Libye: 17 condamnations à mort pour appartenance à l’Etat islamique

Des groupes armés disparates dont le groupe Etat islamique (EI) sont actifs en Libye.Le tribunal pénal basé dans la capitale libyenne, Tripoli, a condamné à la peine capitale 17 personnes reconnues coupables d’appartenance à l’Etat islamique (EI) et de participation aux attaques jihadistes dans le pays. Il a également condamné deux autres personnes à la prison à vie pour le même délit.

Ces peines font suite à la condamnation de 33 accusés pour leur participation à l’EI et à sa campagne de violence dans la ville de Sabratha, dans le nord du pays.

Selon la presse qui cite les procureurs, 14 accusés ont été condamnés à des peines moins lourdes dans la même affaire liée aux attentats qui ont coûté la vie 53 personnes au début de l’année.

Depuis que la Libye a sombré dans le chaos à la suite du renversement par un soulèvement armé de Mouammar Kadhafi en 2011, des groupes armés disparates dont le groupe Etat islamique y sont actifs.

Les rivalités politiques entre un gouvernement soutenu par l’Organisation des Nations unies (Onu) et basé à Tripoli et un autre dont le siège se trouve dans la ville de Benghazi, dans l’est du pays, n’ont pas aidé à faire face à la menace des groupes armés.

À la suite d’attaques sporadiques, le gouvernement de Tripoli a réagi en organisant des procès collectifs contre les insurgés présumés qui sont généralement condamnés à mort.

Guterres relance la force africaine sous mandat robuste de l’Onu

Pour restaurer la paix et lutter contre le terrorisme en Afrique, António Guterres plaide pour le déploiement d’une force africaine robuste avec mandat de l’Onu.A la place des missions de maintien de la paix dans certains pays africains, António Guterres, le secrétaire général des Nations unies (Onu), plaide pour « une force robuste d’imposition de la paix et de la lutte antiterroriste ». Les forces onusiennes sont sous le feu des critiques pour leur inefficacité dans certains théâtres d’opérations en Afrique.

En Afrique, les missions de maintien de la paix des sous l’égide des nations-unies sont souvent jugées inefficaces en raison de l’absence de robustesse de leur mandat. C’est par exemple le cas au Mali et en République démocratique du Congo (RDC) où interviennent des missions de stabilisation. En conférence de presse lundi 19 décembre à New-York, le secrétaire général de l’Onu a reconnu les limites de certaines missions de maintien de la paix.

« Nous assistons à des situations où nous avons des opérations de maintien de la paix où véritablement, il n’y a pas de paix à maintenir », a admis M. Guterres. Devant un tel état de fait, « c’est facile de manipuler les populations » en disant « voilà les casques bleus, ils ne sont pas capables de lutter contre les organisations terroristes ou des mouvements comme le M23 en RDC ».

Naissance d’Ecoforce

Ce souhait ardent du secrétaire général des Nations-unis coïncide avec l’ambition affichée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de se doter d’une force d’intervention contre le terrorisme et les coups d’États.

L’aggravation de la situation sécuritaire au Sahel avait motivé, le 4 décembre dernier, la décision des chefs d’Etat ouest-africains de créer une force régionale anti-terroriste qui aura également mandat de « restaurer l’ordre constitutionnel partout où il sera menacé dans la sous-région ».

Donnant suite à cette instruction, les chefs d’état-major des pays membres de la Cédéao se sont réunis lundi 19 décembre à Bissau pour concrétiser la mise en place de cette force qui, selon la ministre bissau-guinéenne des Affaires étrangères, Suzi Barbosa, s’appellera Ecoforce. Mais le mécanisme de financement de cette force d’intervention de la Cédéao n’est pas encore défini.

Rébellion du M23 : la RDC gagne des points face au Rwanda

Depuis le durcissement de la rébellion du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les officiels de ce pays profitent de chaque tribune à l’international pour dénoncer le supposé soutien du Rwanda au groupe rebelle.Depuis plusieurs mois, Kinshasa et Kigali ne parlent plus le même langage. Les autorités congolaises se disent convaincues que le Rwanda, malgré ses dénégations, soutient le Mouvement du 23-Mars (M23), un groupe armé issu d’une ancienne rébellion tutsi congolaise qui a repris les armes fin 2021 et provoqué la mort et le déplacement de plusieurs personnes. La République démocratique du Congo (RDC) profite alors de chaque temps de parole sur la scène internationale pour dénoncer la posture de son voisin rwandais sur ce dossier.

« La RDC est, depuis plus de 20 ans, le théâtre de conflits et d’affrontements par certains pays, notamment le Rwanda qui soutient les terroristes du M23 », a déploré la ministre congolaise de l’Environnement, Ève Bazaiba Masudi, récusant une proposition du Rwanda lors de la quinzième Conférence des Parties (COP15) sur la diversité biologique des Nations unies, clôturée lundi 19 décembre à Montréal, au Québec.

Selon Radio France internationale (RFI), Kigali demandait la mise en place de mécanismes de financement pour la protection et la préservation de la biodiversité. Mais Mme Masudi a rétorqué que « la RDC vit des situations pires qu’en Ukraine », faisant allusion à l’invasion de la Russie qui continue de causer pourtant des conséquences économiques terribles pour le monde, particulièrement en Afrique. Elle a dès lors appelé la communauté internationale à ne pas céder à la politique du « deux poids deux mesures ».

Si plusieurs pays ont adopté une position de neutralité, ce n’est pas le cas des Etats-Unis et de la France qui accablent clairement Kigali. « Nous condamnons le soutien que le Rwanda apporte au groupe M23 et nous demandons que les processus de Luanda et de Nairobi puissent être intégralement mis en œuvre », a déclaré lundi Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Paris et Washington haussent le ton

Le 15 décembre dernier, en marge du sommet États-Unis/Afrique, Washington a également demandé au Rwanda d’œuvrer pour le retrait du groupe rebelle M23. Présent à cette rencontre, le président rwandais, Paul Kagame, a répondu au secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, que le conflit dans l’est de la RDC ne devrait « pas être mis sur le dos du Rwanda, étant donné que plus de cent groupes armés, et pas seulement le groupe rebelle M23, sont actifs dans le pays ». Pour M. Kagame, le conflit entre le M23 et l’armée congolaise résulte plutôt de l’incapacité de Kinshasa à résoudre ses problèmes internes de longue date avec les Congolais d’origine rwandaise.

Début décembre, une enquête préliminaire des Nations Unies a affirmé qu’au moins 131 civils dont 17 femmes et 12 enfants ont été tués entre le 29 et le 30 novembre dans la partie orientale de la RDC, théâtre de violences de groupes armés. Elle explique que ces actes ont été perpétrés à Kishishe et Bambo, deux villages du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, « dans le cadre d’une campagne de meurtres, de viols et d’enlèvements et de pillages contre ces deux villages en représailles à des affrontements entre le M23 et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR-FOCA) et des groupes Mayi-Mayi Mazembé et Nyatura Coalition des mouvements pour le changement ».

Dans le communiqué de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), les enquêteurs précisent n’avoir pas pu accéder aux villages concernés, mais n’écartent pas une évolution du bilan de 131 personnes civiles tuées. De son côté, le gouvernement accuse les rebelles du M23 d’avoir tué au moins 272 civils lors des assauts de fin novembre.

Soldats ivoiriens détenus: l’Onu accule la junte malienne

Le secrétaire général des Nations-Unies a demandé encore une fois aux autorités maliennes de libérer les soldats ivoiriens détenus depuis juillet dernier.L’Organisation des Nations unies met à nouveau la pression sur le pouvoir de Bamako sur la question des soldats ivoiriens détenus au Mali. L’Onu réaffirme sa position exprimée en septembre dernier par le secrétariat des Nations-Unies sur le sujet qui installe la tension les relations diplomatiques entre les autorités ivoiriennes et leurs homologues maliennes.

