Sénégal : Ousmane Sonko fixé sur son sort

L’Assemblée nationale s’est réunie, ce vendredi 26 février, en séance plénière aux fins de lever l’immunité parlementaire du député de l’opposition accusé de viols répétitifs.Le leader du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) est redevenu un simple justiciable. Ousmane Sonko devrait répondre devant la justice avec l’épilogue de la procédure enclenchée le 11 février.

Au terme de plus de deux heures de débat, souvent rythmé par des chahuts, l’hémicycle où la mouvance présidentielle est majoritaire a voté en faveur de la levée de l’immunité parlementaire avec 90 voix pour, un contre et deux abstentions.

Les députés de l’opposition et les non-inscrits ont assisté aux échanges avant de bouder le vote. L’ancien Inspecteur des Impôts et Domaines a fait l’objet, le 2 février, d’une plainte déposée par une employée d’un salon de massage de Dakar « pour viols et menace de mort  ».

Pour sa part, Pape Biram Touré, le président de la Commission ad hoc mise sur pied dans le cadre de cette affaire de mœurs, a affirmé que la structure « a mené à bien sa mission malgré les multiples tentatives de la divertir. Elle est restée sereine et concentrée ».

Les soutiens d’Ousmane Sonko, classé 3e à la dernière élection présidentielle, prétendent que le virulent opposant est simplement la cible d’une tentative de liquidation politique. Au parlement, le ministre de la Justice, Me Malick Sall, a balayé d’un revers de main cette déduction : « Le chef de l’État, Macky Sall, avait une réaction de désolation, de compassion quand je lui ai fait part de cette affaire. Il m’a dit qu’il ne souhaite pas cela même à son pire ennemi ».

Le Maroc et le Burundi établissent une feuille de route de coopération pour la période 2021-2024

Le Maroc et le Burundi ont établi, jeudi à Rabat, une feuille de route de coopération couvrant la période allant de 2021 à 2024 et s’inscrivant dans la volonté commune d’intensifier les relations existantes entre les deux pays pour leur donner un nouveau souffle.Signée par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et son homologue burundais Albert Shingiro, cette feuille de route de coopération marque aussi l’ambition des deux pays de renforcer leurs relations bilatérales en se basant sur le respect mutuel et en développant un partenariat solide et une solidarité agissante, indique un communiqué du ministère marocain des AE.

La feuille de route a été préparée lors de la visite à Bujumbura les 8 et 9 février 2021 d’une délégation marocaine de haut niveau, présidée par l’ambassadeur directeur général de l’Agence marocaine de Coopération internationale, accompagné de l’ambassadeur directeur des Affaires africaines du ministère, rappelle la même source.

 A l’issue de cette visite à Bujumbura, le Maroc et le Burundi ont convenu d’œuvrer à renforcer davantage la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, notamment l’éducation et formation, la coopération technique, la coopération sécuritaire, la promotion économique et investissements, les financements internationaux et l’échange de visites officielles.

Il ressort de cette feuille de route de coopération que la partie marocaine est disposée à apporter son assistance et partager son expertise avec la République du Burundi dans les domaines suscités, à travers l’organisation de learning-visits au Maroc au profit de hauts fonctionnaires burundais et l’octroi de bourses au profit d’étudiants et de stagiaires du Burundi dans les établissements marocains publics d’enseignement supérieur, technique et professionnel, fait savoir le communiqué.

Il s’agit, de surcroît pour le Royaume, de l’organisation de programmes de renforcement de capacités au profit de hauts fonctionnaires du Burundi dans différents domaines, de l’envoi d’experts marocains issus de divers secteurs et de délégations d’opérateurs économiques marocains au Burundi pour développer des partenariats d’affaires gagnant-gagnant avec des opérateurs locaux et promouvoir diverses opportunités d’investissement en vue de réaliser des projets communs dans des secteurs d’intérêts prioritaires pour la République du Burundi.

Le Maroc s’engage également à accompagner la République du Burundi dans la préparation des dossiers relatifs au développement de projets d’infrastructure ou stratégiques pour le pays et dans l’obtention du soutien auprès des organisations régionales et internationales de financements avec lesquelles le Maroc entretient des relations.

La signature de ce document intervient lors d’une rencontre entre les deux ministres des affaires étrangères, au cours de laquelle ils ont pu explorer les perspectives de renforcement de la coopération bilatérale en identifiant de nouveaux axes pour élargir les programmes de coopération à mettre en œuvre entre le Royaume du Maroc et la République du Burundi.

A cette occasion, les deux parties ont réaffirmé leur ferme volonté de diversifier et consolider la coopération dans plusieurs domaines et retenu un certain nombre d’actions à réaliser en commun, dans le cadre de la concrétisation des objectifs fixés.

Le Burundi réitère son appui à l’intégrité territoriale du Royaume et à son unité nationale

Le ministre burundais des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, M. Albert Shingiro, a réitéré, jeudi à Rabat, l’appui de son pays à l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc et à son unité nationale conformément à la Charte des Nations Unies, et réaffirmé le soutien du Burundi à l’exclusivité du règlement du dossier du Sahara par les Nations Unies à travers le plan d’autonomie, comme la seule solution à ce différend.Le chef de la diplomatie burundaise s’exprimait lors d’un point de presse tenu à l’issue de sa rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui a été aussi l’occasion de se féliciter de la position constante de la République du Burundi de maintenir sa représentation diplomatique à Rabat et son consulat général à Laâyoune.

Dans ce cadre, un Consul général de la République du Burundi sera installé incessamment à Laâyoune, a tenu à préciser M. Shingiro.

La rencontre des deux ministres était également une opportunité pour saluer la décision du Maroc d’ouvrir une ambassade résidente à Bujumbura afin de renforcer la dynamique de coopération dans les différents domaines entre les deux pays.

Se réjouissant de l’ouverture de cette ambassade, le ministre burundais a indiqué que celle-ci servira de pont diplomatique entre les deux capitales et jouera le rôle de diplomatie de proximité.

Ainsi, une équipe technique se rendra au Burundi la semaine prochaine pour entamer les procédures d’ouverture d’une ambassade du Royaume dans la capitale burundaise, a annoncé, pour sa part, M. Bourita.

Le ministre a, en outre, fait valoir le soutien permanent de la République du Burundi au sujet du Sahara marocain, soulignant que le Burundi a toujours été aux côtés du Maroc dans un cadre de solidarité sincère et active.

Cette position, a-t-il poursuivi, s’est manifestée à plusieurs occasions et de différentes manières.

MM. Bourita et Shingiro ont signé une feuille de route de coopération couvrant la période allant de 2021 à 2024, qui vient refléter la volonté commune d’intensifier les relations existantes entre les deux pays pour leur donner un nouveau souffle.

Bamako salue le rôle de Rabat dans l’accompagnement du processus de transition au Mali

Le vice-président du Mali, Assimi Goïta, a salué, jeudi à Rabat, le rôle du Maroc dans l’accompagnement du processus de transition au Mali. M. Goïta a été reçu par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans le cadre de sa visite de travail dans le Royaume.

Le vice-président malien a mis en avant l’action menée par le Royaume du Maroc dans l’accompagnement du processus de transition dans son pays, soulignant les liens forts qui unissent le Maroc et le Mali.

Lors de cette rencontre, les deux responsables ont évoqué la coopération bilatérale dans plusieurs domaines.

Le retour annoncé de Gbagbo n’est pas du goût des victimes

Le retour annoncé de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire n’est pas du goût de certaines victimes des crises en Côte d’Ivoire qui ont appelé, jeudi, la Cour pénale internationale (CPI) a donné une «une suite favorable» à l’appel interjeté par le procureur de cette juridiction.

Le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire ( CVCI) a dit, jeudi, être contre l’éventuel retour de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. 

« Nous demandons à la CPI de donner une suite favorable à l’appel du procureur et d’ouvrir un nouveau procès contre M. Gbagbo», a plaidé Issiaka Diaby, le président du CVCI dans une conférence publique.

Mercredi dernier, le parti de M. Gbagbo a annoncé qu’il sera en  Côte d’Ivoire à la mi-mars et a mis en place un Comité national d’accueil de treize membres pour préparer son retour.

