Une délégation du Congrès américain au Soudan en janvier 2018

« L’objectif de cette visite est de continuer à améliorer les relations entre les deux pays », a déclaré le président du Parlement soudanais mardi

Le président du parlement soudanais, Ibrahim Ahmed Omar, a annoncé mardi, qu’une délégation du Congrès américain se rendra au Soudan en janvier.

« L’objectif de cette visite est de continuer à améliorer les relations entre les deux pays », a déclaré le président du Parlement.

Omar a ajouté que la visite intervient à un moment critique pour les États-Unis, le Soudan et la région africaine et arabe.

« Nous espérons atteindre les objectifs de cette visite et discuter franchement de toutes les questions », a-t-il noté.

Le président du Parlement soudanais n’a communiqué ni le nombre des membres du Congrès qui se rendront au Soudan ni la durée de leur visite.

« Tous ces détails seront annoncés en temps opportun », a-t-il affirmé.

Le 6 octobre dernier, l’Administration américaine avait levé les sanctions économiques et l’embargo commercial imposés au Soudan depuis 1997 et ce après que Khartoum ait fait les efforts nécessaires pour se conformer aux cinq points d’une feuille de route préétablie.

Cette feuille de route comprenait, entre autres, une coopération entre Khartoum et Washington dans la lutte contre le terrorisme, la paix au Soudan du Sud, les questions humanitaires et l’accès de l’aide aux civils dans les zones de conflit.

La levée des sanctions n’inclut pas la suppression du nom du Soudan de la liste « des pays soutenant le terrorisme » sur laquelle le pays figure depuis 1993.

Le Sud-africain Bvutiselo group veut implanter des ‘‘Smart village’’ au Congo

Le Directeur – Manager de Bvutiselo group, Dick Bvuma, l’a annoncé le 29 novembre 2017 au ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Léon Juste Ibombo

Le sud-africain Bvutiselo group a annoncé son intention de s’installer en République du Congo où il entend développer son projet de Smart village. D’après Dick Bvuma, le Directeur – Manager de Bvutiselo group qui l’a annoncé le 29 novembre 2017 au terme d’une audience que lui a accordé le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique Léon Juste Ibombo, ces “smart village” rendront les administrations locales entièrement digitalisées et seront des espaces où tous les citoyens auront un téléphone intelligent et se serviront des TIC, recevront services et renseignements sur leur téléphone, utiliseront leurs téléphones pour payer les produits sur le marché local, recevront leur pension ou se faire payer par leur téléphones, via internet.

A en croire l’investisseur sud-africain cité par le journal Alwihda Info, en plus de sa portée purement économique, le projet de matérialisation des “smart village” pourra également lutter contre le phénomène d’exode rural au Congo, en déplaçant la plupart des services disponibles en zone urbaine vers la zone rurale. Il pourra ainsi s’agir de la plupart des services administratifs, ainsi que des services d’e-éduction, de e-santé, voire même de e-commerce. Un autre moyen pour le gouvernement de rentabiliser la fibre optique déployée dans le pays à coup de milliards de F Cfa.

De prime à bord, le ministre Léon Juste Ibombo s’est dit ouvert à un projet qui va développer le secteur de l’économie numérique congolais, tout en promettant à la délégation sud-africaine de mettre à leur disposition des facilités pour faire aboutir l’idée de l’installation de leur société au Congo.

Le SG de l’ONU salue le cessez-le-feu entre Brazzaville et le Révérend Pasteur Ntumi

Antonio Guterres s’est félicité de l’accord du 23 décembre entre le gouvernement du Congo et le groupe dirigé par le Révérend Pasteur Ntumi

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s’est félicité de la signature d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement de la République du Congo et le groupe dirigé par le Révérend Pasteur Ntumi.

« Le secrétaire général espère que l’accord aboutira à un règlement pacifique et durable du conflit dans la région du Pool et permettra d’améliorer la situation humanitaire dramatique dans laquelle se trouve la région », a déclaré mardi, 26 décembre, Stéphane Dujarric, porte-parole de M. Guterres, dans un communiqué.

Le porte-parole a souligné que les Nations Unies sont prêtes à soutenir les parties dans la mise en œuvre de l’accord.

