Tombouctou : l’armée française signe un retrait symbolique

Après Kidal et Tessalit, les soldats français quittent Tombouctou, là où l’armée française avait lancé huit ans plutôt son intervention Mali.Le 2 février 2013, François Hollande accompagné de l’ancien président la transition malien Dioncounda Traoré lançait l’intervention française au Mali pour libérer cette cité sainte de l’islam aux mains des jihadistes.

Si la mission de sécuriser cette cité religieuse inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco a été un succès, cela n’a pas empêché les groupes jihadistes d’étendre désormais leur influence sur toute la bande du Sahel au Niger et au Burkina Faso. Et ce mardi 14 décembre 2021, marque la fin de l’opération Barkhane au Mali. 

Un départ qui ne signifie pas désengagement pour la France au Mali, mais pour les Tombouctiens, la peur de cohabiter avec la menace jihadiste est désormais réelle. Les soldats de Barkhane ont cédé le 14 décembre dernier leur dernière base militaire aux soldats maliens après Kidal et Tessalit. « On a formé les forces armées maliennes à la protection de l’emprise et au guidage aérien avant qu’ils nous relèvent », indique le capitaine Florian, commandant de l’unité chargée du désengagement de Tombouctou.

Avec ce retrait, Paris matérialise sa volonté de mettre fin à l’opération Barkhane qui lui coûte près d’un milliard d’euro par an (655 milliards FCFA). Le contingent français ne sera plus au-devant de la scène et va passer de 5000 hommes à 3000 hommes en 2022 et une réduction progressive s’opérera encore en 2023. Les soldats français seront davantage déployés dans la bande « Trois frontières » (Mali, Niger, Burkina), considérée comme la principale zone d’influence des groupes jihadistes au Sahel.

La force spéciale Takuba de l’Union européenne va désormais assurer la continuité et assister les forces armées maliennes dans les opérations antiterroristes. Ainsi, 600 soldats issus de huit pays de l’UE commencent à se déployer au Mali. Toutefois, Takuba dont le nombre va augmenter, ne pourra pas compter sur l’Angleterre qui ne fait plus partie de l’UE et l’Allemagne présent au Sahel mais dans le cadre de la force onusienne de la Minusma.

C’est dans ce contexte que le président français Emmanuel Macron est attendu dans la capitale malienne le 20 décembre prochain. Une visite d’Etat très attendue qui intervient après plusieurs mois de tensions diplomatiques entre Paris et Bamako.

Le Mali proteste face aux pressions de la Cedeao

Des Maliens sont descendus dans les rues de Bamako pour protester contre les injonctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) de maintenir la présidentielle et les législatives en février.Après son sommet ordinaire à Abuja les 12 et 13 décembre 2021, la Cedeao a annoncé le maintien des élections au Mali le 27 février. « Les chefs d’Etat, après de longs échanges, ont décidé de maintenir la date du 27 février 2022 pour l’organisation des élections au Mali. Ils ont décidé de l’entrée en vigueur de sanctions additionnelles en janvier 2022 si les autorités n’honorent pas leur engagement initial de tenir à cette date des élections censées ramener les civils au pouvoir », a dit devant la presse le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou.

Ce coup de pression des dirigeants ouest-africains n’est pas du goût de certains Maliens, sortis dans les rues de Bamako ce lundi pour apporter leur soutien à Assimi Goïta et son gouvernement. Fort de cet élan populaire, le président malien s’est engagé à soumettre à la Cedeao un calendrier électoral avant le 31 janvier. « La République du Mali, par ma voix, s’engage à vous fournir au plus tard le 31 janvier 2022 un chronogramme (calendrier) détaillé » indique-t-il. Ce nouveau calendrier, qui sera issu des assises de la refondation ouvertes le 11 décembre à Bamako, doit définir une nouvelle feuille de route pour la durée transition et les élections.

Les autorités de la transition malienne ont justifié le report des élections couplées de la présidentielle et des Législatives du 27 février prochain par « l’insécurité persistante » dans le pays. Mais la Cedeao persiste sur la date du 27 février 2022, même si elle reste ouverte à un possible report à la seule condition que les autorités de la transition s’engagent clairement à tenir les élections au-delà de cette date.

L’institution ouest-africaine donne aux autorités maliennes jusqu’au 31 décembre pour présenter un plan pour la tenue des élections. Le médiateur de la Cedeao dans la crise malienne, Goodluck Jonathan, ancien président de la République du Nigeria, est attendu dans les prochains jours à Bamako pour des entretiens avec les autorités maliennes.

Lors de son sommet du 7 novembre, la Cedeao avait corsé les sanctions avec le gel des avoirs financiers et l’interdiction de voyage au sein de l’espace ouest-africain de 150 personnalités, dont le Premier ministre et quasiment tout son gouvernement accusé de retarder les élections. 

Pour le cas de la Guinée, la Cedeao maintient les sanctions contre la junte qui a pris le pouvoir le 5 septembre dernier après avoir renversé le président Alpha Condé. En plus de suspendre la Guinée de ses instances, les chefs d’Etat de la Cedeao donnent un délai de six mois aux autorités guinéennes pour organiser des élections. Le nouvel homme fort de Conakry, le colonel Mamady Doumbouya promet de rendre le pouvoir aux civils mais refuse de se laisser dicter un délai de transition.

Recherché par Interpol, un Néerlandais tombe dans les filets de la police marocaine

Les forces sécuritaires de la ville de Fès ont interpellé, vendredi, un ressortissant néerlandais qui faisait l’objet d’une notice rouge émise par l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol), pour implication présumée dans un crime d’homicide volontaire.La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a fait savoir, dans un communiqué, que l’interpellation de cet étranger intervient dans le cadre de l’adhésion des services de cette direction aux relations de la coopération internationale dans les domaines sécuritaires, particulièrement la poursuite et l’appréhension des personnes recherchées au niveau international.

Selon les informations disponibles, le mis en cause était recherché en vertu d’une notice rouge de l’Interpol, émise sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités judiciaires néerlandaises, pour implication présumée dans un crime d’homicide volontaire perpétré en 2010 contre son épouse, précise le communiqué.

Le suspect a été placé en garde à vue sur ordre du parquet compétent, en attendant qu’il soit soumis aux autorités judiciaires chargées de statuer sur les demandes d’extradition des criminels, conformément aux textes juridiques nationaux et aux conventions internationales y afférentes, a conclu la DGSN.

Présidentielle libyenne : Bazoum contre un report

Le président nigérien Mohamed Bazoum, plaide à l’Onu pour une tenue de la présidentielle libyenne le 24 décembre prochain.Selon le successeur de Mahamadou Issoufou, ce scrutin censé tourner la page d’une dizaine d’années de guerre en Libye, constitue une étape « cruciale » pour ramener la paix dans ce pays et dans la bande du Sahel. Le président nigérien s’est exprimé depuis New York alors qu’il présidait le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (Onu). « L’échéance du 24 décembre est cruciale et mon pays fonde l’espoir que l’élection présidentielle prévue à cette date se passe dans de bonnes conditions et ouvre la voie à une dynamique de paix et de stabilité » a expliqué Mohamed Bazoum, dont le pays lutte contre la menace jihadiste depuis quelques années.

Cette déclaration du premier président issu de la première alternance démocratique au Niger, intervient quelques jours après la proposition du Haut Conseil d’État libyen (HCE), instance faisant office de Sénat, de proposer le report au mois de février de la présidentielle du 24 décembre, en raison de « désaccords persistants entre camps rivaux ».

Une telle décision s’il se confirme, viendrait s’ajouter à celle prise par le Parlement libyen de décaler d’un mois (janvier 2022) les élections législatives qui devaient se tenir selon la feuille de route onusienne le même jour que la présidentielle. Alors que la liste définitive des candidats se fait toujours attendre, la tenue de la présidentielle dans quelques jours, parait de plus en plus menacée.

