Congo: un rapport épingle la gestion financière du CHU de Brazzaville

La Commission nationale de lutte contre la corruption, la fraude et la concussion a publié, en fin de semaine dernière, son rapport sur les malversations financières dans le pays

Au Congo, la Commission nationale de lutte contre la corruption, la fraude et la concussion a publié, en fin de semaine dernière, son rapport sur les malversations financières dans le pays. L’institution dénonce de graves irrégularités dans la gestion financière des fonds publics destinés au paiement des bourses des étudiants et des pensions de retraite, ainsi que dans la gestion du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville.

Sur ce dernier point précis, la commission a insisté sur la gestion «déplorable» du CHU où elle a relevé des incohérences dans la gestion des fonds consacrés à l’achat des antirétroviraux. Dans son rapport, la Commission explique que la subvention de l’Etat n’est pas dépensée de manière équitable.

«Sur une subvention de 4,8 milliards par an, la part réservée à l’achat de médicaments représente à peine 0,4 %, soit un total 19,44 millions. Les gestionnaires du CHU n’observent pas les règles de l’orthodoxie financière. À titre d’exemple, la majorité des paiements au bénéfice des différents fournisseurs a été faite sans pièces comptables, c’est-à-dire sans pièces justificatives», a déclaré le président de la Commission, Lamyr Nguelé.

Présentant les résultats de l’enquête effectuée par la commission qu’il préside, celui-ci a confié que son équipe a passé au peigne fin les ressources publiques afin d’endiguer la corruption qui sévit dans l’administration publique depuis plusieurs années déjà.

Pour remédier aux dysfonctionnements qui sévissent au CHU de Brazzaville, la commission a suggéré au ministère congolais de la Santé d’effectuer l’audit de la dette de l’établissement et qui s’élève à plus de 8,3 milliards de francs CFA à la date du mois de mars dernier.

Le rapport de la Commission nationale de lutte contre la corruption, la fraude et la concussion congolaise vient confirmer les conclusions du Fonds monétaire international (FMI) qui a déjà attiré l’attention des autorités du pays sur les dangers de ce fléau. «La faiblesse des organismes de lutte contre la corruption et des statistiques limite la mise en œuvre des lois et règlements, et augmentent les vulnérabilités économiques», peut-on lire dans la déclaration de la délégation du FMI qui a séjourné du 5 au 20 décembre 2017 à Brazzaville.

 

 

Congo: fin de parcours pour Jérôme Ollandet, grand historien et diplomate

Disparu à 74 ans, Jérôme Ollandet a eu droit à tous les honneurs le 21 décembre au Palais des Congrès de Brazzaville, en présence du chef de l’État congolais, Denis Sassou N’Guesso

La fin s’est écrite à Évreux, en France, en ce mois de décembre. Assurément, une grande perte pour sa famille et ses amis, mais aussi pour le monde universitaire et diplomatique congolais et d’Afrique centrale. Bien que discret, réservé et humble, et donc peu connu du grand public, Jérôme Ollandet était un acteur de tout premier plan de l’histoire et de la diplomatie du Congo. Et c’est d’ailleurs à ce titre qu’il a eu droit à tous les honneurs le 21 décembre au Palais des Congrès de Brazzaville, en présence du chef de l’État congolais, Denis Sassou N’Guesso.

Une passion pour l’histoire

Historien, juriste et diplomate, Jérôme Ollandet était tout cela à la fois. Né le 27 décembre 1943 à Oyomi, un village situé à quelque 72 kilomètres d’Owando, le chef-lieu du département de la Cuvette, il avait choisi d’étudier, après ses études secondaires, trois disciplines : l’histoire, le droit et l’enseignement. Trois passions qui nourriront sa réflexion, ses écrits et ses actions et orienteront sa carrière professionnelle tout au long de sa vie.

Après avoir passé son Capes en 1973, à l’École nationale supérieure de Brazzaville, il obtient une licence d’histoire en 1972, puis une de droit public en 1974, à l’université de Brazzaville. Cerise sur le gâteau, il décroche un doctorat d’histoire à l’université Paul-Valéry de Montpellier (France) en 1981. Son sujet « Les contacts entre Mbochi et Téké », fut l’un de ses thèmes de recherche favoris.

C’est dans l’enseignement qu’il commence sa carrière en 1973. Il sera, entre autres, proviseur du lycée Champagnat de Makoua, une ville située au nord d’Owando, dans la Cuvette, directeur des examens et concours, ainsi qu’enseignant chercheur à l’université Marien-Ngouabi. La recherche, Jérôme Ollandet l’a consacrée principalement à l’histoire du Congo, notamment à la partie nord du pays, et à la sous-région.

Mais l’historien était aussi passionné par la diplomatie. Jérôme Ollandet a assumé, de 1998 à 2001, les fonctions de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, après avoir été ambassadeur du Congo en Guinée équatoriale, au Cameroun, au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, au Cap-Vert, en Gambie, en Guinée-Bissau, en République centrafricaine et au Tchad. De tous les pays où il a séjourné, c’est au Cameroun, où il se rendra à plusieurs reprises, qu’il « s’est fait le plus de relations et d’amis. Il a une famille amie là-bas », insiste son fils Francis, le benjamin des sept enfants que Jérôme a eus avec son épouse Julienne Ossombi, professeure de lettres. En témoigne ce jeune Congolais sur Facebook : « Il a été pour moi un papa dont je n’oublierai jamais les bienfaits. Quand il était ambassadeur du Congo au Cameroun, j’ai vécu chez lui à Yaoundé pendant que je fréquentais le collège du Sacré Cœur de Makak, à plus de 100 kilomètres de la capitale camerounaise. J’ai tant appris de son humilité… »

Une carrière politique au service du Congo

Devenu ambassadeur itinérant en 2001, Jérôme Ollandet a suivi à ce titre plusieurs dossiers dont ceux de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs, dont « il fut l’un des pères fondateurs et dont il a assisté à la plupart des grandes conférences. Si le Congo est aujourd’hui à la tête de cette institution, c’est parce que mon père a convaincu le président d’intégrer ce mouvement. La question des Grands Lacs fut son dernier combat. Il a beaucoup fait pour que des compagnies comme Kenya Airways ou Ethiopian Airlines desservent le Congo, pour ne pas laisser la seule place à Air France, après la mort d’Air Afrique. L’échec d’Ecair l’a beaucoup contrarié », indique son fils.