Face aux journalistes, à l’occasion de sa conférence de presse de fin d’année à New-York, lundi 19 décembre 2022, le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a réclamé de nouveau la libération des 46 militaires accusés de « mercenariat » par la junte malienne. « Il faut régler le problème des ivoiriens qui sont détenus au Mali », martèle-t-il. Pour Guterres, le fait que l’arrivée à Bamako de ces soldats soit entachée de « quelques irrégularités bureaucratiques » ne pourrait expliquer « qu’ils soient en détention ». « Il faut qu’ils reviennent chez eux le plus rapidement possible ».

Cette nouvelle sortie d’Antonio Guterres intervient quelques jours après le 62ème sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) tenu à Abuja, et au sortir duquel, il a été encore une fois demandé aux autorités maliennes de lâcher du lest dans cette affaire au risque de s’exposer à de nouvelles sanctions.

Abidjan parle de « chantage »

Le président de la Commission de la Cédéao, le Gambien Omar Touray a déclaré que le Mali avait jusqu’à janvier 2023 pour se soumettre aux exigences de l’organisation communautaire. À cet effet, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey a discrètement effectué un déplacement à Bamako et s’est entretenu avec le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta.

En juillet dernier, 49 soldats ivoiriens ont été interpellés à l’aéroport international Modibo Keita Bamako-Sénou. Ils sont dans la foulée accusés d’être des « mercenaires » dont le dessein serait de déstabiliser la transition en cours au Mali depuis mai 2021. Les autorités ivoiriennes ont immédiatement réagi, affirmant que les militaires en question sont inscrits dans l’effectif de l’armée et se trouvaient au Mali dans le cadre d’un mécanisme de l’Onu autorisant les appuis aux casques bleus, appelés NSE (Éléments nationaux de soutien).

Sur demande de Bamako, le président togolais, Faure Gnassingbé s’est impliqué pour un dénouement heureux de cette crise entre Bamako et Abidjan. Il a obtenu début septembre la libération de trois soldats, précisément les trois femmes du groupe. Mais au cours d’une audience accordée, quelques jours après, à Geoffrey Onyeama, ministre nigérian des Affaires étrangères, le colonel Assimi Goita a exigé à Abidjan l’extradition de personnalités maliennes poursuivies par la justice de leur pays. Ce que la Côte d’Ivoire a qualifié de « prise d’otage » et de « chantage » avant de saisir la Cédéao pour un arbitrage.

Somalie : des combattants d’Al-Shabaab tués par l’armée américaine

Des opérations d’autodéfense collective ont été menées contre des combattants d’Al-Shabaab dans l’Etat d’Hirshabelle en Somalie.« Les deux frappes aériennes ont été menées la semaine dernière près de la ville côtière de Cadale, également connue sous le nom d’Adale », explique un communiqué publié, ce lundi 19 décembre 2022, par le Commandement américain pour l’Afrique (Afrikom, sigle anglais).

Le texte souligne que les actions cinétiques américaines contre Al-Shabaab en Somalie sont menées en soutien à la campagne en cours du gouvernement fédéral pour perturber les opérations terroristes dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

La première frappe a eu lieu à 176 kilomètres au nord-est de Mogadiscio, dans les environs de Cadale, le mercredi 14 décembre 2022.

« L’évaluation actuelle est que sept terroristes d’al-Shabab ont été tués », indique l’Afrikom, précisant que la deuxième frappe aérienne est effectuée à environ 220 km au nord-est de Mogadiscio, près de Cadale, trois jours plus tard, le 17 décembre, et a tué huit autres combattants d’Al-Shabaab.

« Aucun civil n’a été blessé ou tué dans ces deux frappes », a déclaré le commandement américain, qui a ajouté qu’il continuera à évaluer les résultats de ces opérations.

L’armée américaine s’est toutefois abstenue de fournir des détails sur les unités impliquées et les moyens utilisés « afin d’assurer la sécurité des opérations ».

Mali : deux Casques bleus tués à Tombouctou

Des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur une patrouille de la Police des Nations unies (UNPOL) à Tombouctou, tuant deux Casques bleus dont une femme.La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) continue de payer un lourd tribut dans sa lutte contre les groupes jihadistes. Vendredi 16 décembre, des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur une patrouille de la Police des Nations unies (UNPOL) à Tombouctou (Nord). L’attaque a fait deux morts parmi les Casques bleus dont une femme. Quatre autres Casques bleus ont été blessés, dont un grièvement. Ils ont été évacués à l’hôpital militaire de la Minusma à Tombouctou.

Selon la mission onusienne, un assaillant a été neutralisé et du matériel récupéré. De même, indique la Minusma, une Force de réaction rapide de a été immédiatement dépêchée sur les lieux pour sécuriser la zone.

Sur Twitter, le Chef de la Minusma, El-Ghassim Wane, s’est dit « profondément choqué » par cet acte odieux qu’il a fermement condamné. Il a présenté ses condoléances les plus attristées au Gouvernement des défunts Casques bleus, ainsi qu’à leurs familles et frères d’armes, et a souhaité un prompt rétablissement aux quatre autres casques bleus blessés.

« Malgré un environnement opérationnel difficile, la Minusma ne ménagera aucun effort pour mener à bien son mandat », a-t-il assuré, soulignant la nécessité de tout faire pour identifier les auteurs de cet acte et les traduire en justice. 

Il a rappelé que les attaques contre les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre au regard du Droit international.

Sahel : Washington pour une approche globale de la lutte contre le terrorisme

Le contre-terrorisme ne peut réussir par la seule force et les mesures de sécurité dures selon la sous-secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland.Dans le combat contre le jihadisme au Sahel, le recours exclusif à la force a montré ses limites. Les importants moyens militaires déployés sur le terrain n’ont pas permis de freiner l’expansion des groupes armés et l’amplification de leurs attaques. Partant de ce constat, la sous-secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland, a plaidé, jeudi à Washington, pour un changement d’approche.

« Nous avons vu à maintes reprises que le contre-terrorisme ne peut réussir par la seule force et les mesures de sécurité dures. Comme on me l’a rappelé lors de mes récents voyages au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie et au Niger, pour être vraiment efficace, comme beaucoup l’ont dit, la lutte contre le terrorisme doit s’inscrire dans un effort de l’ensemble du gouvernement et de la société », a-t-elle déclaré.

Les limites du tout sécuritaire

S’exprimant lors d’un briefing de haut niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la lutte contre le terrorisme mondial, Mme Nuland a indiqué que les partenaires internationaux doivent favoriser la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme, l’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques s’ils veulent arriver à bout de ce fléau.

« Nous devons soutenir les gouvernements et leur capacité à répondre aux besoins de leurs citoyens. C’est la clé pour briser le cycle de l’extrémisme violent », a-t-elle insisté.

Citant l’exemple du Niger, Victoria Nuland a fait remarquer que le soutien aux forces de sécurité bien qu’important et primordial pour ralentir les activités groupes jihadistes, n’est pas suffisant dans un pays où la moitié des enfants ne sont pas scolarisés.

A l’en croire, le manque d’éducation est un moteur de la prochaine génération d’insécurité et de terrorisme. Elle a ainsi souligné la nécessité de faire en sorte que les femmes et les filles aient un accès sûr à l’éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques, et que leurs communautés et leurs pays soient plus stables et plus prospères.

« C’est pourquoi nous nous concentrons sur la mise en œuvre du cadre mondial actuel et solide de lutte contre le terrorisme, axé sur une approche globale de la société », a-t-elle dit.

Respect des droits humains 

Par ailleurs, la diplomate américaine a déploré les tentatives visant à saper les avancées en matière de genre, de société civile et de droits de l’homme réalisées dans les résolutions du Conseil de sécurité et dans la Stratégie antiterroriste mondiale, menées par certains Etats membres de l’Onu.

« Il est essentiel que les campagnes antiterroristes ne servent pas de prétexte aux États membres pour violer eux-mêmes les libertés fondamentales », a-t-elle soutenu.