Le Niger et la Libye sont deux pays liés par l’histoire et la géographie. En septembre dernier, Mohamed Bazoum avait reçu le vice-président du Conseil présidentiel libyen Moussa Al Konni pour évoquer ses préoccupations sur la question « de la migration, la sécurité et la stabilité au sein de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) ».

La Libye frontalière avec le Tchad autre Etat du Sahel, partage plusieurs centaines de kilomètres de frontières communes avec le Niger. Un territoire souvent exploité par des trafiquants d’armes, de drogue ainsi que des candidats à la migration vers l’Europe.

Côte d’Ivoire: inauguration du 1er simulateur de vol de l’armée de l’air

Le chef d’Etat-major général des armées ivoiriennes, le général Lassina Doumbia, a procédé vendredi à l’inauguration du premier simulateur de vol « ALX-103 » de l’armée de l’air, un appareil permettant des entraînements d’atterrissage optimum, la maitrise de la météo et des reliefs montagneux.

L’inauguration de ce simulateur de vol, le premier de la République de Côte d’Ivoire, a été faite à l’Académie des métiers de l’air d’Abidjan, sise dans l’enceinte de la base aérienne militaire, en présence des officiers supérieurs, de sous-officiers et des aviateurs.

 Cet équipement « place l’armée au rang d’acteur majeur dans la riposte face aux menaces sécuritaires multiformes, au nombre desquels le terrorisme », a dit le général de corps d’armée Lassina Doumbia. 

Selon le chef d’Etat-major général des armées, cet investissement vise à relever l’outil de défense et à acquérir l’autonomie dans la formation et l’entraînement des pilotes militaires à travers un pôle d’instruction de haut niveau. 

L’aviation, dira-t-il, a montré toute son importance dans le combat quasi quotidien face aux groupes armés dans le Nord du pays. Ce simulateur permettra surtout d’aiguiller les pilotes militaires aux engagements de haute intensité sur ce théâtre relativement difficile.

M. Alexandre Haloin, le PDG de Africat, un groupe en charge de l’assistance technique, a salué cette « vision stratégique » qui a permis l’acquisition de ce simulateur innovant composé de plusieurs modèles de vols, intégré dans un bâtiment modulé et démontable.

Pour sa part, le chef d’Etat-major de l’armée de l’air, Alfred Nguessan Koffi, a souligné que ce simulateur servira à affiner l’entraînement des pilotes en augmentant le rendement des pilotes militaires et favorisant leur requalification. 

Ce simulateur est paramétré pour recréer les conditions de vol de plusieurs types d’avions, partant des petits avions aux jets ou Airbus, en passant par les bimoteurs. L’armée de l’air devient ainsi un centre névralgique de la plateforme aéroportuaire en termes de formation au pilotage.

La Côte d’Ivoire devient, par ailleurs, le seul pays africain à détenir ce type de simulateur dans un cadre militaire, hormis le Nigéria et l’Afrique du Sud qui eux en possède dans le cadre d’école d’aviation civile. 

Trois instructeurs étrangers et deux opérateurs Ivoiriens sont morts dans le crash d’un hélicoptère de l’armée de Côte d’Ivoire, en septembre 2021, à la suite de « conditions météorologiques défavorables ». 

Éthiopie : le TPLF coupable d’exécutions de civils (rapport)

Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a sommairement ôté la vie à des dizaines de civils à Chena et Kobo, dans la région Amhara, entre le 31 août et le 9 septembre 2021 d’après Human Rights Watch.Les civils sont pris au piège dans le conflit tigréen. Le 31 août, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), soutenu par des milices amhara, a affronté l’armée régulière éthiopienne. Dans les cinq jours qui ont suivi ces combats, rapporte Human Rights Watch, le TPLF a exécuté 26 civils avant de se retirer de la zone le 4 septembre.

À Kobo, le 9 septembre, les exactions des rebelles ont fait 23 morts selon des témoins contactés par l’organisation de défense des droits de l’Homme. De l’avis de Lama Fakih, chargée des crises et des conflits à Human Rights Watch, « le TPLF a fait montre d’un mépris total pour la vie humaine et les lois de la guerre ».

Poursuivant, elle a regretté « les crimes de guerre apparents » perpétrés à Chena et Kobo et invité tous les belligérants à « donner la priorité à la protection des civils ». Dans un communiqué, posté ce vendredi sur son site, Human Rights Watch a souligné l’urgence pour le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies d’ouvrir une enquête internationale sur ces crimes.

Côte d’Ivoire: 17 211 forces de l’ordre seront déployées pour les fêtes de fin d’année

Le Conseil national de sécurité de Côte d’Ivoire, présidé par le chef de l’Etat Alassane Ouattara, jeudi, a décidé du déploiement prochain de 17 211 éléments des forces de défense et de sécurité dans le cadre des fêtes de fin d’année.

Le chef d’État-major général des armées, Lassina Doumbia, a annoncé au Conseil « le déploiement prochain de 17 211 éléments des forces de défense et de sécurité, dans le cadre de l’opération  « Mirador 2021″, pour assurer la sécurité des populations lors des fêtes de fin d’année. 

Le Conseil national de sécurité a, par ailleurs, été informé par le chef d’État-major général des armées, de la tenue effective, du 22 au 27 novembre 2021, de l’opération militaire conjointe dénommée « Koudanlgou IV », qui a rassemblé plusieurs pays dont la Côte d’Ivoire. 

Cette opération contre le terrorisme a permis l’interpellation de 304 individus suspects ainsi que la saisie d’armes à feu, de munitions, d’explosifs, de moyens roulants et de stupéfiants. 

En outre, le Conseil a été informé des résultats très encourageants obtenus dans le cadre de la lutte contre la criminalité juvénile dans le District d’Abidjan. Les membres ont exprimé leur satisfaction pour cette nette amélioration de la situation sécuritaire générale. 

Dans ce contexte, le Conseil National de Sécurité s’est réjoui des derniers résultats obtenus dans le cadre des opérations de lutte contre l’orpaillage illégal et le terrorisme, rapporte le communiqué final.  

Depuis la dernière réunion du Conseil National de Sécurité, 114 sites d’orpaillage illégal ont été déguerpis, 96 personnes interpellées dans 12 régions, 9 000 abris de fortune détruits et d’importantes quantités de matériels saisies.

Sénégal : un expert alerte sur l’enjeu sécuritaire des élections locales

Pour Mamadou Seck, spécialiste de la Gouvernance organisationnelle et des Elections, le Sénégal a tout intérêt à protéger ses arrières lors de ce rendez-vous électoral car le danger n’est pas loin.Le 23 janvier 2022, les Sénégalais seront appelés aux urnes pour élire leurs conseillers municipaux et départementaux. Ces joutes cristallisent déjà les passions dans le champ politique. L’opposition et la mouvance présidentielle se regardent en chiens de faïence.

Un contexte délicat dans ce pays frontalier du Mali où le jihadisme sème la terreur. Si le Sénégal est préservé de ce cancer qui métastase à ses portes, c’est principalement grâce au professionnalisme de ses forces de défense et de sécurité.

Mais les ennemis de la paix peuvent s’engouffrer dans la brèche des violences politiques pour dérouler leur agenda. « Il nous faut (donc) dédramatiser les élections afin que les forces de défense et de sécurité puissent continuer à exercer leur mission de sécurisation face aux enjeux et aux défis sécuritaires », a plaidé, jeudi à Dakar, Mamadou Seck.

Pour cet expert, « les élections restent des instants très graves où l’attention de l’opinion est détournée. Et donc, toute forme d’attaque peut venir de l’extérieur parce qu’on est trop focalisé sur les élections, sur la sécurisation des mobilisations ».