Pour Jérôme Ollandet, il n’y a jamais eu de séparation entre la diplomatie et l’histoire. C’est d’ailleurs son regard d’historien qui a permis d’éclairer ses interlocuteurs sur les enjeux et défis de la région. Jacques Bouity, fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères qui a travaillé avec lui dans les années 1990, se souvient : « Jérôme Ollandet a beaucoup apporté à la diplomatie. Sa dimension d’historien lui permettait d’avoir une meilleure compréhension des relations entre les pays de la sous-région. Je l’ai souvent interrogé sur le pays mbochi. Je viens d’une région où il y a eu un royaume et lui était originaire d’une zone où a prédominé la chefferie. Je voulais comprendre comment fonctionnait cette dernière. C’était par ailleurs un homme bienveillant et à l’écoute de ses collaborateurs dont il prenait en compte les difficultés tout en étant exigeant sur le travail. »

C’est cette même dimension d’historien qui amenait le diplomate à recentrer les débats. Et à contester certains découpages historiques. À propos du bilan des vingt dernières années de la présidence de Denis Sassou N’Guesso (1997-2017), une périodicité plus politique qu’historique à son goût, il nous disait en juillet dernier : « Pour comprendre la situation actuelle du Congo, il faut remonter au début des années 1990. Après la conférence nationale souveraine de 1991, qui avait amorcé un débat de fond, nous aurions dû entrer dans un nouveau cycle. Il n’en a rien été. Nous sommes passés au multipartisme, avec des dizaines de partis, mais on a gardé le mode d’organisation pyramidale dans les partis et les mêmes réflexes hérités de l’expérience monopartite et marxiste. Ce cycle n’en finit pas de finir. Il faut en sortir pour aller de l’avant. »

Hommage à Philippe Mockouamy, le plus grand chef de la fanfare congolaise

Philippe Mockouamy s’est éteint le jeudi 21 décembre 2017 à Kinshasa (République Démocratique du Congo), des suites d’une maladie

Le plus grand chef de la Fanfare congolaise de tous les temps s’est éteint le jeudi 21 décembre 2017 à Kinshasa (République Démocratique du Congo), des suites d’une maladie.

Si le monde de la musique est en deuil, les clarinettistes du Congo entier se sentent orphelins, car il a donné ses lettres de noblesse à cet instrument et particulièrement le grand mérite d’avoir formé à la fanfare près de deux générations. Ceux qui dirigent actuellement lui doivent leur carrière.

Il a remis à l’honneur la mission principale de la fanfare, et a suscité plusieurs de nombreuses créations d’œuvres contemporaines, dont il a lui-même assuré la vulgarisation.

Philippe Mockouamy était un personnage truculent, généreux, jovial, mais aussi un travailleur acharné. Dans toute sa vie, il a donné des centaines de prestations officielles. Notamment : rendre les hommages aux plus hautes personnalités de l’Etat, animer les principales prises d’armes et autres manifestations patriotiques qui rythmaient la vie de la nation, mais aussi plus largement, défendre et promouvoir la musique militaire congolaise.

Colonel à la retraite des Forces Armées Congolaises (FAC), Philippe Mockouamy  a servi la musique principale des FAC, dans les années 1970 à 1990.

En marge de sa fonction principale, puis pendant sa retraite, il s’est illustré dans plusieurs activités culturelles. Notons pour l’essentiel :

– Sa participation au premier festival culturel panafricain d’Alger en Juillet 1969, en qualité de membre du jury – section musique contemporaine africaine.

Les trois glorieuses, est pour le Congo l’hymne nationale à l’époque de la République Populaire du Congo du 1er janvier 1970 jusqu’en 1991. Ecrit par Henri Lopès et la musique composé par Philippe Mockouamy.

– Président de Femuco (Fédération des musiciens congolais) créée à partir de 1983.

– 2008, responsable de l’émission « MTN ZIK Stars » destinée à promouvoir les jeunes talents.

– Un des hauts dignitaires de la Cour du Roi Makoko à Mbé.

– De confession religieuse salutiste, Philippe Mockouamy était dans le bureau divisionnaire de la Camaraderie des Hommes de la Division 1 de Brazzaville.

– A la faveur de la célébration du 80ème anniversaire de l’Armée du Salut couplée à la visite du Général André Cox à Brazzaville, Philippe Mockouamy a figuré parmi les camarades salutistes ayant reçu un prix des mains du Chef Mondial de l’Armée du Salut.

– Sa dernière sa dernière sortie remonte au Samedi 16 décembre 2017 au Poste de Moungali, à l’occasion du rallye territorial des ministères féminins. Il avait dirigé le chant présenté par les hommes des Divisions 1 et 2 de Brazzaville.

Enfin notons que le frère ainé de Philippe Mockouamy qui portait le même nom et prénom a fait partie du groupe Victoria Brazza de Paul Kamba, dans les années 40 et 50.

Adieu l’artiste !

