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La souveraineté et le vivre ensemble au Congo-Brazzaville

Par Jean-Michel Bokamba-Yangouma, Coordonnateur général du Collège des présidents des partis et groupements du Centre; et Roger Ndokolo, Président du parti…

Par Jean-Michel Bokamba-Yangouma, Coordonnateur général du Collège des présidents des partis et groupements du Centre; et Roger Ndokolo, Président du parti du centre Unirr

Partout dans le monde s’exprime la volonté populaire de retrouver la souveraineté et le vivre-ensemble. La question de la souveraineté est fondatrice de la démocratie. Elle fonde la communauté politique, ce que l’on appelle le peuple et définit un ordre politique.

Il y a de la souveraineté dès qu’il y a de l’altérité et qu’apparaît un principe de communauté et un principe de distinction entre différentes communautés. S’il y a un besoin de souveraineté, c’est justement parce que nous devons vivre avec nos différences.

Si la souveraineté a pris une place de plus en plus centrale, c’est bien parce qu’elle touche à quelque chose d’essentiel : la liberté. Celle de faire et de décider en son propre nom, comme de manière collective.
Mais qui dit souveraineté, dit aussi peuple et vivre ensemble. Aujourd’hui, plus que jamais, il est impératif de rejeter les définitions du peuple fondées sur l’ethnie, la tribu ou la religion.

En se tournant exclusivement vers l’ethnie, les tribus et les religions, certains souhaitent afficher des revendications identitaires et narcissiques. Au «  nous  » proposé par la République (mais qui perd de sa crédibilité si la République n’est plus souveraine), se substitue tout d’abord le «  je  ». Devant la vacuité et l’impuissance de ce «  je », on cherche à reconstruire un «  nous » mais un nous particulier et replié sur lui-même. L’affirmation identitaire et narcissique peut faire même à terme le lit du fondamentalisme.

N’est-ce pas, celui qui aime dépasse toutes les frontières de l’amour de la haine et de la prospérité ?

Le Congo-Brazzaville doit être maître de son destin et doit pouvoir déterminer un bien commun. Vivre ensemble, c’est donc parvenir à dépasser les différences pour maîtriser les conditions de son propre développement économique et social. Il faut parvenir à concilier le principe de souveraineté du peuple avec le principe de démocratie et rejeter les définitions du peuple fondées sur l’ethnie ou la religion. Cela suppose d’affirmer la nature historique et politique de cette notion sous peine de voir notre société glisser vers la recherche d’identités de plus en plus fermées et vers la guerre de « tous contre tous  ».

Le vivre-ensemble est devenu la pierre angulaire de l’essentiel des discours politiques. Pourtant, nombre d’indicateurs semblent attester l’inverse : individualisme, communautarisme, tentations du repli sur soi, etc. Nous avons essayé de définir ce que pourrait être un nouveau projet collectif et d’en décrire les conditions de mise en œuvre.

Martin Luther King, dans son discours du 31 mars 1968, n’appelait-il pas déjà à un apprentissage du vivre ensemble sous une forme fraternelle et intelligente : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ».

Cet appel est valable à nous Congolais, au moment où notre pays traverse une passe difficile au plan politique, économique et social.

 


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