Covid-19: le PME alloue 68 millions US à cinq pays africains

Le Partenariat mondial pour l’éducation (PME) octroie 68 millions de dollars à cinq pays africains, à savoir le Ghana, le Malawi, le Mozambique, le Rwanda, et la Zambie, pour la riposte du secteur de l’éducation à la pandémie de coronavirus.Les 60 millions de dollars pour cinq nouveaux financements vont soutenir l’éducation de jusqu’à 30,5 millions d’enfants touchés par les fermetures des écoles à cause du coronavirus dans ces cinq pays africains, alors que les 7,5 millions de dollars sont destinés à mettre en place de meilleures possibilités et pratiques en matière d’apprentissage, rapporte un communiqué du PME.

Le Ghana recevra 15 millions de dollars pour soutenir l’apprentissage continu, et la remise en marche et la résilience du système éducatif. « Cela permettra de financer l’apprentissage à distance via la radio et la télévision, des services d’assistance en ligne et hors ligne pour soutenir les enseignants et les apprenants, et une plateforme numérique destinée à rendre les ressources pédagogiques facilement accessibles », explique le PME.

Au Malawi, le financement de 10 millions de dollars soutiendra les efforts du gouvernement à garantir que les initiatives d’enseignement à distance soient accessibles aux élèves. Les fonds du PME seront utilisés pour acheter des radios et des tablettes solaires pour soutenir des solutions d’apprentissage numérique innovantes pour les enfants vulnérables ayant un accès limité à l’électricité.

Pour le Mozambique, un financement du PME de 15 millions de dollars aidera le ministère de l’Éducation à mettre en place une équipe de gestion de crise, à fournir des programmes d’enseignement à distance par la radio, la télévision et Internet, et à assurer un soutien psychosocial aux enfants souffrant de stress, d’anxiété et de traumatisme causés par la fermeture des écoles.

Lorsque les écoles rouvriront, des manuels seront redistribués dans les endroits prioritaires et des cours de rattrapage cibleront les élèves qui ont pris du retard, notamment ceux ayant des besoins éducatifs spéciaux.

S’agissant du Rwanda, le financement de 10 millions de dollars soutiendra un programme d’enseignement par la radio et la télévision, l’apprentissage en ligne, ainsi qu’une campagne publique pour prévenir les violences sexistes et les grossesses chez les adolescentes. Le financement aidera également les écoles au moment de leur réouverture en les équipant d’installations de lavage des mains, en fournissant des repas aux enfants à risque et en formant les enseignants à la sécurité dans les écoles.

En Zambie, le financement de 10 millions de dollars servira à développer des programmes d’apprentissage par la radio et à fournir des radios aux enfants défavorisés.

« Bien que les écoles restent fermées, les capacités des enseignants à fournir un soutien à distance, à surveiller la continuité de l’apprentissage et à fournir un soutien psychosocial aux élèves seront renforcées. Pour préparer la réouverture des écoles, le financement soutiendra l’élaboration de directives spécifiques relatives à la sécurité dans les écoles et la mise en place de points d’eau potable dans 150 écoles », conclut le Partenariat mondial pour l’éducation (PME).

Il révèle que les écoles restent fermées pour plus de 786 millions d’enfants dans les pays en développement, qui étaient déjà confrontés à une profonde crise de l’apprentissage avant le début de la pandémie. Les fermetures d’écoles aggraveront les inégalités existantes, les filles et les enfants défavorisés risquant de subir de plus grandes pertes en matière d’apprentissage.

Le Rwanda ébranlé par les catastrophes naturelles

Les catastrophes naturelles ont causé de grandes pertes en vies humaines et en biens au Rwanda entre janvier et avril 2020, faisant 140 morts et 225 blessés, selon le ministère de la Gestion des urgences.Selon un rapport publié par ledit ministère, une série de catastrophes a détruit au moins 3 117 hectares de cultures, 124 routes et 64 ponts, perturbant les activités économiques dans tout le pays.

Ces catastrophes, des inondations, des orages, des glissements de terrain, des tempêtes et autres continuent de faire des victimes et ont des effets néfastes sur l’économie.

Plus de 3082 maisons ont été endommagées au cours de cette période, ce qui a provoqué le déplacement de milliers de familles.

Le ministère affirme que 3227 animaux domestiques sont morts à la suite de ces catastrophes, dont 60 vaches.

