Congo : le contrat avec la Senelec suspendu, le PM évoque une « précipitation »

Signé en février dernier, le contrat de dix ans avec la filiale sénégalaise Socelec prévoyait de confier à la Senelec la gestion des services électriques au Congo.

 

En déplacement à Dakar, le Premier ministre congolais Anatole Collinet Makosso est revenu sur la suspension du contrat d’affermage liant l’État congolais à la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec), chargé de la gestion de la distribution de l’électricité à Brazzaville. Une décision motivée, selon lui, par un défaut de communication et des zones d’ombre dans l’accord qui ont provoqué la colère de l’opinion publique et des syndicats.

Signé le 13 février 2025, ce contrat de dix ans avec la filiale sénégalaise Socelec prévoyait de confier à la Senelec la gestion des services électriques au Congo. Quelques mois après sa signature, l’accord a été suspendu, dans un contexte de fortes contestations sociales et syndicales.

« Nous avons confondu vitesse et précipitation », a reconnu Anatole Collinet Makosso lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko.

« Il fallait préparer davantage l’opinion à cette réforme. Le contrat comportait des zones d’ombre et le travail de pédagogie n’a pas été suffisant. »

Le Conseil des ministres congolais a officiellement justifié cette suspension par les critiques relayées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Plusieurs griefs ont été formulés contre la Socelec, notamment par les syndicats de l’Énergie électrique du Congo (E2C), qui dénoncent entre autres le lancement des activités avant l’achèvement du processus légal de mise en œuvre ; une gouvernance déséquilibrée, avec un seul administrateur congolais dans un conseil dominé par des représentants sénégalais ; l’absence de capital de démarrage ; et un « train de vie princier » attribué aux responsables sénégalais.

Le Premier ministre congolais a tenu à souligner que cette suspension n’est pas une rupture définitive avec la Senelec.

« Nous allons nous asseoir avec nos partenaires sénégalais pour discuter des conditions de mise en œuvre du contrat », a-t-il affirmé. « Il existe 41 mesures d’affermage à satisfaire. C’est ce travail préparatoire que nous devons accomplir pour apaiser les tensions et rétablir la confiance. »

Le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a également rappelé que le Sénégal avait traversé une situation similaire en 1998, lorsque la gestion de son secteur électrique avait été confiée à un acteur étranger. Il a souligné la nécessité de tirer les leçons de ces expériences pour mieux conduire les réformes sensibles impliquant des services publics essentiels.

Congo-Sénégal : vers un renforcement stratégique de la coopération bilatérale

La République du Congo et le Sénégal entament une nouvelle phase de leur partenariat bilatéral. Réunis à Dakar ce jeudi 12 juin 2025, les Premiers ministres Ousmane Sonko et Anatole Collinet Makosso ont exprimé leur volonté de redynamiser les relations entre leurs deux pays, à travers des actions concrètes dans des secteurs clés comme l’énergie, l’agriculture ou encore la sécurité.

 

Lors de cette rencontre officielle, les deux chefs de gouvernement ont déploré le faible niveau actuel des échanges entre les États africains, y compris entre le Sénégal et le Congo, pourtant liés par des accords de coopération depuis les années 1970. « Le Sénégal et le Congo illustrent trop bien le faible niveau des échanges entre États africains », a regretté Ousmane Sonko, appelant à une intégration continentale plus poussée.

Pour remédier à cette situation, les deux parties ont convenu de mettre en place un comité ad hoc chargé d’élaborer des projets concrets dans les domaines jugés prioritaires : l’énergie, l’agriculture, la sécurité et la gestion durable des ressources forestières. Autre mesure annoncée : la réactivation de la Commission mixte paritaire, en sommeil depuis 2018, pour servir de cadre institutionnel à cette relance.

Des accords supplémentaires sont en cours de discussion, tandis que certains ont déjà été signés dans les domaines de la défense, de l’éducation, de la culture et du transport. Une dynamique nouvelle que les deux gouvernements souhaitent inscrire dans le cadre plus large de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), afin de faire de cette coopération un modèle de partenariat sud-sud sur le continent.