Situé dans le sud du Congo, le Pool est un département producteur de pétrole. Des violences y ont éclaté en avril 2016, causant le déplacement d’une personne sur trois. Les affrontements ont exposé les habitants locaux à des violations présumées des droits de l’Homme, y compris des violences sexuelles et des menaces.

Le gouvernement de Brazzaville et le Révérend Pasteur Ntumi ont signé le 23 décembre un accord pour cesser les hostilités.

La pièce congolaise « Au nom du Père, du Fils et de JM Weston » jouée au théâtre Jean Vilar de Vitry sur Seine (France)

« Au nom du Père, du Fils et de JM Weston » de Julien Mabiala Bissila a été jouée jeudi 21 décembre au théâtre Jean Vilar de Vitry sur Seine

Non, on ne se lasse pas d’une si grande gravité ! Surtout quand elle est servie par un trio splendide, au langage truculent, à la présence apodictique. Jeudi 21 décembre au théâtre Jean Vilar de Vitry sur Seine, se jouait à nouveau Au nom du Père, du Fils et de JM Weston de Julien Mabiala Bissila, une pièce saluée par la critique et primée aux Journées de Lyon des auteurs de théâtre en 2011, sélectionnée par Radio France pour deux lectures publiques – une pour France Culture et une pour RFI, à l’occasion du festival d’Avignon 2013.

Comme à l’accoutumée, les Congolais de France brillaient par leur absence, à l’exception de quelques férus de culture, de la grande Culture (Jackson Babingui, Morley Moussala, Anthony Mouyongui, Alvie Bitemo, etc.) Normal, ils sont fâchés avec la Culture. Qu’à cela ne tienne ! Le public français était venu en grand nombre, s’extasier du verbe congolais.

Au nom du Père, du Fils et de JM Weston évoque l’histoire de deux frères survivants d’une guerre prétendument ethnique, ayant eu lieu au Congo. Ils reviennent sur les lieux de leur enfance, vers Kinsoundi, à Brazzaville, à la recherche du passé. Mais, surtout, d’une paire de chaussures dont tout Sapeur digne de ce nom se doit d’avoir : JM Weston. Oui, au milieu des débris, du chaos, se trouve toujours une lueur d’espoir et cette lueur d’espoir est symbolisée par la paire de chaussures Weston. La Sape n’est-elle pas cette « grâce d’exister, cette stupeur d’être » ? Elle est «  l’amitié que chacun se doit », « une absolue perfection, et comme divine, de savoir jouir loyalement de son être… Notre grand et glorieux chef-d’œuvre c’est de vivre à propos. Toutes autres choses, régner, thésauriser, bâtir, n’en sont qu’appendicules et adminicules pour le plus. » (Montaigne)

La quête symbolique – celle de la paire de chaussures – se double d’une recherche mémorielle. Le but est la catharsis (Et, en représentant la pitié et la frayeur, elle (la représentation) réalise une épuration (catharsis) de ce genre d’émotions), de vomir la douleur générée les souffrances vécues par la famille. Pari réussi ! Au sortir de cette représentation, chacun est en effet comme face à lui-même, face à son inhumanité. Chacun est face à l’absurdité de la haine.

Par cette pièce, Julien Mabiala Bissila montre toute l’étendue de son talent d’ouvrier des mots. Car les mots ici se font autres. Des volutes de fumées opiacées. Enivrants. Un humour noir servi par une prose immensément truculente, voire rageuse. Malentendus et répliques vous donnent le sentiment de participer à la scène.

Clin d’œil à l’immense Papa Wemba quand résonne la chanson Proclamation. Clin d’œil à Rapha Boundzéki quand Marcel Mankita entonne Parisien Refoulé. Clin d’œil aux précurseurs de la Sape, à l’instar de Francos Ouomo. Le nkélo (théorie) a été dit, s’il vous plaît, en…lari. Comme pour signifier que la Sape se décline en lari, pas en français ni en anglais. Et il est aussi question de la djatance, exécutée par un Criss Niangouna au meilleur de sa forme.

A vrai dire, Au nom du Père, du fils et de JM Weston (bientôt Corthay ou Green ?) est une pièce de théâtre sur la vie. Du moins sur l’amour. Le vrai amour. Voilà !