Les musiques du Congolais Zao programmées dans une émission spéciale de Couleurs tropicales

Couleurs Tropicales a offert, du 18 au 23 décembre 2017, une semaine spéciale thématique animée par Claudy Siar et ses chroniqueurs sur RFI

Comment les artistes répondent-ils en musique ? C’est la question que s’est posée Celine Guillaume qui a consacré sa spéciale aux chansons interprétées en réponse à des rumeurs. Pour illustrer son propos, elle a choisi les titres du chanteur guadeloupéen Admiral T On S’en Fout, les Camerounais Blanche Bailly et Minks en duo sur Mimbayeur, le groupe américain Destiny’s Child avec Bootylicious et enfin le regretté Patrick Saint Eloi avec Palé Palé.

Chansons à textes ludiques et humoristiques. C’est ainsi que Kerwin Mayizo a souhaité revenir sur l’année 2017, et bien plus loin encore, car, il a choisi dans sa playlist le célèbre parolier ivoirien considéré comme l’un des pionniers du zouglou du début des années 2000, Petit Denis, le Congolais de Brazzaville Zao (lauréat du Prix Découvertes RFI 1982), le Camerounais Francis Bebey mais aussi le rappeur Franco-Congolais Kamini connu pour son tube Marly Gomont. 

Six femmes qui ont marqué l’année 2017 en musique. Féminisme a été élu mot de l’année 2017 le 12 décembre dernier par le plus important dictionnaire américain. Quelques jours auparavant, Time Magazine avait dévoilé sa traditionnelle personnalité de l’année et il s’agissait des femmes ayant brisée le silence et révélé l’affaire Weinstein. C’est donc tout naturellement que Florelle Manda est revenue sur l’année 2017 en faisant la part belle à ces femmes qui se sont illustrées. Dans sa playlist, Beyoncé a ouvert le bal avec Formation suivi d’une chanson issue de la campagne de publicité de l’Unicef au Bénin contre le mariage forcé et le viol des jeunes filles avec la participation d’Angélique Kidjo, Zeynab, Danialou Sagbohan, Sessimé, Dibi Dobo. Puis Rihanna, Yemi Alade, Aya Nakamura et Daphnée ont clôturé cette présentation. Vous pouvez réécouter la spéciale de Florelle Manda dans Couleurs Tropicales ici.

Les 20 ans de carrière du groupe de rap français La Rumeur. Hortense Volle est revenue sur les 20 ans de carrière du groupe de rap français La Rumeur. Après quatre albums et un long-métrage salué par la critique en 2016 (Les Derniers Parisiens, avec Reda Kateb), deux de ses MCs (Hamé et Ekoué) viennent de publier Il y a toujours un lendemain, aux éditions de l’Observatoire. La Rumeur est un groupe qui a souvent dérangé les institutions et le pouvoir en place de l’ère Sarkozy notamment. Hortense Volle revient sur ce passage de leur histoire et la création d’un certain rap français.

L’afro-futurisme. C’est le thème que je vous ai proposé, en racontant ce qu’est l’afro-futurisme, ce courant qui fait le pont entre technologie et racines, musique traditionnelle et musique électronique, histoire de la communauté noire et métaphysique. Là où les afrocentristes prônent un retour à la terre originelle, l’afro-futurisme propose même un aller pour Jupiter. Loin d’être une idéologie fantasque, de nombreux artistes se revendiquent de ce mouvement. On peut citer les Afro-Américains Erykah Badu, Janelle Monae, Jidenna, ou encore le Tchadien Afrotronix et le DJ centrafricain Boddhi Satva. Au-delà de la musique, la photographie, l’art plastique, la danse, le cinéma, la mode et même l’art culinaire sont largement imprégnés d’afro-futurisme.

Les Gnawas. Vanessa Meflah nous parle des Gnawas, de la culture et de la musique Gnaoui, cette fusion de plusieurs cultures africaines venue des descendants d’esclaves déportés d’Afrique noire au Maghreb, durant la traite arabe. Elle revient sur leur histoire, leur culture, leur musique, leur emprunte au Maroc et la mutation de leur musique liée à leur internationalisation.

Le rap de gosses de riches. C’est tout le programme que nous propose Mickael Quiroga qui se penche sur le rap pratiqué par les « gosses de riches », ou plus simplement par ceux qui ne sont pas sortis du ghetto. C’est le cas en France du groupe Assassin, créé en 1985 par Mathias Cassel, frère de l’acteur Vincent Cassel. Aux États-Unis, il y a l’exemple de la rappeuse Queen Latifah, fille d’un père policier et d’une mère professeur ou encore l’immense acteur Will Smith actuellement à l’affiche du film Bright sur Netflix et dont la B.O est composée de poids lourds du rap actuel. La preuve que le hip hop a toujours attiré des gens de tous horizons.

Les meilleures productions reggae de 2017. Malik Boulibaï, le spécialiste reggae de Couleurs Tropicales revient sur les meilleures productions du genre de l’année écoulée. Le fameux Boulibaï Mix fait le bilan de ce que représente cette culture rastafari aujourd’hui, de Kingston en Jamaïque à Addis Abeba en Ethiopie en passant par Ouagadougou. Dénoncer le système esclavagiste, renouer avec les racines historiques, voici ce qu’est le reggae aujourd’hui selon lui.

Les collaborations dans les musiques lusophones. Carina Brito a proposé une spéciale consacrée à cinq des meilleures collaborations musicales de l’année 2017 dans les pays lusophones. Un peu de tristesse, beaucoup d’amour et d’importants échanges culturels, voici ce que l’on retrouve dans ces duos de mélodies tropicales aux accents kizomba et founana. La Bissau-Guinéenne Yasmine et le Cap-Verdien Badoxa, l’Angolais C4 Pedro et le groupe kenyan Sauti Sol, les Cap-Verdiens Elida Almeida (lauréate du prix découvertes RFI 2015) et Djodje et enfin le duo de Sao Tomé et Principe, Calema.

