Congo-Présidentielle 2021 : les partis politiques se concertent

Des concertations se tiennent donc jusqu’au vendredi 27 novembre à Madingou, dans le sud de la République du Congo.

Après un référendum mouvementé en 2015 et une présidentielle marquée par la contestation et des violences en 2016, les acteurs politiques congolais ont décidé d’accorder leurs violons avant le scrutin présidentiel de 2021.

Les partis politiques ont été invités à cette concertation en tenant compte de leur poids électoral. C’est ainsi que le Parti congolais du travail (PCT), principale formation de la majorité, se taille la part du lion avec quinze représentants. Le PCT est suivi de très loin par l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), première force de l’opposition. L’Upads a officiellement quatre places.

Les autres partis se contentent de la portion congrue. Les délégués de la Commission électorale, ceux de la société civile, prennent également part à cette concertation qui n’est pas la première du genre. Le bulletin unique expérimenté lors de la présidentielle de 2016 était un acquis d’une concertation tenue bien avant.

L’opposition demande la refonte du fichier électoral et l’introduction de la biométrie

À Madingou, l’opposition tient à obtenir la gouvernance électorale qui passe par la refonte du fichier électoral et l’introduction de la biométrie. « Nous ne sortirons pas de Madingou les mains vides. Elles ne seront pas pleines non plus », a déclaré l’opposant Jean-Jacques Yhombi Opango.

Avant la rencontre de Madingou, plusieurs participants ont échangé avec Francois Lounceny Fall, représentant du secrétaire général de l’ONU en Afrique centrale qui était en séjour au Congo.

Congo : le parti UPC n’est pas reconnu comme parti politique

La formation de Paulin Makaya ne figure pas dans la liste des 45 partis politiques que vient de publier par le ministère de l’Intérieur.

La République du Congo compte officiellement 45 partis politiques. C’est ce qui ressort de la liste publié par le ministère de l’Intérieur. Un constat assez frappant dans cette liste, c’est que le parti que dirige Paulin Makaya n’en fait pas partie.

À quelques mois de la présidentielle, cet opposant conteste cette décision et crie à l’arbitraire. Le gouvernement tente de se défendre.

Au siège du parti, situé dans la banlieue sud de Brazzaville, en présence de quelques inconditionnels militants, Paulin Makaya a simplement rejeté la façon de faire du gouvernement.

« Je pense qu’il s’agit de l’arbitraire. Je ne suis pas surpris. Ce sont des gens (du pouvoir) qui confisquent les libertés. Les partis qui ont été retenus sont pour moi des partis qui sont en odeur de sainteté avec le pouvoir. Ils ont donc fait de l’UPC le premier parti de l’opposition. Là, au moins, c’est la vérité dans la vérité », a-t-il martelé.

Cette exclusion du parti Unis pour le Congo de la liste officielle est aussi dénoncée également par Claudine Munari, présidente de la Fédération de l’opposition congolaise, qui parle de dictature.

Le gouvernement assure qu’il est en train de mettre de l’ordre dans le fichier des partis en écartant tous ceux qui ne sont pas représentés sur l’ensemble du territoire national. « Il y a des partis politiques qui continuent de n’exister qu’à Brazzaville et qui n’apparaissent qu’à l’orée des grands événements politiques. Ceux-là, nous continuerons de les mettre de côté », s’est justifié Raymond Zéphirin Mboulou, ministre de l’Intérieur.

Les 45 partis reconnus seront a priori invités courant novembre à une concertation politique à Madingou. Une concertation en vue de préparer la présidentielle de 2021. Pour Paulin Makaya, cette concertation est un « non-événement ».