Selon M. Diaby, l’ex-président ivoirien  « doit demeurer là-bas (hors de la Côte d’Ivoire) jusqu’à ce que la procédure judiciaire à son encontre prenne fin ».

Acquitté par la CPI pour crimes contre l’humanité commis pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, M. Gbagbo est en liberté conditionnelle en Belgique dans l’attente de la fin de la procédure judiciaire à son encontre.

Dans une décision publiée mardi, la présidence de la CPI a accordé, une prorogation de mandat aux juges dans l’affaire Laurent Gbagbo et Blé Goudé, jusqu’au 31 mars 2021, pour clôturer le recours en appel contre leur acquittement.

Niger : l’Onu et la Cedeao tirent la sonnette d’alarme

L’Organisation des Nations unies et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) « condamnent fermement » les violences post électorales au Niger.Dans un communiqué conjoint, les deux organisations se désolent « des actes de violences survenus suite à la proclamation des résultats provisoires (du second tour de la présidentielle du 21 février 2021) et appellent toutes les parties prenantes à la retenue ». 

L’Onu et la Cedeao invitent les parties prenantes à se conformer aux dispositions légales qui garantissent le déroulement pacifique du processus électoral, notamment celles relatives aux procédures de règlement des contentieux électoraux, et les encouragent à œuvrer ensemble afin de conduire le processus électoral à son terme. 

Suite à la proclamation des résultats provisoires, des violences avaient éclaté dans la capitale nigérienne et dans d’autres villes du pays. Ce jeudi, six maisons dont celle du correspondant de Radio France Internationale (RFI) ont été vandalisées à Niamey. 

A en croire le ministre de l’Intérieur, Alkache Alhada, les heurts ont fait depuis mardi dernier deux morts et 468 personnes ont été arrêtées. 

Suffisant pour que la Cedeao et l’Onu renouvellent leur disponibilité à accompagner le peuple nigérien dans ses efforts pour consolider la paix et la démocratie.

Selon les résultats provisoires, publiés le 23 février, par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), le candidat du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya), Mohamed Bazoum, a été élu président avec 2.501.459 voix, soit 55,75 %. 

Son challenger, Mahamane Ousmane du Rassemblement Démocratique et Républicain (RDR Tchanji), a recueilli 1.895.736 voix, soit 45,25 %. Mais son camp conteste ces résultats et dénonce « un hold-up électoral ».

Niger : quels défis pour le nouveau président

Ibrahim Moussa, Rédacteur en chef du journal nigérien La Roue de l’Histoire, analyse pour APA les principaux chantiers de Mohamed Bazoum.Comment appréciez-vous le déroulement du scrutin présidentiel de dimanche dernier ?

En dépit de quelques irrégularités, notamment la saisie de faux bulletins de vote à Dogondoutchi (Sud-Ouest) par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et l’attaque terroriste qui a fait sept morts à Dorgol, dans la région de Tillabéri (Extrême-Ouest), le vote s’est globalement déroulé dans le calme et la sérénité.

L’élection de Mohamed Bazoum à la tête du Niger ouvre une nouvelle page dans l’Histoire du pays. Car, pour la première fois depuis l’indépendance en 1960, un président démocratiquement élu passe le témoin à un autre par le même procédé.

Quels sont les principaux défis du nouveau président ?

Le chef de l’Etat sera confronté à des défis de plusieurs ordres. C’est d’abord la lutte contre le jihadisme. Cinq des huit régions que compte le Niger sont touchés par ce phénomène. Il s’agit de Diffa, Tillabéri, Tahoua, Agadez et Maradi.

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Le Niger est entouré de foyers d’insécurité au niveau de quatre de ses frontières. Au Nord, depuis la chute en Libye de Mouammar Kadhafi, la situation s’est détériorée.

Dans sa frontière Sud-Est avec le Nigeria, la région Diffa proche des Etats fédérés de Borno et Yobé, est notamment la cible d’attaques terroristes depuis février 2015.

A l’Ouest du pays, les localités situées le long des frontières entre le Mali et le Burkina Faso subissent des attaques quasi-quotidiennes. C’est d’ailleurs dans ce territoire appelé la zone des trois frontières que les agents de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ont été tués le 21 février dernier, jour même du scrutin.

Hormis le défi sécuritaire, il y a la question de l’emploi et de l’employabilité des jeunes, la sécurité alimentaire, la santé et l’éducation. Bazoum a réservé une part belle à l’éducation des jeunes filles dans son programme de campagne. 

Pour que celles-ci étudient jusqu’à la classe de 3e au moins, il a évoqué la création de cantines scolaires surtout dans les zones nomades et dans les localités où les populations sont extrêmement vulnérables.

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Sur le plan politique, le successeur de Mahamadou Issoufou a du pain sur la planche. Avec une classe politique que tout oppose. Dans son premier discours, après la proclamation des résultats provisoires, l’ancien ministre de l’Intérieur a lancé un appel à l’endroit de son challenger, Mahamane Ousmane, et de toute la classe politique en vue de s’unir et travailler pour le développement du Niger.

Mouhamadou Issoufou a décidé de respecter la Constitution en ne se présentant pas à la présidentielle. Quel sens donnez-vous à cet acte du président sortant ?

Cette décision de ne pas briguer un 3e mandat, dans une sous-région où la tentation est très forte, a été saluée par tout le continent africain voire la communauté internationale. A travers cette attitude, Issoufou inscrit son nom en lettres d’or dans les annales de l’Histoire politique du Niger. En outre, il peut servir de modèle à Mohamed Bazoum en matière du respect de la Constitution.

Niger : Bazoum, le continuateur de l’œuvre d’Issoufou

Co-fondateurs du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya) en 1990, le président sortant et son successeur partagent depuis trente ans les mêmes idéaux pour leur pays.Après deux mandats consécutifs, Mouhamadou Issoufou (69 ans) passe sans anicroche le témoin à Mohamed Bazoum (61 ans). Cette transition policée du pouvoir exécutif est inédite au Niger où les coups d’Etat sont légion.

Bazoum, dans son tout premier discours en tant que président de la République, a rendu un vibrant hommage à son compagnon de route : « Je voudrais remercier Issoufou pour le travail accompli pour notre pays et surtout pour sa loyauté à son égard. Il vient de nous permettre de réaliser quelque chose d’inédit. Le Niger lui devra cela pour l’éternité. Il est définitivement rentré dans l’Histoire ».

Titulaire d’un Diplôme d’études approfondies en Philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad, Sénégal), le nouvel homme fort du Niger a une idée claire de ce qu’il veut pour sa nation.

« Je consoliderai, ainsi que le dit mon slogan de campagne, le travail accompli sous l’autorité du président (sortant) et j’avancerai dans le sens des objectifs que j’ai soumis au peuple dans le cadre de mon programme électoral », a déclaré le natif de Diffa (Sud-Est).

La gouvernance en vigueur pour le prochain quinquennat, à en croire l’ex-ministre des Affaires étrangères, ne sera rien d’autre que la synthèse des « succès et échecs » de la dernière décennie. Le néo-président du Niger, qui se prévaut de connaître « parfaitement » son pays et d’avoir « une grande connaissance de l’Etat », se sent « en état d’assumer
(avec) loyauté et probité » cette nouvelle fonction.

Pour qu’il enfile officiellement son costume présidentiel, la Cour constitutionnelle devra confirmer les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Aussitôt après, Mohamed Bazoum compte presser le pas : « Je m’appuierai sur ma majorité parlementaire forte de 129 députés pour former un gouvernement que je mettrai (immédiatement) au travail ».

En tout cas, il a du pain sur la planche surtout avec la menace jihadiste qui tourmente le Niger. Récemment, sept agents électoraux sont décédés dans l’explosion d’une mine. En outre, un agent électoral a été tué par une roquette. « Ces événements nous rappellent l’urgence et l’énormité du défi que constitue le combat contre le terrorisme. Je le mènerai avec méthode et détermination », a promis le chef de l’exécutif.

