Congo : dernier voyage de Félix Foutou

L’ex-footballeur international, l’une des ex-gloires des Diables Rouges, champions d’Afrique à Yaoundé en 1972, a été inhumé le 21 août au cimetière de Loubou.

 

Décédé le 8 août à Pointe-Noire, Félix Foutou a été inhumé le 21 août au cimetière de Loubou, dans le département du Kouilou, en présence des parents, amis et connaissances éplorés.

Ils étaient là, les ex-coéquipiers de l’épopée glorieuse de Yaoundé 1972, quand le Congo a battu le Mali en finale lors de la 8e Coupe d’Afrique des Nations et remporté le graal final. Emmanuel Mboungou, Balekita Claise Eusebio, Matongo Soukouss, mais aussi les anciens footballeurs : Nganga Mwivi, Moukakounou Janvion, Lakou Sébastien, Victor Oborabassi, tous membres de l’association mutualiste des nostalgiques du football qui regroupe les ex-gloires du football congolais dont Félix Foutou faisait  partie.

A la morgue municipale lors de l’office religieux, au cimetière de Loubou et au domicile pour le pot de séparation, les ex-gloires du football congolais étaient là, échangeant sur ce qu’a été l’homme, le père de famille et surtout le sportif.

Issu d’une famille de sportifs, ses frères cadets étant Antoine Bisseyou et Gaspard Ngouette, comme tout jeune enfant de son âge, Félix Foutou a commencé au mwana foot  au sein de la formation des enfants de gendarmes qui évoluait au camp de la gendarmerie, à Brazzaville. Une équipe réputée dans les années 1961-1962 qui battait toujours tous ses adversaires qui venaient souvent de la cité livrer des matches au camp. Mais le jour où l’équipe des enfants gendarmes a été surclassée par Air Mail, elle va voler en éclats. Tous ses joueurs ont ainsi rejoint Air Mail. C’est au sein de cette formation que les dirigeants de l’AS Bantous vont dénicher Félix Foutou pour qu’il renforce leurs rangs tout en s’adonnant au mwana foot.

En 1963, le père de Félix Foutou, gendarme, est affecté à Pointe-Noire. Dans la ville océane, le jeune Félix  Foutou intègre le Fc Abeilles et s’entraîne avec les bleus et rouges sans l’avis de ses parents. Au même moment, il s’adonne avec allégresse au mwana foot. Le sérieux choc qu’il subit aux pieds va amener ses parents à aller voir Maurice Ondjolet, l’entraîneur-joueur du Fc Abeilles, qui va présenter ses excuses pour tous les dommages causés à l’enfant.

Quand le père de Félix Foutou est affecté à Dolisie  en 1965, les dirigeants d’Abeilles reviennent voir à nouveau les parents du jeune Félix en proposant de l’encadrer et de lui donner tout pour son épanouissement. Grâce à ses prestations, il est sélectionné  dans l’équipe régionale du Kouilou et joua même contre le roi Pelé et son Fc Santos, au stade  Franco-Anselmi, le 17 janvier 1969. En 1971, il est recruté au Cfco qui avait à l’époque deux équipes d’élite : As Cheminots à Pointe-Noire et Avenir du rail qu’il va intégrer à son affectation à Brazzaville. Au sein de cette formation, il est époustouflant contre l’équipe d’Ajaccio de France en tournée en Afrique. Un match qui lui a valu d’être sélectionné parmi les vingt-deux pour la campagne victorieuse du Cameroun. Quelque temps plus tard, il rejoint Cara qui a décidé d’étoffer son groupe en vue de la coupe africaine des clubs champions. Félix Foutou est vainqueur de la coupe d’Afrique des clubs avec les Aiglons devant Mehalla d’Egypte.  Il revient à l’Avenir du rail  à la faveur du décret obligeant tout joueur d’élite d’évoluer dans la formation de son employeur.

Très proche d’Yvon Ndolou avec qui ils ont évolué tous les deux au Fc Abeilles, Félix Foutou termine sa carrière dans Cara, un club qu’il va entraîner. Revenu à Pointe-Noire, il dirige l’encadrement technique de Pigeon Vert puis de l’ASP.  Félix Foutou laisse une veuve, des enfants et petits-enfants.

