Le Sénégal en ébullition politique, Dakar change de visage

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur les suites judiciaires de l’actualité politique des derniers jours relative aux élections législatives du 31 juillet 2022 et le projet d’aménagement de la corniche ouest de Dakar.Le Quotidien titre sur le rejet du recours en annulation du parrainage pour les élections législatives du 31 juillet 2022 et note que « l’opposition perd la bataille suprême ». Auteur de la saisine auprès de la Cour suprême, Me Abdoulaye Tine dénonce une « décision scandaleuse » et promet de « saisir la Commission de la Cedeao pour des sanctions contre le Sénégal ».

Une partie de l’opposition risque toutefois de ne pas participer aux prochaines élections, une situation qui met « le Sénégal dans le tourbillon » en raison des manifestations souvent sanglantes et les « menaces de mort tous azimuts », note Walf Quotidien, soulignant que « les clignotants sont au rouge ».

Pour le moment, « 11 présumés terroristes de la +Force spéciale+ (se dirigent) vers le parquet » après avoir prévu de semer le chaos lors de la manifestation de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) du 17 juin dernier.

A ce sujet, L’Observateur parle de « complot contre l’autorité de l’Etat, de commission d’un acte terroriste » parce que le projet d’attaque était destiné « contre des intérêts français ». Ainsi, « l’Etat lance Interpol aux trousses de Akhenaton », un Sénégalais établi en Europe. Le journal informe qu’une « réunion (a été) tenue hier à Dakar pour un partage d’informations en vue de l’arrestation de Ousseynou Seck » alias Akhenaton.

Sur un autre sujet, L’AS note que « Macky change le visage de la corniche ouest de Dakar » pour plus de 18 milliards FCFA. Mais pour EnQuête, « Macky marche sur Khalifa Sall et Barthélémy Dias », l’ancien maire de Dakar et son successeur, tous deux opposants à son régime.

Le journal indique que le projet d’aménagement et d’embellissement de la corniche-ouest vise à « calmer les populations +rebelles+ de la capitale ». Mais l’autre objectif est d’« enterrer les projets initiés par l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall ».

Forum d’Istanbul : des élus locaux sénégalais à l’école turque

Le groupe CimAfrique outille des Conseillers municipaux du Sénégal pour leur permettre de saisir les opportunités du Forum d’Istanbul prévu au mois d’août prochain.Istanbul, deuxième ville la plus importante de Turquie, abritera du 21 au 28 août 2022 le forum sur les stratégies de développement et de mobilisation des ressources au profit des collectivités territoriales. A moins d’un mois de la tenue de cet important rendez-vous, le cabinet de consulting  CimAfrique/AFRIK COSMOS a organisé lundi, à Dakar, un pré-forum dédié à une quinzaine de municipalités.  

« Notre objectif est de former ces futurs participants au sur le développement communal afin qu’ils puissent profiter entièrement des opportunités qui s’offrent à leurs collectivités. Nous les dotons ainsi d’outils liés à la mobilisation des ressources, à la matérialisation du partenariat commercial, à la coopération décentralisée, au règlement des litiges issus des partenariats entre collectivités… », a expliqué le directeur de CimAfrique, Serigne Makhtar Cissé.

Ce dernier, qui a déjà effectué un voyage de prospection en Turquie, a fait savoir que ce pays, situé à cheval entre l’Asie et l’Europe, doit son essor actuel à la bonne planification de ses politiques de développement local.

Il a ainsi invité les différents participants à identifier « les besoins des acteurs économiques à l’échelle territoriale pour une meilleure implication et un plus grand impact du partenariat ».

Dakar et Ankara entretiennent de très bonnes relations. M. Cissé a exhorté le secteur privé local à mettre à profit cette amitié pour promouvoir le Made in Sénégal. « Nous avons beaucoup d’arachide, de sel, de fonio, d’anacarde, ainsi que des produits halieutiques. Et la demande d’importation de ces produits à Istanbul est très forte », a-t-il indiqué.

Depuis quelques années, le pays dirigé par Recep Tayyip Erdogan a lancé un programme majeur de diversification de ses partenaires et surtout d’un nouveau type de partenariat avec les Etats du Sud. Le Sénégal occupe une place de choix dans cette nouvelle orientation turque. Ses entreprises ont bénéficié de plusieurs marchés de grande envergure dont le plus important est le stade Abdoulaye Wade de Diamniadio inauguré le 22 février 2022.

Sénégal : Macky Sall content du nouveau visage de la corniche ouest

Le président de la République a effectué une visite inopinée, jeudi 23 juin 2022, sur la corniche ouest de la capitale sénégalaise; pour constater l’état d’avancement des travaux d’aménagement.Il était dix-neuf heures passées quand le président Macky Sall a débarqué sur les chantiers de la corniche ouest de Dakar. Dans cette visite, le chef de l’Etat était accompagné de certains membres du gouvernement tels que le ministre de l’Urbanisme Abdoulaye Saydou Sow et son collègue de la Pêche Alioune Ndoye. Le projet d’embellissement de la corniche ouest dakaroise est en bonne voie.

Sur place, le visiteur a la possibilité de profiter de la vue maritime pour se changer les idées ou utiliser les équipements sportifs mis à disposition pour se refaire une santé. Ainsi, après s’être renseigné sur le niveau d’exécution des travaux, Macky Sall a invité ses compatriotes à s’approprier cette infrastructure et à en prendre soin. « Nous avons l’une des plus belles corniches du monde, mais malheureusement nous ne l’avions pas valorisé. Ce projet vise donc à rendre cet espace plus attrayant », a-t-il déclaré.

L’objectif est clair pour le président : continuer d’embellir et d’aménager cette façade maritime au bénéfice principalement des Dakarois pour la détente et la pratique du sport. Dans ce cadre, les travaux seront prolongés jusqu’à la plage des Mamelles en passant par l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où une agora sera érigée, a signalé le président de la République. Il se réjouit pour le moment que les chantiers entamés à la plage de Koussoum, à quelques mètres du centre-ville, soient arrivés à terme. Cela permet ainsi à plusieurs riverains de venir profiter des infrastructures installées sur place. Mais pour rendre la capitale plus verte, Macky Sall a invité les Dakarois à mettre à profit le peu d’espace disponible dans leurs concessions pour planter des arbres.

L’aménagement de la corniche ouest est un projet d’envergure de l’Etat. Il vise à doter Dakar d’une Corniche attractive, acquérir une nouvelle identité et diffuser une nouvelle image d’elle-même. Cette volonté d’embellir la Corniche répond aussi à la nécessité d’impulser une dynamique touristique, économique et culturelle, favorable au financement des programmes de sauvegarde et de développement de la presqu’île du Cap Vert.

D’un coût de plus de 18 milliards de FCFA, ce programme a pour slogan « Rendre la Corniche aux Dakarois ». Il bénéficie du soutien du président de la République et s’étend sur dix kilomètres en allant de la plage de Koussoum jusqu’au Plateau, en passant par la Mosquée de la Divinité au quartier des Mamelles.

L’exécution des travaux a été confiée à l’entreprise marocaine CERSIS, basée à Casablanca. L’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public contre le sous-emploi (AGETIP) du Sénégal est pour sa part désignée comme Maître d’Ouvrage Délégué (MOD). Le choix d’AGETIP s’explique, selon les autorités, pour sa capacité à gérer des projets multi acteurs, son expérience en protection côtière et son expertise dans les programmes résilients.

Entièrement financé par l’Etat du Sénégal, le projet a pour objectifs principaux de rendre la Corniche accessible à pied et à vélo, de protéger les falaises et la côte contre l’érosion, de stabiliser et de sécuriser le parcours le long de la Corniche, de végétaliser tout le long du littoral, de créer des espaces accueillants, qualitatifs et ombrés et de réorganiser et d’optimiser les lieux et les terrains de sports.

Sénégal : le packaging, un secteur porteur qui peine à décoller

Au pays de la Teranga, l’industrie de l’emballage butte sur le problème de l’approvisionnement pour atteindre son plein potentiel.Une boîte à camembert en peuplier déroulé, une brique en carton pour jus, des pots en verre ou une boîte à poussins en carton : ces matériaux sont à l’honneur à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) ce jeudi 23 juin.

Sur un peu moins de 150 m², des entreprises évoluant dans le secteur du packaging exposent leurs solutions à la problématique de l’emballage et son rôle dans la valorisation des produits locaux. La Société Rufisquoise de fabrication de sacs (RUF SAC) est l’une d’entre elles.

« Nous confectionnons des emballages en papier écologiques et recyclables pour diverses applications avec des gammes qui répondent autant aux industriels, qu’aux commerçants ou grand public », explique Isabelle Fort, directrice commerciale de RUF SAC, devant son stand où sont exposés des prototypes de sacs pour ciment, farine, produits pharmaceutiques…

Juste en face, Yacine Badji Diatta, directrice commerciale de la Société d’Emballage Industrielle du Sénégal (SEIS) présente, avec beaucoup d’aisance, les différents types de cartons que son entreprise fabrique. « Nous sommes dans tout ce qui est emballage en carton que nous adaptons aux besoins du client. Nous travaillons avec les industries agroalimentaires, les brasseries, les producteurs de poussins… », confie-t-elle.

Pour cette jeune entreprise, ce genre de rencontre constitue une véritable opportunité pour se faire connaître et rencontrer d’éventuels clients. « Nous sommes en compétition avec une multinationale implantée au Sénégal depuis plus de 50 ans et qui détenait le monopôle du marché. Ces rendez-vous sont donc cruciaux pour nous car ils nous permettent de nous faire connaître et de gagner quelques parts de marché », se félicite Mme Diatta.

Si RUF SAC, SEIS et les autres acteurs du secteur n’éprouvent pas de difficultés pour écouler leurs productions, tous font face à un problème titanesque : l’approvisionnement en matière première. « Avec les crises mondiales que nous vivons, tous les prix ont flambé. Le prix de revient du produit va donc être un peu élevé et cela n’arrange pas les PME/PMI », souligne la directrice commerciale de SEIS.

L’accès à l’information et les moyens financiers pour commander une quantité importante en matière première est l’autre difficulté que rencontrent ces petits industriels.

« Si nous arrivons à commander par conteneur, le produit nous revient moins cher. Mais individuellement, il faut importer par palette ou en petite quantité et dans ce cas le coût de production en pâtit », note la gérante de la centrale d’achat Andando (compagnonnage en langue wolof), Lucia Mendy. Cette dernière cherche à mutualiser les efforts pour fournir aux transformateurs de produits locaux des emballages de qualité et à moindre coût.

Seydina Ababacar Sadikh Ndiaye, représentant la ministre du Commerce, a promis que son département travaillera à mettre en place les mécanismes et outils nécessaires devant faciliter l’approvisionnement.