« Cette rencontre marque un tournant pour nos économies respectives et ouvre la voie à un partenariat exemplaire », a souligné Ousmane Sonko, insistant sur la nécessité de traduire les engagements politiques en résultats concrets pour les peuples.

Au-delà des discours, Dakar et Brazzaville affichent ainsi leur ambition commune de construire une coopération pragmatique, solidaire et durable, fidèle aux aspirations d’une Afrique plus intégrée et souveraine.

Festival N’Sangu Ndji-Ndji : une célébration vibrante des cultures africaines à Pointe-Noire

Du 11 au 15 juin, la ville de Pointe-Noire accueille la 21e édition du festival N’Sangu Ndji-Ndji, un rendez-vous culturel incontournable qui met à l’honneur la diversité artistique africaine.

 

Événement pluridisciplinaire et accessible, ce festival se veut un espace de rencontre, de dialogue et de valorisation des différences, favorisant l’ouverture d’esprit et le rapprochement entre les peuples.

Initié à la musique par son frère aîné, le griot Youss Banda, Brice Mizingou fonde Africa Folk en 1997. Depuis, il se produit sur les scènes nationales et internationales, notamment en RDC et au Tchad. À travers ses compositions mêlant instruments traditionnels et objets de récupération, il transmet les émotions profondes du quotidien, entre joies et douleurs.

Au programme : concerts, showcases, ateliers, conférences-débats, tables rondes, échanges professionnels et discussions enrichissantes. La scène artistique vibre aux rythmes venus du Congo, du Gabon, du Maroc et d’ailleurs, avec des prestations de groupes et artistes tels que Mixton, Med Kenfaoui, Mbanah, K-Musica, Les Bons Bergers, Étoile Musica, Handi Musica ou encore Mbandja Théâtre.

Parmi les têtes d’affiche, le public retrouve avec enthousiasme le griot congolais Brice Mizingou et son groupe Africa Folk. Ce dernier propose un répertoire mêlant chansons éducatives et messages moralisateurs, notamment tirés de ses albums Malari et École du Caméléon. À travers sa guitare maîtrisée et sa voix envoûtante, Mizingou chante la paix, la tolérance et l’espoir, tout en apportant des innovations notables à son orchestration.

Le festival N’Sangu Ndji-Ndji dépasse les clivages culturels, sociaux et géographiques. Il célèbre la richesse des expressions africaines à travers la musique, la danse et le théâtre, tout en œuvrant à la formation de jeunes artistes et de professionnels du secteur culturel. Il encourage la pérennité des projets artistiques et offre une tribune précieuse à la créativité locale et continentale.

Plus qu’un simple événement, le festival est un moteur d’unité, un vecteur de rêve et un catalyseur de cohésion sociale. En créant des ponts entre les peuples, il propose une vision de l’Afrique ouverte, dynamique et profondément humaine.

 

Baccalauréat technique et professionnel : 16 066 candidats passent l’examen

Les épreuves écrites du baccalauréat technique et professionnel, session de juin 2025, ont démarré le 11 juin sur l’ensemble du territoire national.

 

L’examen se déroule du 11 au 16 juin dans quatre-vingt-huit centres répartis à travers tout le pays dont trente-quatre centres à Brazzaville, trente à Pointe-Noire et vingt autres dans le reste localités. Au total, 16 066 postulants dont 8 188 hommes contre 7 878 femmes sont en compétition. Parmi eux, 12 293 candidats officiels et 3 773 candidats libres.

A Brazzaville, les épreuves ont été lancées au lycée commercial 5-Février par le ministre de l’Enseignement technique et professionnel, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé, en compagnie de son collègue de l’Enseignement général, Jean Luc Mouthou.

Les deux ministres ont visité trois centres pour se rendre compte du bon déroulement de l’examen. Le constat fait du centre de lancement des épreuves, en passant par le lycée technique industriel 1er-mai et le centre du lycée Savorgnan-de-Brazza; a révélé la présence sur le terrain des équipes pédagogiques, de la sécurité civile et des candidats dans les salles d’examen.