Congo: des jouets pour les enfants déplacés du Pool

Le partage de jouets a eu lieu le 24 décembre à Kinkala, le chef-lieu du Pool où le gouvernement et les miliciens ninjas du pasteur Ntumi ont signé un accord de cessez-le-feu

Au Congo-Brazzaville, le mouvement citoyen « Le Ras-le-Bol » a procédé le 24 décembre à la distribution des jouets aux enfants déplacés du Pool. Le partage de jouets a eu lieu à Kinkala, le chef-lieu du Pool où le gouvernement et les miliciens ninjas du pasteur Ntumi ont signé un accord de cessez-le-feu.

Après près d’un mois de collecte de jouets et d’argent, les membres du Ras-le-bol ont fait le partage auprès des enfants déplacés du Pool. Il n’y a pas eu assez de jouets pour tous les enfants vivant dans les sites.

Selon le coordonnateur du mouvement citoyen, Franck Nzila Malembe, les acteurs politiques et de la société civile se sont très peu pour engagés à être solidaires avec les enfants du Pool.

« Il y a eu plus des pauvres qui ont donné. Les mamans qui vendent au marché, les populations dans les quartiers ont vraiment manifesté leur solidarité », a reconnu le coordonnateur du Ras-le-bol, indiquant par ailleurs que la campagne de collecte visait à attirer l’attention sur la guerre du Pool et être solidaire avec tous les enfants déplacés en cette période de noël.

Avec le peu de dons reçus, les membres du Ras-le-bol ont choisi des jouets accessibles à tous les enfants dont l’âge varie entre zéro et seize ans.

« Nous essayons de discuter les prix pour acheter le maximum de jouets possible. Nous prenons les poupées pour les filles et les voitures ou ballons pour les garçons », a dit Luce Ngangoue, membre du mouvement, surprise en pleine course de jouets au marché Poto Poto de Brazzaville.

Après avoir fui les violences dans leurs villages, les enfants du Pool vivent dans la grande précarité.

Ils manifestent le besoin d’une grande assistance, surtout dans cette période des fêtes de fin d’année.

Pour Brice Makosso de la Commission diocésaine Juste et Paix de Pointe-Noire, il faut donner deux types de jouets à ceux qui souffrent dans le Pool.

« D’abord la paix, car noël c’est la naissance de Jésus-Christ, le prince de la paix, ensuite un petit jouet pour tous ces enfants qui n’ont pas provoqué cette guerre, mais qui en souffrent », a-t-il indiqué.

Les jouets ont été distribués dans cinq sites de déplacés à Kinkala. Quelque 300 enfants ont pu être servis, selon Charlen Kinouani, membre du Ras-le-bol.

« Nous avons préalablement identifié les enfants pour bien distribuer le peu que nous avons pu collecter », a-t-il expliqué.

Les enfants du Pool ont reçu un autre cadeau : le gouvernement et les miliciens ninjas du Pasteur Ntumi ont signé un accord de cessez-le-feu, pour la cessation des hostilités dans ce département.

Congo: une commission nationale pointe des problèmes de gestion des fonds publics

Dans un rapport d’enquête rendu public ce week-end, la Commission nationale de lutte contre la corruption, la fraude et la concussion a dénoncé la mauvaise gestion des fonds publics destinés au paiement des bourses des étudiants, des pensions de retraite, et surtout une gestion scabreuse du CHU de Brazzaville

Les enquêtes diligentées par la Commission nationale de lutte contre la corruption, la fraude et la concussion visent l’amélioration de la gouvernance au Congo.

Elles visent les secteurs de l’éducation, notamment la gestion des bourses des étudiants, mais aussi la gestion des pensions de retraite, des fonds destinés à l’achat des antirétroviraux et la gestion du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville où de nombreux dysfonctionnements ont été constatés.

Lamyr Nguelé, le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, détaille :

« La Commission a constaté que la subvention de l’Etat n’est pas dépensée d’une manière équitable : sur une subvention de 4,8 milliards par an, la part réservée à l’achat de médicaments représente à peine 0,4 %, soit la somme de 19 millions 44 000. Les gestionnaires du CHU n’observent pas les règles de l’orthodoxie financière. À titre d’exemple, la majorité des paiements au bénéfice des différents fournisseurs a été faite sans pièces comptables, c’est-à-dire sans pièces justificatives. »

Dans tous les secteurs enquêtés, la gestion laisse à désirer.