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La question jihadiste figurera tout en haut dans la hiérarchie des priorités du membre de la tribu des Ouled Slimane.  « Pour avoir assidûment fréquenté durant ces huit derniers mois les populations, je sais que partout où prévaut l’insécurité, c’est le premier besoin qu’elles expriment et qu’elles nous demandent de régler », a expliqué Bazoum.

A tous les leaders des partis qui l’ont soutenu dans sa quête du pouvoir, le vainqueur du scrutin du 21 février dernier s’est engagé à être « loyal » mais c’est « dans la loyauté commune vis-à-vis » du Niger que l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique entend collaborer avec eux.

Dans cette perspective, le successeur d’Issoufou a prévu de promouvoir la « gouvernance toute d’éthique en vue notamment de lutter contre la pauvreté, de réhabiliter le système éducatif, de former les jeunes et de lutter contre le chômage ».

Enfin, Mohamed Bazoum a tendu la main à son rival Mahamane Ousmane dont le parti a dénoncé « un hold-up électoral » : « Connaissant sa sagesse, je voudrais compter sur lui pour créer un nouveau climat entre le pouvoir et l’opposition, mettre fin aux tensions inutiles et nous (entendre) sur l’essentiel par ces temps de grands défis terroristes ». D’autant plus que la Ceni « aura travaillé, comme d’habitude, de façon totalement transparente et inclusive », selon le PNDS Tarayya.

«Gbagbo sera en Côte d’Ivoire à la mi-mars de cette année » (Assoa Adou)

Le Secrétaire Général de la tendance du Front populaire ivoirien baptisée « Gbagbo ou rien» ( GOR), Assoa Adou a révélé mercredi à Abidjan, que le retour de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire se fera à la mi-mars.

M. Assoa a fait cette annonce lors de la présentation officielle d’un comité national d’accueil composé de 13 membres, des sages pour la plupart, pour préparer le retour de M. Gbagbo en Côte d’Ivoire.  

«Le président Gbagbo m’a dit de vous rassurer qu’en mi-mars de cette année, il sera en Côte d’Ivoire d’Ivoire», a dit M. Assoa lors de cette cérémonie qui a enregistré la présence de plusieurs personnalités proches de l’ex-président dont son épouse Simone Gbagbo et son ex-Premier ministre Aké N’Gbo.  

« Certains pensent qu’on veut faire un coup de force. Non. Le président Gbagbo dit de négocier avec le gouvernement pour qu’il rentre dans la paix. Mais ça traîne », a regretté le secrétaire général du FPI-Gbagbo.

 Auparavant, une liste de 13 membres composant le Comité national d’accueil pour le retour de M. Gbagbo en Côte d’Ivoire a été dévoilée. Des sages pour la plupart, il s’agit entre autres, de MM. Abou Cissé ( Société civile), Adou Tanoh ( 1er secrétaire de section du FPI à Abengourou), N’gou Blaise ( ex-ministre), Doué Blaise ( ex-préfet de police) et Zoumana Ouattara (Enseignant à la retraite).

 Selon le secrétaire général du FPI, les membres de ce Comité national d’accueil ont des  «relations personnelles » avec M. Gbagbo. Leur rôle, a ajouté M. Adou,  « c’est d’aider le comité opérationnel pour préparer le retour du président Gbagbo dans la paix et la sincérité ». 

Par ailleurs, des uniformes, des tee-shirts et des casquettes ont été confectionnés à l’effigie de M. Gbagbo dans l’optique de son éventuel retour en Côte d’Ivoire. 

Dans une décision publiée mardi, la présidence de la Cour pénale internationale (CPI) a accordé, une prorogation de mandat aux juges dans l’affaire Laurent Gbagbo et Blé Goudé, jusqu’au 31 mars 2021, pour clôturer le recours en appel contre leur acquittement.

 Acquitté par la CPI pour crimes contre l’humanité commis pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, M. Gbagbo est en liberté conditionnelle en Belgique dans l’attente de la fin de la procédure judiciaire à son encontre. 

Affaire Gbagbo/Blé Goudé: la CPI proroge le mandat des juges

La présidence de la Cour pénale internationale (CPI) accorde une prorogation de mandat aux juges dans l’affaire Laurent Gbagbo et Blé Goudé, jusqu’au 31 mars 2021, pour clôturer le recours en appel contre leur acquittement, dans une décision publiée mardi.

« La Chambre d’appel est actuellement saisie d’un appel contre l’acquittement dans l’affaire le Procureur contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé (respectivement  »l’appel » et  »l’affaire ») », indique la présidence de la Cour pénale internationale.

Suite à un examen de la situation, la présidence annonce que « par voie de décision administrative interne du 28 janvier 2021, elle a accordé une prorogation de mandat aux juges jusqu’au 31 mars 2021 au plus tard aux fins de la clôture du recours ».    

Selon la note, la présidence de la Cour pénale internationale, dans sa composition ad hoc, est composée du premier vice-président Robert Fremr, du deuxième vice-président Marc Perrin de Brichambaut et de la juge Olga Herrera Carbuccia.  

« La présidence note que les 20 et 21 janvier 2021, respectivement, elle a été saisie de demandes administratives du juge président de l’affaire, le juge Chile Eboe-Osuji, et le juge Howard Morrison concernant la prorogation de leurs mandats respectifs aux fins de l’achèvement de l’appel dans l’affaire », souligne le texte.   

De l’analyse de la présidence, il ressort que « conformément à l’article 41 du Statut de Rome et à l’article 33 du Règlement de procédure et de preuve, le juge Eboe-Osuji a été dispensé de la présidence aux fins de l’examen par celle-ci », et ce « en raison du risque évident de manque d’impartialité ».

Pour la présidence de la CPI, « le juge Eboe-Osuji devait être impliqué dans la prise de décision liée à sa propre demande ». Partant, elle « prend acte de sa responsabilité, conformément à l’article 38 du Statut de Rome, pour la bonne administration de la Cour, à l’exception du Bureau du Procureur ».

 L’Assemblée des États parties (AEP) au Statut de Rome vient d’élire Karim Khan pour devenir le prochain procureur de la CPI. Le nouveau Procureur qui entrera en fonction le 16 juin 2021, pour un mandat non renouvelable de neuf ans, succédera à Fatou Bensouda.  

Le Maroc et l’Espagne mettent en avant la résilience de leurs relations bilatérales

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et son homologue espagnole, Arancha Gonzalez Laya, se sont félicités de l’excellence des relations qui unissent le Maroc et l’Espagne, lors d’un entretien qu’ils ont eu mardi par visioconférence.Les deux parties ont également mis en avant la résilience des relations bilatérales, indique un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères.

En perspective de la tenue de la réunion de haut niveau, dès que les conditions sanitaires le permettront, les deux ministres ont convenu de renforcer la coopération sectorielle dans plusieurs domaines, notamment économique, culturel et éducatif.

Les deux parties ont, en outre, appelé à saisir les opportunités offertes dans le cadre du contexte post-Covid en tant que partenaires stratégiques et en capitalisant sur la complémentarité entre les deux pays.

L’entretien des deux ministres a également porté sur des questions régionales d’intérêt commun, dans le Maghreb, le Sahel et la zone euroméditerranéenne, fait savoir la même source.

Niger : Mohamed Bazoum élu président

Le candidat du parti au pouvoir, avec 55,75 % des suffrages, est déclaré vainqueur du second tour de la présidentielle du 21 février dernier.Sans surprise, Mohamed Bazoum succédera à Mouhamadou Issoufou. Selon les résultats provisoires publiés, ce mardi 23 février, par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), le candidat du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya) a obtenu 2.501.459 voix.

Son challenger, Mahamane Ousmane du Rassemblement Démocratique et Républicain (RDR Tchanji), a pu récolter 1.895.736 voix, soit 45,25%.

 À l’issue du premier tour, le dauphin du président sortant avait obtenu 39,30% contre 16,98% pour l’ex-chef de l’État (1993-1996).

Occupant respectivement la 3e et la 4e place au terme du premier acte, les leaders du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara) et du Mouvement Patriotique pour la République (MPR Jamhuriya) avaient finalement adoubé Mohamed Bazoum.