La diplomate américaine a enfin annoncé que l’Assemblée générale de l’Onu examinera, l’année prochaine, la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme.

Burkina : Acquisition de 15 cliniques mobiles pour les personnes éloignées

Elles offriront des soins de santé spécifiques administrés uniquement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso.Le gouvernement a approuvé, ce vendredi 16 décembre, en Conseil des ministres, l’acquisition de 15 cliniques mobiles, au titre du ministère de la Santé.

Ces cliniques mobiles vont améliorer l’accessibilité géographique et financière des populations notamment les couches les plus vulnérables à un certain nombre de services de santé spécifiques qu’on ne pouvait avoir qu’à Ouagadougou ou Bobo-Dioulasso, a expliqué le ministre Robert Lucien Kargougou.

« Une femme qui se trouve dans la commune de Solenzo, par exemple, peut bénéficier d’une mammographie à l’effet de dépister des modules qui pourraient faire l’objet de cancer du sein avec une prise en charge », a indiqué le ministre Dr Kargougou.

Pour le gouvernement, les cliniques mobiles vont rapprocher les services de santé des patients et faciliter leur prise en charge.

En raison de l’insécurité, près 200 centres de santé sont fermés et plus de 400 fonctionnent à minima, affectant plus de 2 millions de burkinabè.

Burkina: Akufo-Addo parlait de Wagner «au conditionnel» (diplomate)

Ouagadougou a rappelé son ambassadeur à Accra pour « consultation ».Le gouvernement burkinabè a désapprouvé, ce vendredi 16 décembre, les propos du président ghanéen, Nana Akufo-Addo sur les supposés liens du Burkina Faso avec la société paramilitaire russe, Wagner, a rapporté le ministère des Affaires étrangères.

Lors du sommet Etat-Unis-Afrique tenu récemment à Washington, le chef de l’Etat du Ghana a accusé le Burkina Faso d’avoir fait appel à Wagner dans la lutte contre les groupes terroristes, en lui offrant en contrepartie une mine d’or.

L’ambassadeur du Ghana à Ouagadougou, Boniface Gambila Adagbila a été convoqué à « une audience urgente ». Il a été reçu par le ministre délégué à la Coopération régionale, Jean Marie Traoré.

Le diplomate ghanéen a indiqué que cette sortie de son président ne visait pas à condamner le Burkina Faso, ni à semer le doute dans les esprits, mais l’intention était surtout d’attirer l’attention des partenaires afin de susciter un grand intérêt à l’endroit de ce pays d’Afrique de l’Ouest en proie à des attaques jihadistes.

« Les propos du président ghanéen étaient au conditionnel », a insisté M. Adagbila.

Quant à lui, le ministre délégué à la Coopération régionale a rappelé les liens historiques et de fraternité entre les deux pays, affirmant que le Ghana aurait pu entreprendre des échanges avec les autorités burkinabè sur la question sécuritaire afin d’avoir les « bonnes informations ».

« Il aurait été plus intéressant d’initier un dialogue entre les pays africains participants et non participants en prélude à ce sommet des États-Unis Afrique », a indiqué M. Traoré.

Lui et son hôte ont reconnu la nécessité pour les pays africains, en particulier ceux de la sous-région, de renforcer davantage leurs liens de solidarité et confraternité.

Centrafrique : un agent de Wagner visé par un attentat

Le chef de la Maison russe à Bangui, Dmitri Syty, a été hospitalisé après l’explosion, entre ses mains, d’un colis qui lui était parvenu par la poste.Les Russes seraient-ils devenus indésirables en terre centrafricaine ? Après plusieurs menaces anonymes les sommant à quitter le pays, le chef de la Maison russe à Bangui, Dmitri Syty, a reçu ce vendredi un colis piégé qui a failli lui ôter la vie.

« L’incident s’est produit au moment où Dmitri Syty ouvrait un colis qu’il avait reçu et qui s’est avéré être bourré d’explosifs. La victime a été transportée immédiatement à l’hôpital, où des soins médicaux lui ont été prodigués en urgence », a déclaré, dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères.

A en croire le fondateur de l’entreprise de sécurité privée russe Wagner, Evguéni Prigojine, « le 11 novembre, Dmitri Syty a reçu un colis en provenance du Togo, contenant une photo de son fils qui vit en France. Il contenait une note disant qu’il recevrait la prochaine fois la tête de son fils si +les Russes ne se cassent pas du continent africain et n’ouvrent pas les portes aux Français. Aujourd’hui, il a reçu un nouveau colis. Malgré toutes les instructions de sécurité qu’il avait reçues, Dmitri Syty, bouleversé et croyant que la tête de son fils était dans le colis, l’a ouvert. Une explosion a eu lieu ».

Selon la mission diplomatique russe en Centrafrique, l’état de Dmitri Syty est grave, mais sa vie n’est pas en danger.

Pour le ministère des Affaires étrangères, « cet attentat vise clairement à empêcher les activités de la +Maison russe+ à Bangui, et, plus largement, à nuire au bon développement des relations amicales entre nos deux pays ».

Malgré ces menaces récurrentes, « la Fédération de Russie ne se laissera pas intimider par des terroristes et ne fermera pas la Maison russe en RCA », a assuré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, cité par l’agence Tass.

Burkina : une quarantaine de jihadistes tués dans les Banwa (armée)

L’opération militaire a permis de reconquérir la ville de Solenzo, la semaine dernière.L’armée a annoncé qu’elle mène, depuis le 1er décembre 2022, une opération dénommée « Feleho », « Reprendre son bien » en langue Bwamu. Elle a pour objectif de sécuriser les populations et de créer les conditions pour un retour progressif de l’administration publique, des services sociaux de base dans la province des Banwa (région de la Boucle de Mouhoun).

L’opération a mobilisé toutes les forces armées nationales et les volontaires pour la défense de la patrie (VDP) de la zone, a rapporté l’armée, dans un communiqué publié vendredi 16 décembre.

« Les actions offensives terrestres, combinées aux frappes de l’aviation et de l’artillerie ont permis d’obtenir des résultats tactiques importants », s’est-elle réjoui.

Une quarantaine de jihadistes ont été neutralisés et des bases terroristes détruites dans plusieurs localités de la province.

« Le 02 décembre 2022, une unité a été accrochée par un groupe terroriste dans les environs de Bolomakoté dans le département de Bondokuy. Au moins 15 terroristes ont été neutralisés », a indiqué l’armée.

Elle a ajouté que le 07 décembre dernier, les unités ont tendu une embuscade à un groupe de terroristes en mouvement près de Ouarkoye. « 24 terroristes ont été neutralisés et leur armement récupéré », peut-on lire dans la note officielle.

Un engin explosif improvisé a été désamorcé sur l’axe Kosso-Founa.

L’armée a insisté sur le fait que des manœuvres ont été réalisées dans le « strict respect des règles d’engagement ». Début novembre, elle avait été accusée d’exactions contre des civils dans le Nord.

« Côté ami, un soldat a malheureusement perdu la vie au tout début de l’opération. On enregistre également une douzaine de soldats blessés lors des incidents survenus. Ils ont tous été pris en charge », ont déclaré les forces de défense et de sécurité.

Au cours de l’opération, des soldats ont aussi porté assistance aux populations locales. Plusieurs dizaines de personnes ont bénéficié de prestations médicales

L’opération « Fehelo » a permis de reconquérir la ville de Solenzo, il y a quelques jours. L’armée avait hissé le drapeau du Burkina au Haut-commissariat des Banwa, marquant la fin de la présence des djihadistes dans la ville.

«Le Rwanda n’est pas responsable du conflit en RDC» (Kagame)

Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).Le président rwandais, Paul Kagame a déclaré que le conflit en République démocratique du Congo (RDC) voisine, en particulier dans la partie orientale du pays, ne devrait pas être imputé à son pays. De l’avis du dirigeant rwandais, le conflit entre le Mouvement du 23 mars (M23) et l’armée congolaise reflète plutôt l’incapacité de Kinshasa à résoudre ses problèmes internes de longue date concernant les Congolais d’origine rwandaise.

