Congo : Sassou N’Guesso révoque neuf magistrats

Le président de la République a révoqué neuf magistrats au cours de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), le 27 mars 2023.

 

Neuf magistrats révoqués, d’autres rétrogradé et réprimandé. Leur sentence est tombée au pendant la réunion du Conseil supérieur de la magistrature qui s’est tenue le 27 mars dernier. Celle-ci était présidée par le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso.  Notons que les motifs de leur révocation n’ont pas été précisés par le CSM. Mais des acteurs de la société civile, demandent des sanctions contre ces magistrats. Pour eux, c’est un moyen pour combattre la corruption.

« La conclusion que nous tirons, c’est qu’il y a le ver dans le fruit. Et nous devons le détruire. Peut-être pas seulement dans le secteur de la justice, mais dans tous les secteurs d’État », a déclaré le premier magistrat congolais à RFI.

Ces déclarations ont fait réagir Maixent Hanimbat Emeka, responsable du Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH). Il appelle le président à faire beaucoup plus.

« En tant qu’acteur de la société civile, je ne ferai pas l’hypocrisie de verser les larmes de crocodile sur les sorts des juges indélicats, souligne-t-il. Par ailleurs, il faut dire qu’au-delà du système judiciaire le ver qui est dans le fruit se trouve dans l’administration avec les indélicatesses financières, avec les fraudes électorales. Tout cela est lié, parce que les magistrats sont souvent interpellés pour couvrir les fraudes électorales ».

Congo : des magistrats écopent des sanctions

De la révocation à la rétrogradation, au retrait de certaines fonctions et à la réprimande ont été prononcées à l’encontre d’une vingtaine de magistrats.

 

Une vingtaine de magistrats écope de lourdes sanctions. Celles-ci vont de la révocation à la rétrogradation, au retrait de certaines fonctions et à la réprimande. Ces sanctions sont tombées au cours du Conseil supérieur de la magistrature qui s’est réuni lundi 27 mars 2023, à Brazzaville.

Il est reproché à ces magistrats des « faits constitutifs de manquements graves aux devoirs du magistrat et en particulier à la dignité et à la délicatesse attendues du magistrat ». C’est du moins ce que souligne le compte rendu de la session ordinaire de l’instance judiciaire chargée de veiller sur l’éthique des hommes en toges.

Il y a aussi eu plusieurs nominations à la Cour suprême à l’issu de ce Conseil. Henri Bouka, Théophile Mbitsi, Jean Romain Soukou, Alain Michel Opo et Dominique Boukaka en sont respectivement Premier président, procureur général près la Cour suprême, président de la chambre administrative, président de la chambre pénale et président de la chambre sociale.

Moukala Moukoko et Mathurin Bayi radiés des effectifs des magistrats

Le Conseil supérieur de la magistrature, sur la base des dossiers bien ficelés par la Commission de discipline de cette instance constitutionnelle, a estimé que les deux magistrats avaient quasiment déserté leur lieu de service depuis l’affaire dite du 4 Mars.

Le Conseil supérieur de la magistrature a prononcé le 20 février à Brazzaville la radiation de sept juges pour « faute grave ». Parmi ces cadres de la justice se trouvent Corneille Moukala Moukoko et Mathurin Bayi, respectivement procureur général près la cour d’appel de Brazzaville et président de cette cour, pendant le procès de l’affaire dite du 4 Mars.

Les deux magistrats n’ont plus joué de rôle dans le système judiciaire congolais depuis ce grand procès. Selon certains fonctionnaires du tribunal de grande instance de Brazzaville, ils étaient devenus sans poste et ne savaient plus où travailler. Le Conseil supérieur de la magistrature qui a statué en présence de son présidence, Denis Sassou N’Guesso, sur la base des dossiers bien ficelés par la Commission de discipline de cette instance constitutionnelle, a estimé que les deux magistrats avaient quasiment déserté leur lieu de service.

Si le magistrat hors classe Corneille Moukala Moukoko était devenu président d’un tribunal d’arbitrage spécialisé dans les affaires de sports, le juge Mathurin Bayi lui n’a plus fait planer son ombre dans les couloirs du palais de justice de Brazzaville où il a été président de la cour d’appel. Lors du procès du 4-Mars, ouvert en juillet 2014, les deux hommes s’étaient distingués par un rôle inattendu. Le procureur général avait purement et simplement demandé la relaxe du principal accusé, le colonel Marcel Tsourou, tandis que le président de la cour le suivait dans sa décision, bien que l’officier écopât d’une condamnation, mais avec sursis.

Mais, il n’est encore pas possible de lier leur radiation des effectifs des magistrats du Congo à cette affaire. Le Conseil supérieur de la magistrature a bien motivé sa décision en pointant une mauvaise conduite des deux magistrats qui ne se présentaient plus à lieu de service. C’est comme s’ils avaient eux-mêmes préparé leur sentence qui tombe aujourd’hui.