M. Seck s’exprimait lors d’une table ronde organisée par le Think-tank Wathi et la Fondation Konrad Adenauer au Sénégal sur le thème : « Sénégal : Les enjeux des élections locales du 23 janvier 2022 ».

Contre un nouveau report de ces élections locales, l’auteur du livre « Les scandales politiques sous la présidence d’Abdoulaye Wade » a fait savoir qu’elles présentent deux types d’enjeux. Le premier est structurel puisque ce scrutin doit permettre d’approfondir la démocratie sénégalaise.

« Nous ne sommes plus dans des élections de sortie de crise ni de consolidation de la démocratie. Nous sommes dans des élections essentielles d’approfondissement. Dans ce schéma-là, on ne fait pas de cadeaux aux acteurs parce qu’on a éprouvé le modèle et le système. Nous sommes dans des niveaux de performance », a expliqué Mamadou Seck, non sans affirmer que l’opinion publique nationale et internationale ne fera pas de cadeaux aux parties prenantes parce que « nous avons atteint un certain niveau de performance ».

À en croire l’analyste politique, le second enjeu, conjoncturel, concerne la participation des femmes qui reste encore très faible au vu du nombre de candidates. En effet, elles ne sont qu’une centaine sur 557 candidats enregistrés au Sénégal.

Pour améliorer leur représentativité dans la sphère politique, Mamadou Seck s’est dit favorable à la promotion des femmes leaders de partis parce que cela devrait leur permettre de peser davantage dans les choix.

Un combat loin d’être gagné d’après Oumy Cantome Sarr, militante des droits de l’Homme et membre de la société civile qui déplore « le refus des femmes de se mettre au-devant de la scène ».

Ethiopie : retour du PM aux affaires après le front

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a regagné mercredi son bureau à Addis-Abeba après avoir passé deux semaines à la tête des troupes fédérales sur le front de la guerre contre les rebelles du Tigré.Le Premier ministre Abiy Ahmed Ali a momentanément regagné son bureau après avoir mené à bien la première phase de l’opération « unité nationale dans la diversité », a indiqué son bureau dans un tweet.

L’année dernière, l’Ethiopie a vécu une guerre acharnée entre les troupes gouvernementales et les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui a fait des milliers de morts et de nombreux déplacés.

Abiy a ordonné l’offensive militaire contre les forces tigréennes le 4 novembre 2020, après les avoir accusées d’avoir attaqué une base militaire. Il avait annoncé se rendre sur le front après que les rebelles ont fait des avancées spectaculaires et menacé de prendre Addis-Abeba.

« Nous devons obliger l’ennemi dispersé à se rendre. Nous devons plus que jamais protéger notre environnement avec prudence. Les recherches et la surveillance doivent être renforcées.
L’Ethiopie est protégée par ses vaillants enfants. L’Ethiopie peut être mise à l’épreuve. Mais il a été impossible de vaincre l’Ethiopie. L’Ethiopie ne sera pas vaincue aujourd’hui et demain aussi. Le nom de l’Ethiopie est toujours associé à la victoire », a déclaré le Premier ministre dans un communiqué.

Il a également souligné la nécessité de reconstruire ce qui a été endommagé par l’ennemi, de réhabiliter les personnes déplacées et d’accélérer les mesures de bonne gouvernance. Les combattants du TPLF avaient progressé jusqu’à 200 kilomètres d’Addis-Abeba. Mais depuis le déploiement effectué par le Premier ministre, a indiqué le gouvernement dans une déclaration, de nombreuses zones stratégiques et villes importantes ont été reprises aux rebelles.

Il s’agit notamment de l’ensemble de l’Etat régional d’Afar, où le TPLF a fait des incursions dans le but de couper la principale artère de l’Ethiopie vers Djibouti, par laquelle passe la majorité des importations et exportations du pays de la Corne de l’Afrique. Les autres zones libérées dans l’Etat régional d’Amhara comprennent, entre autres, la ville de Lalibella, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, Gashena, Showa Robit, Debre Sina, Kemissie, Dessie et Kombolcha.

Le TPLF, qui a gouverné le pays pendant près de trois décennies avant d’être déposé en 2018, affirme toutefois avoir effectué un repli stratégique. « Nous avons quitté North Shoa, Kombolcha et Dessie dans le cadre de notre plan », a déclaré un porte-parole du TPLF sur Twitter. Avant d’ajouter : « les choses se déroulent conformément à notre plan. Le reste n’est qu’un cirque… », a-t-il conclu.

Mali : sept Casques bleus tués

Sept Casques bleus de l’Organisation des Nations unies (Onu) ont été tués au centre du pays par un engin explosif.Ces soldats de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) sont tombés ce mercredi sur un « engin improvisé » qui a explosé au passage de leur convoi a annoncé la Mission de l’Onu au Mali. 

« Ce 8 décembre, un convoi logistique de la Force (Minusma) allant de Douentza à Sévaré (centre) a heurté un engin explosif. Un premier bilan fait état de sept Casques bleus décédés et trois grièvement blessés », a indiqué un communiqué de la Minusma sur Twitter, sans préciser la nationalité des victimes.

Le convoi avait quitté Douentza vers Sévaré dans la région de Bandiagara indique le communiqué de la Minusma qui précise que trois autres soldats ont été grièvement blessés.

Cet incident survient au lendemain du décès d’un Casque bleu évacué il y a quelques jours à Dakar. Ce dernier avait été blessé avec deux autres soldats dans l’explosion d’un engin explosif près de Tessalit, dans le nord du Mali, le 22 novembre dernier.

Le siège de l’ICESCO à Rabat secoué par une affaire d’espionnage (Média)

Une ténébreuse affaire d’espionnage qui secoue le siège de l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO), basé à Rabat. Un ancien ingénieur informatique de l’ICESCO a été mis aux arrêts. Aux côtés d’une personne poursuivie en état de liberté, il devrait comparaître dans le cadre d’une ténébreuse affaire d’espionnage, pour le compte notamment de l’Algérie, rapporte le quotidien marocain +Assabah+ dans son édition du week-end dernier.C’est le service de lutte contre le crime informatique qui a découvert pot aux roses. En remontant des traces numériques, une  unité spéciale de la préfecture de police de Rabat a pu établir que le mis en cause aurait été en contact avec un ancien retraité de l’ICESCO résidant en Tunisie qui lui aurait fourni les codes d’accès aux serveurs de l’institution, révèle le quotidien.

L’ingénieur aurait ensuite fait fuiter des informations confidentielles et sensibles à une trentaine de personnalités, membres de l’organe exécutif de l’ICESCO. Parmi ces personnalités figure Abdelhakim Belabed, l’actuel ministre algérien de l’Éducation, croit savoir le journal.

Pour brouiller les pistes, l’ingénieur informatique aurait créé une vingtaine à une trentaine de groupes WhatsApp et changé plusieurs fois de numéro de téléphone. Un procédé qui lui aurait permis d’adresser des menaces de mort à l’encontre du directeur général de l’ICESCO, le Saoudien Salim Bin Mohammed Al Malik, et son épouse, mais aussi des insultes à des fonctionnaires de l’organisation.

L’expertise technique d’un des téléphones par le laboratoire national d’analyse des traces numériques aurait permis de remonter les fils de cette affaire, selon la publication.

Par ailleurs, la femme du mis en cause, d’origine tunisienne, a indiqué avoir reçu un appel de l’ancien fonctionnaire tunisien qui aurait aidé son mari, confirmant avoir été informé de l’arrestation de ce dernier par une personnalité résidant à Rabat.

Au total, le responsable du site internet de l’ICESCO, qui avait aussi en charge de conduire les réunions en visioconférence de l’organisation, est poursuivi pour 9 chefs d’accusation.

