Congo : vers un programme de vérification de la conformité des marchandises

Le sujet au centre d’un entretien entre le ministre du Développement industriel Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint Eudes et le vice-président du bureau Veritas, Stéphane Gaudechon, le 11 octobre à Brazzaville.

 

Après des échanges à Paris en fin août dernier, le vice-président services aux gouvernements et commerce international du bureau Veritas est au Congo pour poursuivre les discussions avec le gouvernement dans le but de développer un programme de vérification de la conformité des marchandises. « C’est un projet extrêmement important et sensible, destiné à assurer la protection des consommateurs congolais vis-à-vis de l’importation des marchandises. Il appartient au ministre de concevoir le périmètre qui doit globalement être le plus large possible », a expliqué Stéphane Gaudechon à sa sortie d’audience.

Il a également rappelé qu’il est actuellement important d’assurer la vérification des marchandises qui rentrent au pays et de s’assurer de la conformité aux normes internationales, régionales et aux spécificités locales. « Nous avons échangé sur tous ces aspects, il apparaît manifestement que c’est une prise en compte importante par monsieur le ministre et ses équipes de cette protection nécessaire qui se développe à grands pas. Dans d’autres pays, que ce soit sur le continent africain ou dans d’autres continents, aujourd’hui il est important d’assurer la protection des consommateurs vis-à-vis de l’importation des produits qui ne sont pas toujours conformes », a-t-il insisté.

Interrogé sur la possibilité de créer des laboratoires, le vice-président de Veritas a indiqué que la préoccupation qui demeure est celle d’assurer le contrôle au départ des marchandises, c’est-à-dire dans les pays d’importation. « Le contrôle à demeure n’est pas souhaitable pour différentes raisons. En revanche, les laboratoires qui sont au Congo ont un rôle à jouer incontestablement en coordination avec l’Agence congolaise de normalisation et la qualité pour faire en sorte qu’il existe des contrôles inopinés sur la façon dont est opéré ce type de programme de vérification de la conformité », a conclu Stéphane Gaudechon.

Un programme qui pourrait être très bénéfique pour le Congo qui importe chaque année  plus de 700 milliards FCFA d’avoir une idée nette sur la qualité des produits avant leur entrée sur le territoire national. Mise en place par le gouvernement, l’Agence congolaise de normalisation et la qualité (Aconoc) entend jouer sa partition dans le cadre de la réalisation de ce programme. « Dans le cadre des contrats à signer, nous allons travailler  avec Veritas afin de s’assurer que tout produit en provenance de l’étranger soit de bonne qualité. Après les analyses, le partenaire enverra des rapports sur la base desquels l’Aconoc délivrera des certificats dont des copies seront envoyées aux services de douanes et de commerce », a déclaré le directeur général de l’Aconoc, Jean-Jacques Ngoko-Mouyabi.

Congo : vers la fermeture de la nationale d’évacuation du bois

Le gouvernement congolais applique depuis le 20 décembre 2019 une circulaire interdisant aux véhicules transportant au moins 30 tonnes de marchandises.

Cette interdiction vise singulièrement les grumiers qui transportent du bois entre le nord du pays et le port de Pointe-Noire. Pour certains exploitants forestiers, cette décision risque d’« asphyxier » le secteur. Elle pourrait favoriser les ports maritimes des pays voisins, selon des analystes économiques. Le port de Brazzaville salue plutôt la mesure.

Des files de véhicules embourbés pendant de longues heures voire des jours : c’est l’image que présente la nationale 2 à certains endroits depuis quelque temps. Cette voie s’est tellement dégradée que le gouvernement impose désormais aux exploitants de faire passer leurs camions grumiers par la route dite des forestiers ; une route de contournement d’environ 1 500 kilomètres.

La décision vise à protéger et sauver le reste de la nationale 2, selon la direction générale des travaux publics. Un argument soutenu par Pierre Bissoto, directeur général du Port de Brazzaville.

« La route entre Owando et Yié n’est pas bonne. C’est une vieille route qui n’a pas été construite pour supporter de grandes charges. Elle s’est complètement dégradée ; c’est pour cette raison que le gouvernement a pris la mesure de l’interdire aux grumiers », explique Bossoto.