« La qualité et la disponibilité des emballages jouent un rôle important dans l’accès aux marchés et l’écoulement des produits. C’est pourquoi, nous ferons de notre mieux pour résoudre définitivement ce problème qui plombe l’activité de plusieurs de nos producteurs », a assuré M. Ndiaye.

Il a également invité le secteur privé national à investir dans le secteur à travers la création de centres techniques d’emballage et de conditionnement dans toutes les capitales régionales du pays. Au-delà de la création d’emplois, cela permettrait, à l’en croire, de réduire les prix de vente actuels des produits de près de 30 %.

Sécurité : le Royaume-Uni assure de son soutien à la Côte d’Ivoire

En visite à Abidjan, le ministre britannique des Forces armées, James Heappey, a assuré que son pays va continuer à collaborer avec la Côte d’Ivoire pour garantir la sécurité du pays face au terrorisme.La Grande-Bretagne va « continuer de collaborer pour garantir la sécurité de la Côte d’Ivoire », menacée par le terrorisme dans la région ouest-africaine, a dit M. James Heappey, après une rencontre avec le ministre ivoirien de la Sécurité et de l’Intérieur, le général Vagondo Diomandé.

Au regard des efforts de l’Etat ivoirien sur les questions de terrorisme, le ministre britannique des Forces armées s’est dit « très encouragé de pouvoir travailler avec la Côte d’Ivoire, au niveau bilatéral et multilatéral » face à ce phénomène dans le Sahel avec une « priorité au Sud ».

Le ministre ivoirien de la Sécurité et de l’Intérieur, le général Vagondo Diomandé, a au nom du ministre d’Etat, ministre de la Défense de Côte d’Ivoire, salué cette visite dans le cadre de la coopération en matière de défense et de sécurité.

« Nous avons compris qu’en mettant ensemble nos efforts, nous parviendrons à combattre efficacement le terrorisme », a soutenu le général Vagondo Diomandé, qui a remercié son hôte pour « cette opportunité de faire en sorte que le Royaume-Uni accompagne la Côte d’Ivoire ».

Le Royaume-Uni est engagé à soutenir l’Etat de Côte d’Ivoire dans la lutte contre le terrorisme, mais également dans la lutte contre la drogue ainsi que la criminalité.

Le général Vagondo Diomandé s’est dit « très sensible à cette démarche », déclarant que la partie ivoirienne fera tout pour que les attentes de la Grande-Bretagne soient comblées. Et ce, avec un appui institutionnel décliné en plusieurs ordres, entre autres, la formation et l’équipement.

Loi électorale : vers une nouvelle tension entre Bamako et la Cedeao ?

L’adoption d’une nouvelle loi électorale au Mali risque de semer les germes d’un nouveau bras de fer entre les autorités de la transition malienne et la Cedeao.La nouvelle loi électorale va-t-elle reléguer au second plan le débat sur la durée de la transition malienne ? Adoptée vendredi 17 juin 2022 par le Conseil national de transition (CNT), cette loi est interprétée par certains observateurs comme une volonté des militaires, actuellement aux affaires après un double putsch, de rester au pouvoir à la fin de la transition.

Exposé au Conseil national de transition (CNT) vendredi 17 juin, l’article 164 permet notamment aux membres des forces armées ou de sécurité qui le désirent de concourir aux prochaines élections présidentielles à condition de démissionner ou d’aller à la retraite au moins six mois avant la fin du mandat en cours du président de la République.

Au sein de l’organe législatif de la transition, le sujet a fait l’objet de discussions et l’article en question a été amendé avant son adoption par la majorité des conseillers en attendant une promulgation de la loi électorale par le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goita.

« Cependant pour les élections pendant la transition, les membres des Forces armées ou de sécurité qui désirent être candidats doivent démissionner ou demander leur mise à la retraite au moins quatre (04) mois avant la date de l’élection présidentielle », précise l’article 155 (ancien 164) dans son deuxième paragraphe.

En lisant cette disposition, un enseignant chercheur malien, préférant garder l’anonymat, « se pose des questions sur les intentions réelles des militaires au pouvoir ».

« En mon sens, l’article 155 de la loi électorale est très clair dans la mesure où il contribue à ancrer dans l’imaginaire collectif, l’éventualité d’une candidature de l’un des membres de l’ex-Conseil national du Salut du Peuple (CNSP) lors des prochaines élections présidentielles », estime Yannick Houphouët Kouablan, responsable du bureau veille et analyse de risques du cabinet de conseil en sûreté, ISAO au Sénégal.

Cependant, cet analyste laisse de la place à une autre interprétation de la nouvelle loi. A l’en croire, il ne faut pas écarter la possibilité qu’elle soit une alternative pour les militaires au pouvoir, au cas où « ils n’auraient pas pu identifier un profil civil en mesure de préserver leurs intérêts au terme de la période de transition ».

En essayant d’ouvrir une brèche pour donner la possibilité à l’un des leurs d’être candidat à la présidentielle, les militaires risquent de favoriser l’établissement d’un climat de méfiance entre la junte et la classe politique malienne. Au même moment, la composition de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), l’autre nouveauté de la loi électorale qui est au centre, ne fait pas l’unanimité.

L’article 7 de la loi électorale dit que le collège, organe délibérant est composé de quinze (15) membres désignés par les pouvoirs publics, les partis politiques et la société civile. La majorité, à savoir huit des membres sont nommés par les pouvoirs publics contre sept pour les formations politiques et les organisations de la société civile.

Selon l’enseignant-chercheur malien qui a préféré taire son identité, l’éventuelle participation des militaires actuellement au pouvoir aux prochaines élections « peut peser sur la crédibilité des élections à venir ».

De son côté, Yannick Houphouët Kouablan redoute « un accroissement des tensions entre le Mali et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ». C’est d’autant plus prévisible que dès le lendemain du coup d’Etat d’août 2020, les chefs d’Etat de la Cedeao avaient tenu à ce qu’il soit mentionné dans la charte de transition que les militaires auteurs du putsch ne seraient pas capables de se présenter aux élections. Une disposition maintenue et même renforcée durant la révision de la charte en février 2022.

Mis devant le fait accompli comme cela est déjà le cas sur la durée de la transition fixée à 24 mois à compter du 26 mars 2022 alors que la conférence des chefs d’Etat qui n’a pu trouver un consensus le 4 juin a décidé de trancher le 3 juillet prochain à l’occasion d’un sommet extraordinaire de la Cedeao, l’énigme est de savoir quelle sera l’attitude l’institution régionale ? Quelle sera la réponse de Bamako en cas de maintien des sanctions économiques et financières au sortir de cette session ?

« Il est clair que le Mali est dans une phase de remise en question et de rejet de plusieurs équilibres : dénonciation des accords de défense le liant avec la France, demande du retrait des soldats de Barkhane du territoire malien, retrait des instances du G5-Sahel et notamment de sa force conjointe etc. », reconnaît Yannick Houphouët Kouablan. « Néanmoins, je ne pense pas que les autorités maliennes de la transition adoptent une posture radicale au point de se retirer de la Cedeao », espère-t-il.

Son homologue malien invite les autorités de Bamako « à ne pas écouter la rue qui les pousse vers une telle décision ». Pour lui, « le Mali est condamné à rester au sein de la Cedeao pour son propre intérêt ». « Sur le plan politique, un éventuel retrait du Mali de la Cedeao renforcerait son isolement sur la scène internationale », prévient Yannick Houphouët Kouablan.

Sénégal : l’opposition en casseroles, Sadio Mané au Bayern

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la réussite du concert de casseroles de l’opposition et le transfert de Sadio Mané au Bayern Munich.« Méga concert : les Sénégalais se sont défoulés au son de casseroles et de klaxons » à l’appel d’Ousmane Sonko, « le chef d’orchestre qui a donné le ton devant son domicile », indique Vox Populi. Aussi bien dans les différentes localités de Dakar que dans les régions, les manifestants ont assuré le show, constate le journal.

Sud Quotidien indique que la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) « réussit son coup » là où Walf Quotidien note que « Yewwi réussit son +Grand bal+ », le traditionnel concert du célèbre chanteur Youssou Ndour organisé à Bercy, en France. Pour L’AS, le concert de casseroles de la principale coalition de l’opposition est l’expression d’« une vibration démocratique ».

C’est « la guerre totale », souligne EnQuête, notant que le concert de casseroles a été suivi par plusieurs localités du pays « pour protester contre le régime ». L’opposition continue de dénoncer le rejet de sa liste nationale pour les  élections législatives de fin juillet prochain et les menaces sur la liberté de manifestation. Toutefois, Walf Quotidien note que « Macky reste inflexible » sur le maintien de la date des élections législatives au 31 juillet prochain.

En outre, « dix personnes accusées de délits graves et liés aux manifestations du 17 juin dernier sont arrêtés » alors que « la société civile sénégalaise vilipende Macky Sall à l’international », note EnQuête.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a effectué un « grand chamboulement » dans le commandement territorial avec la nomination de nouveaux gouverneurs et préfets, notent Sud Quotidien et L’AS.

Sur un autre sujet, Le Soleil indique que « Sadio Mané affiche ses ambitions » après sa signature au Bayern Munich, le meilleur club allemand de l’histoire. « J’ai toujours travaillé dur pour jouer dans les plus grands clubs comme le Bayern », a affirmé le désormais ex-joueur de Liverpool qui rappelle que « toute (sa) vie est un défi ». Dans le club bavarois, déclare la star sénégalaise dans Stades, « je suis venu pour gagner plus de trophées ».

Sénégal: un Code d’éthique pour le Trésor public

Cet ensemble de règles de conduite devait à tout moment guider l’exercice des missions de ses agents.Le Trésor public du Sénégal a été secoué, ces derniers mois, par plusieurs cas de détournements de fonds imputés à certains de ses agents. C’est dans ce contexte que la Direction générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT) a lancé, mercredi à Dakar, le Code d’éthique et de déontologie des agents du Trésor.

« Le Code d’éthique et de déontologie de la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor doit être compris comme un document de rappel des principes et règles qui doivent guider à tout moment et en tout lieu l’exercice de nos missions », a déclaré le Directeur général de la DGCPT, Cheikh Tidiane Diop.

S’exprimant à l’ouverture de l’atelier de présentation dudit code, M. Diop a assuré que le document allait jouer un rôle d’accélérateur dans l’opérationnalisation de la réforme comptable, notamment les programmes d’audit internes après le basculement en comptabilité patrimoniale.

L’adoption de ce code, une première pour l’administration du Trésor, selon Cheikh Tidiane Diop, s’inscrit en droite ligne et au-delà du Code de transparence de la gestion des finances publiques.