Au moins 36 salles de classe, un centre de santé, 12 églises, 10 maisons administratives, 13 infrastructures d’approvisionnement en eau qui ont perturbé l’approvisionnement en eau dans certaines régions et un marché ont été endommagés par les catastrophes.

Les événements climatiques extrêmes ont également détruit 61 infrastructures électriques, affectant l’approvisionnement temporaire en énergie dans certaines régions du pays.

Les pertes annuelles pour l’économie rwandaise ont été estimées à 43 millions de dollars en raison des seules inondations et sécheresses combinées, selon le profil de catastrophe du pays.

Les conditions climatiques extrêmes coûtent 10% du budget national du Rwanda.

L’indice des prix à la consommation fléchit en avril 2020

L’indice des prix à la consommation (IPC) du Rwanda, principal indicateur de l’inflation, a est tombé à 8% en glissement annuel en avril 2020, contre 8,5% en mars 2020, selon l’Institut national de la statistique.En avril 2020, la nourriture et les boissons non alcoolisées ont augmenté de 15,8% sur une base annuelle et ont diminué de 0,2% sur une base mensuelle, a déclaré l’Institut.

Les boissons alcoolisées, le tabac et les narcotiques ont augmenté de 17,4% sur une base annuelle et ont diminué de 0,2% sur une base mensuelle. Le logement, l’eau, l’électricité, le gaz et les autres combustibles ont augmenté de 6,5% en variation annuelle et de 2,3% en variation mensuelle.

Les données montrent également que les « biens locaux » ont augmenté de 8,5% en variation annuelle et ont diminué de 0,4% en variation mensuelle, tandis que les prix des « produits importés » ont augmenté de 6,3% en variation annuelle et ont augmenté de 0,6 % en variation mensuelle.

Les prix des « produits frais » ont augmenté de 19,7% en variation annuelle et ont diminué de 4,4% en variation mensuelle. Les prix de « l’énergie » ont augmenté de 16,5% en variation annuelle et de 5,6% en variation mensuelle. Ceux de « l’Indice général hors produits frais et énergie » ont augmenté de 4,6% en variation annuelle et de 0,4% en variation mensuelle.

Covid-19: le Rwanda va rapatrier ses ressortissants bloqués aux Émirats arabes unis

Des centaines de ressortissants rwandais bloqués aux Emirats Arabes Unis (EAU) en raison de l’interdiction des voyages internationaux pour cause de pandémie de coronavirus seront rapatriés cette semaine, a révélé lundi une source diplomatique à Kigali.Les médias locaux ont indiqué que des membres de la diaspora rwandaise dans les différents émirats arabes, notamment Dubaï, Abou Dabi, Sharjah, Ajman, Umm Al Quwain, Ras Al Khaimah et Fujairah, et qui étaient bloqués après la fermeture de toutes les activités économiques, font partie du groupe devant être rapatrié cette semaine.

En raison de la situation aux EAU, les Rwandais qui travaillent et vivent à Dubaï ont souhaité rentrer chez eux et attendre que la situation se stabilise, a déclaré l’ambassadeur du Rwanda aux EAU, Emmanuel Hategeka.

Il est prévu que tous les passagers seront soumis à des tests médicaux et que les symptômes du Covid-19 ne seront pas autorisés à embarquer.

Les passagers seront également contrôlés à leur arrivée au Rwanda et mis en quarantaine pendant 14 jours dans les structures gérées par le gouvernement, y compris dans les hôtels.

Le gouvernement rwandais avait précédemment annoncé son intention de commencer un rapatriement progressif de ses citoyens bloqués à l’étranger depuis l’épidémie de Covid-19, qui a été suivie de mesures de confinement en mars dernier.

Dans le cadre de ces mesures, la compagnie aérienne nationale du Rwanda, RwandAir, a opéré deux vols au départ d’Amsterdam (Pays-Bas), de Londres (Royaume-Uni) et de Bruxelles (Belgique) pour ramener des centaines de ressortissants rwandais bloqués dans ces pays européens.

Entre-temps, les autorités sanitaires du Rwanda ont signalé dimanche quatre nouveaux cas confirmés de Covid-19, portant le nombre total à 284.

Des informations officielles indiquent que 140 personnes sont sorties des hôpitaux depuis la détection du premier cas le 21 mars.