Le ministre Ghislain Thierry Maguessa Ebomé a annoncé après la ronde des centres qu’il regardera, à compter de l’année prochaine avec son collègue de l’Enseignement général, les possibilités d’organiser les deux baccalauréats, technique et général, à la même date pour contraindre les candidats à un seul examen. « Les deux ministres de l’Enseignement regarderont la possibilité d’organiser les deux examens le même jour, à la même date et dans les mêmes centres pour éviter le papillonnement des jeunes afin de les concentrer au mieux sur l’acquisition des compétences attendues, recherchées par eux-mêmes, pour que demain on soit des jeunes préparés à avoir des formations universitaires dans leurs domaines… », a dit le ministre.

En rappel, dans son message livré la veille, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé avait rappelé aux candidats que le baccalauréat est une évaluation classique dont la réussite leur ouvre les portes des grandes écoles et des universités.  Il avait également attiré l’attention des candidats sur la fraude, car le dispositif de lutte contre elle et de toutes pratiques répréhensibles en milieu scolaire a été renforcé.

Môle Est : Congo Terminal annonce la fin des travaux de remblai

Le 12 juin 2025, Congo Terminal annonce la fin des travaux de remblai de la nouvelle plateforme portuaire au Môle Est du Port Autonome de Pointe-Noire (PAPN).

 

Près de 1 200 000 m³ de sable ont servi à cette œuvre dont la moitié est issue du piège à sable situé à droitede la digue et permettant ainsi de minimiser le dragage d’entretien par le PAPN.

L’entreprise est satisfaite de l’état d’avancement des travaux et assure que cette étape garantit le respect des délais d’exécution du projet qui devrait être opérationnel au 1er trimestre 2027.

« Nous avons réalisé la 1ère phase du dragage de la zone située entre la digue intérieure et le futur quai Môle Est pour augmenter dès à présent le tirant d’eau à -9m (qui sera porté ensuite à -17m) et réunir le complément de sable nécessaire au remblai de la nouvelle plateforme portuaire. A ce jour ces travaux sont terminés. Nous venons d’engager la phase suivante qui est la construction du nouveau quai de 750 m de long » explique Pierre Louis Sapin, Directeur du Projet.

Ce projet d’extension est mené par les antennes locales des entreprises internationales. Elles y emploient actuellement 300 personnes qui mettent à profit leurs expertises pointues dans le génie civil. La complexité des travaux en milieu portuaire leur permet d’acquérir en sus des compétences nouvelles.

Opérateur exclusif du terminal à conteneurs de Pointe-Noire, Congo Terminal s’est engagé à investir plus de 400 millions d’euros dans la construction de cette nouvelle plateforme au Môle Est pour soutenir la croissance économique du pays et de la sous-région. Cette extension va créer 900 emplois permanents supplémentaires au profit de la jeunesse congolaise outre les emplois liés aux travaux de construction.

Congo : les sénateurs autorisent la ratification du « Traité sur la haute mer »

Réuni en séance plénière le 7 juin à Brazzaville, le Sénat congolais a donné son aval au gouvernement pour ratifier le « Traité sur la haute mer », un accord international visant à renforcer la protection de la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales.

 

Ce traité, officiellement intitulé Accord relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, a été adopté le 19 juin 2023 au siège des Nations unies à New York. La République du Congo l’a signé le 20 septembre 2023, en marge de la 78e Assemblée générale de l’ONU.

L’objectif principal du texte est de consolider le cadre juridique régissant la gouvernance des océans, tel qu’établi par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Il s’inscrit également dans la dynamique des Objectifs de développement durable (ODD), en mettant l’accent sur la préservation et l’exploitation durable de la biodiversité marine.

Le traité s’articule autour de quatre axes majeurs notamment la création d’outils de gestion par zone, notamment la désignation d’aires marines protégées ; la réalisation d’études d’impact environnemental ; la mise en place d’un mécanisme équitable d’accès et de partage des ressources génétiques marines ; le transfert de technologies marines et le renforcement des capacités des pays en développement.

Le texte s’applique aux activités menées en haute mer, notamment celles liées aux ressources génétiques marines et aux données numériques qui en découlent, collectées avant ou après son entrée en vigueur. Sont exclues les activités de pêche déjà encadrées par le droit international, ainsi que les activités militaires.

Par ailleurs, le traité prévoit que les États parties — y compris leurs ressortissants ou entreprises — peuvent entreprendre certaines activités à condition d’en informer les autres États via un Centre d’échange dédié. Cette plateforme centralisée vise à faciliter le partage d’informations sur les actions menées dans le cadre du traité.

