Congo-arriérés de pensions : les retraités de la CRF demandent l’intervention du Sénat

Ils ont rencontré jeudi 05 octobre 2022à Brazzaville, le président du Sénat Pierre Ngolo pour exposer leur problème d’arriérés de pensions.

 

Les membres de l’Union pour la défense des retraités de la Caisse de retraite des fonctionnaires (UDIR/CRF) et la Coordination nationale des associations des retraités affiliés à la CRF, ont eu une rencontre avec le président du Sénat, Pierre Ngolo. C’était à Brazzaville jeudi 5 octobre 2022. Ils ont sollicité l’intervention de cette institution pour le paiement de 39 mois d’arriérés de pensions.

Ayant obtenu la totalité de leurs pensions de retraite dans le budget de l’Etat exercice 2022, les retraités de la Caisse de retraite des fonctionnaires (CRF) sollicite du gouvernement une prise en compte effective des pensions dans le budget de l’état exercice 2023.

« La loi de finances 2023 étant en préparation, nous sommes revenus plaider, une fois de plus, au président de la chambre haute du Parlement, Pierre Ngolo, pour que le gouvernement fasse la même chose dans la loi de finances 2023 », a indiqué le président de UDIR/CRF, Eugène Bakoula,

Ces derniers réclament également le paiement de trente-neuf (39) mois d’arriérés de pensions ainsi que l’harmonisation de la valeur du point d’indice dont le gouvernement avait pris l’engagement de relever à tous les agents de l’Etat.

Congo : 39 000 retraités réclament des arriérés de pensions

À l’appel de leur Syndicat ces pensionnaires ont lancé ce lundi 10 mai 2021, un sit-in devant la primature même si celle-ci n’a pas plus de locataire.

 

À l’appel de leur Syndicat au moins 39 000 pensionnés de la Caisse de retraite des fonctionnaires (CRF) lancent ce lundi 10 mai 2021 un sit-in illimité devant la primature, même si celle-ci n’a pas plus de locataire puisque le Congo attend la nomination d’un nouveau Premier ministre depuis une semaine. Ces pensionnés demandent le paiement de plus de 33 mois cumulés d’arriérés de pensions. Nombreux vivent une situation sociale difficile.

Tête rasée, une montre sur le bras droit, son pantalon jeans négligemment enfilé, Raymond Kihoulou, un ancien employé de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) est arrivé visiblement en colère à la réunion qui a décidé de l’organisation du sit-in des retraités. Ils disent avoir épuisé toutes les voies pour obtenir le paiement de leurs arriérés de pension.

Quelques jours avant cette réunion, Raymond Kihoulou a simplement demandé aux agents des compagnies d’eau et d’électricité qui lui brandissaient des factures de repasser plus tard. « Nous traversons une situation très difficile. C’est très difficile d’autant plus que je suis incapable de faire face aux factures d’eau et d’électricité. De temps en temps nous faisons appel à l’aide des pays amis parce que les pensions sont payées en dents de scie. Nous avons touché notre pension en décembre. Ça fait plus de quatre mois. C’est difficile de vivre sans pension », clame ce retraité impayé depuis des mois.

Cet homme a travaillé pendant plus de 30 ans. Il ne comprend vraiment pas pourquoi il ne perçoit pas sa pension : « Je ne vois pas la raison parce que l’argent est retiré à la source. Dès qu’on paie les fonctionnaires, il faut automatiquement penser aux retraités. Je crois que c’est un fait exprès, un manque de volonté, une mauvaise gouvernance. »

Raymond Kihoulou et ses collègues retraités pensent qu’ils sont victimes d’un « détournement d’argent des allocations ». Ils ne comprennent surtout pas la précarité dans laquelle ils vivent après une période électorale où l’argent a coulé à flot, notamment pendant la campagne.

Congo : le confinement, un deuxième malheur pour les retraités

Devenus plus que jamais inactifs, ils appellent le gouvernement au secours et à plus de solidarité.

Les pensionnés de la Caisse de retraite des fonctionnaires (CRF) qui accusent au moins vingt mois d’arriérés de pensions et ceux des sociétés étatiques et paraétatiques liquidées, en attente d’une prise en charge, vivent le confinement comme un deuxième malheur.

C’est à l’aide d’un solide crochet que Daniel Tsoumou Ngouaka ferme le portail de sa parcelle. Il filtre les visiteurs : seuls ceux qui portent leurs masques son autorités à entrer chez ce journaliste à la retraite qui se présente comme un vulnérable en raison de son âge bien avancé.

Le confinement et les arriérés de pensions qu’il accuse sont pour lui une double peine : « Nous sommes des serpents sans venin et ne présentons aucun danger pour le pays dit-on. Je trouve cela aberrant pour des gens qui ont travaillé. Nous avons travaillé pour ce pays et ne pouvons pas mériter le sort qui nous est réservé aujourd’hui. Ce que nous vivons aujourd’hui est une très lourde peine à laquelle il faut ajouter les maladies », témoigne Tsoumou Ngouaka.