Le port de Brazzaville semble se frotter les mains parce que les grumes du nord-Congo transitent par là avant de gagner le port de Pointe-Noire où elles sont exportées.

« Ça nous permet effectivement de récupérer le trafic qui devrait passer par la route. Ça fait du bien pour la voie d’eau qui est une voie naturelle, moins chère et surtout écologique », se réjouit Pierre Bossoto.

« En nous interdisant la nationale 2, le gouvernement risque d’asphyxier les exportations du bois et partant l’économie nationale », commente sous couvert d’anonymat un responsable de l’entreprise Bois et placage de Lopola. « Nous craignons une augmentation de nos charges et surtout la suppression des emplois », ajoute-t-il.

Pour l’analyste économique Alphonse Ndongo la décision gouvernementale risque de pénaliser le port de Pointe-Noire.

« Souvent dans certaines situations il est arrivé que des produits fabriqués au Congo dont des produits forestiers – comme le bois – soient comptabilisés dans les statistiques d’un pays voisin dont je ne vais pas citer le nom. Cela renforce la puissance ou la dynamique de l’économie de ce pays voisin alors que c’est le Congo qui aurait pu enregistrer ces statistiques », analyse M. Ndongo.

La dégradation de la nationale est un paradoxe aux yeux d’Alphonse Ndongo d’autant plus qu’elle disposait d’un poste de péage jusqu’en 2019. Quant à la voie des forestiers désormais imposée aux grumiers, il estime qu’elle va créer des coûts supplémentaires. « C’est la première route qui a pu connaître ce qu’on appelle des stations de péages : tout le monde payait et tout le monde paie. Où est parti cet argent ? », s’interroge-t-il.

 

Le bois est le deuxième produit d’exportation au Congo après le pétrole. Le pays a exporté près d’un million de mètres cubes vers l’Europe en 2015.

La route Dolisie-Divenié : un parcours de combattants pour les usagers de la route

Depuis deux jours, de nombreux véhicules sont bloqués, à cause des bourbiers qui jalonnent ce tronçon.

La route Dolisie-Divenié, des camions sont stationnés. Pourrait croire que les chauffeurs se reposent. Mais non ! Il leurs est impossible de poursuivre le voyage. Tous transportent des personnes et des marchandises. Ces camions se sont retrouvés piégés par des bourbiers qui jalonnent le long de la route.

Plusieurs camions se succèdent avec leur cargaison, de produits agricoles et autres marchandises diverses. Au milieu de ces engins, les véhicules particuliers et les minibus tentent de se frayer un chemin.

Il faut le noter, le voyage n’est pas sans risques. «C’est un endroit où il n’y a pas de restaurants, il n’y a pas d’habitations, il n’y a pas d’eau à proximité. Les conditions sont déplorables », a affirmé un passager.

Incendie au marché total

Le sinistre s’est produit le 15 avril, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, précisément au numéro 391 de la rue Lascony.

Le 15 avril dernier, un incendie s’est produit au marché total. Le feu aurait été causé par un court-circuit électrique partant d’une boutique du marché. Le propriétaire de la boutique selon les témoignages, n’aurait pas débranché ses appareils après une coupure d’électricité. Le rétablissement brusque de l’électricité a causé cet incendie.

Aucune perte en vies humaines n’a été enregistré, cependant, toutes les marchandises et autres biens qui se trouvaient dans ces locaux ont été calcinés.

 « De grâce, que le maire pense à vider les ruelles du marché total. Même quand nous sommes éprouvés, on prend le corps depuis la morgue directement jusqu’au cimetière car, le corbillard ne peut pas venir ici du fait que les ruelles sont transformées en marché de fortune. Tout est sale ici, les vendeurs ne nettoient pas leur environnement », s’est plaint Gervais Tsamba, propriétaire de la parcelle qui a pris feu. « Nous ne pouvons plus vider nos toilettes, parce que le camion de vidange ne peut pas arriver ici », a-t-il ajouté.