« Ce qui se passe en RDC ne doit pas être mis sur le dos du Rwanda, étant donné que plus de cent groupes armés, et pas seulement le groupe rebelle M23, sont actifs dans le pays », a notamment dit, vendredi 16 décembre 2022 à Washington (Etats-Unis), où il séjourne dans le cadre du sommet États-Unis-Afrique.

Il a ajouté que le M23 est né de l’incapacité du gouvernement congolais à résoudre les problèmes des Congolais parlant le kinyarwanda.

« Ce que je veux dire clairement, c’est que ce problème n’a pas été créé par le Rwanda et qu’il n’est pas le problème du Rwanda. C’est le problème du Congo. Ce sont eux qui doivent y faire face », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, Kagame a souligné que son pays a attiré l’attention de Kinshasa et de la communauté internationale sur la collaboration présumée entre les rebelles rwandais des FDLR et l’armée nationale congolaise, des allégations qui, selon lui, ont été largement ignorées.

Burkina : Un officier de gendarmerie tué par inadvertance par des VDP

L’incident s’est produit alors que les supplétifs civils avaient reçu plusieurs alertes de présence de jihadistes.Le Commandant de brigade de gendarmerie de Comin-Yanga, province du Koulpelogo, dans le Centre-Est, a été tué, ce jeudi, par mégarde par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), a appris APA de sources concordantes.

L’officier était en binôme sur une moto et faisait la ronde avec un de ses éléments qui a été blessé gravement, toujours selon nos sources, indiquant que l’incident s’est produit alors que les supplétifs civils de l’armée avaient reçu plusieurs alertes de présence de jihadistes dans la localité.

« En raison des multiples alertes de la journée, les VDP étaient aux aguets. Ils ont ouvert le feu quand ils ont vu deux hommes armés qui venaient sur une moto à hauteur de Bissiga », a affirmé un supplétif joint au téléphone.

La localité est régulièrement la cible des exactions des groupes jihadistes. En juin 2018, les postes de gendarmerie et de police de Comin-Yanga avaient été attaqués par des hommes armés.

«Présence» de Wagner au Burkina: Ouagadougou demande des explications à Accra

Le président Ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé que les mercenaires de Wagner ont été déployés dans le pays en échange d’une mine.L’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso Boniface Gambila Adagbila a été convoqué à une « audience urgente » ce vendredi matin, au ministère des Affaires étrangères, suite aux propos du président ghanéen Nana Akufo-Addo qui a assuré que le Burkina Faso a passé un accord avec le groupe russe de sécurité privée Wagner, a rapporté l’Agence d’informations du Burkina (Aib).

Elle a ajouté que Ouagadougou a également rappelé son diplomate à Accra, le Général Pingrenoma Zagré pour « consultation ».

Mardi 14 décembre, en marge du sommet États-Unis-Afrique, le président ghanéen Nana Akufo-Addo qui rencontrait le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, s’est inquiété de la présence des forces du groupe russe de sécurité privée Wagner au sud du Burkina Faso, à la frontière de son pays.

« Aujourd’hui les mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a maintenant conclu un arrangement avec le Mali pour que les forces Wagner présentes dans ce pays puissent intervenir au Burkina », a déclaré Akufo-Addo.

La possibilité de faire appel à Wagner pour aider le Burkina Faso en proie à des attaques jihadistes depuis sept ans, anime depuis plusieurs mois les débats et a valu des mises en garde des partenaires occidentaux.

Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré jeudi que le gouvernement burkinabè était pleinement conscient des risques de travailler avec des mercenaires du groupe russe Wagner après la sortie du président Ghanéen.

« En ce qui concerne Wagner, notre message est bien connu, Wagner s’est distingué en Afrique par une politique de prédation, une politique de pillage, qui porte atteinte à la souveraineté des États… La milice Wagner s’est particulièrement distinguée au Mozambique, en République centrafricaine et au Mali ; cela est évidemment connu des autorités burkinabè », a indiqué porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre.

De retour d’un déplacement au Sahel, la sous-secrétaire d’État américaine, Victoria Nuland, avait pourtant déclaré en fin octobre dernier que le président burkinabè, Ibrahim Traoré, n’avait pas l’intention de faire appel au groupe paramilitaire russe Wagner.

Jusque-là, il y a aucune information officielle concernant un accord entre le groupe et le Burkina Faso, même si le Premier ministre Apollinaire Kyelem a récemment séjourné en Russie.

Burkina: Libération du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana

L’officier était en détention depuis janvier 2022 pour « tentative de déstabilisation ».Le tribunal militaire a accepté, ce jeudi 15 décembre 2022, la demande de liberté provisoire du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana. « La chambre d’instruction du tribunal militaire a ordonné la mise en liberté provisoire de Lieutenant-colonel Zoungrana », a confirmé à APA, son avocat, Me Paul Kéré joint au téléphone.

Il a précisé que son client « a comparu seul » devant la juridiction militaire.

C’est la 3e demande de liberté provisoire de cet officier de l’armée burkinabè accusé de « tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat, de détournement de biens publics, de faux et usage de faux, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux ».

Le tribunal militaire avait, le 12 octobre dernier, refusé en première instance, sa demande de mise en liberté provisoire. En appel, devant la Cour de cassation de la chambre criminelle du tribunal militaire, le 27 octobre dernier, une nouvelle demande de liberté provisoire avait été rejetée.

Me Paul Kéré a expliqué avoir introduit une nouvelle requête de mise en liberté provisoire devant la chambre d’instruction qui a ordonné la mise en liberté d’Emmanuel Zoungrana.

« Il n’y a aucun élément à charge qui prouve que le lieutenant-colonel Zoungrana a détourné un seul centime », a insisté Me Kéré.

Ex-chef de corps du 12e Régiment d’infanterie commando (RIC), le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana avait été arrêté le 10 janvier 2022. A l’époque, il était le commandant du secteur ouest du groupement des forces armées du Nord, une zone éprouvée par le terrorisme.

Centrafrique : fin de mission pour les soldats français

Les derniers militaires français ont quitté la capitale, Bangui, ce jeudi 15 décembre 2022.Clap de fin de la coopération militaire entre Paris et Bangui. Les 47 derniers soldats français qui occupaient le camp militaire situé dans l’enceinte de l’aéroport M’Poko ont quitté la capitale centrafricaine ce jeudi 15 décembre pour rejoindre Libreville (Gabon).

Selon RFI, les clés du camp de Bangui-M’Poko ont été symboliquement rendues mardi 13 décembre au chef d’état-major de l’armée centrafricaine, le général Zéphirin Mamadou. La rétrocession du camp s’est faite dans la discrétion, mais à l’issue d’un processus « complètement transparent », souligne le média, citant les autorités françaises.

La France a plaidé pour que la base revienne à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca). Mais, il revient aux autorités centrafricaines de décider qui va occuper les lieux.

Les hommes de la compagnie paramilitaire privée russe, Wagner, qui occupent déjà un hangar dans l’enceinte de l’aéroport, pourraient bien hériter des lieux. Certains observateurs pensent aussi aux Rwandais, déployés au sein de la Minusca mais aussi de manière bilatérale.

« Une victoire de plus au compteur des panafricains qui luttent sur tous les terrains contre la recolonisation française de l’Afrique », s’est réjoui sur Twitter @K_Mythe2. Abondant dans le même sens, @SackoVeridique, qui remercie Dieu pour ce départ, estime que « l’Afrique va maintenant respirer en paix ». « Très bien ! Nous ne voulons pas des impérialistes », renchérit @Timothee_Mufutu.

@FilaFrancky n’est pas du même avis que ses prédécesseurs et affirme : « Force à vous et merci pour le soutien que vous avez fourni et que vous continuez à fournir ».