En outre, d’autres recalés comme Oumarou Malam Alma du Rassemblement pour la Paix et le Progrès (RPP Farrilla) et Hassane Barazé Moussa de l’Alliance Nigérienne pour la Démocratie et le Progrès (ANDP Zaman Lahiya) avaient demandé à leurs partisans de voter pour lui.

Pour ce scrutin, 7,4 millions de Nigériens, sur une population globale estimée à 24 millions, étaient appelés aux urnes à travers 26.000 bureaux de vote.

Mali : adoption du Plan d’Action du Gouvernement

Le Conseil National de Transition (CNT) a voté, ce lundi, le principal référentiel des politiques publiques.Moctar Ouane tient sa boussole. Le Premier ministre, après avoir présenté vendredi dernier le document devant le Conseil National de Transition, a échangé ce 22 février avec les membres de cet organe législatif.

Au terme des débats, le Plan d’Action du Gouvernement (PAG) a été approuvé aujourd’hui par 100 voix pour, 4 contre et 3 abstentions. Dans la foulée, le chef du gouvernement « a remercié les membres du CNT pour leur forte adhésion au document à travers ce vote sans appel ».

Selon la Primature, le texte en question comporte 6 axes déclinés en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs. L’objectif, à en croire M. Ouane, est que « le Mali se redresse et poursuive sa marche en avant ».

Parmi les priorités de l’équipe gouvernementale, il y a bien évidemment la question sécuritaire. À cet effet, l’ancien ministre des Affaires étrangères a déclaré que « toutes les régions du Nord et du Centre sont concernées par le processus de Désarmement-Démobilisation- Réinsertion. Aucune région ne sera exclue ».

Moctar Ouane a aussi fait savoir que les autorités gouvernementales travaillent « à la dissolution des milices (qui) se fera de façon progressive et pragmatique ».

S’exprimant sur les moyens à déployer pour un retour de la paix, le Pm a indiqué que « la loi de finances 2021 prend en compte la feuille de route de la Transition dont découle le Plan d’Action du Gouvernement. Ainsi un montant de 310 milliards 920 millions F CFA est prévu pour notre outil de défense ».

En outre, le Premier ministre a rappelé que « les réformes politiques et institutionnelles, (qui) sont une demande forte des Maliens, seront menées en étroite collaboration avec les partis et groupements politiques et la société civile ».

Enfin, l’ex-conseiller diplomatique à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a précisé que « la durée de la transition est fixée à 18 mois et le président Bah N’Daw a clairement fait part de sa volonté de respecter ces délais ».

Présidentielle nigérienne : jour de vérité pour Bazoum et Ousmane

Les Nigériens élisent ce dimanche leur président pour les cinq prochaines années. Sur les trente candidats de la ligne de départ, il n’en reste que deux : Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane.La première alternance démocratique du Niger, indépendant depuis le 3 août 1960, est toute proche. Ce 21 février, 7,4 millions d’électeurs doivent choisir un successeur à Mahamadou Issoufou. L’actuel chef de l’État qui entrera dans les livres d’Histoire pour avoir respecté la limitation constitutionnelle du mandat présidentiel.

Au premier tour, Mohamed Bazoum, candidat du parti au pouvoir, a recueilli 39,3% des suffrages valablement exprimés contre 16,9% pour l’ancien président de la République, Mahamane Ousmane.

Le 18 février dernier, le président sortant, Mahamadou Issoufou, s’est offert une tribune lors de la cérémonie d’inauguration d’un troisième pont sur le Fleuve Niger à Niamey, la capitale : « Le Niger est un pays un et indivisible. Je lance donc un appel à tous en cette veille d’élection pour qu’ils ne perdent jamais de vu cela. Pour qu’ils ne perdent jamais de vu l’importance de cet acquis du peuple nigérien ».

Pour ce scrutin historique, les 26.000 bureaux de vote du pays sont ouverts de 8 à 19 heures (GMT+1). La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) devrait annoncer les résultats provisoires dans 5 jours.

Présidentielle au Niger : appel à un scrutin apaisé

Quatre organisations internationales appellent les Nigériens à l’apaisement pour le second tour de la présidentielle qui se tient ce dimanche.Dans une déclaration conjointe, l’Union africaine (UA), la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union européenne (UE), et les Nations Unies (ONU) appellent les institutions nationales, les parties prenantes, la société civile, les forces vives (…) à s’engager pour un scrutin présidentiel apaisé le 21 février 2021. 

« (…) nous rappelons aux parties prenantes au processus électoral de maintenir leur attitude responsable et constructive afin de renforcer la cohésion sociale et préserver la paix », écrivent ces organisations, ajoutant : « Nous encourageons les parties prenantes à éviter tout acte qui viserait à empêcher l’électeur d’opérer un choix éclairé et indépendant lors du scrutin du dimanche 21 février 2021 ».

Elles estiment qu’en cas de désaccord avec les résultats de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), seule institution habilitée à diffuser les compilations des voix, les acteurs doivent recourir aux voies légales par la saisine des juridictions compétentes, conformément à la Constitution et aux lois du Niger.« Nous exhortons le peuple nigérien, qui a démontré lors du premier tour son attachement aux valeurs démocratiques, à maintenir la même dynamique pour le second tour de l’élection présidentielle du 21 février 2021 », poursuivent l’UA, l’UE, la CEDEAO et l’ONU. 

Le 30 janvier 2021, la Cour Constitutionnelle du Niger a validé les résultats du double scrutin du 27 décembre 2020. Pour la présidentielle, la Cour a déclaré le candidat du parti au pouvoir le PNDS TARAYYA, Mohamed Bazoum, premier avec 39,30%, il est suivi par le candidat du RDR TCHANJI, Mahamane Ousmane qui a récolté 16,98%. 

Sur la base de ces résultats, la Cour Constitutionnelle a confirmé les candidats Bazoum et Mahamane pour le second tour. La campagne électorale a débuté depuis le dimanche 31 janvier 2021 et s’est achevée ce hier vendredi à minuit.

Algérie : dissolution du Parlement et élections anticipées

Dans un discours à la Nation prononcé jeudi, Abdelmadjid Tebboune a annoncé qu’il allait procéder à un remaniement ministériel dans les 48 heures.Abdelmadjid Tebbounne a annoncé sa décision de dissoudre le Parlement et d’appeler à des élections anticipées. Il va procéder à un remaniement ministériel dans les 48 heures et a décrété une grâce pour plusieurs dizaines de détenus du Hirak.

« Le Hirak béni a sauvé l’Algérie. J’ai décidé d’accorder la grâce présidentielle à une trentaine de personnes pour lesquelles une décision de justice avait été rendue ainsi qu’à d’autres pour lesquelles aucun verdict n’a été prononcé. Entre 55 et 60 personnes rejoindront à partir de demain leur familles », a-t-il déclaré dans un discours télévisé à la Nation.

De retour il y a une semaine d’Allemagne, où il était soigné pour des complications post-Covid, M. Tebboune avait tenu depuis des consultations avec six partis politiques, dont des formations de l’opposition.

Niger : dernière ligne droite dans la course au palais

Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane, adversaires pour le second tour de l’élection présidentielle du 21 février, ont sillonné pendant une dizaine de jours le pays.Le verdict des urnes est proche. Dans trois jours, 7,4 millions de Nigériens, sur une population globale estimée à 24 millions, se prononceront pour départager le candidat du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya) et celui du Rassemblement Démocratique et Républicain (RDR Tchanji).

Bazoum, crédité au premier tour de 39,3 % des suffrages valablement exprimés contre 16,99 % pour Ousmane, a la faveur des pronostics. En valeur absolue, le dauphin du président sortant, Mahamadou Issoufou, a récolté plus d’un million de voix par rapport à son rival.

Si l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a récemment affirmé que « le pouvoir est déjà entre nos mains », c’est en partie grâce au ralliement de Seïni Oumarou et d’Albabé Abouba.

Occupant respectivement la 3e et la 4e place au terme du premier acte, les leaders du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara) et du Mouvement Patriotique pour la République (MPR Jamhuriya) ont finalement adoubé le candidat du parti au pouvoir dont le slogan de campagne est « Ensemble, consolidons et avançons ».