« Le malheur ne vient jamais seul. Le confinement est le deuxième malheur »

Le Covid-19 et le confinement ont arrêté net un concert de casseroles de plus de deux mois organisé par plusieurs centaines d’ex-travailleurs de l’ancien Office national des postes et télécommunications (ONPT) qui réclament leur prise en charge par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). C’est sans la moindre assistance qu’ils vivent le confinement, selon Gilbert Edouli, le président de leur syndicat.

« Les travailleurs de l’ex-ONPT sont meurtris. On dit très souvent que le malheur ne vient jamais seul. Le confinement est le deuxième malheur qui est en train de fouetter les ex-travailleurs de l’ONPT », déplore Gilbert Edouli.

Les retraités demandent tout simplement au gouvernement d’être plus regardant alors que le Congo attend un deconfinement par paliers à partir du 16 mai. L’état d’urgence sanitaire a été prorogé par le Parlement jusqu’au 31 mai.

Congo : les retraités réclament quinze mois d’arriéré de pension

Ils se sont exprimés lors d’une assemblée générale ordinaire, le 26 avril, à Brazzaville, ces agents de la Fonction publique ayant fait valoir leur droit à la retraite.

Les retraités demande au gouvernement le paiement de la pension des mois de novembre et décembre 2016, pour les uns, et de quinze mois, pour les autres, ainsi que la non prise en compte de ceux qui sont déjà en possession de leurs arrêts de concession de pension signés depuis 2014, par la Caisse de retraite des fonctionnaires (CRF).

Ils ont aussi déploré le non reversement par le ministère des Finances et du budget du montant total des cotisations des fonctionnaires et assimilés actifs, équivalent au montant total des pensions, dans un compte de dépôt ouvert au nom de la CRF au Trésor; la suppression verbale et brutale de la subvention d’équilibre d’un milliard cinq cent millions francs CFA; le détournement des cotisations sociales des mois de novembre et décembre et bien d’autres, à l’origine du non-paiement de leur pension.

« Devant la gravité de la situation dans laquelle se trouvent plus de trente mille citoyens congolais qui ont pourtant rendu de bons et loyaux services à la nation et le silence des autorités qui ne semblent pas s’intéresser à ce problème, nous recommandons au bureau exécutif national de tout mettre en œuvre pour rencontrer les ministres en charge des Finances et budget, de la Fonction publique ainsi que le Premier ministre afin d’examiner les points inscrits dans le cahier des charges de la coordination », ont-ils dit. A cet effet, les pensionnés ont instruit le bureau exécutif de faire partie de l’organe de suivi chargé d’exécuter les recommandations du forum national sur la retraite, tenu à Brazzaville.

Il faut noter que l’assemblée générale ordinaire de la coordination nationale des associations des fonctionnaires et assimilés retraités affiliées à la CRF, la troisième du genre, a été dirigée par son président, Alphonse Lebvoua, qui a invité les membres à l’unité et à l’engagement afin de trouver des solutions idoines à leur situation.

Détournement de fonds à la CRF : 3 cadres placés en détention

Depuis le lundi 5 novembre, Bertrand Kanga Bokassa, ancien directeur financier de la CRF, Bruno Nianga ainsi que Frédéric Maniéké, directeur de cabinet du ministre Émile Ouosso, sont incarcérés à la Maison d’arrêt de Brazzaville.

L’affaire couvait depuis de nombreux mois déjà, suite à la révélation d’un présumé détournement de 9 milliards de francs CFA, destinés au payement de 2 mois de pensions des retraités de la CRF. La DGST qui planchait sur le dossier a déféré devant le juge 3 hauts cadres qui ont été placés en détention.

Alors que les retraités de la CRF cumulent des nombreux mois d’arriérés de pensions, il est désormais établi que le retard des payements ne résulterait pas seulement des difficultés de l’État à mobiliser dans les délais, les ressources nécessaires. Certains cadres commis à la tâche s’illustreraient par des détournements desdits deniers.

Même si la justice ne communique pas sur les faits reprochés aux trois hauts cadres, des indices concordants renvoient au détournement des 9 milliards de Francs CFA initialement destinés au payement de deux mois de pensions de novembre et décembre 2016, à l’époque où le ministre Émile Ouosso occupait le fauteuil de ministre du Travail et de la Sécurité sociale.

Dans cette affaire, le ministre qui a toujours soutenu que la CRF jouit d’une autonomie de gestion administrative et financière, réfute toute implication dans la disparition de ces fonds.

Le ministre Émile Ouosso soulignait il y a quelques mois que « les ordonnateurs de la CRF d’hier et d’aujourd’hui, les banquiers de la CRF sont à Brazzaville et pourront fournir plus d’informations pour clarifier et mieux élucider la situation afin de mettre un terme à cette vaste campagne d’instrumentalisation des pauvres pensionnés de la CRF. Et aux auteurs de ce complot de comprendre que les documents comptables aussi bien de la CRF, de ses banquiers, que du trésor public traduisent la situation réelle des comptes de la CRF, quiconque veut, peut s’en référer ».

Reste à la justice de donner les suites judiciaires à cette affaire dont les conséquences vis-à-vis des pensionnés de la CRF sont humainement dramatiques.