La toute dernière mission du Fonds monétaire international (FMI) au Congo-Brazzaville a aussi relevé des faiblesses dans la gouvernance des finances publiques et une corruption qui ne cesse de gagner du terrain.

Congo: l’accord de paix du Pool est-il réel?

Le gouvernement de Brazzaville a annoncé, durant le week-end de Noël, un accord de paix avec les rebelles du pasteur Ntoumi, dans la fertile région du Pool

Le gouvernement de Brazzaville a annoncé, durant le week-end de Noël, un accord de paix avec les rebelles du pasteur Ntoumi, dans la fertile région du Pool. Des opposant au régime Sassou Nguesso affirment cependant qu’il a été signé par un homme de Ntoumi libéré de prison pour l’occasion et qu’il n’engage pas vraiment les combattants.

Le Congo-Brazzaville a connu cinq conflits armés depuis 1993, opposant divers chefs de guerre entre eux, notamment Denis Sassou Nguesso, officier originaire du nord, qui totalise 33 ans à la Présidence de la République (1979-1992 et 1997 à aujourd’hui). En 1998, les miliciens « Ninjas » du Pool (région fertile du sud du pays, entre Brazzaville et le port de Pointe-Noire) qui avaient déjà guerroyé sous l’autorité de Bernard Kolelas, sont réunis par Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntoumi, pour un nouveau conflit, qui s’étendra jusqu’en 2003-2005. En 2007, il se voit proposer un poste dans le cabinet du président Sassou Nguesso, qu’il acceptera deux ans plus tard, sortant enfin de sa retraite du Pool pour gagner Brazzaville.

Référendum constitutionnel

Entre 2014 et 2016, toutefois, le président Sassou procède à un recensement de la population controversé, puis à un référendum – entaché d’irrégularités – modifiant la Constitution afin de lui permettre de s’incruster au pouvoir, puis à une élection présidentielle ne laissant aucune chance à ses adversaires – dont deux sont aujourd’hui en prison pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ». C’en est trop pour le pasteur Ntoumi, alors âgé de 52 ans, qui a repris le maquis en avril 2016.

Or, samedi 23 décembre, les autorités de Brazazaville ont annoncé qu’un accord avait été signé entre le ministre de l’Intérieur et un des hommes de Ntoumi, Jean-Gustave Ntondo. Le gouvernement assure que ce dernier est un représentant du chef rebelle. Mais un collectif d’opposants au président Sassou, « Sassoufit », a indiqué à l’AFP que « M. Ntondo était en prison. Il a été libéré, il est surveillé, il n’est pas libre de ses mouvements… Il n’a pas été en contact avec ceux qui sont dans le maquis ». M. Ntondo a en effet été libéré le 6 novembre et assure avoir été en contact avec le pasteur Ntoumi depuis lors.

L’accord signé entre le ministre de l’Intérieur et M. Ntondo prévoit que la partie rebelle s’engage à « faciliter le ramassage des armes détenues par les ex-combattants » et à « ne créer aucune entrave » au rétablissement de l’autorité de Brazzaville dans le Pool. En échange, le gouvernement garantit « le processus de démobilisation, de réinsertion professionnelle, sociale et économique des ex-combattants après le ramassage des armes ». Sera-t-il appliqué?

L’accord de paix dans le Pool a été signé « sous contraintes » selon un collectif d’opposants

L’accord a été signé entre le gouvernement et Jean-Gustave Ntondo, présenté par les autorités comme le représentant du chef rebelle, Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, qui a pris les armes en avril 2016

Le Congo-Brazzaville a annoncé samedi un accord de paix pour mettre fin aux hostilités à huis clos avec les rebelles de la région du Pool, qui s’étaient soulevés en avril 2016 contre Brazzaville.

Un accord signé « sous contraintes » a cependant dénoncé auprès de l’AFP un collectif d’opposants.

Le ministre congolais de l’Intérieur, Raymond Zéphyrin Mboulou, a supervisé la signature de cet « accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités » avec Jean-Gustave Ntondo, présenté par les autorités comme le représentant du chef rebelle, Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, qui a pris les armes en avril 2016.

L’accord a été signé dans le département du Pool à Kinkala, à 70 km au sud de Brazzaville, avant une conférence de presse dans la capitale.

