Pont-route-rail Brazzaville-Kinshasa : début des travaux e 2021

Les travaux de construction du pont qui va relier Brazzaville de Kinshasa pourrait commencer dès l’année 2021, après l’étape de la ratification du projet par les parlements des deux pays, et surtout le déblocage des fonds.

L’évolution du projet intégrateur porté par l’Union africaine, à travers le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), a été évoquée au cours d’une rencontre à Brazzaville, le 14 août, des ministres de construction des deux pays. Conduite par le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Pius Muabilu, la délégation de la République démocratique du Congo était venue s’inspirer de l’expérience de son voisin en matière d’aménagement du territoire et évoquer le projet de pont entre les deux capitales.

Le futur pont va être construit à Maloukou, à environ 45km de la sortie nord de Brazzaville, en raison de la navigabilité du fleuve, de sa proximité avec les Zones économiques spéciales prévues de part et d’autre des deux villes. Il permet enfin de se rattacher au prolongement du chemin de fer de Kinshasa à Ilebo pour connecter la route d’intégration est-ouest du continent. Toutes les études de faisabilité sont déjà disponibles, celles du pont et celles du chemin de fer de Kinshasa à Ilebo.

Les deux parties misent, en effet, sur le partenariat public-privé pour parvenir à financer ce mégaprojet, dont le coût est estimé à 2,5 milliards d’euros, pas moins de 1639 milliards de FCFA. « Nous avons pris toutes les dispositions pour que les partenaires économiques puissent s’intéresser aux autres projets intégrateurs tel que le port de Matadi, afin de créer la cohérence dans la réalisation des chantiers prévus. Ce projet tient à cœur nos deux chefs d’État », a signifié le ministre congolais de l’Aménagement du territoire et des Grands travaux, Jean- Jacques Bouya.

La supervision du projet est assurée par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, appuyée par un comité technique mixte institué dans chacun des deux pays concernés. Les États ont pour cela confié le développement et la structuration du projet à Africa 50, qui devrait également mobiliser les partenaires techniques et financiers. Une table ronde était prévue le 19 mars dernier, mais a été reportée à cause de la pandémie de Covid-19. C’est ainsi qu’ils projettent le début des travaux de la construction pour l’année 2021, tenant compte de l’évolution de la pandémie.

Notons qu’avant la visite guidée, la délégation de la RDC a eu une séance de travail avec la partie congolaise conduite par le ministre Jean-Jacques Bouya accompagné de son collègue de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Josué Rodrigue Ngouonimba.

« Nous sommes venus nous inspirer de l’expérience de nos frères voisins de la République du Congo qui ont réalisé d’importants projets dans le domaine de l’aménagement, de la construction et de l’habitat. Car nous avons des projets dans ce sens, notamment la construction de notre corniche, l’aménagement de la ville de Kinshasa », a déclaré Pius Muabilu, peu après la visite des emblématiques, les tours de Mpila et son supermarché, l’université Denis Sassou N’Guesso de Kintélé.

Détournement de fonds à la CRF : 3 cadres placés en détention

Depuis le lundi 5 novembre, Bertrand Kanga Bokassa, ancien directeur financier de la CRF, Bruno Nianga ainsi que Frédéric Maniéké, directeur de cabinet du ministre Émile Ouosso, sont incarcérés à la Maison d’arrêt de Brazzaville.

L’affaire couvait depuis de nombreux mois déjà, suite à la révélation d’un présumé détournement de 9 milliards de francs CFA, destinés au payement de 2 mois de pensions des retraités de la CRF. La DGST qui planchait sur le dossier a déféré devant le juge 3 hauts cadres qui ont été placés en détention.

Alors que les retraités de la CRF cumulent des nombreux mois d’arriérés de pensions, il est désormais établi que le retard des payements ne résulterait pas seulement des difficultés de l’État à mobiliser dans les délais, les ressources nécessaires. Certains cadres commis à la tâche s’illustreraient par des détournements desdits deniers.

Même si la justice ne communique pas sur les faits reprochés aux trois hauts cadres, des indices concordants renvoient au détournement des 9 milliards de Francs CFA initialement destinés au payement de deux mois de pensions de novembre et décembre 2016, à l’époque où le ministre Émile Ouosso occupait le fauteuil de ministre du Travail et de la Sécurité sociale.

Dans cette affaire, le ministre qui a toujours soutenu que la CRF jouit d’une autonomie de gestion administrative et financière, réfute toute implication dans la disparition de ces fonds.

Le ministre Émile Ouosso soulignait il y a quelques mois que « les ordonnateurs de la CRF d’hier et d’aujourd’hui, les banquiers de la CRF sont à Brazzaville et pourront fournir plus d’informations pour clarifier et mieux élucider la situation afin de mettre un terme à cette vaste campagne d’instrumentalisation des pauvres pensionnés de la CRF. Et aux auteurs de ce complot de comprendre que les documents comptables aussi bien de la CRF, de ses banquiers, que du trésor public traduisent la situation réelle des comptes de la CRF, quiconque veut, peut s’en référer ».

Reste à la justice de donner les suites judiciaires à cette affaire dont les conséquences vis-à-vis des pensionnés de la CRF sont humainement dramatiques.