Le top des reprises des chansons caribéennes. C’est avec Laura Beaudi que cette semaine spéciale s’est achevée. Avec elle, nous sommes revenus sur les plus belles reprises de chansons caribéennes, entre tradition et modernité. Un voyage dans le temps en somme. Le tout en musique bien sûr, avec les chansons du Martiniquais E.sy Kennenga, Zoukamine, la Guyanaise K-Reen, le Guadeloupéen DJ Jairo, la Martinico-Espagnole Kim et enfin l’enfant de Saint Anne en Guadeloupe, Matt Houston.

Affaire Norbert Dabira à la Dgst : comment comprendre les articles du Troubadour

Par Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

Dans son numéro 122 du Jeudi 21 décembre 2017, le bimensuel satirique d’information générale et d’analyse, Le Troubadour, publie trois importants articles qui font d’ailleurs la une de cette édition. D’après notre lecture et analyse, tous ces articles se tiennent comme les pages d’un roman.

En effet, les informations publiées dans ces trois articles paraissent toutes comme les fragments découpées d’un puzzle qu’il faut rassembler pour reproduire le sujet complet.

Dans ce cas précis, le jeu permet de monter une histoire avec toutes ces informations découpées, intelligemment et sciemment disséminées à travers diverses pages de ce numéro. Comme si on ne voulait réserver cette affaire qu’aux initiés.

Alors que tout saute aux yeux ! Le Troubadour révèle qu’il y a dans les rangs du pouvoir des personnalités politiques, militaires et administratives qui, aujourd’hui, ont maille à partir avec Denis Sassou Nguesso. Mais, il y a aussi les leaders de l’opposition qui veulent en découdre définitivement avec lui, qui sont visés.

Pourtant, l’inadéquation entre la titraille et le contenu des articles donne l’impression que le Troubadour préparerait l’opinion ou manifesterait tout simplement un souhait.

Dans ces pages, nous voulons commencer par analyser la titraille parce qu’elle dit ce que les contenus ne disent pas. Puis, nous regrouperons les informations qui sont parsemées dans des différentes pages, mais qui permettent de monter tout le scénario que l’on veut voir se produire. Ensuite, nous terminerons par une anecdote pour dire que les histoires, les tenants du pouvoir de Sassou Nguesso savent bien les monter. Ce sont des bons joueurs du puzzle.

La titraille

Dans le journalisme, la titraille est l’ensemble de tous les titres secondaires : sous-titre, surtitre, intertitre, éventuellement chapeau et légende. Dans les trois articles qui sont annoncés à la une de cette édition, Le Troubadour s’en sert et respecte bien la règle.

En effet, le premier article qui est coécrit par Anicet Samba et Franck Oko, est surtitré «  l’Affaire Norbert Dabira à la Dgst  ». Le titre est : « Il était question de faire exploser l’avion présidentiel en plein vol ».

L’auteur renforce son titre par une promesse : « En exclusivité, Le Troubadour vous livre les grandes lignes de ce dossier pour le moins sensible ». Le texte est sous-titré par une interrogation « Et si on était devant un vaste complot ? »

Le second est écrit par un certain JSK qui ne serait qu’un sigle. Il concerne le pasteur Ntumi. Il est surtitré « Après l’appel lancé par le chef de l’Etat aux « jeunes égarés  » du Pool le 3 Octobre 2017. Et, le titre est donc « Ce que craint le plus le pasteur Ntumi aujourd’hui  ».

Le troisième, qui est encore écrit par Anicet Samba, est un reportage sur le séjour du ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République dans les localités de Djambala et Lékana. Le titre est «  Djambala et Lékana accueillent Florent Ntsiba dans une grande euphorie !  ». Comme légende de la photo, Anicet Samba met ce petit texte qui annonce une polémique. « Une réception tellement chaleureuse qui a confondu les oiseaux de mauvaise augure. »

Somme toute, la titraille est très accrochante, et donne l’impression que ces articles sont des comptes rendus d’événements c’est-à-dire ne disent que ce qui est arrivé. Surtout que l’on a promis une exclusivité aux lecteurs.

Pourtant, leur lecture révèle qu’ils sont loin d’être des articles d’information puisque leurs auteurs y ajoutent d’autres faits qui n’ont pas eu lieu au même moment et au même endroit. Et, ils donnent leurs opinions personnelles.

Par exemple, pour donner de l’écorce aux deux premiers articles concernant l’ « affaire Norbert Dabira », et celui de Ntumi, ils sont allés chercher d’autres faits passés, alors que les titres promettent d’annoncer avec les moindres détails des informations qui constituent l’actualité et défraient la chronique à savoir l’Affaire Norbert Dabira à la Dgst.

Cependant dans le troisième, notamment le reportage du ministre d’Etat et directeur de cabinet du président de la république, la légende de la photo « Une réception tellement chaleureuse qui a confondu les oiseaux de mauvaise augure. » met en doute l’impartialité de l’information et celle de son auteur. C’est ainsi que ce texte parait plus comme étant un portrait d’individu qu’un article d’information. D’ailleurs le nombre de photos du ministre d’Etat confiné dans une même page fait croire à une carte postale ou à un publi-reportage.

Mais, l’auteur Anicet Samba trahi aussi son propre texte dans le chapeau. En effet, l’événement majeur qu’il annonce, n’est pas la tournée du ministre d’Etat, mais la célébration des 80 ans de la création de la Mission catholique Sainte Thérèse. Florent Tsiba est allé à Djambala et à Lékana parce qu’il y a eu le 80eme anniversaire de cette mission, et il est le parrain de cet événement. C’est donc cette fête qui, à notre avis, est mise en exergue, comme l’auteur l’écrit lui-même : « A l’ occasion de la célébration des 80 ans de la création de la Mission catholique, Sainte Thérèse l’Enfant Jésus Christ de Lékana, le ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, a séjourné à Djambala et à Lékana du 15 au 18 décembre 2017. Il faut dire que c’est la première fois que ce haut responsable, parrain de l’événement, se rendait dans ces deux localités, dont il est originaire, depuis sa nomination par le chef de l’Etat. »

Néanmoins, le chapeau allait être très commode si le surtitre ou le titre portait sur la célébration des 80 ans de la création de la Mission catholique Sainte Thérèse.

