Le ministre de l’Assainissement urbain, du Développement local et de l’Entretien routier, Juste Désiré Mondélé, a invité, le 30 octobre à Brazzaville, les anciens agents de la société Averda à privilégier le dialogue et à recourir aux voies légales pour faire valoir leurs droits.
Il réagissait au sit-in organisé en matinée par ces derniers devant son cabinet, pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaire et de leurs décomptes finaux. S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue en fin d’après-midi, le membre du gouvernement a tenu à rappeler que les différends opposant Averda à ses employés relèvent des juridictions civiles, notamment du tribunal du travail et de l’Inspection du travail.
« Ils réclament leurs droits, ce qui est forcément légitime. Mais il ne faut pas qu’en réclamant leurs droits, ils entrent dans une zone de non-droit. Parce qu’en entrant dans la zone de non-droit, nous ne pourrons pas les accompagner. En revanche, s’ils restent dans la zone de droit, le gouvernement veillera, dans le cadre de l’exécution du protocole transactionnel, à ce que chaque paiement prenne en compte le solde de tout compte des salariés concernés », a souligné le ministre.
Selon Juste Désiré Mondélé, il n’y a pas eu de rupture brutale entre Averda et les collectivités locales de Brazzaville et Pointe-Noire. Le contrat, arrivé à terme, faisait l’objet de discussions pour un éventuel renouvellement lorsque s’est déclenché un mouvement de grève générale illimitée.
« La société Averda n’a pas disparu. Elle a toujours des engagements transactionnels avec l’État. Le ministère, pour sa part, n’a pas compétence à trancher ce type de contentieux », a-t-il précisé.
Le ministre a reconnu la détresse des ex-employés, dont certains ont travaillé près de quinze ans pour la société de propreté urbaine. Si quelques-uns ont été recrutés par la société turque Albayrak, d’autres se retrouvent sans emploi.
Dans la perspective du lancement des travaux d’assainissement et de pavage des voiries urbaines de Brazzaville, le gouvernement envisage de faire appel à leur expertise technique, mais dans un cadre réglementé.
« Nous demeurons sensibles aux difficultés que rencontrent ces pères de famille et ces jeunes. Certains sont passés de salariés à chômeurs. Nous verrons dans quelle mesure ils pourront être intégrés dans les projets d’assainissement en cours, mais cela devra se faire dans l’ordre et non dans le désordre », a averti Juste Désiré Mondélé.
Avant de manifester devant le ministère, ces anciens travailleurs d’Averda avaient déjà sollicité l’intervention du Parlement et du médiateur de la République, sans obtenir satisfaction.
Interrogé sur la revendication des ex-agents réclamant leur recrutement automatique par Albayrak, le ministre a rappelé que l’État ne peut pas s’ingérer dans la gestion d’une entreprise privée.
« Le droit de grève illimitée n’existe pas dans le code du travail du Congo. Lorsqu’on entre dans un bras de fer social qui perdure, on met en danger l’outil de travail. Or la République du Congo produit environ 1 500 tonnes de déchets par jour dans ses deux principales villes. Détruire cet outil, c’est mettre en péril la salubrité publique », a-t-il conclu.
