Côte d’Ivoire : don d’une salle multimédia à un lycée

Ce don d’une fondation, d’une valeur d’environ 20 millions de F Cfa, vise à fournir aux élèves une éducation numérique, un levier capital pour bâtir des compétences face aux défis futurs de développement.La Fondation MTN Côte d’Ivoire a offert ce mardi 31 janvier 2023 une salle multimédia équipée d’outils informatiques au Lycée Moderne de Nambonkaha, une localité dans le nord ivoirien, située à environ 590 Km d’Abidjan. 

Cette salle multimédia a été équipée de 30 ordinateurs complets de bureau, 30 offices 2019 Professional plus, un vidéoprojecteur, 30 Kaspersky Internet Security, un écran de projection mobile et 30 Microsoft Windows 10 Pro.

A travers cette action, la Fondation de cette entreprise de téléphonie affiche sa volonté d’œuvrer davantage à rendre plus accessibles les nouvelles technologies informatiques à toutes et à tous, mais également à permettre aux communautés de profiter des avantages d’un monde numérique.

Cette cérémonie de remise s’est déroulée en présence de M. Djibril Ouattara, directeur général de MTN Côte d’Ivoire et de plusieurs autres personnalités et cadres de la localité de Nambonkaha. Il a indiqué que ce don vise à améliorer les compétences des jeunes dans le domaine du numérique.

Il a relevé que l’entreprise met à disposition cette salle multimédia pour « aider les jeunes de Nambonkaha à se frotter et à maîtriser l’outil numérique afin de contribuer significativement à leur autonomisation ».

Pour lui, « chacun mérite les avantages d’une vie connectée dans ce monde moderne ». Dans cette optique, depuis 2007, la société, en tant qu’entreprise citoyenne, a offert plus de 160 salles multimédia aux établissements scolaires en Côte d’Ivoire à travers les actions sociales de sa Fondation.

Cette structure, un géant du secteur de la téléphonie, est un opérateur innovant qui contribue significativement au développement de l’économie numérique, devenue un levier majeur de la croissance de la Côte d’Ivoire. C’est l’un des plus gros investisseurs privés du pays.

Depuis 2005, la société a créé des dizaines de milliers d’emplois directs et le dynamisme de son activité fournit au quotidien des revenus à plus de 200.000 familles à travers des emplois indirects. Avec sa stratégie « Ambition 2025 », elle veut fournir des solutions numériques de premier plan pour le progrès de l’Afrique.

L’armée ivoirienne lance un nouveau test de recrutement

Dans une note officielle, le ministère d’Etat, ministère de la Défense annonce le recrutement de sous-officiers et militaires du rang spécialistes des domaines techniques et technologiques.Selon les modalités et conditions de candidature, les postulants devront être âgés de 18 ans au moins et de 26 ans, au plus, au 31 décembre 2023 et avoir une taille minimale de 1,65 pour les hommes et 1,60 m pour les femmes.

En outre, ils doivent être médicalement et physiquement aptes. Les préinscriptions en ligne sont prévues du 06 au 16 février 2023 et les inscriptions et dépôts des dossiers au Bureau concours de l’Etat-Major général des armées du 06 au 25 février 2023.

La note renseigne que les détails des profils recherchés et les qualifications requises sont consultables sur le site web du Bureau concours qui sera mis en service le lundi 30 janvier 2023:
https://bureauconcours.armees.gouv.ci

Les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) ont organisé, il y a quelques jours, des tests de présélection en vue de créer un vivier de potentiels personnels de l’armée de l’air. Ces tests ont eu lieu du 16 au 21 janvier 2023 à la Base aérienne d’Abidjan.

Une Fintech ivoirienne étend ses offres de paiements digitaux

Le groupe ivoirien Weblogy, comprenant un pôle Fintech et des médias numériques, ambitionne d’accélérer la transformation digitale en Afrique.Début janvier 2023, le groupe a annoncé la mise à jour de son application de paiement électronique dénommée « APAYM » avec plusieurs innovations et les dernières technologies de paiement par carte bancaire.

« Désormais, les rechargements des cartes prépayées Abidjan.net par les Mobiles Money et carte bancaire sont gratuits. Les frais de rechargement en espèces dans les agences abidjan.net sont à 1% », indique une note du groupe.

En plus des cartes classiques NSIA, Platinum et virtuelles UBA, Weblogy a signé un nouveau partenariat avec Ecobank pour la confection d’une carte physique APAYM PRO et d’une carte virtuelle APAYM à la tarification compétitive sur le marché.

La carte virtuelle APAYM, selon le groupe, est disponible dès le téléchargement de l’application APAYM (https://apaym.com/) et lors de sa mise à jour. La carte physique APAYM PRO, intégrant un ensemble de programmes, se veut « l’outil idéal pour les commerçants ».

Les utilisateurs peuvent associer leur carte virtuelle à leur compte marchand APAYM PRO, explique le groupe qui précise que le compte marchand APAYM PRO permet au commerçant d’encaisser son argent via trois services : le lien de paiement (un lien virtuel qui permet de se faire payer par cartes Visa, Mastercard, Mobile Money), un QR code et un TPE.

« Notre responsabilité est de faire des nouvelles technologies un outil de développement pour les pays africains. Nous offrons à nos clients un mélange unique de créativité et d’expertise, basé sur notre credo : accélérer la transformation digitale en Afrique », a déclaré Daniel Ahouassa, cofondateur du Groupe Weblogy.

La société Weblogy, gestionnaire de programmes pour les cartes prépayées Visa dans 18 pays d’Afrique francophone, et pour le développement d’applications de paiements mobiles, offre des solutions adaptées aux particuliers comme aux entreprises.

Sénégal : Ousmane Sonko charge le doyen des juges et « appelle à la résistance »

La réaction musclée de l’opposant Ousmane Sonko après le renvoi en procès de l’affaire Sweet Beauté, du nom du salon de massage dakarois où il a été accusé de viols et menaces de mort par une ex-employée, fait les choux gras des quotidiens sénégalais reçus vendredi à APA.Renvoyé devant la chambre criminelle dans l’affaire de viols et menaces de mort l’opposant à la plaignante Adji Sarr, l’opposant Ousmane « Sonko appelle à la résistance et menace », note L’AS. Face à la presse hier, le leader de Pastef estime qu’il « ne voit pas le juge qui le condamnera à cinq ans » de prison dans ce dossier qu’il qualifie de « politique ».

« Je considère désormais le doyen des juges Oumar Maham Diallo comme un adversaire politique qui a exécuté une commande », souligne dans EnQuête le maire de Ziguinchor (sud), arrivé troisième à la dernière élection présidentielle avec plus de 15% des voix.

Ce journal, qui constate que « Sonko se braque », ajoute que l’opposant « fait un appel à la résistance et annonce un méga-meeting ce dimanche à Keur Massar », dans la banlieue dakaroise. « Je vais résister jusqu’à la fin de ma vie », a-t-il déclaré dans Le Quotidien avant de qualifier le Doyen des juges d’instruction, Oumar Maham Diallo, de « danger pour le pays ».

Présentée comme l’épouse du ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome et faisant partie du « complot », selon Ousmane Sonko, l’avocate Dior Diagne a répliqué dans Le Quotidien que les « accusations mensongères (de M. Sonko) ne resteront pas impunies ». « Je n’éprouve que de la pitié pour un père de famille et époux comme Sonko », poursuit-elle dans L’AS.

Le Soleil fait un focus sur la « pensée toujours vive » d’Amilcar Cabral, figure emblématique de la lutte pour l’indépendance en Guinée-Bissau et au Cap-Vert. « Cinquante années après son assassinat », rappelle le quotidien national indiquant que « des universitaires préconisent la réactualisation de sa pensée » à travers un colloque international ouvert à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (sud).

« Révolutionnaire panafricaniste, Amilcar Cabral, assassiné le 20 janvier 1973, soit deux ans avant l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, était le héros de la libération des peuples de ces deux pays +frères+. Son combat de longue haleine a abouti à ce résultat positif. Amilcar Cabral n’avait pas qu’une vision politique. De son vivant, il a eu à axer ses travaux et réflexions sur l’économie, l’agriculture, la culture etc. En un mot sur le devenir de l’Afrique et le meilleur être de ses populations », souligne le quotidien national.

Dans un large dossier, Bés Bi tente de comprendre « l’attraction » autour du Concours de recrutement d’élèves-maîtres (Crem) au Sénégal, un « Crem (au) bon goût ». Le journal observe que « près de 60.000 candidats se sont inscrits pour un besoin de 1500 enseignants » alors que le dernier délai est fixé « aujourd’hui à 17 heures ». Les raisons d’un tel rush sont la « revalorisation salariale des enseignants » mais aussi le « chômage » des jeunes diplômés. Toutefois, avec un tel nombre de candidats, évalue le journal, « l’Etat empoche près de 600 millions de FCFA ».

Sénégal : nouveau financement pour le Parc de technologies numériques de Diamniadio

La Banque africaine de développement (Bad) accordera à l’État du Sénégal un prêt supplémentaire de 5,01 millions d’euros pour continuer la construction, sur une superficie de 25 hectares, d’infrastructures achevées à près de 80 %.Le 8 décembre dernier, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (Bad) « a donné son feu vert à l’octroi d’un financement additionnel au profit du futur Parc de technologies numériques de Diamniadio, au Sénégal », indique un communiqué reçu à APA.

Avec ce nouveau prêt, poursuit la source, l’institution financière « endosse, à hauteur de 87 %, le coût total du projet (73,62 millions d’euros). Le gouvernement sénégalais assumant l’équivalent de 9,64 millions d’euros ».

L’érection du Parc de technologies numériques de Diamniadio, à la périphérie de Dakar, a démarré en 2016 grâce à un prêt initial de 60,96 millions d’euros de la Bad. Mais le chantier a connu un retard à cause de « la crise de la Covid-19 » ayant notamment entraîné « l’inflation mondiale sur les coûts des matériaux de construction et la perturbation des chaînes d’approvisionnement ».

Selon Marie-Laure Akin-Olugbade, la Directrice Générale de la Bad pour l’Afrique de l’Ouest, « ce parc va contribuer à diversifier et moderniser l’économie et le secteur privé sénégalais. Il va transformer le Sénégal en pôle numérique régional pour apporter des solutions numériques aux industries déjà̀ existantes ».