« L’objectif premier de ce code est d’accompagner chaque agent dans sa volonté d’agir en droite ligne de nos valeurs, de nos convictions et de nos principes. Il permettra, entre autres, la diffusion et le partage des règles de comportement et des valeurs cardinales au sein de la DGCPT », a expliqué le DG de la DGCPT.

Cet instrument de régulation complète le référentiel de contrôle interne comptable et rend plus efficace les programmes d’audit. Il participe aussi à la vision de la Direction de la comptabilité publique et du trésor, a fait savoir son directeur.

Le document « devrait faciliter le respect des valeurs, de rigueur, de performances, d’objectivité, de neutralité, de disponibilité et de solidarité qui sous-tendent la vision de la DGCPT, à savoir une administration moderne et performante », a dit M. Diop.

De son côté, Tahibou Mbaye, le Président directeur général du cabinet Mazars, co-rédacteur dudit code, a estimé qu’il constituait un document que toute organisation doit avoir pour « soigner sa réputation et sa crédibilité ».

Il a ainsi invité les agents de la DGCPT à prendre ce code comme une boussole qui va les aider à « avancer, à se protéger, mais aussi à bien se comporter ».

Il a précisé qu’une organisation moderne comme la Comptabilité publique et le trésor, avec un enjeu stratégique et des risques significatifs, il est essentiel d’avoir un code d’éthique et de déontologie pour « rappeler aux gens les éléments essentiels d’un bon comportement ».

« Il faut le prendre de façon positive, avoir un état d’esprit positif et avoir, dans la mesure du possible une culture et l’ADN axés sur un code d’éthique et de déontologie », a-t-il soutenu.

Le Conseiller technique du ministre des Finances et du Budget, Mor Diouf a salué une initiative qui s’inscrit, d’après lui, dans la dynamique de consolidation de la trajectoire prise par la DGCPT dans le souci de se hisser aux meilleurs standards.

Decryptage: « L’Afrique a besoin d’Etats de droit »

28 ans après le dernier sénégalais élu au comité des droits de l’homme de l’ONU, Bacre Wally Ndiaye vient d’être désigné membre de cette instance. Pour Apa News, ce juriste expérimenté explique le rôle de ce comité et son utilité pour les Africains.Quel est le rôle du comité des droits de l’homme des Nations Unies au sein duquel vous venez d’être élu ? 
Après avoir adopté la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, c’est en 1966, sous la présidence africaine, que l’ONU a adopté le Pacte international sur les droits civils et politiques. Ce Pacte a permis de définir de façon plus précise des droits comme la liberté d’association, la liberté de croyance, le droit à la vie, le droit de ne pas être détenu dans des conditions arbitraires ou inhumaines, le droit à être protégé dans sa vie privée, le droit de participer aux affaires publiques… En somme, tous les droits qui font l’essence de l’être humain dans sa communauté et dans la société, ainsi que les limites dans lesquelles l’Etat peut traiter ce dernier. Un Comité de 18 experts est chargé de faire un rapport sur la manière dont les 173 pays membres du comité exécutent ce Pacte et comment ils font pour mettre ces droits à la portée de leurs citoyens. Ce comité leur fait des observations et suit avec eux les recommandations.

Parmi les Etats membres, 117 dont 34 Africains ont autorisé le citoyen à saisir le comité quand il estime que le droit a été individuellement violé. Dans ce cas de figure, le citoyen fait une pétition individuelle et le comité juge si ses droits ont été respectés ou pas.
Enfin, il y a un deuxième protocole qui concerne la peine de mort et qui rend définitive l’abolition de cette pratique. Le Comité est chargé de veiller sur tout cela. De temps en temps, il émet une interprétation des articles du code. Le Comité a donc un rôle très important d’interprétation et d’orientation  pour les jurisprudences et les pratiques nationales.

Quels sont les critères de désignation des membres du comité ? 
Le Comité est normalement élu par l’Assemblée générale des Etats partis. Lors de leur dernière réunion du 17 juin 2021 à New York, 168 pays sur 173 présents à cette rencontre ont valablement voté. Mais pour être élu, le candidat doit avoir une connaissance profonde des normes internationales particulièrement des droits de l’homme et les droits civils et politiques. Le postulant doit aussi être moralement intègre. Ce qui est extrêmement important. Enfin, il doit pouvoir assurer une certaine diversité dans les systèmes juridiques et avoir un certain équilibre géographique.

Quel est le nombre de sièges réservés aux Africains ? 
Il n’y a pas de sièges réservés à l’Afrique. Il y a des candidats africains qui peuvent être élus ou non. Actuellement, il y a cinq ou six membres du Comité qui sont Africains. D’habitude, la composition du comité est dominée par l’Europe de l’Ouest. Les autres régions sont moins bien représentées.
Dans le cadre de la compétition qui a eu le 17 juin, il y avait 4 candidats africains et je suis le seul à avoir été élu.
Dans la prochaine composition qui sera effective à partir de janvier 2023, il y aura donc moins de ressortissants du continent noir.

Quelle est l’utilité pour les Africains d’une présence au sein de ce comité ? 
Ce Comité met les normes internationales à la portée des citoyens. Mais pour qu’il en soit ainsi, il faut comprendre le contexte dans lequel ils vivent et en même temps pouvoir donner des recommandations pratiques et applicables en cas de failles. Cela permettrait aux Etats d’avancer dans le sens d’une meilleure protection de leurs citoyens.
S’il n’y a pas d’Africains au sein de ce comité, des difficultés peuvent apparaître dans un certain numéro de situation où, par exemple, un déficit de vécu pourrait se poser. Et je pense que c’est pour cela que les experts africains ne se prononcent pas seulement sur l’Afrique, mais sur tous les pays du monde. Ils ont avec eux le bagage de leur vécu et l’expérience de leur continent qui vit dans des conditions particulières. Nous n’avons pas vécu, tous, de la même manière l’épidémie de la pandémie de Covid-19 ou la lutte contre le terrorisme de même que les déplacements massifs de population que nous observons en ce moment. Tout cela a un impact sur nos droits. En rappelant les normes, en énonçant les conditions dans lesquelles les pratiques, que ça soit les décisions de l’administration ou les codes de loi, les constitutions peuvent être en conformité avec les normes internationales. Ces normes doivent être sauvegardées. Quelles que soient les difficultés, le comité joue un rôle de phare vers l’Etat de droit. Et nous avons besoin de l’Etat de droit en Afrique. Plus nos difficultés sont grandes, plus l’Etat de droit doit être respecté, plus l’accès au droit doit être aménagé. D’où l’importance de siéger dans ce comité.
Le dernier sénégalais qui y a siégé remonte à 28 ans. Mon élection est quant à elle le fruit d’une longue expérience que j’aie de la pratique des normes internationales sur le terrain. J’ai été rapporteur spécial sur les exécutions sommaires donc le droit à la vie, directeur à New York et à Genève du Haut-commissariat aux droits… J’ai une vue globale des droits de l’homme depuis plusieurs décennies notamment au sein des ONG nationales et internationales.

Côte d’Ivoire : plus de 7500 km de routes bitumées (ministre)

En perspective de la Can de football 2023, le gouvernement ivoirien a lancé plusieurs travaux d’infrastructures routières.De 2011 à 2022, la Côte d’Ivoire est passée de 6.500 km de routes bitumées à plus de 7500 km. A cela s’ajoutent 2000 km de routes en cours de construction.

Ce qui fait dire au ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, Amédé Koffi Kouakou qu’« il y a un accroissement important du réseau routier en Côte d’Ivoire », appelant à une contribution citoyenne au profit des projets routiers.

« Il faut que celui qui passe sur la route paie une petite contribution, pour permettre non seulement d’entretenir, mais aussi d’aider à financer d’autres routes dans d’autres régions », a plaidé M. Kouakou, mardi à Abidjan, au cours d’une conférence de presse.

Concernant l’autoroute de Grand-Bassam, située à 40 km au Sud-Est d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, le ministre Amédé Kouakou a dit qu’elle s’inscrit dans le cadre du corridor Abidjan-Lagos (Nigeria), un projet régional. L’autoroute du Nord (corridor Nord), elle, devrait rallier Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Quant à elle, l’autoroute de l’Est passera par Doropo puis Bouna. « Les études sont en cours », a annoncé le ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, renseignant que le bitumage d’une route coûte entre 750 millions à 1 milliard Fcfa le kilomètre, tandis que l’autoroute est fracturée à 2 milliards Fcfa par kilomètre.

La Côte d’Ivoire dispose aujourd’hui de plusieurs voies à péage. Le poste à péage d’Attinguié, situé sur l’autoroute du Nord, enregistre 16.000 véhicules par jour, a fait remarquer Amédé Kouakou.

De Bambali à Munich, la folle ascension de Sadio Mané

Le Bayern Munich, plus grand club allemand de l’histoire, a officialisé mercredi 22 juin le transfert de la star sénégalaise de football.Après avoir passé avec succès la visite médicale, Sadio Mané, 30 ans, arrivé la veille à Munich en compagnie de certains de ses proches dont son agent, a paraphé un bail de trois ans. Après six saisons passées à Liverpool (élite anglaise), le champion d’Afrique rejoint le meilleur club du championnat allemand. Le montant du transfert se situerait autour de 32 millions d’euros, auxquels il faudrait ajouter plus de cinq millions d’euros de bonus.

« Nous sommes heureux d’avoir pu signer Sadio Mané pour le Bayern Munich. Grâce à ses performances exceptionnelles et ses grands succès au plus haut niveau international, il est depuis de nombreuses années un joueur très rare dans le monde », a dit dans les réseaux sociaux Oliver Kahn, ancien gardien de but, légende et actuel directeur général du club bavarois.

Avec Liverpool, l’ailier sénégalais a inscrit 120 buts pour 269 matches. Il a remporté la Ligue des champions en 2019, la Premier League en 2020 et était bien parti pour être un sérieux prétendant au prochain Ballon d’or européen. Ses chances ont été amoindries par la défaite des Reds lors de la dernière finale de Ligue des champions face au Real Madrid du Français Karim Benzema, grand favori de ce trophée individuel décerné au meilleur joueur de l’année en Europe. Depuis sa création, Georges Weah, ancien joueur du Paris Saint-Germain, du Milan AC, et actuel président du Liberia, est l’unique footballeur africain qui l’a remporté.

Le Sénégalais nourrissait ainsi le rêve de lui succéder après avoir permis à son pays de remporter la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire, en 2022 au Cameroun, et de se qualifier à la prochaine Coupe du monde au Qatar. Mais Sadio Mané n’a pas dit son dernier mot. Car en rejoignant le Bayern Munich, il aura peut-être la chance de ne pas vivre la rivalité qu’il a connue avec l’Egyptien Mohamed Salah au front de l’attaque des Reds.