Rwanda: 2900 personnes arrêtées pour violation du confinement

Au total, 2900 personnes ont été arrêtées par la police nationale du Rwanda au cours des deux dernières semaines pour avoir violé le confinement dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, selon une source policière.Depuis lundi dernier, les 2900 contrevenants ont été temporairement détenus avant d’être libérés, selon le porte-parole de la police, le commissaire John Bosco Kabera.

Le confinement national a été imposé au Rwanda le 21 mars dernier, avant d’être assoupli en début de semaine.

Alors que le pays commence à lever les mesures du confinement pour éviter certaines conséquences économiques, divers services des secteurs public et privé ont été autorisés à reprendre leurs activités, mais les gens ne devraient aller à leur travail « essentiel » qui ne peut pas être effectué à domicile.

Les grandes entreprises devraient introduire le travail posté pour veiller à la distanciation physique, selon les nouvelles instructions officielles.

La plupart des hôtels et restaurants seront autorisés à rouvrir pendant des heures limitées, mais les bars resteront fermés et tous les moyens de transport, notamment les véhicules individuels ou les bus publics et les motos, ne sont pas autorisés, en particulier dans la ville de Kigali.

Les lieux de culte et tous les rassemblements sont interdits jusqu’à nouvel ordre. Toutes les activités scolaires resteront suspendues jusqu’en septembre.

Le Rwanda a confirmé sept nouveaux cas de coronavirus, portant le total à 268, avec un nouveau patient guéri hier mercredi.

La période de deux semaines d’assouplissement du confinement, qui a commencé en début de semaine, permettra aux responsables de la santé de déterminer si le processus va se poursuivre ou non.

Rwanda: des glissements de terrain font au moins 13 morts

Des glissements de terrain provoqués par de fortes pluies mercredi soir ont tué au moins 13 personnes dans plusieurs régions du nord et de l’ouest du Rwanda, a appris APA jeudi à Kigali auprès des responsables administratifs locaux.Les districts les plus touchés sont Nyabihu (nord-ouest) et Gakenke (nord), avec respectivement cinq et huit victimes de fortes pluies.

Le maire du district de Gakenke, Deogratias Nzamwita a expliqué que plusieurs dizaines de personnes ont également été blessées après l’effondrement de leurs maisons.

Certaines routes principales et des ponts reliant plusieurs parties de la province du nord ont été également détruits.

Au moins 70 personnes ont été tuées tandis que 177 ont été blessées par des catastrophes naturelles provoquées par de fortes pluies au Rwanda entre janvier et septembre 2019, selon les données publiées par le ministère de la Gestion des situations d’urgence.

Afin d’atténuer les conséquences des pluies torrentielles et des catastrophes, le gouvernement rwandais a décidé de déplacer les ménages des zones à haut risque pour éviter des dommages.

L’exercice se concentre sur les maisons construites sur les pentes des collines autour de la ville de Kigali, notamment le mont Kigali dans le district de Nyarugenge, Jali à Gasabo et Rebero à Kicukiro.

Pendant le processus d’expropriation, les autorités rwandaises envisagent de donner des maisons alternatives au lieu d’une compensation financière.

Covid-19: Pékin partage son expérience avec le Rwanda

Des experts et des fonctionnaires chinois ont partagé mercredi leur expérience de la lutte contre le Covid-19 avec les médecins du Rwanda par vidéoconférence, a confirmé une source officielle à APA à Kigali.Selon le ministre rwandais de la Santé Daniel Ngamije, qui a participé à la vidéoconférence, les deux parties ont eu des échanges fructueux, et la partie rwandaise a pu tirer des enseignements de l’expérience des onze experts chinois.

 « La Chine a déjà fait un très gros effort pour contrôler cette pandémie », a déclaré le Dr Ngamije

 Par ailleurs, le Rwanda a signalé mardi un cas positif de Covid-19 et un guéri sur 896 échantillons.

 Aucun décès n’ayant encore été signalé. Ce pays d’Afrique de l’Est a récemment annoncé une mesure de déconfinement partiel de 15 jours et permis la reprise de certaines activités.

 Selon le gouvernement, les deux prochaines semaines permettront de déterminer si le processus sera poursuivi ou inversé, car les personnes ont été invitées à se conformer aux gestes barrières édictés par les responsables de la santé en ce qui concerne les lieux publics.

