Congo : le confinement, un deuxième malheur pour les retraités

Devenus plus que jamais inactifs, ils appellent le gouvernement au secours et à plus de solidarité.

Les pensionnés de la Caisse de retraite des fonctionnaires (CRF) qui accusent au moins vingt mois d’arriérés de pensions et ceux des sociétés étatiques et paraétatiques liquidées, en attente d’une prise en charge, vivent le confinement comme un deuxième malheur.

C’est à l’aide d’un solide crochet que Daniel Tsoumou Ngouaka ferme le portail de sa parcelle. Il filtre les visiteurs : seuls ceux qui portent leurs masques son autorités à entrer chez ce journaliste à la retraite qui se présente comme un vulnérable en raison de son âge bien avancé.

Le confinement et les arriérés de pensions qu’il accuse sont pour lui une double peine : « Nous sommes des serpents sans venin et ne présentons aucun danger pour le pays dit-on. Je trouve cela aberrant pour des gens qui ont travaillé. Nous avons travaillé pour ce pays et ne pouvons pas mériter le sort qui nous est réservé aujourd’hui. Ce que nous vivons aujourd’hui est une très lourde peine à laquelle il faut ajouter les maladies », témoigne Tsoumou Ngouaka.

« Le malheur ne vient jamais seul. Le confinement est le deuxième malheur »

Le Covid-19 et le confinement ont arrêté net un concert de casseroles de plus de deux mois organisé par plusieurs centaines d’ex-travailleurs de l’ancien Office national des postes et télécommunications (ONPT) qui réclament leur prise en charge par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). C’est sans la moindre assistance qu’ils vivent le confinement, selon Gilbert Edouli, le président de leur syndicat.

« Les travailleurs de l’ex-ONPT sont meurtris. On dit très souvent que le malheur ne vient jamais seul. Le confinement est le deuxième malheur qui est en train de fouetter les ex-travailleurs de l’ONPT », déplore Gilbert Edouli.

Les retraités demandent tout simplement au gouvernement d’être plus regardant alors que le Congo attend un deconfinement par paliers à partir du 16 mai. L’état d’urgence sanitaire a été prorogé par le Parlement jusqu’au 31 mai.

Congo: les ex-agents de l’ex-ONPT reclament leurs pensions de retraite

Depuis lundi 08 octobre à Brazzaville, ces anciens travailleurs de l’ex-Office national des postes et télécommunications, ont entamé leur deuxième semaine de concerts de casseroles pour se faire entendre.

Ce sont 1200 anciens employés de l’ex-Office national des postes et télécommunications (ONPT), qui réclament leurs droits sociaux.  Ceux-ci demandent au gouvernement congolais la prise en charge de leurs pensions de retraite et le paiement d’une créance due à leur mutuelle.

Ils auraient selon eux épuisé toutes les voies de recours possible, ce lundi 08 octobre, ils ont entamé leur deuxième semaine de concerts de casseroles en plein centre-ville de Brazzaville pour attirer l’attention des autorités.

« Ca fait neuf ans que la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) ne prend pas en charge nos pensions de retraite, parce que d’après le directeur général de la CNSS, l’ex-ONPT n’avait pas versé ses cotisations sociales entre 2003 et 2009. Ces cotisations sont chiffrées à 15 milliards de francs CFA (plus de 22,8 millions d’euros). A part le problème de la CNSS, il y a aussi une créance que nous réclamons depuis la liquidation de l’ONPT. C’est une créance de 580 millions de FCFA (plus de 884 000 euros) que l’Etat a reconnue dans le plan social et devrait reverser aux ex-travailleurs. Nous réclamons cette créance à cor et à cri », détaille Gilbert Idoli, le président de leur collectif.

Ces ex-travailleurs ont promis d’arrêter leur mouvement seulement après une entière satisfaction de leurs revendications.