Malgré les preuves accablantes contre lui, il nie toujours les faits. Son procès s’ouvre la semaine prochaine. A noter qu’une autre personne est poursuivie en état de liberté dans cette même affaire.

Pour rappel, l’ICESCO, basée à Rabat, est une organisation internationale issue de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et spécialisée dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication dans les pays islamiques. Elle vise à soutenir et renforcer les liens entre les États membres.

Ethiopie : deux villes stratégiques reprises aux rebelles

Le gouvernement fédéral éthiopien a affirmé ce lundi 6 décembre avoir repris le contrôle des villes stratégiques de Dessie et Kombolcha aux rebelles du Front populaire de libération du Tigré (TPLF).Un mois après la prise de ces deux villes par les rebelles, l’armée éthiopienne a réussi à reprendre ces deux agglomérations de plus de 200.000 habitants. « La ville historique de Dessie et Kombolcha, cité commerçante et industrielle, ont été libérées par les vaillantes forces de sécurité », a déclaré le service de communication du gouvernement sur Twitter.

Sous la commande d’Abiy Ahmed désormais au front, l’armée éthiopienne multiplie les victoires. Le Premier ministre s’est même exprimé depuis l’une des lignes de front de la guerre, où il a revendiqué la victoire après avoir pris les commandes des opérations militaires. « La guerre est terminée », a-t-il lancé, appelant ceux qui combattent aux côtés du TPLF, en particulier les jeunes, à la reddition. Il a également exhorté les mères de la région du Tigré à demander des nouvelles de leurs enfants qui ont été amenés à la guerre par le TPLF.

La reprise de ces deux villes situées sur une autoroute reliant la capitale au nord du pays et à Djibouti a poussé les rebelles qui menaçaient la capitale Addis Abeba au retrait vers le nord. Mercredi dernier, le gouvernement fédéral avait déjà annoncé avoir repris le site Lalibela, célèbre pour ses églises taillées dans la roche et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco aux mains des combattants tigréens depuis août. Toutefois, le TPLF dément un quelconque retrait et soutient que ses troupes procédaient à un « réajustement territorial » en se repliant vers le nord du Tigré.

Paix, sécurité, Covid-19 : quand la voix de l’Afrique résonne à Dakar

Autour du thème « enjeux de stabilité et d’émergence en Afrique dans un monde post-Covid », la septième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité s’est ouverte lundi 6 décembre avec des discours engagés de plusieurs dirigeants de pays du continent sur les problématiques de l’heure.Devant le Sénégalais Macky Sall, le Sud-africain Cyril Ramaphosa, le Nigérien Mohamed Bazoum et le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, Ismaël Lô, artiste sénégalais né au Niger, entonne son célèbre opus « Africa ». La salle archi-comble et colorée du centre de conférences de Diamniadio, à 30 km de Dakar, était toute acquise devant la célèbre voix africaine qui prêche encore l’unité du continent noir dans ces moments troubles de la marche du monde.

C’est d’ailleurs toute l’importance de la tenue de ce forum dont le thème de cette année « dénote un pari optimiste sur le futur » et « nous engage à être résilients, réguliers et combatifs », selon le président Macky Sall, hôte de la cérémonie. Organisée sous forme de séances plénières et d’ateliers, elle réunit pour deux jours une palette d’experts civilo-militaires.

Selon le chef de l’État sénégalais, les périls d’aujourd’hui sur le continent sont multiples (sécuritaire, environnemental, sanitaire…) et appellent à une « solidarité collective », étant donné qu’« aucun pays ne peut faire face tout seul ».

Cette « solidarité africaine dans la lutte pour la paix et la sécurité est possible », souligne le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat. Il magnifie d’ailleurs les soutiens financiers du Sénégal à l’endroit du G5-Sahel, bien qu’il n’en soit pas membre, et militaire du Rwanda aux côtés des forces de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), présentes au Mozambique, pour contrer l’insurrection islamiste.

Sahel et présence française

Par ailleurs, le Sahel, partagé entre le Niger, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie et le Tchad, est la région africaine la plus gangrénée par les violences jihadistes. Voilà pourquoi ces cinq pays se sont ligués autour du G5-Sahel pour assurer leur sécurité, avec l’aide de pays partenaires comme la France, dont la présence militaire est de plus en plus contestée. N’empêche, « la France n’a pas un agenda caché au Sahel, a défendu son pays la ministre des Forces Armées Florence Parly. (…) Tous ceux qui attisent un discours antifrançais jouent pour un autre camp ».

Faisant appel à sa large connaissance de la question jihadiste pour avoir été quatre ans durant le ministre de l’Intérieur du Niger, le président Mohamed Bazoum indique que le terrorisme des temps modernes se caractérise de la même façon que s’effectuaient « les guérillas en Amérique latine ». Pour lui, les groupes terroristes « se distinguent aujourd’hui par leurs armes sophistiquées » et utilisent les « motos » ou « deux roues » comme moyen de transport, ce qui « confère un caractère asymétrique à cette guerre ».

Sous ce rapport, les Etats sahéliens se doivent de mettre en place « une stratégie militaire similaire et adaptée », en plus des « ressources financières exceptionnelles, faute de quoi leurs actions seront insuffisantes », a prévenu le successeur de Mahamadou Issoufou, investi au pouvoir en avril dernier.

Les chefs d’Etat présents dans la salle n’ont pas manqué d’aborder l’impact de la Covid-19 sur le continent. « A titre illustratif de l’impact de la crise, pour la première fois de son histoire, un pays comme le Sénégal s’est retrouvé à faire du transfert de fonds dans le sens inverse, en soutien à notre diaspora dans le cadre de notre Plan de résilience économique et sociale », a relevé Macky Sall, qui appelle dès lors à « corriger les règles d’évaluation des risques en Afrique ».

Omicron et nouveaux défis

Sur le variant Omicron, découvert en Afrique du Sud, le président sénégalais s’est insurgé contre le blocus effectué contre ce pays, soulignant en outre qu’« on doit arrêter de nous faire peur » avec ce nouveau variant dont les données fournies n’indiquent aucunement une incidence sur la létalité.

En parfaite cohésion avec son homologue sénégalais, Cyril Ramaphosa a qualifié les restrictions de voyage qui frappent son pays d’« apartheid », reprenant une formule du secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres.

Ainsi, « nous devons trouver les moyens de faire face à la Covid-19 » après la « déception » causée par les pays riches sur la répartition des vaccins, a préconisé le président sud-africain, avant d’ajouter que ces dits pays « ne doivent pas nous interdire de voyager » parce que « le vaccin est en train de voyager ».

Paix et guerre en Afrique se discutent à Dakar

Comme lors des années passées, les travaux de cette septième édition du Forum de Dakar seront largement dominés par les enjeux sécuritaires, notamment ceux en lien avec les groupes jihadistes en Afrique.Lors de la première édition, on redoutait un coup d’épée dans l’eau, comme l’Afrique en a souvent été le théâtre. Sept ans après, le Forum international pour la paix de Dakar, souvent résumé en « Forum de Dakar » tout court, est devenu le rendez-vous annuel incontournable pour les acteurs de la paix, de la guerre et de son business aussi, qui comptent sur le continent ou qui s’intéressent aux crises africaines. La septième édition-qui est en vérité la sixième à cause de l’annulation de celle de 2020 en raison de la pandémie de Covid19-, qui se tient lundi 6 et mardi 7 décembre 2021, va accueillir plusieurs centaines d’invités aux profils aussi multiples que leurs motivations pas forcément communes.