« L’accord entre en vigueur aujourd’hui » (samedi), a déclaré M. Ntondo, secrétaire général du Conseil national des Républicains (Cnr), le parti du pasteur Ntumi.

« L’accord est une bonne nouvelle à un moment où la situation économique n’est pas très bonne », a réagi auprès de l’AFP le porte-parole du gouvernement Thierry Moungalla.

Adversaire du régime du président Denis Sassou Nguesso, le collectif Sassoufit a cependant dénoncé « un accord sous contrainte ».

« M. Ntondo était en prison, il a été libéré, il est surveillé, il n’est pas libre de ses mouvements…Il n’a pas été en contact avec ceux qui sont dans le maquis », a indiqué à l’AFP depuis Paris le porte-parole de ce collectif principalement actif sur internet, Andrea Ngombet.

« Que vaut réellement un accord signé sous la menace de la torture et de la prison ? Rien », a ajouté le collectif dans un communiqué.

Après plusieurs mois de prison, Jean-Gustave Ntondo et l’un des porte-parole du pasteur Ntumi, Franck Euloge Mpassi, ont été libérés le 6 novembre. Ils affirment avoir été en contact avec Ntumi depuis leur libération jusqu’à la signature de l’accord.

Huis clos médiatique 

Les « Ninjas » du Pasteur Ntumi ont pris les armes dans le département du Pool au sud de Brazzaville en avril 2016 contestant la réélection du président Denis Sassou Nguesso, qui cumule 33 ans au pouvoir dont 20 d’affilée.

La violence des rebelles et la réponse militaire de Brazzaville a eu lieu dans un huis clos médiatique total.

Le conflit a engendré des conséquences bien réelles pour l’économie malade du Congo-Brazzaville, pays pétrolier d’à peine cinq millions d’habitants touché par une sévère récession depuis que le prix du baril plafonne à 50-60 dollars.

Le chemin de fer Congo-Océan et la route entre Brazzaville et le port pétrolier de Pointe-Noire ont été coupés à la circulation en novembre 2016 en raison de l’insécurité.

Les élections législatives n’ont pas pu se tenir dans neuf des quatorze circonscriptions du Pool en juillet dernier. Le Parti congolais du Travail (PCT) du président Sassou Nguesso a sans surprise hérité d’une confortable majorité à l’Assemblée.

Surtout, les violences ont placé 138.000 personnes dans une situation humanitaire difficile, selon les estimations.

Selon cet accord dont l’AFP a reçu copie et qui tient en deux paragraphes, le révérend Pasteur Ntumi Bintsamou Frédéric s’engage à « faciliter le ramassage des armes détenues par les ex-combattants » et à « ne créer aucune entrave » au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le département du Pool.

Le gouvernement s’engage lui à garantir « le processus de démobilisation, de réinsertion professionnelle, sociale et économique des ex-combattants après le ramassage des armes ».

Brazzaville veut aussi garantir « la réinstallation des populations dans leurs localités d’origine » et la « libre circulation des personnes, des biens et des services dans le département du Pool ».

Une commission mixte paritaire sera mise en place pour l’application de l’accord.

Le Pasteur Ntumi demandait aussi « l’arrêt immédiat des bombardements dans le Pool » et la « libération sans condition de tous les détenus politiques », affirme le porte-parole du collectif Sassoufit.

Après être déjà entré en rébellion contre Brazzaville depuis sa région du Pool de 1998 à 2003, Ntumi était ensuite devenu un notable local, avant de se rebeller de nouveau en 2016.

Deux anciens candidats à l’élection présidentielle de 2016, Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, sont en prison, officiellement poursuivis « pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ».

Des activistes ont demandé cette semaine la libération de l’opposant Paulin Makaya, arrêté le 25 novembre 2015 pour avoir organisé une marche interdite contre le changement de Constitution, et condamné à deux ans de prison. Ses soutiens estiment qu’il a purgé sa peine.

 

 

Congo: les pygmées demandent à être consultés avant toute exploitation forestière

Le pasteur Richard Bokodi de l’Association Baaka de la Likouala dénonce le fait que leurs « forêts sacrées » ne soient pas respectées

Les populations autochtones ou pygmées demandent que les autorités tiennent compte de leur libre consentement lorsqu’il s’agit de développer les projets dans leurs terroirs au Congo-Brazzaville.