En outre, d’autres recalés comme Oumarou Malam Alma du Rassemblement pour la Paix et le Progrès (RPP Farrilla) et Hassane Barazé Moussa de l’Alliance Nigérienne pour la Démocratie et le Progrès (ANDP Zaman Lahiya) ont demandé à leurs partisans de voter pour Mohamed Bazoum. Ce dernier, dès le premier tour, avait pu compter sur le soutien de Moctar Kassoum, le président du Congrès Pour la République (CPR Inganci).

C’est dire que l’ancien chef de l’Etat (1993-1996), Mahamane Ousmane, doit faire face à une redoutable machine de guerre électorale pour arracher un mandat de cinq ans à la tête du Niger. La campagne pour le second tour prend officiellement fin ce vendredi à minuit.

Boycott électoral: « nous serons surpris des résultats » de l’enquête (Ouattara)

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a déclaré, mardi , que les gens « seront surpris des résultats » de l’enquête sur le boycott électoral lié à la présidentielle du 31 octobre 2020, impliquant des leaders politiques.

M. Ouattara s’exprimait à Abidjan à l’occasion d’une cérémonie d’investiture des candidats du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir) pour les élections législatives du 6 mars 2021.  

Après les différentes périodes de tension, suite à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, des libertés conditionnelles ont été accordées à des personnes impliquées dans les violences qui ont émaillé le scrutin.  

Parmi ces personnes, M. Ouattara a cité le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) Pascal Affi Nguessan et le secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), Kakou Guikahué. 

« Je voudrais signaler que ce sont des libertés conditionnelles. Cependant, les enquêtes se poursuivent afin de situer toutes les responsabilités. Et je dois dire que nous serons surpris des résultats de cette enquête quant à l’implication de certaines personnalités que nous pensons vraiment être des personnes de grande sagesse et de grande probité », a dit M. Ouattara.  

Pour le président ivoirien, Alassane Ouattara, il faut « mettre fin à l’impunité et renforcer la démocratie » dans le pays. Car, « la réconciliation ne peut pas se faire sans justice ». 

M. Ouattara qui avait décidé de se retirer, s’est porté candidat à la présidentielle du 31 octobre 2021, après  le décès du candidat du Rhdp (pouvoir), l’ex-Premier ministre de Côte d’Ivoire Amadou Gon Coulibaly. 

« Je voudrais vous dire un grand merci et je pense que vous avez eu raison (en me demandant d’être candidat) », a dit M. Ouattara aux militants, ajoutant « nous ne pouvons pas laisser la Côte d’Ivoire aux mains de manipulateurs et de déstabilisateurs ».

Plusieurs responsables de l’opposition, mis aux arrêts après le boycott de l’élection présidentielle et la mise en place du Conseil national de transition, sensé se substituer aux institutions de la République, ont été libérés et mis sous contrôle judiciaire. 

Le Conseil national de transition sera par la suite dissout. Toutefois, les enquêtes judiciaires se poursuivent, mais la suspension de la procédure judiciaire permet actuellement à certains leaders impliqués dans l’enquête de se présenter à ces élections législatives. 

RD Congo : Sama Lukonde Kyenge à la primature

Jusque-là Directeur Général de la Gécamines, la compagnie minière d’État, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge est nommé Premier ministre de la République démocratique du Congo.Dix-sept jours après la démission forcée de Sylvestre Ilunga, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi tient son remplaçant. C’est le porte-parole du Palais de la nation qui a annoncé la nouvelle ce lundi après-midi.

Le nouveau Premier ministre du gouvernement d’union sacrée, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge (43 ans), a été ministre de la Jeunesse et des Sports sous le magistère de Joseph Kabila. Mais M. Kyenge s’était ensuite opposé à un éventuel troisième mandat du fils de Laurent-Désiré Kabila.

Après cet épisode, il a grossi les rangs de l’opposition aux côtés de Moïse Katumbi, l’ex-gouverneur de la province du Katanga (Sud).

Sénégal : Sonko, l’opposant dévot et le bruit de viol

Qui est Ousmane Sonko, l’un des opposants les plus en vue au Sénégal, dont le nom est cité dans une affaire de viol ? Portrait.C’est le genre d’histoire qui fait souvent très mal aux hommes politiques. Que les faits soient avérés ou finalement inventés. Ousmane Sonko, le leader du parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), qu’il a créé en 2014, est aujourd’hui confronté à une affaire de mœurs.

Une jeune fille employée dans un salon de massage de Dakar, la capitale, l’accuse de « viols répétés et de menaces de mort » et a porté plainte devant la gendarmerie, provoquant un immense tollé politique et médiatique au Sénégal.

« Une machination du pouvoir », accusent les partisans de l’homme politique, dont des dizaines ont violement manifesté devant son domicile dakarois, lundi 8 février, obligeant les forces de l’ordre à intervenir.

Mais qui est Sonko, 47 ans, benjamin des grandes figures politiques du pays et souvent présenté comme l’opposant le plus radical au gouvernement du président Macky Sall, élu en 2012 puis réélu en 2019 ?

Ancien inspecteur des Impôts et Domaines, le patron de Pastef est entré en politique il y a moins de dix ans. Arrivé troisième lors du dernier scrutin présidentiel, Sonko est actuellement député à l’Assemblée nationale, après y avoir été élu en 2017.

Ce polygame est né le 15 juillet 1974 à Thiès (70 km à l’est de Dakar) dans une famille de fonctionnaires. Il grandit principalement en Casamance, dans le Sud du pays, puis effectue ses études supérieures à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis (Nord), l’ancienne capitale à l’époque coloniale.

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Il y obtient une maîtrise en Droit public en 1999. Classé premier au concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (Ena) du Sénégal, il en sort lauréat de la section « Impôts et Domaines » en 2001.

Ousmane Sonko intègre alors la fonction publique avec une affectation au Centre des services fiscaux de Pikine, dans la banlieue dakaroise. En 2003, il obtient un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Finances publiques et Fiscalité de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Il est aussi titulaire d’un Master 2 en Gestion et Finances publiques de l’Institut Supérieur des Finances (ISF) et également doctorant en Droit public économique et Fiscalité à l’Université Jean Moulin Lyon III, en France.

Après 15 ans de service, le natif de Thiès est radié de la fonction publique par décret, en août 2016, « pour manquement au devoir de réserve ». Cet épisode, qui a largement alimenté la presse sénégalaise, a permis de révéler Ousmane Sonko au grand public.

Avant de quitter l’administration publique, Sonko avait, entretemps, fondé le Syndicat Autonome des Agents des Impôts et Domaines (SAID) dont il a été le premier Secrétaire Général d’avril 2005 à juin 2012, avant de devenir son Secrétaire général honoraire de juin 2012 à août 2013.

C’était justement l’époque où il avait commencé à critiquer le gouvernement et accuser l’Etat d’anomalies fiscales et budgétaires en mettant en cause directement le président Sall. Ce qu’il continuera à faire régulièrement par la suite, au point de publier un livre très remarqué à sa sortie.

C’était en janvier 2018. Dans « Pétrole et gaz au Sénégal. Chronique d’une spoliation », Sonko accuse le chef de l’Etat et son entourage de malversations dans la gestion des ressources naturelles du pays.

Dans cette publication, il soutient que les contrats d’exploitation des importants gisements de pétrole et de gaz offshore découverts dans l’espace maritime sénégalais n’ont pas été attribués selon les règles communes des marchés publics. A son avis, la France, ancienne puissance coloniale, a exercé des pressions au profit de la multinationale tricolore Total.

Depuis, ses sorties captent l’attention du public et trouvent un écho favorable auprès des jeunes, surtout avec son engagement, une fois élu président de la République, de « changer le système ». Une expression chère à l’ancien haut fonctionnaire dont la popularité au sein d’une partie de ses compatriotes doit beaucoup à sa posture revendiquée de champion de la morale et du nationalisme.

Sonko, qui à la différence de la majorité de ses compatriotes, ne se revendique d’aucune de ces puissantes confréries soufies qui distinguent la pratique de l’Islam au Sénégal, est aussi un fervent opposant au franc Cfa.

Cette monnaie héritée de la France par quatorze Etats africains et qui symbolise aux yeux de ses détracteurs « les liens de soumission » de ces pays à l’ancienne puissance coloniale.