Comme les éditions précédentes, le président sénégalais, Macky Sall, artisan et hôte du forum, sera entouré de certains chefs d’Etats, surtout africains, comme le Sud-africain Cyril Ramaphosa, le Bissau-Guineen Umaro Sissoco Embaló où le Nigérien Mohamed Bazoum, conviés pour jouer les invités d’honneur. Dans les couloirs et salles de réunion du lieu de la rencontre, le Centre International des Conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamnadio près de Dakar, On croisera aussi des ministres et hauts responsables en charge de la défense et la sécurité, des professionnels de la diplomatie, des militaires aux épaules galonnés et aux poitrines bardées de médailles, d’anciens hauts responsables de forces armées devenus businessmen de la sécurité privée ou de l’espionnage économique, des universitaires, des journalistes et patrons de think tank spécialisés ou intéressés par les thèmes liés aux crises et conflits, sans oublier les chercheurs d’affaires de toute sorte dont les inévitables marchands d’armes qui raffolent de ce genre de grand-messe. 

Le thème du Forum cette année, « les enjeux de stabilité et d’émergence en Afrique dans un monde post-Covid 19 », ne doit pas faire illusion. Comme lors des années passées, les travaux de cette septième édition du Forum de Dakar seront largement dominés par les enjeux sécuritaires, notamment ceux en lien avec les groupes jihadistes en Afrique qui après avoir conquis la presque totalité des pays du Sahel semblent désormais avancer ailleurs sur le continent, comme on le voit dans certains pays du Golfe de Guinée, où sont de plus en plus ciblés, entre autres pays, la Côte-d’Ivoire, le Togo ou encore le Bénin.

Depuis une première attaque particulièrement meurtrière, en mars 2016, contre un hôtel de la station balnéaire de Grand-Bassam, près d’Abidjan, le premier a été frappé plusieurs fois par des opérations attribuées à des islamistes, essentiellement dans la région de Kafolo, au nord du pays près de la frontière avec le Burkina-Faso. La dernière en date remonte au samedi 12 juin 2021 lorsqu’aux environs de 19h, une patrouille de reconnaissance de l’armée a été l’objet d’une attaque complexe, sur l’axe TéhinI – Togolokaye près du Burkina-Faso. Deux soldats et un gendarme y ont trouvé la mort. C’était la deuxième en moins d’une semaine après celle de Tougbo, également non loin de la frontière burkinabè, mais aussi la quatrième en deux mois dans la région. Les dernières attaques dans le nord de la Côte d’Ivoire, toujours près de la frontière du Burkina Faso, remontent au 29 mars, lorsque deux positions de l’armée à Kafolo et Kolobougou avaient été prises pour cibles par des hommes armés faisant six morts, trois soldats et trois assaillants.

Au Togo, la menace se fait aussi manifeste, comme en témoigne l’assaut contre une position de l’armée, également attribuée à des islamistes, survenu dans la nuit du 9 au 10 novembre dans le Kpendjal, dans la localité de Sanloaga, au nord du pays, non loin du Burkina Faso.

Au Bénin, l’armée a aussi été visée. Une de ses positions, située dans l’Atacora, a été prise pour cible par des « jihadistes » dans la nuit du 1er au 2 décembre. En plus de plusieurs militaires blessés, deux soldats et un assaillant ont été tués. La veille déjà, un accrochage avait eu lieu dans le département voisin de l’Alibori, également situé à la frontière avec le Burkina. Cette fois-là, la patrouille de l’armée ciblée est sortie indemne d’une attaque attribuée aux jihadistes, alors qu’elle se trouvait à proximité du fleuve Mékrou.

À Dakar, le programme officiel distribué aux participants ne mentionne guère d’instant précis consacré à la situation dans le Golfe de Guinée dont les experts sont désormais unanimes à craindre qu’il soit tôt ou tard un terrain majeur de l’action des groupes jihadistes. Mais il est fort difficile que le sujet soit ignoré lors des débats.. 

Trouvera-t-on le moyen d’évoquer aussi ces autres sujets très actuels, eux aussi absents du programme officiel, comme le bilan de l’intervention française au Sahel, qui après huit ans,  entame actuellement un profond changement de stratégie qui ne plaît pas à tout le monde, le gouvernement et l’armée maliens en tête?

La présence dans la capitale sénégalais de la ministre française des Armées, Florence Parly, dont le pays est le principal partenaire du Sénégal dans l’organisation du Forum de Dakar, en fournit l’idéale opportunité. 

LoS/Dng/APA

Le Maroc met en garde contre la montée de la menace terroriste en Afrique

La Coalition internationale contre Daech a lancé, jeudi, son Groupe de réflexion sur l’Afrique.

S’exprimant à cette occasion, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita a mis en garde contre l’expansion de l’organisation terroriste sur le continent. «La défaite de Daech en Syrie et en Irak a entraîné un changement au niveau de sa stratégie, basée sur la consolidation de branches régionales et marquée par un flux de combattants terroristes étrangers délocalisés», a-t-il expliqué.Selon lui, 27 entités terroristes basées en Afrique sont aujourd’hui inscrites sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU en tant que groupes terroristes, responsables de la mort de 12.500 personnes en 2020.

Le responsable marocain a mis en garde contre « la montée en puissance de l’utilisation des drones à des fins de reconnaissance et d’offensive, ainsi que des technologies émergentes pour mener les opérations et assurer le financement par le biais de crypto-monnaies », précisant que l’Afrique de l’Ouest et le Sahel sont les régions les plus impactées en Afrique, avec un total de 7.108 attaques terroristes enregistrées en 2020, avec plus de 1,4 million de déplacés en raison des affrontements en cours.

Bourita a, par ailleurs, mis en avant les efforts déployés par le Maroc pour lutter contre le terrorisme. Sur la base de cette expérience et de cet engagement, le Maroc s’est porté volontaire pour co-présider ce Groupe de réflexion sur l’Afrique avec l’Italie, le Niger et les États-Unis, a-t-il fait savoir.

Le ministre marocain, qui a annoncé la tenue de réunion ministérielle de la Coalition contre Daesh au Maroc le printemps prochain, considère que les objectifs de ce Groupe cadrent parfaitement avec les exigences d’une implication efficace de lutte contre le terrorisme en Afrique, à savoir la reconnaissance et le soutien des efforts africains dans la lutte contre ce phénomène au niveau sous-régional, l’appui à l’appropriation par l’Afrique des politiques de lutte contre le terrorisme et à la rationalisation des efforts de renforcement des capacités sur le continent, et l’élaboration d’une approche holistique favorisant la sécurité et le développement.

Ethiopie : le Pm annonce avoir vaincu les rebelles

Les forces rebelles du TPLF sont vaincues et dispersées, selon Abiy Ahmed.En Ethiopie, la guerre entre l’armée régulière et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) tire à sa fin. Le Premier ministre, Abiy Ahmed, a annoncé, ce jeudi, que les rebelles du TPLF et du Front de libération Oromo (OLF) ont été vaincus et que le reste de leurs combattants est dans une position défavorable.

Dans son dernier message, Abiy, qui dirige les troupes fédérales depuis la ligne de front, a déclaré que son armée est prête à répéter les victoires remportées sur les fronts est et ouest au commandement central. Le Premier ministre a fait ces déclarations alors qu’il se rendait sur l’un des principaux fronts de bataille dans la région centrale du pays.

« Grâce à de nouvelles opérations militaires qui seront bientôt entreprises, de nouvelles villes seront libérées des forces terroristes du TPLF », a-t-il promis, appelant le peuple éthiopien à ne pas permettre aux forces rebelles d’emporter les biens pillés dans les zones qu’elles ont envahies.

« C’est de notre responsabilité de prendre soin des captifs si le groupe terroriste se rend et rend les biens pillés à leurs propriétaires », a poursuivi le Pm Abiy.

Selon lui, « l’ennemi a été détruit et dispersé » et que la seule option qui lui reste est de se rendre à l’armée nationale.