 Celles-ci incluent le port obligatoire de masques faciaux, le lavage strict des mains et l’utilisation de désinfectants, le respect de la distanciation sociale et l’interdiction de rassemblement.

 Les banques, les institutions financières, l’administration publique et le secteur privé fonctionneront également entre 6 heures et 19 heures, selon les nouvelles instructions officielles.

 Les écoles, les lieux de culte, les clubs, les bars et les jardins resteront également fermés.

Covid-19: le Rwanda entame un déconfinement partiel

Les autorités rwandaises ont entamé, ce lundi 4 mai, un déconfinement partiel de la population dans le cadre de la riposte contre le Covid-19.Selon le bureau du Premier ministre, Edouard Ngirente, après six semaines de confinement, la population rwandaise est autorisée à sortir de 5 heures du matin du matin à 20 heures du soir.

Cependant, ce pays de l’Afrique de l’Est, qui a enregistré à ce jour 259 cas de Covid-19, rend obligatoire le port du masque dans les lieux publics, interdit les rassemblements de masse et maintient fermées ses frontières terrestres. Les marchés sont autorisés à rouvrir, mais seulement avec 50% des commerçants.

Diplomation : Pierre Ngolo fait escale au Rwanda

Le président du sénat a marqué un arrêt à Kigali après avoir assisté aux travaux du forum du parlement panafricain sur la lutte contre le commerce des armes légères et de petits calibres en Afrique du Sud.

Avant son retour à Brazzaville, le président du Sénat a été reçu par son homologue rwandais Bernard Makuza, le 04 octobre 2019. Les deux personnalités ont fait un tour d’horizon sur les sujets d’actualité africaine et internationale, sans oublier la coopération parlementaire bilatérale entre le Congo et le Rwanda. C’était aussi l’occasion pour eux d’évoquer les relations d’amitié et de coopération qui existent entre les deux pays.

Ils ont évoqué le soutien aux efforts inlassables que déploient les deux présidents, Denis Sassou N’Guesso et Paul Kagame, relatifs aux questions de paix, de sécurité et de développement dans la sous-région des Grands Lacs et dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, dont les deux pays sont membres.

Sassou N’Guesso assiste à la signature d’un mémorandum d’entente entre le Rwanda et l’Ouganda

Un mémorandum d’entente a été signé ce mercredi 21 août, à Luanda en Angola, entre le Rwanda et l’Ouganda.

Cinq chefs d’Etat membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (Cirgl) ont pris part au mini-sommet qui s’est tenu en Angola ce mercredi 21 août 2019. Il s’agit des présidents rwandais Paul Kagame, ougandais Yoweri Museveni Joao Lourenço d’Angola, Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo et Denis Sassou N’Guesso de la République du Congo.

Les présidents rwandais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni se sont engagés à respecter ce mémorandum. Les trois autres chefs d’Etats, témoins de cet engagement, ont salué cette décision.

Président en exercice de la Cirgl, Denis Sassou N’Guesso a tenu à dire que, « Nous sommes capables de traiter nos problèmes nous mêmes et trouver les solutions par le dialogue », a dit en substance le président Denis Sassou N’Guesso.

En dehors de cette signature du mémorandum, les cinq chefs d’État ont aussi évoqué la nécessité d’éradiquer l’épidémie à virus Ebola qui fait des ravages en RDC depuis plus d’un an.

Le Congo et le Rwanda entendent valoriser le système d’information géographique

Les deux pays ont signé un accord vendredi 15 mars dernier, en vue d’une complémentarité.

L’accord pour la vulgarisation du système d’information géographique entre les deux pays, a été signé par le directeur du Centre de recherche et de production cartographique (Cergec) du Congo, Etienne Paka, et son homologue de la société Esri du Rwanda, Jean Pierre Gatera.

Cet accord s’inscrit dans le cadre du développement d’une politique avec les acteurs qui œuvrent pour la valorisation du système d’information géographique. Ainsi donc, la société Esri du Rwanda va établir un cadre de partage des ressources sur des sujets communs au bénéfice du monde de la recherche.

Le partenariat est axé sur la production conjointe de publications, la participation commune à l’organisation des conférences et colloques internationaux, des actions de formation, des projets d’études et de recherche, ainsi que la valorisation des résultats au bénéfice des deux structures.

