Congo : vers nouvel accord de financement entre Brazzaville et le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI), a demandé aux autorités congolaises de renforcer la gouvernance et la transparence.

 

Le Congo et le FMI sont sur le point de signer un nouvel accord de financement. C’est à cet effet qu’une rencontre pour des négociations entre les deux parties. A l’issue de celle-ci, le FMI a demandé aux autorités congolaises de renforcer la gouvernance et la transparence. Cela permettra au pays d’obtenir son financement et d’autres partenaires au développement.

Selon l’institution financière, le Congo devrait renouer avec la croissance dès 2022. Une croissance qui arrivera après plusieurs mois de contraction due à la pandémie de covid-19 et à la baisse des prix du pétrole.

Il faut dire pendant ces discussions, les partenaires du pays ont aussi insisté pour faire progresser les réformes structurelles. Ceci en soutien à la diversification économique et à l’adaptation aux changements climatiques. Le gouvernement congolais est invité à poursuivre ses efforts d’assainissement de l’environnement des entreprises, à faciliter les investissements du secteur privé et à favoriser la compétitivité.

Congo : la France apporte son soutien aux PME

Un accord de financement a été signé la République du Congo et la France le 16 avril 2021, à la Case de Gaulle à Brazzaville.

 

En marge de la prestation de serment du président congolais, Denis Sassou N’Guesso, suite à sa réélection, le ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Franck Riester, a procédé, entre autres, à « la Case de Gaulle », au lancement officiel au Congo de la garantie « Choose Africa Resilience » accordée par le Groupe Proparco/Agence française de développement (AFD) à la Société générale-Congo afin de soutenir le financement des Petites et moyennes entreprises (PME) et TPE congolaises affectées par la crise économique.

Cette garantie « Choose Africa Resilience » couvrira l’octroi de prêts au Congo pour un montant de 1,6 milliard de FCFA (2,5M Euros). Cette initiative s’inscrit dans l’engagement pris à Ouagadougou au Burkina Faso en 2017, par le président de la République française, Emmanuel Macron, afin d’accompagner la « révolution » de l’entrepreneuriat et de l’innovation en Afrique. Lancé en novembre 2020 en réponse à la crise, ce volet de résilience d’un milliard d’euros porte à 3,5 milliards d’euros l’initiative Choose Africa de soutien aux start-up, TPE et PME en Afrique.

Cette démonstration de solidarité témoigne tout l’engagement de long terme de la France à soutenir la marche vers le développement de la République du Congo et la diversification de son économie. « Nous avons avec le président de la République de France pris la décision il y a maintenant plusieurs années de mettre un dispositif d’accompagnement des PME africaines, parce que nous sommes convaincus que les PME sont au cœur du tissu économique essentiel aux économies en général et aux économies africaines en particulier. Ces PME avec cette crise sanitaire sont particulièrement impactées par les conséquences de la crise. Donc, nous devons particulièrement les aider. C’est la société générale ici au Congo pour le compte de l’AFD et Proparco pour le compte de l’État français qui accompagnent ces PME avec des prêts garantis par Proparco. Nous avons pris la décision à travers cette signature d’augmenter le volume de garantie pour permettre à la société générale de prêter de l’argent aux PME congolaises qui en ont besoin », a déclaré le ministre Franck Riester à la presse, à l’issue de la cérémonie.

Pour Franck Riester, c’est un soutien fort pour le tissu des PME africaines congolaises qui ont besoin suite à la crise sanitaire du soutien financier des partenaires comme la France. « C’est un geste de soutien à l’économie congolaise, comme nous soutenons l’État congolais à travers la signature que j’ai réalisée peu avant, qui vise à permettre de prolonger la décision qu’a prise l’État français dans le cadre du Club de Paris et du G20 de suspendre le service de la dette en 2020 jusqu’à fin juin 2021. Donc la France est au rendez-vous de son amitié avec le Congo dans la crise sanitaire que nous traversons tous. »

Cette cérémonie s’est tenue en présence du ministre d’État, ministre du Commerce, Alphonse Claude Nsilou ; de la ministre des PME, Yvonne Adelaïde Moungany ; du ministre délégué au Budget, Ludovic Ngatsé.

Après la signature, le ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du commerce extérieur et de l’attractivité, Franck Riester, a rencontré également les conseillers du Commerce extérieur de la France et l’ensemble des chefs d’entreprise français établis au Congo, afin d’évoquer avec eux, le climat des affaires et les perspectives du développement des relations économiques et commerciales entre la France et le Congo.

Le FMI contre un nouvel accord entre la BEAC et la BDEAC

Le Fonds monétaire international (FMI) demande à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) d’« éviter tout nouvel accord de financement » avec la BDEAC, sans donner les raisons, dans un communiqué.

Cet appel du FMI arrive après l’engagement en décembre dernier, de la Banque de développement, d’apporter un concours financier de 126 milliards de francs CFA pour appuyer des projets de développement dans la sous-région. La recommandation du FMI ravive une querelle autour des sources de financement de la BDEAC. Bien que la BDEAC ait engagé des réformes pour améliorer sa gouvernance, le FMI s’oppose à la reprise de mesures de soutien de la BEAC en sa faveur, son actionnaire de référence. La dette de la BDEAC à la BEAC est estimée à 220 milliards de francs CFA.

La Banque centrale compte évaluer la mise en œuvre effective des réformes de la gouvernance recommandée, avant d’autoriser tout nouveau financement à la Banque de développement. Pour le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, cette mesure relève de la sauvegarde des intérêts de la Banque centrale. Il a été appuyé dans cette posture par le FMI, qui estime que  «  le rôle d’une Banque centrale n’est pas de financer une Banque de développement ».  La BDEAC a été soumise à un programme de réformes visant, entre autres, le renforcement de sa gouvernance, l’arrimage de sa gestion aux standards internationaux, l’amélioration de son efficacité fonctionnelle et opérationnelle, la modernisation de la gestion du personnel. Elle sait également définir de nouvelles règles d’éthique et de déontologie applicables aux administrateurs, aux dirigeants et au personnel, élargir sa zone d’intervention et trouver de nouvelles formes d’intervention.