Selon certains observateurs, le Sénégalais devait quitter depuis longtemps le club anglais qui, à leurs yeux, n’a jamais traité Mané à sa juste valeur. En arrivant au Bayern, le favori du Ballon d’or africain qui sera décerné en juillet au Maroc va doubler son salaire. Il devrait percevoir pas moins de treize millions d’euros contre près de sept millions à Liverpool, selon plusieurs sources.

C’est une belle consécration sportive et financière pour l’enfant de Bambali (Casamance, sud), un footballeur qui inspire plusieurs personnes pour sa générosité et son humilité. Avant d’aller signer son nouveau contrat, il est retourné dans son village là où tout a commencé, jouant sous la pluie sur un terrain boueux avec ses amis.

Promettant d’y construire sous peu un stade, il a profité de ses vacances pour signer de nombreux partenariats (station d’essence, réseau téléphonique…) transformant entièrement Bambali. Ce village sorti de l’ornière par Sadio Mané compte depuis quelques années son hôpital et son propre lycée offerts par l’international sénégalais.

Sénégal : des caciques du pouvoir s’opposent à Macky Sall

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur la sortie au vitriol de responsables du parti présidentiel prenant fait et cause pour l’opposition dans sa volonté de manifester et de participer intégralement aux élections législatives du 31 juillet 2022.« Le Macky se fissure », indique Sud Quotidien, notant que des leaders de l’Alliance pour la République (APR, pouvoir) adoptent depuis quelques jours des positions courageuses pour espérer sortir de l’impasse entre le pouvoir et l’opposition.

Parmi ces responsables du parti présidentiel, l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Tall. Elle a effectué une sortie au vitriol pour défendre le droit de manifester de l’opposition et fustiger le rejet de sa liste nationale pour les prochaines élections législatives.

« Feu sur Aminata Tall », titre L’AS, notant que les femmes cadres de l’APR « dénoncent un chantage archaïque et démodé ». En outre, « Macky se radicalise » avec l’arrestation et le jugement d’opposants, note Walf Quotidien qui souligne que « les faucons prennent le pouvoir » au palais de la République.

Après Déthié Fall, Mame Diarra Fam et Ahmed Aidara de Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) et Wallu Sénégal (secourir le Sénégal), Guy Marius Sagna a été placé hier sous mandat de dépôt à Ziguinchor (sud) après la manifestation interdite de vendredi dernier, rapporte le Quotidien. Vox Populi précise qu’il sera « jugé mardi » là où Le Soleil indique que « cinq lourdes charges (sont retenues) contre Guy Marius Sagna et Cie ».

Dans le compagnonnage entre YAW et Wallu, principales coalitions de l’opposition, EnQuête note des « germes de scission » après des divergences notées dans la manière de lutter. « On ne peut changer un pouvoir que par les urnes », indique Mamadou Lamine Thiam, mandataire national de Wallu, une coalition qui est « contre le report des Législatives ».

Côte d’Ivoire : les tarifs du péage de Grand-Bassam connus

Le Fonds d’entretien routier (FER) de Côte d’Ivoire annonce les tarifs de passage du poste de péage de l’autoroute Abidjan Grand-Bassam, dont la mise en service officielle est prévue le 24 juin 2022.L’ouverture du poste de péage de Grand-Bassam est fixée au vendredi 24 juin 2022, selon une note du Fonds d’entretien routier (FER) qui précise la mise en service à partir de 10 heures (GMT, heure locale).

Selon les tarifs arrêtés par le gouvernement, les véhicules légers, représentant la classe 1, payeront 1.000 Fcfa par passage, les véhicules intermédiaires (classe 2) débourseront 1.500 Fcfa.

Les véhicules de la classe 3, poids lourds, autocars, véhicules à deux essieux, payeront 2.500 Fcfa par passage, tandis que ceux de la classe 4, poids lourds, véhicules à 3 essieux et plus, s’acquitteront du montant de 3.500 Fcfa.

D’un coût global de 23 milliards de FCFA, financé par le Fonds d’entretien routier (FER), le pont à péage de l’autoroute Abidjan – Grand-Bassam compte 16 voies, c’est-à-dire huit voies par sens, un parking avec des toilettes et des bureaux, entre autres.

Une visite du ministre ivoirien de l’Équipement et de l’entretien routier, Amédé Koffi Kouakou, est annoncée vendredi, jour du lancement officiel du poste à péage de l’autoroute de Grand-Bassam, un projet régional qui s’inscrit dans le cadre du corridor Abidjan-Lagos.

Côte d’Ivoire: plusieurs morts dans des inondations à Abidjan

Des inondations consécutives à une forte pluie qui s’abat sur la capitale économique ivoirienne ont fait, mardi, quatre morts.Selon un bilan provisoire dressé par le Groupement des sapeurs pompiers militaires (GSPM) engagé depuis 03h00, Gmt et heure locale sur plusieurs zones inondées ce mardi 21 juin 2022 à Abidjan, ces inondations ont fait «39 victimes» constituées de «34 mises en sécurité, 01 transportée et 04 décédées»  qui sont toutes des enfants. « Les interventions se poursuivent », ajoute le GSPM.

Les zones inondées sont notamment Bingerville Feh Kessé, Bingerville Marché, Bingerville École Électricité, Riviera Palmeraie, Riviera Allabra, Riviera Attoban, Cocody Angré CHU, Cocody Bonoumin, Yopougon Abododoumé.

Le jeudi 16 juin dernier, les pluies diluviennes ont  fait six morts au quartier Mossikro de la commune d’Attécoubé, dans l’Ouest d’Abidjan. Une délégation du gouvernement conduite par le Premier ministre Patrick Achi s’était rendue sur le terrain à Attécoubé suite à ce drame en ordonnant aux populations de quitter les zones à risques.

Le gouvernement ivoirien a annoncé fin mai dernier, le départ forcé de 4 000 ménages de plusieurs communes d’Abidjan en prévision à la saison pluvieuse pour éviter des dégâts dans les zones où il y a risques d’inondation, d’éboulement ou d’effondrement de terrain.

Les prévisions de la météorologie de cette année annoncent de fortes précipitations de juin à août 2022. Le ministère de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité a annoncé également le déguerpissement de 25 000 personnes pour les six prochains mois. En 2018, les pluies diluviennes avaient fait 18 morts à Abidjan avec d’importants dégâts matériels.

Côte d’Ivoire: hausse du taux de réussite au CEPE

Le taux de réussite à l’examen du Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE), session 2022 en Côte d’Ivoire, s’est établi à 64,76% contre 52,51% en 2021, soit une hausse de 12, 25%.La proclamation des résultats du CEPE session 2022 a été faite, mardi, par le directeur des examens et concours, Mme Mariam Nimaga Dosso, lors d’un point de presse. 

Pour cette session 2022, 442.558 candidats ont été déclarés admis sur 683.386 candidats qui se sont présentés dans les salles de composition, soit un taux de réussite de 64,76% contre 52,51% en 2021.

Elle a fait observer que le taux de réussite a connu une hausse de 12,25% par rapport au net recul de 42,8% enregistrés l’année précédente. Les résultats désagrégés indiquent 220.157 filles admises sur 336.160 présentées, soit un taux de succès de 65,49%.

Au niveau des garçons, l’on a 222.401 candidats déclarés admis sur 347.226 présents, soit un taux de réussite de 64,05%, a ajouté Mme Dosso, soulignant que les réclamations seront reçues par les IEPP du 21 au 26 juin 2022.

« Aucune requête ne doit être rejetée à la réception (et) ce recours est totalement gratuit », a mentionné le directeur des examens et concours, affirmant que des jurys spéciaux de réclamation siégeront le 27 juin 2022 et les résultats seront proclamés ce même jour à 14h.

Sénégal : l’opposition déroule un nouveau plan d’action

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur le nouveau plan d’action de l’opposition après sa violente manifestation de vendredi dernier, demandant le rétablissement de sa liste nationale pour les élections législatives du 31 juillet 2022.« Yewwi bis repetita », titre Sud Quotidien sur la nouvelle manifestation prévue le 29 juin par la coalition d’Ousmane Sonko et Cie à Dakar et dans les régions. « Yewwi active son 2ème plan » avec au menu un « concert de casseroles et de klaxons » ainsi que des « manifestations spontanées », souligne Walf Quotidien.

Le Témoin note une « levée de boucliers contre l’arrestation des leaders de Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) » là où Le Quotidien indique que « YAW reste sur scène ». Déthié Fall, Mame Diarra Fam et Ahmed Aidara, trois de leurs membres placés hier sous mandat de dépôt, seront jugés « demain et vendredi » pour participation à une manifestation non autorisée.

S’il a été empêché de sortir de chez lui vendredi dernier, Ousmane Sonko a fait savoir hier qu’il sortira le 29 juin pour manifester : « Que Macky soit prêt à m’arrêter ou me liquider. Le 29 (juin), personnellement, je ne serai pas confiné dans ma maison. Je manifesterai ».

Revenant sur les manifestations du 17 juin, L’Observateur note que « 10 des arrêtés risquent la prison à vie ». « Dénommé +la force spéciale+, le groupe d’assaillants présumés prévoyait, selon la police, de s’attaquer à la Centrale électrique du Cap des biches, aux intérêts français et aux domiciles de certaines autorités de l’Etat », rapporte le journal.

Sur la mort d’un manifestant à Ziguinchor (sud), le journal note qu’il « n’a pas été tué par balle », citant le rapport d’expertise médico-légale. Le Soleil précise de son côté que la mort d’Idrissa Goudiaby à Ziguinchor est due à « +une arme blanche contondante et tranchante comme une hache ou un sabre+ que les policiers et les gendarmes n’utilisent évidemment pas contre des manifestants ».

Mali: les morts de l’attaque de Bankass indignent la toile

Le premier bilan officiel des attaques perpétrées ce week-end dans le centre du pays « fait état de 132 civils froidement tués par les combattants de la Katiba du Macina de Amadou Kouffa », informe le gouvernement malien.Au Mali, les jours passent et « l’horreur se poursuit », déplore Medhy Medhy sur son compte Twitter. Dans la nuit du samedi 18 juin au dimanche 19 juin, plus de 130 personnes ont en effet été tuées à Diallassagou et dans deux autres localités du cercle de Bankass « par les combattants de la Katiba du Macina de Amadou Kouffa », organisation affiliée à Al-Qaïda.

