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Le Burkina Faso « espère » encore sauver les mineurs coincés

Au Burkina Faso, les sauveteurs continuent leurs opérations de pompage d'eau dans « l'espoir » de retrouver vivants les huit…

Au Burkina Faso, les sauveteurs continuent leurs opérations de pompage d’eau dans « l’espoir » de retrouver vivants les huit mineurs coincés dans une mine de zinc depuis plus de trois semaines.Les Burkinabè retiennent leur souffle. Vingt-quatre jours sont passés sans qu’ils n’aient aucune nouvelle sur la vie de leurs six compatriotes, du Tanzanien ainsi que du Zambien tous coincés dans la mine de Perkoa, exploitée par la compagnie canadienne Trevali Mining.

Ces agents ont été précipités dans ce gouffre, à environ 700 mètres de profondeur, par les pluies diluviennes qui se sont abattues dans cette localité située à une centaine de kilomètres à l’ouest de Ouagadougou, la capitale du pays. Les secours sont organisés depuis lors et l’enjeu est de pouvoir pomper le maximum d’eau en un minimum de temps. Cela n’a pas été possible les premiers jours puisque les sauveteurs ne disposaient pas d’équipements complets.

Selon Moussa Palenfo, directeur de la société Nantou Mining, filiale de la compagnie canadienne Trevali Mining Corporation, une commande d’urgence de matériel de pompage a été passée au Ghana et en Afrique du Sud. Il s’agit de sept pompes électriques qui doivent venir s’ajouter aux 17 pompes diesel déjà opérationnelles. Le Burkina a obtenu aussi le soutien de l’Union européenne et du Maroc dans ces manœuvres, sans compter les appuis d’autres entreprises minières du pays.

Ainsi, les responsables du site d’extraction ont affirmé dimanche dernier que deux millions de litres d’eau ont pu être vidés. Cela a notamment permis aux sauveteurs de dégager les galeries et créer une chambre de refuge à l’intérieur de la mine.

Une gestion de crise contestée

C’est d’ailleurs une des raisons qui poussent les autorités, après avoir mis en place une cellule de crise, à fonder un « espoir » pour retrouver les mineurs vivants. De plus, leur sentiment est renforcé par le fait que le personnel a été formé aux mesures d’urgence, assure Trevali Mining Corporation qui dispose d’une capacité de broyage de zinc de 2000 tonnes par jour.

Hier lundi, le ministre des Mines et des Carrières, Jean Alphonse Some, a informé les membres de la cellule de crise et les proches des victimes que les sauveteurs n’étaient plus loin de ladite chambre souterraine sur laquelle reposent tous leurs espoirs. « Avant d’atteindre le fonds de ces onze mètres, il y a encore une galerie qui contient énormément d’eau et cette galerie est importante et immense », a-t-il dit même s’il ne convainc pas plusieurs parmi ses compatriotes qui fustigent la gestion de la crise.

« L’espoir que nous avons, c’est qu’il est confirmé que la jauge d’aération de la chambre de refuge est toujours fonctionnelle. Nous nous accrochons à cela (et) espérons que dans les jours où les heures à venir nous aurons de bonnes nouvelles de Perkoa », a affirmé en revanche le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo.

En outre, plusieurs observateurs ont critiqué la faible mobilisation autour du soutien de ces mineurs contrairement à l’affaire Rayan, du nom du garçon de cinq ans tombé dans un puits au Maroc. Il avait suscité une émotion mondiale en février passé. Heure par heure, les chaînes d’information ont relayé les opérations de secours depuis sa chute accidentelle, à plus de trente mètres de profondeur, jusqu’à l’évacuation de son corps inanimé.

Pour le cas du Burkina Faso, « huit vies sont en jeu et chacun s’imagine à leur place. Nous multiplions les efforts malgré les difficultés pour les sauver. Nous comprenons la charge émotionnelle pour les familles, les communautés et la nation », indique le responsable de la filiale de la société minière canadienne.

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