Le départ d’aujourd’hui vient clôturer un processus de désengagement entamé il y a de cela 18 mois. Paris a suspendu son accord de coopération militaire avec la Centrafrique en avril 2021, en raison de la présence des mercenaires russes de Wagner. Depuis lors, les missions ont été réduites au fil des mois. En octobre dernier, à l’officialisation de ce départ, il ne restait plus que 130 soldats français au sein d’une mission logistique.

Burkina : les Français invités à quitter la ville de Koudougou

L’ambassadeur de France à Ouagadougou, Luc Hallade a exhorté ses compatriotes à quitter dans l’urgence la ville de Koudougou (Centre-Ouest) à cause de la pression terroriste.Dans une note signée le 12 décembre dernier, le diplomate a appelé les ressortissants français à se « relocaliser à Ouagadougou ou Bobo-Dioulasso » et à éviter Koudougou, au regard de la pression des groupes djihadistes sur la 3e plus grande ville du Faso.

« Rester à Koudougou représente un risque important pour vous-mêmes mais aussi pour ceux qui pourraient devoir vous porter secours en cas de menace immédiate », a-t-il souligné, rappelant aux Français leur « sécurité prime sur toute autre considération ».

L’ambassadeur de France a justifié sa requête par les événements intervenus récemment à proximité (moins de 30km) de Koudougou qui montrent, selon lui, que la pression terroriste se fait de plus en plus forte et surtout proche.

Il fait référence aux alertes de regroupement de djihadistes dans la forêt de Tiogo, une commune rurale située à l’Ouest de la ville.

Luc Hallade a invité les ressortissants français « avec insistance » à rester à Bobo-Dioulasso ou Ouagadougou, surtout pendant cette période des fêtes de fin d’année. La note concerne « d’ailleurs le reste du pays (sauf Ouaga et Bobo), passé en zone Rouge (formellement déconseillée) depuis le coup d’Etat du 30 septembre dernier ».

« Si la situation devait évoluer favorablement, nous pourrons ensemble réexaminer cette demande de relocalisation. Mais dans l’immédiat, elle me paraît urgente et incontournable », a conclu le diplomate français.

A Washington, Addo s’inquiète de la « présence de Wagner » au Burkina

Après le Mali, la compagnie militaire privée russe Wagner, offrirait ses services au Burkina Faso.À Washington où il participe au sommet États-Unis – Afrique qui s’est ouvert le mardi 13 décembre, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé que le Burkina Faso a fait appel aux services de la compagnie militaire privée russe, Wagner pour lutter contre les groupes jihadistes. 

« Aujourd’hui, les mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a maintenant conclu un arrangement avec le Mali pour que les forces Wagner présentes dans ce pays puissent intervenir au Burkina.», a déclaré Nana Akufo Addo alors qu’il rencontrait mercredi 14 décembre le secrétaire d’État américain, Antony Blinken.

Selon le président sortant de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), « une mine dans le sud du Burkina » a été attribuée au groupe Wagner « en guise de paiement » de ses services.

Pour le chef de l’Etat ghanéen, « voir opérer » les mercenaires de Wagner « à notre frontière est particulièrement pénible pour le Ghana », soulignant la position ferme de son pays sur la guerre russo-ukrainienne.

« Outre le fait que nous n’acceptons pas l’idée que les grandes puissances fassent à nouveau de l’Afrique leur théâtre d’opération, nous avons une position particulière, que vous connaissez, sur la guerre en Ukraine, où nous avons été très clairs dans notre condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Par conséquent, la présence de ce groupe à nos frontières est un sujet d’inquiétude et de préoccupation considérable pour nous », a-t-il indiqué, espérant « avoir une occasion privilégiée de parler de ses implications » avec les autorités américaines.

Le gouvernement burkinabé n’a pas encore réagi aux déclarations du président ghanéen. Le Burkina Faso comme le Mali, la Guinée et le Soudan n’ont pas été invités au sommet Etats-Unis-Afrique en raison de leur instabilité institutionnelle. Ces quatre pays ont la particularité d’être dirigés actuellement par des juntes militaires.

Lutte contre le terrorisme au Bénin : une loi punit les militaires déserteurs

La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a désormais la possibilité de juger les militaires déserteurs ou refusant d’aller au front contre le terrorisme.Le Bénin veut s’assurer de la loyauté de ses soldats dans la lutte contre le terrorisme. Pour ce faire, les parlementaires béninois ont adopté à l’unanimité, le jeudi 08 décembre 2022, la loi n°2022 complétant la loi n°2018-16 du 28 décembre 2018 portant Code pénal en République du Bénin. Celle-ci prévoit la poursuite judiciaire des militaires qui refusent ou fuient les rangs de l’armée béninoise engagée dans le combat contre les jihadistes.

Cette loi modifiée comporte toutes les nouvelles dispositions insérées dans le texte, notamment celles relatives aux infractions spécifiques aux membres des Forces armées ou de sécurité publiques et assimilées.

En son article 2, elle donne compétence à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) de juger les infractions propres aux membres des forces armées ou de sécurité publique et assimilées.

« Il convient d’introduire dans le droit positif des dispositions visant à sanctionner toute personne coupable de désertion ou autres infractions connexes ou similaires : qui pourraient être commises par un membre des Forces de sécurité ou de défense régulièrement incorporé qui, sans droit, rompt le lien qui l’attache à son corps », souligne le rapport de la commission des Lois.

L’adoption de cette nouvelle disposition vise à renforcer la défense et la sécurité du Bénin en la dotant d’un arsenal juridique de définition et de répression des infractions spécifiques aux membres des Forces de défense et de sécurité.

Depuis novembre 2021, le Bénin a enregistré des attaques terroristes dans sa partie Nord. L’armée béninoise et les hommes de la police républicaine ont été déployés dans ces zones pour parer à la menace terroriste. 

Burkina : Le Président du Parlement de la transition à Bamako

Pour son premier voyage à l’étranger, Ousmane Bougouma a choisi le Mali où il va rencontrer le Chef de l’Etat, Colonel Assimi Goïta et participer à la clôture de la session du Conseil national de la Transition malien.Le président de l’Assemblée législative de transition (ALT), Dr Ousmane Bougma, accompagné d’une délégation de députés, est arrivé ce mercredi 14 décembre à Bamako, pour une visite de 72h, a rapporté le Parlement.

Il a été accueilli à l’aéroport par son homologue, le président du Conseil national de la transition, le Colonel Malick Diaw.

« Pour sa première sortie officielle, le Dr Ousmane Bougma a fait le choix du Mali, pour selon lui, renforcer les liens d’amitié entre ces deux peuples qui partagent une histoire et une géographie commune », a expliqué le Direction de la communication de l’ALT, précisant que le Dr Bougouma va rencontrer le président du Mali le colonel Assimi Goïta avant d’échanger avec la diaspora Burkinabè. Il participera aussi à la clôture de la session parlementaire du Conseil national de la Transition (CNT).

Ce voyage du président de l’ALT à Bamako alimente encore les débats sur les velléités de rapprochement entre Ouagadougou et Moscou.

Le capitaine Ibrahim Traoré avait également effectué sa première visite à l’étranger à Bamako où il avait parlé de lutte contre le terrorisme avec le colonel Assimi Goïta et de coopération avec la Russie, selon des sources concordantes.

L’armée nigériane a massacré des enfants dans sa guerre contre Boko Haram (média)

Des enquêtes menées par l’agence Reuters sur des opérations militaires contre le groupe jihadiste révèlent que des milliers d’adolescents ont été délibérément tués par des soldats.Cinq jours après avoir révélé le secret programme d’avortement forcé mené par l’armée nigériane contre des femmes et filles ayant eu des relations avec des membres de Boko Haram, l’agence Reuters charge à nouveau les forces de défense et de sécurité du pays. Dans une enquête publiée lundi 12 décembre, l’agence d’information anglaise, citant des témoins, affirme que « l’armée nigériane a massacré des enfants dans sa guerre contre les insurgés islamistes ».