Cet énième massacre a provoqué une onde de choc auprès de plusieurs internautes qui dénoncent entre autres l’impuissance des militaires au pouvoir à Bamako d’enrayer ce cercle de violence. « La fanfaronnade et l’incapacité notoire d’Assimi Goïta et ses copains militaires de bureau à défendre le Mali étalées, une fois de plus. Obnubilés qu’ils sont par le luxe du pouvoir, le Mali subit pire que sous le régime civil. 132 autres civils tués sous le règne militaire », peste sur Twitter Bakary Bamba.

« Ça fait déjà combien d’années qu’ils sont au pouvoir ces supposés défenseurs de la Nation ? », s’interroge Papis Toorey à qui Mohamed Sidibé rétorque : « Ils (les militaires) veulent juste confisquer le pouvoir. Et après le populisme et la propagande sont leurs punchlines ».

Lassé par tant de drames, Youssouf Bakayoko se demande quant à lui : « À quand la fin ? ». Difficile de trouver une réponse à cette question tant la situation s’est fortement dégradée ces dernières années.

Christian Zan, doctorant en droit international sur la Cybersécurité, estime toutefois que « l’aide de l’armée française et de toutes autres forces nationales est souhaitée. Car, le Mali, en l’état actuel de son armée, n’est pas capable de faire face à l’ogre terroriste ».

Depuis 2011 et la chute du guide Libyen Mouammar Kadhafi dans le sillage des printemps arabes, le Mali est confronté à une grave crise sécuritaire. L’arrivée au pouvoir d’un groupe d’officiers mené par le Colonel Assimi Goïta après un premier coup d’état ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) en août 2020 et un second coup de force, fin mai 2021, actant la mainmise totale des militaires sur Bamako, n’a pas permis d’améliorer la situation. 

Le soutien en équipement et en combattants fournis aussi par la Russie n’a pas non plus donné les résultats escomptés. Les dernières sorties des Forces armées maliennes appuyées par les combattants du groupe de sécurité privé russe Wagner ont d’ailleurs été accompagnées de plusieurs exactions et massacres de civils.

Le HCR déclare officiellement la cessation du statut de réfugié ivoirien

Cette mesure prend effet le 30 juin 2022, lors de la Journée mondiale du réfugié.Le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré lundi officiellement, à Abidjan, la cessation du statut des réfugiés ivoiriens.

M. Filippo Grandi a fait cette déclaration, en présence du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara et du vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, et des représentants des pays d’accueil des réfugiés ivoiriens.

« Je veux donc vous rendre hommage M. le président parce que vous avez proposé vous-même d’entamer ce processus qui a été rendu possible par de multiples facteurs, essentiellement, ici en Côte d’Ivoire, le rétablissement de la paix et de la stabilité, les efforts de réconciliation nationale et le développement économique que vous avez guidé », a dit M. Filippo Grandi.

Il a aussi rendu un hommage aux pays de la région qui ont joué un « rôle indispensable dans l’accueil de plus de 300.000 réfugiés ivoiriens, notamment la Guinée, le Libéria, le Mali, la Mauritanie, le Togo ».

« Des réfugiés rentrent encore et on va continuer les opérations de rapatriement pendant quelques semaines encore (…). Il est important que ceux qui ne souhaitent pas rentrer, pour des raisons personnelles, des mesures de régularisation soient prises », a-t-il assuré.

Le nombre de réfugiés dans le monde, fera-t-il observer, a atteint 100 millions dans le monde et la crise en Ukraine l’a propulsé davantage. « Merci président Ouattara d’avoir lancé ce challenge (..) et merci pour les pays d’accueil pour votre rôle humanitaire ».

Le vice-président ivoirien, Meyliet Koné, a au nom du président Alassane Ouattara salué les pays d’accueil, rappelant que « plus de 300.000 compatriotes réfugiés ont regagné le pays, soit plus de 96% des réfugiés ivoiriens ».

Le Ghanéen Frédéric Daniel, a au nom des pays d’accueil, fait savoir que « le 30 juin 2022, c’est à cette date que le gouvernement ivoirien, les pays d’asile et le HRC se sont accordés pour marquer la fin du statut des réfugiés ivoiriens ».

Le gouvernement ivoirien, à l’issue d’une réunion régionale, les 6 et 7 septembre 2021 à Abidjan, a signé avec des pays accueillant des réfugiés ivoiriens, une déclaration conjointe devant conduire à la cessation du statut de réfugié.

La clause de cessation de réfugié ivoirien a été officiellement recommandée par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés « HCR », lors de la 72e session de son Comité exécutif, qui a eu lieu du 4 au 8 octobre 2021.

Le gouvernement ivoirien favorise le retour de dirigeants de l’opposition de premier plan, depuis février 2021. L’ex-président Laurent Gbagbo est dans ce contexte rentré au pays le 17 juin 2021.

Le gouvernement ivoirien a adopté, il y a quelques semaines, un projet de loi instituant le statut d’asile national pour les réfugiés. La Côte d’Ivoire ne disposait pas véritablement de textes pour encadrer le statut de réfugié.

Après la manifestation de l’opposition, le Sénégal « panse ses plaies »

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur l’heure du bilan après les manifestations de l’opposition de vendredi dernier, ayant fait trois morts à Dakar et Ziguinchor (sud).Sud Quotidien titre sur la « suite et pas fin de la manifestation interdite de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple, opposition) » et note que « Dame justice prend le relais ». Le journal renseigne que les députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam ainsi que le maire Ahmed Aidara  feront « face au parquet ce lundi ».

« Heurts des comptes », indique Walf Quotidien, soulignant que « Dakar panse ses plaies ». Le Quotidien parle pour sa part de « l’heure de la justice » après la répression de la manifestation de vendredi. « Quand on viole la loi, on doit en assumer les conséquences », dit Me Malick Sall, le ministre de la Justice.

L’Observateur revient sur les manifestations du 17 juin, allant « de la rue à l’enfer des cachots ». Outre certains leaders politiques, le journal note que « plus de 250 manifestants sont entre les mains de la police ». Vox Populi renseigne que l’activiste « Guy Marius Sagna allonge la liste des arrêtés » à Ziguinchor où « une grande marche est annoncée vendredi ».

EnQuête place « dans l’œil du cyclone » le maintien de l’ordre et les manifestations sanglantes dans le pays. Le quotidien décompte « au moins 16 morts » entre mars 2021 et juin 2022 à l’occasion de manifestations de l’opposition. Selon une source policière, « c’est difficile de gérer ces situations, parce qu’il y a des étourdis qui sont parfois prêts à mourir ».

Par ailleurs, l’ancien ministre Abdoulaye Bathily constate dans Vox Populi que « cette jeunesse, aujourd’hui, se battra avec les armes et moyens de son époque ». Présentant ses mémoires « Passion de liberté », l’historien note qu’il « y a des dynamiques sociales qui s’imposent toujours aux individus avec leur ambition ».

L’AS indique que « Bathily expose ses mémoires de vieux combattant » en évoquant « la liberté de réunion, l’alternance démocratique et la lutte démocratique », entre autres. Sud Quotidien note de son côté que « Pr Abdoulaye Bathily sort du bois ». A l’occasion de la présentation de son livre, il semble déplorer la « dégradation des mœurs politiques ».

Comment le Burkina Faso a basculé dans un jihadisme endémique

Au Burkina Faso, les attaques jihadistes se sont multipliées ces dernières années.Jeudi 9 juin, les jihadistes ne se sont pas contentés de tuer neuf gendarmes à Seytenga. Trois jours plus tard, ils sont revenus dans cette localité du nord-est, située dans la province de Séno, à 276 kilomètres au nord-est de Ouagadougou, pour s’en prendre aux civils.

Selon plusieurs témoignages, ils ont tiré sans sommation, faisant au final 86 morts. Ce massacre est l’un des signes de la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso depuis 2015. Avant, ce pays n’avait pas connu d’événement lié à l’activité jihadiste qui était pourtant en pleine expansion dans son voisinage immédiat.

Qu’est ce qui a changé pour que le Burkina Faso, considéré un temps comme un « Etat-médiateur » pour avoir offert ses bons offices dans le conflit du Mali en 2012, voit « 40% de son territoire » échapper au contrôle de l’Etat ?

Le nord du pays a servi de réceptacle aux premières activités des groupes jihadistes. Le 23 août 2015, le poste de police d’Oursi, dans la province de l’Oudalan, est attaqué par des individus armés venus du Mali. Le pays était engagé dans un processus de transition avec plusieurs rebondissements après la chute de Blaise Compaoré le 30 octobre 2014 précipité par un soulèvement populaire suite à son souhait de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir malgré ses 27 ans de règne.

Intitulée « La montée de l’insécurité frontalière : ce que disent 800 sahéliens », une étude réalisée par le Centre pour le dialogue humanitaire et le Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD) en 2016, considère la transition politique de l’époque comme « la menace la plus sérieuse d’insécurité ».  Elle faisait référence à la mobilisation des forces de sécurité pour des préoccupations politiques en lieu et place de la défense du territoire. La tentative avortée du 16 septembre 2015 du Général Gilbert Diendéré de s’emparer du pouvoir, en s’appuyant sur le régiment de la sécurité présidentielle (RSP) dont il était le patron en est une illustration parfaite.

Lorsque Roch Marc Christian Kaboré arrive aux affaires au soir de la présidentielle du 29 novembre 2015, la question sécuritaire s’est imposée comme l’une des priorités de son action. Pendant ce temps, le nord du Burkina Faso, essentiellement la région du Sahel qui souffrait déjà de sa proximité avec des pays déjà touchés par le jihadisme et de carences en termes de services sociaux de base, continuait d’enregistrer de nouveaux incidents liés à l’insurrection jihadiste.

En septembre 2016, le jihadiste sahraoui Adnan Abou Walid al Sahraoui revendique la première action de la filiale de l’Etat islamique au Sahel, pourtant non encore reconnue par le commandement central depuis la zone syro-irakienne. L’attaque était dirigée contre un poste de Douane à Markoye. Un douanier et un civil y ont péri.

Le 15 janvier 2016, Al Qaïda au Maghreb Islamique Islamique (AQMI) qui vient de sceller ses retrouvailles avec Al Mourabitoune, frappe au cœur de Ouagadougou. Le Splendid Hotel, le restaurant Cappucino et le Taxi Brousse fréquentés sont ciblés par trois assaillants dont un burkinabé. La même année, un groupe local voit le jour dans la province du Soum, toujours dans la région du Sahel. Proche d’Amadou Kouffa, jihadiste malien et chef de la Katiba Macina, Malam Ibrahim Dicko monte « Ansarul Islam » (les partisans de l’Islam). Le groupe tue 12 soldats à Nassoumbou, le 26 décembre 2016.