Pour terminer cette sous-partie, nous voulons une fois de plus manifester notre indignation de voir l’église catholique qui est au Congo, confier le parrainage d’un événement aussi important dans la foi chrétienne à un membre de la loge maçonnique. Peut-être veut-on faire entrer les francs-maçons dans l’œcuménisme !

Plus un souhait de l’auteur qu’une information ?

Dans l’ « Affaire Norbert Dabira à la Dgst »Le Troubadour pose le problème dans le chapeau : « Pourquoi les généraux Norbert Dabira et Nianga Mbouala Ngatsé ont-ils été convoqués et entendus à la direction générale de la surveillance du territoire (DGST) début décembre 2017 ? Que leur reproche-t-on exactement ? » Voilà les principales questions qui, en réalité, devaient orienter la lecture et auxquelles les lecteurs attendaient des réponses.

Malheureusement, l’auteur utilise le conditionnel comme s’il n’était pas lui-même sûr des informations livrées, alors qu’il a promis dans la titraille et à la une de livrer une exclusivité c’est-à-dire de publier un article ou une information ou encore un document obtenus en priorité par lui ou réservés à son seul usage pendant une période donnée. Et, c’est cette exclusivité que d’aucuns ont attendue, jusqu’à la fin de leur lecture, mais en vain.

En plus, l’auteur sort de l’exclusivité promise. Dans le corps du sujet, il ne fait que rassembler des informations passées pour constituer le corps de son sujet ou son puzzle, au lieu de publier le document ou les éléments dont lui seul à l’exclusivité. Les lecteurs s’attendaient, par exemple, à la publication d’un rapport officiel de la première enquête ou des premières déclarations de Norbert Dabira devant les enquêteurs.

Aussi, faut-il signaler qu’Anicet Samba et Franck Oko qui ont coécrit ce papier, s’ils ne sont pas la même personne et ne sont que des pseudonymes, surprennent lorsqu’ils font déjà des ramifications entre cette affaire dite « Affaire Norbert Dabira  » avec celle de Frédéric Binsamou alias Ntumi et le général Ngatsé Nianga-Mbouala, commandant de la garde républicaine, qui auraient une complicité. Alors que jusque-là aucun document officiel ne le prouve.

Pire encore, dans ces deux articles qui concernent la sûreté de l’Etat et exposent des officiers généraux de l’armée congolaise et bien d’autres personnalités politiques et administratives de notre pays, les deux auteurs utilisent le mode conditionnel qui est utilisé pour exprimer soit un souhait, soit une hypothèse soit encore un fait ou une action soumise à une condition. C’est pourquoi l’opinion nationale et internationale craint que dans ces temps très incertains que vivent les Congolais, que les faits racontés par Le Troubadour ne soient plus qu’un souhait qu’une information de presse. En tout cas l’exclusivité promise, n’a pas été trouvée dans ces deux papiers.

Quand la presse prépare l’opinion

Ici, nous voulons raconter une anecdote puisque c’est la même stratégie qui semble être utilisée par le pouvoir de Brazzaville pour noyer des personnalités militaires, administratives et politiques. On passe par la presse pour préparer l’opinion. C’est sûr que bientôt, il y aura des arrestations en cascade au Congo. Notre anecdote est une situation dont le député sortant de Vindza et homme d’affaires, Jean Paul Matsima, et nous-même, alors candidat à l’élection législative de 2012, dans cette circonscription, avions été victimes. Et, tout avait commencé par un petit filet dans La Semaine Africaine.

En effet, pendant les campagnes électorales et profitant de la réunion de tous les candidats qui avait été présidée par les membres de la commission locale de supervision de cette élection, nous avons dénoncé les électeurs importés c’est-à-dire les électeurs partis de Brazzaville et qui n’étaient ni originaires ni habitants de Vindza ; mais qui avaient leurs noms sur les listes et qui devaient voter pour le compte du candidat du Pct, Aimé Emmanuel Yoka. Moyennant la somme de 100.000 frs Cfa. 50.000 frs Cfa étaient donnés depuis Brazzaville, et le reste (50.000 frs Cfa), était à donner après le vote. Malheureusement, le climat était tendu et le premier tour de l’élection était carrément reporté. Il n’y avait ni coup de feu ni mort.

Cependant, La Semaine Africaine avait publié un filet dans lequel il avait rapporté qu’il y avait eu quatre morts. Et, notre réaction qui apportait la vraie information, puisque nous étions à la fois acteur et témoin, n’avait jamais été publiée. Pourtant, nous avions travaillé dans ce journal pendant dix ans. Néanmoins, malgré le fait que nous étions éliminé dès le premier tour, Aimé Emmanuel Yoka voulait nous faire payer cher, très cher l’humiliation dont il avait été victime. Parce que son meeting qui allait connaître la participation de Mme Antoinette Sassou Nguesso, et animé par des groupes folkloriques venus d’Oyo, avait été annulé. Et, ses invités de marque Gabriel Oba Apounou et Enoch Ngoma, étaient dans la localité, et le décor était déjà planté. 
Au deuxième tour, notamment le jour du dernier meeting, le candidat du Pct tend un piège au député sortant Jean Paul Matsima. Il le précède à la place publique où ce dernier était attendu par tous les habitants de la localité. Cependant, ne pouvant pas accéder au lieu du meeting qui devait avoir lieu à Vindza, Jean Paul Matsima avait improvisé un petit meeting dans un petit village appelé « Carrefour  » à quelques encablures de Vindza centre. Dans la colère, Matsima lâche : « Moi, j’étais déjà milliardaire lorsque ces gens portaient encore des culottes ». Cette petite phrase était rapportée au candidat du Pct qui avait déjà du mal à dissiper sa colère après l’annulation de son meeting. Il promet donc un châtiment.

