce vendredi, « le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) informe qu’il organisera une manifestation le jeudi 23 juin 2022 dans le grand Conakry ».

A travers la marche, cette coalition de partis politiques et de mouvements citoyens veut entre autres pousser les militaires au pouvoir à créer un cadre de dialogue pour discuter de l’avenir de la Guinée comme en dispose l’article 77 de la charte de la transition.

Le FNDC souhaite également qu’un délai raisonnable et consensuel de la transition soit fixé au lieu des 36 mois « qui ne reposent sur aucune base objective », mais « imposés » par le colonel Mamady Doumbouya, le nouvel homme fort du pays.

Pour se conformer aux procédures administratives, les initiateurs de la marche vont adresser une lettre d’information aux autorités en y précisant l’itinéraire et les dispositions pratiques à prendre pour sa réussite.

Enfin, le FNDC appelle les citoyens militant pour la démocratie et épris de justice à la mobilisation générale pour faciliter le retour rapide à l’ordre constitutionnel dans la paix.

Afrique : l’avenir de l’entreprenariat innovant en débat à Dakar

Sur invitation d’Afric’Innov, des Structures d’Accompagnement à l’Entrepreneuriat Innovant (SAEI) du continent se sont retrouvées dans la capitale sénégalaise pour un diagnostic sans complaisance.« Entrepreneuriat et développement : quels rôles pour les hubs d’innovation ? », c’est autour de ce thème que l’association panafricaine, Afric’Innov, a regroupé ce vendredi des Structures d’Accompagnement à l’Entrepreneuriat Innovant (SAEI).

« L’idée est de permettre à toutes ces SAEI d’échanger, de partager de bonnes pratiques, mais également de se tourner vers l’avenir », explique Senam Beheton, président du Conseil d’administration d’Afric’Innov.

La rencontre est censée « professionnaliser les structures d’accompagnement pour les rendre crédibles aux yeux des entrepreneurs, des partenaires au développement et des gouvernements ». Pour ce faire, Afric’Innov met en avant un ensemble d’outils dont les plus essentiels portent sur « la formation pour les dirigeants et les cadres » et la mise à disposition d’instruments digitaux.

Selon M. Beheton, la question de l’employabilité ne peut être exclusivement « le problème des gouvernements africains ». Dès lors, « il faut que les hubs d’innovation et les SAEI s’investissent pour donner des opportunités aux jeunes », a-t-il souhaité.

Dans son intervention, Bitty Lokho Ndiaye, Directrice de la Promotion de l’économie numérique et du partenariat au Sénégal, a présenté les actions de son pays pour la promotion de l’innovation numérique avec notamment la création d’un grand prix du chef de l’Etat et l’adoption de la loi startup dont le décret d’application est déjà pris.

« Nous avons aussi en perspective un parc de technologie numérique. Il regroupera plusieurs infrastructures parmi lesquelles un incubateur pour soutenir les hubs d’innovation au Sénégal », a-t-elle ajouté.

Le Groupe CIE-Sodeci se lie à l’Institut National Félix Polytechnique Houphouët-Boigny

Les deux parties ont récemment scellé un partenariat qui se veut gagnant-gagnant pour une durée de 5 ans.Le contrat de partenariat a été signé le 2 juin dernier par Ahmadou Bakayoko, Directeur Général de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité – Société de distribution de l’eau de Côte d’Ivoire (CIE-Sodeci) et le responsable de l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro.

Le groupe d’entreprises et l’école d’excellence entendent améliorer l’adéquation entre la formation et l’emploi à travers leur convention. Celle-ci est principalement axée sur le soutien pédagogique, la recherche et le développement ainsi que l’appui aux ressources humaines et techniques.

Dans ce sens, les différentes entités prévoient de développer des programmes universitaires et postuniversitaires, et de dérouler des activités d’intérêt commun. L’INP-HB, grâce au Groupe CIE-Sodeci, devrait être en mesure de renforcer la qualité de ses enseignements pour les adapter davantage à l’évolution des technologies afin de donner de meilleures chances d’insertion professionnelle à ses étudiants triés sur le volet.

Selon M. Bakayoko, « les sujets pourront porter sur la recherche doctorale ou postdoctorale concernant des problématiques en lien avec l’amélioration de nos processus sur l’ensemble de nos chaînes d’activités depuis la production jusqu’à la commercialisation ».

En outre, le Directeur Général du Groupe CIE-Sodeci, filiale d’Eranove, a déclaré que « l’octroi de bourse est une option que nous intégrons dans ce partenariat car nos ambitions sont grandes pour cette jeunesse que nous souhaitons bien formée et bien encadrée ».