Ce rythme infernal de violence ne s’infléchit pas durant le magistère de Roch Marc Kaboré. La naissance, le 2 mars 2017 du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ne fera qu’empirer les choses. Un an après sa naissance, cette fédération des principales organisations jihadistes sahéliennes proches d’Aqmi réussit une nouvelle intrusion à Ouagadougou. Cette fois, l’offensive vise l’État-major des armées burkinabés et l’ambassade de France à Ouagadougou, en représailles à la mort de Mohamed Ould Nouini, éliminé quelques jours plus tôt par l’armée française au Mali. Commandant d’Al Mourabitoune, cet arabe malien de Gao est le principal instigateur des premières attaques « terroristes » de Ouagadougou et de la station balnéaire de Grand Bassm en Côte d’Ivoire. Cette évolution se concrétise par une assise incontestable sur le territoire burkinabé.

Pour Apa, Héni Nsaibia, chercheur senior à Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED), a cartographié les groupes jihadistes présents sur le sol burkinabé. « GSIM est présent dans la plupart des régions mais reste plus actif dans la Sahel (Soum et Yagha en particulier), le Centre-nord, le Nord, la Boucle de Mouhoun, l’Est, Cascades, les Hauts-Bassins, le Sud-Ouest, le Centre-Est et est émergent dans le Centre-Ouest ».

Quant à l’Etat islamique, poursuit le chercheur, ses zones d’influence incontestables se trouvent dans l’Oudalan et dans le Séno. « Ses éléments se font aussi apercevoir dans la partie nord du Yagha et dans le nord-est du Centre-nord », ajoute-t-il.

Face à la présence et à la montée inquiétante du jihadisme, les autorités burkinabé se voient obligées de réajuster leur stratégie de lutte. C’est ainsi qu’en janvier 2020, le corps des Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) est formé, avec pour objectif « d’appuyer les forces de défense et de sécurité dans leur mission de sécurisation du territoire national ». Ils reçoivent une formation de 14 jours délivrée par l’armée.

A la fin de cette formation, ils reçoivent un équipement composé de matériel de communication, de vision et d’un armement. « Sauf que la création de cette milice est contreproductive car elle a contribué à attiser les tensions entre les populations civiles et les jihadistes qui les considèrent maintenant comme des cibles », fait constater Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements jihadistes.

Cette propension des groupes jihadistes à se rendre coupables d’exactions contre des civils peut aussi s’expliquer par la liberté d’actions dont certains d’entre eux peuvent faire prévaloir vis-à-vis de la chaîne de commandement. « L’exemple le plus parlant, c’est celui de Solhan où un massacre a été commis par une unité proche du JNIM (l’acronyme arabe du GSIM), mais qui a été niée ou critiquée par la communication officielle du groupe. Finalement on avait compris que c’était une unité indisciplinée », démontre Wassim Nasr.

La goutte d’eau de trop

Cependant, aussi meurtrier soit-il, ce carnage n’a pas été la goutte d’eau de trop. Le vase a réellement cédé après l’attaque d’Inata, à l’occasion de laquelle 53 victimes dont 49 gendarmes et 4 civils ont été dénombrées. Les conditions presqu’inhumaines dans lesquelles étaient abandonnées les gendarmes de ce détachement ont créé une onde de choc et ont planté les germes du départ précipité de Roch Kaboré.

Malgré les décisions prises pour rectifier le tir, le président, réélu pour un mandat de cinq ans, n’a pu éviter son renversement le 24 janvier par le Mouvement Populaire pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) amené par le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Mais ce changement de direction n’a pas amélioré la situation sécuritaire. L’ONG Armed Conflict Location and Data Project (ACLED) indique que « les violences liées à Al-Qaïda et à l’Etat islamique ont augmenté de 7% au cours des trois premiers mois de règne de la junte par rapport à la période précédente ».

Pour inverser la tendance, le lieutenant-colonel Damiba qui a prêté serment en tant que président de la transition s’est adressé à la nation le 1er avril et a annoncé la « création de comité locaux de dialogue pour la restauration de la paix, dont la mission est d’initier des approches avec les membres des groupes en rupture de dialogue avec la nation ».

« Mais la situation ne s’est pas améliorée. Elle s’est même détériorée », estime Wassim Nasr. Chercheur sénior à ACLED, Héni Nsaibia a recensé, sans préciser les groupes, 404 attaques ayant occasionné 795 décès entre le début de la mutinerie, le 23 janvier et le 3 juin. À titre de comparaison, l’Etat islamique a revendiqué 67 attaques du 16 janvier 2019 au 12 novembre 2021, confie à Apa Damien Ferré, directeur général de la société Jihad Analytics, spécialisée dans l’analyse du jihad mondial et cyber.

Wassim Nasr explique la dégradation de la situation par l’absence de « solution magique » à la problématique du jihadisme. La tâche risque de se compliquer davantage d’après le journaliste qui affirme avoir appris que « certaines populations sont allées chercher l’aide du GSIM pour faire face à l’Etat islamique pendant l’attaque de Seytenga ». « On est en train d’assister à une dynamique similaire à celle du Mali où des civils qui se sentent délaissés sont obligés de demander secours de l’un des deux groupes jihadistes », s’inquiète-t-il.

A cela, se grefferont les conséquences désastreuses du retrait du Mali des instances et de la force conjointe du G5 Sahel, pour protester contre des « manœuvres » visant à l’empêcher de jouir de son tour de présidence de cette organisation créée en 2014 pour lutter contre les groupes jihadistes au Sahel.

Ce vide de coopération régionale ajouté aux réticences de Ouagadougou à faire appel aux forces de Barkhane en cas d’attaque, ouvre la voie à un autre acteur qui est en train de s’illustrer au Mali, la compagnie militaire privée controversée, Wagner. Wassim Nasr reconnaît que des militaires pensent à cette option qui, à son avis, n’a pourtant pas eu de résultats militaires tangibles et probants au Mali.

Pour le moment, le président de la transition n’envisage pas cette hypothèse. Lors d’une visite à la ville de garnison de Bobo Dioulasso, le lieutenant-colonel Damiba avait clairement déclaré que le salut ne viendra pas de l’extérieur. L’actuel chef suprême des armées burkinabé veut d’abord compter sur ses hommes pour sécuriser le territoire national et soumettre un bilan à ses compatriotes dans cinq mois, comme il en avait fait la promesse le 1er avril.

Sénégal : un important financement pour l’industrie pharmaceutique

La France vient d’allouer 25 millions d’euros, soit 16,4 milliards de F CFA, sous forme de prêt, au Programme d’Appui à la relance de l’industrie pharmaceutique.La convention qui servira, principalement, à financer le projet Madiba, pilier majeur de la stratégie de relance de l’industrie pharmaceutique, a été signé jeudi soir par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, et l’ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot. 

La nécessaire autonomie en matière de fabrication locale de vaccins, de médicaments et de technologies de la santé est l’une des principales leçons tirées de la pandémie, a indiqué M. Hott, rappelant au passage que « l’Afrique importe actuellement 99 % de ses vaccins ».

Amadou Hott s’est félicité du fait qu’avec ce programme ambitieux, le Sénégal fera partie des pays qui devront servir de hub dans la production de vaccins en Afrique.

Au terme de ce programme, le Gouvernement ambitionne de restructurer le secteur pharmaceutique en mettant l’accent sur un cadre réglementaire et des institutions de réglementation pharmaceutique renforcés pour assurer l’ouverture du capital aux privés non professionnels tout en garantissant la qualité, la sécurité et l’efficacité des produits de santé disponibles. 

Une dynamique de mise en place d’un dispositif de formation de ressources humaines permettant à terme l’établissement et la pérennité d’une industrie pharmaceutique locale et une souveraineté vaccinale assurée par la mise en place de capacités de production de vaccins, à travers les différents projets de  l’Institut Pasteur de Dakar, notamment Madiba et Africamaril sont aussi attendues.

Enfin, un environnement d’investissement favorable au développement de projets industriels pour que le secteur pharmaceutique puisse être un secteur producteur de valeur économique et d’emplois sera également mis en place. 

Madiba est un projet de construction au Sénégal d’une usine de production de vaccins contre la Covid-19 et d’autres maladies endémiques. Il vise à augmenter les capacités de production médicale et de vaccin de l’Afrique et réduire ainsi sa dépendance de l’extérieur.

Ce mécanisme, soutenu par le gouvernement du Sénégal et les partenaires financiers internationaux, est hébergé par l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) qui abrite un pôle régional de production.

Africamaril, autre projet de l’IPD, fabrique à Diamniadio, la nouvelle ville située à la périphérie de Dakar, des vaccins contre la fièvre jaune. 

« Il n’y a pas de pénurie alimentaire au Ghana » (ministre)

Le vice-ministre ghanéen de l’Alimentation et de l’Agriculture a qualifié de fausses les les informations selon lesquelles il y aurait une pénurie alimentaire dans le pays.Cité par le Daily Graphic, Yaw Frimpong Addo a déclaré qu’il y avait une nette distinction entre la disponibilité des aliments et leur prix, soulignant que les Ghanéens interprétaient de manière erronée les prix élevés de certaines denrées alimentaires comme une pénurie alimentaire.

 M. Addo a entrepris une tournée de six jours dans cinq régions du Ghana avec son ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture.

Il a expliqué que cette tournée est motivée par la nécessité de démentir les déclarations, notamment à Accra et dans certaines grandes villes, selon lesquelles il y aurait une pénurie alimentaire dans le pays.

 « À cette époque de l’année, les prix des denrées alimentaires sont élevés, mais heureusement pour le Ghana, depuis 2016 jusqu’à aujourd’hui, les stocks de maïs sont élevés », a-t-il déclaré.

Selon lui, environ 270 000 tonnes métriques de maïs étaient disponibles dans environ dix (10) marchés satellites de la région de Bono East.

« Il est donc totalement faux que des personnes s’assoient quelque part et disent qu’il y a une pénurie de maïs ou de rupture des aliments au Ghana » a-t-il déclaré.

Cependant, M. Addo a discuté avec les agriculteurs sur la spéculation avec les prix parfois dérisoires proposés par les acheteurs prix pour leurs produits.

« La Zlecaf aura un effet positif sur le commerce » (étude)

Pour plusieurs chefs d’entreprises sur le continent, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) aura des conséquences positives sur le commerce intra-africain d’ici l’année prochaine.Le Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé (Paftrac) a présenté les conclusions du sondage annuel sur le commerce intra-africain auprès de plusieurs chefs d’entreprises africains. Elles mettent en évidence les opportunités et les défis auxquels sont confrontées les entreprises qui commercent en Afrique.