Le gouvernement éthiopien a révélé hier mercredi que la ville historique et sainte de Lalibela avait été libérée des mains du TPLF. Les rebelles avaient occupé cette ville depuis août 2021.

RDC : plus de 70 déplacés internes tués en dix jours (HCR)

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se dit « consterné » par ce regain de violence.La barbarie des groupes armés en République démocratique du Congo ne semble pas avoir de limites. Selon un bilan du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 70 civils sont morts à coups de couteau, de machettes et par armes à feu en dix jours.

« Lors du dernier incident, dimanche 28 novembre, au moins 26 personnes (dont dix femmes et neuf enfants) ont été tuées sur le site de Ndjala, dans la province de l’Ituri », indique un communiqué de l’agence onusienne reçu mercredi à APA.

Sept jours plus tôt, 44 individus ont perdu la vie à Drodro. Plus de 1200 abris ont été détruits dans cette localité et près de 1000 autres à Tché. Cette série d’attaques contre des camps de déplacés dans l’Est du pays a entraîné « un déplacement massif de la population » notamment vers Roe où le site des déplacés est protégé par les Casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco).

Dans un autre assaut, mené le 14 novembre à Mikenge, au Sud-Kivu, six enfants et une femme enceinte ont péri. Lors d’un point de presse, tenu à Genève (Suisse), Boris Cheshirkov, porte-parole du HCR, a souligné que « pas moins de 20.000 civils » ont trouvé refuge à Roe. Avec cet afflux,  « ce site, proche d’une base militaire de la Monusco, a doublé de taille. Il est passé de 21.000 à 40.500 habitants en moins de 48 heures », a-t-il précisé.

Conséquence, les nouveaux arrivants sont obligés « de dormir à la belle étoile », a regretté M. Cheshirkov. D’après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, 5 millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers en République démocratique du Congo, soit une hausse de 400.000 personnes par rapport à début 2021.

« Le vol de bétail, qui accompagne souvent les raids, aggrave l’insécurité économique », a fustigé le porte-parole du HCR. Dès lors, l’agence onusienne a appelé toutes les parties à « respecter le caractère civil et humanitaire des sites de déplacement » et à « garantir l’accès aux sites » pour que les acteurs humanitaires fournissent « une assistance essentielle aux réfugiés ».

Ethiopie : le Pm invite les rebelles à se rendre

Le conflit en Ethiopie décime la jeunesse du Tigré, déplore le Premier ministre, Abiy Ahmed.Les combats entre l’armée régulière éthiopienne et les troupes du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) s’enlisent. Et pour éviter la mort de plusieurs jeunes combattants, le chef du gouvernement Abiy Ahmed invite les rebelles à se rendre à l’armée nationale.

« La jeunesse du Tigré périt comme des feuilles. Sachant qu’elle est vaincue, elle est dirigée par quelqu’un qui n’a pas de vision ou de plan clair », a déclaré M. Abiy, lauréat du prix Nobel de la paix 2019, dans des commentaires diffusés sur les médias publics.

Le Premier ministre s’est exprimé depuis l’une des lignes de front de la guerre, où il a revendiqué la victoire une semaine seulement après pris les commandes des opérations militaires.

« La guerre est terminée », a-t-il lancé, appelant ceux qui combattent aux côtés du TPLF, en particulier les jeunes, à la reddition. Il a également exhorté les mères de la région du Tigré à demander des nouvelles de leurs enfants qui ont été amenés à la guerre par le TPLF.

« L’Éthiopie se battra contre tout ennemi qui pille, tue, viole et vandalise », a poursuivi le Premier ministre, qui s’est engagé à éliminer victorieusement et rapidement les forces rebelles.

« Le groupe terroriste TPLF a été complètement vaincu, et ce n’est qu’une question de temps pour conclure la lutte avec succès », a-t-il noté.

L’Ethiopie dément avoir attaqué des soldats soudanais

L’Ethiopie a qualifié de sans fondement, les informations selon lesquelles ses forces auraient attaqué des soldats soudanais dans la zone frontalière commune aux deux pays.Certains médias et individus font circuler des allégations fausses et sans fondement selon lesquelles les forces éthiopiennes auraient attaqué et tué des soldats soudanais, a déclaré le ministre d’Etat du service de communication du gouvernement, Selamawit Kassa, lors d’un point de presse.

Le journal Sudan Tribune a récemment rapporté qu’au moins six soldats soudanais avaient été tués samedi matin, lors d’une attaque de l’armée éthiopienne sur la bande frontalière.

Les médias d’Etat ont déclaré que de violents combats ont éclaté entre les forces soudanaises et les troupes éthiopiennes qui ont traversé la frontière à une profondeur de 17 km samedi. Selon Kassa, les forces de sécurité éthiopiennes ont pris des mesures contre les forces du TPLF qui ont tenté de s’infiltrer par la frontière avec le Soudan pour commettre des attaques terroristes.

Les mesures prises à l’encontre des « infiltrés terroristes du TPLF » n’ont rien à voir avec le Soudan, a-t-elle dit, ajoutant qu’elles font plutôt partie de la campagne de survie du pays. La ministre a exhorté les entités qui font des allégations sans fondement à cesser leurs activités qui, selon elle, sont destinées à gâcher les relations de longue date entre l’Ethiopie et le Soudan.

L’Ethiopie continuera à œuvrer au renforcement des relations diplomatiques avec le Soudan, a déclaré Mme Kassa. Addis-Abeba va également résoudre le différend frontalier actuel par des moyens pacifiques, et d’une manière qui tienne compte des liens historiques et de longue date entre les peuples, selon la ministre d’Etat.

Le Rwanda accueille des militaires néerlandais

Les autorités militaires des Pays-Bas considèrent le Rwanda comme un pays propice à la tenue de certains types d’entraînements pour leurs soldats.Au total, ils sont 150 militaires néerlandais, détachés en Afrique, qui se regroupent au centre d’entraînement des Forces de défense du Rwanda à Gabiro, au Nord-Est du pays, pour une formation de trois semaines.

« Le Rwanda se situe à plus de 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer alors que les Pays-Bas sont au niveau de la mer. Les températures et l’humidité plus élevées, ainsi que la savane du Rwanda, constituent un défi pour nos soldats. C’est pourquoi nous sommes ici pour nous entraîner », a expliqué le lieutenant-colonel Maikel Vrenken, responsable du contingent des Pays-Bas.

Un accord, signé en 2005, lie le Rwanda au Royaume des Pays-Bas. De l’avis du Colonel Ronald Rwivanga, porte-parole de l’armée rwandaise, ces activités sur des sites adéquats participent au renforcement de la coopération militaire entre les deux pays.

En marge de cette session de formation, les soldats néerlandais ont visité, à Kigali, la capitale rwandaise, le Mémorial du génocide où 250.000 victimes sont enterrées.

Après recueillement, Matthijs Wolters, l’ambassadeur des Pays-Bas au Rwanda, a déclaré que les atrocités de 1994 ont montré l’importance d’un leadership fondé sur des valeurs dans les Forces armées.

« Que ces leçons ne soient pas oubliées », a souhaité le diplomate dont les propos font écho à ceux prononcés par le lieutenant-colonel Maikel Vrenken.

Ethiopie : le TPLF battu à la frontière soudanaise

L’armée régulière est sortie vainqueur, ce week-end, d’âpres combats avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) soutenu par des militaires soudanais.Les armes crépitent toujours en Ethiopie. Une colonne de près de 6000 soldats tigréens et soudanais s’est battue samedi contre les militaires éthiopiens. Selon Addis-Abeba qui a utilisé l’artillerie lourde, 40 ennemis ont été neutralisés lors de ces affrontements ayant duré sept heures.