Elles se disent lésées car elles ne sont pas souvent consultées.

Le pasteur Richard Bokodi de l’Association Baaka de la Likouala dénonce le fait que leurs « forêts sacrées » ne soient pas respectées.

« Nous voulons être associés dans tout ce qu’ils veulent faire chez nous. Lorsqu’ils partent seuls en forêt, les dégâts sont souvent irréparables », indique ce leader autochtone de Dongou dans la Likouala.

La même plainte est présentée par Guy Serge Ngoma, autochtone du Niari, qui appelle à la prise en compte de leur avis avant d’initier tout projet. « Nous avons des enfants qui vont à l’école, il faut désormais les associer dans ce genre de chose. Il ne faut pas penser que nous les autochtones ne valons rien », déplore M. Ngoma.

Ces populations riveraines de forêts ne sont pas consultées par les pouvoirs publics ou les entreprises privées qui viennent exploiter le bois ou la mine dans leur territoire. Leur statut de populations autochtones suffit pour que leur avis ne soit pas sollicité.

Le coordonnateur du Réseau national des populations autochtones du Congo (Renapac), Jean Nganga estime que l’ère du sel et du savon donnés en échange pour accéder à leurs forêts ou leurs patrimoines culturels, est désormais révolue. « Maintenant, nous veillons à ce que tous ceux qui approchent les autochtones obtiennent au préalable un consentement libre. C’est obligatoire », insiste M. Nganga.

Dans certaines régions du Congo, les choses bougent. Les acteurs de la société le reconnaissent, car ils ont longtemps contribué à la reconnaissance des droits des populations autochtones. « Dans la Sangha, ce n’est plus un problème avec les sociétés forestières, surtout celles qui travaillent dans les concessions aménagées et qui exportent du bois certifié. Elles tiennent compte des autochtones », révèle Moïse Lantoum de la société civile.

« Dans la Lekoumou, on fait aujourd’hui l’effort de ne plus traiter les questions concernant les autochtones sans les associer. Certes, il y a encore des efforts à faire dans la relation bantou-autochtone, mais sur ce point de consultation, il y a une importante évolution dans notre département », témoigne Joseph Ngoma Ndolo de l’Association pour la protection de la faune et de la flore, basée à Sibiti.

Les populations autochtones représentent 10% des quatre millions des Congolais de Brazzaville. Mais leur place dans le développement du pays tarde à être précisée. Ils sont souvent considérés comme des sous hommes.

Pool : Accord sous contrainte, paix des charniers ?

Par Andréa Ngombet, Coordinateur du Collectif #Sassoufit

Après les fausses dettes, les faux rapports au FMI, les fausses attaques de Ninja en RDC, le faux terroriste islamiste, serions nous face à une fausse paix de Noël ?

Comment croire à la réalité d’un accord de paix qui s’effectuerait en écartant l’ensemble de la classe politique, la société civile congolaise et le journaliste Ghys Fortuné Dombe emprisonné justement pour complicité supposée avec Ntumi ?

Le discrédit est immense pour Sassou Nguesso qui ne comptait déjà plus dans les cercles politiques internationaux. Ce gouvernement est celui qui a bombardé sciemment des populations civiles, emprisonné, torturé et enlevé des personnes en raison de leur origine ethnique supposée. Cette fausse paix le disqualifie définitivement, aux yeux de tous, pour continuer à diriger l’Etat congolais.

Quel crédit peut on apporter à des accords signés par un émissaire qui hier encore croupissait dans les geôles de la tristement célèbre DGST ?

La paix pour Sassou, c’est la reddition, l’assassinat ou l’emprisonnement de ses opposants. Il l’a longuement démontré en violant systématiquement tous les accords de paix depuis son retour par les armes en 1997.

Le Collectif Sassoufit, organisation de la société civile congolaise, en remplacement de cet accord sous contrainte, propose  un accord élargi à l’ensemble des acteurs pour la paix véritable au bénéfice de l’ensemble des Congolais dont voici le contenu :

  1. Libération des prisonniers politiques
  2. Déploiement d’une force internationale d’interposition pour désarmer les parties
  3. Création d’une commission vérité, justice et réconciliation sur les violations des droits humains.
  4. Ouverture d’une négociation sous contrôle international pour aboutir à une transition.