Débat sur le dialogue pour arriver au Forum national pour la culture de paix

Depuis quelques semaines, la diaspora congolaise de France est, non seulement secouée mais complètement divisée par sa participation ou non à un dialogue inclusif ou exclusif.

Le président  Sassou Nguesso aurait tiré les leçons des échecs de tous ses précédents dialogues qui ont eu lieu à Ewo, Sibiti et Dolisie. Cette fois-ci, il voudrait associer les Congolais de l’étranger. Cependant, les Congolais, abusés par sa mauvaise gouvernance, ne croient plus en sa bonne volonté. Du coup, les populations, victimes des guerres politiques récurrentes, pensent que c’est un coup de bluff. Le projet divise déjà la diaspora congolaise de France. Deux tendances s’opposent dans les médias sociaux et à travers des déclarations intempestives. La première semble être menée par l’ancien ambassadeur du Congo au Cameroun, Marcel Makomé, la deuxième, désorganisée est composée par plusieurs individualités et mouvements dont les plus connus sont les Indignés du 242Sassoufit et la plateforme associative, Assises Nationales du Congo.

Pour avoir été membre du Comité préparatoire du Forum national pour la culture de paix, organisé conjointement, à Brazzaville, par le gouvernement congolais et l’Unesco, du 19 au 23 décembre 1994, après les troubles politiques qui avaient opposé les partisans de Pascal Lissouba et ceux de Bernard Kolelas et de son allié Denis Sassou Nguesso, entre 1993 et 1994, nous pouvons en parler. Nous voulons ici dépoussiérer l’histoire et ressortir les différentes étapes qui ont conduit à la tenue de ce Forum. A notre avis, le principe d’aller à un dialogue ou à une conférence internationale, devait, du coup, être accepté par tous. Les démocrates ne doivent pas refuser le débat. Cependant, il appartient à chacun de faire savoir ses préalables ou proposer son contenu. Comme en 1994.

Aucun parti politique n’avait pratiqué la politique de la chaise vide. Des préalables ou des propositions sur les thèmes ou encore les sujets à mettre à l’ordre du jour de ce qui, au début, n’était qu’un dialogue national, étaient publiés dans les journaux. Il y a eu un vrai débat dans la presse. La Semaine Africaine avait publié des dossiers entiers pour convaincre et préparer l’opinion nationale et internationale à cette grande rencontre. Les universitaires avaient rompu le silence et inondé les pages des journaux par des articles de réflexion. Chaque parti ou personnalité politique avait fait savoir ses préalables et ses propositions dans la presse.

Le président Pascal Lissouba n’avait pas résisté devant la pression des intellectuels qui était grandissante dans tout le pays y compris dans son propre parti politique et dans son fief électoral.

C’est le ministre Jean-Baptiste Tati Loutard, membre du Parti congolais du Travail, qui est venu, au Comité préparatoire, avec cette exigence de Denis Sassou Nguesso.
Devant cette exigence, une délégation conduite par le ministre Gabriel Matsiona était obligée de se rendre à Oyo pour rencontrer le leader du Pct. D’où vient-il qu’aujourd’hui, Sassou Nguesso ou ses partisans refusent ce qu’ils avaient exigé au président Lissouba ?  Sassou Nguesso craignait de tomber dans un piège. Il avait fait deux préalables avant d’accepter l’invitation. Soit le Forum se tenait sous la présidence de Nelson Mandela. Soit celle de l’Unesco. Et, c’est celle de l’Unesco qui avait été retenue puisque cette institution avait déjà organisé une telle activité dans un autre pays qui, lui aussi, connu la guerre.

Rejeter tout simplement et catégoriquement le principe de dialoguer avec Sassou Nguesso bien qu’il soit un président illégitime ou illégal ou encore génocidaire, sans proposer une autre issue de la crise, ne serait qu’une sorte de lâcheté. Acceptez de dialoguer et faites savoir vos exigences ou préalables. Voilà une voie qui peut être salutaire. Rehaussons donc le débat s’il vous plait ! Mais, nous n’encourageons pas l’initiative privée de Marcel Makomé et compagnie d’aller rencontrer le pouvoir sans auparavant faire savoir à l’opinion nationale et internationale leurs propositions et leurs préalables. Mais, la rencontre de Makomé avec le pouvoir serait profitable si notre ancien ambassadeur y était allé avec un Mémorandum de la diaspora. Malheureusement, cette diaspora est incapable de fournir un tel document.