Aimé Emmanuel Yoka qui croit au dédoublement et qui est un bon joueur du puzzle, nous voit à Vindza en train de rassembler les jeunes et leur donner des armes, alors que nous étions à Brazzaville et alité parce que nous avions attrapé un palu, après les campagnes.

Mais, se servant du petit filet qui était paru dans La Semaine Africaine, alors que l’information était toute fausse, il promet de nous arrêter. Il en parle avec une personnalité politique dont nous taisons le nom pour des raisons de sécurité. C’est donc cette personnalité qui nous informe et nous demande de prendre nos dispositions. Le jeu était de nous arrêter où que nous nous trouvons et de nous filmer avec des armes à coté pour diffuser ces images à la télévision, afin de justifier notre arrestation.

Pour échapper à ce piège, nous avons informé d’autres amis qui sont au pouvoir. Ils nous avaient donné des consignes que nous avons respectées. C’est ainsi que nous avions prouvé notre présence à Brazzaville et échappé au piège qu’Aimé Emmanuel Yoka nous avait tendu. Quant à Jean Paul Matsima, une fausse affaire de chantier non achevé était rapidement monté et mis sur son dos. Jean Didier Elongo, le directeur général de l’Autorité de Régulation des marchés publics (Armp), en avait fait son affaire dans la presse. Matsima était arrêté et avait passé quelques jours à la gendarmerie.

Affaire Dabira, un ouragan qui va balayer les casernes et QG de certains partis politiques

Pour revenir et terminer notre papier, nous craignons que Le Troubadour joue, lui aussi, le rôle qu’avait joué La Semaine Africaine pour préparer l’opinion.

Par contre, nous pensons que ce qui dérange le pouvoir, ce n’est pas parce que Norbert Dabira aurait parlé avec le général Ngatsé Nianga Mbouala de la situation catastrophique du pays et de l’élimination physique de Denis Sassou Nguesso. Alors que le principe « Il vaut mieux perdre un homme que de perdre tout le pouvoir  », est connu par tous les membres du clan et du Parti congolais du travail. D’ailleurs, c’est partant de ce même principe que Sassou Nguesso avait réussi à convaincre tous les cadres du nord dans son plan d’assassinat du président Marien Ngouabi. Aussi faut-il dire qu’actuellement, ce principe fleurit beaucoup de lèvres. Mais, ce que Sassou Nguesso craint, c’est sa fin. Car elle risque d’être très tragique, vu ses nombreux crimes de sang, de démocratie et de crimes économiques. Et, son rêve de se faire succéder par son fils pour continuer à protéger les biens et les membres du clan, commence à devenir tout simplement puéril.

Cependant, si les négociations du gouvernement avec le Fmi vont permettre à Sassou Nguesso d’éliminer certaines personnalités politiques et administratives de son propre clan ou de sa famille politique qui sont devenues, elles aussi, milliardaires, et qui semblent sortir des rangs ; l’ « Affaire Norbert Dabira » va être l’ouragan qui va balayer les casernes et certains quartiers généraux des partis de l’opposition.


  • Tribune initialement publiée sur congopage.com

Présentation du livre « Enjeux et perspectives – diversification économique au Congo-Brazzaville »

Enjeux et perspectives – Diversification économique au Congo-Brazzaville, de Juste désiré Mondeléapparaît comme un triptyque qui se fonde grosso modo sur l’histoire de l’évolution économique du Congo

Le 24 novembre 2017, en présence de l’ambassadeur de France au Congo, du consul général de France à Pointe-Noire et de M. Dieudonné Moyongo, ministre de la Culture et des Arts, a été présenté au consulat de France à Pointe-Noire le livre intitulé: « Enjeux et perspectives – Diversification économique au Congo-Brazzaville » de Juste désiré Mondelé.

Presque un mois après, nous vous livrons ci-après, notre analyse de ce document qui, à notre avis, ne doit plus appartenir à l’auteur, mais plutôt aux initiés de l’économie tels les étudiants, les chefs d’entreprise dont un bon nombre était présent à cette cérémonie.

Enjeux et perspectives – Diversification économique au Congo-Brazzaville est un livre de référence dans le domaine. Plongée dans celui-ci pour susciter l’engouement d’aller à la découverte des idées combien révélatrices de Juste Désiré Mondelé sur la diversification économique dans notre pays. Surtout que ces derniers temps, la baisse inéluctable du prix du baril de pétrole commence à pousser les décideurs politiques à diversifier les sources d’entrée d’argent.

Enjeux et perspectives – Diversification économique au Congo-Brazzaville apparait comme un triptyque qui se fonde grosso modo sur l’histoire de l’évolution économique du Congo, la diversification de l’économie congolaise et les perspectives que nous propose l’auteur pour redorer le blason de l’économie frappée de plein fouet par la baisse vertigineuse du prix du baril de pétrole. Aussi, trouve-t-on dans cette étude quelques propositions pour  la maîtrise des ressources naturelles. Les économistes sont mieux placés pour nous parler de la science économique que l’auteur a développée magistralement dans cette étude.

Mais, pour le commun des mortels, plus précisément les Congolais, Juste Désiré Mondelé nous pousse à nous intéresser aux problèmes que pose notre économie afin de trouver des solutions pour la maintenir acceptable. Aussi, faut-il louer ce travail par sa scientificité car l’auteur s’est servi des matériaux de son domaine tels les tableaux, schémas, courbes et graphiques pour mettre en évidence la fiabilité de son raisonnement.