Une autre disposition essentielle du texte impose l’évaluation des impacts environnementaux des activités susceptibles d’affecter les zones marines situées hors des juridictions nationales. Le traité en précise les seuils, les procédures, ainsi que les obligations de suivi et de rapport.

Présentant le projet de ratification devant la chambre haute, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a souligné les efforts du pays en matière de protection environnementale, appuyés par des ressources budgétaires allouées aux ministères concernés. La plénière était présidée par le premier vice-président du Sénat, Ralcoh Donatien Mouanda Kintsinga.

Yiri, le Centre d’Innovation d’AGL s’associe à Digital Africa pour dynamiser l’entrepreneuriat technologique en Afrique

À l’occasion de sa toute première participation à VivaTech, le plus grand salon européen de l’innovation, AGL à travers son centre d’innovationYiri annonce la signature d’un partenariat stratégique avec Digital Africa, filiale de Proparco (Groupe AFD).

 

Ensemble, ces deux acteurs de l’écosystème entrepreneurial africain joignent leurs expertises et leurs réseaux pour accompagner les startups du continent, en particulier dans les secteurs du transport, de la logistique et de l’industrie, avec l’ambition d’accélérer la transformation du continent, grâce à des solutions locales, innovantes et à fort impact.

Depuis son lancement en juin 2024, à Abidjan, Yiri s’est imposé comme un partenaire de l’innovation africaine. Ainsi, à l’aube de sa deuxième année d’existence, le centre d’innovation d’AGL rappelle sa volonté de soutenir les startups à travers des initiatives fortes comme son programme phare « Accelerate », dont la première promotion a été clôturée le 15 mai 2025. Cette première édition a permis à quatre startups africaines de bénéficier d’un accompagnement sur mesure, de formations ciblées, de mises en relation avec plus de 32 entreprises, institutions et investisseurs, ainsi que d’opportunités de projets pilotes au sein du groupe AGL avec des résultats concrets et visibles comme :

● Le déploiement de la solution Alia ,assistant juridique digital intelligent permettant de simplifier la conformité des
entreprises africaines, qui va être déployé auprès des équipes RH & juridiques de 5 filiales AGL en Côte d’Ivoire.

● Des partenariats commerciaux avec Eazy Chain qui a conclu une collaboration avec AGL afin de déployer sa solution
digitale facilitant la logistique maritime entre ports secondaires et majeurs d’Afrique de l’Ouest.

● Une coopération avec Paps reconnue dans la distribution de proximité et la logistique du dernier kilomètre, dont la
solution va appuyer les opérations d’AGL au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.

● L’extension des services de Tambour, la blanchisserie mobile pour pros & particuliers qui va étendre ses services aux
filiales AGL en Côte d’Ivoire pour assurer une gestion optimale des équipements des collaborateurs.

Fort de ce bilan, Yiri s’associe désormais à Digital Africa, dont la mission est de soutenir les entrepreneurs africains à fort potentiel à travers le programme Fuzé, qui propose des financements et un accompagnement technique personnalisé. Ensemble, ils lancent une deuxième édition du programme Accelerate, encore plus ambitieuse, qui s’étendra à la fois en Afrique de l’Ouest et de l’Est. Deux challenges d’innovation seront organisés en Côte d’Ivoire et au Rwanda pour sélectionner dix startups à accompagner dans leur croissance mais également co-investir dans les plus prometteuses. Celles-ci bénéficieront d’un accompagnement renforcé, d’un accès à un réseau d’acteurs majeurs de l’industrie et de la logistique, ainsi que d’opportunités de déploiement à l’échelle panafricaine.

« Ce partenariat avec Digital Africa nous permet de franchir un cap dans notre mission d’accompagnement des startups africaines.
Ensemble, nous voulons faire émerger des solutions concrètes, adaptées aux réalités locales, et ainsi contribuer à la transformation
durable du continent », déclare Stéphane Collet-Manent, CIO d’AGL.