« L’enquête montre clairement que la grande majorité des PDG africains pensent que la mise en œuvre de la Zlecaf aura un effet positif sur les niveaux du commerce intra-africain dès 2022-2023. Parmi les dirigeants interrogés, 93 % sont confiants que la ZLECAf aura un impact positif. 26 % d’entre eux se déclarent très confiants. Seulement 4% des participants pensent que la Zlecaf aura, ou a déjà eu, un impact négatif sur leurs entreprises », a indiqué le professeur Pat Utomi, président du Paftrac, réunissant les dirigeants africains du secteur privé.

Plus de 800 dirigeants de 46 pays africains ont participé à l’enquête menée avec le magazine African Business, précise un communiqué parvenu à APA. Le sondage donne un aperçu unique des défis et des opportunités qui existent dans le commerce en Afrique. Il constitue un excellent baromètre pour mesurer les sentiments du secteur privé vis-à-vis du commerce africain et de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), ajoute le rapport qui met également en évidence la manière dont les entreprises africaines voient les opportunités sur les marchés étrangers.

« Les entreprises africaines ne semblent pas privilégier l’exportation vers une région du monde plutôt qu’une autre. Néanmoins, l’enquête a montré que si l’Europe semble être la destination préférée des exportateurs, le Moyen-Orient est une destination de plus en plus populaire en raison des liens croissants avec l’Afrique en matière de commerce et d’investissement », note le président du Paftrac.

Entrée en vigueur en janvier 2021, la Zlecaf peine encore à prendre son envol. Son secrétaire général, le Sud-africain Wamkele Mene, avait déjà exprimé des craintes sur la mise en œuvre rapide de ce traité de commerce intra-africain, car de nombreux États ne disposent pas d’installations frontalières.

« Cela va nous prendre beaucoup de temps. Si vous n’avez pas les routes, si vous n’avez pas l’équipement adéquat pour que les autorités douanières à la frontière puissent faciliter le transit rapide et efficace des marchandises… si vous n’avez pas l’infrastructure, souple comme matérielle, cela réduit la portée de cet accord », a affirmé M. Mene, expert en commerce élu par l’Union africaine en février 2020.

L’Arabie Saoudite veut renforcer sa coopération avec la Cedeao

Le Conseiller de la Cour royale du Royaume d’Arabie Saoudite, S.E. M. Ahmadu Bin Abdul-Aziz Kattan, a effectué une visite à la Commission de la Cedeao à Abuja.Cette visite a pour objectif de renforcer afin de renforcer la coopération entre l’Arabie Saoudite et l’organisation régionale. C’est pour cela, que le Président de la Cedeao, Jean Claude Kassi Brou, a exprimé sa joie et son honneur de le recevoir, pour évoquer le partenariat entre Royaume et les pays de la Cedeao.

Le président de la Commission de la Cedeao a exprimé sa reconnaissance personnelle à son Altesse Royale le Roi Salman bin Abdulaziz Al Saud et au Gouvernement du Royaume Royal d’Arabie Saoudite pour cette visite, qui vise à favoriser la coopération avec la Cedeao.

Expliquant à ses invités l’histoire et les réalisations de la Cedeao depuis sa création en 1975, M. Brou a déclaré que « ces réalisations n’auraient pu être atteintes sans la coopération et les alliances stratégiques forgées par la Cedeao et ses partenaires internationaux. »

Il a ajouté que les dirigeants de la Cedeao saluent les efforts diplomatiques du Royaume sur le continent et le rôle important qu’il joue dans le domaine de la consolidation de la paix. Il a salué la coopération internationale et régionale du Royaume avec les agences de sécurité en Afrique et qui permet de s’attaquer  aux causes profondes du terrorisme, notamment par l’échange d’informations, d’expertise et de formation.

En appelant le Royaume à jouer un rôle plus actif dans l’intégration régionale, le Président Brou a demandé l’aide du Fonds saoudien pour le développement (SFD) et de la Banque islamique de développement. Il a exprimé la volonté du bloc de soutenir les investisseurs saoudiens dans le développement des secteurs critiques de la région.

Dans son allocution, le Conseiller de la Cour Royale, S.E. M. Ahmadu Bin Abdul-Aziz Kattan, a transmis les salutations les plus chaleureuses du Gardien des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman bin Abdulaziz Al Saud et Son Altesse Royale le Prince Héritier Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Al Saud, qui l’ont mandaté pour discuter de l’intérêt du Royaume à communiquer et coopérer avec la Cedeao en vue de servir les intérêts mutuels.

Il a informé le Président Brou que le Royaume a soumis une demande pour accueillir l’EXPO 2030 à Riyad et a sollicité le soutien ouvert de la Cedeao pour en faire une réalité.

Tout en expliquant les différentes raisons pour lesquelles le Royaume est en bonne position pour accueillir l’événement, il a énuméré les différentes réformes économiques, financières et structurelles entreprises pour réduire la dépendance au pétrole, promouvoir la diversité économique et développer les infrastructures publiques. Il a fait état de plusieurs interventions du Royaume dans la promotion du développement économique et la lutte contre les crises sanitaires, notamment lors de la pandémie de Covid-19.

Il a ajouté que « l’exemple le plus clair de l’intérêt du Royaume pour les pays du continent africain est qu’il s’est engagé à fournir un milliard de dollars sous forme d’un ensemble de projets d’investissement pour le développement lors de la Conférence de Paris 2021. Cela nous donne une impression positive d’un avenir prometteur, et nous travaillerons avec vous en tant qu’allié, ami et partenaires pour renforcer les capacités de l’économie africaine loin des slogans attrayants qui ne serviront pas le citoyen africain moyen. »

Il a mentionné quatre piliers de coopération avec l’Afrique, à savoir l’économie, la politique, la sécurité et l’environnement.

Le conseiller royal a exhorté la Cedeao à déclarer son soutien à la candidature de l’Arabie saoudite pour accueillir l’EXPO 2030 ainsi que le premier sommet saoudo-africain et le cinquième sommet arabo-africain.

Le communiqué ajoute que le président Brou a assuré son invité spécial que la demande serait transmise au président de l’Autorité de la Cedeao pour décision.

Sénégal : manifestations à haut risque de l’opposition

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur la manifestation à haut risque de l’opposition pour réclamer le rétablissement de sa liste nationale pour les élections législatives du 31 juillet 2022.« Il faut sortir de l’impasse », note EnQuête, titrant sur les manifestations de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) prévues aujourd’hui et les « risques d’affrontements » inhérents. « Ce vendredi 17 juin est la journée de tous les dangers », alerte le journal.

Bés Bi a également la même impression sur la manifestation de l’opposition, faisant ressurgir le spectre de « mars sur juin ». C’est un « vendredi de peurs à Dakar et Ziguinchor (sud) » où la coalition de Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie prévoient des rassemblements pour fustiger le rejet de leur liste nationale pour les prochaines élections législatives. Pour empêcher cette manifestation interdite par le préfet, « un imposant dispositif de sécurité quadrille Dakar depuis hier », ajoute Vox Populi.

« Dakar retient son souffle », indique L’AS là où Le Quotidien note que c’est une « marche haute pour YAW ». Pour Walf Quotidien, c’est une marche pour « l’équilibre de la terreur ». Elle fait peser de « gros nuages sur la tenue du scrutin de Dakar sous tension ». L’Observateur note pour sa part que la capitale sénégalaise est « sous la menace de flous furieux ».

Toutefois, la société civile « appelle à la décrispation », « offre sa médiation et dévoile une feuille de route de sortie de crise », selon Le Quotidien et EnQuête. Le Pacte et le Cosce « proposent une concertation entre les différentes listes de candidats ». Car pour Elimane Kane de Legs Africa, il ne doit « plus jamais (y avoir) de vies sacrifiées pour un éternel retour à la case départ ».

Sénégal : le Japon soutient trois projets de développement

Tokyo a débloqué plus de 52 milliards F CFA pour le projet de bourses de développement des ressources humaines, la phase 2 du programme de soutien à la Couverture Maladie Universelle (CMU) et le programme d’assistance alimentaire pour l’année fiscale 2022.Le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, et l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Osamu Izawa, ont signé, jeudi à Dakar, les échanges de notes et les accords correspondants d’un montant total de 10,474 milliards de yens, soit 52,370 milliards F CFA.

Le Projet de bourses pour le développement des ressources humaines est un don financé à hauteur de 224 millions de yens, soit 1, 120 milliards F CFA. Son objectif, après des formations au Japon, est d’appuyer le développement des ressources humaines, notamment des jeunes fonctionnaires sénégalais, dans la conception et la mise en œuvre des politiques de développement économique et social.

Le Programme de soutien à la Couverture Maladie Universelle (phase 2), d’un montant 10 milliards de yens, soit 50 milliards F CFA, vise à améliorer la qualité des services et à lever les barrières financières à l’accès aux services de santé.

Le Programme d’assistance alimentaire constitue aussi un don d’un montant de 250 millions de yens, environ 1,250 milliard F CFA, pour l’année fiscale 2022. Le Japon entend soutenir les efforts du gouvernement sénégalais pour le renforcement de la sécurité alimentaire, en particulier, dans le contexte actuel marqué par un risque de crise alimentaire un peu partout dans le monde.

« Ces appuis importants entrent en droite ligne des priorités du gouvernement déclinées à travers notamment le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A) pour atteindre les objectifs de renforcement de capacités des agents de la fonction publique, le développement du capital humain et relèvement du plateau médical et les souverainetés alimentaire et sanitaire », a expliqué Amadou Hott.

Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a également signé avec le Représentant Résident de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica, sigle anglais), Morishita Hiromichi, deux avenants prolongeant la durée de validité de projets importants en cours d’exécution dans les secteurs de la formation professionnelle et de la santé.

Le premier avenant porte sur l’accord de don pour le projet d’amélioration des équipements du Centre de Formation Professionnelle et Technique (CFPT) pour le renforcement du développement des ressources humaines dans le domaine industriel. Cet accord doit permettre de renforcer les capacités de formation de cet établissement pour le développement des ressources humaines du secteur industriel du Sénégal et de la sous-région.

Le second avenant, qui est aussi un don, a trait à la construction et à l’équipement du Centre d’Application pour la Santé de la Mère et de l’Enfant de l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS). Ses étudiants, ceux d’autres écoles, ainsi que des sages-femmes et infirmiers en poste pourront renforcer leurs compétences en consultations prénatales, accouchements normaux, consultations post-natales et en soins du nouveau-né, y compris la vaccination.

« Tous ces projets traduisent en actes l’engagement du Japon auprès du Sénégal dans sa démarche vers l’émergence en 2035. Il s’agit de consolider les acquis et de maintenir le cap des bonnes performances malgré l’impact de la pandémie », a déclaré l’ambassadeur japonais.