Rédacteur en chef du journal Armed Forces, le lieutenant-colonel Ibrahim Al-Houri a déclaré que « l’armée soudanaise a perdu six éléments à Al-Fashqa ». Ces décès portent à 90 le nombre de soldats soudanais tués, depuis avril 2020, dans le différend frontalier avec l’Ethiopie.

L’armée éthiopienne tente de se repositionner à Al-Fashqa. Profitant de l’éclatement du conflit au Tigré, les troupes soudanaises avaient consolidé leur présence dans cette zone agricole que se disputent les deux pays.

Golfe de Guinée : quatre pirates tués par la Marine danoise

Un échange de tirs entre les Forces armées danoises et des pirates s’est produit au large des côtes du Nigeria.Le Golfe de Guinée est un repaire de pirates. Face aux attaques récurrentes, les bateaux se font de plus en plus escorter dans cette zone stratégique pour le commerce mondial. La Marine danoise y patrouille.

Mercredi dernier, la frégate Esbern Snare du Danemark cherchait à arraisonner une embarcation de pirates au Sud du Nigeria. Ces derniers ont alors ouvert le feu. « Les soldats danois ont réagi en état de légitime défense et ont riposté aux tirs », a précisé la Marine danoise.

Dans ces échanges de tirs, « aucun soldat danois n’a été blessé, mais cinq pirates ont été touchés. Quatre d’entre eux sont morts. Un autre a été blessé », ont détaillé les Forces armées danoises.

L’embarcation des malfrats a coulé suite à la fusillade. « Les huit pirates ont été embarqués à bord du navire danois, où la personne grièvement blessée est soignée », a indiqué la source.

Selon un rapport du Bureau maritime international, 195 attaques de navires ont été enregistrées en 2020 dans le Golfe de Guinée. En outre, 130 des 135 enlèvements de marins dans le monde sont recensés, la même année, dans ces eaux.

Ethiopie : Haile Gebreselassie prêt pour le combat au Tigré

Le légendaire athlète éthiopien, Haile Gebreselassie, a annoncé qu’il était prêt à monter au front contre les forces rebelles du Tigré.Double médaillé d’or aux Jeux olympiques d’Atlanta et de Sydney sur 10 000 mètres, Haile Gebreselassie (47 ans) s’est engagé dans une sortie médiatique à combattre les forces rebelles dans son pays. « Vous vous attendez à ce que je dise que je vais me battre jusqu’à la mort ? Oui, car c’est le prix ultime d’une guerre » « Que feriez-vous lorsque l’existence d’un pays est en jeu ? ». Une sortie médiatique qui intervient après la déclaration du Premier ministre Abiy Ahmed qui a décidé de se rendre lui-même au front pour diriger les troupes.

L’Ethiopie est en guerre depuis un an. Le gouvernement fédéral doit faire face à la révolte des forces du Front de libération du peuple du Tigré au nord-est du pays. Selon Gebreselassie, « il s’agit d’une guerre par procuration et que les grandes puissances occidentales soutiennent les rebelles du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) ». Le conflit a tué des milliers de personnes, forcé plus de 2 millions de personnes à quitter leurs maisons, et a laissé 400 000 personnes dans le Tigré, région où la guerre a commencé, confrontées à la famine.

« L’Ethiope symbole du peuple noir »

L’athlète est convaincu que « les Etats-Unis et certains pays d’Europe font un effort coordonné pour effacer l’histoire de l’Ethiopie en tant que symbole du peuple noir », a-t-il ajouté. Après Gebreselassie, son compatriote Feyisa Lelisa, coureur de fond et médaillé de bronze en 2016, a également annoncé sa décision de rejoindre la guerre que le gouvernement qualifie de « guerre existentielle ». « Le Premier ministre Abiy Ahmed a pris la bonne décision. Et, je suis prêt à m’inspirer de la bravoure de mes ancêtres et à répéter ce qu’ils ont fait lors de la bataille d’Adwa sur la ligne de front pour sauver mon pays », a déclaré Lelisa.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont demandé à leurs citoyens de quitter immédiatement l’Ethiopie au moment où les combats se rapprochent de la capitale Addis-Abeba. En début de semaine, les rebelles ont déclaré avoir pris le contrôle de Shewa Robit, une ville située à environ 220 km au nord-est d’Addis-Abeba. Cependant, depuis que le Premier ministre et lieutenant-colonel Abiy Ahmed a rejoint la ligne de front, les forces rebelles ont été chassées de plusieurs villes, dont Shewa Robit.

Le conflit au Tigré commence en novembre 2020 après que le TPLF, qui avait dominé la vie politique éthiopienne avant l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed en avril 2018, perd le contrôle dans la gestion des affaires étatiques. Le TPLF a refusé ainsi son intégration politique au sein du « Parti de la prospérité » du Premier ministre fédéral, avant de conduire des élections séparées et entrer en rébellion ouverte en novembre 2020.

Afrique du Sud : la police en croisade contre les violences faites aux femmes

Cassel Mathale, vice-ministre sud-africaine de la Police, a promis de lutter sans répit contre les violences basées sur le genre.Ce 25 novembre, date de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, marque également le début de la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre.

Dans le cadre de cet événement international annuel, la Police sud-africaine entend combattre les violences sexistes et sexuelles durant les 365 jours de l’année. Cassel Mathale, la vice-ministre de la Police, a invité « toutes les provinces à élaborer des plans » de riposte permanente contre ces types de violence.

Somalie : attentat suicide à Mogadiscio

Au moins huit personnes ont été tuées et 17 autres blessées jeudi dans l’explosion d’une voiture piégée à Mogadiscio, la capitale somalienne.Selon la police somalienne, des étudiants figurent parmi les victimes de l’explosion survenue près d’une école lorsqu’un kamikaze a foncé avec son véhicule sur un convoi de sécurité protégeant des travailleurs des Nations unies.

Selon des témoins interrogés par l’AFP, un convoi militaire de Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) la force de l’Union africaine (UA) en Somalie, passait dans cette zone au moment de l’explosion.

Dix-sept personnes ont été blessées, dont des écoliers. Le groupe jihadistes des shebab, lié à Al-Qaïda, a rapidement revendiqué l’attaque qui visait, selon eux, des « instructeurs militaires ».

Ethiopie : l’armée libère une ville historique

Les forces pro-gouvernementales ont libéré la ville de Lalibela, dans la région d’Amhara, classée patrimoine mondial de l’Unesco, a appris APA mercredi.Lalibela, qui abrite des églises du XIIIème siècles taillés dans la roche, est un lieu saint pour des millions de chrétiens orthodoxes. Depuis le début du mois d’août, le lieu saint était tombé sous le contrôle des rebelles de la région du Tigré, dans le nord du pays.

Les combattants Amhara des groupes d’autodéfense villageois, également connus sous le nom de « Fano », ont réussi à libérer plusieurs villes de Wollo et Shewa cette semaine, notamment Wore Ilu, Majete et Gashena, sans aucune aide du gouvernement fédéral.

La libération de ses villes sous l’emprise des forces rebelles est intervenue après que le Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé sa décision de rejoindre le front de bataille pour contrer les forces du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) et du Front de libération de l’Oromo (OLF) qui progressent vers la capitale.

Le Premier ministre Abiy Ahmed s’est rendu sur le théâtre des opérations pour diriger personnellement l’armée éthiopienne contre le TPLF. A cet effet, il a appelé les Ethiopiens à le rejoindre sur le front de bataille. Sa décision semble avoir été entendu dans la mesure où des personnalités du pays se résolvent à monter au front si nécessaire.

C’est le cas du légendaire athlète éthiopien de fond, Hailé Gebreselassie, plusieurs fois champion du monde et olympique, qui a déclaré mardi qu’il continuerait à tout à faire pour aider le gouvernement, quitte même à aller au front.

