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Congo : début du projet de professionnalisation de la police

Le projet dénommé « Police » va durer trois ans et est financé par l’Union européenne à hauteur de cinq…

journaldebrazza.com

Le projet dénommé « Police » va durer trois ans et est financé par l’Union européenne à hauteur de cinq millions d’euros.

 

La police congolaise va bénéficier pendant trois ans d’un programme d’appui à sa professionnalisation. Le projet a officiellement débuté mardi 13 juin 2023. Pour Trésor Nzila, leader du Centre d’actions pour le développement, une ONG qui dénonce notamment les bavures policières, le chemin est long. Il s’est exprimé dans une interview accordée à dw.com

C’est une bonne initiative parce que la police congolaise est très malade et a besoin de projets qui vont contribuer à sa professionnalisation. Seulement, il y a quelques inquiétudes parce que cette police ne montre pas de signes allant dans le sens d’une volonté de changer les pratiques.

 Qu’est ce qui alimente exactement vos craintes ?

Il est établi que la police congolaise n’est pas une police professionnelle. C’est une arme au service du système en place pour réprimer la population. Et donc, il y a un risque de financer une police qui excelle dans la violence, dans la barbarie. C’est ça la crainte en fait.

Le projet européen, son objectif, c’est d’appuyer cette professionnalisation. Mais vous pensez de prime abord que le projet va échouer ?

En tout cas, la probabilité est forte que ce projet échoue. Voilà. Mais si l’Union européenne peut adopter une démarche transparente, entrer dans une discussion franche avec les autorités congolaises pour exiger plus de garanties, ça pourrait avoir un effet positif sur ce projet. Mais si l’Union européenne met la diplomatie devant, sacrifie les droits humains, je pense que ce financement va être un échec. Il ne s’agit pas d’un premier financement. Les avancées n’ont pas été significatives.

Est-ce que par ailleurs, l’enveloppe – 3,2 milliards de francs CFA – est-ce que ça vous paraît suffisant, au moins pour couvrir les premiers besoins de la police congolaise ? Et quels sont les besoins les plus urgents, selon vous ?

Du fait de la corruption, nous avons une police corrompue, des commissariats qui ne répondent pas aux standards internationaux. Les détenus sont dans des situations extrêmement difficiles, les policiers ne sont pas formés. Trois milliards de francs, c’est déjà quelque chose. L’Union européenne doit se focaliser sur la pratique, sur la lutte contre l’impunité. Ce financement, à lui seul, ne suffit pas à améliorer vraiment les pratiques au sein de la force publique. Mais c’est un début. Le gouvernement congolais doit être dans une logique de continuité.

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