« Plus de 40 soldats et civils ont déclaré à Reuters avoir vu l’armée nigériane tuer des enfants ou vu des cadavres d’enfants après une opération militaire. Les estimations s’élèveraient à des milliers », écrit l’agence.

Nos confrères soutiennent que des soldats et des gardes armés employés par le gouvernement leur ont déclaré que les commandants de l’armée leur avaient ordonné, à plusieurs reprises, de « supprimer » des enfants supposés collaborer avec des militants de Boko Haram ou de sa branche de l’État islamique, ou avoir hérité du sang contaminé de pères insurgés.

Des meurtres intentionnels de milliers d’enfants se sont ainsi produits avec une fréquence floue dans la région pendant la guerre, selon les témoins interrogés par Reuters. Cette dernière signale qu’elle n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante chacune de ces estimations. Mais, précise-t-elle, les journalistes ont enquêté sur six incidents spécifiques et ont découvert, sur la base de témoignages oculaires, qu’au moins 60 enfants au total avaient été tués dans ces épisodes, le plus récent en février 2021.

Selon Reuters, la plupart des enfants des six actions menées par l’armée ont été abattus, certains dans le dos alors qu’ils fuyaient. Mais les soldats ont utilisé une gamme de méthodes pour tuer. Des témoins ont détaillé des cas spécifiques dans lesquels des soldats nigérians ont également empoisonné et étouffé des enfants.

« Les soldats ont dit qu’ils ont tué ces enfants parce qu’ils sont des enfants de Boko Haram », témoigne une mère de bébés jumeaux citée par l’agence anglaise.

Certains parents ont déclaré à Reuters qu’ils avaient été laissés à l’agonie parce que leurs enfants avaient été emmenés par l’armée et ne sont jamais revenus. Ils ne pouvaient pas être sûrs, ont-ils dit, si leurs enfants disparus depuis longtemps étaient morts ou vivants.

Ce travail est basé sur des entretiens avec 44 témoins civils ayant eu connaissance de meurtres et de disparitions d’enfants. Reuters a également interrogé 15 membres des forces de sécurité, des soldats, des miliciens locaux et des gardes armés, qui ont déclaré avoir participé ou observé des assassinats ciblés d’enfants.

Burkina : un capitaine soupçonné d’avoir détourné la paie des VDP

L’armée a dit enquêter sur les allégations de malversations financières et de détournements de deniers publics après des révélations du journal d’investigation L’Evenement.Un officier de l’armée Burkinabè, un capitaine, est soupçonné d’avoir détourné 400 millions FCFA destinés à des supplétifs civils, qu’il disait avoir mobilisés pour participer à l’opération « Laabingol 2 ».

Selon nos informations, il s’agit des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) du Centre-nord. Mais ces derniers n’ont rien reçu et s’en sont plaints aux moments des faits, sous la présidence du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Le bimensuel d’enquêtes s’est fait l’écho des malversations financières des fonds destinés aux VDP. Ainsi, il a fait cas des familles des supplétifs tombés au front qui n’ont pas reçu de prime pour l’inhumation des victimes alors que le Décret de juin 2020 fixe ce soutien étatique à 1.000.000 F Cfa en un versement unique.

L’autre avantage financier accordé aux VDP qui fait l’objet de rapace des militaires, c’est la prime forfaitaire d’invalidité, prévue par l’Article 05 dudit précité. Elle s’élève à 25.000 francs F Cfa et doit être versée chaque mois pendant cinq ans au soldat denu invalide. Parmi une dizaine de supplétifs civils blessés contactés par APA, aucun n’a reçu cette indemnité.

Le journal L’Évènement a révélé une autre niche d’enregistrement des Officiers de l’armée Burkinabè. Il s’agit des volontaires fictifs. La pratique consiste à augmenter faussement le nombre de VDP sous sa responsabilité afin d’en percevoir les primes. Elle a « permis à des Officiers de gagner en moyenne par mois au moins une dizaine de millions de francs CFA », a commenté le journaliste Serge Ata Oulon, auteur de l’article.

Entre 2020 et 2021, les supplétifs civils de l’armée ont coûté au budget de l’Etat plus d’d’un milliard 350 millions F Cfa, a relevé le bimensuel. Les frais de fonctionnement de l’ensemble des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) s’élevaient à 893.525.086 F Cfa en 2020. En 2021, ce montant était de 462.880.000  F Cfa.

« La gestion de ce pactole est aujourd’hui entachée par des odeurs de malversations et de détournement des frais de formation et d’alimentation, de fonctionnement mensuel des groupes de VDP, de la prime forfaitaire mensuelle d’invalidité, des frais d’inhumation, du soutien financier aux ayants droits des VDP décédés en opération, de VDP fictifs », a expliqué le M. Oulon.

Les volontaires occupent une place de choix dans la stratégie de lutte contre le terrorisme du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir en fin septembre 2022 par un putsch. En octobre, il a lancé le recrutement de 50.000 supplétifs civils de l’armée qui a recueilli plus de 90.000 candidatures.

Mi-décembre, le gouvernement a annoncé la création d’un Fonds de soutien à l’effort de guerre, à hauteur de 100 milliards F Cfa, destiné à la prise en charge et à l’équipement des VDP.

Le capitaine Traoré veut « l’indépendance totale » du Burkina

Le président Ibrahim Traoré a, dans un bref discours diffusé samedi soir, affiché son optimisme quant à la victoire contre les jihadistes.Pour la 2e année consécutive, il n’y a pas eu de commémoration faste du 11-Décembre, marquant l’accession du Burkina Faso à l’indépendance. « L’heure n’est pas à la fête. Notre indépendance n’est pas acquise, parce que nos terres sont occupées. Notre économie est balbutiante et nos mains sont liées », a justifié le capitaine Ibrahim Traoré.

Au pouvoir depuis le 30 septembre 2022, il a estimé que le destin du pays a changé ce jour-là. « Le combat pour l’indépendance totale a commencé », a affirmé le président de la Transition. Il a indiqué que «ce combat passe par les armes, mais aussi par nos valeurs, nos comportements, le redressement de notre économie ».

Au sujet de la lutte armée contre « contre l’ennemi qui occupe nos terres », le capitaine Traoré a soutenu qu’elle est à son préambule. Il a exprimé sa reconnaissance aux unités engagées contre les jihadistes, qui « tiennent encore bon sur le terrain » depuis des mois.

Quant à la relance économique, le président de la Transition a souligné qu’elle passe forcément par la lutte contre la corruption. « Cette lutte également est enclenchée », a-t-il assuré.

« Afin que cette lutte soit menée par les Burkinabè pour libérer les terres du Burkina », le capitaine Traoré a demandé à la population de consentir plus de sacrifices et à rester « confiants, soudés et mobilisés » derrière les forces combattantes contre le terrorisme.

Le chef de l’Etat a appelé à un changement de comportement et a salué l’élan de solidarité naissant « des Burkinabè qui ont accepté de nous donner leurs camions pour aller ravitailler des Burkinabè » dans plusieurs localités sous blocus des groupes jihadistes. 

De même pour l’encadrement et la formation des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), le capitaine Traoré a indiqué que l’armée a reçu des dons de toutes natures allant des vivres aux équipements et aux travaux d’infrastructures.

Pour lui, « l’espoir est permis ». « Notre lutte ne s’arrêtera que lorsque tous les enfants du Burkina Faso mangeront à leur faim et dormiront tranquillement dans leur pays », a conclu le tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba. 

La crise sécuritaire que traverse le Burkina depuis 2015 a provoqué le déplacement de près de deux millions de personnes et fait des milliers de victimes civiles et militaires.

Burkina : l’armée reprend une ville à la veille de l’indépendance

Les Forces armées nationales du Burkina Faso ont lancé plusieurs opérations de reconquête du territoire national, selon des sources sécuritaires.« La ville de Solenzo est désormais entre nos mains. Nous avons sécurisé tous les secteurs. Il nous reste quelques voies d’accès », a affirmé à APA, ce samedi en début de soirée, un officier de l’armée Burkinabè.