Jean Pierre Gatera, qui a présenté sa société, a déclaré que Esri du Rwanda œuvre dans le domaine du système d’information géographique. Elle est dotée d’outils pour aider les pays à mieux comprendre les problèmes qui surviennent dans le monde : glissements de terrain, recherche, traitement des données et bien d’autres.

Ces outils seront mis à la disposition du Cergec et du ministère afin de les aider à mieux traiter et stocker leurs données, centraliser leur gestion et publier des résultats de leurs recherches sur le web sous forme de rapports, graphiques interactifs disponibles aux usagers. « Esri ne s’engage pas seulement à donner les outils, mais à accompagner le centre dans le développement des capacités, ainsi que dans le domaine de la recherche », a-t-il renchéri.

Le Cergec, pour sa part, souhaite la valorisation de la cartographie numérique, la base de données géographiques, le système d’information géographique et bien d’autres.

Etienne Paka a affirmé que ces instruments vont servir de thématiques pour l’ensemble du pays avant de rappeler les missions de ce centre qui s’articulent autour de l’information géographique qui demande la collecte, le traitement, la production, la conservation et la diffusion.

Soulignant l’importance du personnel pour la manipulation de ces outils, Etienne Paka a indiqué : « L’érosion n’est pas une fatalité, il suffit d’avoir la bonne information, d’identifier les zones à risque dans le cadre des plans de prévention de risques grâce aux systèmes d’information géographique ».

Congo : des réfugiés Rwandais refusent de regagner leur pays

Au Congo depuis le génocide rwandais de 1994, plusieurs réfugiés  refusent toujours de retourner dans leur pays d’origine malgré la fin du conflit.

Une vingtaine de réfugié rwandais viennent de recevoir du gouvernement congolais leurs documents d’intégration : un passeport de leur pays et un titre de séjour. Il faut dire l’ensemble des réfugiés arrivés au lendemain du génocide du Rwanda en 1994 ont perdu leur statut depuis le 31 décembre 2017. Il est donc question de leur régulariser ou de leur rapatrier. Près de 8500 non exemptés ne sont ni candidats à cette intégration, ni au rapatriement volontaire.

Jean-Bosco, ressortissant rwandais ne veut pas rentrer dans son pays, il s’est expliqué chez nos confrères de RFI : « Il n’y a pas quelqu’un dans ce monde qui peut dire qu’il aime notre pays plus que nous-mêmes.  Aujourd’hui le problème n’est pas au rapatriement volontaire, à l’attribution d’un passeport,  mais c’est régler d’abord le conflit ethnique rwandais et le rapatriement aura lieu sans problème.»

Pour Médiatrice, une autre citoyenne rwandaise, le malaise est encore profond : « Aujourd’hui on dit que même un enfant hutu, né hors du pays depuis les années 1994… doit s’agenouiller, reconnaître et demander le pardon aux Tutsis à cause du génocide qu’il n’a jamais connu ».  Selon les rapports officiels, seules une quinzaine de réfugiés ont volontairement été renvoyés à ce jour.

 

 

 

 

 

 

 

Rwanda: les raisons de l’intérêt soudain pour la Francophonie

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est une institution fondée essentiellement sur le partage de la langue française comme levier de coopération, et a pour vocation à promouvoir des valeurs fondamentales communes telles que la primauté du droit, la gouvernance démocratique, la consolidation de l’État de droit, le respect des droits de la personne et des libertés fondamentales.

De par les mandats qui lui sont confiés par les États et gouvernements membres, d’agir notamment pour prévenir et résoudre pacifiquement des conflits dans l’espace francophone, l’OIF est reconnue également comme un acteur international qui contribue en faveur de la paix et de la sécurité mondiales.

Le secrétaire général, clé de voûte de la Francophonie, est chargé justement de mettre en œuvre l’action politique et diplomatique, d’animer et de coordonner la coopération entre les États et gouvernements membres en vue d’atteindre les objectifs que ceux-ci se sont fixés.

En effet, comme nous l’avions mentionné dans la précédente publication, il nous paraît assez suspect l’intérêt soudain du Rwanda de prétendre à la direction de la Francophonie, lui qui a toujours accusé la France de complicité de génocide et a même banni la langue française dans l’enseignement et l’administration publique.

