Minusca : 180 gendarmes et policiers dont 25 femmes congolais vont en RCA

La onzième Unité de police constituée (UPC) de la République du Congo quitte le pays, le 3 juillet, pour assurer la relève au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).

 

Ce sont 180 gendarmes et policiers dont 25 femmes Congolais qui vont prendre la relève le jeudi 03 juillet 2025, au sein de la Minusca. La cérémonie de prise de commandement couplée au transfert d’autorité s’est déroulée, le 27 juin, à l’Esplanade du stade de la Concorde de Kintélé, à Brazzaville. C’était sous la supervision du ministre de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo qui a transféré l’unité au commanda de police, le lieutenant-colonel de police Béranger Issombo.

Ils ont passé six mois de stage de mise en condition. L’exercice de préparation consistait à réunir des officiers et sous-officiers, femmes et hommes, prélevés dans différentes formations de la police et de la gendarmerie, pour construire une unité solide par le biais d’une formation intense aux normes internationales des opérations de paix.

Commencé le 2 décembre 2024, le cycle de préparation de l’Unité de police constituée (UPC)-11 s’est articulé sur cinq grandes phases que sont la formation des formateurs ; la génération de force ; la formation spécifique des cadres et des techniciens de l’unité ; l’instruction tactique pour l’ensemble de l’unité et la formation générale au maintien de la paix pour l’ensemble de l’unité également.

Le ministre de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo, a rappelé le contexte dans lequel le Congo s’est engagé en République centrafricaine (RCA) dans le cadre de la Minusca. « La certification de la 11e UPC va, en effet, permettre la poursuite de notre présence en RCA, pays frère, qui mérite de voir le climat de paix retrouvé se consolider davantage sur toute l’étendue de son territoire. Nous sommes certains que cette unité, à l’instar des contingents précédents, sera à la hauteur de sa mission. C’est pourquoi j’en appelle aux officiers et sous-officiers, femmes et hommes membres de l’UPC-11, d’en prendre la pleine mesure ».

Le ministre Charles Richard Mondjo a instruit à la troupe de respecter les règlements militaires nationaux et des directives de la Minusca.

Congo : les gendarmes formés par les agents du FBI

La police fédérale des Etats-Unis aide les agents congolais à mener des auditions aux personnes accusées traites d’êtres humains.

Le FBI vient de former les policiers et les gendarmes aux techniques d’interrogatoire qui respectent les droits des personnes. De nombreux Congolais se plaignent de la pratique de la torture par les agents de sécurité lors des arrestations, ou pour obtenir des aveux pendant la garde à vue.

« J’ai été torturé physiquement. Nous étions tranquillement en discussion avec des collègues au domicile de Clément Mierassa à Moungali lorsqu’un groupe de policiers est venu nous lancer des bombes lacrymogènes. J’ai été fauché et je suis tombé par terre », témoigne Eric Mampouya, un opposant au régime de Brazzaville.

Il ajoute : « J’ai reçu des coups de poing, des coups de matraque et, manu militari, on m’a jeté dans un véhicule BJ de la police. Nous étions onze, et nous avons été transportés à la DGST, sans que nous ayons fait quelque chose ».

Ces témoignages de mauvais traitements sont récurrents. Et pour y mettre fin, les autorités envoient les officiers en formation.

Cette fois-ci, c’est le FBI qui s’est chargé de former une trentaine de policiers et gendarmes à la technique d’interrogatoire. Le lieutenant Paul Sisca Diamesso témoigne de nouvelles notions acquises.

« Chez nous, on ne doit pas être agressif. Eviter la torture, en tout cas pas de torture, ramener la personne à la raison en lui faisant croire que si elle collaborait, la gendarmerie ferait en sorte que sa sentence soit réduite », affirme l’officier de gendarmerie.

De même, le lieutenant de police Aïgon Ndoudi a retenu de bons moments de cette formation avec le FBI. « Cela a été un moment d’échange en terme d’outils techniques et tactiques, qui nous permettront de bien mener nos auditions et nos interrogatoires », témoigne-t-il.

La formation que les agents de FBI viennent de dispenser à Brazzaville vise avant tout les interrogatoires de personnes impliquées dans le trafic des êtres humains. Todd Haskell, l’ambassadeur des Etats-Unis à Brazzaville, indique que cette affaire est élevée en priorité dans son pays.

« Le président Donald Trump avait déclaré en février dernier que la lutte contre la traite des humains est l’une de nos grandes priorités », rappelle le diplomate américain.

Pour le Commandant de la gendarmerie congolaise, Paul Victor Moigny, il faut désormais que les interrogatoires tiennent compte du respect de la personne humaine.

« La République du Congo qui condamne fermement cette forme moderne d’esclavagisme pourrait désormais, en sus des dispositions existantes, s’appuyer sur cette nouvelle expertise mise à sa disposition par le FBI », dit-il, avant de s’adresser à sa troupe en ces termes : « Fort de cela, j’ai hâte de vous voir dès maintenant à l’œuvre, à la recherche de la manifestation de la vérité, sans jamais marcher sur la dignité de ceux que vous interrogez ».

Les Brazzavillois restent impatients de voir la police et la gendarmerie humaniser les conditions d’arrestation et de détention, ainsi que les méthodes d’obtention des aveux.

Congo : les auditeurs de justice expriment leur mécontentement

Ils devaient aller en formation à l’étranger depuis 2013, et jusqu’à présent ils n’ont pas voyagé. Ils ont manifesté le 08 mai devant la primature, à Brazzaville.

Mercredi 08 mai à Brazzaville, c’est la matinée, on peut apercevoir un groupe de personnes devant la primature. Ils tiennent une banderole sur laquelle on peut lire « Rétablissez-nous dans nos droits ». Mais qui sont-ils et que se passe-t-il ? Ce sont des auditeurs de justice qui manifestent. Ils demandent que leur situation soit revue.

Selon eux, ils devaient aller en formation dans certains pays d’Afrique (Togo, au Bénin, au Maroc, en Algérie…). Mais ça fait 5 années qu’ils attendent en vain et ils s’inquiètent de leur situation. C’est qui justifiait leur présence devant la primature ce mercredi.

« Nous sommes mécontents de ce qu’il n’y a pas de suite favorable à notre situation jusque-là alors que devant les députés, à l’Assemblée nationale, le Premier ministre avait promis un traitement judicieux de notre sort », ont-ils fait savoir.

Il a fallu l’intervention des policiers et gendarmes pour les déplacer de l’entrée de la primature qu’ils avaient prise d’assaut. Heureusement pour eux, leur présence devant le premier ministère n’aura fait effet. Les représentants de ce groupe ont été reçus dans les services de la primature.

« Le comité interministériel, en charge du dossier, ne peut pas être convoqué maintenant. Cela n’est possible que dans la fourchette du 15 au 30 mai 2019 », ont-ils rapporté, dans une attitude apaisée, après échange avec les membres du cabinet du Premier ministre.

Les auditeurs de justice promettent de ne pas baisser les bras jusqu’à obtenir une solution à leur problème.