En dehors du pétrole qui constitue l’essentiel de l’économie congolaise et celle de la majorité des pays producteurs de cette ressource naturelle, l’auteur propose une stratégie qui devrait se fonder sur la revalorisation d’autres ressources naturelles. Le Congo peut exploiter largement celles-ci pour la bonne santé de son économie. Et Juste Désiré Mondelé le spécifie clairement : « Le cadre spécifique de la diversification économique dont l’approche vise le développement des grappes, d’activités requiert la maîtrise des branches potentielles exploitables au Congo-Brazzaville » (p.205). Et l’auteur de nous rappeler la carte géographique du Congo avec l’énumération de toutes les richesses naturelles dans le domaine agricole, du sous-sol et des eaux avec la pêche et l’aquaculture dans toutes les départements du pays (Kouilou, Niari, Lékoumou, Bouenza, Pool et Brazzaville, Cuvettes centrale et occidentale, Sangha et Likouala). Et l’auteur, à propos de toutes ces richesses naturelles, a une vision prometteuse quand il affirme  qu’ « il ressort visiblement que le Congo dispose d’atouts potentiels pour une diversification économique territoriale à moyen et long terme » (p.207).

Il y a beaucoup à dire sur ce document qui montre que l’auteur est plus qu’un économiste car tout en faisant la politique de l’économie, il fait aussi l’économie de la politique. Son pragmatisme devrait interpeler les Congolais, surtout les jeunes cadres et étudiants pour que ceux-ci laissent un peu de côté le sentier de la Fonction publique et celui des armes pour aller vers l’entrepreneuriat, source de diversification économique. Aussi, nous ne sommes pas loin de la pensée du préfacier de cet ouvrage, Sylvestre Mavouenza quand il affirme « [qu’il] reste convaincu que cet ouvrage va alimenter la réflexion commune d’où sortiront des solutions pour une diversification effective de notre économie, bénéfique pour notre pays » (p.11).

Avec cet ouvrage, l’auteur enrichit la littérature scientifique dans le domaine économique. Enjeux et perspectives-Diversifications économique du Congo-Brazzaville, un livre qui donne un nouveau souffle dans la recherche des solutions pour créer une autre dynamique dans l’économie congolaise. Et cette judicieuse réflexion que révèle ce document tombe à pic au moment où le pays se confronte à une crise économique provoquée par la chute brutale du prix du baril de pétrole. Et on peut affirmer que la diversité économique que suggère Juste Désiré Mondelé devrait faire réfléchir les décideurs politiques de notre pays. Aussi, on pourrait rappeler qu’il n y a pas de politique valable sans économie au beau fixe.

Enjeux et perspectives-Diversité économique a une dimension doctorale, un document qu’il faut absolument lire pour comprendre les tenants et les aboutissants de la marche à suivre pour redresser notre économie à travers sa diversification.

La Russie perd le contact avec le premier satellite angolais de télécoms

La Russie a perdu mercredi le contact avec le premier satellite angolais de télécoms, Angosat-1, lancé du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, faisant craindre un nouveau revers

La Russie a perdu mercredi le contact avec le premier satellite angolais de télécoms, Angosat-1, lancé du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, faisant craindre un nouveau revers un mois après la perte embarrassante d’un autre appareil.

« Le contact a cessé temporairement, nous avons perdu la télémesure », a indiqué à l’AFP une source au sein du secteur spatial russe, disant espérer de rétablir le contact avec ce satellite construit par le géant russe de l’aéroespace RSC Energia et dont le coût est estimé à 280 millions de dollars.

Une autre source interrogée par l’agence publique Ria Novosti a indiqué que les experts russes disposaient de 11 heures pour rétablir le contact avant une perte définitive.

Ce satellite avait été lancé avec succès mardi à 19H00 GMT de Baïkonour, porté par une fusée ukrainienne, un fait rare en raison des mauvaises relations entre la Russie et l’Ukraine, et mis en orbite peu après.

La fusée Zenit-2SB transportant Angosat-1 vers son orbite a été fournie par la firme ukrainienne Yuzhmash. Depuis 2014, date de l’annexion de la Crimée par la Russie, il s’agit d’un lancement en commun rare pour les deux pays.

L’Angola et la Russie avaient convenu en 2009 de lancer Angosat-1, dont la mission, d’une durée de 15 ans, a pour but d’améliorer les communications par satellite, l’accès à l’internet et des services de radio-télévision en Afrique.

Quelque 50 ingénieurs angolais ont été formés, notamment au Brésil, en Chine et au Japon. La Russie doit superviser son fonctionnement à partir d’un centre de contrôle construit près de Luanda.

Échecs en série

La perte du contact avec ce satellite angolais fait craindre un nouvel échec pour le secteur spatial russe, un mois après la perte d’un satellite météorologique lancé depuis le nouveau cosmodrome russe de Vostotchny dans l’Extrême-Orient.

Cette base, dont le chantier a été émaillé de multiples affaires de corruption, est censée symboliser la renaissance de l’industrie spatiale russe, source d’une immense fierté à l’époque soviétique avant de souffrir du manque de financement après la chute de l’URSS.

L’agence spatiale russe, Roskosmos, a expliqué en décembre la perte du satellite météorologique par une « erreur dans un algorithme » informatique, excluant un problème dans les infrastructures du nouveau cosmodrome.

Le vice-Premier ministre russe chargé de l’Espace, Dmitri Rogozine, a néanmoins vivement critiqué Roskosmos, l’accusant de chercher à couvrir les responsables.

Le secteur a déjà connu plusieurs revers retentissants en 2015 et 2016, tels que la perte d’un vaisseau cargo Progress devant ravitailler la Station spatiale internationale, la défaillance d’un lanceur Proton ou encore la découverte de défauts sur la plupart des moteurs produits pour les fusées devant placer en orbite des satellites.