Burkina : la connexion mobile suspendue

La connexion mobile est suspendue au Burkina Faso pour des « impératifs de défense nationale » et de « sécurité publique » annonce le gouvernement.Dans un communiqué, le gouvernement annonce avoir suspendu la connexion mobile pour 96 heures à compter du 20 novembre 2021, pour des « impératifs de défense nationale » et de « sécurité publique ».

Cette suspension n’est pas du goût des usagers qui tentent de mettre la pression sur l’Etat pour obtenir la levée de la mesure. Elle intervient dans un contexte politique marqué par des manifestations contre le régime de Roch Marc Christian Kaboré et la recrudescence des attaques terroristes.

Dans ce sillage, des jeunes burkinabé se sont opposés dans plusieurs localités du Burkina Faso au passage d’un convoi militaire français ayant quitté la Côte d’Ivoire pour le Niger.

Mali : « Nous avons opposé à la Cedeao la réalité du terrain » (PM)

Le Premier ministre malien a contesté les sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de la France visant des autorités maliennes.Devant des cadres de l’administration publique malienne, Choguel Maïga a soutenu que « ni Paris ni la Cédéao ne tiennent compte de la réalité du Mali » en prenant des sanctions. Pendant que certaines autorités maliennes y voient la main de la France, le Premier ministre apporte la réplique. « La Cedeao nous a opposé la réalité des textes. Nous lui avons opposé le principe de la réalité du terrain. Nous sommes prêts à aller aux élections, mais en ayant procédé auparavant, comme elle a eu à nous le recommander du reste, dans un passé récent, à un amendement des textes afin d’éviter les crises politiques et les contestations postélectorales répétitives ».

Le chef du gouvernement malien balaie toutefois les rumeurs d’un bras de fer entre le Mali et l’Organisation intergouvernementale. « D’aucuns ont parlé de bras de fer entre l’organisation subrégionale et nous. Il n’en est rien. D’autres ont parlé d’étouffement. Nous nous posons la question : quel intérêt des pays que nous considérons tous comme des pays frères ont-ils à nous étouffer ? » a-t-il expliqué.

A l’endroit de la France, Choguel Maïga a invité l’ancienne puissance colonisatrice à comprendre les « aspirations profondes » des Maliens. « Nul n’est mieux placé que la France pour comprendre nos aspirations profondes. N’est-elle pas celle qui, mettant fin à l’absolutisme royal, a inspiré aux peuples le droit de penser et d’agir par eux-mêmes et pour eux-mêmes contre les puissants et les tortionnaires ? » rappelle-t-il

La France, « patrie des droits de l’Homme et du Citoyen
peut-elle vouer aux gémonies des hommes aspirant à se prendre en charge hors de toute tutelle étrangère ? » s’interroge Choguel Maïga. Entre les deux pays affirme-t-il, « les liens sont si solides qu’ils résisteront aux humeurs passagères ».

S’il se dit que Paris cherche à conserver son influence politique, économique et diplomatique au Mali, « la Russie est un allié traditionnel » lance Choguel Maïga. « L’on a essayé de nous dissuader de nouer un partenariat avec la Russie. C’est vite oublier les données de notre histoire contemporaine. Peu de pays dépassent l’ex-URSS dans la mobilisation de l’aide au développement en faveur du Mali ».

Enfin, le Premier ministre malien a soutenu que le « Mali n’est pas isolé et ne sera jamais isolé » car il bénéficie aujourd’hui de l’appui multiforme de plusieurs pays.

RDC : un nouveau camp pour l’armée à Kididiwe

L’initiative de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco) vise à permettre aux militaires congolais de « s’installer durablement » dans cette localité reprise en 2019 aux Forces démocratiques alliées (ADF, sigle en anglais).« Éviter un éventuel retour des rebelles », c’est le but poursuivi par la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco). Dans un communiqué, reçu mercredi à APA, la mission onusienne informe que Kididiwe, situé à l’Est de la ville de Beni (Nord-Kivu), est « le théâtre d’opérations menées depuis plusieurs semaines déjà par l’armée congolaise appuyée par les Casques bleus ».

Le nouveau camp « fait partie de notre stratégie de combat contre les groupes armés qui consiste à les délocaliser. Et une fois qu’ils sont délocalisés, on crée les conditions pour que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) prennent le contrôle de la zone et la dominent », explique Abdourahamane Ganda, le chef de bureau intérimaire de la Monusco à Beni.

Dans le cadre de cette stratégie, renseigne M. Ganda, cinq camps comme celui de Kididiwe seront construits et remis à l’armée congolaise. Le Général Bertin Mputela, commandant des opérations Sokola 1, a exprimé son contentement pour la construction de ce « grand site » d’hébergement des militaires congolais.

« Le camp de Kididiwe accueillera quelques centaines d’hommes de troupe de l’armée congolaise engagés dans les combats contre les groupes armés à Beni », rapporte la Monusco.

Conflit au Tigré : Abiy Ahmed est-il prêt pour le champ de bataille ?

Le Premier ministre éthiopien, pour barrer la route aux rebelles déterminés à s’emparer d’Addis Abeba, a pris la direction des opérations. Un pari risqué.Abiy Ahmed, dans un communiqué visant à convaincre ses concitoyens de la nécessité de défendre l’Éthiopie contre « les actes d’agression qui menacent sa souveraineté », a déclaré qu’il montrerait l’exemple.

Le lauréat du prix Nobel de la paix 2019 serait donc disposé à endosser l’uniforme de chef de guerre contre le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) et le Front de libération oromo (OLF).

Les forces fédérales éthiopiennes, qui jouissaient par le passé d’une solide réputation dans toute l’Afrique, semblent avoir perdu l’initiative militaire. Les rebelles ont récemment pris le contrôle de Shewa Robit, une ville située à 220 kilomètres au Nord d’Addis Abeba, ouvrant ainsi un accès direct à la capitale éthiopienne.

L’armée fédérale soutient que la réalité du terrain est tout autre car « le succès spectaculaire des rebelles » serait juste une « propagande » savamment orchestrée. Sur le champ de bataille, les troupes éthiopiennes disent tout simplement avoir abandonné des positions militaires non stratégiques.

Hier lundi, Abiy Ahmed a affirmé sur les réseaux sociaux qu’il va « diriger les forces de défense », non sans inviter les Éthiopiens valides à défendre la patrie en le rejoignant sur la ligne de front.

Pour de nombreux observateurs, le Premier ministre est responsable du manque de dynamisme de l’armée régulière. La décision du Premier ministre de participer personnellement à ce que son gouvernement appelle une « guerre existentielle pour sauver l’âme de l’Éthiopie » suscite des réactions mitigées dans son pays.

Les soutiens d’Abiy Ahmed rappellent qu’il a servi comme soldat pendant la guerre contre l’Érythrée voisine entre 1998 et 2000 d’où son grade de lieutenant-colonel. Durant ce conflit ayant fait des dizaines de milliers de morts dans les deux camps, l’actuel Premier ministre éthiopien aurait eu « une attitude courageuse ».

Pour d’aucuns, Abiy Ahmed veut simplement apparaitre sur le champ de bataille afin de remonter le moral de ses commandants. Il ne serait pas le premier dirigeant à jouer ainsi son va-tout. En avril dernier, le président tchadien Idris Deby est mort dans une escarmouche entre les troupes gouvernementales et des rebelles venus de la Libye.

Getachew Reda, le porte-parole du TPLF, considère la promesse d’Abiy Ahmed comme de « la poudre aux yeux » qui n’arrêtera pas leur combat pour libérer le reste de l’Éthiopie. Jusque-là, les appels au cessez-le-feu de l’Union africaine (UA) sont restés lettre morte.