L’objectif du Sénégal est de faire passer la part du secteur des TIC dans son activité́ économique de 7 à 10 % d’ici à 2026. D’ores et déjà, « une vingtaine d’entreprises ont manifesté leur intérêt à ancrer certaines de leurs activités au sein du futur parc. À la condition, toutefois, d’y disposer de solides infrastructures informatiques qui leur permettent d’offrir leurs produits et d’assurer leurs services », explique la Banque africaine de développement.

De ce fait, l’objet du nouveau prêt sera d’équiper le centre de données prévu au sein du parc et le doter d’une architecture de stockage et de traitement informatique de pointe. En outre, le Parc de technologies numériques de Diamniadio, au cœur de la stratégie « Sénégal numérique 2025 » qui entend créer quelque 35.000 emplois directs, comprendra des établissements d’externalisation des processus métier, un incubateur d’entreprises de TIC, un centre de formation, un centre de recherche, et un centre de production audiovisuelle et de développement de contenus.

Pour sa part, Cherfi Mohammed, à la tête du bureau pays de la Bad au Sénégal, a fait remarquer que « le projet va profiter à tout un écosystème : les opérateurs de services de communication, les fournisseurs de services Internet, les multinationales, environ 30.000 hommes et femmes qui exercent entre autres dans la vente, la mise en réseau, la conception de systèmes, le développement de logiciels et de contenus ».

Côte d’Ivoire : un projet de loi sur les start-ups en préparation

Le contenu de ce texte de loi a été évoqué par un conseiller technique du ministère de tutelle à l’occasion de la première édition du Salon des téléphones et applications mobiles dénommé « STAM ».« Nous avons un projet de texte de loi sur les start-ups qui va sortir bientôt », a annoncé Mme Florence Fadika, conseiller technique en charge de la conduite du changement et de l’innovation, représentant le ministre de la Communication et de l’économie numérique.

« Ce projet de loi, c’est pour confirmer les choix forts que le gouvernement a fait en termes d’accompagnement de cet écosystème. Il s’agit de définir ce qu’est une start-up, de décliner des mesures d’accompagnement qui vont aller avec les start-ups et tous les acteurs de cet écosystème », a-t-elle dit.

Selon le conseiller technique Florence Fadika, ce projet de loi vise notamment à promouvoir l’écosystème et faire en sorte que la Côte d’Ivoire utilise l’innovation au niveau de l’économie numérique pour devenir un « pays fort » dans la sous-région et en Afrique.

L’écosystème de la téléphonie mobile en Côte d’Ivoire, dira-t-elle, « est très actif et c’est un écosystème que nous suivons parce que nous comptons appuyer » les acteurs et « aider toutes les différentes couches de cet écosystème ».

Pour elle, « il ne faut laisser personne sur le banc de la route », c’est pourquoi le ministère de la Communication et de l’économie numérique suit cet environnement « parce qu’il est important que nous prenions les réalités du terrain, leur maturité » en vue d’un accompagnement efficient.

« Ce texte doit rester collé à la réalité et à la maturité de notre écosystème », a-t-elle insisté en marge de l’ouverture officielle du Salon des téléphones et des applications mobiles qui se tient les 16 et 17 décembre 2022 à Abidjan.

Le salon se veut « une tribune de promotion des outils, des technologies et des applications » dans l’industrie du mobile, a déclaré le commissaire exécutif de l’évènement, Arthur Assi, insinuant que cet espace met également en lumière les talents locaux qui se spécialisent dans ce secteur.

Le téléphone mobile permet d’effectuer une infinité d’opérations d’ordre scientifique, ludique, culturel, lucratif et de faire des recherches. Les smartphones et les tablettes numériques, accessibles à la majeure partie des populations, ont bouleversé les modes de vie.

Cet événement offre, par ailleurs, une perspective de réflexion sur l’avenir de l’industrie de la téléphonie mobile et de penser à une véritable transformation digitale africaine en tablant sur toutes les chaînes de valeur et la production des équipements.

L’ex-ministre de l’Economie numérique, des télécommunications et de l’innovation, Roger Félix Adom, a relevé que la monnaie numérique qui existe en Côte d’Ivoire depuis 2008 a, avec le mobile money, entraîné une augmentation de 20% des titulaires des comptes bancaires.

Lorsque les opérateurs de téléphonie ont lancé en 2007, en Côte d’Ivoire le mobile money, le taux de bancarisation dans le pays était de moins de 5%, mais aujourd’hui il a atteint les 34%, a fait observer M. Roger Félix Adom, un expert du secteur de la téléphonie.

La Côte d’Ivoire compte actuellement près de 46 millions de personnes abonnées à la téléphonie mobile, environ 24 millions de personnes connectées à Internet en mobilité et près de 26 millions de personnes qui utilisent le mobile money.

Le pays, en matière de télécommunication, occupe la 9e place en Afrique et la deuxième place en Afrique de l’Ouest. Le thème de cette première édition du STAM est « Impact social et économique des applications et des téléphones mobiles ».

Burkina : les télécommunications ciblées par les jihadistes

La destruction des installations des compagnies de téléphonie mobile par les jihadistes est une «stratégie» pour couper ces zones du reste du pays.Dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 novembre 2022, des hommes armés affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ont fait irruption dans le village de Ouo, sur l’axe Banfora-Gaoua, dans la Comoé, à l’ouest du pays. Selon des sources concordantes, ils ont saccagé des édifices publics et vandalisé des installations de compagnies de téléphonie mobile.

Un technicien en maintenance en téléphonie a fait savoir que les assaillants ont coupé les câbles, dynamité les batteries et les plaques solaires servant à alimenter l’antenne et saccagé le dispositif de transmission du réseau, coupant ainsi le village de Ouo du reste du monde.

La femme de Bernard Zango est agente de santé dans la localité. « Lorsque j’ai appris la nouvelle de l’attaque à travers les réseaux sociaux, j’ai tenté de l’appeler sans succès. C’est 48 heures plus tard, qu’elle s’est rendu dans un autre village à une trentaine de kilomètres pour me donner de ses nouvelles », a dit le laborantin en santé publique à APA.

553 sites de téléphonie mobile hors service  

Le saccage des infrastructures de télécommunication fait désormais partie du mode opératoire des jihadistes à chaque incursion dans une localité. Observateur des mouvements jihadistes au Burkina, Wendpouiré Charles Sawadogo a indiqué que le phénomène s’est amplifié « depuis bientôt plus d’une année », au gré des attaques des groupes armés non étatiques.

Au total 293 antennes téléphoniques ont été saccagées par les insurgés islamistes à la date du 28 novembre 2022, selon les données de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). Ces actes de vandalisme ont mis hors service 553 sites de téléphonie mobile.

Toutes les régions du pays sont concernées par ces actes de saccage, à l’exception de la région des Cascades, a affirmé notre source à l’ARCEP. Elle a précisé que les zones les plus touchées sont le Sahel, l’Est et la Boucle du Mouhoun.

Habitante de Manni à l’Est du pays, Awa Lankoandé a témoigné de son calvaire pour communiquer avec ses proches. « A Manni, cela fait maintenant plus de trois mois que nous souffrons. Tantôt le réseau est là, tantôt c’est parti. Pour joindre nos familles, c’est par coup de chance » a-t-elle déploré.

La destruction des antennes téléphoniques est en réalité une « stratégie de contrôle entier » des zones sous le joug des groupes armés, a estimé M. Sawadogo. « Ils ont besoin de cet isolement des zones du reste du pays pour mieux exercer leurs activités », a-t-il ajouté.

L’isolement de ces localités annihile les efforts des populations à contribuer à la lutte contre le terrorisme. Les membres des groupes jihadistes « coupent les réseaux téléphoniques pour que les gens n’arrivent pas à communiquer avec les autorités », a soutenu le journaliste spécialiste des mouvements djihadistes, Wassim Nasr, sur France24 en octobre 2022. Ce qui rend impossible les alertes, les messages et informations que les civils partagent avec l’armée.

« Conséquences désastreuses »

Si les jihadistes ont aussi besoin de réseau « pour contacter leurs complices qui sont dans les villes et effectuer des transactions mobile money », ils utilisent plus les « Talkie-Walkie » comme moyen de communication entre eux, a confié M. Sawadogo.

Wendpouire Charles Sawadogo a souligné des « conséquences énormes » pour les économies locales. Il a fait savoir que les destructions des pylônes de téléphonie bloquent les transactions monétaires mobiles entre la localité et le reste du pays. « Le taux de bancarisation au Burkina Faso est extrêmement faible. La quasi-totalité de la population utilise le mobile money (…). Ceux qui sont dans les zones relativement sécurisées ne peuvent pas souvent apporter une aide à leurs parents, même s’ils le veulent », a indiqué l’observateur des mouvements jihadistes au Burkina.

« Même se ravitailler, cest tout un problème. Il y a quelques jours, un résident (d’une localité) m’expliquait qu’il ne pouvait rien payer, faute d’argent  et que ses parents vivant à Ouagadougou ne peuvent pas l’aider, à cause du problème de réseau », a témoigné Wendpouiré Charles Sawadogo.

Notre source au sein de l’ARCEP a décrit une « situation catastrophique » sur le plan des investissements pour les compagnies de téléphonie mobile. « En effet, pour ériger et rendre fonctionnelle une seule antenne, ou pylône téléphonique (une BTS), il faut investir près de 100 millions FCFA. Cela donne une idée sur la perte sèche des opérateurs sans oublier la perte du retour sur investissement », a-t-elle confié, appelant les autorités à mieux sécuriser les infrastructures des compagnies de téléphonie mobile afin de protéger les investissements des entreprises et permettre aux populations de profiter de toutes les opportunités qu’offre la télécommunication. 

L’Agri-Tech tunisienne s’exporte en Côte d’Ivoire

La capitale économique ivoirienne, Abidjan, abrite du 21 au 25 novembre 2022, le semaine Agri-Tech tunisienne en Côte d’Ivoire.A cette occasion, six entreprises technologiques tunisiennes de l’Agri-Tech et une cinquantaine d’entreprises ivoiriennes prendront part à un programme riche de rencontres B to B, de conférences et de visites.

La Côte d’Ivoire est la deuxième étape de cet évènement dénommé « Semaine de l’Agri-Tech tunisienne » après le Sénégal. Il a été organisé par la Chambre de commerce et d’industrie Tunisie-Côte d’Ivoire ».

Le pays se positionne comme un acteur international majeur avec plusieurs produits agricoles (cacao, café, anacarde, hévéa, coton, huile de palme…) et la digitalisation de son agriculture est une des voies pour améliorer sa compétitivité sur le marché mondial.

La Semaine de l’Agri-Tech tunisienne vise à rapprocher les entreprises technologiques tunisiennes des start-up ivoiriennes pour bâtir des partenariats techniques et commerciaux afin de présenter une offre conjointe et complémentaire.