Il confirmait ainsi, des images diffusées par l’Agence d’informations du Burkina (AIB) faisant cas de la libération des mains des djihadistes, de la ville de Solenzo, chef-lieu de la province des Banwa, dans la Boucle du Mouhoun.

« Le drapeau national flotte à nouveau à Solenzo, à la veille de commémoration d’indépendance (11 décembre 1960). Les soldats de « l’opération Solenzo » poursuivent leurs actions contre les terroristes qui avaient pris le contrôle total de la ville depuis plusieurs mois », a expliqué le rédacteur en chef de l’AIB, Apollinaire Tilado Abga.

Début septembre 2022, des membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) terroristes avaient installé leur quartier général dans la résidence du Haut-commissaire des Banwa, à Solenzo, selon des images largement partagées sur les réseaux sociaux. Dans la foulée, l’armée avait informé que des dispositions seraient prises pour rétablir la sécurité et la quiétude dans la province,

Plusieurs sources ont indiqué que le drapeau national rouge jaune vert flotte à nouveau au Haut-commissariat de Solenzo. Elles ont ajouté que cette prouesse de l’armée a été réalisée après une dizaine de jours de combats menées par des forces spéciales. Au cours des affrontements, près d’une « soixantaine de djihadistes ont été neutralisés, des plots logistiques détruits et du matériel de guerre récupéré ».

Plusieurs opérations de reconquête du territoire national sont en cours, selon des sources sécuritaires. Depuis plus de sept ans, cet État Sahel est confronté à une crise sécuritaire menée par plusieurs groupes jihadistes

Sahel : libération d’un otage allemand enlevé depuis 2018

Jörg Lange, un humanitaire allemand de 63 ans détenu depuis 2018 au Sahel, va retrouver les siens.Jörg Lange arrive au bout de sa traversée du désert. Ce samedi 10 décembre, la directrice générale de l’ONG Help a fait état de la libération de son collaborateur allemand, détenu depuis plus de quatre années au Sahel, une région comprenant les territoires bordant le Sahara et dans laquelle opèrent plusieurs groupes jihadistes.

« Nous sommes très soulagés et reconnaissants que notre collègue Jörg Lange, après plus de quatre ans et demi, puisse retourner auprès de sa famille », estime la directrice générale de Help, Bianca Kaltschmitt, dans un communiqué.

Elle remercie « vivement toutes les personnes qui ont contribué à cette libération ou qui l’ont soutenue, en particulier la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères, la police criminelle, ainsi que les autorités et des amis au Mali, au Niger et dans les pays voisins ».

Jörg Lange avait été enlevé le 11 avril 2018 dans l’ouest du Niger par des hommes armés à moto près d’Ayorou, dans une région frontalière du Mali en proie à des attaques jihadistes récurrentes. Son chauffeur nigérien avait été libéré peu de temps après, selon certaines sources.

Au moins quatre otages occidentaux sont encore détenus au Sahel, selon un décompte ne recouvrant que les cas rendus publics par leur entourage ou leur gouvernement : le Français Olivier Dubois, enlevé le 5 mai 2021, l’Américain Jeffery Woodke (14 octobre 2016), l’Australien Arthur Kenneth Elliott (15 janvier 2016) et le Roumain Iulian Ghergut (4 avril 2015).

Un autre Allemand, le père Hans-Joachim Lohre, dont on est sans nouvelles depuis fin novembre, est largement considéré comme ayant été enlevé, bien qu’aucune revendication n’ait été rapportée, selon l’Agence France-Presse (AFP).

Burkina : Plus de 100 milliards de FCFA pour la prise en charge des VDP

Le gouvernement a annoncé la création d’un Fonds de soutien à l’effort de guerre contre les groupes jihadistes.L’annonce de la mise en place d’un Fonds d’appui à l’effort de guerre a été faite lors d’une rencontre entre le capitaine Ibrahim Traoré et les partenaires sociaux, tenue ce vendredi 9 décembre 2022, à Ouagadougou, a rapporté la Présidence du Faso.

« Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement a décidé de recruter 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ces VDP seront payés à 60 000 FCFA par mois et par personne; ce qui doit mobiliser 36 milliards FCFA par an pour leur prise en charge », a justifié le ministre de l’Economie, Aboubacar Nacanabo.

Il a également expliqué que les VDP doivent être équipé en armes, en tenues de guerre, en engins et en carburant pour le déplacement. « Tout cela est évalué à 106 milliards FCFA », a ajouté Dr Nacanabo.

Pour alimenter ce Fonds, le gouvernement a proposé plusieurs sources de financement endogènes. Il s’agit entre autres, de la contribution volontaire de chaque Burkinabè, du prélèvement de 1% sur le salaire net des travailleurs du public, du privé, des députés, des taxes sur certains produits de grandes consommations, exceptés les produits de première nécessité. « Les produits concernés sont, entre autres, la boisson, le tabac, la connexion Internet, les produits de cosmétique et la parfumerie », a précisé la Présidence.

La contribution de certaines sociétés d’État comme l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), la Loterie nationale du Burkina (LONAB), le fonds minier de développement local, sera également sollicitée.

A ce niveau, « nos estimations nous amènent à 80 milliards FCFA, mais nous pourrons faire des efforts au niveau du budget de l’Etat pour le complément », a ajouté le ministre Nacanabo.

Pour garantir une gestion transparente du Fonds de soutien à l’effort de guerre, le gouvernement envisage de créer un site Web pour publier toutes les informations de façon continue sur la collecte des fonds et les dépenses, et de mettre en place un comité de gestion.

« Ce comité sera composé de personnes de bonne moralité, des organisations syndicales, du REN-LAC, de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC) », a assuré le ministre.

En mi-novembre, le capitaine Ibrahim Traoré, avait mis en place un « comité de collecte des contributions de toutes les bonnes volontés pour accompagner l’effort national » dans la lutte contre le jihadisme.

Burkina : des hommes armés incendient des camions-citernes

Les véhicules avaient quitté un convoi escorté par l’armée burkinabè.De retour d’une mission de ravitaillement de la mine d’or d’Essakane dans le Sahel, des camions citernes ont été attaqués par des hommes armés, jeudi 8 décembre 2022 en fin d’après-midi. Plusieurs sources concordantes ont précisé à APA que l’incident s’est produit entre Ouanobian et Naré, dans la région du Centre-nord, notamment sur l’axe Dori-Kaya.

Le bilan fait état de plusieurs camions-citernes incendiés, plus d’une soixantaine précisément selon des passagers qui ont emprunté l’axe suite à l’incident. Des chauffeurs ont été blessés, d’autres portés disparus. « De nombreux conducteurs ont rejoint Tougouri à pied, plusieurs autres sont injoignables pour l’instant », ont indiqué nos sources.

« Les camions (ciblés) sont incendiés hors convoi. Après le départ de l’escorte, une cinquantaine de citernes ont quitté Essakane pour Dori (dans le Sahel). Arrivés à Dori, ils ont trouvé que l’escorte était déjà partie mais ils ont continué sans les militaires en espérant les rattraper. C’est après l’explosion d’un engin explosif qui a coûté la vie à un soldat que l’information est parvenue à l’escorte dont une partie a fait demi-tour pour gérer la situation », a expliqué Wendpouire Charles Sawadogo, observateur des mouvements djihadistes au Burkina.

L’axe Dori-Kaya est régulièrement le théâtre d’incidents liés aux groupes armés non étatiques.

Les USA et le Maroc encouragent les pays méditerranéens et africains à adhérer à l’Initiative PSI

Les États-Unis d’Amérique et le Maroc ont encouragé tous les pays méditerranéens et africains à adhérer à l’Initiative de sécurité contre la prolifération (PSI) et à prendre part aux futurs événements liés à la PSI.Dans un communiqué conjoint du Département d’Etat US et du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, rendu public suite à la clôture de la Réunion de la PSI pour l’Afrique du Nord, tenue du 6 au 8 décembre à Tanger, Washington et Rabat ont invité « tous les pays méditerranéens et africains qui n’ont pas encore adhéré à l’Initiative de sécurité contre la prolifération à le faire et à participer aux futurs événements liés à la PSI ».