«En unissant nos forces avec AGL, nous créons un pont entre l’innovation technologique et les besoins concrets du continent
africain. Ce partenariat illustre notre conviction que la collaboration entre les grands groupes et les startups est clé pour faire réussir
les entrepreneurs sur le continent. Nous nous réjouissons de ce partenariat naissant avec AGL pour encore mieux soutenir les
entrepreneurs qui servent les enjeux de la logistique. », souligne Grégoire de Padirac, CEO de Digital Africa.

L’appel à projets officiel pour la nouvelle édition du programme Accelerate sera lancé à la rentrée 2025. Les startups intéressées sont invitées à consulter le site d’AGL pour plus d’informations et pour suivre l’actualité du programme. Ce partenariat marque une nouvelle étape dans l’engagement d’AGL en faveur des transformations de l’Afrique, et incarne la volonté partagée avec Digital Africa de faire émerger des solutions locales pour relever les défis logistiques et industriels africains, tout en positionnant l’Afrique comme un laboratoire d’innovation à l’échelle mondiale.

À propos d’Africa Global Logistics (AGL)

AGL est l’opérateur logistique de confiance en Afrique, offrant des solutions logistiques, portuaires, maritimes et ferroviaires. Avec plus de 23 000 collaborateurs présents dans 50 pays, AGL s’appuie sur son expertise développée depuis de nombreuses années, pour fournir des services sur mesure et innovants à ses clients africains et internationaux. L’ambition d’AGL est de contribuer durablement à la transformation de l’Afrique. AGL est également présent en Haïti, au Timor oriental et en Indonésie.

À propos de Digital Africa

Filiale de Proparco mais aussi entité du Groupe AFD, Digital Africa investit et accompagne les entrepreneurs tech africains qui œuvrent chaque jour, au service de l’impact, pour le continent ! Notre mission consiste à apporter les clés de succès aux entrepreneurs tech africains dont les écosystèmes sont moins bien desservis. Digital Africa s’adresse aux entrepreneurs en amorçage (PRE-SEED, SEED) dans tous les secteurs d’activité via le programme Fuzé. Une liste de 18 pays prioritaires a été établie sur la base d’un paradoxe entre le potentiel et la réalité de la dimension de son écosystème tech.

Congo : les producteurs aquacoles formés pour mieux accéder au financement

Le développement de l’aquaculture au Congo fait face à un obstacle de taille : l’accès au financement. Pour répondre à ce défi, une formation dédiée à la mobilisation de fonds et à la gestion de projets aquacoles s’est ouverte le 11 juin à Brazzaville, réunissant une trentaine de participants.

 

Considérée comme un levier de lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, l’aquaculture représente également une source importante de protéines pour les populations. Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), cette filière contribue au développement économique des zones rurales grâce à la création d’emplois et à une exploitation durable des ressources aquatiques. Dans cette optique, l’organisation soutient le Projet d’appui au développement de l’aquaculture commerciale, destiné à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Congo.

Le séminaire en cours, intitulé Atelier national de renforcement des capacités pour la promotion des investissements aquacoles, vise à former les producteurs sur la viabilité économique de leurs activités et la mise en place de plans d’affaires solides. Pendant trois jours, des opérateurs aquacoles, des représentants d’administrations, d’institutions de formation, de centres de recherche et de partenaires au développement se réunissent pour échanger leurs expériences et approfondir leurs compétences.

Dademanao Pissang Tchangaï, représentant résident de la FAO au Congo, a souligné l’importance de cette initiative : « Il s’agit d’aider les acteurs du secteur à concevoir des projets bancables en s’appuyant sur des outils d’analyse de rentabilité et de gestion financière. »

Parmi ces outils figure Utida, une application développée par la FAO pour évaluer les investissements aquacoles et structurer des plans d’affaires efficaces. Les participants bénéficient également des enseignements tirés d’une récente étude de cartographie, identifiant les zones du pays à fort potentiel aquacole, afin d’orienter au mieux les futurs investissements.

Lors de l’ouverture de la session, Pascal Robin Ongoka, directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, a rappelé les freins majeurs au développement du secteur : manque d’accès au crédit, déficit de compétences techniques, absence de données fiables, et structuration encore fragile. « Il est essentiel de former nos jeunes, nos entrepreneurs et les porteurs de projets pour attirer davantage d’investissements publics et privés », a-t-il insisté.