Ces solutions devraient permettre d’apporter des réponses aux pays de la sous-région et du continent qui cherchent à atteindre l’autosuffisance alimentaire dans un contexte de croissance rapide de la population et l’aggravation des effets du changement catholique.

M. Walid Gaddas, le directeur général de Stecia International, l’organisateur de l’évènement, a déclaré que la Semaine de l’agri-tech tunisienne à Abidjan a pour « ambition de développer la coopération Sud-Sud dans la digitalisation de l’agriculture ».

Les technologies qui seront présentées lors de cette 2e étape de la Semaine de l’Agri-tech tunisienne ont été conçues en Afrique et pour l’Afrique. Elles ont déjà fait leurs preuves en Tunisie mais aussi dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.

Le vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie Tunisie-Côte d’Ivoire, Ismaila Patrick M’Bengue, l’objectif de cet événement est de servir la croissance, de dynamiser les relations économiques et de permettre « une agriculture intelligente et durable ».                                                                           

Le représentant des six entreprises technologiques tunisiennes de l’agri-tech, Yasser Bououd, a fait savoir que cette initiative vise à développer des partenariats Sud-Sud afin que le continent regorge de solutions technologiques locales et smart.   

 

Sénégal: les pôles urbains pour impulser la transformation digitale

La première phase du programme de pôles urbains du Sénégal, ces nouveaux types de villes, comporte quatre sites.Intégrer les Technologies de l’information et de la communication (Tic) dans la gestion du pôle urbain de Diamniadio, c’est l’ambition de ses dirigeants. Pour ce faire, la Délégation générale à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU) a commandité une série d’études sur l’Assistance à la Maitrise d’Ouvrage (AMO) du projet smart City de Diamniadio, présentées ce mardi à Dakar.

Justifiant la nécessité de telles études, Diène Farba Sarr, Délégué général de la DGPU a affirmé que « la ville intelligente n’est pas seulement une question d’infrastructures, mais aussi d’usages, de pratiques et de gouvernance ».

« A ce titre, les pôles urbains doivent impulser la transformation digitale et numérique porteuse de la transformation structurelle de nos économies. En effet, le tournant majeur de nos économies reste tributaire de notre capacité à saisir les immenses opportunités qu’offrent les réseaux numériques et l’économie digitale dont le rôle économique est crucial pour une accélération de la production et des savoirs », a soutenu M. Sarr dans son discours transmis à APA.

Il a souligné que la « transformation structurelle de notre économie » dépendra en grande partie des mutations impulsées à partir des infrastructures et services numériques du pôle urbain : Datacenters, infrastructures et solutions numériques, réseaux interconnectés, feront de ce pôle urbain une porte ouverte d’un Sénégal émergent.

« C’est à travers nos usages que Diamniadio nous aidera à inventer le modèle de ville qui s’articule avec notre vision et nos réalités. Lancer une telle initiative est certes un premier pas mais lui donner une vocation et la mettre en œuvre est un challenge, justement c’est ce défi qui nous réunit », a poursuivi Diène Farba Sarr.

Selon lui, la mise en œuvre du projet smart City de Diamniadio devrait être l’occasion de mobiliser l’ensemble des forces, tant publiques que privées, en profitant des opportunités offertes par la nouvelle loi sur le Partenariat public-privé (PPP).

 « (…) au-delà des partenaires privés, la ville sera d’autant plus intelligente qu’on aura su créer les passerelles entre les différents acteurs (de la sécurité, du transport, de la gestion des déchets…) autour de la DGPU, pour mieux apporter un service aux citoyens et visiteurs du PUD. Ces efforts de mutualisation des initiatives sont nécessaires entre tous les acteurs et à tous les niveaux, des infrastructures aux services numériques, dans une logique tant économique, sociale qu’environnementale », a conclu Diène Farba Sarr.

Le projet smart City de Diamniadio ambitionne de construire la plus grande ville nouvelle d’Afrique de l’Ouest pour décongestionner Dakar, tout en stimulant la croissance économique sénégalaise. Ce modèle de ville intelligente et durable en Afrique souhaite s’appuyer sur un socle numérique et mobiliser l’initiative privée.

Sénégal: le numérique, «parent pauvre» de la fiscalité (expert)

Le Sénégal peut tirer d’énormes profits économiques de l’utilisation du numérique s’il met à jour son cadre fiscal, selon des experts.Dans les pays en développement, l’imposition sur les revenus des entreprises et la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) constituent une grande partie des revenus. Cependant, les Etats comme le Sénégal peinent à imposer des mesures fiscales aux entreprises numériques en raison d’un cadre juridique inadéquat.

Consciente de ces enjeux, l’ONG Oxfam a organisé jeudi 10 octobre à Dakar un atelier de réflexions et d’échanges autour de cette question « en vue d’avoir une masse critique d’acteurs de la société civile qui maîtrise les questions liées au droit du numérique en général et la fiscalité de l’économie des entreprises majors du secteur », à savoir les GAFAM (Google, Amazone, Facebook, Apple et Microsoft).

Juriste et enseignante-chercheure à l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), Dr Minata Sarr Ndiaye fait savoir que « la fiscalité (du numérique) est le parent pauvre » en matière de législation dans son pays alors que « la révolution numérique nous apporte beaucoup d’avantages et d’opportunités », sans compter toutefois « les risques et les menaces » mais aussi « les défis et les enjeux énormes » qu’elle implique.

« Le numérique, c’est comme un objet gluant. Quand on pense la maîtriser, elle nous échappe », a ironisé Dr Ndiaye, expliquant que le monde est passé aujourd’hui du stade de l’internet, « un terme galvaudé », à celui « de l’intelligence artificielle, de l’internet des objets, de l’informatique affective, de l’impression 3D, des drones, des voitures connectées à la massification des données ».

Face à tout cela, elle estime que le Sénégal doit « compléter » et « réinventer » son cadre juridique « articulé au cadre juridique au niveau mondial », à savoir les statuts sur le numérique des Nations unies, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) ou encore de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada). Ainsi, le Sénégal doit « aller vers le changement » en adoptant un cadre juridique « agile, inclusif, responsable et intuitif », a préconisé l’experte.

Représentant le directeur général des Impôts et Domaines du Sénégal, Dr Abdoulaye Gningue reconnaît que « le cadre fiscal actuel n’est pas forcément efficace pour appréhender les activités du numérique » dans son pays. C’est pourquoi, à la Direction générale des Impôts et Domaines (DGID), « des initiatives commencent à être prises par le levier de l’infrastructure juridique. Mais il faut reconnaître que c’est à l’état embryonnaire », a-t-il précisé, appelant surtout à une réflexion pouvant aboutir à l’adoption d’un cadre juridique fiscal « qui n’inhibe pas le développement l’activité du numérique ».

La directrice des programmes et de l’influence d’Oxfam au Sénégal, Zeinabou Coulibaly, a insisté pour sa part sur l’encadrement par les États des recouvrements fiscaux effectués sur les activités du numérique. En faisant en sorte que « les recettes tirées de cette taxation puissent revenir aux communautés les plus vulnérables » et leur « réinvestissement (…) dans les secteurs social et du développement économique du Sénégal », a-t-elle recommandé.

Premier congrès marocain et africain sur l’écosystème 5G les 7 et 8 décembre à Rabat

Le tout premier congrès marocain et africain sur l’écosystème 5G (5G Event Morocco), se tiendra les 7 et 8 décembre à Rabat avec la participation d’experts des nouvelles technologies, ainsi que d’acteurs gouvernementaux, aussi bien marocains qu’africains et européens, indique un communiqué des organisateurs.Deux jours durant, les participants débattront des différents modèles économiques de l’écosystème 5G. De ce fait, une plateforme unique et exceptionnelle d’échange sera fournit aux participants nationaux et internationaux, pour discuter et analyser la technologie de l’avenir en invoquant ses aspects économiques, sociaux et techniques ; et proposer de précieuses recommandations afin de transformer les réseaux d’aujourd’hui en ressources de demain.

L’objectif de cette transformation est triple. Il s’agit de proposer de nouveaux services, générer des opportunités de croissance et développer l’activité des participants avec les opérateurs et les entreprises.

Vu l’importance du réseau 5G et de son rôle prometteur dans la création d’opportunités de développement, le congrès débattra la 5G à travers 5 grands chapitres, sous la supervision d’un jury scientifique composé d’experts et spécialistes marocains et internationaux.

A l’issue du congrès, les participants pourront formuler des recommandations susceptibles de renforcer l’efficacité et la compétitivité de l’économie Marocaine, aux niveaux continental et mondial, en prenant en considération l’impact et le rôle important de
l’infrastructure économique dans le développement des sociétés et des économies.

5G EVENT MOROCCO est un événement organisé par BEAMTEL Maroc, qui se distingue pour ses innovations dans le secteur des
technologies, notamment la 5G, l’Internet des objets et les technologies de l’information et de la communication.

Le Zimbabwe met en orbite son premier satellite

Le satellite est construit par des ingénieurs zimbabwéens travaillant avec l’Institut de technologie de Kyushu au Japon.La Zimbabwe Broadcasting Corporation informe que le satellite ZimSat-1 devait être initialement déployé dans l’espace international dimanche par le biais d’un vaisseau spatial, NG 18 Cygnus, qui devait décoller du Mid Atlantic Regional Spaceport de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) en Virginie, aux États-Unis.

Le déploiement a toutefois été reporté en raison d’une alarme incendie dans certaines parties du bâtiment de contrôle.

Le satellite sera utilisé pour recueillir des données provenant de capteurs au sol à des fins de surveillance des conditions météorologiques et des catastrophes.

Il devrait, entre autres, fournir des analyses de données et des prévisions concernant la météo, la qualité de l’eau, la fertilité des sols, les glissements de terrain et la sécheresse.

En 218, le Zimbabwe avait lancé un programme spatial piloté par l’Agence nationale géospatiale et spatiale.

Un Festival des mobiles annoncé à Abidjan

Cette plateforme vise à fédérer les acteurs de l’économie numérique en vue de développer le secteur.La première édition du Festival des mobiles (Festimob) a été lancée samedi à Cocody, une commune huppée dans l’Est d’Abidjan, lors d’une conférence de presse animée par le promoteur de l’évènement, M. Thierry Mensah.  

Cet évènement qui se tiendra du 02 au 04 décembre 2022 a pour but de valoriser le secteur du mobile, mais également de vulgariser et récompenser les acteurs afin de favoriser le développement de l’économie numérique en Côte d’Ivoire.

