Congo-CHU : les agents exigent trois mois d’arriérés de salaires

Paiement des trois mois d’arriérés de salaires, la régularisation des versements à la CNSS et bien d’autres sont autant de revendications sociales des agents de CHU-B.

 

Le secrétaire général de la Fédération syndicale des travailleurs de la santé et des affaires sociales (FESYTRASAS), section du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU-B), Berthellet Zebal a appelé le gouvernement au paiement des trois mois d’arriérés de salaires, la régularisation des versements à la CNSS et bien d’autres revendications sociales. C’était vendredi 25 août à Brazzaville, pendant l’assemblée générale de la FESYTRASAS.

Ces agents fustigent la léthargie du gouvernement concernant le paiement des arriérés de salaires cumulés à trois mois, la cacophonie des différentes directions concernant les allocations familiales et les prélèvements de la CNSS, appellent à la diligence du gouvernement.

« Les travailleurs du CHU-B exigent le payement des arriérés des salaires et les allocations familiales impayées depuis des années malgré les prélèvements effectués sur les bulletins de solde ; le retrait des frais d’assurance maladie sans connaître l’assureur ;  la prise en compte du relèvement de l’âge du départ à la retraite ; le paiement de la prime de Covid-19  », a indiqué Berthellet Zebal.

Congo : ras-le-bol des agents de la poste qui réclament 30 mois d’arriérés de salaire

L’intersyndicale de la Sopeco affirme que, les agents réclament 30 mois d’arriérés de salaires cumulés ces quatre dernières années.

 

Des branchages accrochés aux poteaux électriques ou encore sur les arbres, des moustiquaires suspendues sur des chaises ou étalées à même le sol : la cour de la direction de la Sopeco affiche ce décor depuis plus d’un mois. C’est l’expression d’un ras-le-bol des agents qui sont en sit-in pour revendications sociales. Parfaite, employée, soutient le mouvement.

« Il faut dire que le calvaire que nous sommes en train de vivre n’est pas facile. Celui-ci dure depuis quatre ans. Ce n’est pas du tout facile. Et, là encore, nous n’avons perçu aucun salaire depuis le début de l’année 2022 », témoigne-t-elle, visiblement en colère.

Revalorisation salariale

Steal Gabio, porte-parole de l’intersyndicale de la Sopeco affirme que dans l’ensemble, les agents réclament 30 mois d’arriérés de salaires cumulés ces quatre dernières années, et surtout la revalorisation de ces mêmes salaires.

« Nous sommes 241 agents payés à l’indice 162. Aujourd’hui, nous sommes les seuls au Congo à percevoir cet indice. La plupart des travailleurs (au Congo) sont au minimum à l’indice 300. Donc, vous pouvez constater que nous avons des salaires de misère. Le salaire le plus maigre à la Sopeco, c’est 90 000 francs CFA (129 euros) et le plafond est à 250 000 francs CFA (381 euros). Vous pouvez imaginer, avec la vie d’aujourd’hui, comment les pères et les mères de famille font pour vivre », décrit amèrement M. Gabio.

Pour Steal Gabio, la Sopeco connaît un réel problème de gestion. « C’est le management qui est au cœur du problème de la Sopeco ; le problème, c’est aussi la gestion des ressources humaines : l’humain n’est pas au cœur de la gestion des projets. Ici, on pratique la dictature. Il n’y a ni leadership ni vision », fait observer encore Steal Gabio.

Situation délicate de l’entreprise

Gestace Ngami Ndzala, secrétaire général du syndicat « le postier », les travailleurs de la Sopeco ont perdu toute leur dignité. « Nous recevons les travailleurs qui nous donnent leurs doléances. Certains sont chassés de leur maison qu’ils n’arrivent plus à payer, d’autres ont vu leur femme les quitter. La scolarité de leurs enfants, qui est pourtant un droit, n’est plus assurée. Vous pouvez imaginer la vie d’un chef de famille qui a 30 mois de salaires impayés », raconte, offusqué, M. Ngami Ndzala.

Contactée, une source à la direction générale de la Sopeco n’a pas souhaité commenter les déclarations des agents et de leur syndicat, estimant que la situation de l’entreprise est délicate et va au-delà ce que l’on peut penser.

La Sopeco est née de la scission de l’Office national des postes et télécommunications (ONPT) survenue en 2003.

Congo : la Socotraf en pleine crise financière

La Société congolaise de transport fluvial (Socotraf) fait face à un manque de financements pour l’entretien de sa flotte et le paiement des arriérés de salaires de plus de deux cents mois.

Créée sur des cendres de l’ex-Chantier naval et transports fluviaux (CNTF), la Socotraf a perdu une bonne partie de sa flotte et des équipements essentiels. Les ateliers techniques et ses matériels moteurs, dont les barges, les pousseurs à passagers, les pousseurs cargo et micro-pousseurs des barges, les bateaux et canots rapides immobilisés… se sont transformés en montagne de ferraille.

Outre les difficultés liées aux matériels et financement, l’unique armateur public recherche de la main-d’œuvre qualifiée pour assurer la relève ; puisque la majeure partie des agents est à la porte de la retraite. Le directeur général de la Socotraf, Alphonse Kani, tire la sonnette d’alarme face à la menace de cessation d’activités qui guette son entreprise. « La Socotraf n’a pas de fonds de roulement, toutes ses machines sont détruites par la rouille… Nous recherchons des partenaires pour sauver la Socotraf », a lancé Alphonse Kani.

Le directeur général de la Socotraf s’exprimait devant la ministre des Transports, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, en visite dans les structures sous-tutelle. Elle voulait échanger directement avec les dirigeants sociaux et avec les représentants du personnel sur l’état actuel de l’armateur. « L’on ne peut pas avoir un majestueux fleuve et ne pas développer le transport fluvial », a-t- elle souligné, peu après une rencontre avec les responsables du Groupement d’intérêt économique et de service d’entretien des voies navigables.

Notons qu’en mars dernier, le gouvernement congolais et la société danoise JGH Marine ont signé un protocole en vue de la réhabilitation des unités navigantes de la Socotraf et de la construction d’un chantier naval en terre congolaise. Ce document faisait suite aux conclusions d’un mémorandum signé en mai 2019 à Brazzaville lors de la visite d’une délégation des investisseurs du Danemark.

Hôpital Loandjili de Pointe-Noire : les employés réclament 15 mois d’arriérés de salaire

Alors que la pandémie Covid 19 gagne du terrain au Congo-Brazzaville (117 cas confirmés), l’hôpital Loandjili à Pointe-Noire dans le Kouilou est en crise.

Des employés : infirmiers, médecins…ont gagné les rues de la ville océane sans masques et sans maintenir une distance d’au moins 1 mètre avec les autres personnes en vue de réclamer le paiement de 15 mois d’arriérés de salaire. Ils se plaignent aussi de n’avoir pas reçu des équipements nécessaires pour se protéger contre le Covid 19 dans le cadre de leur travail.

Ils critiquent le comportement du gouvernement et menacent de fermer les portes de l’hôpital Loandjili, si rien n’est fait pour répondre à leurs revendications.