En dépit d’une forte mobilisation des vendeurs, des clients et des voisins, le feu n’a pas été vite maîtrisé.  Les sapeurs-pompiers n’ayant pas pu, dans un premier temps, arriver sur le lieu du sinistre à cause des difficultés d’accès.  Ils étaient obligés, après, d’escalader les maisons afin d’atteindre le foyer du feu.

Rappelons que le 29 juillet 2016, une partie du marché Total en construction avait été embrasée par le feu. 

Marchandises : difficile approvisionnement de Brazzaville

Le trafic sur la Route nationale 2 (RN2) devient de plus en plus difficile à cause des multiples taxes routières et de la détérioration des routes. Ces difficultés sont en partie à l’origine de la flambée des prix de certains aliments sur les marchés de la capitale.

Une grande quantité de poisson boucané (fumé) ou frais, des sacs de manioc, de l’huile de palme et autres aliments de base consommés à Brazzaville empruntent la RN2. Des marchés forains ont été créés pour faciliter la distribution de ces produits alimentaires, à savoir les marchés Bouemba, Liranga, Bokouele, Bohoulou, Makotipoko, Ngabé et Mongolo.

Jeanne Kanga, une commerçante au marché Bouemba, à Brazzaville, connaît bien les conditions de transport sur la RN2 pour avoir effectué plusieurs voyages entre la capitale et cette localité, à bord des gros véhicules. A l’époque, a-t-elle confié, le transport d’un panier de poisson boucané lui coûtait sept cents francs CFA, mais il a subitement galopé à mille francs C FA.

« Les prix du poisson varient en fonction du marché, on peut trouver à quinze mille francs CFA ou vingt mille francs CFA. Le transport est devenu trop cher, car il faut encore payer mille francs FCFA sur chaque panier de poisson », a expliqué la commerçante. Pour trouver du poisson frais, elle traverse à Makotipoko en pirogue en compagnie d’autres commerçantes.

Deux autres commerçants, Amadou Souley et Hugues Lenga, rencontrés respectivement sur les marchés Liranga et Boukouele, évoquent les mêmes difficultés. Ils accusent les transporteurs d’avoir augmenté les coûts de transport sous prétexte de pénurie de carburant et de tracasseries routières. « Les camions n’arrivent plus à temps. Les produits s’abîment parfois pendant les trajets, c’est finalement nous qui sommes des perdants », a décrié Hugues Lenga.

L’un des responsables du syndicat des transporteurs, Sylvestre Okana, pose les réels problèmes que connaît le secteur. D’après lui, c’est d’abord les nombreuses taxes arbitraires et l’état de la route. A l’époque, les transporteurs payaient les taxes une seule fois au lieu du chargement soit à Oyo, Bouemba ou Ollombo, la même quittance était valable jusqu’à Brazzaville. Mais actuellement, chaque camion peut dépenser plus de cent mille francs CFA tout le long du voyage.

Entre Brazzaville et le Port d’Oyo, a expliqué le syndicaliste, chaque camion doit verser au moins trente-six mille francs CFA aux différents postes de gendarmerie. A Oyo, il paie douze mille francs CFA ; à Ollombo, on demande cinq mille francs FCFA ; à Gamboma, cinq mille, à Ngo sept mille et PK 45, sept mille également, a dénoncé Sylvestre Okana. Presque les mêmes montants sont versés au conseil départemental, aux différents postes de police à Gamboma, Ngo, Lefini, Djiri, y compris aux routiers rencontrés le long de la RN2.

« Nous sommes obligés de payer ces taxes, parce que le cas échéant nous ne pouvons pas passer.Alors un commerçant achète un panier de poisson boucané ou un sac de manioc, par exemple, à quinze mille francs CFA sans les nombreuses dépenses, il sera obligé de revendre à plus de quarante mille afin de gagner quelque chose », a estimé Sylvestre Okana.

La route est devenue presque impraticable, surtout entre Massa et Ingah; entre Inga et Ngo, ainsi qu’entre Gamboma et Ollombo. Dans ces conditions, les camions enlisés perdent toute une journée pour s’en sortir. Le syndicat exhorte les autorités à prendre des mesures draconiennes pour mettre un terme à ces tracasseries et réhabiliter les routes dégradées et pleines de bourbiers.