Selon M. Thierry Mensah, au-delà de ces objectifs déclinés, il s’agira de faire la promotion d’applications Made in Côte d’Ivoire ainsi que leurs concepteurs ; et par ailleurs révéler les opportunités que renferme ce domaine pour la jeunesse.

« Au Festimob, nous comptons présenter des solutions innovantes à la jeunesse, à travers l’initiation d’une journée spéciale en vue de les former au bon usage de la technologie et les aider à créer de la richesse », déclare M. Thierry Mensah.

Pour lui, ce festival est une opportunité pour la Côte d’Ivoire car elle lui permettra de booster son développement grâce aux nouvelles technologies, à l’instar des pays avancés en matière de TIC dans le monde et même en Afrique.

Dans cette optique, dira-t-il, des thématiques seront développées au cours de ce festival à travers des panels animés par des experts. En outre, plusieurs activités sont prévues, dont des expositions-ventes, des séances de réparation d’appareils mobiles, un espace de jeux destinés aux tout-petits.

L’évènement sera également marqué par une cérémonie d’Awards aux fins de récompenser les meilleures enseignes mobiles, les opérateurs du secteur, les solutions et applications. Ce sont au total 15.000 participants qui sont attendus à ce festival et 300 exposants professionnels.

Sénégal: le GIM Uemoa œuvre pour davantage d’inclusion financière

Le Groupement Interbancaire Monétique de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (GIM-Uemao) a développé « GIMpay » afin de faciliter, catalyser et fédérer un écosystème ouvert de paiement.La pandémie de la Covid-19 a accéléré l’usage de la technologie et en particulier du digital dans le quotidien des entreprises et des particuliers. Le secteur du paiement électronique n’a pas échappé à cette règle et a connu une ascension fulgurante. Dans les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), « nous notons le plébiscite du porte-monnaie électronique par les consommateurs. Il s’agit entre autres du mobile money et de la carte prépayée », a déclaré le Directeur Général du GIM-Uemoa, Minayegnan Coulibaly.

S’exprimant jeudi à Dakar à l’ouverture de la de la 7e édition du Salon Monétique Régionale de la zone monétaire commune, M. Coulibaly a  toutefois relevé le fait que l’écosystème existant partagé entre le mobile money, compte bancaire/carte de débit et la carte prépayée est structuré en silos.

« Cette structuration induit une expérience client incomplète et encore très orientée vers le cash », a-t-il souligné.

Partant de là, il a annoncé la mise en place de « GIMpay » pour faciliter, catalyser et fédérer un écosystème ouvert de paiement de l’Uemoa. Celui-ci devrait également permettre d’offrir de nouveaux cas d’usage qui vont combler les écarts de complétude de l’expérience client attendue par les consommateurs. De même, il aidera à massifier les transactions émises via une unification des méthodes et moyens de paiement disponibles.

Pour le Directeur Général du GIM-Uemoa, l’architecture technologique de son institution doit évoluer vers davantage d’industrialisation, afin d’induire une excellence opérationnelle perceptible par les membres, les clients et les consommateurs ; une accélération de la mise sur le marché de nouveaux produits et services en mutualisant ses ressources avec celles de ses partenaires, contributeurs tiers de l’écosystème « GIMpay ».

Pour y arriver, l’organe sous-régional a noué différents partenariats avec des acteurs importants du domaine. « C’est au prix de cette créativité et des innovations qui suivront, que nous pourrons permettre à notre système de paiement régional d’exprimer son plein potentiel, et partant, d’accompagner les politiques d’intégration économique de l’Uemoa, visant notamment l’inclusion financière », a-t-il dit.

Il a ainsi lancé un appel à l’ensemble des acteurs (Banques, Microfinances, Etablissements de Monnaie Electronique, Fintech, les réseaux internationaux, les fournisseurs de technologies et autres institutions financières) à rejoindre l’écosystème ouvert « GIMpay ».

Afrique : les SPI doivent être plus inclusifs (rapport)

Seuls cinq Systèmes de Payement Instantanés (SPI) du continent ont démontré un potentiel d’inclusivité, indique un nouveau rapport.Le constat est unanime. Les moyens de paiement électronique ont connu un développement fulgurant ces dernières années sur le continent noir. Selon le rapport State of the Instant and Inclusive Payment Systems (SIIPS) 2022 publié mardi à Kigali (Rwanda), sur la dernière décennie, pas moins de 29 Systèmes de Paiement Instantané (SPI) ont été mis en service en Afrique, soit une moyenne de deux nouveaux systèmes par an. Vingt-et-un autres sont en cours de développement, poursuit le document.

Rien qu’en 2021, cette trentaine de SPI a traité respectivement près de 1 000 milliards et 16 milliards de dollars en valeurs et volumes de transactions, informe la recherche.

Ces chiffres, bien que reluisant, ne représentent qu’une infime partie du potentiel du marché africain. En effet, soulignent les experts, de nombreux SPI ne répondent pas aux besoins et aux préférences des particuliers et des Micro-, Petites et Moyennes Entreprises (MPME), qui, par conséquent, ne les utilisent pas toujours de manière constante et fréquente.

Pourtant, notent-t-ils, il existe encore une marge de manœuvre pour que les SPI en Afrique puissent atteindre efficacement les individus mal desservis et financièrement exclus. Cela en concevant et en mettant en œuvre des outils qui répondent aux préférences et aux besoins des utilisateurs finaux.

« Bien que les SPI puissent jouer un rôle central dans la création d’un accès universel aux services financiers pour tous les Africains, il reste beaucoup à faire pour comprendre comment ces systèmes peuvent mieux atteindre et bénéficier aux populations mal desservies », a déclaré Robert Ochola, PDG d’AfricaNenda, auteur du rapport.

Il suggère ainsi un soutien continu et coordonné pour aider les nécessiteux à achever leurs parcours d’inclusion financière en s’appuyant sur une approche multipartite. « Nous croyons fermement que les échanges d’idées et d’informations contribueront à améliorer l’inclusion financière. Nous sommes convaincus que collectivement nous pouvons favoriser le développement pour nos citoyens », a ajouté M. Ochola.

Les fruits de ces collaborations devront intégrer des conceptions visant à fournir une proposition de valeur convaincante pour tous les cas d’utilisation pertinents. « Le choix de la capacité du SPI, le déploiement complet du cas d’utilisation et les normes technologiques doivent tous être adaptés afin de parvenir à un modèle économique durable et à une expérience transparente pour l’utilisateur final », conseillent les chercheurs.

Pour Sabine Mensah, Directrice générale adjointe d’AfricaNenda, « les SPI inclusifs font plus que fournir les mécanismes pour traiter les paiements push numériques en temps quasi réel. Ils sont conçus pour servir la population à faible revenu, les personnes financièrement exclues, les personnes mal desservies. Cela signifie que le système permet aux consommateurs d’effectuer des paiements numériques de faible valeur, à faible coût, sur un large éventail de canaux ».

Au lieu de se limiter à envoyer de l’argent à leur famille et à leurs amis, poursuit Mme Mensah, les utilisateurs peuvent tirer parti des SPI pour répondre à tous leurs besoins de paiement depuis et vers les commerçants, les fournisseurs et le gouvernement.

« Les SPI inclusifs offrent un accès équitable à tous les fournisseurs de services financiers agréés des banques, des opérateurs d’argent mobile et des technologies financières, en plus de fournir les mêmes opportunités de contribution au système et aux décisions IPS », explique-t-elle.

A l’en croire, au-delà de ces fonctionnalités, l’inclusivité s’étend à la gouvernance du système. La capacité d’atteindre tous les Africains nécessite, d’après elle, une participation intentionnelle et une conception de la supervision.

De son côté, Dr Mactar Seck, chef de la section Innovation, Science et Technologie de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (UNECA, sigle anglais), a fait savoir que l’un des défis encore présents est l’interopérabilité des moyens de paiement. « Nous avons différents systèmes transfrontaliers. Nous avons besoin que ces systèmes puissent communiquer entre eux et fonctionner ensemble », a-t-il dit.

Il a aussi souligné la nécessité de faire évoluer les SPI pour répondre à cette demande croissante des populations africaines qui se tournent de plus en plus vers les paiements numériques. « Le besoin de systèmes de paiement instantanés et inclusifs (SPII) devient plus urgent », a-t-il conclu.

WhatsApp : une panne préjudiciable pour tous

Le service de messagerie de l’application Whatsapp était indisponible mardi matin.Qu’est-il arrivé à WhatsApp ? C’est la question que se sont posés plusieurs millions d’utilisateurs qui ont eu d’énormes difficultés pour envoyer des messages ou pour consulter un statut via l’application de messagerie instantanée chiffré, dans la matinée du mardi 25 octobre. La filiale du groupe Meta, propriétaire de Facebook, d’Instagram et de Messenger, a été touchée par une panne, confirmée par le géant du numérique, assurant travailler pour restaurer le service aussi rapidement que possible. 

« La panne a commencé à être signalée à 7 heures moins quelques minutes. C’est surtout à 7 heures que ça a pris un bon et c’est 7 heures trente qu’il y a un pic de signalement sur le site Downdetector. Ça s’est arrêté au bout d’une heure de temps…», détaille Mountaga Cissé, spécialiste des nouvelles technologies de l’information et de la Communication (NTIC).

Un retour à la normale a été constaté quelques vers 9 heures, temps universel suscitant un grand soulagement chez les utilisateurs.  Pourtant, selon Mountaga Cissé, « la panne n’était pas d’une grande ampleur ». « Elle ne ressemble à ce qu’on a connu récemment pour deux raisons principales : la première, c’est qu’elle a eu lieu en début de matinée. Elle a plus touchée l’Europe et l’Asie parce qu’à cette heure, les Américains étaient encore en pleine nuit, donc ils n’ont vraiment pas senti la panne. La deuxième raison, c’est que Whatsapp a vite fait de corriger le service et l’a rendu de nouveau disponible », explique le spécialiste des NTIC, notant par contre que Meta « n’a pas communiqué sur l’origine de cette perturbation ».

Mais ces quelques heures d’interruption ont perturbé des habitudes et ne seront pas sans conséquences pour Meta d’un côté et d’un autre pour les entreprises de vente en ligne.

Il y a un peu plus d’un an, précisément le 4 octobre 2021, une panne de Facebook avait fait chuter la fortune de son propriétaire Mark Zuckerberg de 6 milliards de dollars.