Le soutien potentiel de la France à cette probable candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères nous paraît tout aussi incompréhensible que cela puisse paraître et difficilement justifiable compte tenu de l’état actuel des relations diplomatiques entre les deux pays.

Rappelons que, depuis le génocide de 1994 et l’arrivée au pouvoir des autorités politiques actuellement au Rwanda, la France a déployé des efforts considérables pour rétablir le dialogue en vue de renouer les liens brisés avec ce pays, mais le Rwanda rechigne toujours à rétablir les relations diplomatiques saines avec celle-ci. La crise de confiance perdure encore, en dépit de toutes les tentatives bien intentionnées de la France.

Les relations bilatérales entre les deux pays sont, pour ne pas dire exécrables, manifestement tendues, et ce, peu importe le nombre de fois où les deux présidents, Emmanuel Macron et Paul Kagame, se sont entretenus.

En tout état de cause, la candidature rwandaise n’est certainement pas pour œuvrer au rayonnement de la langue française, ni pour faire la promotion des valeurs démocratiques prônées par l’OIF. Bien au contraire, cela aura pour effet d’annihiler tous les efforts déployés jusqu’ici par cette organisation en vue d’accompagner le processus de transition démocratique en cours dans un certain nombre de pays de l’Afrique francophone notamment.

D’autre part, le Rwanda a fait preuve d’un certain laxisme dans l’acquittement de sa contribution statutaire à l’OIF dans les temps requis, et ce, pendant des années. En 2014, par exemple, l’Organisation a dû lui accorder une réduction de 50 % et s’entendre sur un calendrier de paiement régulier. Mais, malgré cela, le compte est resté en souffrance pour une maigre contribution de 30 000 euros l’an. Dans une récente réunion, le Comité sur les arriérés est revenu à la charge pour exiger du Rwanda le paiement de ses arriérés pour les années 2015, 2016, 2017 et 2018.

Qu’à cela ne tienne, le Rwanda, pour des raisons que l’on ignore encore, est déterminé à prendre la direction de la Francophonie. Et, sa diplomatie s’active en coulisse autant sur les plans bilatéral et africain pour y parvenir. Les puissants médias de l’espace francophone sont mis à profit pour assurer une couverture médiatique ouvertement favorable à la candidature de Louise Mushikiwabo.

Tout compte fait, les raisons sous-jacentes qui peuvent expliquer l’intérêt soudain du régime rwandais à l’égard de la Francophonie sont à rechercher ailleurs que dans la volonté de faire avancer les objectifs contenus dans la  » Déclaration de Bamako « , renforcée par la  » Déclaration de Saint-Boniface « , deux textes normatifs de référence, l’un sur le respect des règles de la gouvernance démocratique et de l’État de droit, l’autre sur la sécurité humaine et la responsabilité de protéger.

Que reproche-t-on à Michaëlle Jean ?

 Sous la gouverne de Michaëlle Jean, l’OIF est fortement engagée dans un élan, à la fois, de la défense et la promotion de la langue française et de la diversité culturelle, et de la promotion des valeurs démocratiques chères à l’organisation.

On se rappellera qu’en 2014, lorsqu’elle s’était lancée dans la campagne pour accéder à la direction de l’OIF, Michaëlle Jean promettait de faire de la Francophonie, une organisation toujours plus agissante, dans un monde en plein bouleversement et en perpétuel changement.

Quatre ans après, elle a tenu sa promesse, sans désemparer, de hisser l’OIF à la place qui lui revient, au cœur du système multilatéral. Aujourd’hui, l’Organisation qui rassemble 84 États et gouvernements membres et observateurs, est tellement attractive que le nombre de demandes d’adhésion ne cesse d’augmenter.

Michaëlle Jean a su positionner l’Organisation sur tous les enjeux de l’heure : objectifs de développement humain et économique durable et inclusif, changements climatiques, crises migratoires, lutte contre le terrorisme, prévention et gestion des crises, défense des droits et des libertés fondamentales, soutien à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, renforcement des politiques et programmes en faveur de l’éducation, de la formation technique et professionnelle, stratégie numérique, appui structurant au renforcement des institutions, mobilisation de la jeunesse autour de la responsabilité citoyenne et dans la lutte contre la radicalisation, stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes, etc.