Cette formation se distingue par une approche pratique, permettant aux participants de manipuler directement l’outil Utida. Les travaux couvrent l’ensemble des aspects financiers d’un projet aquacole : facteurs influençant la rentabilité, estimation des revenus, gestion des coûts et bénéfices, mais aussi lecture et élaboration de documents comptables tels que le compte de résultats, les flux de trésorerie ou encore le bilan.

Congo : renforcement des capacités des comités de santé à Brazzaville

L’Observatoire congolais des Droits des Consommateurs (O2CD) a lancé un projet de renforcement des capacités des comités de santé (Cosa) des districts sanitaires de Brazzaville.

 

Ce projet vise à améliorer l’accès aux soins de proximité pour la population en incluant les représentants des usagers dans la gestion des Cosa.

Douze Cosa des cinq districts sanitaires de Brazzaville ont été restructurés dans le cadre de ce projet, financé par l’ambassade de France au Congo à hauteur de 26 millions de francs CFA, représentant 76% du budget total. Les bénéficiaires, notamment les délégués des Cosa restructurés, les chefs des districts sanitaires partenaires et les leaders des associations, participent à une session de formation de deux jours pour renforcer leurs capacités sur le rôle des représentants des usagers au sein des hôpitaux de proximité.

La formation vise à sensibiliser les participants au rôle du comité des usagers dans la gestion des centres de santé intégrés (CSI), examiner un projet d’arrêté portant organisation, composition et fonctionnement du comité des usagers dans les hôpitaux de référence du district sanitaire, promouvoir les droits des patients et des accompagnants, favoriser l’implication de la communauté dans les instances de prise de décision au sein des districts sanitaires

Selon Richard Bileckot, inspecteur général de la Santé, une gestion efficace des CSI doit inclure la participation de tous les usagers concernés. Les associations de patients doivent être consultées pour l’élaboration des politiques de santé, participer à des recherches et sensibiliser le public aux besoins des patients.

La formation permettra aux participants de mieux comprendre leur rôle et leurs responsabilités dans la gestion des CSI. Les bénéficiaires pourront ainsi contribuer à l’amélioration de la gestion de leur CSI et promouvoir les droits des patients et des accompagnants.

Congo Terminal investit plus de 4,7 milliards de FCFA pour l’extension de son parc reefer

Le 10 juin 2025, Congo Terminal annonce l’extension de son parc frigorifique sur 2 hectares pour un coût global de plus 4,7 milliards de francs CFA. L’entreprise vient de rajouter 840 prises supplémentaires standards sur les 1.029 existantes afin d’augmenter les capacités de stockage des vivres frais importés.

Il s’agit d’un projet débuté en septembre 2024 sur une durée d’environ 9 mois de mise en œuvre. Il comprend la construction de 12 passerelles reefers de 5 niveaux. Ce projet permet à Congo Terminal de disposer du plus grand parc reefer de terminaux sur la côte ouest africaine. Les travaux se sont déroulés en deux phases : la première relative au génie civil, la seconde dédiée à la partie électrique et à la construction de passerelles.

« En raison d’une forte demande sur le marché local, les volumes des produits surgelés importés sont de plus en plus croissants ces dernières années. Ce qui nous oblige aujourd’hui à importer un nombre grandissant de conteneurs frigorifiques » explique Julia BITAR, Responsable Approvisionnement chez Prima Market. L’un des plus grands importateurs, grossistes et distributeurs de volailles, poissons et viandes surgelés au Congo.

« Nous disposons désormais d’un plus grand parc reefer avec 1.869 prises. L’augmentation des capacités de notre parc frigorifique répond à une adaptation de la demande croissante du marché local et sous-régional. Il nous permet également d’anticiper les besoins à venir » explique Anthony SAMZUN, Directeur Général de Congo Terminal.

Depuis le début de la concession en 2009, Congo Terminal a déjà investi plus de 450 millions d’euros dans les infrastructures, la formation du personnel et l’achat d’équipements de dernière génération. L’entreprise a annoncé en septembre dernier un investissement de plus de 400 millions d’euros dans la construction d’un terminal portuaire au Môle Est du port de Pointe-Noire.