Au Sénégal, plusieurs vendeurs utilisent WhatsApp pour écouler leurs produits. L’application de messagerie instantanée comptait 5 millions d’abonnés en janvier 2020 au Sénégal, soit plus de la moitié des internautes sénégalais à cette date.

Cette « hyperdépendance » a été à l’origine d’une panique chez plusieurs abonnés qui, « croyant que c’est une panne du web, s’en sont pris à leur box Internet ». « D’autres ont acheté du crédit pour renforcer leur pass internet. D’autres étaient prêt à tout pour utiliser WhatsApp au point de télécharger des VPN (réseau virtuel privé), et s’exposer à des risques de cybersécurité », s’inquiète Gérard Joseph Francisco Dacosta, professionnel de la cybersécurité.

De son coté, Mountaga Cissé estime que « la problématique de la dépendance doit être abordée avec un peu de recul ». « Le constat, c’est que les usagers sont très dépendants de ces outils-là. Ils sont entouré d’une communauté de personnes avec qui ils interagissent et dont ils ne peuvent se séparer du jour au lendemain au risque d’être un peu isolé. Ils sont donc obligés d’être dans ce cercle fermé, surtout pour les e-commerçants, qui pour la plus part., utilisent ces outils pour communiquer », souligne-t-il.

Cryptomonnaies : le Botswana attribue une licence d’exploitation

Yellow Card, plateforme panafricaine d’échanges de cryptomonnaies, peut désormais fournir des services d’actifs virtuels dans ce pays de l’Afrique australe.Le Botswana est en plein dans l’ère des cryptomonnaies. En février dernier, le gouvernement de ce petit pays de l’Afrique australe a adopté un projet de loi avec pour objectif de réglementer le commerce des cryptomonnaies et des jetons numériques.

Dans cette dynamique, l’Autorité de régulation des institutions financières non bancaires du Botswana a récemment accordé une licence d’exploitation à Yellow Card, la bourse panafricaine de cryptomonnaies.

« Cela ouvre de nouvelles possibilités d’expansion en ce qui concerne les partenaires de paiement, les services bancaires et l’élargissement de notre base de clients en Afrique », a déclaré Chris Maurice, le Directeur Général de Yellow Card.

Se considérant comme une « pionnière » dans ce domaine, cette société va cibler la population non bancarisée du Botswana, dont la majorité n’a pas de bulletins de salaire et de comptes bancaires.

D’après un site spécialisé, le Botswana est l’un des principaux pays africains utilisateurs de Bitcoin aux côtés du Ghana, du Kenya, du Nigeria, de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe et plus récemment de la Centrafrique.

Sénégal : le piratage de l’ARTP est « un fait nouveau » (expert)

Dans un entretien avec APA, Mountaga Cissé, ingénieur sénégalais en informatique et consultant en nouveaux médias, explique que l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) du Sénégal ne peut plus nier le piratage de son système de données par le groupe de hackers Ransomwares Karakurt.Plusieurs données personnelles attribuées à l’ARTP sont en accès libre depuis le 17 octobre dernier sur la toile. Cependant, l’ARTP n’a pas confirmé avoir été piratée. Pourquoi ?

Cela étonne plus d’un. Au début, on pouvait comprendre parce qu’il s’agissait de rumeurs, de faits qui n’étaient pas encore avérés. C’était juste une promesse de publication de données. En interne, les gens faisaient la confusion entre le piratage d’un site internet et celui de système de données informatiques. Donc la première réponse (de l’ARTP) a été que « oui, notre site est en ligne, donc nous ne sommes pas piratés ». Alors que le hacker en question (Ransomwares Karakurt) ne parlait pas du site internet mais plutôt de données d’archives informatiques.

La deuxième chose, c’est que le type de piratage rançongiciel bloque carrément le système. Vous ne pouvez plus travailler et on vous demande de payer (une rançon). Mais pour le cas du piratage de l’ARTP, les spécialistes de la cybersécurité disent que c’est un fait nouveau. Ces hackers ne bloquent pas votre système. Ils copient les données, les gardent quelque part, vous informent avant de vous demander de payer. Et si ce n’est pas le cas, elles seront publiées.

Ce sont des raisons qui me font dire que l’ARTP ne croyait pas à la véracité de cette information. C’est la raison pour laquelle elle n’a pas communiqué jusqu’à présent. Entre temps, il y a eu des changements. Parce qu’avant le 17 octobre, c’était une menace. Après ce deadline, celle-ci est devenue une réalité. Les faits sont avérés : il y a eu bel et bien piratage. Des données ont été partagées. Je pense que l’idéal aurait été que l’ARTP décide de communiquer là-dessus.

Quelle stratégie de communication doit adopter l’ARTP après ce piratage?

La stratégie de communication c’est celle de crise. Puisqu’il est maintenant avéré qu’il y a piratage, la première chose à faire est d’être transparent. Ils doivent dire aux Sénégalais qu’ils font l’objet de piratage informatique et que leurs équipes sont en train de travailler pour rétablir le système et récupérer les données qui ont été dérobées etc. Et puis, il n’y a pas de honte à dire qu’on a été piraté. Parce que, souvent, de grandes agences dans le monde sont victimes de piratage. Même si c’était une première au Sénégal, l’ARTP devrait être transparente là-dessus, expliquer aux Sénégalais ce qu’ils doivent savoir, les risques qu’ils encourent en voyant certaines de leurs données divulguées sur la place publique.

Les hackers avaient demandé une rançon de plusieurs milliers de dollars pour ne pas publier les présumées données de l’ARTP. Quelles sont les possibilités qui s’offrent maintenant à elle ?

D’après les informations partagées sur internet, les hackers ont demandé de l’argent à l’ARTP. Je pense que ce n’est pas trop tard. Sur les 102 gigas octets de données annoncées, les hackers n’en ont partagées que deux pour le moment. D’après le site du supposé hacker, les données seront partagées jusqu’au 24 octobre prochain. Donc l’ARTP peut arrêter l’hémorragie. S’il faut payer, pourquoi pas le faire. S’il faut solliciter l’aide d’experts en cybersécurité, pourquoi pas aussi. Ce n’est plus une affaire à gérer en interne. Il faut s’ouvrir et faire appel à des mains plus expertes. J’ai confiance plutôt en l’expertise des agents de l’ARTP. Pour des cas pareils, il ne faudra plus s’enfermer pour trouver des solutions, mais s’ouvrir.

Comment les institutions publiques doivent-elles sécuriser leurs données informatiques pour éviter les attaques de hackers ?

Le Sénégal a déjà ce qu’on appelle la Stratégie nationale de cybersécurité. Sur le papier, c’est un bon document. J’ai eu à le lire. Maintenant, dans les faits, est-ce que cette stratégie est mise en œuvre ? Est-ce qu’il y a une coordination entre les agences de l’Etat ? Parce que si ce piratage arrive à l’ARTP, nous pouvons craindre qu’il arrive à d’autres organisations de l’Etat ou du gouvernement. L’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE), devenue maintenant Sénégal Numérique SA, a fait l’objet de piratage il y a quelques temps. Certains ministères ont également fait l’objet de piratage de même que l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), il y a quelques semaines. Donc, nous ne sommes pas à l’abri. Je pense qu’il est temps que le Sénégal mette en œuvre une politique de sécurité informatique beaucoup plus efficace pour éviter ce type de problème à l’avenir.

« Nous voulons soutenir une économie numérique Made in Africa » (Digital Africa)

Digital Africa a initié un programme, doté de plusieurs millions d’euros à l’intention des startups africaines. Sa directrice générale, Stephan Eloise Gras, revient dans un entretien avec APA sur le bien-fondé de ce projet.Digital Africa a lancé Fuzé, un programme à destination des startups africaines francophones, doté de 6,5 millions d’euros. Quelle est la pertinence de ce programme?

Les entrepreneurs d’Afrique francophone plus qu’ailleurs en Afrique ont besoin du coup de pouce pour mieux se lancer. En 2021, malgré une année record pour les levées de fonds des startups du numérique sur le continent, les jeunes pousses d’Afrique francophone ont attiré moins de 10% des investissements réalisés. Dans cette région, on constate qu’il y a moins de ressources disponibles pour les entrepreneurs, mais aussi moins de projets qui arrivent à une maturité suffisante pour attirer des investissements étrangers. C’est le serpent qui se mord la queue.

Digital Africa s’attaque à ce problème en proposant un financement pouvant aller jusqu’à 50 000€ pour des équipes fondatrices d’Afrique francophone qui ont un projet prometteur, qui utilisent la technologie pour le développer et qui sont accompagnées par des structures locales. Nous voulons permettre aux entrepreneurs de mieux passer du stade d’idée à un stade plus avancé de leur développement : le moment où la start-up passe à l’échelle, où la fusée est en orbite.

Fuzé est donc un propulseur de start-ups : en français c’est la fusée propulsée dans l’espace qui a besoin de carburant pour mieux suivre sa trajectoire, et en anglais le « fuse » : le détonateur.

A Digital Africa, vous vous concentrez sur une étape essentielle que vous appelez l’ « idéation ». Pourquoi?

Notre mission est d’aider les entrepreneurs tech africains à concevoir et passer à l’échelle des innovations numériques au service de l’économie réelle.

La jeunesse en Afrique, et ailleurs, ne manque pas d’idées. La concrétisation de ces idées en une start-up à fort potentiel demande des outils, des compétences spécifiques en matière de technologie, de l’accompagnement par des professionnels, du financement, beaucoup de volonté et sans doute un peu de chance. Or, les investisseurs traditionnels évitent souvent cette étape très risquée, appelée « vallée de la mort » dans le jargon. Ils préfèrent accompagner des entrepreneurs ayant déjà franchi les premières avancées concrètes. C’est dire d’ailleurs si l’étape d’idéation est importante et difficile : plutôt que de la naissance d’un projet, on parle d’éviter sa mort!

Digital Africa fait le pari de soutenir les entrepreneurs dès leurs débuts, c’est-à-dire dès la mise en marche du projet, pour mieux passer de l’idée au produit puis au business qui marche, et enfin à l’entreprise qui grandit. C’est indispensable pour avoir des produits et des services technologiques Made in Africa qui apportent des solutions aux citoyennes et citoyens africains, et créent l’emploi dont le continent a besoin.

Dans l’accompagnement que vous apportez aux startups africaines, vous privilégiez l’investissement en lieu et place de dons. Comment pouvez-vous expliquer cette orientation ?

Les dons ne sont malheureusement pas pérennes. Une fois qu’une enveloppe de dons est épuisée, le financement doit se terminer, le porteur doit trouver un autre donneur. Il passe trop souvent beaucoup plus de temps à trouver cette ressource qu’à s’occuper de son projet.