Dakar et Tokyo ont construit une solide relation d’amitié et de coopération vieille de plus de 60 ans. « Cette coopération dynamique et exemplaire peut être offerte en modèle aux autres partenaires africains », a affirmé le diplomate nippon. Ces fonds japonais devraient aussi aider le Sénégal à tendre davantage vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) dont l’atelier de validation politique du rapport national volontaire sur leur mise en œuvre s’est tenu aujourd’hui dans la capitale sénégalaise.

Côte d’Ivoire : renforcement de capacités d’inspecteurs généraux d’Etat

Entre le 31 mai et le 7 juin 2022, des sessions de formation en contrôle et audit ont eu lieu à Assinie, dans le Sud-Est du pays.Une centaine d’inspecteurs généraux d’Etat de Côte d’Ivoire ont participé à l’activité organisée par l’Inspection Générale d’Etat (IGE) en liaison avec le Projet d’appui à la gestion économique et financière (Pagef).

Une première session s’est tenue du 31 mai au 4 juin et une seconde du 7 au 11 juin. L’objectif était de permettre à ces agents de s’approprier des guides et manuels de contrôle, mais aussi d’audit interne et externe élaborés dans le cadre d’un processus.

Dans les discussions, il a été rappelé que la nouvelle loi organique relative aux lois de finances vise la transparence, l’efficacité et la redevabilité dans la gestion des affaires de l’Etat. C’est pourquoi, le format du cadre budgétaire a été modifié avec la notion de programme définie comme unité de spécialité du budget. Cette approche comprend l’institution de la pluri-annualité dans la gestion et de nouvelles règles de gestion publique empruntées du secteur privé.

A cet effet, Bamba Ngaladjo, Coordonnateur du Pagef, s’est félicité de la mise en place  d’un nouveau cadre comptable de gestion publique avec la juxtaposition de plusieurs cadres comptables (budgétaire, général et analyse des coûts). Pour plus de célérité dans le travail, il a expliqué que la déconcentration de la fonction d’ordonnateur des dépenses en confère désormais les prérogatives à chaque ministre.

Cela a conduit à l’évolution des modes de contrôle réalisés dans les administrations publiques avec l’abandon progressif des contrôles a priori jugés lourds et redondants au profit de l’audit interne et d’autres formes d’évaluation.

Le Pagef est doté d’un budget de 15,96 milliards F CFA dont 13,45 milliards F CFA financés par la Banque africaine de développement (Bad) et 2,51 milliards F CFA par l’Etat ivoirien. Ce projet soutient essentiellement la mise en œuvre du schéma directeur de réformes des finances publiques et le suivi-évaluation du Plan National de Développement (PND).

Six morts dans un éboulement à Abidjan (officiel)

Les pluies diluviennes enregistrées à Attecoubé, une commune de la capitale économique ivoirienne, ont provoqué ce jeudi des glissements de terrain mortels pour quatre adultes et deux enfants.Le service météorologique de la Côte d’Ivoire avait annoncé de fortes précipitations de juin à août 2022. En prévision de cela, l’Etat a décidé, fin mai dernier, d’évacuer 4000 ménages dans plusieurs communes d’Abidjan.

La pluie tombée à Attecoubé, dans l’Ouest de la capitale économique ivoirienne, a causé six décès selon le Groupement des Sapeurs-Pompiers Militaires (GSPM) qui y a mené une opération de recherche.

En outre, deux blessés ont été évacués au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Treichville, dans le Sud d’Abidjan, par une ambulance médicalisée. Le Premier ministre Patrick Achi et des membres de son gouvernement se sont rendus sur le site du drame.

Pour parer à toute éventualité, le déguerpissement des populations de cette zone à risques a été ordonné. Dans les six prochains mois, 25.000 personnes seront obligées de quitter leurs maisons d’après le ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité. En 2018, les pluies torrentielles avaient fait 18 morts à Abidjan avec d’importants dégâts matériels.

G5 Sahel : Pourquoi le Mali a retiré ses troupes ?

Moins d’un mois après sa décision de quitter le G5 Sahel, le Mali a désengagé ses forces de la Force Conjointe.En annonçant le 15 mai dernier son retrait des instances du G5 Sahel, Bamako ne bluffait pas. Mardi 14 juin, les autorités de la transition de Bamako ont annoncé mettre fin à « l’engagement des personnels maliens en service au sein des fuseaux ouest et centre pour compter le 30 juin ». Une démarche qui s’inscrit « dans le cadre de la mise en par le respect de la décision prise par Bamako le 15 mai de de son retrait de toutes les instances du G5 Sahel, y compris la Force Conjointe du G5 Sahel », précise une lettre du chef d’Etat-major des armées maliennes adressée au Commandant de la Force Conjointe du G5 Sahel. Cette organisation régionale qui regroupe le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, lancée en 2014 pour combattre les groupes jihadistes présents dans le Sahel.

Créée, elle en 2015, la Force conjointe (FC) était jusqu’ici constituée de sept bataillons comptant chacun 650 hommes (550 militaires, 100 policiers et gendarmes) répartis sur trois fuseaux : Ouest (Mali –Mauritanie), Centre (Mali, Burkina Faso et Niger) et Est (Niger –Tchad).

Cette force est chargée de combattre le terrorisme, le trafic de drogue, les trafics d’êtres humains avec un droit de poursuite de part et d’autre des frontières. Une possibilité dont se prive désormais Bamako en se retirant du G5 Sahel et de sa force conjointe.

Jeudi 19 mai, le président en exercice du G5 Sahel, le Général Mahamat Idriss Deby Itno du Tchad avait invité les autorités de la transition à reconsidérer leur position.

Jugeant injustifiée la décision du Mali, la Mauritanie avait promis « de mettre tout en œuvre pour que le G5 Sahel surmonte tous les obstacles qui se dressent devant lui ». Vendredi 20, Nouakchott avait dépêché son ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, Mohamed Salem Ould Merzoug à Bamako.

Le Niger n’a pas jugé nécessaire de faire des efforts pour sauver les meubles. Niamey a préféré acter la mort du G5 Sahel qui vient de prendre effet avec le retrait des militaires maliens des cinq des sept fuseaux et du poste de commandement (PC) de Bamako. Selon le document du chef d’état-major malien, les militaires rappelés reprendront service « dans leurs armées à compter du 1er juillet ».

Le Mali a décidé de se retirer du G5 Sahel en raison de ce que son gouvernement a qualifié de « manœuvres » visant  à l’empêcher d’assurer la direction de l’organisation régionale à partir de février 2022, date à laquelle il devait théoriquement hériter de cette charge en vertu du principe de la présidence tournante consacré par les textes fondamentaux de cette entité.

A lire aussi : Pourquoi le Mali se retire du G5 Sahel?

Théâtre d’un premier coup d’état en août 2020 quand un groupe de jeunes officiers a démis le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), le Mali est aujourd’hui dirigé par un gouvernement de transition dominé par les militaires qui a été installé au lendemain de la déposition, fin mai 2021, du président Bah N’daw et de son premier ministre Moctar Ouane alors chargés d’organiser le retour du pays vers l’ordre constitutionnel.

Contrairement au putsch contre IBK qui a été très peu désapprouvé par les partenaires du Mali, le second coup d’État a été largement condamné et a provoqué une nette dégradation des relations entre Bamako et la communauté internationale.

Après la France qui avait d’abord menacé puis décidé de retirer ses troupes engagées dans la lutte anti-jihadiste au Mali, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a prononcé plusieurs sanctions contre Bamako, dont un embargo économique et financier ainsi que la fermeture des frontières aériennes et terrestres avec le pays.

Bamako qui soupçonne une puissance « extrarégionale », en clair la France, d’être derrière ces sanctions n’a pas apprécié « le manque de solidarité » de pays du G5 Sahel que certains cercles du pouvoir malien accusent d’être à la solde de Paris qui s’est montré moins exigeant avec le Tchad où des militaires ont pris le pouvoir de manière anticonstitutionnelle, après le décès, le 20 avril 2021, du Maréchal Idriss Deby Itno.

Côte d’Ivoire : 15.706 milliards mobilisés pour les projets publics

La Côte d’Ivoire a mobilisé mercredi 15.706 milliards Fcfa auprès de ses partenaires techniques pour financer ses projets et réformes publiques lors d’un Groupe Consultatif tenu à Abidjan.Ce Groupe consultatif qui a réuni notamment les partenaires bilatéraux et multilatéraux vise à financer les projets publics du Programme national de développement (PND, 2021-2025).

« Les annonces recueillies auprès de nos partenaires se chiffrent à 26.178 milliards de dollars US, soit environ 15.706 milliards Fcfa pour la période 2021-2025 », a déclaré le Premier ministre ivoirien Patrick Achi.

Le chef du gouvernement ivoirien a relevé que cela représente « un taux de mobilisation de 168,25%, soit 70% au-dessus des montants attendus ».

Les projets publics et les réformes restant à financer au niveau du PND 2021-2025 étaient estimés à 9.335 milliards Fcfa (17,4 milliards de dollars USD).

Selon M. Patrick Achi, les montants de cette « mobilisation exceptionnelle » sont à « minima », assurant qu’un certain nombre de bailleurs de fonds dévoileront ultérieurement leurs apports.

Ensuite, dit-il, des partenaires bilatéraux indiquent avoir des annonces groupées pour le continent africain qui seraient déclinées de pays à pays avec une précision des fonds alloués à la Côte d’Ivoire.

La Banque mondiale, elle, s’est engagée à mobiliser 8,7 milliards de dollars soit 5 480 milliards Fcfa pour le financement du Programme national de développement (PND, 2021-2025) de la Côte d’Ivoire.

Sur ces 8,7 milliards de dollars, la banque prévoit 1,9 milliard de dollars (1196 milliards Fcfa) de financement pour les investissements privés et 6,8 milliards de dollars (4 282 milliards Fcfa) de financement public ».

A l’ouverture du Groupe Consultatif, le vice-président ivoirien, Meyliet Koné, représentant le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, a dit que la Côte d’Ivoire recherchait environ 10. 000 milliards Fcfa auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux.

La Côte d’Ivoire qui ambitionne d’être un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2030, veut transformer son économie à l’horizon 2030.

Le PND (2021-2025) projette une croissance économique moyenne de 7,65% contre 5,9% sur la période 2016-2020, en portant le taux d’investissement de 23,1% du PIB en 2021 à 27,1 du PIB en 2025.

Le portefeuille global des investissements du PND 2021-2025 est estimé à 59.000 milliards Fcfa dont 43.646 milliards Fcfa pour le secteur privé, soit 74% et 15 353 milliards Fcfa pour le secteur public, soit 26%.

Sur la part du secteur public, de 15.353 milliards Fcfa, l’Etat ivoirien recherchait précisément 9 335 milliards Fcfa auprès des partenaires techniques au développement pour combler sa part de financement dans le PND 2021-2025.