Congo : réhabilitation de l’axe « voie de la boucle »

Les travaux ont été engagés sur ce tronçon il y a deux semaines, elle permettra l’approvisionnement facile du gaz à Brazzaville.

Cela dure deux semaines, que des ouvriers sont à pied d’œuvre pour la reconstruction de l’axe appelé « voie de la boucle », situé entre la gare et le quartier Mpila. Longtemps abandonnés, au point où les rails sont devenus impraticables et leurs alentours envahis par des habitations.

Pour améliorer l’approvisionnement de Brazzaville et les localités environnantes en produit gazier, via le Chemin de fer Congo océan (CFCO), la Société congolaise des gaz de pétrole liquéfiés (GPL Sa) a initié les travaux d’aménagement partant de la gare CFCO, en passant par la PV jusqu’à la zone industrielle de Mpila, où se trouve son local.

Prévus pour fin octobre, les travaux réalisés à 80% devraient s’achever d’ici à fin novembre, a indiqué l’attachée de direction, Estelle Malalou Passy. Le bouleversement du calendrier est dû, d’après elle, aux intempéries de ces derniers jours ainsi qu’à quelques difficultés financières auxquelles la société fait face.

« Nous avons pris cette initiative de refaire ce réseau parce que le chemin de fer est moins coûteux par rapport à la route et ses nombreux postes de péage. Nous nous battons pour que la voie ferrée soit opérationnelle. Cela fera que nous transportions beaucoup plus de produits », a déclaré Estelle Malalou Passy.

À en croire la même source, la capacité de stockage ne changera pas, mais plutôt la capacité de transport qui pourra augmenter grâce à neuf wagons, soit 150 m3 plus un parc de douze véhicules transportant 25 m3 en moyenne. La rotation se fera de telle sorte que le produit soit toujours disponible.

Approvisionné par la Congolaise de raffinage et Kosa actuellement, le gros stockage de GPL SA est estimé à environ 5500 tonnes.  À l’époque, le chemin de fer était l’unique moyen logistique, grâce à onze wagons dont neuf pour transporter le gaz en vrac et deux pour le gaz en emballé.

Marchandises : difficile approvisionnement de Brazzaville

Le trafic sur la Route nationale 2 (RN2) devient de plus en plus difficile à cause des multiples taxes routières et de la détérioration des routes. Ces difficultés sont en partie à l’origine de la flambée des prix de certains aliments sur les marchés de la capitale.

Une grande quantité de poisson boucané (fumé) ou frais, des sacs de manioc, de l’huile de palme et autres aliments de base consommés à Brazzaville empruntent la RN2. Des marchés forains ont été créés pour faciliter la distribution de ces produits alimentaires, à savoir les marchés Bouemba, Liranga, Bokouele, Bohoulou, Makotipoko, Ngabé et Mongolo.

Jeanne Kanga, une commerçante au marché Bouemba, à Brazzaville, connaît bien les conditions de transport sur la RN2 pour avoir effectué plusieurs voyages entre la capitale et cette localité, à bord des gros véhicules. A l’époque, a-t-elle confié, le transport d’un panier de poisson boucané lui coûtait sept cents francs CFA, mais il a subitement galopé à mille francs C FA.

« Les prix du poisson varient en fonction du marché, on peut trouver à quinze mille francs CFA ou vingt mille francs CFA. Le transport est devenu trop cher, car il faut encore payer mille francs FCFA sur chaque panier de poisson », a expliqué la commerçante. Pour trouver du poisson frais, elle traverse à Makotipoko en pirogue en compagnie d’autres commerçantes.

Deux autres commerçants, Amadou Souley et Hugues Lenga, rencontrés respectivement sur les marchés Liranga et Boukouele, évoquent les mêmes difficultés. Ils accusent les transporteurs d’avoir augmenté les coûts de transport sous prétexte de pénurie de carburant et de tracasseries routières. « Les camions n’arrivent plus à temps. Les produits s’abîment parfois pendant les trajets, c’est finalement nous qui sommes des perdants », a décrié Hugues Lenga.

L’un des responsables du syndicat des transporteurs, Sylvestre Okana, pose les réels problèmes que connaît le secteur. D’après lui, c’est d’abord les nombreuses taxes arbitraires et l’état de la route. A l’époque, les transporteurs payaient les taxes une seule fois au lieu du chargement soit à Oyo, Bouemba ou Ollombo, la même quittance était valable jusqu’à Brazzaville. Mais actuellement, chaque camion peut dépenser plus de cent mille francs CFA tout le long du voyage.

Entre Brazzaville et le Port d’Oyo, a expliqué le syndicaliste, chaque camion doit verser au moins trente-six mille francs CFA aux différents postes de gendarmerie. A Oyo, il paie douze mille francs CFA ; à Ollombo, on demande cinq mille francs FCFA ; à Gamboma, cinq mille, à Ngo sept mille et PK 45, sept mille également, a dénoncé Sylvestre Okana. Presque les mêmes montants sont versés au conseil départemental, aux différents postes de police à Gamboma, Ngo, Lefini, Djiri, y compris aux routiers rencontrés le long de la RN2.

« Nous sommes obligés de payer ces taxes, parce que le cas échéant nous ne pouvons pas passer.Alors un commerçant achète un panier de poisson boucané ou un sac de manioc, par exemple, à quinze mille francs CFA sans les nombreuses dépenses, il sera obligé de revendre à plus de quarante mille afin de gagner quelque chose », a estimé Sylvestre Okana.

La route est devenue presque impraticable, surtout entre Massa et Ingah; entre Inga et Ngo, ainsi qu’entre Gamboma et Ollombo. Dans ces conditions, les camions enlisés perdent toute une journée pour s’en sortir. Le syndicat exhorte les autorités à prendre des mesures draconiennes pour mettre un terme à ces tracasseries et réhabiliter les routes dégradées et pleines de bourbiers.