« Les conditions sont réunies pour que le Sénégal se dote de sa propre monnaie », aime répéter celui dont le discours et la posture sont souvent décrits par ses adversaires comme « irresponsables, dangereux » sinon « démagogiques ».

Autant dire que cette affaire de mœurs, dans laquelle est aujourd’hui mêlé le nom de cet homme qui n’hésite jamais à afficher une certaine piété et une volonté assumée de jouer au « Monsieur Propre » de la scène politique de son pays, est vouée pour un certain temps à faire grand bruit au Sénégal.

Législatives ivoiriennes: début du déploiement des observateurs

Les missions d’observation des élections législatives ivoiriennes du 06 mars prochain ont commencé à se déployer, samedi, sur le terrain.

L’institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA) et le Centre Carter ont annoncé samedi à Abidjan, le déploiement d’une mission internationale conjointe électorale ( MIOE) de long terme comprenant 16 personnes pour observer les préparatifs ces élections législatives ivoiriennes.

Selon Valdiodio N’diaye, le directeur résident de ce projet, une vingtaine d’observateurs de court terme rejoindra la mission en mars prochain pour observer toutes les autres étapes de ce processus électoral. 

« Nous sommes la mission EISA-Centre Carter qui va travailler au niveau des différentes régions de la Côte d’Ivoire pour suivre toutes les étapes du processus électoral des élections législatives de manière indépendante, neutre et objective», a assuré M. N’diaye dans une conférence de presse précisant.

Selon lui, la mission va durer 45 jours dans plusieurs régions du pays.  A ce propos, il a cité notamment les localités d’Abidjan, Bouaké (Centre-Nord), Korhogo (Nord), Man (Ouest), San-Pedro (Sud-Ouest), Abengourou (Est) et Daloa (Centre-Ouest).

Par extension, a ajouté M. N’diaye,  « nos observateurs vont se déployer dans les régions environnantes de ces localités citées pour suivre toutes les étapes du processus électoral».

 Cette mission internationale d’observation conjointe électorale ( MIOE) observera toutes les étapes du processus électoral des législatives ivoiriennes.

Notamment, la validation des listes définitives des candidatures, la campagne électorale, les procédures de vote le jour du scrutin, la phase de compilation et centralisation des résultats, la proclamation des  résultats provisoires et l’éventuel contentieux électoral.

Ces deux organisations, rappelle-t-on, avaient  déployé d’août à décembre 2020, une mission conjointe pour observer  l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020.

Bénin: Aïvo engagé dans la présidentielle sans une alliance décisive

La perspective de la présidentielle béninoise d’avril prochain laisse apparaître une opposition divisée.

Frédéric Joël Aïvo, ancien proche de Patrice Talon, ambitionne de remporter le scrutin sans une alliance décisive.  Décrédibilisée par certaines affaires judiciaires, l’opposition devra travailler à convaincre l’électorat d’une caution morale exemplaire. 

Ce décor présage de conditions propices à l’émergence d’un « outsider », qui devra cependant réussir à convaincre face à un président sortant auréolé du bilan de sa gouvernance publique et économique.

Technocrate de haut niveau, Frédéric Joël Aïvo est un  expert constitutionaliste de rang international, qui a  collaboré avec plusieurs institutions multilatérales dont la Cedeao.

Ce doyen de l’université d’Abomey-Calavi, de 2016 à  2019, a également participé à la rédaction de la Constitution de la République centrafricaine.

Militant politique rodé à l’école de « Notre Cause Commune » alors qu’il était étudiant, M. Aïvo s’est déclaré le premier comme candidat de l’opposition à la présidentielle.

Son activisme politique, médiatique et digital pourrait s’avérer décisif pour le positionner comme le candidat favori de l’opposition.

Cependant, un faisceau d’éléments laissent penser qu’il pourrait voir son isolement assumé se retourner contre lui, selon des analystes qui soutiennent qu’on ne gagne pas une élection seul.

 Engagement politique

L’universitaire Frédéric Joël Aïvo est un ancien proche de Patrice Talon. Il a occupé le poste de porte-parole de la commission sur les réformes politiques et institutionnel, en 2016.

Mais, il prendra rapidement ses distances, avant de basculer intégralement dans l’opposition après la réforme constitutionnelle de 2019 à laquelle il est opposé.

Au vu de son pedigree d’expert, M. Aïvo  représente un « opposant sérieux » pour Patrice Talon, même si son manque d’expérience gouvernementale pourrait nuire à sa crédibilité.

Cet handicap semble pourtant ne pas déranger le professeur Aïvo, ce qu’il compense par son activisme sur les réseaux sociaux, où il jouit d’une forte popularité.

Audacieux, il se permet de s’aventurer sur les fiefs politiques de Talon via une tournée dans une cinquantaine de villes, sur les soixante-dix que compte le pays.

Jeune et indépendant, Frédéric Joël Aïvo ambitionne visiblement de se positionner comme le candidat de la relève. Et pas seulement celle du président sortant.

Pour des observateurs, il semble n’être capable de se distinguer que sur la forme et l’enjeu politique. Il devra faire montre d’un leadership incontestable.  

Sa plateforme, les 5R (Rassembler, Rétablir, Relancer, Redistribuer, Repositionner) offre « un programme crédible et professionnel mais ne se montre guère innovante », estiment certains. 

D’autres y voient un programme qui s’affiche comme  l’impression d’être une copie de la politique gouvernementale. 

Si on peut reprocher à Patrice Talon une approche unipersonnelle de certaines problématiques, personne ne peut réellement contester son bilan économique.

Son leadership a permis au Bénin de sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) et l’a transformé en place d’investissements internationaux attractive.

Un tempérament  indépendant   

Courant janvier, la position de Frédéric Aïvo semblait encore favorable. Intégré et adoubé par le «Front pour la restauration de la démocratie », parti de coalition anti-Patrice Talon, il était en mesure de faire consensus.

Cette jeune formation ne parvient pas à se départir de fractures internes, qui ont été en s’aggravant du fait du tempérament très indépendant de Frédéric Joël Aïvo. 

La rupture a finalement été consommée le 4 février 2021 avec la présentation d’un ticket électoral indépendant des Démocrates de l’ancien-président Boni Yayi.

Si le départ des Démocrates ne fait pas exploser la coalition, la formation n’en demeure pas moins vidée d’une partie de sa substance avec le départ de ce parti gouvernemental et poids lourd électoral.

De facto, Frédéric Joël Aïvo dispose d’une forte popularité et de nombreux soutiens dans la société civile. Mais comment espérer l’emporter sans alliance décisive ?

Une vingtaine de candidats a déposé un dossier de candidature auprès de la Commission électorale nationale autonome (CENA), ce qui porte un coup dur à la rhétorique anti-Talon, dont la crédibilité tenait en partie au consensus dans l’opposition.

Des querelles partisanes ont abouti à l’explosion de la coalition. Combiné à l’inflation de candidatures, le comportement de l’opposition vient implicitement donner raison aux réformes électorales sur le système des partis. 

Sénégal : « l’affaire Sonko » simplifiée

Ousmane Sonko, figure majeure de l’opposition radicale au président Macky Sall, est cité dans une histoire de mœurs. Chronologie d’une affaire qui tient actuellement en haleine le Sénégal.Mardi 2 février : Adji Sarr (20 ans), employée d’un salon de massage de Dakar, capitale du Sénégal, porte plainte à la Gendarmerie de Colobane (commune de Dakar) contre Ousmane Sonko « pour viols et menace de mort  ». L’accusé, 47 ans, leader du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), est un des opposants les plus radicaux du gouvernement de Macky Sall, élu en 2012 puis réélu en 2019. 

Mercredi 3 février : Après le réquisitoire introductif du Procureur de la République de Dakar, Serigne Bassirou Guèye, un juge se saisit du dossier pour instruction. 

Jeudi 4 février : La plaignante ainsi que la propriétaire du salon de massage sont auditionnées par la Section de recherches de la Gendarmerie de Colobane. Le même jour, la victime présumée subit des prélèvements vaginaux.

Vendredi 5 février : le journal Les Échos révèle à l’opinion publique cette affaire de mœurs. L’annonce fait l’effet d’une bombe.

Samedi 6 février : Sur sa page Facebook, Ousmane Sonko dément formellement les accusations dont il fait l’objet. 

« Chers amis, militants et sympathisants, soyez rassurés que je n’ai rien à voir avec ces mensonges crapuleux », a-t-il juré dans le réseau social.

Dimanche 7 février : Sonko, ancien Inspecteur des Impôts et Domaines, convoque chez lui une conférence de presse durant laquelle il bat en brèche toutes les accusations. 

Son récit des faits est retransmis en direct par plusieurs télévisions à une heure de grande audience. L’homme politique admet s’être rendu, à maintes reprises, dans ce salon pour soulager son mal de dos mais refuse de déférer à la convocation de la Gendarmerie sans la levée de son immunité parlementaire.

Lundi 8 février : Des partisans de Sonko se rassemblent au domicile de leur leader, à la cité Keur Gorgui (Dakar), pour lui manifester leur soutien. Les tentatives des forces de l’ordre pour disperser la foule débouchent sur de violents affrontements.

Dans ces échauffourées, aucun décès n’est à déplorer. Toutefois, les dégâts matériels sont considérables : des véhicules de particuliers, des bus de la société nationale de transport caillassés voire incendiés, le supermarché Auchan de Sacré-Cœur (Dakar) vandalisé… 

Au final, plusieurs personnes, dont des éléments des forces de l’ordre, sont blessés. Et des dizaines de manifestants arrêtés. 

À Louga (nord-ouest), la maison de l’ex-directeur des Domaines, Mamour Diallo de la mouvance présidentielle, est partiellement brûlée. 

En France, les pro-Sonko forcent l’entrée dans les consulats du Sénégal à Paris, Lyon et Marseille pour s’indigner.

Mardi 9 février : Violentes manifestations à Bignona (sud), un fief électoral de Sonko.

Me Malick Sall, ministre de la Justice, adresse une requête à Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale, pour enclencher la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Sonko.

Mercredi 10  février : Sonko va, sous bonne escorte, à l’Hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff (commune de Dakar) pour apporter réconfort à ses partisans blessés dans les heurts du 8 février.

Jeudi 11 février : Réunion du Bureau et de la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale pour créer une commission ad hoc.

Vendredi 12 février : Placement sous mandat de dépôt de dix-neuf individus, arrêtés le 8 février. Le Doyen des juges d’instruction près le Tribunal de grande instance de Dakar, Samba Sall, les inculpent notamment pour « association de malfaiteurs, incendie criminel, organisation et participation à un mouvement insurrectionnel, violences et voies de fait sur des agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions ».

Lundi 15 février : La commission ad hoc mise sur pied devrait entendre Ousmane Sonko avant de rédiger un rapport. Par la suite, une séance plénière sera convoquée à l’hémicycle.

Mercredi 17 février : La séance plénière de l’Assemblée nationale devrait se tenir pour la levée de l’immunité parlementaire de Sonko.

Législatives ivoiriennes: l’opposition s’est accordée sur 94 sièges sur 142

Les partis et mouvements de la coalition de l’opposition ivoirienne se sont accordés sur 94 sièges sur 142 pour les élections législatives du 6 mars 2021, soit un taux de réussite de près de 80%.

Ces données ont été révélées, vendredi, par le coordonnateur en charge des élections au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), Niamkey Koffi, au siège de la formation politique. 

« Nous avons réussi sur 142 sièges à être d’accord sur 94, soit un taux de près de 80% de réussite au niveau de la coalition de l’opposition », a déclaré M. Niamkey Koffi.

Jusque-là, la coalition de l’opposition demande à certains candidats dans des circonscriptions de retirer leur candidature auprès de la Commission électorale indépendante (CEI).

Pour ces joutes électorales, chaque parti devrait présenter 30% de femmes candidates conformément à une loi qui requiert 30% de femmes dans les assemblées élues.

« Sur le quota des femmes, au niveau du Pdci, nous avons enregistré 39 candidatures, (mais) 19 ont été sélectionnées », a indiqué M. Niamkey Koffi.    

Pour le professeur Niamkey Koffi, « cela reflète la volonté réelle de la femme de participer à la gouvernance et à la vie politique du pays ».

« II faut savoir que le fait d’être candidat est un choix personnel, donc il faut que la femme se détermine à choisir d’exercer cette activité liée à une fois personnelle ».

M. Niamkey a toutefois relevé un certain nombre de  pesanteurs, entre autres, « des couches qui n’acceptent pas d’être commandées par des femmes, ou des époux qui ne veulent pas voir leur femme faire de la politique ».

Du 12 au 15 février 2021 le Pdci lance pour l’intérieur du pays une tournée pour donner à ses militants les orientations de la formation politique sur les enjeux de ces joutes électorales, après celle d’Abidjan. 

La Commission électorale indépendante a déclaré éligibles plus de 12.000 candidats qui vont à la conquête de 225 sièges que compte l’Assemblée nationale ivoirienne.  

Mali : l’Accord d’Alger passé au peigne fin

Le Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a tenu, jeudi à Kidal, une réunion pour tenter de dénouer ce processus.Le moment est historique. Le lieu symbolique. Kidal, cette ville du nord du Mali est toujours contrôlée par les anciens rebelles regroupés au sein d’une Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui a signé avec le gouvernement malien en 2015 un accord de paix négocié quelques temps plus tôt à Alger.

Dans ce bastion des nationalistes touaregs, une réunion du Comité de suivi de l’Accord de paix issu du processus dit d’Alger n’avait pu s’organiser en septembre 2019. Mais le 11 février, l’État malien et ses partenaires étrangers ainsi que les parties signataires du fameux accord ont pu échanger sur ce texte consensuel censé ramener la paix dans au Mali. Ce texte prévoit entre autres l’intégration des ex-rebelles dans les forces de défense et de sécurité et une plus grande autonomie de cette région.

L’application de l’accord semble plus facile à dire qu’à faire. Mais la relance du processus de paix à Kidal est « un signe d’espoir » selon le Colonel-Major Ismaël Wagué, ministre malien de la Réconciliation nationale au sein du gouvernement de transition mis en place à Bamako, la capitale, dans la foulée du renversement par l’Armée, le 18 août dernier, du président controversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

L’ancien porte-parole des putschistes a également indiqué que les autorités de la transition comptent mettre en application l’Accord d’Alger. Cela est toutefois conditionné au succès du nouveau processus de « désarmement, démobilisation et réinsertion » au terme duquel « plusieurs centaines d’ex-combattants rebelles » sont censés intégrer les rangs de l’Armée.

Pour sa part, l’ancien Secrétaire général adjoint de l’Onu, le Mauritanien, Ahmedou Ould Abdallah, a déclaré qu’« il est temps d’harmoniser et de coordonner, si possible, les points de vue pour aider le Mali et le Sahel à sortir d’une crise qui coûte très chère ».

L’ancien haut responsable onusien, aujourd’hui à la tête du Centre pour la stratégie et la sécurité dans le Sahel-Sahara (Centre 4s), un Think tank basé à Nouakchott, prône clairement un « changement d’approche » dans la gestion de ce conflit.

Pour surmonter les écueils, plusieurs observateurs s’accordent sur la nécessité d’une refonte de l’Accord dit d’Alger. C’est le point de vue défendu depuis toujours par Nicolas Normand, ex-ambassadeur de la France au Mali et au Sénégal. D’après le Français, « la situation est d’autant plus problématique que l’Accord d’Alger ne traite pas, pour l’avenir, les causes véritables de la rébellion du Nord ».

Intervenant par visioconférence, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé que les discussions de jeudi à Kidal sont « tout un symbole », avant de saluer la « dynamique positive » du processus de paix au Mali.

La réunion de Kidal a eu lieu quatre jours seulement avant le Sommet du G5 Sahel prévu les 15 et 16 février dans la capitale tchadienne en présence du président français, Emmanuel Macron. À N’Djamena, la France, la Mauritanie, le Mali, le Burkina et le Niger feront le point sur la situation sécuritaire qui prévaut aussi bien au Mali que dans le reste du Sahel.

Siaka Bamba et Doumbia Major prennent fonction à la CEI

Siaka Bamba et Doumbia Soumaila dit « Doumbia Major », deux nouveaux membres de la Commission électorale indépendante (CEI) centrale de Côte d’Ivoire, ont été ont pris fonction, jeudi, au sein de cette institution.

Cette prise de fonction de MM. Bamba et Doumia a été marquée par leur élection  respectivement 4e vice-président et 2e secrétaire adjoint de l’institution, à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire. 

M. Siaka Bamba, proposé par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), a obtenu la majorité des suffrages exprimés, soit 12 voix sur 16, devenant le 4e vice-président de la CEI.

Quant à Doumbia Soumaïla dit « Doumbia Major », président du Renouveau démocratique, il a été crédité de 11 voix sur 16. Au poste de 2e secrétaire adjoint, il devrait affronter Yapo Yapo Daudet qui a « décliné l’offre de candidature pour des raisons de convenance personnelle ».

M. Doumbia Major a remplacé au sein de la Commission centrale de la CEI Mme Henriette Lagou, à la suite de sa démission pour se présenter comme candidate aux élections législatives du 6 mars 2021.

Ces deux personnalités élues ont prêté serment le 29 janvier 2021 devant le Conseil constitutionnel. Le bureau de séance du scrutin était composé de Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, président de la CEI, Pierre Adjoumani secrétaire, puis Emile Ebrotié et Me Yolande Yapobi, rapporteurs.

Le FPI annonce un Comité national d’accueil pour le retour de Gbagbo

La tendance radicale du Front populaire ivoirien ( FPI, opposition) a appelé jeudi le gouvernement ivoirien à réunir dans un «délai convenable », les conditions du retour de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, annonçant dans la foulée la mise en place d’un comité national d’accueil pour organiser ce retour.

«La direction du FPI en appelle encore à l’engagement du gouvernement à réunir, dans un délai convenable, les conditions du retour effectif en Côte d’Ivoire, du président Laurent Gbagbo. Dans l’attente, le SG du FPI a décidé de procéder à l’organisation du retour effectif du président Laurent Gbagbo, en mettant en place un Comité national d’accueil qui sera rendu public dans les jours à venir », rapporte une déclaration de ce parti signée par Assoa Adou, le secrétaire général de cette tendance dite Gbagbo ou rien (GOR) FPI.

 Auparavant, M. Assoa a rappelé sa rencontre avec le premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko le 06 janvier dernier, un entretien au terme duquel celui-ci s’était dit  « disposé » pour le retour de M. Gbagbo en Côte d’Ivoire. 

Poursuivant, le secrétaire général du FPI a regretté que depuis cette rencontre avec le chef du gouvernement ivoirien,  « plus rien  » n’a été fait dans le sens du retour de M. Gbagbo en Côte d’Ivoire et ce,  « malgré les multiples relances téléphoniques ». 

L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle en Belgique, a reçu depuis début décembre dernier, ses passeports diplomatique et ordinaire.

La CEI «prête» pour les législatives ivoiriennes (Président)

La Commission électorale indépendante ( CEI), l’institution électorale en Côte d’Ivoire est «prête » pour les élections des députés prévues le 06 mars prochain, a assuré mercredi à Abidjan, son président, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert.

Selon une note d’information transmise à APA, le président de l’organe électoral ivoirien s’exprimait à l’issue d’une rencontre avec Kouadio Konan Bertin dit KKB, le ministre ivoirien de la Réconciliation nationale. 

«La Commission électorale a pour vocation de gérer ce qui est susceptible d’affecter ou de consolider la paix, c’est-à-dire l’élection. D’où l’intérêt de notre rencontre. Je peux vous rassurer que la Commission électorale est prête pour l’élection des députés », a dit M. Coulibaly au terme de cette rencontre.

 «Il s’agit de mettre ensemble nos énergies pour faire en sorte que la paix soit consolidée et non qu’elle soit affectée», a-t-il ajouté.

Dans la foulée, M. Coulibaly a indiqué que son institution est en attente du verdict du contentieux de l’éligibilité du Conseil constitutionnel  pour élaborer les documents électoraux qui vont permettre les élections.

 «Ce jeudi, nous allons recevoir les deux nouveaux Commissaires centraux ( issus de l’opposition) à l’effet pour eux de prendre fonction comme la loi le prescrit », a également fait savoir M. Coulibaly soulignant que  « globalement, nous sommes prêts pour mener à bien notre mission ». 

«Il m’est apparu nécessaire de rendre une visite de courtoisie à la CEI, à son Président pour regarder tout ce qui est mis en œuvre pour nous envoyer à des élections apaisées, de sorte que nous tournions dos effectivement aux troubles », a affirmé pour sa part, le ministre de la Réconciliation nationale Kouadio Konan Bertin dit KKB.

Il a conclu en estimant que «nous (la CEI et lui) devons donc nous fréquenter, conjuguer nos efforts pour aller dans la même direction ».

Soudan : un nouveau gouvernement incluant d’anciens rebelles

Un nouveau gouvernement comprenant sept ministres issus de groupes rebelles actifs sous l’ancien régime a été dévoilé par le premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, en vertu de l’accord de paix signé en octobre.Après plusieurs mois de négociations et de consultations avec les groupes rebelles et les bandes armées, le Premier ministre a annoncé lundi dans la soirée, la formation d’un nouveau gouvernement, comprenant des ministres issus des différents groupes armés, notamment du Darfour.

« Nous sommes parvenus à un consensus pour vingt-cinq ministères et nous avons reporté l’annonce concernant le ministre de l’Éducation dans l’attente de consultations supplémentaires », a expliqué M. Hamdok lors d’une conférence de presse.

« Cette formation vise à éviter l’effondrement du pays. Nous savons qu’il y aura des défis, mais nous sommes certains que nous pourrons avancer », a-t-il soutenu, précisant que le nouveau gouvernement comptait se concentrer sur la remise en état de l’économie.

Le gouvernement de transition et le Front révolutionnaire soudanais (FRS), coalition de cinq groupes rebelles et quatre mouvements politiques, ont signé un accord de paix en octobre.

Les deux derniers groupes rebelles sont en pourparlers avec le Premier ministre pour trouver un accord de paix.

Au total, le gouvernement comprend vingt-cinq ministres, dont d’anciens chefs rebelles, des militaires et des membres de l’opposition sous Omar el-Béchir.

Parmi les figures marquantes de ce nouvel attelage, on note la présence de Mariam al-Sadeq al-Mahdi, fille du dernier premier ministre élu démocratiquement du Soudan et qui a été renversé par le coup d’État de Béchir en 1989. Cette dernière hérite du portefeuille des Affaires étrangères.

Sept ministères reviennent aux groupes rebelles, deux pour l’armée et les dix-sept autres de la mouvance des Forces pour la liberté et le changement (ALC), moteur de la révolution populaire.

Seul le poste de ministre de l’Education n’a pas encore été pourvu et nécessite des consultations supplémentaires.

La formation de ce gouvernement marque un pas important dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé avec les groupes armés en octobre dernier. Désormais la prochaine étape est la mise en place d’un Parlement de transition d’ici le 25 février.

Soudan : le Pm dissout son cabinet

Le Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, se sépare de ses collaborateurs en attendant la nomination de nouveaux membres lundi, a appris APA.Le bureau du Premier ministre Hamdok a déclaré que les membres sortants de son ancienne équipe conserveraient leurs fonctions, en attendant que leurs successeurs soient désignés.

Ce changement s’inscrit dans le cadre du processus de renforcement de la démocratie, 22 mois après le renversement d’Omar el-Béchir par l’armée, au terme de plusieurs mois de manifestations de masse.

Un Conseil de transition avait été formé en 2019 dans lequel siégeaient des civils, dans le cadre d’un accord de partage du pouvoir. Il résulte de plusieurs mois de protestations supplémentaires contre les chefs militaires du pays que les Soudanais ordinaires accusent d’être sympathiques à Béchir et aux membres de son ancienne administration.

Omar el-Béchir dirigeait le Soudan depuis son coup d’Etat militaire de 1989 avant d’être destitué par l’armée en avril 2019 sous la pression d’un soulèvement populaire.