Cinq autres juges ont également été radiés de la liste des magistrats du Congo. Ceux-là ont commis des fautes extrêmement graves. Nombreux se sont illustrés dans la fraude, l’extorsion de fortes sommes d’argent aux citoyens pour garantir leur libration de la maison. D’autres ont procédé à l’emprisonnement des citoyens sans même prêté l’oreille au présumé coupable, violant ainsi toute la réglementation en la matière.

Les juges Jean Aimé Obengui Ngoka, Steave Arnaud Ngakosso, Alphonse Soumbou, Amour Régis Tchicaya Mokango et Aser Milandou font partie des sept juges radiés entre autres pour obstruction à l’exécution des décisions de justice, liberté des prisonniers contre paiement, abandon des postes de travail, traitements inhumains et dégradants à l’égard des prisonniers, les arrestations arbitraires ou la corruption et la concussion.

Et pourtant, on sait que plusieurs autres magistrats s’illustrent par les mêmes comportements réprimés par l’instance suprême de la magistrature du Congo. Les juges, les procureurs et les greffiers continuent de rançonner les usagers de la justice. Plusieurs justiciables ne bénéficient pas d’une réelle assistance juridique que l’Etat se devait d’apporter, faute d’argent.

Le Conseil supérieur de la magistrature a profité de nommer Henri Bouka comme premier président de la Cour suprême, en remplacement de Placide Lenga qui a enfin fait valoir ses droits à la retraite. Le magistrat hors catégorie de quatrième échelon Gilbert Mouyabi est lui nommé procureur général près la Cour suprême, en remplacement de Georges Akiera qui va aussi en retraite.

Sept magistrats radiés par le Conseil supérieur de la magistrature

Il leur est reproché entre autres griefs : l’obstruction à l’exécution des décisions de justice ; la mise en liberté des personnes détenues à la maison d’arrêt contre paiement, à leur profit personnel, de sommes d’argent ; l’abandon de poste de travail. Les autres décisions de sanction prises par le Conseil consistent à la rétrogradation de deux magistrats.

Au cours de sa session du 20 février à Brazzaville, le Conseil supérieur de la magistrature réuni sous l’égide du président Denis Sassou N’Guesso, a entre autres décisions, prononcé des sanctions pour des magistrats pris en faute.

Examinant le rapport de la commission de discipline des magistrats, le Conseil supérieur de la magistrature a décidé de la révocation de sept magistrats pour des fautes professionnelles graves. Il leur est entre autres griefs, reproché : l’obstruction à l’exécution des décisions de justice ; la mise en liberté des personnes détenues à la maison d’arrêt contre paiement, à leur profit personnel, de sommes d’argent ; l’abandon de poste de travail.

Les autres griefs sont les malversations financières, les traitements inhumains et dégradants à l’égard des personnes sous-main de justice, les arrestations arbitraires, les violations de l’obligation de réserve, la corruption et la concussion ; les abus d’autorité et de pouvoir.

Même si dans son compte rendu, le vice-président du Conseil n’a pas communiqué les noms et prénoms des magistrats radiés, la presse a pu se procurer la liste. Il s’agirait de : Obengui Ngoka Jean Aimé, Ngakosso Steave Arnaud, Bayi Mathurin, Moukala Moukoko Corneille, Soumbou Alphonse, Tchicaya Mokango Amour Régis et Milandou Aser. Un décret du président de la république confirmera les radiations prononcées.

Les autres décisions de sanction prises par le Conseil consistent à la rétrogradation de deux magistrats pour obstruction à l’exécution d’une décision de justice ; trafic d’influence; abus d’autorité ainsi que l’abaissement d’échelon à un magistrat pour rétention illégale de sommes d’argent destinées à autrui.

Denis Sassou N’Guesso convoque le Conseil supérieur de la magistrature

Par un décret publié à Brazzaville, le président Denis Sassou N’Guesso a convoqué le Conseil Supérieur de la Magistrature en session ordinaire pour le 20 février 2018.

Cette convocation s’inscrit en droite ligne de la volonté du chef de l’État congolais, de réformer de la justice, exprimée dans son message sur l’état de la Nation devant le Parlement réuni en congrès.

La session du Conseil Supérieur de la Magistrature qui se tiendra prochainement à Brazzaville est vivement attendue de tous.

Dans son message du 30 décembre dernier, le président Denis Sassou N’Guesso en avait esquissé les grandes approches, pour «insuffler plus d’efficacité à la justice congolaise gangrenée par la corruption».

Aussi, il sera question à cette rencontre, d’examiner les questions liées au fonctionnement de la justice dans le pays et de la lutte contre la corruption qui ronge les institutions de la République, avait-il expliqué dans son message.

Le Chef de l’État a prescrit que la lutte contre la corruption soit menée dans tous les secteurs de l’État et plus particulièrement au niveau des régies financières et les magistrats en sont les principaux garants.