En octobre, Roskosmos avait également reconnu qu’une capsule ramenant des astronautes de l’ISS vers la Terre en avril avait été victime d’une dépressurisation peu après sa rentrée dans l’atmosphère, sans danger pour l’équipage.

Les ambitions spatiales russes ne semblent toutefois guère perturbées par les déconvenues du secteur, Roskosmos ayant annoncé en septembre s’être joint au projet américain de création d’une station orbitale autour de la Lune, alors que Moscou prévoit d’ores et déjà d’y construire une base scientifique et d’effectuer ses premiers vols lunaires d’ici 2031.

Méditerranée: 255 nouveaux migrants secourus

Deux navires ont secouru dans la nuit de lundi à mardi 255 personnes se trouvant à bord de trois embarcations en Méditerranée, parties de la Libye avant une vague de mauvais temps

Deux navires ont secouru dans la nuit de lundi à mardi 255 personnes se trouvant à bord de trois embarcations en Méditerranée, parties de la Libye avant une vague de mauvais temps, ont annoncé les gardes-côtes italiens.

L’ONG Proactiva Open Arms a secouru un canot pneumatique à bord duquel se trouvaient 134 personnes, dont sept enfants. Tous ces migrants devaient être transbordés sur le navire Aquarius d’une autre ONG, SOS Méditerranée, avant d’être transportés à Pozzallo, en Sicile.

Un navire militaire de l’opération européenne anti-passeur Sophia a de son côté secouru les occupants de deux autres petites embarcations.

Ces derniers, près de 230, seront également transbordés à bord de l’Aquarius, a indiqué à l’AFP une porte-parole de SOS Méditerranée qui a précisé que les personnes secourues dans les eaux internationales par Proactiva Open Arms étaient « surtout des familles avec des enfants venant du Pakistan, Bangladesh et de l’Afrique de l’Ouest ».

« La vie des personnes est en danger en mer et en Libye. Aujourd’hui, en plein hiver, l’urgence absolue est d’aller sauver en mer les centaines de personnes qui continuent de fuir et de les accompagner dans un lieu sûr où ils seront protégés et où leurs droits fondamentaux d’êtres humains seront respectés », a déclaré Sophie Beau, vice-présidente de SOS Méditerranée.

Selon le quotidien La Repubblica, les passeurs en Libye ont abaissé, entre autre à cause du mauvais temps en hiver, le prix de la traversée à 400 euros par personne mais cherchent à mettre un maximum de migrants sur les canots pneumatiques.

Ces interventions humanitaires se sont produites moins de deux jours après l’appel du pape François à ne pas ignorer le drame des migrants souvent « expulsés de leurs terres » par des dirigeants prêts à « verser du sang innocent ».

« Personne ne doit sentir qu’il n’a pas sa place sur cette Terre », avait-il dit dans sa traditionnelle homélie de la veillée de Noël.

Le Niger marque à nouveau son appui à la demande d’adhésion du Maroc à la Cedeao

Le Niger a réitéré mardi son appui à la demande d’adhésion du Maroc à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest

Le Niger a réitéré mardi son appui à la demande d’adhésion du Maroc à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), a-t-on appris de la 4ème session de la Grande commission mixte de coopération bilatérale Maroc-Niger tenue le jour même.

L’examen de l’adhésion du Maroc à ce regroupement régional, prévue pendant les travaux de la 52e Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, tenue au Nigeria, a été reporté à la demande des Etats membres.

Les deux parties ont souligné l’importance de l’intégration régionale pour le Maroc et les Etats de l’Afrique de l’Ouest, indiquant qu’à cet égard, la partie nigérienne a réitéré son appui à la demande d’adhésion du Maroc à la Cedeao, précise un communiqué conjoint publié à l’issue de la session.

Parmi les sujets abordés lors de la session, figurent aussi la situation politique sur le continent africain et ailleurs, la crise migratoire, le terrorisme et le trafic illicite.

La session a pour objectif de donner une nouvelle impulsion aux relations entre le Marco et le Niger pour les ériger en partenariat stratégique et global, et donner de nouvelles perspectives et de consolider les acquis de ce partenariat.

Les travaux de cette session ont été marqués par la signature de 16 accords de coopération couvrant les domaines économique, juridique, culturel, de santé et des transports.

Le FMI approuve un nouveau prêt de 101 millions de dollars au Gabon

Ce nouveau décaissement intervient après la satisfaction exprimée par l’institution financière internationale à l’égard d’une récente revue du Programme de relance économique

Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment approuvé par son Conseil d’administration un prêt d’un montant de 101,1 millions de dollars (environ 56 milliards de FCFA) au Gabon, ont rapporté les médias locaux.

Ce nouveau décaissement intervient après la satisfaction exprimée par l’institution financière internationale à l’égard d’une récente revue du Programme de relance économique (PRE), qu’il avait conclu avec le gouvernement gabonais.

Le total des montants octroyés dans le cadre de ce programme s’est élevé à environ 202,3 millions de dollars (119 milliards de FCFA).

Le Conseil d’administration du FMI s’est dit satisfait du respect du Gabon de toutes les conditions imposées par les bailleurs de fonds sur la poursuite de ce programme étalé sur trois ans, en particulier de l’adoption de réformes courageuses du pays visant à assainir les finances publiques, apurer une large partie de sa dette intérieure et gérer correctement les crédits.

A propos de la nouvelle enveloppe, 60% des fonds seront prioritairement affectés au remboursement de la dette intérieure et extérieure tandis que 40% autres seront consacrés aux projets d’investissements considérés comme accélérateurs de la croissance.

Le programme de réformes appuyé par le FMI, vise à assurer la stabilité macroéconomique et à jeter les bases d’une croissance durable. Il a également pour l’objectif de veiller à la viabilité de la dette au niveau national, et de contribuer à rétablir et préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEMAC).