Congo-colère à la SOPECO : les agents menacent de paralyser le service postal

Face à plus de 50 mois d’arriérés de salaires et à une gestion jugée catastrophique, l’intersyndical de la Société des postes et de l’épargne du Congo (SOPECO) envisage un sit-in illimité.

 

Le climat social se dégrade au sein de la Société des postes et de l’épargne du Congo (SOPECO). À l’issue d’une assemblée générale tenue le 7 octobre, l’intersyndical regroupant les principales forces syndicales de l’entreprise a annoncé son intention de recourir à un mouvement de sit-in, en réponse à l’inaction persistante de la direction générale face aux revendications des agents.

Au cœur de la grogne, plus de 50 mois d’arriérés de salaires accumulés sur les sept dernières années, un symbole criant du malaise social qui gangrène cette société paraétatique. Les syndicats dénoncent le non-respect des engagements pris par la direction, notamment ceux relatifs au protocole d’accord signé en janvier 2023, aujourd’hui considéré comme « caduc ».

Les représentants syndicaux pointent du doigt la dilapidation des fonds issus du timbre électronique, le paiement tardif des salaires – les salaires de mars et avril n’ayant été versés qu’en août -, mais aussi la vétusté du parc automobile, la dégradation des bâtiments et du mobilier, et la mauvaise affectation du personnel à des fins partisanes.

Ils exigent également l’annulation sans condition des reclassements arbitraires opérés par la directrice générale, estimés contraires aux lois et règlements de la République. En outre, les syndicats appellent à la reprise immédiate des négociations sociales, laissées en suspens depuis des mois.

Parmi les exigences phares figure également la nomination d’un agent de la poste au poste de secrétaire général de la Banque postale du Congo, une structure dont la SOPECO détient 20 % des parts. Pour les syndicats, ce poste stratégique devrait revenir à un postier afin de mieux défendre les intérêts économiques et sociaux de l’entreprise.

Une menace de paralysie des activités

Dans une déclaration commune, le Syndicat général de la poste et la Fédération des travailleurs du secteur postal ont averti que la non-satisfaction des revendications pourrait conduire à une paralysie totale des services postaux. Une issue qui serait désastreuse pour une société déjà fragilisée, mais surtout pour les usagers et l’économie national

Université Marien Ngouabi : les syndicats lancent un nouveau préavis de grève de quatre jours

Le climat social reste électrique à l’Université Marien Ngouabi. Le collège intersyndical de l’établissement a déposé, ce jeudi 01 octobre, un préavis de grève de quatre jours pour dénoncer le non-respect par le gouvernement de ses engagements envers le personnel universitaire.

 

Le mouvement est initié par les trois principales organisations syndicales de l’université : le Syndicat du personnel non-enseignant du supérieur (SYPENES), le Syndicat national de l’université (SYNALU) et le Syndicat des enseignants du supérieur (SYNESUP). Ensemble, elles réclament des mesures concrètes pour résoudre une série de problèmes financiers et sociaux qui perdurent depuis plusieurs années.

Parmi les revendications figurent notamment le paiement des salaires en retard, couvrant les mois d’août et septembre 2024 ainsi que juillet, août et septembre 2025. Les syndicats exigent également la régularisation des heures supplémentaires impayées depuis 2018 et dénoncent le non-versement des cotisations sociales des agents aux caisses de sécurité sociale par le Trésor public.

Dans leur déclaration, les responsables syndicaux ont salué « le calme et la discipline » dont ont fait preuve les travailleurs malgré les difficultés persistantes. Ils ont appelé ces derniers à rester mobilisés en attendant une réponse concrète des autorités.

Cette nouvelle alerte sociale intervient dans un contexte de crise chronique que traverse l’Université Marien Ngouabi. Depuis plusieurs années, les mouvements de grève successifs perturbent profondément le calendrier académique et affectent la qualité de la formation dans la principale institution publique d’enseignement supérieur du pays.

Congo : reprise de la grève au CHU de Brazzaville

L’intersyndical de cette formation médicale a appelé ce mardi 29 octobre, à la grève générale avec service minimum dans tous les services cliniques.

 

La grève reprend ce mardi 29 octobre, au Centre Hospitalier Universitaire de Brazzaville. C’est du moins ce qui ressort du communiqué de l’intersyndical de cette formation hospitalière, qui appelait à la grève générale avec service minimum dans tous les services cliniques, médico-techniques et administratifs, à partir de 7h00.

Selon la même source, les travailleurs sont appelés à la discipline et à la responsabilité en vue de sauvegarder l’outil de travail.

L’intersyndical du CHU de Brazzaville exige le paiement successif des salaires des mois d’août, septembre et octobre 2024, la concomitance du paiement des salaires avec les fonctionnaires, la signature d’un protocole d’accord en vue de l’apurement des arriérés de salaires des mois de novembre, décembre 2019 et décembre 2020.

Le communiqué précise que l’intersyndical met en garde contre toute éventuelle manœuvre de récupération politique de ce mouvement de grève dont le fondement et la finalité sont uniquement relatifs aux salaires.

L’intersyndical de l’Université Marien-Ngouabi menace de lancer un mouvement de grève illimitée

Jusqu’au 6 septembre prochain si les revendications ne sont pas prises en compte par le gouvernement, le collège intersyndical se réserve le droit de déclencher une grève générale et illimitée.

 

Dans une déclaration publiée le 6 août 2021 à Brazzaville, la coordination du collège intersyndical de l’Université Marien-Ngouabi revendique entre autres, le paiement des salaires des mois de décembre 2019 et juillet 2021, le paiement au même rythme des salaires des agents de l’Université Marien-Ngouabi et de la Fonction publique, le versement d’une somme conséquente pour l’amélioration des conditions de travail et la réussite de la rentrée académique 2021-2022.

La coordination du collège intersyndical de l’Université Marien-Ngouabi souhaite également que les indemnités de toutes les heures diverses au titre des années académiques allant de 2014 à 2020 soient payées.

En juin dernier, le collège intersyndical de l’Université Marien-Ngouabi de Brazzaville a déploré le non-respect des engagements pris par le gouvernement congolais en exigeant le paiement des salaires des mois d’avril et mai 2021, ainsi que les quotités de janvier, février, mars, avril et mai de la même année.

Congo-Université Marien-Ngouabi : vers des réponses aux préoccupations

C’est du moins une promesse faite par La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Edith Delphine Emmanuel née Adouki.

 

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Edith Delphine Emmanuel née Adouki, a promis de faire diligence pour trouver des réponses adéquates aux préoccupations du Collège intersyndical de l’université Marien-Ngouabi.

« Au niveau du discours les choses ont évolué, nous sommes confiants, le Collège intersyndical est rassuré même si les points de crispation restent un peu en suspens », a déclaré le président du Collège intersyndical de l’université Marien-Ngouabi, Jean Didier Mbele, à l’issue d’un échange avec la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le 5 juin à Brazzaville.

Quelques jours auparavant, le Collège intersyndical tenait une réunion pour évaluer le niveau d’exécution du protocole d’accord signé avec le gouvernement le 1er août 2019. Le non-paiement des salaires des mois d’avril et de mai et les quotités de janvier, février, mars, avril et mai 2021 ont été déplorés tout comme l’absence de concomitance dans le paiement des salaires.

« Vous êtes des partenaires et non des adversaires. Malgré les difficultés que traverse le pays, le gouvernement fera de son mieux pour résoudre le problème. Nous continuerons à travailler pour l’intérêt de l’enseignement supérieur dans notre pays », a assuré la ministre Edith Delphine Emmanuel née Adouki.