Congo-Présidentielle 2026 : Frédéric Bintsamou alias Pasteur Ntumi entre en lice

L’ancien chef rebelle et leader du Conseil national des républicains (CNR) a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle prévue en mars 2026, lors d’un meeting à Kinkala, dans le département du Pool.

 

C’est désormais officiel. Frédéric Bintsamou, plus connu sous le nom de Pasteur Ntumi, sera candidat à la prochaine élection présidentielle au Congo-Brazzaville. L’annonce a été faite le samedi dernier à Kinkala, chef-lieu du département du Pool, à l’occasion du lancement de la campagne d’adhésion à son parti, le Conseil national des républicains (CNR).

Devant une foule conquise rassemblée sur l’esplanade de la gare routière de Kinkala, celui que l’on considère comme une figure emblématique – et controversée – de la scène politique congolaise a déclaré sans ambages : « Oui, effectivement. On ne crée pas un parti pour que vous soyez toujours derrière quelqu’un. S’il y a une élection dans ce pays, elle ne se fera plus sans le CNR ».

Dans un ton plus mobilisateur, il a appelé la jeunesse congolaise à se rallier à sa vision : « Jeunesse congolaise, l’heure est à l’engagement. Rejoins le CNR, porte la voix du changement, construis l’avenir avec fierté, dignité et courage. Le futur du Congo commence par toi. Le CNR, c’est l’espoir d’une génération. »

Personnalité clivante, Frédéric Bintsamou reste associé à une page sombre de l’histoire récente du Congo. À la suite de la réélection contestée du président Denis Sassou-Nguesso en mars 2016, ses anciens miliciens Ninjas avaient affronté les forces armées congolaises dans un conflit qui a duré une année. Ce conflit, selon plusieurs ONG, avait alors provoqué le déplacement de quelque 300 000 personnes dans le département du Pool.

Depuis la fin des hostilités en 2017, le pasteur Ntumi s’était fait discret. Mais en dépit de son retrait apparent, il continue de hanter le paysage politique congolais. Fort de plus de deux décennies de présence sur la scène nationale, il demeure l’un des rares acteurs capables de faire évoluer ou d’entraver un processus de paix fragile dans le pays.

Son retour au-devant de la scène et sa candidature à la présidentielle de 2026 promettent donc de rebattre les cartes d’un jeu politique dominé depuis des décennies par le président Denis Sassou-Nguesso. Au Congo, tout le monde en est conscient : avec Pasteur Ntumi dans la course, rien ne sera laissé au hasard.

Congo : des proches du pasteur Ntumi demande sa réhabilitation

L’ancien chef rebelle et dirigeant du Conseil national des républicains (CNR), vit retranché dans son fief du Pool.

Des proches du pasteur Ntumi, ancien chef rebelle, ont demandé au gouvernement la réhabilitation de celui qui vit retranché au Pool, un département du sud du pays qui avait été le théâtre d’une nouvelle crise, en 2016-2017.

Au Congo, après la dernière crise de la région du Pool dans le sud du pays (2016-2017), crise née de la contestation de la réélection du président Denis Sassou-Nguesso en 2016, le pasteur Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi, avait perdu son statut de Délégué général chargé de la promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de guerre. Ces derniers jours, les proches de l’ancien chef rebelle demandent sa réhabilitation.

Ce sont les accords de paix conclus fin 2017, entre le gouvernement et le camp du pasteur Ntumi, qui ont mis un terme au conflit. Il était donc prévu dans les termes de l’accord que le gouvernement lui définisse un statut particulier.

Depuis lors, l’ex-chef rebelle et dirigeant du Conseil national des républicains (CNR), une formation politique qui se réclame de l’opposition, vit retranché dans son fief du Pool.

« Il n’y pas un signal fort du côté du gouvernement »

Sa réhabilitation professionnelle et la réinsertion de ses éléments, les ex-combattants ninjas, préoccupent Ané Philippe Bibi, chargé de l’organisation du CNR : « Nous rappelons au gouvernement qu’il est de bon aloi, afin de consolider les acquis de la paix dans le département du Pool, que le statut particulier du révérend-pasteur Ntumi soit déterminé, concomitamment à la procédure de réinsertion socio-économique des ex-combattants. Aujourd’hui, cinq ans après la signature de l’accord, l’on peut dire avec certitude et assurance que, de ce point de vue, il n’y pas un signal fort du côté du gouvernement pour déterminer la stature parfaite du révérend-pasteur Ntumi en ce qui concerne ses fonctions. »

La détermination du statut du pasteur Ntumi devrait renforcer sa sécurité par l’affectation d’une garde, selon Ané Philippe Bibi qui appelle également l’armée à libérer deux domaines privés du révérend qu’elle occupe dans le Pool.

Pour le moment, les déclarations des proches du pasteur faites ces derniers jours n’ont pas encore suscité une réaction des autorités gouvernementales.

Congo : le CNR a l’autorisation de reprendre ses activités

Le parti du pasteur Ntumi avait été suspendu en avril 2016, suite à la reprise des affrontements dans le département du Pool.

Le Conseil national des républicains (CNR) a eu l’autorisation de recommencer ses activités au Congo. Selon une source gouvernementale, la décision a été notifiée au Pasteur Ntumi dans une correspondance qui lui a été adressée par le ministre de l’Intérieur Raymond Zephyrin Mboulou.

« C’est une décision de nature à renforcer la paix dans le Pool, une paix acquise grâce aux accords signés entre le gouvernement et le Pasteur Ntumi en décembre 2017 », a expliqué un responsable de la Commission chargée de l’application de ces accords.

Du côté du pasteur Ntumi, c’est avec réserve qu’on accueille la nouvelle.

« Nous avons bien accueilli la nouvelle. Elle est bonne certes, mais le souhait serait, comme l’exige le droit, de lever la suspension par un arrêté ministériel et non par une simple correspondance », a indiqué à RFI un proche du Pasteur Ntumi qui a requis l’anonymat.

Rappelons que le CNR s’est toujours réclamé de l’opposition.