La Réunion de Tanger, « la première du genre dans la région », a démontré le partenariat et les engagements pour contrer les menaces des armes de destruction massive (ADM) dans la région, souligne la même source.

« Durant trois jours, des responsables civils et militaires de dix gouvernements ont passé en revue les tendances en matière de prolifération des ADM, les instances juridiques internationales et nationales liées à l’interdiction des ADM et les questions relatives à l’arrêt et à l’inspection des cargaisons transportant de présumées ADM, de leurs vecteurs et des matériaux connexes », explique le communiqué.

Selon la même source, l’événement comprenait également des exposés d’experts, un exercice de simulation basé sur un scénario, en plus d’une visite au port de Tanger Med pour observer une inspection de cargaisons.

La PSI a été créée en 2003 afin d’arrêter ou d’entraver les transferts d’armes de destruction massive, de leurs vecteurs et des matériels connexes à destination et en provenance des États et des acteurs non étatiques suscitant des inquiétudes en matière de prolifération.

A ce jour, 107 États ont approuvé la déclaration des principes d’interception de la PSI et se sont engagés à prendre des mesures efficaces pour interdire les transferts d’ADM conformément à la législation nationale et aux obligations internationales, à adopter des procédures simplifiées pour un échange rapide d’informations et à renforcer les lois et cadres nationaux et internationaux pertinents.

Burkina : les télécommunications ciblées par les jihadistes

La destruction des installations des compagnies de téléphonie mobile par les jihadistes est une «stratégie» pour couper ces zones du reste du pays.Dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 novembre 2022, des hommes armés affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ont fait irruption dans le village de Ouo, sur l’axe Banfora-Gaoua, dans la Comoé, à l’ouest du pays. Selon des sources concordantes, ils ont saccagé des édifices publics et vandalisé des installations de compagnies de téléphonie mobile.

Un technicien en maintenance en téléphonie a fait savoir que les assaillants ont coupé les câbles, dynamité les batteries et les plaques solaires servant à alimenter l’antenne et saccagé le dispositif de transmission du réseau, coupant ainsi le village de Ouo du reste du monde.

La femme de Bernard Zango est agente de santé dans la localité. « Lorsque j’ai appris la nouvelle de l’attaque à travers les réseaux sociaux, j’ai tenté de l’appeler sans succès. C’est 48 heures plus tard, qu’elle s’est rendu dans un autre village à une trentaine de kilomètres pour me donner de ses nouvelles », a dit le laborantin en santé publique à APA.

553 sites de téléphonie mobile hors service  

Le saccage des infrastructures de télécommunication fait désormais partie du mode opératoire des jihadistes à chaque incursion dans une localité. Observateur des mouvements jihadistes au Burkina, Wendpouiré Charles Sawadogo a indiqué que le phénomène s’est amplifié « depuis bientôt plus d’une année », au gré des attaques des groupes armés non étatiques.

Au total 293 antennes téléphoniques ont été saccagées par les insurgés islamistes à la date du 28 novembre 2022, selon les données de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). Ces actes de vandalisme ont mis hors service 553 sites de téléphonie mobile.

Toutes les régions du pays sont concernées par ces actes de saccage, à l’exception de la région des Cascades, a affirmé notre source à l’ARCEP. Elle a précisé que les zones les plus touchées sont le Sahel, l’Est et la Boucle du Mouhoun.

Habitante de Manni à l’Est du pays, Awa Lankoandé a témoigné de son calvaire pour communiquer avec ses proches. « A Manni, cela fait maintenant plus de trois mois que nous souffrons. Tantôt le réseau est là, tantôt c’est parti. Pour joindre nos familles, c’est par coup de chance » a-t-elle déploré.

La destruction des antennes téléphoniques est en réalité une « stratégie de contrôle entier » des zones sous le joug des groupes armés, a estimé M. Sawadogo. « Ils ont besoin de cet isolement des zones du reste du pays pour mieux exercer leurs activités », a-t-il ajouté.

L’isolement de ces localités annihile les efforts des populations à contribuer à la lutte contre le terrorisme. Les membres des groupes jihadistes « coupent les réseaux téléphoniques pour que les gens n’arrivent pas à communiquer avec les autorités », a soutenu le journaliste spécialiste des mouvements djihadistes, Wassim Nasr, sur France24 en octobre 2022. Ce qui rend impossible les alertes, les messages et informations que les civils partagent avec l’armée.

« Conséquences désastreuses »

Si les jihadistes ont aussi besoin de réseau « pour contacter leurs complices qui sont dans les villes et effectuer des transactions mobile money », ils utilisent plus les « Talkie-Walkie » comme moyen de communication entre eux, a confié M. Sawadogo.

Wendpouire Charles Sawadogo a souligné des « conséquences énormes » pour les économies locales. Il a fait savoir que les destructions des pylônes de téléphonie bloquent les transactions monétaires mobiles entre la localité et le reste du pays. « Le taux de bancarisation au Burkina Faso est extrêmement faible. La quasi-totalité de la population utilise le mobile money (…). Ceux qui sont dans les zones relativement sécurisées ne peuvent pas souvent apporter une aide à leurs parents, même s’ils le veulent », a indiqué l’observateur des mouvements jihadistes au Burkina.

« Même se ravitailler, cest tout un problème. Il y a quelques jours, un résident (d’une localité) m’expliquait qu’il ne pouvait rien payer, faute d’argent  et que ses parents vivant à Ouagadougou ne peuvent pas l’aider, à cause du problème de réseau », a témoigné Wendpouiré Charles Sawadogo.

Notre source au sein de l’ARCEP a décrit une « situation catastrophique » sur le plan des investissements pour les compagnies de téléphonie mobile. « En effet, pour ériger et rendre fonctionnelle une seule antenne, ou pylône téléphonique (une BTS), il faut investir près de 100 millions FCFA. Cela donne une idée sur la perte sèche des opérateurs sans oublier la perte du retour sur investissement », a-t-elle confié, appelant les autorités à mieux sécuriser les infrastructures des compagnies de téléphonie mobile afin de protéger les investissements des entreprises et permettre aux populations de profiter de toutes les opportunités qu’offre la télécommunication. 

Burkina Faso : vers de nouvelles de compétences pour les VDP

Le gouvernement va soumettre à l’Assemblée législative de transition un projet de loi, élargissant le domaine d’intervention des supplétifs civils de l’armée.Le Conseil des ministres du gouvernement burkinabè a adopté, mercredi 7 décembre 2022, un avant-projet de loi portant institution de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ce projet de loi introduit la possibilité de recruter des supplétifs armés au niveau national pour aider à la lutte contre le terrorisme.

Le gouvernement a indiqué qu’il s’agit d’une relecture de la loi de janvier 2020. Celle-ci stipule que les VDP doivent servir et résider dans leurs communes, villages ou secteurs. 

« Le nouveau projet de loi permet désormais de faire des aménagements, essentiellement de prendre en compte la compétence territoriale des VDP. Avec la loi de 2020, leur compétence territoriale était limitée aux communes », a expliqué Mahamoudou Sana, ministre délégué en charge de la Sécurité.

Il a souligné qu’avec le nouveau projet de loi, le gouvernement pourra recruter des VDP nationaux « pour qu’ils puissent agir sur l’ensemble du territoire national ».

En octobre dernier, le gouvernement du Faso a lancé le recrutement de 50.000 supplétifs civils de l’armée. Au terme du processus, plus de 90.000 candidatures ont été enregistrées.

« L’élément nouveau, c’est qu’il s’agit de l’aménagement de certaines matières. Ce qui va permettre de donner une base juridique à la Brigade de veille pour la défense de la patrie (BVDP). Le projet va aussi permettre d’améliorer certaines conditions des VDP », a insisté le ministre délégué en charge de la Sécurité.