En tant que nouvelle filiale du groupe AFD, notre vision est de passer d’une logique de dons ou d’aides à une logique de « Aid for trade ».

Nous voulons faire en sorte que le don et la subvention soient des coups de pouce pour rendre des activités pérennes, de remplacer la dépendance par de l’auto-suffisance.

En investissant dès l’amorçage des projets à fort potentiel, Digital Africa propose de faire un effet de levier pour d’autres acteurs, en particulier du secteur privé. Nous comptons sur la future croissance de ces startups à fort potentiel pour mieux céder la place à ces investisseurs. Nous visons le cycle vertueux qui permet de réinvestir les revenus ou les remboursements de ces premiers investissements dans d’autres startups. Notre objectif est de contribuer ainsi à soutenir une économie numérique « Made in Africa » plus prospère.

Lors de l’événement Lionstech Invest qui s’est tenu à Dakar, la Startup Neolean a bénéficié du premier ticket Fuzé. Qu’est ce qui a été déterminant dans le choix du lauréat ?

Nous connaissons bien le secteur de l’edtech en Afrique puisqu’à travers notre programme Talent4startups (https://talent.digital-africa.co/) lancé l’an dernier, nous travaillons déjà avec les meilleures start-ups du secteur de l’éducation pour former et placer des centaines de talents africains dans des emplois d’avenir.

Neolean présente une nouvelle approche dans la certification des talents en les exposant à des opportunités de jobs en freelance au cours de leur formation. C’est un pari audacieux et nous leur souhaitons beaucoup de réussite dans le développement de leur produit. Nous sommes convaincus du potentiel de marché et nous avons été séduits par l’équipe fondatrice, expérimentée sur ces métiers, multiculturelle, avec à sa tête, une femme. Enfin, Neolean a été recommandée par la Délégation pour l’Entrepreneuriat Rapide au Sénégal (DER), avec qui nous travaillons étroitement pour le suivi des start-ups sur place.

Que préconisez-vous pour l’éclosion des startups africaines dans un monde en perpétuelle mutation ?

C’est d’abord la loi des grands nombres. Il faut beaucoup de startups pour permettre la réussite d’une poignée. Les entrepreneurs sont conscients de cette loi probabiliste. Notre mission est d’encourager leurs essais, de dédramatiser les éventuels échecs, de favoriser l’apprentissage et le partage d’information entre pairs pour avoir des produits toujours plus qualitatifs. En tant que plateforme, nous facilitons l’accès au financement pour les entrepreneurs mais également encourageons leur formation, leur capacité à recruter des talents, avec une approche orientée sur la donnée. En capitalisant sur les connaissances et sur les communautés, nous voulons faire en sorte que plus d’essais soient transformés en succès. Voilà notre engagement pour encourager l’éclosion des champions numériques africains.

Afrique : l’intelligence artificielle au service de la santé en débat

Des centaines de professionnels de la santé, de décideurs politiques et de chefs d’entreprise se retrouveront la semaine prochaine en Afrique du Sud pour discuter du rôle des technologies dans la construction de meilleurs systèmes sanitaires sur le continent.Du 26 au 28 octobre prochain, Johannesburg doit accueillir le plus grand rassemblement de professionnels de la médecine et des soins de santé en Afrique. Selon les organisateurs, le rôle du numérique et des technologies de la santé dans la mise en place de systèmes performants en Afrique sera l’un des thèmes de cette rencontre.

« L’évènement donne l’occasion aux délégués de s’engager avec les leaders de l’industrie et leurs pairs, ainsi que de participer aux 250 expositions qui promettent de présenter les dernières innovations en matière de technologies de santé », ont déclaré les organisateurs. Dans le cadre de la célébration des dix ans de l’évènement,  « les frais d’inscription aux différentes conférences » ont été supprimés.

Sénégal : le téléphone mobile au service d’une pêche durable

L’objectif global est d’utiliser cet outil pour améliorer la gestion durable des ressources halieutiques et la résilience des communautés.Les pêcheurs, mareyeurs et transformateurs de produits halieutiques au Sénégal manquent d’informations concernant le sous-secteur de la pêche. Pour inverser la tendance, le projet « Feed The Future » (Initiative alimentaire pour l’avenir) communément appelé « Dekkal Geej » (en langue wolof) met en contribution les téléphones mobiles.

« Le travail consiste à utiliser le téléphone mobile pour informer, sensibiliser mais également former à distance les acteurs du métier de la pêche », a expliqué Assane Thiam, chargé de l’engagement et du changement de comportements dudit projet, financé sur cinq (2019-2024) par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID, sigle anglais).

S’exprimant en marge d’une conférence-bilan sur l’utilisation des téléphones mobiles dans la pêche durable, à travers l’outil dénommé « Ligne verte », M. Thiam a affirmé que le premier travail portait sur un sondage pour demander aux acteurs les types d’informations dont ils avaient besoin, alors que le second concernait la mise en place d’un numéro téléphonique gratuit utilisé actuellement par 1400 acteurs de la pêche.

« Avec ce numéro, nous avons trois rubriques, à savoir la ligne verte qui développe des thèmes d’actualités concernant les problèmes de l’heure (Covid-19, changement climatique, éducation financière, pétrole et gaz offshore…). La 2e rubrique permet aux acteurs de partager des actualités sur la pêche artisanale et d’échanger les expériences réussies. Quant à la 3e rubrique, elle porte sur la formation à distance grâce au téléphone mobile dans les langues nationales et/ou le français sur des thèmes comme le plaidoyer et l’éducation financière », a-t-il poursuivi.

Pour Alassane Sarr, directeur de l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, « dans un contexte marqué par une baisse importante de la production halieutique due principalement à la surpêche, conjuguée aux effets des changements climatiques, nous devons être beaucoup plus résilients ».

« (…) la surexploitation des ressources halieutiques met en péril la sécurité alimentaire. Consciente de ces enjeux, l’USAID a mis en place le projet Dekkal Geej, avec pour objectif global d’améliorer la gestion durable des pêches en vue d’une résilience des communautés de pêcheurs », a souligné M. Sarr.

Au terme de sa phase d’exécution, le projet Dekkal Geej veut créer un système de gestion des pêches durable, équitable et inclusif au Sénégal. Ce qui se traduira par la conservation de la diversité biologique, la régénération des stocks prioritaires, le renforcement de la résilience des communautés et de la sécurité alimentaire, et une contribution accrue au PIB et au niveau de vie des populations.

Sénégal : lancement officiel de la Communauté Lionstech Invest

Lionstech ambitionne de sélectionner les entreprises innovantes sénégalaises à fort potentiel pour soutenir leur accélération et les connecter plus facilement à des investisseurs et des partenaires stratégiques.Les investisseurs locaux et internationaux font de plus en plus confiance aux jeunes entrepreneurs africains. De janvier à mai 2022, les start-ups du continent noir ont réalisé une levée de fonds record pour un total de 2,7 milliards de dollars contre un total d’environ 1,2 milliard de dollars sur la même période en 2021. Cela représente une croissance de plus de 100 % dans le volume de financement enregistré depuis le début de l’année.

Cette manne financière est cependant inégalement répartie. Les jeunes pousses anglophones se taillent ainsi la part du lion au détriment des start-ups francophones. Partant de ce constat, la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), en partenariat avec l’Ambassade de France ainsi que d’autres acteurs de l’écosystème numérique, a officiellement lancé la communauté Lionstech Invest.

Celle-ci ambitionne de sélectionner les entreprises innovantes sénégalaises à fort potentiel au sein de l’écosystème pour soutenir leur accélération et les connecter plus facilement à des investisseurs et des partenaires stratégiques.

La communauté Lionstech Invest s’appuiera ainsi sur 4 grands piliers. Le premier est une enveloppe de 2 millions d’euros portée par la DER/FJ et l’Ambassade de France au Sénégal, en plus des opportunités de co-investissement, pour des financements directs aux start-ups/PME innovantes à fort potentiel de croissance et d’impacts.

Le deuxième pilier concerne des programmes d’accélération et des ressources d’experts proposées par les partenaires pour accompagner la montée en puissance de l’écosystème, notamment sur le sujet de l’investissement.

La plateforme digitale Euroquity de Bpifrance et ses services sur mesure est le troisième pilier de ce projet. Elle vise à faciliter les mises en relation entre les start-ups et les écosystèmes en Europe et en Afrique, notamment avec les investisseurs locaux et internationaux.

Le quatrième et dernier pilier consistera à des évènements premium au Sénégal et des délégations Lionstech Invest à l’international pour mettre en visibilité les pépites de l’écosystème, réseauter, s’informer et rester à l’affût des tendances.

A Abidjan, 100% des compteurs intelligents télégérés d’ici à 2025

La Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), engagée dans la digitalisation de ses processus, enregistre aujourd’hui plus de 2,8 millions de compteurs intelligents déployés dans le pays.Pour présenter ses outils de gestion et des solutions innovantes en vue d’une meilleure expérience client, cette entreprise privée de service public a organisé le jeudi 22 septembre 2022 la « Journée de l’Innovation CIE » à Abidjan.

Lors de cet évènement qui a réuni des clients, des partenaires, des institutions et le grand public, M. Mathias Kouassi, directeur général adjoint chargé de la distribution et de la commercialisation, a déclaré que « d’ici 2025, nous comptons avoir 100% de compteurs télégérés sur Abidjan ».

Le compteur intelligent permet d’accompagner le client au quotidien dans sa consommation et offre un gain de temps important lié au dépannage à distance. Il a fait savoir que la démarche de transformation digitale ébauchée par la compagnie est orientée vers la satisfaction client.

Ce rendez-vous s’est tenu sous l’initiative du directeur général de la CIE, M. Ahmadou Bakayoko, qui a souligné que l’entreprise « travaille au quotidien sur différents domaines pour améliorer (ses) processus internes afin de mieux répondre aux attentes des clients ».

« Nous souhaitons vous montrer aujourd’hui notre volonté d’utiliser la technologie chaque jour pour améliorer la vie des Ivoiriens », car « notre engagement au quotidien est de vous fournir une électricité et un service de qualité et contribuer au développement durable de la Côte d’Ivoire », a-t-il dit.

Face aux exigences de la clientèle et aux challenges d’une desserte durable de l’électricité, l’entreprise a lancé un vaste processus de transformation digitale, développant des produits et services innovants pour améliorer davantage l’expérience client.

Mme Marie Bitty, directeur central commercial, marketing et relation client, a exposé sur la digitalisation de la relation client via l’agence en ligne de l’entreprise, indiquant que « ce sont plus de 8.000 comptes créés en moyenne par mois et plus de 58% des clients qui ont accès au service prépayé grâce aux compteurs intelligents ».

La société dispose également d’un portail de gestion dédié à la digitalisation des demandes de travaux des clients BTP. Sa mise en place a permis aujourd’hui la réduction des coupures d’électricité liées aux piochages de câbles.

Cette plateforme électronique a également favorisé la réduction du délai de traitement des demandes et une meilleure anticipation sur les risques de coupures ainsi que l’amélioration de la traçabilité des demandes pour les clients suivis en ligne.

Dans le cadre de sa politique RSE, la compagnie a initié un programme d’alphabétisation numérique. Selon M. Guy Marc Aka, le secrétaire exécutif de la Fondation Eranove, l’entreprise veut outre sa contribution à la réduction de l’analphabétisme, offrir des possibilités d’apprentissage plus rapide.

Les apprenants sont notamment initiés à la lecture, à l’écriture et à l’arithmétique. Quelque 1.000 personnes des populations analphabètes cibles sont formées par an, l’objectif étant l’autonomisation de ces sujets dans les communes et localités d’intervention.

Pour les dépannages, l’entreprise utilise des données de géoréférencement pour retrouver les clients grâce aux coordonnées GPS et la réorganisation de la répartition géographique des équipes d’intervention en prenant en compte le trafic routier et les zones à risques élevés d’accidents.   

Aujourd’hui, l’entreprise utilise des drones pour optimiser la surveillance du réseau électrique afin d’anticiper les incidents majeurs. A travers ces services innovants, les clients peuvent aussi suivre en temps réel leur dépannage en ligne.

Côte d’Ivoire : des chirurgiens instruits sur la neurostimulation

La Côte d’Ivoire qui ambitionne d’être un hub régional en matière d’offres de soins hospitaliers veut créer un pôle de compétences pour résoudre des maladies neurologiques par la technologie.Au cours d’un symposium sur les innovations biotechnologiques dans la prise en charge thérapeutique et le suivi d’affections chroniques non transmissibles, vendredi à Abidjan, des chirurgiens et neurochirurgiens locaux ont été instruits sur des protocoles neurologiques.

Le neurochirurgien de renom, Stéphan Chabardes, a exposé sur les différentes innovations dans les protocoles thérapeutiques et des projets de recherche en cours. Il a par ailleurs évoqué la technologie à infrarouge qui permet de réguler l’insuline chez  le diabétique via un implant technologique interne.   

Il a, en outre, expliqué le traitement des maladies neurologiques par la technologie, les nanoparticules et par la stimulation qui est l’émission de l’électricité de haute fréquence dans des structures neurologiques pour rétablir une fonction qui était perdue.

Avec la neurostimulation qui s’effectue à travers des implants, l’on peut rendre la mobilité à des patients comme ceux atteints de la maladie de Parkinson. Cette technique permet notamment de réduire le tremblement et d’augmenter l’espérance de vie.   

M. Thyerri Bosc, directeur du Fonds de dotation Clinatec de Grenoble (France), a relevé que « l’importance est d’apporter de la technologie au bénéfice des patients et nous sommes persuadés que demain, la révolution qui va révolutionner le monde de la santé, ça va être la technologie ».  

Selon lui, outre les médicaments, on peut adresser des pathologies par la technologie. Dans ce contexte, Clinatec, structure de recherche biotechnologique a mis en place un centre de recherche, regroupant toutes les compétences technologiques et médicales pour répondre à des besoins patients identifiés.  

Dans la technologie, soutiendra-t-il, il y a beaucoup moins d’effets secondaires que les médicaments. La Côte d’Ivoire envisage de développer une extension du pôle de recherche en neuroscience afin de résoudre des problèmes de santé via des technologies médicales.  

Professeur Landry Drogba, neurochirurgien ivoirien, a salué le modèle de cette structure de recherche biotechnologique française qui bénéficie de soutiens des mécènes privés qui investissent dans des projets de recherche pour des solutions médicales au profit des patients.

M. Drogba a commenté que les médicaments ont des effets secondaires contrairement aux solutions technologiques, mais ces traitements sont complémentaires. Le patient est éligible à la neurostimulation cérébrale profonde quand le médicament n’est plus efficace.  

Dr Israël Oulaï Boyohan, médecin du travail, a soutenu que pour atteindre des résultats de recherches efficients via des protocoles neurologiques, « aujourd’hui, il faut créer de la synergie entre la neuroscience, le politique et les industriels ».  

M. Sylvestre Bedou, conseiller technique, représentant le ministre ivoirien de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, s’est félicité de ces solutions innovantes non médicamenteuses dans la prise en charge efficace des patients atteints d’affections chroniques.

L’Af’Sud se lance dans la fabrication d’aéronefs militaires

La première livraison de l’appareil à deux pilotes est prévue cette semaine.L’un des constructeurs aéronautiques sud-africains, le Paramount Group, a fabriqué un avion léger polyvalent d’une valeur de 10 millions de dollars capable d’être utilisé dans des opérations de reconnaissance militaire.

Le fondateur de Paramount Group, Ivor Ichikowitz, a déclaré mercredi que l’avion biplace, connu sous le nom de Mwari, est capable de participer à des opérations militaires en tant qu’avion de frappe de précision et que la société a ciblé les zones de conflit en Afrique comme son principal marché.

Il s’agit du premier appareil de ce type produit dans le pays depuis les années 1980, lorsque le fabricant d’armes public Denel a dévoilé l’hélicoptère d’attaque Rooivalk ou Red Falcon, selon Ichikowitz.

Paramount, la plus grande entreprise privée d’Afrique dans le domaine de la défense et de l’aérospatiale, a déclaré avoir remporté des commandes pour le Mwari, la première livraison devant avoir lieu cette semaine après une période de développement de 11 ans.

L’entreprise vise à vendre le Mwari, un mot de la langue shona du Zimbabwe qui signifie « la divinité omnisciente et omniprésente », dans le monde entier où il peut être utilisé à des fins de contre-insurrection ainsi que pour d’autres applications, notamment la surveillance maritime et les missions anti-braconnage.

Pour le moment, neuf appareils ont été commandés par deux forces aériennes, a déclaré la société, qui n’a pas voulu divulguer leur identité.

L’avion à deux pilotes peut transporter jusqu’à une tonne d’armes à guidage de précision et, avec une charge plus légère, a une portée d’environ 960 km.

La Côte d’Ivoire envisage de lancer la 5G « courant octobre 2022 »

Le pays, qui accueille la prochaine CAN de football assure respecter le calendrier du déploiement de la 5G conformément à ses engagements, avant la compétition fixée en 2024.L’annonce de ce timing a été faite mardi par le ministre ivoirien de la Communication et de l’économie numérique, Amadou Coulibaly, lors de l’inauguration de Orange 5G Lab Abidjan, le deuxième laboratoire de ce genre ouvert sur le continent.

« Cette inauguration s’inscrit parfaitement dans la feuille de route de la 5G que le gouvernement a adopté en 2021 pour le lancement du réseau et des services mobiles de la 5G en liaison avec l’organisation de la CAN de football » de 2023 qui a été reportée en 2024, a-t-il dit.   

Il a évoqué la « nécessité d’opérationnaliser cette feuille de route de la 5G », assurant que « des bandes de fréquences de la 5G ont été identifiées, réaménagées et rendues disponibles, mais ont eu également leur modalité d’usage et répartition ainsi que les conditions d’assignation qui ont été définies ».

Jusque-là, les fréquences ont été octroyées aux opérateurs afin de leur permettre de déployer à titre expérimental les réseaux et services pilotes de la 5G, a relevé le ministre ivoirien de la Communication et de l’économie numérique.  

« Pour les autres chantiers restant, je voudrais vous assurer que tout sera mis en œuvre pour que le calendrier de lancement de la 5G défini par le gouvernement soit respecté », a déclaré M. Amadou Coulibaly, par ailleurs porte-parole du gouvernement ivoirien.

« A cette fin, j’ai instruit mes services de procéder courant de ce mois d’octobre à venir, octobre 2022, à l’organisation de la cérémonie de lancement de la 5G de façon à informer aussi bien la communauté nationale qu’internationale et notamment nos frères Africains de la volonté du gouvernement ivoirien de respecter les engagements qu’il a pris, notamment le respect des délais dans le cadre du lancement de la 5G », a-t-il poursuivi.  

M. Amadou Coulibaly a annoncé en outre qu’il procédera à cette même occasion à la mise en place des différents organes chargés de mettre en œuvre les différentes actions de la feuille de route concernant la 5G.   

Ce 5G Lab est le premier espace d’expérimentation et de découverte de cette technologie en Côte d’Ivoire. Son inauguration s’est déroulée en présence de la directrice générale du Groupe Orange, Mme Christel Heyemann et de M. Jérôme Hénique, le directeur général Afrique et Moyen Orient du Groupe.

Le Groupe veut à travers ce 5G Lab mettre « le meilleur de la connectivité au service des entreprises ivoiriennes pour leur permettre d’inventer et de tester les services de demain », a fait observer Mme Christel Heyemann.

L’Afrique représente aujourd’hui 15% du chiffre d’Affaires du groupe contre 8% il y a 10 ans. Sur le continent l’entreprise revendique près de 140 millions de clients dans 18 pays, dont 15 millions en Côte d’Ivoire et plus de 48 millions de clients connectés à la 4G, technologie disponible dans 17 pays.   

Dans ce 5G Lab, les entreprises qui souhaitent expérimenter le potentiel de la 5G pour leurs produits ou services, pourront imaginer des usages dans leurs secteurs et automatiser leur processus de production grâce à un accompagnement sur mesure visant à stimuler l’innovation.

L’économie numérique en Côte d’Ivoire, selon M. Amadou Coulibaly contribue à « environ 3% du PIB (Produit intérieur brut) pour un peu plus de 1,130 milliards de Fcfa générés, 3.000 emplois directs créés et un plus de 100.000 emplois indirects ».  

« Nous avons l’ambition en un an de doubler cette contribution au PIB », a mentionné M. Amadou Coulibaly. Ce qui devrait permettre de booster la croissance de la Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Uemoa avec environ 40% du PIB de l’Union. 

Sécurité informatique : le site de l’Asecna piraté

L’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) est victime d’un piratage et doit payer une rançon sous peine de voir ses données exposées dans le darknet.Dix jours. C’est le délai fixé à l’Asecna dont le siège se trouve à Dakar, au Sénégal, pour reprendre possession de ses données chiffrées. Depuis 48 heures, la plateforme numérique de cette Agence qui regroupe 18 pays membres est victime d’une attaque par ramsomware du groupe de hackers connu sous le nom de Lockbit.

« Un ransomware est un logiciel malveillant qui prend en otage des données personnelles. L’attaque consiste à chiffrer des données personnelles puis à demander à leur propriétaire d’envoyer de l’argent en échange de la clé qui permettra de les déchiffrer », a expliqué à APA le hacker Ethique, Saliou Thiam.

L’Asecna doit payer la somme de 25.000 dollars pour empêcher la publication de ses données dans le « darknet », un réseau superposé qui utilise des protocoles spécifiques intégrant des fonctions d’anonymat.

Pour le moment, l’Asecna se refuse à tout commentaire. Selon nos informations, l’affaire est prise très au sérieux par les autorités sénégalaises qui ont été alertées.

Actif depuis 2019, Lockbit est responsable de  1200 attaques depuis sa création, selon Saliou Thiam. « Ils sont actuellement le numéro un en termes d’attaques par ransomware. Ils ont développé une stratégie nouvelle, exigeant de l’argent directement des victimes et ne révélant pas l’attaque publique », ajoute-t-il.

L’Ouganda corse les sanctions contre les cybercriminels

La nouvelle loi prévoit une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans pour les auteurs d’actes reconnus comme des cybercrimes.Le Parlement ougandais a adopté le projet de loi 2022 sur l’utilisation abusive des ordinateurs (amendement), présenté à titre privé par le député indépendant de Kampala Central, Muhammad Nsereko, qui prévoit des peines sévères pour les cybercriminels.

La nouvelle loi amende celle de 2011 sur l’utilisation abusive des outils informatiques afin de renforcer les dispositions relatives à l’accès non-autorisé aux informations ou aux données, d’interdire le partage de toute information relative à un enfant sans l’autorisation d’un parent ou d’un tuteur et d’interdire l’envoi ou le partage d’informations encourageant les discours de haine.

Avec la suppression des clauses qui visaient à interdire aux condamnés par la loi d’occuper des fonctions publiques ou de se présenter aux élections dans 10 ans, le reste des clauses a été adopté à l’unanimité et sans contestation, à part l’abstention de la députée Gorreth Namugga du comté de Mawogola Sud.

Une nouvelle clause du projet de loi, proposée par le président de la Commission des TIC, l’honorable Moses Magogo, définit les réseaux sociaux et prévoit des sanctions pour les utilisateurs qui se réfugient dans des pseudo-comptes.

« Une personne qui utilise les réseaux sociaux pour publier, distribuer ou partager des informations interdites par les lois de l’Ouganda ou en utilisant une identité déguisée ou fausse, commet une infraction. Une personne qui gère un compte d’une organisation où cela se produit sera tenue responsable de la commission de l’infraction », prévoit la clause.

Toute personne qui commet l’infraction prévue par la clause en question est passible, en cas de condamnation, soit d’une amende de 16 millions de shillings, soit de cinq ans de prison, soit les deux.

Les comptes de réseaux sociaux qui sont vérifiés seront présumés appartenir aux personnes au nom desquelles ils sont ouverts, sauf preuve du contraire.

De même, une personne dont les numéros de téléphone ou les adresses électroniques ont été utilisés pour créer des comptes de réseaux sociaux, sera personnellement responsable des poursuites pour les infractions commises en vertu de la loi telle que modifiée.

Le député Magogo a justifié cette clause comme étant destinée à « la réglementation des réseaux sociaux ».

Le projet de loi criminalise et définit également les informations non sollicitées, mais exempte les publicités commerciales de cette catégorisation, accordant aux annonceurs la liberté de partager des informations avec des publics cibles.

Justifiant son refus de voter la loi, la députée Gorreth Namugga du comté de Mawogola Sud l’qualifiée d’inconstitutionnelle. « L’ensemble du projet de loi ne devrait pas faire partie de nos lois, car toutes les clauses sont déjà prises en compte dans la législation existante et, dans certains cas, elles vont à l’encontre de la Constitution de la République d’Ouganda. Les droits fondamentaux d’accéder à l’information par voie électronique et de s’exprimer sur les réseaux informatiques sont totalement menacés par ce projet de loi », a-t-elle indiqué.

Côte d’Ivoire : plus de 46 millions d’abonnés à la téléphonie mobile

Sur un peu plus de 46 millions de cartes SIM enregistrées, le pays, qui dénombre 24,5 millions de personnes ayant des comptes Mobile money, veut développer le système de paiement numérique.A l’ouverture, vendredi, de la 3e édition du Forum ivoirien du digital (FID), prévue du 2 au 3 septembre 2022 à Abidjan, M. Abraham Djekou, représentant le ministre de la Communication et de l’économie numérique, a salué ces assises dédiées aux paiements digitaux.

Le thème retenu pour cette 3e édition du FID est « Cryptomonnaie, e-Banking et Mobile money ». Pour la première journée, les participants ont échangé sur la cryptomonnaie, « un système de paiement numérique qui ne s’appuie pas sur les banques pour les transactions ».

Selon M. Noël Kouassi, expert des questions de paiements digitaux, «il s’agit d’un système de partage B to B (dans un espace virtuel) », une sorte de « deal » sans passer par une banque centrale, où l’on peut recevoir ou envoyer de l’argent, voire effectuer des paiements.

Aujourd’hui, l’on a « près de 17 à 18 cryptomonnaies » qui peuvent se convertir dans n’importe quelle devise, a-t-il fait observer, renseignant que le titulaire d’un compte détient une « clé » lui permettant de faire des transactions via une blockchain, une base de données.  

Les « exchanges (marché du crypto) », préviendra-t-il, peuvent être piratés. En outre, en cas d’erreur, il n’y a aucun remboursement. Pour utiliser la cryptomonnaie, il faut nécessairement s’assurer que son interlocuteur accepte ce système de paiement en ligne.

Pour le mobile money, la Côte d’Ivoire revendique un taux de pénétration de 83% sur son territoire. M. Abraham Djekou a déclaré que l’Etat fait « beaucoup d’efforts pour encadrer au mieux les paiements digitaux afin d’accentuer cette adhésion ».

« La cryptomonnaie, monnaie numérique, va être une réalité mondiale », a-t-il poursuivi, indiquant que le ministère va s’appuyer sur les acteurs et les réseaux de professionnels du secteur de sorte que la Côte d’Ivoire puisse pleinement profiter de cette révolution.

M. Lebel N’Goran, le directeur exécutif de la 3e édition du forum, a expliqué que cette session vise à faire comprendre les enjeux de ce nouveau système ainsi que les changements qui arrivent dans le monde du paiement et surtout amener les populations à « compétir dans ce secteur porteur ».

« Les échanges vont être de plus en plus dématérialisés », a-t-il fait remarquer, appelant le gouvernement à promouvoir le digital, revoir les programmes scolaires et permettre aux jeunes de pouvoir se former ; et surtout mettre en place des législations.

La Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a une population estimée à plus de 29,3 millions d’habitants.  Trois sociétés de téléphonie mobile opèrent dans le pays.  

Technologies: Huawei Côte d’Ivoire lance Graines de l’avenir 2022

Huawei, le géant chinois des Télécoms, a lancé vendredi à Abidjan l’édition 2022 de Graines de l’avenir « Seed for the future », un programme visant à former les jeunes en matière de technologies.Le programme pour l’édition 2022, en Côte d’Ivoire, est prévu se dérouler du 19 au 29 août 2022. A l’occasion du lancement de cette session, la 5e, il a été également procédé à la remise de prix des lauréats de l’année 2021, représentant la 4e édition.  

Le président de la Région Afrique de l’Ouest de Huawei, M. Étienne Liu, a déclaré que « la motivation première du groupe est d' »encadrer les jeunes talents afin de les rendre plus compétitifs sur le marché de l’emploi et aussi leur permettre de contribuer pleinement au développement de leur pays ». 

Le groupe s’est engagé cette année, à « former 5.000 jeunes à l’horizon 2025 », a indiqué dans une allocution M. Etienne Liu, ajoutant que cette mission se fera grâce à des programmes de formation des jeunes. 

« Seeds for the future (Graines de l’avenir) est un programme qui vise à présenter aux étudiants de nouvelles perspectives sur des sujets dans lesquels Huawei entend s’investir, développer et innover: intelligence artificielle; 5G; Big Data; Cloud computing… »,  a-t-il précisé. 

Cela, en vue de « booster la transformation digitale en Côte d’Ivoire afin de soutenir l’action du gouvernement ivoirien dans son élan de développement », a poursuivi M. Etienne Liu. Le groupe appuie l’Etat dans plusieurs secteurs à digitaliser ses process. 

Sur 30 jeunes formés en 2021, seulement 22 ont été récompensés. M. Mebeti Dosso, conseiller du Premier ministre, en charge de l’Économie numérique, a salué ce programme qui favorise l’éclosion du numérique et accroît l’ingénierie en matière des NTIC dans le pays.  

Depuis 2017, ce sont plus de 700 étudiants qui ont été formés. Chaque année, 30 jeunes sont sélectionnés à l’issue d’un test et initiés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. 

Le ministre ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale, a déclaré que son département s’inscrit dans l’exécution de la politique nationale de l’emploi 2021-2025, dont le but est d’assurer l’accès à des emplois décents et d’améliorer l’employabilité des jeunes et de développer l’entrepreneuriat.

« Chers jeunes, sachez tirer profit de cette opportunité de formation qualitative qui s’offre à vous, soyez des éponges du savoir (…) c’est en vous appuyant sur des principes essentiels que vous apporterez une contribution à l’édification d’une Côte d’Ivoire prospère », a-t-il conseillé.

M. Koffi N’Guessan, ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, représentant le ministre de la Communication et de l’économie numérique, Amadou Coulibaly, a salué cette initiative qui est « un rendez-vous du savoir et de la compétence ».

Le bilan de l’initiative Graines de l’avenir, renseignera-t-il, permet de noter la participation de 25 grandes écoles et universités ivoiriennes avec plus de 700 étudiants formés. Il a encouragé les lauréats à maintenir leur esprit de veille scientifique et technologique, car dans ce secteur, les mutations sont très rapides et en constantes évolutions.  

Les lauréats de l’édition 2021 de Graines de l’avenir ont reçu, chacun, un trophée, un certificat de participation et un téléphone portable. Ils ont passé le flambeau à la prochaine édition à la suite d’un planting symbolique de graines par les autorités présentes.