Congo : un concours de sape organisé au quartier Mpaka

Dénommé Fashion covid-19, le concours de la sape (Société des ambianceurs et pesonnes élagantes) sera organisé à Pointe-Noire, du 5 au 26 septembre.

 

C’est sur le thème « Luata wa toma », c’est-à-dire habille-toi pour être élégant, que se tiendra le concours de la sape qui regroupera près de quinze participants. Le but est de valoriser la culture et promouvoir l’entrepreneuriat dans le domaine de la mode. C’est une initiative de l’Espace covid-19 dédié aux artistes pour leur promotion.

Ainsi, chaque dimanche jusqu’au 26 septembre il y aura au quartier Mpaka, dans le strict respect des gestes barrières, des parades vestimentaires au cours desquelles les différents candidats rivaliseront dans l’art de la frime et des fringues devant le public et le jury d’évaluation composé du conseiller socio-culturel du maire de Tié-Tié, du promoteur de l’espace covid-19, du président du comité d’organisation et de trois autres membres du jury. Le comité d’organisation, quant à lui, a pour membres le promoteur de l’espace, le président des sapeurs de Pointe-Noire,  un contrôleur vestimentaire, un styliste-habilleur et un représentant de la mairie.

Gilbert Goma vient de publier « La Sape / L’art de bien s’habiller au Congo-Brazzaville »

Au-delà de la Sape, l’auteur porte un éclairage sur les origines de cet art de bien s’habiller au Congo-Brazzaville en appui de l’histoire précoloniale.

Gilbert Goma, l’auteur de La Sape / L’art de bien s’habiller au Congo-Brazzaville, paru aux Editions Horus, a saisi l’occasion de présenter son ouvrage au public parisien lors de sa conférence, le dimanche 19 mai dernier, aux festivités de Congo Na Paris. Parmi les premiers lecteurs potentiels ayant reçu le livre en dédicace : Armel le Bachelor, de la Maison Connivences, et l’écrivain Henri Lopes.

Cet ouvrage met en lumière les origines de la Sape et les valeurs qu’elle porte en substance. À travers ses 175 pages, il est certes question de découvrir les codes du style et de l’élégance, de retrouver les réponses aux questions stratégiques du parfait sapeur : « comment s’habiller comme un vrai gentleman ? », « comment être bien habillé pour appartenir au cercle des sapeurs ? », « comment harmoniser ses couleurs ? », « comment porter un costume ? » ou « comment nouer le nœud de sa cravate ou choisir ses accessoires ? ». Mais son originalité réside également dans le fait qu’il aborde la Sape aux temps méconnus se situant avant la colonisation.

L’auteur démontre que depuis le rayonnement du royaume du Kongo, la Sape appartenait aux us et coutumes de cette royauté. Dès lors, il admet que ce code vestimentaire est un art de vivre qui fait partie de la culture congolaise. Il explique que cet art du vêtement avait atteint un haut niveau dans ce royaume avant l’arrivée des Européens au 15e siècle, mais son évolution a été bloquée par l’esclavage et la colonisation qui ont détruit l’organisation sociale de ce grand royaume.

Contextualisant la Sape de nos jours, Gilbert Goma souligne que l’art de bien s’habiller recèle d’immenses potentialités aussi bien au plan économique, avec les industries de l’habillement et du textile, qu’au plan culturel. « Et, pour peu que la Sape soit considérée comme une matière première, créatrice de richesses, elle peut contribuer au développement du Congo », confie-t-il.

Un livre sur la Sape, c’est à la fois des références aux écrits et aux photos de modèles. Parmi les illustrations : Louis Portella, tailleur à Loango à la fin du 19è siècle ; le chef coutumier à Loango, Makosso, contre-maître de la Route des caravanes  pour les plus anciens ; de la nouvelle génération, Jean-Pierre Ngouakou, Jean Marc Aloni, Djo Balard, Ben Moukacha, Euloge Mavoungou, Arlène Peleka, Ahmed Yala, Lydia, Chardel Matsanga, Charles Frickoum, Norbat, Blaise Victime de la Sape ou Huguette Moussodia.