Détournement des pensions à la CRF : François Nguimbi exige une réaction de la justice

Le directeur général de la Caisse de retraite des fonctionnaires (CRF), demande à la justice de faire la lumière sur le sujet qui met à mal de nombreux pensionnaires.

La commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude dénonçait, dans l’un de ses rapports, le détournement de deux mois de pensions, notamment de novembre et décembre 2016 à la CRF. Elle annonçait par la même occasion la remise du dossier au procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville. Pour François Nguimbi qui a pris les fonctions après cette période, les pensions avaient été effectivement virées sur le compte LCB de la CRF, avant d’être sorties et portées disparues. « Aucun retraité n’a perçu le moindre franc de ces pensions. Donc, cela reste un problème d’actualité, un problème grave. J’ai une exigence : c’est qu’au nom des retraités, que ce dossier ne soit pas allé en justice pour y mettre la poussière dessus et porté disparu. Il faut qu’il soit traité, parce que c’est un devoir moral pour nous, pour l’Etat. Une fois que le gouvernement a fini par virer cette somme sur notre compte, continuité de l’administration oblige, j’en suis le responsable moral », a reconnu le nouveau directeur général.

En effet, François Nguimbi a insisté sur le fait que la justice congolaise puisse traiter cette affaire afin qu’une lumière soit faite et que les auteurs soient connus. « Si l’on venait à découvrir que c’est quelque chose qui n’est pas prévu, que le gouvernement nous rende cet argent des retraités et qu’il s’organise avec la justice pour le récupérer. C’est aussi une démarche possible », a-t-il insisté, précisant qu’il s’agit d’une dette exigible.

Environ six cent cinquante agents émargent au budget de la CRF

Faisant le bilan de son action, l’ancien ministre du Travail, de la fonction publique, chargé de la sécurité sociale a rappelé que sa première tâche a consisté au contrôle physique et documentaire de tous les agents évoluant à la CRF afin d’en déterminer, entre autres, la masse salariale. Ainsi, environ six cent cinquante travailleurs ont été recensés. Reconnaissant l’urgence de payer les pensions, il s’est interrogé si le nombre d’agents pouvait gêner la paie ou est un facteur des déséquilibres de tout le retard constaté. « Même si cela a forcément une incidence, je me suis dit pour l’heure, il faut s’attaquer à l’essentiel au lieu de chercher des boucs émissaires. Trouver sous l’autorité de la tutelle comment régler le problème de la paie des pensions des retraités parce que vous savez, il y a nombre de retraités qui, depuis des années, ont leurs décisions d’arrêtés de concession. Ayant cotisé, ils ont droit à la pension mais ne l’ont pas perçue jusqu’aujourd’hui », a-t-il rappelé.

Vers l’association paie des salaires et virement des pensions ?

Interrogé sur les arriérés de pensions que les retraités de la CRF cumulent actuellement (une dizaine de mois), il a remercié les retraités pour leur calme et, cependant, ne souhaite pas que leur prise en compte soit négligée. En effet, après une année 2017 très difficile pour les pensionnaires, le gouvernement a entamé depuis deux mois le paiement des mois de janvier et février 2018. Pour lui, il s’agit de la concrétisation du discours du chef de l’Etat du 30 décembre 2017 qui instruisait le gouvernement de veiller pour que les salaires et les pensions soient virés pendant la même période. « Je pense que c’est le cas ces derniers mois. Avant août on a viré une pension et maintenant on paie une autre. J’imagine que nous allons maintenant vers cette association paie des salaires et virement des pensions.  A nous de continuer de travailler pour mettre cela en exergue », espère l’ancien ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative.

Revenir aux fondamentaux

Pour éviter des détournements et des manipulations de fonds et autres tracasseries administratives, le directeur général de la CRF a annoncé l’envoi des retraités dans les différentes banques à travers l’opération « Bancarisation ». Justifiant sa démarche, il a rappelé que les paiements aux lieux d’assignation à travers la carte biométrique ont montré leurs défaillances. Il s’agit, entre autres, de la multiplication de ces cartes en plusieurs exemplaires par la CRF, permettant aux retraités de percevoir de fortes masses d’argent partout. Le but de la bancarisation, a-t-il dit, est de faire en sorte que la CRF puisse revenir à ses fondamentaux : gérer administrativement les effectifs.

C’est ainsi que depuis le 1er mars dernier, une disposition a été prise, renvoyant tous les retraités à la banque sans exception, sauf les lieux où il n’y a pas de banque. Cela permettra d’éviter le versement de quatre-vingts à cent millions FCFA à la commission chargée de payer les retraités. « Aujourd’hui, près de 70% sont déjà en banque (soit ceux qui ont plus de cent mille). Nous avons commencé par la phase de cent mille et allons descendre jusqu’à 0 FCFA, parce que de la même manière que le ministre de la Fonction publique ne gère que les effectifs sans intervenir dans les salaires, la CRF doit à partir de 2019 n’avoir qu’à gérer les effectifs et ne plus intervenir dans les fonds de pensions », a annoncé François Nguimbi, précisant que l’année prochaine, le budget de la CRF devra contenir les fonds des pensions, les fonds de fonctionnement et les fonds d’investissement.