Qu’on le veuille ou non, l’OIF a considérablement intensifié ses efforts et continue de développer ses moyens d’action dans les différents domaines relevant de son mandat. Et, Michaëlle Jean poursuit sereinement la mise en œuvre de réformes substantielles en vue d’améliorer le fonctionnement et la gestion interne de l’Organisation.

Par ailleurs, Michaëlle Jean est persuadée que c’est en adoptant une approche concertée et mieux coordonnée, en faveur de la paix, de la sécurité, du dialogue inclusif, du respect des processus démocratiques, que nous pourrons obtenir les meilleurs résultats. C’est ainsi que l’OIF est résolument engagée sur le terrain, en synergie avec ses partenaires internationaux, pour agir efficacement.

En effet, les nouvelles réalités mondiales nous rappelle qu’aucun État, aussi puissant soit-il, ne peut à lui seul relever les immenses défis qui nous attendent, ni dicter sa volonté au monde, mais cela exige l’instauration d’un ordre international fondé sur un multilatéralisme plus efficace. Ainsi, au lieu d’affaiblir la Francophonie en la déstabilisant dans son action, il vaudrait mieux reconnaître et investir davantage dans sa plus value, en lui apportant des moyens supplémentaires à la hauteur de l’ambition légitime qu’elle porte et qui la définit.

Il va sans dire qu’il serait préférable pour les chefs d’État et de gouvernement, dans leur grande sagesse, de faire preuve de réalisme en faisant en sorte de ne pas briser la dynamique engagée par ses prédécesseurs et poursuivie de façon accélérée par l’actuelle Secrétaire générale dès sa prise de fonction, et de la reconduire pour un second et dernier mandat, afin de poursuivre inlassablement tous ces efforts qu’elle a su engager pour assurer la pérennité des actions entreprises et des programmes déployés dans l’exécution de l’ambitieuse feuille de route qui lui a été confiée à Dakar.

Rapatriement des réfugiés rwandais : les parlementaires s’impliquent dans le processus

L’ambassadeur du Rwanda au Congo, Jean-Baptiste Habyalimana, a annoncé le 27 mars à Brazzaville, à l’issue d’un entretien avec le président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, que les parlements des deux pays organiseront bientôt des campagnes d’information, en vue de sensibiliser les réfugiés rwandais au bien-fondé de leur retour au pays.

« Avec le président de l’Assemblée nationale, nous avons parlé de la communauté rwandaise, réfugiée au Congo depuis plus de vingt ans. Nous avons conclu que les deux parlements poursuivront la sensibilisation, afin de leur faire comprendre qu’ils gagneront en se faisant identifier à l’ambassade, qui leur délivrera des papiers de séjour », a indiqué Jean-Baptiste Habyalimana.

Lors de cette campagne de sensibilisation, les deux parlements auront, entre autres missions, de sensibiliser et de persuader les milliers de réfugiés rwandais dont le statut a expiré le 31 décembre dernier, d’adhérer au processus en cours.

Il s’agira, en effet, d’emmener ces réfugiés à regagner volontairement leur pays, conformément aux lois en vigueur sur le rapatriement des réfugiés. Les deux chambres parlementaires auront aussi, d’après le diplomate rwandais, à conscientiser les Rwandais qui ont choisi le Congo comme terre d’asile de remplir les conditions de séjour en vue d’obtenir les pièces légales.

« Pour ceux qui veulent rester dans le pays d’accueil, ils doivent s’adresser à l’ambassade du Rwanda, qui du reste, leur délivrera les documents qui garantiront leur intégration sociale afin qu’ils vivent dans la légalité », a renchéri l’ambassadeur.

Outre le rapatriement des réfugiés, les deux responsables ont aussi passé en revue les relations diplomatiques qui lient les deux pays. Dans le volet coopération parlementaire, ils ont relevé la nécessité qu’ont les deux chambres de collaborer.

« Nous avons parlé des relations qui doivent exister entre nos deux parlements, dans le cadre de la diplomatie parlementaire. Etant des représentants du peuple, ces deux chambres doivent travailler ensemble pour l’intérêt de nos populations. Il y aura certainement des lois et des ratifications à faire. C’est ainsi que nos parlements doivent travailler ensemble pour garantir l’intégration sous-régionale et l’opérationnalisation de tous les projets retenus », a conclu Jean-Baptiste Habyalimana.